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Full text of "Annales de la Société entomologique de France"

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ANNALES 


DE LA 


SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 


DE FRANCE 


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ANNALES 


DE LA 


SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 


DE FRANCE 


Quatrième série. 





TOME PREMIER 


PARIS 


AU BUREAU DU TRÉSORIER DE LA SOCIÉTÉ 
rue de Vaugirard, 16. 


——— 


1561 





ARTICLE 38 DU RÈGLEMENT. Les opinions émises dans les ANNALES de 
la Société sont exclusivement propres à leurs auteurs. La Société 
n'entend aucunement en assumer la responsabilité. 





PARIS, — Typographie FÉLIX MALTESTE sr Ce, rue des Deux-Portes-Saint-Sauveur, 2?. 


ANNALES 


DE La 


SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE 





NOTICES ENTOMOLOGIQUES 


Par M. LÉON DUFOUR, Président honoraire. 





(Séance du 9 mai 1860.) 


J. Sur L'EPEIRA SERICEA ET LE POMPILUS CROCEICORNIS, 


AVEC QUELQUES CONSIDÉRATIONS SUR LEUR HABITAT 
GÉOGRAPHIQUE, 


Mon fils, Gustave Dufour, médecin-major dans l'expédition de Chine, à 
bord du Calvados, ayant relâché, en décembre 1859, vingt-quatre heures à 
Saint-Vincent, l’une des îles du Cap-Vert, eut l'heureuse chance, dans une 
rapide exploration, d'y rencontrer l'Epeira sericea et le Pompilus crocei- 
cornis. Plus tard, dans une station au cap de Bonne-Espérance, il m'en 
transmit les figures, dues à l’habile pinceau de son confrère le docteur 
Champenois. Cette Arachnide et cet Hyménoptère, qui étaient pour moi 
de vieilles connaissances européennes, ont excité mon intérêt à plus d’un 
titre, et je ne puis résister à traduire cet intérêt par quelques lignes. Ils 
ont, indépendamment du sentiment que j'y rattache, une valeur de science 
sous le rapport de la géographie entomologique. Enfin, entrainé par mon 
sujet, je me suis laissé aller à en publier les diagnoses et les figures que 
j'avais en portefeuille depuis bien des années. 


1° EPEIRA SERICEA (PI. 1, fig. 1-9, @.). — Aranca sericea Oliv. Enc, 
Méth., n° 2.—Aranea sericea Savigny, Egypte Apt., pl. 2, fig. 6. — Argen- 
Leo-sericea; cephalothorace immaculalo obovato, vix convexo ; abdomine 
subdepresso late suborbiculato, glabro, utrinque lobato mammoso, lobis 
nigro vartis ; ventre obscure viridi luteoque marmoralo; pedibus graci- 
libus, altenuatis, nigrescentibus pallido annulatis, vel pallidis nigro annu- 
latis, pilosellis, — Long. 7 lin. 


6 LÉON DUFOUR, 


Hab, in dumetis Hispaniæ, in Gallo-Provincia, in Senegallia, in Ægypto, 
tn Algiria, in insula Saint-Vincent archipelagi Cap-Vert. 

Céphalothorax fort petit comparativement à l'ampleur de labdomen, 
Celui-ci d’un blanc d'ivoire, offrant en dessus quelques variations de cou- 


leur sans valeur spécifique ; plus lavé de jaune dans les individus de Saint- 


Vincent. Lobes mamelonnés, plus prononcés dans la moitié postérieure de 
l'abdomen. Sur l'animal vivant quatre paires de points ombiliqués rangés 
sur deux lignes subparallèles. Ces points, comme je l'ai fait connaître par 
la dissection d’un grand nombre d’Arachnides, ne sont que les points d’at- 
tache des muscles perforants. Cinq filières grosses et groupées concentri- 
quement. A la base ventrale, à la vulve proprement dite, se voit une épine 
en crochet inaperçue par mes devanciers et qui rappelle celle de mon 
Epeira spinivulva. 

L'Epeira sericea Se lisse en automne, comme l'E, fasciata, et dans les 
buissons, un filet vertical où l’on trouve des Acridium emmaillotés, destinés 
à sa nourriture. On ne connaît point le mâle qui, je le présume, est plus 
petit que la femelle et d’une configuration différente, 

Olivier découvrit le premier cette curieuse Araignée dans la Provence. 
1] avait vue aussi dans la collection de Geoffroy de Villeneuve comme pro- 
venant du Sénégal. En septembre 1809 et 1810, je la rencontrai soit aux 
environs de Tudela, en Navarre, soit à Mora de Ebro dans la basse Cata- 
logne. Un dessin de cette dernière date la représentait fidèlement, mais 
j'ai donné la préférence au portrait colorié de l'heureux pinceau de Mieg, 
qui avait aussi trouvé cette Épeire aux environs de Madrid, Savigny l’a 
représentée dans le bel atlas d'Égypte. D’après M. H. Lucas (Arachn. de 
l'Algérie, p. 247), elle est assez fréquente dans diverses provinces de 
l'Afrique française. Enfin, comme je l'ai déjà dit, mon fils l’a tout récem- 
ment saisie dans les fourrés de Tamarix de l'ile Saint-Vincent du Cap-Vert, 
localité très voisine du Sénégal, ce qui justifie ce dernier habitat indiqué 
par Olivier, en même temps que l'identité de l’espèce. De ces diverses sta- 
tions il faut conclure que l’Epeira sericea appartient à la région de l'olivier 
d'Europe et à la zone australe des diverses latitudes de l'Afrique. 

L'esprit humain, qui ne cesse jamais de courir après les explications et 
les causes finales, pourrait bien se demander comment cette bestiole aptère, 
lourde et d’une structure si peu résistante, a pu se transférer sans rien 
perdre de son type primordial dans des contrées séparées par de si vastes 
étendues de mer. Ici l'imagination, pour peu qu’elle soit aventureuse, 
s’élance dans les grandes catastrophes qui à d’immémoriales époques ont 
bouleversé le globe avant la formation accidentelle de la Méditerranée. La 
continuité du sol de l’Europe avec celui de l'Afrique, prouvée par des faits 
géologiques et botaniques, a bien pu permettre à notre Épeire, et à ses 


Epeira sericea et Pompilus croceicornis. 7 


congénères thermophiles, d'arriver à pied, par des étapes qui ont dù se 
multiplier pendant des milliers d'années, des bords du Nil et du Sénégal 
en Espagne ou en Provence et vice versa. J’arrête là mes conjectures. 


2° POMPILUS CROGEICORNIS (PI, 4, fig. 3) Klug, (ex Spinola), — Niger, 
antennis flavissimis ; clypeo, genis, ore, palpis, antennarumque scapo piceo 
rufescentibus; metathoracis striis transversis parallelis; alis atro-cœruleo 
micantibus ; abdomine nigro cærulescente., — Long. 7-8 lin, 

Hab. in Hispania Matritum circa (Graells, Mieg) ; èn Italia (Max, Spi- 
nola) ; ên énsula Saint-Vincent archipelagi Cap-Vert (G. Dufour). 


Diagnose parfaitement applicable aux deux sexes, Femelle, comme d’or- 
dinaire, plus grande, plus grosse, plus forte que le mâle. Celui-ci a le bout 
de l'abdomen plus hérissé de poils. Ailes à teinte gros bleu, brillante, 
analogue à celle des ailes du Xylocopa violacea, sans aucun reflet violet. 
Abdomen à nuance bleuâtre. Pattes d’un noir mat, 

Le Pompilus croceicornis Klug, dont la dénomination m'a été donnée, 
ainsi que l’insecte, par l’illustre Spinola, n’a rien de safrané dans le jaune 
des antennes. IL n’est mentionné ni dans Fabricius, ni dans Lepeletier, 
ni dans l'Atlas d'Égypte, ni dans celui de l'Algérie, ni dans le savant 
répertoire de Dahlbom (Sphecidæ 1842). 

Ici, le mode de transmigration de l’Europe aux rivages de l'Afrique 
équatoriale, et de ceux-ci en Espagne et en Italie, est d’une explication 
plus facile, plus rationnelle, vu la locomobilité active et le vol rapide de ce 
vibratile hyménoptère. 


I, SuR L'EUCHALCIS MIEGI, 


NOUVEAU GENRE ET NOUVELLE ESPÈCE DE CHALCIDITE 
ET SUR QUELQUES AUTRES HYMÉNOPTÈRES DE CE MÊME GENRE. 





Latreille, dont le tact entomologique se révèle dans tous ses écrits, avait 
établi, pour l'étude des espèces du genre Chalcis, plusieurs divisions deve- 
nues depuis l’occasion de la formation de genres particuliers. Dans une 
de ces divisions il avait placé son Chalcis Dargelasii, et c’est dans cette 
même division qu'il faut ranger et le Chalcidite nouveau, qui est le sujet 
principal de mon écrit, et d’autres espèces que je désignerai bientôt, 


8 LÉON DUFOUR. 


Genus EUCHALCIS. 


CHARACTERES GENERICI, — Antlennæ thoracis longiludine, graciles, 
setaceæ, fraclæ, os versus insertæ, 11 articulatæ, articulis oblongis, arctè 
junctis, scapo capitis longitudine. Prothorax grandis. Scutellum proemi- 
nens, apice bidentatum. Abdomen sessile, conicum, oviscapto brevi, bila- 
mellato. Tibiæ posticæ arcuatæ, spinulis 2? terminatæ. Femora posteriora 
incrassata. Ale haud areolate. 


Huc spectant Chalcidites : Dargelasit Latr.; bimaculata Fabr. ; tenui- 
cornis, denticornis, nebulosa, Boy. Fonscol., Ann. Sc. Nat. 1832-18/40 ; 
Miegii, hematomera, vetusta Duf. ; Thorymus albo-maculatus Luc. 


1° EucHALCIS MIEGr1 Duf, (PI 1, fig. 4, 5, 6,7.) —Q. Magna, nigra; 
thoracis dorso scutelloque rubro-ferrugineis, fortiter scabroso punctatissi- 
mis; tegula rufa; mesothoracis macula antica nigra; melathorace nigro 
lateribus inœquè bispinosis, medio irregulariter reticulato ; abdomine 
nigro, levissimo ; penullimo segmento sericeo villoso; pedibus penitus 
nigris griseo sericeo pubescentibus ;  femoribus posticis ovatis subtüs 
dente unico munitis; alis fumoso-nebulosis, basi clarioribus. — Long. 
k lin. 

Hab, in Hispaniæ campo Matritense (Mieg). 


Tête et thorax chagrinés par de gros points enfoncés ; abdomen lisse, 
luisant, un peu ponctué. Antennes fortement coudées, fort grèles d’un 
bout à l’autre, insérées derrière un petit tubercule presque contigu aux 
mandibules; le scape logé dans une excavation de la face. Il faut une 
forte loupe et bien éclairée pour constater les articles de ces antennes, 
tant ils sont étroitement serrés; le dernier, à peine un peu plus court 
que ceux qui le précèdent. Parois latérales du thorax (pleuræ) noires, 
avec un duvet brillant, Celui-ci, dans l'individu que j'ai sous les yeux, 
forme un trait de chaque côté du second segment de l'abdomen, et le 
pénultième de ces segments a une villosité de cette espèce interrompue 
au milieu. Prothorax aussi grand que le mésothorax, Oviducte d’un quart 
de ligne de long , glabre, composé de deux lames adossées par leur face 
concave, et biarticulées. 

Je ne possède qu’un seul individu, c'est une femelle, du rare Euchalcis 
Miegii, et c'est pour moi un bonheur, en même temps qu'un devoir 
de le dédier à celui qui l’a découvert et qui l’a immortalisé par un vivant 
portrait. Il a partagé généreusement avec moi les deux individus de sa 
collection. 


Je recommande inslamment aux entomologistes espagnols, de compléter 


Euchalcis Micqii, rte. 9 


l'histoire de cet insecte, de nous faire connaître le sexe mâle, et de 
scruter l’origine, les mélamorphoses des hyménoptères de ce groupe, 
Je soupçonne que le Miegii pourrait être parasite des nids de Guêpe ou 
d’un genre voisin, 


9° EUCHALCIS HEMATOMERA Duf, (PI. 4, fig. 8-10). — ®. Nigra, capile 
thoraceque subtiliter punctatis ; scutello apice producto subbidentato ; 
tegulis rufescentibus ; alarum ante apicem nubecula fumosæ transversa 
vage determinata; nervo costali pallido; abdomine sessilè, conico, nigro, 
nitido, impunctato ; oviscapto concolore, longiusculo; pedibus coxisque 
nigris ; posteriorum femoribus, sublus denticulatis, tibiisque rubidis, — 
Long. 3 1/2 lin. 

Hab. Matriti (Mieg). 


C’est toute la physionomie du précédent, toute sa structure générique, 
mais son oviscapte est comparativement plus long et moins droit. Les 
Chalcis tenuicornis et vicina de Boyer de Fonscolombe (Ann. Sc. Nat. {. 26, 
p. 278) ont aussi les cuisses postérieures rouges ou ferrugineuses comme 
l’Acmalomera, mais en diffèrent par plusieurs caractères saillants. 

Obs. Je ne possède point cette espèce dans ma collection, et ma diag- 
nose est fondée presqu'exclusivement sur la figure et sur quelques rares 
documents fournis par Mieg. 


3° EUCHALCIS VETUSTA Duf, —Ah'a, nitida, subtiliter punctata ; capite 
subtriangulare; scutello convexo subrotundato acute bispinoso ; metatho- 
race, utrinque bispinuloso, albo-sericeo punctalo; tequla rufa; alis 
fumosis, basi punctoque in medio subcostali, diaphanis ; abdomine conico, 
acutissimo, subtrigono, levi, ferrugineo, apice nigro; pedibus nigris, 
tarsis fuscescentibus:; femoribus posticis subtus ad basim obtuse bidentatis, 
— Long. 3 lin. 

Mense martio 1811 capicham hanc speciem Zaragoza circa. 


Cette espèce d’Euchalcis, dont j'ai conservé une description suffi- 
samment détaillée, n’est plus en mon pouvoir. Elle passa en 1815 dans 
la collection de Latreille, et de là je ne sais où. Elle a tous les caractères 
indiqués dans le signalement générique. | 

Obs. Le Thorymus albo-maculatus Luc. Hymén. Algér. (PI. 48, fig, 5) 
appartient sans nul doute au genre Euchalcis, et se rapproche beaucoup 
de notre vetustla, qui en diffère spécifiquement, 


h° EucHALCIS DARGELASIH. — Chalcis Dargelasii Latr., Hist, Nat. Ins. 
tom. 13, p. 221, — 9. Afra, albido micante, vage pubescens ; capile sub- 
triangulare  thoraceque  fortiler  punctatis;  prothorace magno ; meso- 
thoracis utlrinque luberculo nilido; tequla nigra margine fuscescente; 


10 LÉON DUuFOUR. 


scutello convexo apice bifido; metathorace rugoso, longitudinaliter quadri- 
costalo, utrinque bispinuloso ; abdomine conico-triquetro, brevi, levi, 
nitido, lateribus pubescentibus ; alis diaphanis calo subvirqulato fusco ; 
pedibus nigris, geniculis tarsisque pallide rufis ; posteriorum femoribus 
cum coxis rubro-ferrugineis, sublus obtusè bidentatis, tibiis nigris — 
. Paulo minor, antennis brevioribus crassioribusque ; abdomine ovato- 
obtuso ; femoribus posticis ad basim coxisque nigris, — Long. 2 1/2 
lin, 

Sat frequens in dumetis sabuletorum, pinetisque Galliæ meridionalis 
occidentalis, nec non Matriti 1854, 


Le signalement de cette espèce est tout à fait incomplet dans les auteurs, 
Les tubercules latéraux du mésothorax, bien différents de la tégule, sont 
moins lisses dans le mâle. La région médiane du ventre a une teinte 
roussâtre dans les deux sexes, 

Obs. Il s’est glissé dans la synonymie de ce petit insecte, de regret- 
tables erreurs, que les exigences actuelles de la science me font un devoir 
de redresser. 

1° Latreille, dans son immortel Genera, donne le Chalcis rufipes Oliv. 
(Enc. Méth. no 11, an. 1790), comme synonyme de son CG. Dargelasüi, 
publié en 1804. Il y a eu là, de la part de mon ancien Maitre et ami, 
ou lapsus de mémoire ou trop de précipitation. Examinons : 

Olivier avait reçu de Latreille le Chalcis qu'il nomma rufipes. Or, cette 
épithète aurait dû d’abord ouvrir les yeux de Latreille et le tenir en garde 
contre cette identité spécifique. 

Olivier justifie l’épithète en disant : « Les quatre pattes antérieures (on 
a mis postérieures par erreur typographique), sont d’un brun fauve avec 
la partie renflée des cuisses noire, » 

Voyez-vous rien de semblable dans le Dargelasii? Non, Ces quatre 
pattes sont noires avec les genoux seuls roussâtres. Olivier dit encore : 
« Les pattes postérieures sont noires, avec les tarses et l'extrémité des 
jambes d’un brun fauve. Les cuisses postérieures sont renflées. » Mais 
ces jambes, dans le Dargelasii, sont précisément tout à fait noires, Quant 
à la couleur de ces grosses cuisses, d’un rouge ferrugineux qui saute aux 
yeux, Olivier n’eût pas manqué de la signaler si elle avait existé dans son 
espèce, et il a gardé le silence. 

De cette brève dissertation je conclus que le Chalcis rufipes Oliv. est 
distinct, comme espèce, du C. Dargelasii Latr. 


2° Et voyez encore comment les hommes qui possèdent au plus haut 


degré le sens entomologique, peuvent se laisser entrainer aux plus graves 
erreurs. Latreille, par je ne sais quelle préoccupation, a donné à son Dar- 


Euchalcis Miegii, vic,, Astata. 11 


gelasii, le Synonyme du clavipes Rossi (Faun. Etr. 2, p. 58), el, remar- 
quez-le bien, Rossi cite extuellement la description de Fabricius. Ges mots 
femora postica valde elongata ne suflisaient-ils point pour convaincre 
Latreille de la fausseté de ce synonyme ? Or, une erreur émanée de si haut 
a la malheureuse conséquence de se répéter par écho dans tous les livres 
qui lui succèdent. 


— 2 ———- 


II. Sur uNE NOUVELLE ESPÈCE D’'ASTATA. 


ASTATA MIEGI1 Duf, (PL 4, fig. 11 et 19).— 4@. Nigra, nitida, thoracis 
dorso scutelloque vage punctatis, tuberculo humerali albo flavescente ; tequla 
nigro fusca; abdominis levigali segmentis primis ferrugineo obscure mar- 
ginatis ; melathoracis dorso punctato-scabroso, sub lente substriato-crenu- 
lato; alis obscure fumosis ; pedibus nigris ; antennis piceo-nigris, sericeis. 
d. Vix paulo minor; color el punctuatio ut in femina ; lequla, nervi 
costalis alarum puncto, flavis; oculis rufofuscis coadunalis. — Long. 
4 lin. 

Hab. in variis Hispaniæ regionibus ; Madrid (Mieg, Graëlls) ; Barce- 
lone (Gomendador) ; Ferrol (Seoane). 

Elle à la grande taille de VA. abdominalis, et je ne la trouve point 
mentionnée dans mes auteurs. Dans les individus frais, le dessous de la 
tête et du thorax a une fine villosité grise qui s’efface dans ceux qui ont 
longtemps voltigé., Mais l'abdomen est toujours glabre et luisant, et quel- 
quefois, ce qui dépend du degré d’emboitement ou d’imbrication des 
segments, il n’y a que le premier de ceux-ci qui ait une bordure ferrugi- 
neuse, tandis que cette dernière s’observe souvent dans les trois premiers 
segments. Le dos du thorax et de l’écusson offre, comme dans l'A. boops, 
des points enfoncés assez clairsemés; la région dorsale du métathorax a 
une sculpture finement crénelée qui lui est commune avec celle du boops 
et qui diffère beaucoup de celle de léntermedia Dahlb. 

Non seulement elle est du double plus petite que le Tachytes unicolor 
et atra Lepel. mais la troisième cellule cubitale de ce dernier est oblon- 
gue, étroite et incurvée, tandis que cette même cellule est subqua- 
drilatère dans l'A. Méegii, ainsi que le fait voir le dessin d’une aile plus 
grossie. 


42 LÉON Durour. 


IV. SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE DE BEMBEX. 





BEMBEX BIPUNCTATA Duf. (PI 4, fig. 43-45). — , Niger, facie sericeo 
nitida; clypeo (sæpius nigro-bipunctato), labro, mandibulis (exceptis 
apicibus), genis, scapo flagellique primo articulo subtus, flavis ; protho- 
racis margine tenui pallide flavo in maculam humeralem desinente ; 
pectore pleurisque flavis nigro parce variegatis: tequla nigro fusca ; 
scutelli margine tenui flavo pallido ; metathorace utrinque puncto, rarius 
macula, flavis ; abdomine fasciis sex angustis subsinuatis, continuis, flavo 
pallidis ; segmento ultimo macula apicali flava, subgeminata ; ventre basi 
late flavo cum crista concolore uncinata ; penultimi segmenti nigri cristula 
marginali vix distinquenda; pedibus flavis, femoribus solis linea nigra : 
alis claris. — Long. 8 lin. 

[ab. in campo Matritense, Casa de campo, jul. 1854. 

Obs. On voit parfois sur les segments qui suivent la crête sous-abdomi- 
nale, une large tache noire qui dans d’autres individus ne s'aperçoit que 
peu ou point, à cause de l’emboîtement des segments. 

Sur trois mâles que je possède, l’un a les deux points noirs du chaperon 
aussi prononcés que dans la figure, l’autre a ces points extrêmement petits 
et dans le troisième il n’en existe aucun vestige. 


@. Statura, prothorax ct antennæ maris, clypei margine (cum maculis 
duabus basilaribus subconfluentibus nigris), genis et puncto inter antennas, 
flavis ; pleuræ macula unica antica flava; tegula (cum puncto nigro) 
alarumque costa basi, flavis; metathorace utrinque puncto flavo ; abdo- 
minis fasciis quinque flexuosis, continuis, flavis ; ultimo segmento toto flavo, 
asperulo; ventre atro; segmentis ulrinque macula flava ; pedibus ut in 
mare. é 

Obs. Je n'ai point la certitude authentique de la légitimité conjugale de 
ces deux sexes; je n'ai point surpris la nature sur le fait, mais j'ai été 
porté à ce rapprochement et par l'identité de la taille, des antennes, du 
prothorax et des pattes et par la similitude d'habitat, J'ai pris de ces 
femelles à Madrid, soit en 1808, soit en 1854, à Tudela en Navarre ; 
enfin, je l'ai trouvée à Saint-Sever, où je n'ai point encore rencontré le 
mâle. 


Cephus, Phalangopsis. 15 


V. Sur uNE NOUVELLE ESPÈCE DE CEPHUS. 





CEPHUS NIGRIPENNIS Sichel, Ann, Soc. Ent. Fr. 1860, p. 757 (1). (PI. 1, 
fig. 16). — . Niger, facie sub antennis, ore, tibiis et tlarsis pedum ante- 
riorum et intermediorum , abdomineque flavissimis ; alis nigro opacis ; 
antennès anique appendicibus subulatis, nigris, — Long. 6 lin. 

Hab. in campo Matritense. (Mieg). 

Obs, Cette jolie espèce diffère du même sexe de l’abdominalis Latr., 
parce que ce dernier a la tête entièrement noire et offre deux ou trois pe- 
tites taches de cette couleur aux derniers segments de l’abdomen. 

J'ai aussi trouvé en Espagne les Cephus tabidus, CG. abdominalis Latr. et 
C. Idolon Spin.qui est, je crois, la même espèce que le C, flavicornis Luc. 
(Hymén. Algér. PI. 49, fig. 9). 


VI. Sur uNE NOUVELLE ESPÈCE DE PHALANGOPSIS. 





PHALANGOPSIS LINDERIT Duf. — Q. Omnino aplera (larva?), alba, 
glabra ; segmentis dorsalibus postice fusco tenuiter marginatis ; oculis 
ovalo -oblongis , nigris, parum proeminentibus ; oviscapto albo dimidii 
abdominis haud longitudine ; femoribus posticis extus linea pallide fusca, 
unolatere lineolis oblique parallelis, notatis ; tibiis tarsisque vix obscurés. 
— Long, 9 lin., oviscaplo computato. 


Hab. in speluncis Pyrencorum-Orientalunr:; a Dom. Linder detecta, 


Depuis quelques années, les entomologistes ayant presque épuisé les 
insectes qui vivent au grand jour, se sont enfoncés avec leurs yeux de 
Lynx et leurs torches enflammées, dans les profondeurs du sol, pour y 


(4) Je croyais cette espèce nouvelle et je l'avais appelée Cephus flaviventris ; mais 
elle a été décrite par mon ami M. Sichel, qui vient de me communiquer la bonne 
feuille de l’article dans lequel il la fait connaître. 


14 LÉON DUFOUR. — Phalangopsis. 


exploiter de nouveaux trésors scientifiques. Les grottes sont devenues, 
pour ainsi dire, à la mode. 

Je n'ai point à m'occuper des nombreux Coléoptères, plus ou moins 
aveugles, qu’on y découvre chaque jour. Je me borne à signaler l'existence 
dans les grottes de nos Pyrénées-Orientales, d’une nouvelle espèce d’Or- 
thoptère du genre Phalangopsis de Serville, que vient tout récemment 
d'en exhumer notre infatigable collègue et mon ami M. Linder. Grâce 
à lui, nous n'avons plus à envier aux célèbres grottes d’Adelsberg en 
Hlyrie, leur privilége d’un Phalangospis et nous pouvons, avec quelque 
orgueil, opposer au PA. cavicola de Kollar notre Ph. Linderii, nom que 
l'amitié, la gratitude et la justice ont attaché à ce nouveau domicilié des 
ténèbres, 

Malgré l'existence d’un oviscapte composé de quatre lames, comme 
celui des autres Phalangopsis, je crois, vu la privation absolue de tout 
vestige d’élytre, que ce Gryllonien est encore à l’état de larve et que ma 
diagnose, formulée avec quelque hésitation, devra subir d'importantes 
modifications lorsqu'on aura occasion d'observer le parfait développement 
de cet insecte. En attendant, c’est un service rendu à la science que de 
signaler cette espèce, ne füt-elle que dans l'enfance, et d’éveiller sur ce 
point l'attention des scrutateurs des grottes. 

L'aspect de cet Orthoptère blanc, tendre et fragile, fait naître l’idée 
d'un rapprochement, qui n’est pas sans réalité quant à l'appréciation des 
causes, c’est le souvenir de la chicorée blanche de nos tables, qui acquiert 
sa couleur et sa tendreté par l'absence de la lumière. 

Le Phalangopsis Linderit réunit les caractères du genre créé par 
Serville, et il diffère, comme espèce, du Ph. cavicola Koll., dont j'ai sous 
les yeux les deux sexes, obligeamment donnés par mon ami le docteur 
Giraud de Vienne. 

Les yeux plus oblongs et moins saillants que ceux du cavicola, sont 
d’un noir mat et n'offrent à une puissante loupe qu’un pointillé fort 
exigu, sans aspect réticulaire, Ce qui me fait présumer que la fonction 
visuelle est à peu près nulle. On voit sur le vertex deux petites mouche- 
tures brunes, presque contiguës qui tiennent la place des ocelles ou futurs 
ou vesligiaires, ou oblitérés. Ces ocelles dans le cavicola occupent les 
côtés d’une petite crête frontale. 

Les palpes maxillaires, beaucoup plus longs que les labiaux, ont leur 
dernier article en massue, comme dans le cavicola, tandis que les deux 
précédents se terminent brusquement en un bouton obrond qui ne s’ob- 
serve point dans le Ph, cavicola, 


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LETTRE À LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE 
Par M. LÉON DUFOUR, 


Au sujet de sa nomination à la Présidence honoraire, 


a, 


Séance du 23 Janvier 1861.) 


Chers et bienveillants Collègues, 


Quand on touche au terme de sa longue vie scientifique, et qu’on se 
voit inopinément élevé à une haute dignité, deux sentiments surgissent 
de cet insigne honneur, celui d’une surprise inespérée et celui d’une vive 
reconnaissance. 

En succédant à mon illustre ami Duméril, dans un poste qu'il occupait 
si dignement, j'envisage son legs de la doyenneté comme le principal titre 
à vos suffrages; Car mon âge, mon éloignement laissent encore ce poste 
inoccupé. Toutefois, chers Collègues, votre vétéran et lointain Président 
honoraire, ne renonce pas au doux espoir d'aller se retremper au milieu 
de vous, de goûter le bénéfice et les charmes de votre contact, de vous 
remercier personnellement du titre dont vous venez de le décorer, de 
causer avec vous de l’aimable science dont l'étude bien comprise sème 
d’ineffables jouissances la vie de l’homme étranger aux ambitions du 
monde, et concentré dans celle dont vous connaissez tous le noble but, 
celui de coopérer à ses progrès. 

Si votre communication officielle, parvenue hier au soir, ne m’eût point 
fait un rigoureux devoir de vous en accuser immédiatement réception, 
j'aurais pu vous dire quelque chose, en ma qualité de vieux praticien, sur 
la direction à donner aux études entomologiques. Je vous aurais dit que 
dans ce nouveau monde insectes, dont la population peut être élevée 
sans nulle exagération, au chiffre de plus de deux cent mille espèces, la 
classification et la technologie sont arrivées à un tel point de perfection, 
qu'il n’est plus permis de s’égarer dans les dédales de l'univers entomolo- 
gique. Et si j'osais formuler toute ma pensée, il s’en irait temps d’opposer 
une écluse et même une réforme à ce déluge de genres qui inonde Ja 
science, à cette technorrhée prise du grec, de l’hébreux, du sanscrit, etc., 
qui décourage les plus intrépides cerveaux et qui rebute les facultés mné- 
moniques les plus énergiques. 

Avant que le chaos menaçant nous déborde, nous engloutisse, rallions- 
nous à la sage bannière du législateur de la méthode naturelle de notre 
immortel Latreille, Et, puisque la classification à pour but définitif la 


16 LÉON Durour. — Lettre à la Société entomologique. 


détermination rigoureuse de l'espèce, au lieu de cette plèbe effrayante de 
noms génériques, moins euphoniques les uns que les autres, contentons- 
nous, à l'exemple de Latreille, d'établir dans les groupes bien dessinés 
des divisions et subdivisions qui nous amènent au même but. 

La question des espèces une fois réglée, une autre période de la science 
s'ouvre à l'esprit d'investigation. C’est la voie si brillamment parcourue 
par les Réaumur, De Géer, Swammerdam, Bonnet et plusieurs bons obser- 
vateurs de notre époque, c’est l'histoire approfondie des miracles, des 
métamorphoses, du genre de vie, des mœurs, de l’industrie, des instincts 
merveilleux, des amours des insectes, de leur rôle important dans le 
maintien des sublimes harmonies générales. Cette étude, ainsi envisagée, 
est la philosophie, la noblesse de la science entomologique. Les hommes 
peu initiés aux étonnantes péripéties de la vie de ces petits êtres, taxe- 
raient volontiers de roman cette histoire, tant il y a de phénomènes qui 
défient l'explication. 

Enfin, pour le complément des hauts enseignements de la science, l’in- 
vestigateur spécial consultera, le scalpel à la main et la lentille à l'œil, les 
instruments anatomiques cachés dans les profondeurs de l'organisme, qui 
règlent les actes extérieurs de l'animal, et qui peuvent confirmer ou infir- 
mer la classification. 

Je réclame, chers Collègues, quelque indulgence pour ces lignes dont le 
décousu n’a pu échapper à l'improvisation. N°y voyez que le canevas plus 
ou moins grossier d’un travail qui ne serait pas sans intérêt. 


LÉON DUFOUR. 


Saint-Sever (Landes), 21 janvier 1864, 


NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR LE PROFESSEUR MIEG, 


Par M. LÉON DUFOUR, Président honoraire. 





(Séance du 9 mai 1860.) 


N 





C'est dans ma correspondance avec ce dévoué Collègue, cet ami du 
cœur, que j'ai puisé les documents de la simple esquisse d’une vie peu 
connue par ses écrits dans une science que son pinceau a tant illustrée. 
La pieuse amitié, quoique tardive dans son hommage, sent vivement le 
besoin d’acquitter à sa mémoire le tribut d’un pur encens, si dignement 
mérité. Nos Collègues de la Société me sauront gré, je l'espère, de 
leur faire connaître les droits qu'a Mieg à la gratitude de notre aimable 
science. 

Jean Mieg, natif de Bäle, en Suisse, fit ses humanités à Fribourg, en 
Brisgau. 11 vint à Paris, au commencement du siècle actuel, pour s’y 
livrer à l'étude des sciences, notamment de l'histoire naturelle et de la 
physique. Il fut disciple des professeurs Cuvier, Biot, Brongniart, Duméril, 
Latreille. 

Biot et Brongniart remarquèrent son assiduité, apprécièrent sa haute 
intelligence, et ce fut sur leur recommandation que Mieg fut appelé en 
1807 à remplir, au collége de Blois, une chaire de physique et de langues 
vivantes. 

Dès 1812, il s'était fait connaître comme professeur distingué. La cour 
d’Espagne, alors captive à Valancey, lui fit proposer de venir près d’elle 
pour donner aux princes des leçons de physique. On lui assurait une 
existence très honorable. Mieg ne balança point à accepter ce poste, et 
il m'a souvent redit qu'il avait trouvé dans l'attachement de ses nobles 
élèves un bonheur inespéré. 

En 1814, les événements politiques ayant ramené le roi Ferdinand sur 
le trône d'Espagne, Mieg le suivit à Madrid, où il se fixa définitive- 
ment, avec le titre de professeur de physique et de chimie de la famille 
royale, 

Sa modestie et son caractère d’étranger, le privèrent durant les pre- 
mières années, de relations avec les hommes de science de la capitale 
des Espagnes. Malgré cet isolement, il consacra ses loisirs du professorat 
à la recherche, à l'étude, à l'iconographie des insectes, dans une riche 
contrée, alors si peu explorée sous ce rapport. 

En 1840, il eut l’idée, heureuse pour moi, de m'adresser des consul- 
tations entomologiques pour la détermination des espèces. A cet effet, 
il m’expédiait, par la poste, des lettres avec des carrés de papier, sur 

he Série, TOME I. 


48 LÉON DUFOUR. 


l'une et l’autre face desquels, son pinceau représentait jusqu’à 25 ou 30 
insectes, tellement pressés qu’ils se touchaient. A l'aspect de ces élégantes 
galeries, où la vérité de la physionomie et l'éclat du coloris étaient saisis 
avec un rare bonheur, je demeurai comme stupéfait de ce talent. Fami- 
liarisé, pendant un séjour septennal en Espagne, avec l'allure de ses 
insectes, il ne me fut point difficile d'établir, avec quelque justesse, la 
nomenclature de la plupart de ces jolies figures coloriées; j'y trouvai 
aussi un bon nombre d'espèces nouvelles. J'en ai publié plusieurs dans 
les Annales de Ja Société entomologique, ainsi que dans celles des Scien- 
ces naturelles, et, si Dieu me prête vie, j'ai encore une bonne réserve 
pour l'illustration de mon ami. 

Mais ce qui dans la suite me surprit, m'enchanta davantage, ce fut la 
promptitude avec laquelle Mieg exécutait ses délicieuses miniatures. 
Plusieurs fois, après la communication des insectes en personne, je lui 
demandais les portraits de sept ou huit de ces derniers, et courrier par 
courrier, il me les expédiait, comme s'il ne s'était agi que de prendre 
des empreintes. 

Nos relations, devenues intimes, m'autorisèrent à représenter à Mieg, 
qu'il manquait à ses divines iconographies le cachet scientifique des 
détails, surtout quant à la nervation des ailes des hyménoptères et des 
diptères, qui avaient pour moi un attrait spécial et vers lesquels je diri- 
geais aussi ses investigations. Comme je m'y attendais, il reçut en vérita- 
ble savant mes observations et mes conseils. Il s'empressa d'apporter un 
soin scrupuleux, une exactitude mathématique aux cellules alaires, et 
pendant les dix dernières années de sa vie, ses portraits devinrent des 
prodiges de perfection. 

En juin 1854, une mission scientifique m'appela à Madrid, où m’accom- 
pagna mon intime ami Perris. Je fis alors la connaissance personnelle de 
Mieg. Le style c’est l'homine, disait Buflon, et en effet, je trouvai dans 
Mieg l’homme que notre correspondance m'avait fait imaginer, Je me le 
figurais comme le vieux Persoon, avec lequel j'avais si souvent cryptoga- 
misé aux environs de Paris, et, dans ce parallèle physique imaginé, je 
me trouvai d'accord avec la vérité, Mieg avait alors 76 ans, un an et demi 
de plus que moi. Tournure tout à fait germanique, manières d’une sim- 
plicité tournant à la candeur ; figure ovale, nez proéminent, regard 
morose, taille au-dessus de la moyenne, corps maigre, santé délabrée, 
esprit mélancolique ou hypochondriaque , fumeur imperturbable, savant 
aussi instruit que modeste, abordant l’universalité des sciences, passionné 
pour l’entomologie, et, malgré ses infirmités, faisant des excursions pour 
augmenter sa collection et celle de ses amis. 

Tout en admirant la profondeur de son savoir et son habileté icono- 
graphique, tout en recevant de lui l'accueil d’une fervente amitié, je 


Notice nécrologique sur Mieg. 19 


déplorais, avec mon ami le professeur Graells, cette imminence de dépé- 
rissement. Il était facile de prévoir que, d’un moment à l’autre, Mieg 
pouvait nous échapper. Aussi dans l'intérêt de la science, j'engageai 
Graells à concourir, avec moi, à l’utilisation, à l'exploitation de ce rare 
talent iconographique. Je prévins Mieg lui-même, soit verbalement, soit 
par écrit, du grand et indispensable besoin que j'avais de son merveil- 
leux pinceau, pour vivifier mon hyménoptérologie espagnole, à laquelle 
je travaillais et je travaille encore, Il ne fit défaut ni à sa promesse d’ami, 
ni à son dévouement pour la science, 

En février 1859, j'appris la mort de mon ami Mieg, et cette nouvelle 
me fut d'autant plus affreuse qu'elle était inopinée, Peu de semaines 
auparavant, en janvier, j'avais reçu de lui plusieurs portraits de fourmis 
qui témoignaient, à l'évidence, et de l’acuité de sa vue et de la sûreté de 
son crayon, et de la magie de son coloris, quoiqu'il eût accompli ses 
80 ans. La perte si brusque de mon ami Mieg me plongea dans la plus 
profonde douleur, et mes regrets ne cesseront qu'avec ma vie. 

Le professeur Graells qui comprenait l'importance de la précieuse col- 
lection d'insectes de Mieg, sollicita et obtint du gouvernement espagnol, 
qu'il en fit l'acquisition. 

Les entomologistes de la péninsule pourront y consulter les types que 
j'ai déjà publiés et ceux que je publierai par la suite. 

Mieg n’a rien écrit sur l’entomologie descriptive, quoiqu'il ait beaucoup 
étudié les insectes, et qu'il m'en ait communiqué au moins quatre cents 
portraits. Mais il à mis au jour des ouvrages qui ont un cachet original 
de science et de littérature, Il parlait et il écrivait l'espagnol comme si 
c'eùt été sa langue maternelle. Je citerai parmi ses ouvrages ceux que 
je dois à son amitié, 


4° Paseo por el gabincte de historia natural de Madrid, ete., Madrid, 
4818. — Petit in-8° de 512 pages de texte, suivi en 1821, de figures au 
nombre de 210, dessinées et gravées par l’auteur lui-même. 

Cette promenade dans le cabinet d'histoire naturelle de Madrid, donne 
la mesure des vastes connaissances de Mieg en zoologie. 


2° Cualro palabras a los senores traductores y editores de novelas por un 
suscriplor etc., Madrid, 1838. — Ces quatre mots forment un volume in-12 
de 83 pages, entièrement consacré, avec beaucoup d'esprit et de tact, à la 
littérature et à la critique. 


3° El brujo en sociedad o sea breve instruccion para aprender a ejecu- 
tar con destreza muchos juegos de manos y otras varias suertes curiosas y 
divertidas. Madrid, 1839, — Ce Sorcier de la société, etc., est un volume 
in-12 de 350 pages. C'est un ouvrage original et fort curieux, qui prouve 
toutes les ressources de l'esprit et la variété d'instruction de l’auteur. 


20 LÉON DüFOUR. — Notice nécrologique sur Mieg, etc. 


Il met au grand jour, par des raisons empruntées aux mathématiques, à 
la physique et même à la chimie, tous les tours de prestidigitation des 
escamoteurs, le joueur de cartes, de dés, des nombres, les devinations, 
etc. Tout cela est exposé et écrit avec une admirable clarté. 


4° Coleccion de problemas y cuestiones sobre la fisica y la quimica, 
Madrid, 1840 ; un volume in-12 de 290 pages. — Mieg y fait preuve d’une 
grande solidité de savoir, comme professeur de ces spécialités. 


5° Panorama del ferro carril de Madrid à Aranjuez. Madrid, 1853. — 
Charmant petit album de 36 planches, peintes par Mieg et lithographiées 
en couleur à Madrid. Il représente les embarcadères, les stations, les 
viaducs, les ponts, les villages, les édifices, les points de vue de tout le 
trajet du chemin de fer de Madrid à Aranjuez. 


6° Introduccion a la historia natural de los insectos. Madrid, 1846. — 
Livret in-12 de 84 pages, avec vignettes et planches. Il atteint parfaite- 
ment son but, de signaler aux néophytes les généralités et la classifica- 
tion de cette classe d'animaux, ainsi que la manière de prendre les 
insectes, de les conserver et de les disposer dans les collections. 


nn 


EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE 4". 


4. Epeira sericea, $. — Grandeur naturelle, 
2. Abdomen vu en dessous, 
3 Pompilus croceicornis. &. — Grandeur naturelle. 
h. Euchalcis Miegii $. — Grossi (1). 
5. Id. — Vu de côté, 
6. Mesure de la longueur naturelle de l'insecte. 
7. Patte postérieure détachée et très grossie. 
7 « Antenne détachée et grossie, 
8. Euchalcis hematomera. &. — Grossi. 
9. Id, — Vu de côté. 
10. Mesure de la longueur naturelle de l'insecte. 
A1, Astala Miegii. &. — Grossi. 
41 & Aile grossie pour faire voir les cellules. 
42. Mesure de la longueur naturelle de l’insecte. 
43. Bembezx bipunctata. $. — Grandeur naturelle. 
14. Tête détachée vue de face, 
45. Ce Bembex en profil, pour montrer la crête sous-abdominale. 
16. Cephus nigripennis. $. — Grandeur naturelle. 


(1) Les lignes longitudinales des ailes tracées par l’iconographe ne sont point des 
nervures, mais de simples plis accidentels. 


à 
EE 


OBSERVATIONS SUR DIVERS POINTS D'ENTOMOLOGIE, 
Par M. le Dr DOUMERC. 


I. NOTICE sur LE BOTYS pu COBEA. 


(Séance du 11 Janvier 1860.) 

Tout le monde connait le Cobea scandens, cette jolie plante grimpante 
qui fait l’ornement de nos treillis jusqu'à la fin d'octobre. On sait aussi 
qu'inconnue de Linné et de Jussieu, ce fut Cavanilles qui en fit mention le 
premier, et qu’elle fut importée en France vers 1804 du Mexique où les 
Espagnols la nommèrent Yedra morada, c'est-à-dire Lierre violet par rap- 
port à la couleur de ses grandes fleurs. 

Les plantes exotiques sont très rarement attaquées dans notre climat par 
nos insectes indigènes, et l’on peut dire pour cela que la faune entomologique 
d’un pays consiste rationnellement dans la collection d'insectes qui vivent 
uniquement aux dépens des végétaux qui naissent spontanément de son 
sol et sans culture. Ce n’est que par les transports et des moyens articificiels 
que l’on obtient l’acclimatation de quelques espèces exotiques, et encore 
ne serait-ce que passagèrement et disparaîtraient-elles complétement sans 
le secours de leur éducation, telles que le Bombyx mort et autres espèces 
sétifères introduites par M. Guérin-Méneville dans le Midi de la France. 
Cependant si quelques espèces de Lépidoptères originaires des pays chauds 
sont acclimatées depuis longtemps à l’état sauvage dans notre zone tem- 
pérée, cela provient évidemment de ce que leurs chenilles se sont accom- 
modées de la nourriture de quelques-unes de nos plantes indigènes succé- 
danées, par leurs principes immédiats, de celles de leurs pays originaires. 
Mais il est de remarque que ces dernières espèces ont subi à la longue, par 
cette mutation de climat, une aberration plus ou moins grande dans leur 
proportion ou dans leur couleur. Plusieurs exemples en font foi, et enire 
autres le Sphinx Atropos, originaire d’Afrique, s’est fort amoindri en 
grandeur et en coloration variable dans notre climat d'Europe. Au reste, 
ces anomalies se présentent même fort souvent chez les espèces indigènes 
dans les localités de hauteur dissemblable; et Pierret les avait déjà cons- 
tatées depuis longtemps pour les papillons pris sur le sommet des Alpes ou 
à leur pied dans les plaines qui les environnent. Il en est de même pour 
les espèces tropicales, car il nous est arrivé fréquemment dans notre 
voyage d'exploration, lorsque nous transportions des plantes vivantes 
chargées d'œufs des Héliconiens du sud du Brésil au Jardin-du-Roi à 
Cayenne, de retrouver ensuite dans les environs les mêmes espèces qui 
en étaient provenues, mais aberrées soit en couleur soit en grandeur, C’est 


22 DOUMERC. 


probablement à ces causes de transports climatériques opérés par les an- 
ciens naturalistes voyageurs qui nous ont précédés, que l’on doit rapporter 
la diversité de synonymies données par les auteurs sur les espèces exo- 
tiques décrites sous différents noms quoique appartenant à la même espèce. 
Cramer, par exemple, appelle Quérina ce que Fabricius nomme Doris, puis 
il appelle à son tour Hecale ce que Cramer nomme Pasithoe, etc. Or, toutes 
ces variétés confuses n’existeraient pas si l’on connaissait plus exactement 
leur souche primitive. 

Une autre singularité, c’est la facilité qui incombe dans notre climat 
aux espèces d’origine exotique d’être soumises aux accidents tératologiques, 
même dans les circonstances les plus favorables à leur développement nor- 
mal. Le Sphinx ocellata est particulièrement dans ce cas, et l’on sait que 
cette espèce originaire d'Amérique ne s’est impatronisée dans notre climat 
que parce que sa chenille y a trouvé dans le Saule et la Filipendule une 
nourriture abondante analogue à celle des plantes de son pays natal, Je 
viens de remettre tout récemment à la collection du Muséum un spécimen 
tératologique de ce Sphinx fort remarquable en ce que, quoiqu’éclos pen- 
dant l’été dans les circonstances les plus favorables et de grandeur ordi- 
naire, parfaitement conformé du reste dans toutes ses parties, ses quatre 
ailes ont tout au plus 5 à 6 lignes de longueur, et nullement en moignon, 
mais très bien développées de forme, et offrant toutes leurs couleurs, et 
leurs ocelles inférieures comme en miniature. Il est bien rare au contraire 
de trouver dans nos espèces purement indigènes un développement téra- 
tologique de leurs ailes aussi complet. 

Je ne m'étendrai pas davantage sur mes réflexions à ce sujet qui sorti- 
raient de celui de cette notice, je ferai seulement remarquer que lorsque 
l'on compare le vol rapide des mâles de nos Bombyx forestiers, relativement 
à la défectuosité des ailes de leurs congénères exotiques transportés dans 
nos régions pour l’industrie séricicole, et qui ne leur servent guère qu’à ram- 
per près de leur femelle pour l’accouplement, on est en droit de soupçonner 
que cet état d'inertie physiologique du système musculaire peut aussi bien 
dépendre d’un fait de tératologie anatomique qu’il serait intéressant d’étu- 
dier, que de l'influence climatérique ou tératologique de leur translation, 

Il n'est guère probable que les œufs du Botys dont je vais décrire main- 
tenant les mœurs aient été transportés avec les premiers plants du Cobea 
sur celui où j'ai trouvé sa chenille au mois de juillet 1859, il est donc pré- 
sumable, relativement au choix que font les chenilles de s’accommoder de 
différentes plantes, que notre Botys indigène se nourrissait primitivement 
de quelques plantes de notre flore parisienne, mais de laquelle ? C’est pro- 
bablement ce que nos lépidoptéristes découvriront ultérieurement ; et l’on 
sait du reste que quelques espèces de ce genre, telle que l’urticalis, par 
exemple, déposent souvent leurs œufs en paquets contre les parois d’un 


Botys du Cobea. 23 


vieux mur au voisinage de pieds d’ortie, sur lesquelles se rendent les 
jeunes chenilles aussitôt leur éclosion. 

La famille des Polémoines de Jussieu ne comprend jusqu’à présent que 
les six genres : Phlox, Polemonia, Cantua, Gobæa, Hoitzia et Gillia, 
dont toutes les espèces sont américaines à l’exception de la Polémoine 
blanche d'Europe, mais dont on ne connait pas plus la chenille qui s’en 
nourrit que celles des autres. 

Au nombre des Botys de notre Faune française, nous en avons huit 
espèces parisiennes décrites par Geoffroy et qui sont : l’urlicalis, n° 54 
(hortularia de Fourc.), Réaum., t. 4, pl. 49, qui vit sur l'Ortie; la séra- 
tiolaris, n° 66 (idem Fourc.), De Géer, t. pl. 37, sur l'Epi d’eau; la Sum- 
bucalis, n° 110 (arcolata Fourc.), Réaum., t. 4, pl. 19, sur le Sureau; puis 
les forficalis, n° 414, verticalis, n° 112, farinalis, n° 118, que l’on trouve 
communément dans nos maisons, ainsi que diverses teignes : Pingui- 
nalis, n° 4, et Glaucinalis, n° 2. J'ai donc lieu de croire que l'espèce que 
j'ai trouvée sur le Cobea, et que je présume être nouvelle, ne s’en accom- 
modait qu'accidentellement faute d'autre plante indigène à sa disposition. 

1° La chenille du Botys cobealis, que je nomme ainsi en attendant que 
l'on découvre la plante qui lui est spécialement affectée par la nature de 
notre climat, ressemble assez de prime abord à celle de lurticalis, mais 
elle n’a que quatre lignes de long et ses anneaux sont d’un brun orangé 
munis de quelques petites houppes de poils fins et leurs segments cerclés 
de jaune clair; la tête et les pattes antérieures d’un noir lisse. 

20 Dès le 8 juillet elle cessa de ronger les feuilles du Gobea dont elle 
n’entama que le parenchyme, ne touchant pas aux côtes ni aux pétioles, 
C'est alors que pour se métamorphoser, elle s’enroule dans l’une des feuilles 
fanées, mais persistante, pour filer sa coque dont les deux bouts corres- 
pondent aux ouvertures tubuleuses du cylindre, 

N'ayant pas voulu la déranger de ce second état, je mis cette feuille en- 
coconnée dans un petit bocal fermé, et ce n’est que lors de son éclosion, 
le vingt-sixième jour suivant, que je vis que la petite chrysalide était de 
forme ordinaire, d’un fauve rougeàtre, et le corselet fendu longitudinale- 
ment par la sortie du Papillon. 

8° Ce Botys, comme on peut le voir dans le spécimen que j'ai remis pour 
la collection du Muséum, n’a que A lignes 1/4 de long. Lorsqu'il est fraf- 
chement éclos, les jolies couleurs dont il est paré sont des plus vives, mais 
au bout de deux ou trois jours, même renfermé dans une boîte à l’abri de 
la lumière, elles pälissent considérablement. 

Les antennes filiformes sont blanchâtres. La tête, les palpes, l'abdomen 
et les pattes d’un jaune pâle. Les ailes supérieures sont d’un rouge pon- 
ceau à reflet violacé; leur bord postérieur est garni d’une large marge 
frangée d’un jaune citron, el près de leur bord antérieur il y a deux taches 


+ 


24 DOUMERC. 


de la même couleur, dont l’une moyenne vers leur base et l’autre plus large 
vers leur extrémité, mais également distancées l’une de l’autre dans leur 
milieu. Les ailes inférieures sont uniformément d’une couleur purpurine, 
plus pâles que les supérieures et garnies aussi d’une marge citrine posté- 
rieure. Le dessous des quatre ailes est de même couleur que le dessus et 
offre les mêmes particularités de dessin, mais beaucoup plus pâles. 

Je serais charmé que quelque lépidoptériste plus expérimenté que moi 
dans la détermination des espèces, me démonträt que ce Botys est déjà 
connu et nommé par quelques auteurs d’entomologie, mais quant à l’ha- 
bitat, aux mœurs et à l’époque de son apparition, je ne les ai trouvées 
mentionnés dans aucun ouvrage à ma disposition, du moins pour celles 
avec lesquelles j'ai comparé les descriptions de l'insecte à l’état parfait. 
Serait-ce la costalis Fab.? 


11, NOTICE 


sur la 


TEIGNE pes TOILES D'ARAIGNÉES TEGENAIRE ET SEGESTRIE. 





(Séance du 22 Février 1860.) 


ee cent 


Presque toutes les substances animales ou végétales sont soumises à 
l'influence destructive des insectes dont les larves font leur nourriture 
ou leur tanière pour s’y métamorphoser en nymphe avant de passer à 
l'état parfait. La tribu des Tinéites, en particulier, joue, comme on le sait, 
un grand rôle sous ce rapport par la détérioration qu’elle cause aux diffé- 
rents tissus d’origine animale, tels que draps, flanelles et même toutes 
sortes de pelleteries, telles que ganterie, buffleteries et celle des couver- 
tures de nos livres. Les objets de fabrique végétale, tels que ceux de coton 
ou de chanvre, sont au contraire rarement attaqués par les Teignes, à 
moins qu'ils ne soient mélangés de quelques trames animales. 

La soie, quoiqu'étant un produit animal, paraît faire exception à la règle 
générale, car je ne connais point de détérioration relative à la fabrication 
de ces tissus, tels que foulards et autres espèces par les Teignes ; cela 
tient vraisemblablement aux différentes manipulations et à l’ingrédient des 
préparations chimiques de coloration qu'on leur fait subir avant de les 
livrer au commerce. Il serait intéressant de vérifier si en Chine, où les 
cocons de ver à soie sont égarés dans les bois de Müriers ou d’Aylante 


Teigne des toiles &'Araignées. 25 


indigènes à ce pays, comme ceux de nos différents Bombyx et Saturniens 
dans les vergers de France, ne seraient pas dans cette condition de liberté 
soumis à quelque nidification de Tinéites particulières.s 

Lorsqu'on examine comparativement à la loupe les fils isolés des coques 
de chenilles et ceux des Araignées tapissières, on s'aperçoit que leur na- 
ture n’est pas la même; car les fils de chenilles sont plus lisses, plus 
résistants et plus glutineux que ceux des Araignées, qui, par contre, le 
sont autant moins et d’une nature tomenteuse, ce qui paraît dépendre de 
la dissemblance des organes sécréteurs qui les produisent, les premiers 
appartenant, par leur connexion, aux voies digestives d’un animal impar- 
fait qui doit devenir papillon, les autres, au contraire, émanant d'organes 
spéciaux intimement liés à l'existence physiologique de l'animal dès sa 
sortie de l'œuf jusqu'à sa mort. Cette différence matérielle des fils de 
Chenilles et d’Araignées, par rapport à leur nature intrinsèque, démontre 
suffisamment que l’objet qu'ils ont à remplir doit être tout différent. 
L'on pourra toujours fabriquer des tissus plus ou moins résistants avec des 
fils de coque de n’importe quelle chenille, tandis que l’on n’a point encore 
pu obtenir de trame solide avec ceux des Araignées, voire même les essais 
tentés à ce sujet sous Louis XIV, 

Dans les traités de chimie organique que j'ai consultés, on ne trouve 
qu’une analyse très restreinte de la soie fournie par les chenilles telles 
que celles du Mürier, mais nullement de celles des fils de toiles d’Arai- 
gnées, sur lesquelles cependant il serait facile d'opérer par l’abondance 
que nous en offre les Tegenaires. D’après les expériences de M. Roard, 
la soie des chenilles est formée de différentes proportions de matière 
gommeuse, d’une matière grasse analogue à la cire et d’une quantité 
presque imperceptible de matière huileuse odorante, mais il ne détermine 
point pour cela la nature propre de la soie pure qui, d’après son analyse, 
y entre pour 0,72 à 0,73%°*, 

Sous le rapport de l'application de leur propriétés physiques, on sait que 
de temps immémorial les toiles d’Araignées sont employées à linstar de 
l’amadou comme un excellent hémostatique, et il n’est pas venu, avec juste 
raison, à l’idée de nos campagnards de leur substituer la soie des cocons 
de nos Saturniens ou de tout autre analogue, parce que l’expérience en a 
prouvé un résultat tout opposé au mode d'action des premières. Une autre 
expérience que j’ai faite pour me convaincre de la dissemblance des prin- 
cipes immédiats qui constituent la soie des fils de chenilles et celle d’Arai- 
gnées, est de mâcher pendant quelques minutes un lambeau de cocon de 
Bombyx Salurnia, puis ensuite un flocon de fil de la Vierge ou de toile de 
Tegenaire époussetée, on éprouve alors une différence des plus notables, 
soit dans la trituration soit dans le goût qu'offre chacun d’eux en parti- 


26 DOUMERC. 


ticulier, La trituration dentaire de la soie de chenille est pâleuse et 
l’âcreté de son suc n''irritant les parois de la bouche, je fus obligé de me 
rincer à plusieurs reprises avec de l’eau-de-vie pour en atténuer la phlo- 
gose; la trituration de toile d’Araignée est au contraire toute granuleuse 
et ne m'a fait éprouver rien de semblable, c’est-à-dire ni goût, ni action 
délétère spéciale. 

De Géer, Réaumur et Ræsel ont assez savamment disserté sur l’origine 
des fils de chenilles et d’Araignées pour que je n’aie pas besoin d’y reve- 
nir; seulement je n’ai pas trouvé dans leurs immortels ouvrages quelque 
observation sur les conséquences de la nature spongieuse des toiles des 
Araignées comme servant de tanière à d’autres insectes, tels, par exemple, 
que les Teignes tapissières ou à fourreau en capuchon; car il n’est point 
question ici de certains Ichneumonides dont le mode de génération s’ef- 
fectue aux dépens des œufs des Araignées et dont leurs larves font leur 
proie. 

Linné, Geoffroy et autres entomologistes ont mentionné un grand nombre 
d'espèces de la tribu des Tinéites proprement dites dont Fabricius et La- 
treille ont successivement formé les genres Alucite, OEcophore, Euplocame, 
Phycis, Yponomeute et Ypsolophe, et parmi les espèces qu'ils compre- 
naient, celles qui attaquent de préférence les tissus de nos fabriques, 
telles que les T, tapet:ella, melomella, pellionella, fascitella, ete., se dis- 
tinguent suffisamment de celles qui mettent à contribution les villosités 
spongieuses de certains végétaux parasites, tels sont, par exemple, les 
Phycis, dont les chenilles forment le tube de leur capuchon avec les villo- 
sités de la surface et des pores du bolet des Hètres. Quant aux tribus des 
Pyralides, des Crambites et des Deltoïdes, dont les espèces étaient plus 
ou moins confondues autrefois avec les précédentes, elles sont plus parti- 
culièrement, par leurs mœurs, les parasites des parenchymes foliolés des 
végétaux. 

Au nombre des espèces qui appartiennent au groupe des OEcophores, 
je pense que l’on peut ranger celle qui fait ici le sujet de mon observation 
et que je remets à M. Lucas pour le Muséum. Elle se rapproche de la 
leucatella de Linné et serait probablement la même si cet auteur dans sa 
description de sa Fauna suecica, n° 14/44, au lieu de deux bandes blanches 
qu'il lui attribue lui en donnait trois, comme les offrent distinctement 
les ailes supérieures de mon espèce; au surplus il ne mentionne ni sa 
grandeur ni aucune figure à consulter, ce qui laisse dans le doute de son 
identité, quoique pour tout le reste elle s’y rapporte convenablement, 
Relativement aux mœurs de cette OEcophore, Villers lui donne pour ha- 
bitat les haies ou buissons, ce qui confirme encore mon observation en 
ce que c'est là que lon trouve aussi des toiles épaisses de Tegenaire 


Teigne des toiles d'Araignées. 27 


agreste et de Segestrie sénoculée, et que l’on pourrait à cet égard la 
nommer OEcoph. telatella pour la distinguer de la (eucatella, si elle n’est 
pas identiquement la même. 

Les toiles des Araignées orbitèles, spiraliformes ou rétiformes des 
Epeires, Théridions et autres, dont la laxité n'offre aucune consistance, 
sont défavorables au travail de nidification des larves de l'OEcophore, 
tandis que le tissu serré et feutré des Araignées tubiformes et tapissières, 
telles que les Tegenaires et les Segestries, est au contraire celui qui leur 
sert de tanière et de capuchon. 

Que l’on récolte, comme je l'ai fait, pendant l'automne et lhiver, ces 
grands lambeaux de toiles pendantes qui tapissent les encoignures et les 
solives des écuries et des étables, et dont les Araignées ont disparu par la 
rigueur de la saison; que l’on examine ces toiles à la loupe, et l'on verra 
qu'indépendamment de la poussière dont elles sont imprégnées, il y à 
d’autres granulations hétérogènes qui, à la transparence du jour, sont 
assez semblables aux petites crottes des chenilles dont sont parsemés les 
nids filamenteux de celles de l’Yponomeute du Fusain. Ce sont les œufs 
de la Teigne qui, dès le premier jour de mai, si l’on a eu soin de tenir le 
carton qui renferme la masse de toiles à l'abri de l'humidité, donnent des 
petits vers d’un quart de ligne de long et qui, en grossissant jusqu’à une 
ligne, déchiquetent la trame telaire pour se former, aux dépens de la villo- 
sité spongieuse, des petits fourreaux capuchonnés où ils subissent, pendant 
leur immobilité, leur passage à l’état de nymphe. Ge n’est que le 15 mai 
que l’éclosion a lieu, et ce qu’il y a de particulier chez cette espèce, c’est 
que ce sont les femelles qui apparaissent les premières, car je n’ai obtenu 
de mâles que le 12 juin suivant, époque où leur accouplement a lieu. 
Pendant le jour, cet insecte se tient blotti dans quelque recoin, mais, 
vers le soir, il se met à voltiger, surtout à l'apparition d’une lumière, 
comme tous ses congénères, 

Je ne sais si cette OEcophore est bisannuelle, ne l'ayant point obtenue 
en automne. Il se peut cependant qu’à l’état de liberté il y ait une autre 
couvée à cette époque qui passe son hivernage dans les élables jusqu'au 
printemps suivant. 

Le toupet de la tête de cet insecte est d’un jaune ferrugineux, Ses an- 
tennes filiformes, noires annelées de blanc, ainsi que ses palpes, retrous- 
sés et légèrement bifurqués à l'extrémité, Les ailes supérieures d’un 
beau noir de jais, avec trois bandes transversales d’un blanc de neige 
argenté, également espacées entre elles; chez le mâle, la troisième bande 
apicale est obsolète et ne forme qu’une tache oblongue interrompue à leur 
extrémité. Leur bord postérieur est finement cilié. Les ailes inférieures 
sont noirâtres et ternes, mais bordées d’une large frange noire de soie 


28 DOUMERGC. — Teigne des toiles d'Araignée:. 


chatoyante, Le dessous des quatre ailes est comme le dessus, mais beaucoup 
plus pâle. L'abdomen et les pattes entièrement recouverts d'écailles 
blanches argentées et marquetées irrégulièrement de quelques taches 
noires. La longueur de la femelle de ce joli petit Lépidoptère au repos 
est de 2 1/2 lignes, celle du mâle de 4 1/2 seulement. 

Cette Teigne s’accommoderait-elle du tissu des toiles d’Araignées, faute 
de mieux? et par conséquent serait-elle le parasite destructeur originaire 
de quelqu’autre produit de fabrique animale? Cest une question dont je 
laisse la solution aux observations ultérieures des Lépidoptéristes. Quoi 
qu'il en soit, cette objection m'est survenue pendant la rédaction de mon 
observation, en réfléchissant que la plupart des chenilles de Lépidoptères 
s’accommodent indistinctement de diverses plantes affectées à leur genre, 
pourvu que ces dernières appartiennent, par leurs propriétés et leur carac- 
tère botanique à la même famille naturelle. Aïnsi les chenilles de Piérides 
se rencontrent en général aussi bien sur les choux que sur les Cardamines, 
les GCheiranthes, les Sisvmbres, etc., toute la famille des Crucifères; les 
Machaoniens sur les Anets aussi bien que les Carottes et de toute autre 
Ombellifère ; les Saturniens s’accommodent de presque tous les arbres frui- 
tiers sauvages ou de nos vergers, appartenant à la famille des Pommacées. 
La plupart des Sphingides s'adressent aux Jasminées ou aux Sarmentacées, 
d’autres aux Rubiacées où aux Euphorbiacées ; les Smérinthes, en général, 
aux Amentacées ou aux Tillacées; chez les Noctuellides, les Cucullia 
affectent de préférence les plantes de la famille des Scrophulariées. Enfin 
pour ce qui est relatif aux mœurs des groupes de Tinéites que Geoffroy 
nomme domestiques pour les distinguer des premières qui vivent aux 
dépens des végétaux comme les Pyrales, il est de fait que chaque genre 
d’étoffes fabriquées de poils, de plumes ou de laine sont autant d'objets 
divers affectés à la nourriture et à la mutation de chaque genre en parti- 
culier; mais pour les espèces de chacun de ces genres, comme par 
exemple celui des GEcophores, il importe peu pour les opérations de leurs 
larves que létoffe soit de feutre ou de laine, pourvu que son tissu soit 
analogue à la substance tomenteuse de la toile des Araignées lapissières 
ou tubicoles dont elles se servent alors avec les conditions favorables des 


autres tissus pour la fabrication du tube capuchonné où elles subissent 
eur métamorphose. 


D 


DESCRIPTION 


DE 


TROIS LÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX DE L'ILE DE CORSE. 


Par M. BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. 





(Séance du 13 Février 1861.) 


4° MAMESTRA SYLVATICA. — Griseo-fusca; alis anticis lineis duabus 
nigris maculisque ochraceo-albidis ; posticis puncto centrali et lineä obs- 
curiore : fronte villosû : abdomune crenato. Omnibus alis puncto centrali 
et lineis brunneis subtus lalè signata. — Habitat, julii, in Gorsicæ sylvis. 
(PL 2, fig. 11). 

Antennes assez longues, légèrement dentées ; palpes épais et à dernier 
article tronqué; toupet frontal très saillant; collier grisâtre ; abdomen 
garni de crêtes noires. Ailes supérieures épaisses, arrondies au sommet, 
d’un brun grisâtre et traversées par deux lignes noires bien écrites, entre 
lesquelles les taches ordinaires, plus claires que le fond et un peu 
ochracées, se détachent nettement : la subterminale est peu dentée, d’un 
gris blanchätre et bordée intérieurement par de petits traits noirs cunéi- 
formes. La base de l’aïe et le bord interne sont marqués d’une grande 
tache blanchâtre, beaucoup plus apparente que toutes les autres. On voit 
aux ailes inférieures un point central et une bande brune qui les tra- 
verse en entier. Le dessous est d’un gris clair brillant, le point central y 
est plus visible qu’en dessus, et les quatre ailes sont traversées par une 
ligne brune, épaisse, qui est simple aux supérieures, mais denticulée 
aux inférieures. Jambes assez velues et pattes annelées de brun et de 
blanc. 

J'ai pris cette noctuelle en juillet, au nombre de deux exemplaires 
seulement, dans les forêts hautes de la Corse. 


2° ELLOPIA PINICOLARIA. — Pectinicornis : alis omnibus glauco-viridi- 
bus ; anticis ad apicem angulatis, vittis duabus albis, interruptis, nullo 
modo parallelis ; posticis unicä : alarum marginis concoloribus. — Habi- 
tat, julii, in Pino Laricio, per Gorsicæ montes. (PI. 2, fig. 12). 

Cette Géomètre est voisine de l'Ellopia prasinaria Wien-Verz. Voici 
en quoi elle en diffère. Les quatre ailes sont d’un vert plus glauque et les 
supérieures ont leur sommet plus aigu. Celles-ci sont traversées par deux 
bandelettes d’un blanc pur, bordées de brun roussâtre du côté de l’espace 
médian, et disposées tout autrement que chez prasinaria, car ces lignes 
qui partent du bord interne, s'arrêtent au deux tiers de l’aile, sans aller 


30 BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. — Lépidoptères nouveaux. 


jusqu’à la côte, et celle qui est le plus rapprochée du corps est très obli- 
que, presque parallèle à la côte; les deux lignes se rejoindraient vers 
l'apex si toutes deux étaient prolongées. Les ailes inférieures sont traver- 
sées par une seule ligne blanche assez régulièrement arrondie. Franges 
des quatre ailes concolores. La tige des antennes, le front et l'extrémité 
de l'abdomen sont blanchätres, mais les antennes sont plus longues, plus 
pectinées et plus brunes que chez prasinaria. 

Cette Ellopia vit comme ses congénères européennes parmi les Coni- 
fères. Elle se trouve, en été, sur les montagnes de la Corse, dans les 
forêts de Pins Laricio. 


3° LIODES BENESIGNATA. — Seticornis: alis fuscis ; anticis in fasciam 
nigro-radiosis punctisque albidis tenuèler signatis ; poslicis pallidioribus, 
nigro-punctatis, minimè rolundalis: alarum marginis latè ciliatis nigro- 
que cinctis. Subtus lucens et bonè scripta. — Habitat, mense Augusti, per 
Corsicæ montes. (PI. 2, fig. 13). 

Cette Géomètre appartient au genre Liodes, créé par M. Guenée, et où 
ne figurent encore que deux espèces européennes: Ja Liodes tébiata 
Ramb., Dup. (fuscata Boisd.), et la Liodes fuscata Hubn., Herr-Sch. 

La Liodes nouvelle que je vais décrire est voisine de tibiata, mais ne 
saurait être confondue avec cette dernière, encore moins avec fuscata. 
Elle est d’un brun jaunâtre assez foncé. Les ailes supérieures sont mar- 
quées dans l’espace médian, par de petits traits d’un noir vif qui recou- 
vrent les nervures ; une série de points blanchâtres, très fins, dessine la 
coudée. Les ailes inférieures plus claires que les supérieures, et d’un 
brun encore plus jaunâtre, sont profondément échancrées vers leur som- 
met: elles sont traversées par une ligne de points noirs qui fait suite à 
la coudée parallèlement au bord externe. Les franges sont concolores, 
mais un peu plus pales, garnies de longs cils, très soyeuses, et précédées 
d’un liseré noir interrompu souvent par les nervures. Le dessous des 
quatre ailes est luisant et bien écrit; les points cellulaires qui ne se 
voient pas en dessus y sont très distincts : celui des ailes inférieures sur- 
tout est fort épais et bien arrondi. Les antennes diffèrent essentiellement 
par leur structure de celles de tibiata; elles sont jaunâtres, moins épais- 
ses, mais bien plus fortement crénelées. Corps grèle, allongé, et de 
la couleur des ailes inférieures ; pattes brunes, annelées de gris-blan- 
châtre. 

J'ignore les mœurs de cette Géomètre, que je n'ai trouvée qu'acci- 
dentellement posée sur un rocher, en août, dans les montagnes de la 
Corse. 


ra ge QI RS 


NOTE SUK UN LÉPIDOPTÈRE HERMAPHPRODITE 
(CGhelonia Latreillei). 


Par M. BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. 





(Séance du 23 Janvier 1861.) 





Les cas d'hermaphrodisme chez les Lépidoptères, sont toujours assez 
rares pour que chaque fois qu’il se présente un fait nouveau, il soit 
signalé. Le recueil des Annales renferme déjà la description ou la figure 
de plusieurs hermaphrodites très remarquables. 

Ce sont: 1° Angerona prunaria. — & à droite, à gauche. (Ann. soc, 
Ent. 1835, pag. 143, pl. 1 c, fig. 5.) ; 2° Lycæna Alexis. — & à droite, 
@ à gauche. (Ann. soc. Ent. 1835, pag. 145, pl. 1 b, fig. 4.) ; 3° Argyn- 
nis Paphia. — & à droite, $ à gauche. (Ann. soc. Ent. 1837, Bulletin, 
pag. LxII.) ; 4° Déiphtera cœnobila. — & à droite, $ à gauche. (Ann. 
soc. Ent. 1843, Bulletin, pag. vis.) ; 5° Liparis dispar. — & à gauche, 
@ à droite. (Ann. soc. Ent. 1849, pag. 173, pl 6, fig. 2.) ; 6° Anthocha- 
ris Cardamines. — à gauche, @ à droite. (Ann. soc. Ent, 1852, pag. 
325, pl. 4, fig. 3.) 

Chez quatre de ces hermaphrodites, les signes caractéristiques du mâle 
se trouvent portés à droite, et chez les deux autres ils existent à gauche, 
Il en est le plus souvent ainsi pour les sujets hermaphrodites ; c’est ce 
qui résulte des observations consignées dans le mémoire relatif au Lycæna 
Alexis dont il est question plus haut, et où M. Lefebvre, l’auteur de ce 
travail, énumère 47 cas différents d’hermaphrodisme, signalés par 
divers entomologistes. 

Le nouvel hermaphrodite que j'ai l'honneur de présenter à la Société 
appartient à la tribu des Bombycides. C'est une Chelonia Latreillei, Lépi- 
doptère propre à l'Espagne. 

Godart, qui le premier fit connaître cette charmante espèce, en la 
dédiant à son illustre maître, ne publia que le mâle n'ayant pas vu 
l'autre sexe. M. Boisduval dans l'Icones n’a décrit également que le mâle, 
ajoutant que selon le témoignage de M. Feisthamel qui possédait des 
individus de l’un et l’autre sexe, la femelle était en tout semblable au 
male. 11 existe, au contraire, entre le mâle et la femelle de la Chelonia 
Latreillei une très grande différence, et je profiterai de l’occasion qui 
nest offerte, pour faire également passer sous les yeux de la Société 


32 BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. — Hermaphrodisme d'un Lépidoptère. 


plusieurs exemplaires mâles et femelles, parmi lesquels se trouvait con- 
fondu le sujet hermaphrodite auquel je reviendrai dans un instant. 

On pourra remarquer qu'indépendamment des antennes, qui chez le 
mâle de la Latreillei sont fortement pectinées, ainsi que cela a lieu géné- 
ralement pour les Bombycides, tandis qu'elles sont simplement ciliées 
chez la femelle, le mâle a la tête, le collier, les ptérygodes, l'abdomen 
surtout en dessous, et les pattes, d’un gris jaunâtre assez clair, alors que 
chez la femelle toutes ces parties sont d’un noir profond, sans apparence 
de gris. La présence du collier, qui n’existe que chez l’un des sexes, est 
surtout caractéristique. On peut, du reste, consulter l'excellent ouvrage 
iconographique de M. Herrich-Schaëffer, où le mâle et la femelle de la 
Chelonia Latreillei sont représentés très exactement pl. 13, fig. 66 et 67, 
et pl. 21, fig. 118. 

Les différences notables dont je viens de parler, entre les deux sexes 
de la Chelonia Latreillei rendent fort intéressant l’hermaphrodite de 
cette espèce. Non seulement une antenne, celle de gauche, appartient 
au sexe mâle, et l’autre antenne, celle de droite, au sexe femelle ; mais 
la moitié du thorax et de l'abdomen est gris jaunâtre à gauche, l’autre 
moitié entièrement noire à droite, et le collier n'existe que du côté gau- 
che. Il n’est pas jusqu'aux pattes qui n'aient été modifiées aussi très 
régulièrement chez cet être bizarre, car les trois pattes de gauche sont 
jaunâtres et appartiennent à un mâle, tandis que les trois pattes de droite 
sont noires et se rapportent à une femelle. 

On peut observer encore que les ailes de droite ont atteint un plus 
grand développement que celles de gauche, parce que chez les Chelonia 
les femelles sont généralement plus grandes que les mâles. 

Le sujet est donc, en apparence, un hermaphrodite complet, et con- 
trairement à ce qui a été constaté dans le plus grand nombre de cas, le 
sexe mâle domine à gauche et le sexe femelle à droite. 

Il eût été intéressant d'étudier les organes internes de cet hermaphro- 
dite lorsqu'il fut pris. Aujourd'hui que le papillon est complétement des- 
séché, les observations anatomiques qu’il aurait fournies ne peuvent plus 
avoir lieu et sont malheureusement perdues pour la science. 


NOTE SUR QUELQUES ESPÈCES DU GENRE PTEROPHORUS. 
Par M. BRUAND D'UZELLE. 
{Séance du 9 mai 1860, 


Les figures des Microlépidoptères qu'a publiées Duponchel, sont quel- 
quefois inexactes et souvent imparfaites ; il est des groupes où il est pres- 
qu'impossible de distinguer les espèces qu'il a voulu désigner, le groupe 
des Pterophorus est de ce nombre, outre qu'un grand nombre de Lépi- 
doptéristes se sont occupés depuis lui des Microlépidoptères, genres si lon- 
gtemps négligés en France. 

Les figures qu'a données Herrich-Schæffer valent beaucoup mieux, sans 
comparaison. Il a suivi Zeller; et, d’après lui, ayant fait d’une espèce 
Adactyla, (Aydistis Her.-Sch.), son genre Adactyla Z., il a décrit et figuré 
sept espèces que je regarde comme simples variétés locales d’Adactyla, 
sans compter la variété que nous avons prise communément dans Îles 
montagnes alpestres du Dauphiné (au bourg d’Oisans), et que j'ai désignée 
sous le nom de var. Delphineusella. 

J'indique donc ici quelques espèces non figurées par Duponchel, outre 
quelques-unes inédites, d’autres complétent celles nommées ou figurées 
par Herrich-Schæffer. 


1° PTEROPHORUS ISCHNODACTYLA, Tr., Zell., Dup., catal., H,-S. 37, sup. 
envergure 19-20 mill. (PI. 2, fig. 6). 


Ce Ptérophore, qui a les cinq branches courbées, fait partie du groupe 
Xerodactyla, et il a la première branche des ailes supérieures moins droite 
et à courbe plus arrondie que T'etradactyla, Baliodactyla, ete. Sa couleur 
est un blanc tirant légèrement sur le jaunâtre, comme Pentadactyla, 
avec trois points noirs sur la seconde branche supérieure, et deux points 
de même couleur sur la première supérieure, moins visibles que ceux de 
la seconde. L'extrémité des trois branches inférieures est marquée d’un 
petit point noir, parfois peu distinct: ce point manque quelquefois; car 
la figure 37, Supp. de Herrich-Schæffer n’en porte qu'un, et sa description 
ne l'indique pas : mais dans l’exemplaire que j'ai eu sous les yeux, que 
M. Millière a pris dans les environs de Lyon, et d'après lequel j'ai fait 
le dessin ci-joint, (fig. 6, pl 2), on voit très bien deux points, quoi- 
qu'ils ne soient pas gros; de même on distingue un très petit point noir 
à l’extrémité de la seconde branche supérieure. De même, les trois 
branches de l'aile inférieure portent à leur extrémité un petit trait noirä- 
tre, au lieu d’un point noir. 

h° Série, TOME I. 


[Se 


34 BRUAND D'UZELLE. 


Les très légères différences que je signale ici, sont probablement des 
variétés dues à la localité; Duponchel assigne l’Autriche et la Hongrie 
comme patrie à ce Ptérophore, pour époque les mois de juin et juillet : 
Herrich-Schæffer indique en outre le mois d'avril, il prétend que Zeller 
l'a pris au milieu de mai, puis en Sicile, au mois de juin. Cest, je 
crois, au mois de juillet, que mon ami M. Millière a recueilli Zschnodac- 
tyla, près de Lyon. 


2° PTEROPHORUS LOETIDACTYLA Brd., classification des Tinéides, Ptér. 
— Trichodactyla W., var? — Laœtus, Zel., H.-Sch. Cat. v, p. 51 — 
Selon H.-Sch. Leucodactyla KoÏl. — Leucodactyla H.-S. (PI. 2, fig. 7.) 


Zeller a multiplié, ce me semble, les espèces ; ainsi Pélosellæ, Obscurus, 
Tristis paraissent se rapporter à la même espèce, Obsoletus Z., paraît être 
la même qu'Obscurus. Dans la description, Herrich-Schæffer ne signale 
pas une différence que sa figure 18 indique, avec ses fig. 16 et 17 (Obs- 
curus et Pilosellæ) de sa planche 3 des Ptérophorides. En effet, fig. 16 
et 17, comme 13, 14 et 45, ont un pinceau de poils élargi à l'extrémité 
de la troisième branche inférieure, tandis que la figure 18 (Tristis) n’en 
offre point. Or, selon M. Lederer, Lœtus Z. porterait deux petites dents 
noires aux deux tiers ou trois quarts de la seconde des branches supé- 
rieures, outre deux petits pinceaux, longs et minces, de couleur brune, 
que l’on remarque à la même branche, un peu plus vers l'extrémité et 
que j'ai indiquées; de plus la troisième branche inférieure offre quatre 
petites dents noires très minces au-dessous de sa première moitié ; puis 
une dent plus élargie, un peu moins noire, enfin l'extrémité se termine 
par un petit faisceau également noirâtre. La branche supérieure présente 
cinq ou six bandes blanches transversales, comme la figure 43 (Tricho- 
dactyla) avec la même teinte ; seulement, dans l'individu que M. Lederer 
m'a déterminé comme étant Lætus Z., on ne remarque pas le trait blan- 
châtre qu’on voit dans la figure 13 d'Herrich-Schæffer. De même la figure 
43 présente une éclaircie blanche à la troisième branche inférieure, 
tandis qu’elle n'existe pas dans l’exemplaire que j'ai comme Lœtus Z., Lœ- 
tidactyla Brd. Cet exemplaire a été pris, autour de Lyon, par mon 
ami M. Millière ; ainsi que l'espèce suivante. 

Après tout, Lætidactyla pourrait bien n'être qu’une variété de Tricho- 
dactyla, ainsi que ma Brunneodactyla. 

Le Pter. Lœtidactyla Z., différerait du Pter. Brunneodactyla , d'après 
ce que j'ai remarqué, et ce qu'on peut vérifier ici: 4° En ce que la tache 
blanchâtre placée à l'intersection des ailes supérieures, n’est pas bordée 
de foncé en dedans ; 2° en ce que le second rameau de ces mêmes ailes 
ne porte qu'un seul trait blanchâtre, peu indiqué, vers l'extrémité ; 


Pterophorus 95 


3° en ce que le troisième rameau des ailes inférieures est partout de la 
même largeur, et entièrement de couleur rousse: de plus ce rameau ne 
porte point d’écailles noires en dessus ; mais en dessous, il en offre deux 
faisceaux, l’un (très petit) à l'extrémité, l’autre (plus gros) un peu plus 
en arrière; plus loin on distingue encore quatre écailles noires, alternant 
avec quatre écailles blanches. 

Le corps est roux à la portion antérieure. La tête et le corselet roux, avec 
le bas des épaulettes jaunâtre. L’abdomen est brun, avec deux traits 
jaune-paille sur la partie supérieure de chaque anneau ; ces traits clairs 
sont séparés par une raie cunéiforme d'un brun foncé. Le dessous des 
épaulettes est d’un brun noirâtre, et la naissance de l'abdomen est jaune- 
paille de chaque côté. 


3° PTEROPHORUS BRUNNEODACTYLA Mil., Brd., Cat. des Tinéides, Var. de 
Trichodactyla H., ainsi que Laæltidactyla. (PI 2, fig. 8.) 


L'espèce que j'ai nommée Brunneodactyla, d'après un exemplaire pris à 
Lyon, par mon ami M. Millière, offre presque la forme de Lœtidactyla, 
avec un dessin identique. Les branches supérieures portent des bandes 
blanchâtres à peu près semblables ; seulement la couleur est d’un brun 
plus foncé; les dents de la seconde branche sont les mêmes; parmi les 
branches des ailes inférieures, la seconde paraît plutôt uniforme que celle 
de Lætidactyla ; la troisième n'offre pas les quatre petites dents noirâtres 
que présente celle de Lætidactyla dans sa première moitié, le second 
tiers de sa longueur est blanc, le dernier tiers offre plus de barbules noi- 
râtres ; les pattes, ainsi que les antennes, sont plus foncées. Je crois, à 
la vue des espèces figurées par Herrich-Schæfler, que Brunncodactyla 
n’est qu'une vue de Trichodactyla H., ainsi que Hyeracii Z., Ericelorum 
Z., Pilosellæ Z., Obscurus, Tristis. 

Je crois que la troisième branche inférieure prend accidentellement la 
teinte blanchâtre qui sépare Brunneodactyla de Læœlidactyla ; comme elle 
distingue Trichodactyla de Hyeracii Z., de Pélosellæ et d’Ericetorum du 
même auteur. Si, en outre, les petites dents varient à la branche 
inférieure , comme je le suppose, on peut confondre ici une dizaine 
d'espèces. 

Voici les quelques différences que j'ai remarquées avec Lætidactyla 2. 
et que je signale ici. Brun, avec taches et traits blancs : antennes anne- 
lées de brun et blanc ; palpes également; le troisième rameau inférieur 
alternativement brun, blanc et roux. Premières ailes : lPintersection des 
deux rameaux est blanche, bordée de noirâtre en dedans ; la côte est noire 
vers le sommet, excepté vis-à-vis les taches, où elle est blanchâtre, ainsi 
qu’à l'extrémité apicale. La frange est blanche à l'extrémité inférieure du 


36 BRUAND D'UZELLE. 


rameau supérieur et coupée d’un trait noirätre, un peu en avant de la 
première raie blanche transversale ; plus loin, et jusqu’à l'intersection des 
deux rameaux, elle devient d'abord brune, puis roussâtre. Au deuxième 
rameau, la frange est brune en dessus ; à l'extrémité, qui est curviforme, 
elle est blanche ; à la partie inférieure, elle est d’abord d’un brun noirâ- 
tre, puis blanchâtre, et enfin roussâtre vers la base. Sur la portion blan- 
châtre, on remarque deux dents noires, dont la première (lextérieure) 
est bordée de blanc en avant, l’autre entourée de blanc des deux côtés. 
Secondes ailes : les deux rameaux supérieurs sont d’un brun-roussàtre 
uni, avec la frange brune tout autour, excepté vers l'extrémité inférieure ; 
le second rameau est d’une égale largeur jusqu'aux trois quarts de sa 
longueur, là il devient plus étroit et se termine d’une manière presque 
aiguë. Le troisième rameau est d’un brun-roux à la base ; le second tiers 
est blanc; le dernier tiers est roux, bordé d’écailles noires en dessus et 
en dessous, avec l'extrémité rousse. 


h° MILLIERIDACTYLA Brd., Millière. — Envergure 20-21 mill. (PI 2, 
fig. 9). 


Cette espèce que mon ami M. Millière a capturée dans les environs de 
Lyon, que j'ai crue inédite et que j'ai désignée par son nom, rappelle, au 
premier aspect, Baplodactyla Z. (Leucodactyla Kol. sup. suivant H.-Sch.) : 
en l’examinant attentivement, voici en quoi on voit qu’elle en diffère. D'abord, 
les deux branches de l'aile supérieure sont moins écartées, la division 
étant moins profonde ; les branches de l'aile inférieure diffèrent égale- 
ment: 4° en ce que la première est plus patuliforme; 2° la seconde 
paraît un peu ensiforme ; la couleur des trois branches est un brun uni- 
forme et peu foncé, et non, comme chez Baptodactyla, une couleur grise 
assez claire. La première branche supérieure, porte bien un trait noir 
transversal à la division des deux branches ; puis un trait ou point, de 
même couleur, entre le trait et la base de l'aile ; mais la première bran- 
che est plus large et arrondie chez Méllieridactyla que chez Baptodac- 
tyla, où elle est plus aiguë et resserrée ; à moitié distance de la division 
à la frange, on voit une bande brune, oblique, qui descend de la côte 
vers la division, venant s'appuyer sur un trait noir: cette bande brune 
est entourée de blanchâtre en avant et en arrière ; le fond général étant 
d'un gris granuleux. La seconde branche porte seulement deux petits 
traits Jlongitudinaux noirâtres, placés un peu plus loin que la division, 
et entourés d’une éclaircie blanchâtre. La frange de la seconde branche 
est précédée d’une série de petits points noirs; elle est d’un gris-brun, à 
la première branche, qui est dessus, avec le bas, noirâtre. 

Cette espèce tient le milieu, pour la couleur et le dessin, entre Zet- 


Plerophorus. 97 


terstidactyla et Plagiodactyla. Elle à la forme d'ailes de Copnodactyla, 
c'est-à-dire que les supérieures ont les deux divisions peu longues et non 
falquées ; les inférieures ont la première division patuliforme, la seconde 
ensiforme à l'extrémité et la troisième simple et grèle; sans aucunes 
dents ou épines ni aux unes ni aux autres. 

Les ailes du dessus sont brun assez foncé à la base, tirant un peu sur 
le roux au bord inférieur, s’éclaircissant en blond et même en blanchà- 
tre depuis le milieu jusqu'à l'extrémité du second rameau. L’intersec- 
tion est marquée d’une lunule noire, dont la concavité est tournée vers la 
base ; cette lunule est surmontée d’une tache blanche assez large, qui 
s'appuie à la côte, et qui est elle-même bordée à gauche et à droite par 
deux taches d’un brun foncé, dont l'externe est cunéiforme, et dont l’in- 
terne, arrêtée très nettement du côté de la pointe apicale, se mêle de 
l’autre côté avec la couleur du fond. L’extrémité de l'aile, depuis la tache 
brune cunéiforme, est d’un gris blanchâtre réticulé de points bruns ; 
mais la portion qui touche la tache est presque blanche. La côte, qui est 
brune jusqu'à la première tache blanche costale, devient blanche elle- 
même depuis là jusqu'à l'extrémité, La portion de l'aile qui avoisine la 
frange, depuis la lunule noire, est réticulée d’écailles noires et blanches. 
On remarque un point noir au milieu de l'aile, entre la lunule et la base. 
Les deux nervures supérieures sont indiquées par deux raies blanchâtres, 
depuis ce point médian jusqu’à la lunule noire, dont l'inférieure est bordée 
de noiratre en dessous. Le second rameau porte, au-dessous et un peu en 
avant de la lunule énfersectionale, deux traits noirs qui viennent s'appuyer 
extérieurement sur une éclaircie blanche. La frange du second rameau est 
d'un brun-roux jusqu’à l'angle inférieur, où elle porte un rudiment de liseré 
noir externe ; depuis là, elle devient blanche, et elle est précédée de points 
noirs. Celle du rameau supérieur est également blanche, précédée aussi de 
points noirs, avec une petite touffe de poils noirs à l'angle inférieur. Enfin, 
l’on distingue encore trois ou quatre petits points noirs, placés contre la 
côte supérieure, entre la tache brune cunéiforme et la pointe apicale, 

Les ailes inférieures sont d’un brun-roux, avee la branche de même 
couleur, ou un peu plus claire. 

Le dessous des ailes supérieures est de couleur fauve, avec l'extrémité 
grisâtre, une tache blanchâtre à la côte, vis-à-vis l'intersection des deux 
rameaux ; puis deux ou trois points noirs marginaux précèdent la frange 
à chaque division, comme en dessus. Les secondes ailes ont le rameau du 
milieu totalement fauve, ainsi que la frange ; la moitié externe du pre- 
mier est d’un jaune ocreux-pâle, et le troisième entièrement de cette der- 
nière couleur, avec la frange un peu roussatre. 

Le point noirâtre qui se voit en dessus à l'intersection est légèrement 
indiqué en dessous par une tache brune peu arrêtée. 


38 BRUAND D'UZELLE. — Pterophorus, 


Les antennes sont d’un brun-noirâtre, avec la naissance blanchâtre en 
dessous. Les palpes sont d’un jaune ocreux-päle avec l'extrémité blan- 
châtre. La tête, le corselet et les épaulettes sont d’un gris mêlé d’écail- 
les blanchätres. L'abdomen offre des raies longitudinales qui sont alter- 
nativement d’un brun-clair et d’un jaune-ocreux pâle ; la raie médiane 
qui est couleur d'ocre, est bordée de blanchâtre en dessous du corselet, 
à droite et à gauche. En outre, chaque intersection porte quatre petits 
points noirs (deux de chaque côté). 

Je crois que M. Millière avait pris au mont Pila, près de Lyon, cette char- 
mante espèce, qui paraît rare, et dont il avait qu'un individu, celui 
d’après lequel j'ai fait le dessin de cette figure. 


5° PTEROPHORUS BAPTODACTYLA Z., H.-S., 39, Brd. Class. des 
Tinéides. (PI. 2, fig. 10). 


Cette espèce remarquable a été prise dans les environs de Lyon, par mon 
ami M. Millière ; il m'a communiqué l’exemplaire d’après lequel j'ai fait 
cette figure, qui diffère légèrement de celle de Herrich-Schæffer, n° 39. 
Ces quelques différences, qui sont probablement locales, ne peuvent 
influer sur la forme qui est identique et bien distincte. Les deux bandes 
qui bordent la seconde branche supérieure, qui est blanche, sont pres- 
que noires dans la figure donnée par Herrich-Schæffer ; dans lexemplaire 
provenant de Lyon, elles ne sont que brunes; en revanche, la teinte 
générale de celui-ci est un brun peu intense, tandis que la couleur du 
n° 89 d’Herrich-Schæffer, est d'un gris assez clair ; mais on retrouve les 
traits noirs et blancs dans les deux individus. 

Dans son catalogue, Duponchel à omis de citer cette espèce, que j'ai 
enregistrée dans la classification des Tinéides. Herrich-Schæffer pense que 
c'est Leucodactyla de Kollar. 

On ne sait rien sur les premiers élats de ce Ptérophore, pas plus que 
sur les autres espèces précédentes. 


Je comptais publier une sixième espèce inédite, Albodactyla, recueillie 
à Hyères, par mon ami M. Millière; mais cet entomologiste vient de 
publier ce Lépidoptère ; ainsi je ne puis donner, comme nouveaux, les 
détails qui concernent cette espèce. Du reste, M. Millière a décrit sous 
tous les états ce Pterophorus dans les mémoires de la Société Linnéenne 
de Lyon, et l’on trouve dans ce travail plusieurs faits intéressants sur 
plusieurs espèces peu uo mal connues, 


ÉTUDES suR LE GENRE LITHOSIA, 


Par M. GUENÉE. 


Séance du 12 Décembre 1860. 





La Lépidoptérologie à fait chez nous, en ce qui concerne l'étude et la 
détermination des espèces européennes, des progrès considérables depuis 
vingt-cinq ans, et l’on peut dire que les collections bien nommées qui 
étaient, en France, de rares exceptions, sont maintenant devenues la 
règle : néanmoins, quelques familles et genres difficiles résistent encore 
à cet incontestable progrès, et font tache mème dans les collections les 
mieux déterminées. La Société a appelé, avec raison, l'attention sur les 
genres Syrichtus, Eupithecia, et sur la famille des Zygénides. Je viens 
lui signaler aujourd'hui un genre non moins difficile et d'autant plus 
perfide que chacun, croyant le connaître à fond, néglige de létudier 
comme il devrait l'être. 11 en résulte que le genre Lithosia est non seu- 
lement un de ceux où les déterminations sont le plus souvent inexactes, 
mais aussi dont la synonymie est la plus incorrecte, deux défauts qui 
proviennent de la même cause : l'extrême ressemblance des espèces 
entre elles. 

J'ai donc cru rendre service à mes collègues, en leur offrant une notice 
monographique de ce genre, dont j'élaguerai toutefois les espèces qui 
n'offrent aucune difficulté comme Quadra, Rubricollis, Muscerda, elec. 
Pour éviter les longues descriptions qu'on lit peu chez nous, qu'on ne 
traduit guère chez nos collègues étrangers, j'ai donné des diagnoses lati- 
nes où j'ai tâché de résumer, aussi exactement que le permettent les 
nuances souvent bien délicates qui séparent ces espèces si voisines, les 
caractères distinctifs de chacune d'elles. 

Il serait superflu de faire une histoire détaillée du genre Lithosta, cha- 
eun connaît ces Lépidoptères allongés et aplatis dont les ailes inférieu- 
res, plissées comme celles des Crambus, en ont imposé à Latreille lui- 
même, qui les plaça, dans sa méthode, auprès des Tinéites, rapproche- 
ment purement superficiel. 11 n'est point de chasseur, si novice qu'il 
soit, qui n'ait vu voler au crépuscule, dans les bois ou autour des lumiè- 
res qui les attirent en grand nombre, ces lourdes Lithosides qui viennent 
s’abattre brusquement dans le filet, et qui croyant d’abord à la cap- 
ture d’une grande Géomètre, ne se soit maintes fois figuré lavoir man- 
quée, s'il n'a pas visité attentivement les plis de la gaze qui Font pour 
ainsi dire escamotée, 


L0 GUENÉE. 


On sait aussi que toutes leurs chenilles vivent de lichens ; mais cette 
ressemblance dans leur nourriture n’entraine pas, il s’en faut bien, celle 
de leurs mœurs. Ainsi on trouve abondamment celles de Complana el 
Plumbeola dans les feuilles sèches accumulées en plein soleil au pied 
des chênes, dans les endroits les plus chauds et les-plus abrités, en com- 
pagnie de celles des Lithosides Mesomella et Rosea. Celle de Griseola pré- 
fère les lieux humides et ombragés. Gelles de Rubricollis et d'Unita, Si 
voisines l’une de l’autre malgré la différence des insectes parfaits, se 
tiennent sur les branches des chênes. Gelles de Palleola et d'Arideola se 
collent le jour sur les rochers et grimpent le soir et le matin sur les 
graminées. Celle de Caniola passe sa vie sur les tuiles des toits. I est 
difficile, comme on voit, de joindre des habitudes aussi différentes à 
une nourriture aussi uniforme. 

Les Lithosia exotiques ressemblent extrêmement aux nôtres dont elles 
partagent tous les caractères, en sorte qu'on pourrait facilement les pren- 
dre pour des indigènes. J'aurais pu en décrire quelques nouvelles, mais 
n’en possédant pas un très grand nombre, j'aime mieux laisser le terrain 
entièrement vierge, pour en rendre l’exploitation plus facile à celui qui 
viendra plus tard le mettre en œuvre. 

J'ai dù changer quelques noms, et des mieux enracinés dans nos col- 
lections françaises. On me pardonnera ces actes de justice, quand on 
verra que les noms anciens que j'ai rétablis, se trouvent tous valoir mieux 
comme signification, que ceux qu’on leur avait substitués. C’est une 
bonne fortune qui n'arrive pas toujours au droit, d’ailleurs incontestable, 
de la priorité. 


1. LiTHOSIA CEREOLA Hb. 


Hb. 99, — Her.-Sch, p. 158. 

Habitus fere Selinæ. Alæ anticæ sublriangulares, aureo-luteæ, costa vivi- 
dèiore, recta, diluta ; subtus disco nigricante, margine latissime luteo. Alæ 
posticæ in hoc genere angustæ, subtrigon«æ, utrinque pallide-luteæ. Thorax 
peclusque nigra, fronte, humeris, collareque croceis. Abdomen nigrum, 
ano, ventre, tibiisque posticis pallide luteis. — Fœmina mulld minor, alis 
anguslioribus, segmentis posticis ulrinque croceis. 


Cette espèce est tout à fait intermédiaire entre le genre Setina et la 
Lithosia Unita. Elle n’a point la coupe des autres Lithosies , ses ailes 
supérieures étant proportionnément plus larges, et les inférieures beau- 
coup moins développées. Les unes et les autres ont une forme beau- 
coup plus triangulaire, et la côte des premières ne présente aucune trace 
de la courbure qu'on remarque avant l’apex chez toutes les Lithosies et 
surtout chez l'Unita, J'ajoute que les écailles sont fines et comme velues, 


Lathosia. ai 


ce qui rend les ailes beaucoup moins opaques que dans tout le reste du 
genre. 

Elle paraît encore peu connue. La figure de Hubner donne une très 
bonne idée de la forme des ailes, mais elle exagère le disque grisâtre des 
supérieures qui, en réalité, n'existe qu'en dessous et ne s’aperçoit en des- 
sus que par transparence. Je l'ai reçue de M. Staudinger qui l’a prise en 
Laponie, mais il paraît, d’après M. Herrich, qu'elle habite aussi l'Allema- 
gne et l'Autriche, 

Nota. Cette curieuse espèce porterait certainement à douter de la vali- 
dité du genre Setina, tant elle paraît intermédiaire entre ce genre et les 
Lithosia proprement dites; mais, indépendamment de plusieurs caractè- 
res de détail, il en est deux qui me paraissent les séparer d’une manière 
décisive. Le premier se trouve dans la nervulation qui est extrèmement 
différente dans les deux genres, et sans entrer à ce sujet dans des détails 
qui ne seraient pas ici à leur place, et pour me borner à l'aile inférieure, 
je dirai que les Lithosia, Y compris celle qui nous occupe, n'ont que 
trois nervules à la médiane, tandis que les Setina en ont quatre, mais 
il faut une certaine attention pour découvrir les deux premières, qui nais- 
sent de la même tige et si près du bord, qu'elles forment pau ainsi 
dire, avec lui, un triangle équilatéral. 

Le second caractère, sur lequel j'insisterai davantage, parce qu'il n’a 
été signalé jusqu'ici, je crois, par personne, est bien plus curieux et 
mérite d'attirer l'attention des anatomistes. Il consiste en une vésicule 
proportionnellement énorme, placée sur le côté externe du métathorax et 
recouvrant toutes les cavités adjacentes d’une pellicule parcheminée, 
transparente et divisée dans son milieu, au moins après la mort de lin- 
secte, par un sillon longitudinal. Cette singulière ampoule est tellement 
visible au premier coup d'œil, qu'il est inconcevable qu'elle ait échappé 
à l'attention de tous les auteurs qui ont écrit sur les Lithosides et sur- 
tout de M. Boisduval, qui a créé le genre Setina (1). Elle ne manque pas, 
du reste, d’analogues dans les familles voisines. On remarque chez une 
foule de Callimorphides deux vésicules à la base de l'abdomen, mais d’une 
tout autre nature et recouvertes d’écailles. M. De Villiers a signalé dans 
nos Annales et M. Goureau a étudié après lui, chez la Ghelonia Pudica. 
un organe que ce dernier dit être une dépendance de la hanche et qui à 
la plus grande analogie avec celui que je signale ici. Il parait que lin- 


(1) Je dis créé parce que s’il est vrai que le genre Setina appartient à Schranek 
qui l’a établi dans sa Fauna Boica (tome If, 2e partie, page 165), ce dernier n'en 
peut revendiquer que le nom puisqu'il renferme chez lui notre famille des Litho- 
sides tout entière, en sorte que c’est M. Boisduval qui a réellement opéré la sépara- 
tion des Setina «! des Lithosia proprement dites. 


42 GUENÉE. 


secte en question produit à l’aide de cette espèce de timbale une véri- 
table stridulation. 11 me reste à étudier les Setina sur le vif, pour m'’as- 
surer si cet organe a une destination semblable, et c'est ce que je ne 
manquerai pas de faire. Quant à présent, il suffit à mon sujet de l'avoir 
signalé comme un caractère de la plus grande valeur pour la séparation 
du genre Setine. 


2. LITHOSIA UNITA. 


Le manteau jaune Geoff. 11, p. 192 (1762). — Engr. 219 «a, 6, c. — 
Unila Wien-Verz. C-2. — Esp. pl. 93, fig. 6-7. — Bork. 80. — Fuess. 
Neu. Mag. 11, p. 212. — Schr. 1505. — Aureola Hb. 98. — God. p. 395, 
pl. 40, fig. 5, — Ochs. 111, p. 140. — Bdv. Icon., p. 107, pl 58, f. 2. — 
Steph. p. 94, pl 18. — Wood. 96. — Frey, pl. 380, fig. 3. — Herr.-Sch. 
p. 158. — Luteola View, n° 4. — Aurantia HawW. p. 447, n° 5. 








Alæ anticeæ vividè ochraceæ, unicolores, costa valde convexa ; subtus atro- 
griseæ, margine luteo, villaque costali usque ad medium (in mare) lutea. 
Alæ posticæ dilutiores, ulrinque iminaculatæ. Thorax vivide ochraceus ; 
abdomen griseum, ano luleo ; corpore subtus pedibusque nigris. Fœmina 
paulo minor. 


C'est une des plus répandues et elle habite à peu près loutes les con- 
trées de l’Europe. Elle se trouve en mai dans les bois chauds et élevés, 
sous les feuilles des arbres, d’où on la fait partir en battant. 

La chenille a quelques rapports avec celles de Quadra et Rubricollis 
et est aussi légèrement aplatie en dessous, avec des poils moins longs que 
chez ces deux espèces, mais bien plus que chez Complana, Caniola, ete. , 
surtout sur les côtés. Elle est d'un gris-jaunâtre marbré de vert sale, 
avec les points verruqueux ordinaires, les postérieurs plus gros, d’un 
jaune orangé, la vasculaire noire, les sous-dorsales sinueuses, formées 
par l'accumulation de marbrures noires. Sur les 2°, 3°, 7°'et 11° anneaux, 
les trapézoïdaux sont salis de noir et éclairés postérieurement par une 
lache dorsale blanchätre. Elle vit en août sur les lichens de différents 
arbres. 

Cette Lithosie est bien l'Unita de tous les anciens auteurs, nom très 
juste et qui rappelle très heureusement le caractère qui, joint à la forme 
de ses ailes supérieures, la fait reconnaitre au premier abord. C’est donc 
un très grand tort qu'on a eu de transporter son nom à une autre espèce, 
et je crois que c’est justice à tous égards de le lui rendre, sans trop se 
préoccuper du trouble momentané que cette restitution apportera dans 
les collections. On verra, d’ailleurs, que le nom d'Unéta n'était pas appli- 
qué d’une manière bien uniforme, 


Lithosia. 13 


‘) 


3. LITHOSIA PALLIFRONS Z. 
Zell. Entom. Zeit. 


Parva. Alæ anticæ vivide ochraceæ, unicolores, costa post medium con- 
vexa ; subtus atrogriseæ, vittis costali et marginali, fimbria vix latioribus, 
luteis, costa basi nigricante. Alæ posticæ margine interiori late nigricante, 
nervis concoloribus, costa subtus tenuissime lutea. Corpus luteuwm, pectore 
segmentisque 5 abdominis griscis. 


J'ai reçu cette nouvelle espèce de la Silésie et déterminée par M. Zeller 
lui-même. Depuis, je l'ai prise à Bourg-d'Oisans en juillet. Elle parail 
n'habiler, dans nos montagnes, que des hauteurs secondaires, car à 
La Grave et au Lautaret, elle est remplacée par la Luteola. 

On la distinguera de Luteola par sa tête jaune, et les nervures des 
secondes ailes concolores, etc., et de Pygmaæola par le thorax entièrement 
jaune, la teinte des ailes presque aussi vive qué chez Luteola, la coupe 
des ailes inférieures, qui parait un peu moins triangulaire chez le &. 
Néanmoins, certaines de ses variétés se rapprochent tant de la Pygmaæola, 
qu'on ne sera bien sûr de la validité de Pallifrons, que lorsqu'on con- 
naitra les premiers états. 


H. LITHOSIA MARCIDA Mann. 
Wien. Ent. Mon. 1859, p. 94. 


Je n'ai vu de cette nouvelle espèce qu'un seul individu, et si mauvais, 
que je n’ose en donner de description, el que je ne puis même bien déter- 
miner sa place. Selon M. Mann, elle serait voisine de la Pallifrons. 

Il l’a trouvé en juin, sur des chardons, en Sicile. 


5. LITHOSIA LUTEOLA W.-V. 


Wien.-Verz. C-3. — Bork. 81. — View. n° 4 (Var.). — Schr. 1508. 
Hb. 92. — Ochs. p. 138. — Frey. 380, fig. 4.? — Bdv. ic. p. 106, 
pl. 58, fig. 4 — Dup. Supl. p. 28, pl. 2, fig. 4. — Herr.-Sch. p. 158, 
n° 44. — Lutarella Glerck, pl. 4, fig. 9? — Linn. S.-N. 355 ??. — Lutosa 
Esp. pl. 95, fig. 8-9. — Le Jaunet Engr. 300 &, b, c. 





Parva, satwrate ochuacea. Alæ anticæ unicolores angustæ, æquilatæ, 
costa recta: sublus nigræ, marginibus interno et terminali dimidioque costæ 
luteis, atomis nigris conspersis, præserlim margine interno. Alæ posticæ 
anticis concolores, margine interno nigro, quast bifido, nervorum parte an- 
leriort nigerrimo. Capul nigrum. Thorax luteum, collare, dorso, lnume- 
rumque medio nigris. Abdomen antice nigrum. — Fæœmina minor. 


hh GUENÉE. 


Autriche, Allemagne, Hongrie, Pyrénées, Alpes françaises, en juillet. 
Gette petite espèce habite surtout dans les forêts de sapins. J'en ai pris 
deux individus à La Grave (Hautes-Alpes) en 1858. Ge sont, je crois, les 
premiers qui aient été trouvés en France. 

M. Herrich-Schæffer l’a confondue avec la Vitellina. I est cependant 
bien facile de l'en distinguer, ainsi que de toutes les espèces voisines, par 
son front noir et les deux principales nervures des secondes ailes de la 
même couleur, qui se détachent même sur le gris noir du fond, et se pro- 
longent sur les deux nervures supérieures en formant une petite fourche. 

Il n’est rien moins que certain que la Lutarella de Linné se rapporte 
ici, puisqu'il dit positivement que les ailes sont sans taches en dessus ; 
cependant il cite la figure de Clerck qui, au contraire, représente le dis- 
que des ailes inférieures entièrement noir. On ne saurait donc lui rendre 
avec certitude le nom des anciens auteurs. 


Var. A, — Plus grande. Partie noire des ailes inférieures beaucoup 
plus large, occupant la moitié de ces ailes, en dissimulant ainsi la fourche 
des nervures supérieures. — Prusse. 


6. LITHOSIA PYGMÆOLA Dbhd. 


Dhday Zool. 1914. — Wood Supl. 1691. — Bdv. Icon. p. 105, pl. 57, 
fig. 9 (non 10) (1834). — Dup. Supl. p. 30, pl 2,fig. 5. — Luteola Frey, 
pl. 380, fig. 4? 


Parva. Pallide straminea. Alæ anticæ unicolores, basi paulo angustiores, 
costa vix convexa; subtus griseo-nigræ, fimbria, vilta terminali fimbriæ 
latitudine costæque dimidia parte luteis. Alæ posticæ subirigonæ , pri- 
moribus concolores, dèmidio anteriori nigro-griseæ. Gaput luteum. Thorax 
abdomenque luteo-grisea, ano stramineo. — Fœmin«a minor, alis brevioribus 
plus minusve griseo lotis, costa tunc mere straminea. 


France, midi de l'Angleterre, dans les bois secs et sablonneux, en juin 
et juillet. Jamais très abondante. Je la prends aux environs de Château- 
dun et autour de Paris, à Herblay (Seine-et-Oise). 

Le mäle varie peu, mais ilm'en est pasde même de la femelle, qui est 
tantôt de la même nuance que lui, et tantôt lavée de gris sur toutes les 
ailes supérieures. J'en ai vu du même ton que chez Arideola, mais alors 
la côte reste toujours d’un jaune paille. Elle varie aussi beaucoup pour 
la taille. On en rencontre de très petits individus, surtout en Angle- 
terre. 

Je ne vois pas de différence entre les exemplaires d'Angleterre (j'en ai 
18 sous les yeux) et les nôtres. Cependant, chez quelques individus, la 


Lithosia. là 


teinte noirâtre des ailes inférieures s'étend davantage que chez ceux du 
continent. 

Je crois avoir trouvé la chenille de cette petite Lithosie, qui serait 
d’un gris terreux presque sans dessins ; mais je n'ai pu obtenir le papillon. 
Elle se trouve sous les pierres, dans les bois secs et pierreux ou sablon- 
neux, Le papillon quitte peu ces localités et reste presque toujours à 
terre, M. Doubleday me mande qu’on le prend sur les côtes du comté de 
Kent, dans une localité où croit abondamment le Lichen fusco-ater qui 
sert probablement de nourriture à la chenille. 

Il n’est pas facile de décider, sur la figure et la description de M. Bois- 
duval, si sa Vitellina & se rapporte à la présente espèce ou bien à la 
Pallifrons ; et, quoique le nom de Vitellina soit un peu antérieur à celui 
de Pygmæola, j'ai cru devoir adopter le dernier, qui ne laisse pas de 
prise à la confusion. (Quant à la $ de cette Vitellina, il est très certain 
qu'elle ne se rapporte ni à l’une ni à l’autre). 

J'observe enfin que, malgré les différences que j'ai signalées à l’article 
Pallifrons, malgré la forme des ailes supérieures et la couleur du thorax 
entièrement pur chez la Pallifrons, tandis qu'il est toujours plus ou 
moins souillé de gris chez la Pygmæola, ces deux espèces semblent parfois 
se fondre par des individus un peu indécis. Il sera donc sage d'attendre 
la découverte des premiers états, pour les considérer comme définitive- 
ment distinctes l’une de l’autre. 


7. LITHOSIA PALLEOLA Hb. 


Hb. 221. — Gilveola Och. 11, 137. — Treits. Supl. x, p. 166. — Bdv. 
IC. p. 104. — Dup. Supl. p. 34, pl 3, fig. 1. — Unita, Bdv. Icon. p. 103, 
pl. 58, fig. 3. — Herr.-Sch. p. 157. 


Major. Alæ anticæ valde oblonge, æquilatæ, costa in medio paululum 
convexa, pallide stramineo-ochracecæ , costa tenuissime fulva, apice fim- 
briaque luteo tinctis ; sublus griseæ, viltula costali margineque late luteis. 
Alæ posticæ ochraceæ, anticis paulo vividiores, margine interno vix griseo, 





diluto, subtus obscuriore. Gaput et collare lutea; abdomen ochraceum 
lateribus anoque vividioribus, dorso griseo subtiliter tincto. Antenne basi 
vividè luteæ. 

Autriche, Hongrie, quelques parties de l'Allemagne, Alpes et Pyrénées. 
en juillet. 

C'est cette espèce qui est désignée, dans la plupart des collections, 
sous le mauvais nom d'Unita. Elle est très bien figurée dans Hubner, 
sous celui de Palleola, et je ne puis m'expliquer pourquoi Ochsenhei- 
mer lui a imposé un nouveau nom, et surtout pourquoi tous les autres 
auteurs l'ont suivi. 

C'est la plus oblongue de toutes les Lithosies, 


16 GUENÉE, 


La chenille vit en juin et juillet sur les lichens qui croissent sur les 
rochers dans les montagnes. On la trouve le matin grimpée sur les tiges 
de graminées les plus voisines de ces roches, et quand le soleil vient la 
déloger, elle s'applique contre leur partie ombragée. Elle est d’un joli 
gris de lin, avec les verrues et leurs poils concolores. Les vasculaire et 
sous-dorsales sont noires, un peu interrompues ; et, de chaque côté de 
la première, on voit des linéaments noirs, surtout dans l'incision. Au- 
dessus de chaque trapézoïdal postérieur est une tache ovale orangée. La 
stigmatale est large, marquée de taches orangées inégales et surmontée 
d’une ligne noire interrompue. Les pailes sont d’un blond jaunâtre et la 
tête noire ou brune. 

Cette chenille, comme la plupart de ses congénères, croit très lente- 
ment et vit presque de rien. Je l'ai vue parfois manger des plantes, et 
notamment du Genista purgans, entre les touffes duquel elle se réfugie 
souvent, dans les Pyrénées où elle est très commune, Je lai retrou- 
vée dans les mêmes conditions , dans les Alpes, notamment à Bourg- 
d’Oisans. 


Var. A. UNITA Hb. 985. 


Ailes supérieures entièrement d’un ochracé vif, presque du même ton 
que chez Unita (Aureola) unicolores chez le 4, très légèrement teintées 
de grisätre sur le disque chez la $. 

Hongrie. 

Pour les Entomologistes qui veulent nommer cette Lithosie Unéta, cette 
variété doit être le type de l'espèce, puisque c’est elle que Hubner a 
figurée le premier sous ce nom. Elle est beaucoup plus rare que la Patleola 
typique, et n'existe que dans peu de collections. 


Var. B. PETREOLA. — Arideola Herr.-Sch. 57 ?? (non 58-59). 


Plus petite. La teinte paille des premières ailes entièrement lavée de gris 
soyeux, excepté sur la frange et sur la côte. Liseré fauve encore plus 
vif et tranchant nettement sur la couleur pâle de l'insecte. Teinte grise 
des ailes inférieures s'avançant presque jusqu'à la moitié de laile. Thorax 
entièrement gris. Tête et collier d’un jaune vif. 

Élevée au Vernet (Pyrénées-Orientales). 

La chenille que j'ai décrite ci-dessus, est celle qui m'a donné cette 
variété, 


Var. C. ARUNDINEOLA. — Unita Dup. Sup. p. 20, pl. 4, fig. 7. 


Un peu plus petite que le type et à ailes peut-être encore plus étroites. 
Tout l’insecte d’un blanc ochracé avec tous les bords des ailes seule- 


Lithosia. 7 


ment un peu plus jaunes. Point de teinte grise aux secondes ailes de 
part ni d'autre. Les quatre ailes parfaitement concolores, ainsi que la tête 
et le collier. 

Je n'ai que deux $ de cette variété, et je ne puis me rappeler d’où 
elles me viennent. La figure de Duponchel les représente bien, mais 
il ne faut pas en conclure qu'elles aient été trouvées près de Chartres, 
comme il le dit dans sa note page 21. La Palleola est, je crois, tout 
à fait étrangère à nos départements du centre et Duponchel l'aura con- 
fondue avec la Caniola. 


Nota. M. Rambur a figuré dans son catalogue systématique des Lépi- 
doptères de l’Andalousie, pl. 11, fig. 3, une nouvelle Lithosia qu'il nomme 
Flaveola, et qui paraît très voisine de la Palleola, mais comme il 
n’a point publié de texte, il nest impossible de dire en quoi elle en 
diffère, 


8. LITHOSIA BECKERI Men. 
Menetriès in litt. 


Alæ anticæ elongatæ, æquilalæ, costa vix convexa, margine rotundato, 
supra pallidissime stramineæ, unicolores, sublus grèseo-nigræ, viltulis cos- 
tali et terminali vix latitudine fimbrice, stramineis. Ale posticæ supra albo- 
stramineæ, nervis anticis pallide griseis ; sublus vitta subcostali grisea. 
Thorax antennæque straminea, capile collareque vix ochraceis. Abdomen 
albo-stramineum, pilis dorsalibus subgriseis. 


Je n'ai vu qu'un seul individu de cette nouvelle espèce, et je le dois 
à la bienveillance de M. Ménétriès. Elle me paraît très voisine de la 
Palleola et surtout de sa variété Arundineola, dont elle se distingue par 
le bord terminal des premières ailes arrondi, la couleur paille de ces 
ailes très pâle, parfaitement uniforme et à peine teintée d’ochracé au 
sommet de la côte, par le corps entier d'une teinte également uniforme, 
sans teinte jaune sur les côtés ni à l'extrémité de l'abdomen. Le mâle 
doit offrir quelques autres caractères. 

Russie méridionale. 

Je ne la trouve publiée nulle part, mais je lui conserve le nom sous 
lequel elle m'a été envoyée. 


9. LITHOSIA ARIDEOLA Her. 


Hering Ent. Zeit. 1844. — Frey. p. 22, pl. 494, fig. 4. — Herr.-Sch. 
58-59 (an 572). — Unita var. Herr.-Sch. 52-53 ? 





Habitus Complanæ at paulo minor, alisque brevioribus. Anticæ angustæ, 
luteo-griseæ, parum nitentes, vilta costali æquilata ochracea, costa ipsa 
vividiore, fimbria nervorumque apice luteis; subtus griseæ, costa, fimbria, 


L8 GUENÉE, 


upiceque luteis, dilutis. Alæ posticæ stramineæ, margine anteriort late sed 
dilute, griseo, striga cellulari straminea, linea ante fimbriam diluta , 
ochracea. Caput collareque fulva. Thorax abdomenque grisea, ano lateri- 
busque luteis. — Femina mari æqualis. 


Nord de la Silésie, Poméranie, en août. 


C’est de la Complana qu'elle se rapproche le plus, au moins par les 
dessins, car elle est plus petite, plus courte, d’un gris plus jaunâtre, 
moins plombé, moins luisant. Ses ailes sont généralement plus mates, 
moins épaisses et comme plus transparentes. Enfin, la côte des infé- 
rieures, largement lavée de gris et surtout l'absence du repli à celle des 
supérieures ne permettent pas la confusion. 

Freyer représente la chenille, mais ne la décrit point. D'après sa 
figure, elle serait noire, parsemée de points ou taches inégales d'un gris 
de fer, avec une stigmatale jaune, étroite, et une large tache orangée, 
placée comme chez Palleola. La tête d'un jaune d’ocre. Elle a des mœurs 
tout à fait analogues à celles de cette dernière; c’est-à-dire qu'on 
la trouve, en juin, grimpée sur les tiges de lAÿra canescens et autres 
graminées. 

La figure 52-53 de M. Herrich, qu'il rapporte à son Unita comme 
variété, représente notre espèce, pour ainsi dire, plus exactement que 
celles de son Arideola. 


A0. LITHOSIA CANIOLA Hbh. 


Hb. 220. — Och. 1v, p. 196. — Godart,v, p. 18 (in not.) — Bdrv. 
icon. p. 99, pl. 57, f. 6. — Dup. Supl. p. 22, pl. 2, fig. 1 «, b. — Herr.- 
Sch. p. 160. 


Alæ anticæ albo-griseæ, sericeæ, fimbria concolori, vitta costali albidiore, 
costa tenuissime fulva, versus medium convexa ; sublus jriseæ, margine 
terminali late albo. Ale posticæ albæ, vix luleo tinctæ, margine interno 
levissime griseo, diluto. Gaput collareque fulva. Thorax abdomenque mu- 
rina, ano in mare luteo, in fæmina concolori. 


Commune dans la France centrale et méridionale, en juin. On la ren- 
contre dans l’intérieur des villes, des maisons, des édifices publics. Je 
l'ai trouvée jusque dans les galeries les plus élevées de la cathédrale de 
Chartres. 

La chenille vit principalement, peut-être même exclusivement, sur les 
lichens qui croissent sur les murailles et surtout sur les tuiles des toits. 
Elle est d’un brun-terreux, avec une ligne vasculaire noire, et les sous- 
dorsales d'un orangé pâle, continues, mais étranglées dans les incisions 
et un peu liserées de noiràtre. La stigmatale est également orangée et 


Lithosin. A9 


continue, La tèle et les pattes sont noires. On la trouve en avril el mai, Je 
l'ai représentée dans l’Iconographie des chenilles de Duponchel. 

Cette Lithosie ne varie pas et les individus du Midi ne diffèrent point 
de ceux du centre. 

Il est peu probable que Albeola Hb. 284, se rapporte ici. Même en 
faisant la part de la grossièreté de la figure, il reste encore trop de diffé- 
rence pour qu’on puisse y reconnaître une Caniola. 


Var, A. LACTEOLA Bdv. Icon. p. 400, pl. 58, fig. 4 (1834). 
— Dup. Supl. p. 38, pl. 3, fig. 3. 


Un peu plus petite, Côte, collier et extrémité de l'abdomen moins 
jaunes. 

Corse el Sardaigne, 

Non seulement cette Lithosie ne me semble pas spécifiquement diffé- 
rente de Caniola, mais c’est à peine si elle peut constituer une race bien 
distincte. On trouve chez nous des Caniola qui forment des passages très 
naturels, 

11. LirHOstrA CosTALISs Zell. 

Zeller Isis 1847. — Mroosina Herr.-Sch. p. 159, fig. 54-56. 

Je n’ai point vu cette espèce, qui paraît voisine de la Complana, mais 
plus grande, d’une coupe un peu différente, à bande costale plus étroite, 
avec un liseré jaunâtre au bord interne, etc. 

M. Zeller l'a recue de Brousse et M. Herrich-Schæffer de Constanti- 
nople. 

12. LITHOSIA COMPLANA Linn. 


Linn. S. N. 445. F, S. 1153. — Réaum. 1, p. 313, pl. 17, fig. 13-14 ? 
— Geoff. 11, p. 191 (le manteau jaune). — Wien.-Verz. C-4. — Fab. 53. 
— Esp. pl 92, fig. 8 (non 7) et pl. 185, fig. 9-11. — Bork. 77. — Engr. 
301 4, c (le manteau à tête jaune). — View. n° 2. — Schr. 4507 (le 4 seul) 
— Schw.-Kléem. p. 13, pl 2, fig. 10-14. — Ochs. p. 129. — God. V, 
p. 47, pl 41. — Frey. pl. 380, fig. 4 et pl. 687, fig. 1. — Dup. Supl. 
pl. 4, fig. 5. — Fisch.-Rosl. p. 55, 104, pl. 42. —Herr.-Sch, p. 158. — 
Depressa Wood. 104. 

Alæ anticæ angustæ, fere œquilatæ, costa vix medio convexa, pallide 
plumbeo-griseæ, sericeæ, nitentes, vilta costali lata, lutea, usque ad api- 
cem œquilata, costa ipsa tenuissime fulva ; subtus obscuriores, vitta cos- 
tali integra margineque lato luteis, fasciculo versus medium coslæ squa- 
moso, plicalo. Alæ posticæ utrinque pallide ochraceæ, immaculatæ. Gaput 
collareque fulva. Thorax plumbeum. Abdomen semi-griseum semi-luteum. 
Pedes lutei. — $ major, alis paulo latioribus. 

h° Série, TOME I. fi 


90 GUENÉE. 


C'est la plus répandue des Lithosia et la plus commune dans nos con- 
trées. Elle vole abondamment, en juillet, autour des clématites en 
fleurs. 

La chenille est très commune au premier printemps dans les feuilles 
sèches, où elle se retire pendant le jour. Elle est d’un brun-terreux, à 
vasculaire et sous-dorsales noires, avec deux séries dorsales de taches 
ovales ferrugineuses, éclairées antérieurement et séparées entre elles par 
un petit point d’un gris blanc. La région latérale est plus pâle, avec 
des linéaments noirs, marqués, à la place de la stigmatale, de traits fau- 
ves, isolés, très fins. La tête est noire. Elle vit sur les lichens des arbres 
et surtout des chênes. 

Un caractère qui fera sûrement reconnaitre cette espèce et dont per- 
sonne n’a parlé jusqu'ici, c’est un bandeau d’écailles grossières qui est 
placé sous le milieu de la côte des premières ailes et qui y forme une 
espèce de repli. Ce caractère n'existe que chez le mâle et ne se rencontre 
que chez cette Lithosie et la suivante. 

La synonymie présente quelques incertitudes. Le peu qu'en dit Réau- 
mur s’y applique assez mal, puisque, suivant lui, la téte et le corselet 
sont d’un jaune de feuille morte. — Geoffroy, qui se réfère à Réaumur, 
dit qu'elle est d’un blanc gris en dessus et en dessous. — Linné renvoie 
à la figure de Clerck qui représente lAbrostola Triplasia. — Enfin, 
Hubner, qui représente bien la chenille, donne sous le même nom un 
papillon qui appartient à la Plumbeola et ne figure point celui-ci, omis- 
sion très remarquable pour une espèce si commune. Ces différentes 
erreurs doivent sans doute être attribuées, pour les anciens auteurs, au 
peu de précision qui régnait dans les descriptions de leur temps, et pour 
le dernier, à une confusion entre les deux espèces. 


43. LITHOSIA MOLYBDEOLA Gn. 


Alæ anticæ angustæ, fere æquilatæ, costa vix convexa, plumbeo-sericeæ, 
vitta costalÿ angustiori, vivide fulva, ad apicem decrescente; sublus ni- 
griores, fasciculo costali squamoso, plicato, dimidioque costæ fulvis. Ale 
postlicæ pallide plumbeæ, margine (plus minusve lato) ochraceo. Gaput et 
collare vivède fulva. Thorax abdomenque plumbea, ano ochraceo. — Fæœ- 
mina vix manor, obscurior, ano vix ochraceo. 


Mon excellent ami, M. Henry Doubleday, m'ayant envoyé une série de 
Lithosies de la Grande-Bretagne pour le présent travail, je trouvai parmi 
ses Complana deux individus qui me parurent en différer spécifiquement. 
Ils avaient été trouvés dans une bruyère, près de Warrington (Lancashire). 
Sur mon invitation, M. Doubleday pressa son correspondant de chercher 





Lilhosia. 51 


ia chenille et de nouveaux individus de papillons. Sur le premier 
point ses recherches furent infructueuses, mais il recueillit une grande 
quantité d'insectes parfaits, et j'en ai sous les yeux une vingtaine qui 
présentent tous les mêmes caractères, et me confirment dans l'opinion 
que cette espèce est probablement distincte de la Complana. Toutelois, 
la question ne peut être jugée en dernier ressort que par la découverte 
des premiers états. 

La Molybdeola est intermédiaire entre Complana et Plumbeola: elle à 
la coupe de la première et la couleur de la seconde, un peu plus lui- 
sante toutefois. On la distingue de la Complana par sa leinte plus foncée, 
la bandelette costale jaune beaucoup plus étroite et finissant en pointe 
avant d’arriver à l’apex, comme chez la Plumnbeola. — Les ailes inférieures 
toujours fortement lavées de gris au bord interne : cette couleur s'éten- 
dant même très souvent sur toute leur surface, et ne laissant alors 
d’ocracé, qu'une bordure assez large, qui s'engage dans un sinus, entre 
la nervure médiane et l’interne. — La tête et le collier d’un jaune très 
vif; le thorax et l'abdomen plombés : ce dernier ne laissant de jaune qu'à 
l'extrémité, encore ce jaune est-il ordinairement très mêlé de gris. — 
La femelle surtout à à peine du jaune à l’anus, — Elle est de la même 
taille, ou même plus petite que le mâle. 

On distinguera encore plus facilement cette espèce de la Plumbeola, 
par la coupe des ailes tout à fait semblable à celle de Complana, le gris 
aussi luisant, la bandelette costale plus étroite et plus vive, la frange 
teintée de gris, le collier unicolore, les ailes inférieures plombées, mais 
surtout par la présence du repli squameux de la côte des premières 
ailes. 

La Molybdeola varie beaucoup plus que la Complana. Elle habite les 
plaines basses et marécageuses, et sa chenille vit probablement sur les 
lichens qui s’attachent aux tiges des bruyères ou qui tapissent les pier- 
res dont elles sont parsemées. Nul doute qu’en la cherchant dans des 
localités analogues à celles du nord de l'Angleterre, on ne la retrouve 
en France et dans d’autres contrées de l’Europe. 


44. LITHOSIA PLUMBEOLA Hb. 


Albin. pl. 70 6, h (1749). — Hb. 100. — Herr.-Sch. p. 458. — Luri- 
deola Zinck. — Somm. Allg. Litterz. 1817, p. 68. — Treits. Sup. x, p. 162. 
— Frey. pl. 637. — Dup. Gn. chenilles. — Complanula Bdv. ic. p. 97. 
— Dup. Sup. p. 15, pl. 1, fig. 4. — Complana & Esper, pl. 92, fig. 
(non 8). — Haw. p. 147, n° 3. — Wood. 100. 

Alæ anticæ latiusculæ, costa post medium convexa, moœ'gine rotundato, 
saturate murinæ, vitta costali lutea versus apicem acutissima, fimbria 








59 GUENÉE. 


strigaque basali luteis. Alæ poslicæ ochraceæ. Caput fulvum. GCollare griseo 
maculatum. Thorax abdomenque mwrina, segmento anali apud marem, 
apice ani apud fœminem, luteis. 


Cette Lithosie, la plus commune après Complana, et même plus com- 
mune qu'elle dans plusieurs contrées, en est sans doute un peu voisine ; 
mais on est allé beaucoup trop loin, en disant que leurs chenilles seules 
pouvaient les faire distinguer. La coupe d'ailes très différente, le collier, 
l'abdomen, et par dessus tout l'absence du fascicule d’écailles sous-costal, 
suffisent pour les séparer avec certitude. 

La chenille est entièrement noire, avec une bande stigmatale d’un 
fauve-rouge, qui va du 3° au 10° anneau. Elle vit avec Complana et à 
les mêmes mœurs. 

Il peut rester quelques doutes sur la figure de Hubner, qui représente 
le collier sans taches et la bande costale d’égale largeur. Néanmoins, je 
crois, avec M. H.-Schæffer, que c’est bien ici que se rapporte sa figure 
100. 


45. LITHOSIA GRISEOLA Hb. 


Le manteau bordé. Engr. 303 à, b, c, d (1788). — Griscola Hb. 97. — 
Och. p. 128. — Haw. p. 147, n° 2. — Sepp. 1v, pl 16. — Frey. pl. 380, 
fig. 2. — Steph. p. 96. — Bdv. ic. p. 95, pl. 57, fig. 5. — Dup. Sup. 
p. 24, pl 1, fig. 3. — Wood. 102, — Herr.-Sch. p. 160. 


Magna. Alæ anticæ latæw, costa valdè convexa, suprà plumbeæ, sericeæ, 
fombria pallidiore, vilta costali luteo-diluta, ante apicem desinente ; subtus 
plumbeæ, margine latissime griseo-lutescente, vilta costali lutea, costa basi 
nigra; fasciculum squamosum luleum superante. Alæ posticæ griseæ, plus- 
minusve ochraceo tinctæ, sublus ochraceæ, margine interno griseo. Corpus 
plumbeum, capite anoque luteis. 


Commune dans presque toute l’Europe, dans les plus petits bois, en 
juillet : aime les endroits frais, ombragés et même humides. 

Elle varie pour la teinte, surtout aux ailes inférieures. J'ai un mâle qui 
les a entièrement d’un ocracé pur. Chez les individus où elles sont gri- 
ses, le disque est presque toujours plus jaune, jusqu’à la disco-cellulaire 
qui forme alors un long trait clair. Enfin, je possède un exemplaire, 
dont le thorax est d’un jaune pur, sans aucune trace de gris. Il faut 
observer, en outre, que le collier est tantôt entièrement jaune, tantôt 
largement taché de gris-plombé. 

La chenille est noire, avec une double ligne dorsale fauve, composée 
de taches irrégulières. Sur les premiers anneaux, ces deux lignes 
deviennent confluentes. Les poils sont beaucoup plus longs que chez 


Lithosia. 29 


Complana. La tête est d'un noir luisant. Elle vit sur les lichens des 
arbres et est beaucoup plus difficile à trouver, au moins chez nous, que 
cette dernière, 


Jar. À. STRAMINEOLA Doubleday Zoolog, 19144. — Flava Haw.p. 147, n°4. 
— Steph. p. 95 — Wood. 99. — Plumbeolata Wood 103 ? 








Tout l’insecte d’un jaune-paille sale de part et d'autre, sans autre 
mélange de gris qu’une très légère teinte sur l'abdomen et parfois sur le 
thorax. 

Gette belle variété n’a encore été trouvée qu'en Angleterre, principale- 
ment dans les lieux marécageux. Elle est beaucoup plus rare que le type 
et en paraît, au premier abord, très différente; mais si on étudie 
attentivement les caractères organiques , la forme des ailes, le faisceau 
squameux qui recouvre le réceptacle du frein, la forme du corps, etc., 
on n'observe aucune différence avec la Gréseola ordinaire. 

Les auteurs anglais ont voulu y reconnaître la Lithosia Flava de Fabri- 
cius (Supl. 9.) qui me paraît plutôt être une des variétés de Palleola. 
Mais il est impossible de rien conclure d’une description aussi courte. 
Du reste, Fabricius dit que Flava habite l'Italie, nouveau motif de doute, 
la Gréseola étant plutôt une espèce boréale. 


16. LITHOSIA DEPLANA Esp. 


Esper. p. 97, pl. 93, fig. 1-2 (1786). — Non Lin. nec Fab, — Le 
manteau livide. Engr. 302 a, b, c. — Gomplana Var. Schr. p. 313. — 
Bork. 78. — Helvola Hb. 95 (non Clerck). — Helveola Och. p. 133. — 
Steph. p. 94. — Wood. 98. — Frey. pl. 380, fig. 5. — Bdv. Icon. 
p. 402, pl. 57, fig. 8 — Dup. Sup. p. 24, pl 2, fig. 2 — Herr.-Sch. 
p. 459. — ® Depressa Esp. pl. 93, fig. 3. — Bork. 79. — Och. p. 132. — 
Treits. Sup. x, p. 164. — Frey. pl. 380, fig. 6. — Bdv. Ic. p. 1014, 
pl. 57, fig. 7. — Dup. Sup. p. 18, pl. 4, fig. 6. — Herr.-Sch. p. 159. 
— Ochreola Hb. 96. — Gélvcola Wood 97 ? 








Mas : Alæ anticæ æquilatæ, margine rolundato, farinosæ, pallide ochra- 
ceo-grisecæ, vita terminali grisea, sericea, fimbria costæque initio luteis; 
fasciculo subcostali squamoso prope basim. Alæ poslicæ primoribus con- 
colores, villa latiori grisea. Caput thoraxque vividè fulva, humeris pallide 
Lerminatis. Antenne valde ciliatæ. — Fæmina valde differt, alis anticis 
ubique sericeis, salwratè griseis, villa costali lutea, costa convexa; alis 
posticis vix pallidioribus, villa terminali deficiente. 


C'est seulement dans ces derniers temps qu'on à reconnu pour Îles 


»! GUENÉE, — Lithosta. 


deux sexes d’une méme espèce les Lithosia Deplana (Helveola) et 
Depressa. Elles sont, en effet, tellement différentes, qu'il était difficile de 
le supposer. Le mâle se distingue nettement des autres Léthosia par les 
ailes supérieures, dont les trois quarts sont revêtus d’écailles relevées 
qui leur donnent un aspect farineux ou velouté; elles portent, en outre, 
sous la nervure sous-costale, près de la base, une petit fascicule d’écailles 
encore plus développées. Enfin, ses antennes sont garnies de cils très 
longs et fortement recourbés. La femelle, au contraire, ne diffère en rien 
des autres Lithosies sous tous ces rapports. 

La Deplana habite la Suisse, l'Allemagne, l'Angleterre et même la 
France, mais elle est très localisée partout. Les environs de Norwich en 
Angleterre et la Touraine en France sont, je crois, les deux seules 
localités ou elles aient été rencontrées dans ces deux derniers pays. 

Inutile de dire qu'il ne faut pas confondre cette espèce avec la Deplana 
de Linné et de Fabricius, qui n’est autre que le mâle de la Quadra, et 
doit ainsi être rayée du vocabulaire entomologique. 


Var. A. UNICOLORA. 


Belle variété femelle, dont les premières ailes sont entièrement d’un jaune 
d’ocre vif, uni, absolument comme chez Unila (Aureola). Les secondes 
ailes sont également d’un jaune d’ocre uniforme, mais plus pâle. 

Elle m'a été communiquée par M. Doubleday, avec d’autres individus 
formant passage. Elle est absolument à la Deplana ce que la var. Stra- 
mincola est à la Griseola, et me fournit une nouvelle preuve à l'appui de 
la réunion de ces deux dernières. 


Var. B. FOEMINEA. 


Variélé mâle, absolument de la même couleur que la femelle, et lui 
ressemblant à la côte près. Ailes inférieures d’un gris uni et sans appa- 
rence de bande terminale. 

Prusse. Collection de M. Bellier. 

Cette curieuse variété, si elle était plus commune, aurait pu prolonger 
Pillusion qui avait fait croire à l’existence de deux espèces, 


DESCRIPTION pe QUELQUES HÉMIPTÈRES NOUVEAUX. 


Par M. le Dr SIGNORET. 
{Séance du 9 Janvier 1861.) 


Genre ELVISURA Spin. Essai sur les Hémipl. p. 358, Gènes, 1837. 


1. E. SPINOLLÆ Sign. — Long. 16 mill., larg. 9 mill. Indes. (PL 2, 
fig. 2). 


L'espèce dont je vais parler ici, fait partie d’un genre peu connu jus- 
qu'à ce jour et fondé par Spinola ; je veux parler du genre E/visura, 
créé par lui sur un individu provenant du Sénégal, tandis que celui dont 
je donne aujourd’hui la figure est des Indes. 


D'un noir brillant, recouvert sur la tête, le prothorax, lécusson, et 
surtout sur l'abdomen, d’une pubescence d'un gris poussiéreux. Protho- 
rax présentant des macules arrondies jaunes, et quelques-unes égale- 
ment sur lécusson. 

Tête épaisse, arrondie en avant, lobe médian, ne dépassant pas les 
latéraux ; bords latéraux faiblement sinueux, yeux peu saillants ; ocelles 
à égale distance des yeux et de la ligne médiane et assez rapprochés du 
bord postérieur ; toute la tête, en dessus, comme en dessous, est recou- 
verte de la pubescence grisàtre dont il est parlé, moins quelques faibles 
portions convexes : cette pubescence enlevée laisse voir une ponctuation 
excessivement fine. Prothorax avec le bord antérieur droit, les latéraux 
a peine sinueux, le bord postérieur fortement arrondi et s'étendant sur 
lécusson; angles postérieurs obtusément arrondis; près du bord anté- 
rieur quelques dépressions, dans lesquelles existe la pubescence grisà- 
tre, ainsi que sur les côtés et en arrière des angles postérieurs ; sur son 
disque quelques petites taches arrondies jaunâtres. Écusson à extrémité 
acuminée, atteignant l'extrémité de l’abdomen et présentant une forte 
carène médiane; de chaque côté, près des bords latéraux, des dépres- 
sions recouvertes de la même pubescence; et sur le disque 6 à 7 petites 
taches jaunâtres, analogues à celles du prothorax, et vers les deux tiers 
une fascie jaunâtre ponctuée, Élytres débordant faiblement l’écusson. Ab- 
domen avec un fort sillon médian, et recouvert d’une pubescence d’un 
gris soyeux, très abondante. Pattes courtes, épaisses, recouvertes de [a 
même pubescence, 


26 V. SIGNORET. 


2. SPARTOCERA QUADRICOLLIS Sign, — Long. 25 mill. —Jurimaquas, Pérou. 


D'un brun jaunâtre avec les angles thoraciques saillants, largement an- 
guleux ; le thorax formant un bord concave dentelé en avant de l'angle 
thoracique et postérieurement convexe; le disque antérieur incliné en 
avant, le postérieur horizontal et présentant en avant du bord postérieur 
une tubérosité transversale. Antennes courtes, le deuxième article le plus 
long, le quatrième le plus court, 

Cette espèce se rapproche beaucoup de la Sp. mæsta Fab., dont elle se 
distingue facilement par la forme carrée transverse du disque postérieur 
du prothorax et par la couleur d’un brun ferrugineux uniforme. 


3. SPARTOCERA TRILINEATA Sign. — Long. 18 mill. — Moyabamba, Pérou. 


Cette espèce se rapproche beaucoup de la Sp. sculpta Perty, mais en 
diffère par le thorax, moins rugueux, par les angles postérieurs moins an- 
guleux, par la couleur d’un brun noirâtre plus uniforme. 

D'un brun noirâtre, avec les bords latéraux et postérieurs du prothorax, 
trois lignes discoïdales, une médiane et deux latérales de chaque côté des 
tubercules discoïdaux, une série de macules sur les bords latéraux de 
l'abdomen, jaunes. Antennes avec le deuxième article le plus long, les 
autres à peu près d’égale longueur. 


h. MOLCHINA SPINOSA Sign. — Long. 30 mill. — Jurimaquas, Pérou. 


Cette espèce ressemble beaucoup à la M. compressicornis Fab., mais en 
diffère par les angles thoraciques prolongés en une épine transversale 
recourbée en arrière, et par la tache médiane des élytres plus importante ; 
du reste, même forme et même couleur. 


D. SUNDARUS FLAVICOLLIS Sign. — Long. 20 mill. — Moyabamba, 
Pérou. 


De même grandeur, même forme et couleur que le Sund. regalis Hope 
(Sund. venialor À, et S.); en diffère par la couleur uniforme du prothorax 
et par l'abdomen d’un beau bleu métallique avec les bords latéraux jaunes, 
et par la forme de la dilatation thoracique, laquelle ici a lieu dans tout le 
bord latéral, tandis que dans l'espèce citée elle ne comprend que les deux 
tiers postérieurs du bord; ici elle est plus large et moins allongée. 


6. SUNDARUS ACUTUS Sign. — Long. 20 mill. — Moyabamba, Pérou. 


Gette espèce se distingue facilement des précédentes par la dilatation du 
prothorax qui ici est en aile, finissant par un angle aigu et non arrondi 


Hémipteres nouveaux. 97 


comme dans les autres; de plus, par la couleur, le prothorax d’un jaune- 
rougeàtre, avec trois macules antérieures noires, etc. Poitrine et abdomen 
également d'un jaune rougeâtre, présentant, le premier, deux macules 
latérales, une de chaque côté du sternum; les bords latéraux de labdo- 
men noirs sur les trois premiers segments, le quatrième segment entière- 
ment jaune excepté à la base, le cinquième présentant une large macule 
basilaire envahissant presque toute la surface du segment, Pattes entière- 
ment jaunes. 


Genre HirACIA Walker. Cat. of. hom. Coll. in Borneo 1857. 154. 


7. H. LAGERDE Sign, — Long. 14 mill., larg. 6 mill — Bahia. (PI 2, 
fig. 3.) 


Corps en ovale allongé. D'un brun olivàtre, ponctué sur les élytres de 
macules noires. Tête avec les rebords faiblement carénés, anguleux en 
avant, présentant sur le vertex une carène médiane, de chaque côté vers 
le bord postérieur une faible excavation ; front avec une carène médiane 
faible, et une carène latérale en fer à cheval, dont les branches viennent 
se perdre au niveau des antennes; celles-ci très petites. Rostre atteignant 
à peine les jambes postérieures. Prothorax, avec le bord antérieur pres- 
que droit, le postérieur concave et présentant une forte carène médiane. 
Écusson tricaréné, les latéraux en fer à cheval antérieurement, près du 
bord postérieur un petit point enfoncé. Élytres, avec des nervures très 
saillantes et épaisses, avec de nombreuses anastomoses vers le bord 
apical, et présentant des macules noires : une formant fascie vers la 
base et une vers le tiers apical ; en outre, de nombreux points noirs pla- 
cés sur les nervures. Abdomen d’un brun jaunâtre, avec de petits points 
noirs latéraux, oviducte très grand dépassant les élytres. Pattes brunes, 
les tibias postérieurs présentant 4 épines externes, sans compter celles du 
sommet des libias, au nombre de 6 à 7. 


8. I. WALKERI Sign. — Long. 7 mill, larg. 3 mill. — Indes. (PL 2, 
fig. 4.) 


D'un gris Jaunâtre, avec deux macules noires sur les élytres. Tête 
faiblement anguleuse en avant, présentant une carène médiane sur le 
front. Vertex creusé en goutlière, avec les bords fortement carénés, 
bord postérieur concave. Prothorax anguleux, arrondi en avant, présen- 
tant un grand nombre de petites tubérosités le long du bord antérieur et 
sur son disque, et une impression médiane transverse, Écusson faible- 
ment tricaréné. Élytres avec les nervures sans anastomoses, mais faible- 
ment réticulée: dans l'intervalle, Abdomen jaunàtre, plus court que les 


»8 V. SIGNORET. — Hémipteres nouveaux. 


élytres. Pattes jaunes, très longues ; les tibias postérieurs offrant aux 
côtés externes 7 épines, ce qui différencie surtout cette espèce de celle de 
M. Walker, 


Genre AGROMETOPUM Stäl. Af. K. Vel. Akad. (1855). 


9, ACROMETOPUM SENEGALENSE Sign. — Long. 4 mill., larg. 2 mill. à 
peine, — Sénégal. (PI 9, fig. 5.) 


Je viens ajouter une nouvelle espèce à ce genre intéressant, ce qui, avec 
celle décrite déjà par moi dans ma Faune des Hémiptères de Mada- 
gascar, Ann, Soc. 1860, et celle de M. Stäl, la costatipenne de Caffrerie, 
porte à trois le nombre des espèces. 

Globuleux, d’un gris jaunâtre. Tête arrondie en avant; vertex faible- 
ment caréné sur les côtés et une carène médiane à peine visible; front 
à 4 faceltes, avec une carène médiane et une circulaire de chaque côté : 
lesquelles sont réunies au sommet. Prothorax très étroit, tricaréné. 
Écusson grand, tricaréné. Élytres avec des nervures saillantes, faible- 
ment ponctuées de noir; vers le bord externe une macule noire. Abdo- 
men brunâtre. Pattes brunâtres, maculées de jaunes : les tibias aplatis, 
à peine dilatés : les postérieurs présentant deux épines au côté externe, 

Cette espèce offre des différences qui pourraient paraitre suffisantes à 
d’autres auteurs pour former un genre, mais je trouve que la création d’un 
genre nouveau, lorsqu'il n'y a pas nécessité, ne fait qu'embrouiller et 
rendre de plus en plus difficile l'étude de l'histoire naturelle, aussi ne 
saurais-je approuver la manie, oserais-je dire, de quelques auteurs alle- 
mands, qui bientôt créeront autant de genres qu'il y aura d'espèces, 
comme on peut le voir dans quelques ouvrages récents sur les Hémip- 
tères. 


ESSAI 
sur la 


FAUNE ENTOMOLOGIQUE DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE 
BALADE) 


Et des îles des Pins, Art. Rifu. ete, 


Par le Révérend Père MONTROUZIER. 


HEMIPTÈRES (1). 
{Séance du 9 Janvier 1861.) 


1. COLEOTRICHUS MARGINATUS Sign. — Ayrtensis Montr. Mss. — Long. 14 
mill., larg. 8 mill. — Nouvelle-Calédonie. 


De même grandeur que le Lynceum, mais plus aplati et moins acu- 
miné postérieurement, Jaune ponctué de brun en-dessus, brun noirâtre 
en-dessous, avec les bords latéraux jaunes. Tête plus large que longue. 
jaune, avec le lobe médian et la base ponctués de noir. Antennes noires, 
avec le second article le plus court. Rostre noir, ne dépassant pas les 
trochanters postérieurs. Prothorax, avec les côtés latéraux jaunes, Île 
disque offrant des bandes obsolètes transverses, alternativement jaunes 
et brunes, sur le milieu une ligne médiane jaune, Écusson dépassant 
extrémité de l'abdomen, présentant également les mêmes bandes obso- 
lètes du prothorax, alternativement brunes et jaunes, ponctuées de noir. 
Dessous du corps noirâtre avec les carènes sternales jaunes. Pattes 
noires, 


2. CALLIDEA ELEGANS Montrouzier. — Long. 43 mil, larg. 7 4/2 mill, 
— Lifu. 


Ovale convexe, Tête bleu-noir, pubescente. Partie antérieure et côtés 


(1) L'éloignement du père Montrouzier de tout centre scientifique ne lui ayant! 
pas toujours permis de rapporter ses espèces aux véritables genres auxquels elles 
appartiennent et quelquefois même de connaître certains types précédemment décrits, 
notre collègue M. le docteur Signoret a bien voulu revoir el compléter les deserip- 
tions des Hémiplères, les classer dans leurs groupes véritables, el la plupart du 
Leimps il a pu faire ce Travail avec les {ypes mêmes de l'auteur E. D. 


LL 


60 MONTROUZIER. 


du corselet jaunes. Base, côtés, jusqu'aux deux tiers de l’écusson de même 
couleur, ainsi que deux taches sur le limbe de ce dernier, vers le dernier 
tiers. Pattes jaunes. Côtés de l'abdomen jaunes. Le reste du dessus du 
corps, la poitrine et l'abdomen bleu-métallique. Les deux premiers articles 
des antennes jaunes, les suivants noirs. 


La forme générale du corps rappelle la Call. Senator de Fabricius 
mais se rapproche encore plus de la G. Basalis Gray, dont elle pourrait, 
n'être qu'une variété. La tête est triangulaire, pointue, convexe, finement 
pointillée, marquée de deux sillons longitudinaux qui partent de lori- 
gine du rostre, se dirigent parallèlement vers la face, semblent se per- 
dre, reparaissent en s’éloignant vers le front et se rapprochent sur le 
vertex, pubescente. Le rostre est long, dépassant la troisième paire de 
pattes, noir. La gaine est jaune, rembrunie au bout, Les yeux sont grands, 
saillants; les ocelles espacés. Les deux premiers articles des antennes 
courts, cylindriques ; le troisième un peu plus long, subaplati ; les deux 
derniers plus longs, égaux entre eux, aplatis. Le corselet transversal, 
convexe, échancré en avant, arqué en dedans à la base, saillant sur les 
côtés en un angle qui le partage inégalement, finement pointillé, marqué 
d'un O transversal derrière les angles antérieurs, est pubescent. L’écus- 
son convexe, atténué insensiblement sur la première moitié des côtés, 
puis plus brusquement rétréci, tronqué au bout, offre à la base une 
saillie en arc de cercle, est finement pointillé, pubescent. 

Quant à la coloration, elle est fort variable, Il n’y a de constamment 
bleu que la tête, la poitrine, l'abdomen, la base du corselet, le milieu 
du limbe, le bout des élytres et les derniers articles des antennes, Il 
n'y a de constamment jaune que les deux premiers articles des anten- 
nes, les pattes, les côtés de l'abdomen, le bord antérieur et les côtés 
du corselet, la base, les côtés jusqu'aux deux tiers et deux taches sur 
le limbe de l’écusson, Mais selon que le jaune ou le noir s'étend plus 
ou moins, il se forme une foule de nuances, qui font qu'on à peine à 
trouver deux individus d’une coloration identique. 


3. SCUTELLERA GRANDIS Thunberg. — Arrogans Montr. Mss. — C. sea- 
maculata Leach, Miscell. Zool. PI 14, — Long. 12 mill., larg. 40 mill. 
— Lifu. 


h. TEGTOCORIS BANCKSII Fab, — Scutellera Laporte (1852). — Lifu, 


Cette espèce, que j'ai minutieusement décrite avec ses variations, 
dans mon travail sur les insectes de Woodlark, et que j'ai trouvée à l'ile 
des Pins, en Nouvelle - Calédonie, au nord et au sud, à File d’Art et 
enfin à Lifu, que Cuminghand a aussi, je crois, rencontrée dans le nord 


Hémiptères de la Nouvelle-CGalédonte. 61 


de l'Australie, offre ici des teintes plutôt vertes que bleues. Elle vit sur 
l'Hibiscus tiliaceus des voyageurs qui, soit dit en passant, a les feuilles 
très entières et non dentées, comme le tilleul, ni comme lespèce 


typique. 


5. Ponors GEoPHiLus Montr.— Long. 6 mill., larg. 3 4/2 mill. — Nouvelle- 
Calédonie et Nouvelle-Hollande (Coll. Signoret). 


Jaune ponctué de noir, avec la tête et le bord du prothorax noirâtre. 


Cette espèce, pour la forme et la taille, se rapproche beaucoup du 
Podops dubius Pal. Beauvois. Tète plus large que longue, le lobe médian 
plus court que les latéraux. Yeux très pédonculés. Antennes noirâtres, 
insérées dans une forte échancrure, le bord de celle-ci formant une 
dent au-dessus des yeux. Rostre jaune. Prothorax fortement tubereu- 
leux sur le disque antérieur; celui-ci séparé du postérieur par un fort 
sillon. Côtés sinueux, présentant à la terminaison du sillon transverse, 
une petite dent et une autre à langle antérieur au-dessous des yeux. 
Angles postérieurs arrondis. Écusson atteignant presque l'extrémité abdo- 
minale, sinueux sur les côtés. Poitrine et abdomen noirs : celui-ci jaunà- 
tre sur les bords, avec les stigmates noirs. Pattes jaunes, avec les genoux 
noirâtres. 


6. HETEROPUS MELACANTHUM Boisduval. Voyage de l’Astrolabe, 628. — 
Long. Q mill., larg. 4 1/2 mill. — Lifu. 


La description de M. Boisduval (Faune Ent. de l'Océan, p. 628), me 
paraît exacte dans l’ensemble, Elle ne s'applique cependant pas à mon 
insecte dans tous ses détails. Peut-être ce dernier est-il une variété ? 
La tête est allongée, coupée presque carrément au bout, à peu près 
droite, munie de deux sillons parallèles partant de la base du rostre, 
couverte de points enfoncés, irrégulièrement disséminés; d’un brun fer- 
rugineux bronzé. Les yeux sont grands, saillants, arrondis. Les ocelles, 
placés un peu en arrière, peu visibles. Les antennes jaunes. Le rostre 
jaune pâle, ferrugineux au bout, dépasse à peine la deuxième paire de 
pattes. Le corselet étroit en avant, légèrement échancré sur les côtés, 
terminé latéralement par une épine droite échancrée en arrière, droit à 
la base, est convexe sur l'arrière, incliné à la partie antérieure. Le fond 
est jaune foncé, les côtés antérieurs bordés de jaune pâle, le bord anté- 
rieur plus foncé, avec quelques taches jaune pâle, les épines latérales 
d’un noir bleu. Il est couvert de gros points enfoncés noirâtres. L’écusson 
jaune foncé, couverts de points enfoncés, plus rares sur le milieu, rem- 
brunis à la base, à l'extrémité arrondie, lisse, d’un jaune pâle. La partie 
coriace des élytres jaune, couverte de points enfoncés, plus serrés sur 


62 MONTROUZIER. 


les bords, surtout sur l’externe, à l'angle extérieur largement teint de 
rouge-brun. La partie membraneuse à deux taches diaphanes. Les ailes 
sont vert-violet, irisées. Le dessous du cou et les pattes sont d’un jaune 
pâle. Le reste du dessous du corps est d’un jaune-brun marbré de gris. 
Cette Pentatome, que j'ai décrite, mais qui n’a pas été publiée dans ma 
Faune Ent. de Woodlark, se trouve à Woodlark, Nouvelle-Calédonie, à 
Lifu. Elle vit de chenilles, de larves qu'elle tue et dont elle suce le 
sang. 


7. BRACHYPLATYS VANIKORENSIS Boisduval, Voy. Astrol., 627. (1832), 
PI, 11, Ê 6. — Art. 


8. ÆTaHus NuMEENsiS Montr, — Long. 41 mill., larg. 6 mill. — Nouvelle- 
Calédonie. 

Noir sur le corps. Noir-poix sur les élytres. Marginé sur le prothorax 
et les élytres de blanc jaunûtre. 

Un des plus grands Æthus; se distingue de suite de toutes les autres 
espèces, par la bordure blanche dont il est orné. 

Tête arrondie en avant, légèrement rebordée, Antennes d’un noir de 
poix, le quatrième article jaunâtre, Rostre couleur poix. Prothorax lisse, 
avec une rangée de points, transverse au milieu, et quelques petits 
points vers le bord antérieur. Écusson lisse, avec quelques gros points 
disséminés sur son disque. Élytres couleur poix, ponctuées et bordées 
comme le prothorax d’une ligne blanchâtre. Abdomen noir, marginé de 
blanc jaunâtre. Pattes noir de poix, recouvertes d'épines, les tibias anté- 
rieurs légèrement dilatés. (Signoret). 


9. Æraus LiFUANUS (Mihi). — Long. 6 mill., larg. 4 mill. — Liu. 


D'un noir luisant. Partie membraneuse des élytres brune. La tête est 
arrondie en avant, rebordée, garnie de poils fauves, assez iongs. Les yeux 
sont transversaux. Les ocelles voisins des yeux. Le corselet transversal, 
un peu plus étroit en avant, muni d’un petit rebord sur les côtés, lisse 
en avant et en arrière, pointillé inégalement sur le milieu. L'écusson est 
grand, échancré sur les côtés vers l’extrémité, arrondi au bout, pointillé 
en-dessus. La partie coriace des élytres pointillée est plus grande que 
la membrane: celle-ci dépasse un peu l'abdomen. Le rostre n'atteint 
pas la deuxième paire de pieds. Le dessous du corps est noir, lisse. Les 
pieds d’un rouge-ferrugineux obscur. 

A terre, sous les débris de végétaux. Répand une odeur fétide. Tache 
les doigs en jaune (1). 


(1) Cette espèce me parait très voisine de la letospermi White. (Signoret.) 


Hémiptères de la Nouvelle-CGalédonie. 65 


10. SPUDOEUS PUNCTATISSIMUS (Mihi). — Long. 18 mill., larg. 9 mill. — 
Balade. 


Jaune varié de brun avec de forts points enfoncés noirs. 

Tête deux fois plus longue que large ; le lobe médian le plus long, 
très ponctuée, excepté le lobe médian ; une ligne jaune imponctuée, par- 
tant de l'extrémité antérieure de celui-ci, se continue jusqu'à la base du 
prothorax. Antennes très longues, le premier article le plus petit et attei- 
gnant l'extrémité de la tête. Rostre très long, atteignant le dernier seg- 
ment abdominal. Prothorax plus large que long, les côtés très sinueux 
les angles postérieurs aigus. Écusson tuberculeux à la base et jaune à 
l'extrémité ; celle-ci imponctué. Élytres avec de larges espaces jaunes 
imponctués, le reste, au contraire, très ponctué. Abdomen noirâtre avec 
deux bandes latérales et les bords jaunes. Pattes brunes, jaunes à la base. 
(Signoret). 


11. SPUDOEUS FOETIDUM (Mihi). — Long. 18 mill., larg. 9 mill — 
Woodlark. 


Jaune ponctué de noir verdâtre, avec deux macules, noir verdàtre à la 
base de l’écusson. 

Tête plus longue que large, très sinuée sur les côtés, lobe médian plus 
long que les latéraux. Yeux très pédonculés ; vertex présentant entre les 
yeux deux lignes longitudinales noires. Prothorax sinueux, dentelé sur 
les côtés, angles postérieurs en pointe épineuse noir ; base du prothorax 
avec quatre larmes noirâtres, appuyée au bord postérieur. Écusson long. 
Élytres plus finement ponctuées. Membrane translucide, avec six fortes 
nervures brunes. Abdomen jaune avec deux bandes latérales noirâtres. 
Pattes noires, excepté à la base. (Signoret). 


12. PENTATOMA BRUNNIPENNIS (Mihi). — Long. 9 mil, larg. 6 mill. — 
Lifu. 


Ovale, rugueuse, verte, bout de l’écusson jaune. Partie coriace des 
élytres brune, excepté au bord extérieur qui est vert. Rostre dépassant 
la dernière paire des pieds. Milieu de l'abdomen blanchâtre. 

Obs. De même grandeur que le P. fimbriata Fabricius, dont elle se 
rapproche beaucoup; en diffère par son épaisseur plus forte et par le 
vert uniforme du corps. (Signoret). 


13. PENTATOMA BASIVENTRIS Signoret., — Inconspicuum Montr. Mss. (Nom 


servant déjà pour une espèce de M. Dallas). — Long. 11 mill., larg. 6 mill. 
— Balade. 


Jaune maculé de points enfoncés bruns, plus ou moins confluents. Abdo- 
men noir, avec la base jaune. 


6/ MONTROUZIER, 


Tête noire. Antennes jaunes. Rostre atteignant les jambes postérieures 
jaune ; les deux derniers articles plus épais et noirâtres. Prothorax très 
rugueux, les côtés presque droits, les angles postérieurs subépineux. 
Élytres plus finement ponctuées. Membrane jaunâtre, sept à huit nervures. 
Abdomen en-dessus présentant de chaque côté un petit point noir à la 
base de chaque segment, dessous noiràtre, avec une large macule dis- 
coïdale à la base et les côlés jaunes. Pattes jaunes ponctuées de noir. 
(Signoret). 


44. PENTATOMA PUNCTUM. (Mihi). — Long. 13 mill., larg, 8 mill. — 
Lifu. 


Verte avec la bordure antérieure du corselet jaune et une bande d’un 
vert pomme sur le limbe, transversale. Base de lécusson et milieu des 
ailes blanchâtres. Un petit point noir sur chaque élytre à la jonction des 
parties coriace et membraneuse et à la hauteur de la pointe de l’écusson. 
Pieds veris. Dessous du corps fauve, avec les côtés de la poitrine et le 
bout de l'abdomen, verts. Rostre atteignant la dernière paire des pieds, 
vert ainsi que les antennes. Dessous du corps couvert de points enfon- 
cés. Ailes dépassant un peu l'abdomen. 

Get insecte se trouve aussi à Woodlark. Cest par oubli qu'il n’a pas 
été décrit avec les autres Pentatomes de cette île; mais il y offre une 
petite différence, étant dépourvu de points noirs sur les ailes. 


15, PENTATOMA BoITARDI (Mihi). — Long. 14 mill., larg. 8 mill. — 
Balade (Nouvelle-Calédonie). 


D'un jaune brunätre, fortement ponctué de noir. 

Tête presque noire. Yeux saillants. Antennes jaunes, les quatrième el 
cinquième articles les plus longs et les plus obscures, excepté à la base. 
Rostre long, jaune, avec le sommet noir. Prothorax rigueux avec les 
angles antérieurs présentant une faible expansion jaune. Bord antérieur 
jaune. Angles postérieurs subanguleux. Abdomen alternativement noir et 
jaune sur les côtés. Dessous noir, avec une macule latérale jaune sur 
chaque segment, Pattes brunes, jaunes à la base. 


16. PENTATOMA PERROUDI (Mihi). — Long. 7 mill., larg. 4 mill. — Art. 


Vert avec deux macules jaunes au dessus des angles postérieurs du 
prothorax. 

Une des plus petites espèces ; viendrait se placer près du fibulaitum 
Germar. D'un vert jaunâtre un peu plus foncé sur les élytres. Tête avec 
les sutures lobaires et la base noire, Antennes avec le sommet des troi- 
sième, quatrième et cinquième articles noirâtres. Rostre jaune, noir à 


Hémipleres de la Nouvelle-Calédonie. 65 


l'extrémité et atteignant le premier segment abdominal, Prothorax avec 
le bord antérieur et deux macules latérales au-dessus des angles posté- 


rieurs jaunes. Angles postérieurs obtus. Dessous d’un vert jaunâtre uni- 
forme. (Signoret). 


17. RHAPHYGASTER SULCATUM (Mihi). — Long. 45 mill., larg. 9 mill, 
— Lifu. — Variété, 


18. BATHYCOELIA LONGIROSTRIS (Mihi). — Longueur du corps, 20 mill., 
larg. 42 mill. — Ile d'Art. 


1rande, verte, avec deux taches noires aux angles antérieurs de l’écus- 
son, finement rugueuse, Rosire très long, atteignant presque l'extrémité 
de l'abdomen. 


49. CATACANTHUS TRICOLOR (Mihi). — Ile d'Art, 


Décrit dans la faune de Woodlark, sous le nom générique de Penta- 
toma et spécifique de trécolor, et qui me parait être une variété du G. 
punctun Ræœmer. PI. 10, f. 9. (Signoret.) 


20. CUSPICONA VIRIDE (Mihi). — Lifu, 


Cette Pentatome ne diffère presque en rien de celle de Woodlark, que 
j'ai décrite sous le nom générique de Pentatoma, et qui est très voisine 
du G. Roei Hope. 


21, NezaArAa (Amyot et Serv.) CONFLUENTA (Mihi). — Long. 9 mill., larg, 
5 mill — Nouvelle-Calédonie. 


Jaune avec des points noirs confluents, mais en ligne droite ou 
sinueuse, les points également distants sur tous le dessus de l’insecte. 
De même grandeur que le N. flavolimbatus Hope, virescens A. et Serv. 
en ovale allongée, uniformément ponctué de noir. Dessous du corps 
jaune, avec des taches rouges de chaque côté de l'abdomen. (Signoret.) 


29, RHyncocorISs (Westw.) AUSTRALE Mihi, — Long. 14 mill. — 
Ile d’Art. 


Vert, couvert de points enfoncés. Rostre dépassant la troisième paire de 
pieds. Abdomen terminé par quatre épines, dont les extérieures les plus 
longues. Épine du corselet droite (1). 


(4) Cette espèce me paraît très voisine de la consociale Boisduval (Voy. Astr. 
630) et ne semble en différer que par la couleur, M. Boisduval l’'indiquant rouge 
tandis que celle-ci est verte. (Signoret.) 


le Série, TOME Î. Q) 


66 MONTROUZIER. 


23. RHYNCOCORIS PUNGENS (Mihi). — Long. 43 mill. — Woodlark. 


Forme de l'Australe, mais un peu plus petit, vert jaune, Épines diri- 
gées en arrière, d’un noir bleu à l'extrémité. 


94. MICTIS PROFANUS Fab. — Nouvelle-Calédonie. 


Ne diffère en rien de l’espèce d'Australie. 


25. ANISOSCELIS AUSTRALE Fabricius. — Bédentulatus Montr., Faune 
de l'ile Woodlark (Nouvelle-Calédonie). 


26. GONOCERUS (division Agonotomus inédit Spinola) Amyort (Mihi). 
— Long. 8 mill, larg. 4 mill. — Lifu (1). 


Oblong jaunâtre, pointillé de brun. Corselet beaucoup plus étroit en 
avant et plus bas qu’en arrière, ayant les angles postérieurs terminés en 
une épine rembrunie. Abdomen concave en dessus, débordant les ailes. 
Dessous du corps et pattes jaune-clair, Antennes fauves, à dernier arti- 
cle pubescent. 


27. LYGÆUS SQUALIDUS (Mihi). — Taille 11 mill,. — Lifu. (2). 


La tête triangulaire, le sommet et la base d’un noir mat, le reste est 
d’un rouge de sang qui s'étend dans une échancrure du vertex. Les an- 
tennes sont entièrement noires. Les yeux saillants. Le corselet est d'un 
noir mat, avec une bordure de chaque côté et une raie qui part de la 
base et s’élargit transversalement avant d'arriver au bord antérieur, 
qu'elle n’atteint pas, d’un rouge de sang. L'écusson est entièrement noir. 
Les élytres sont noires. La partie coriace est faiblement bordée d’un 
rouge-cbseur ; aux deux côtés en avant, et seulement à la moitié du 
côté interne en arrière et sur le limbe, elle offre deux points plus 
foncés. Les pieds sont noirs, Le dessous du corps est annelé de rouge 
et de noir. 


(1) Cette espèce est très voisine de la G. capitulatus H.-Schæff. f. 564. Spinola, 
dans des tableaux nouveaux qu'il m'avait envoyé quelque temps avant sa mort, divi- 
sait le genre Gonocerus en trois divisions : 1° le genre Agonotomus, dont les types 
seraient les Gonocerus lanciger, pugnator, calumniator Fab. et auires ; 2° le genre 
Peniscomus, pour le Gonocerus crassicornis Dallas el plusieurs espèces inédites, 
et qui se distingue des premiers par les antennes épaissies ; enfin 3° le genre Gono- 
cerus pour les espèces européennes. (Signoret.) 

(2) De même grandeur que le S. familiaris Fab. et dans la même division par 
rapport aux taches du prothorax, (Signoret.) 


Iémiptères de la Nowvelle-Calédonte. 67 


28, LYGÆUS BICINCTUS (Mihi). — Long. 7 mill 


Noir, avec la tête rouge, une bande transversale jaune-orange, inter- 
rompue vers la base du corselet, deux bandes de même couleur sur les 
élytres, la seconde interrompue, un point blanc sur la partie membra- 
neuse des élytres; à l'exception du labre, des yeux et des antennes, la 
tète est rouge : elle est triangulaire, aiguë ; les yeux sont saillants; le 
corselet noir, orné vers la base de deux grandes taches jaunes presque 
unies et remarquable par une côte tranchante longitudinale au milieu 
du limbe; les élytres sont parallèles ; les pattes grèles ; l'abdomen noir 
luisant; la poitrine noire tachée de rouge. 


29, MacroPLax (Fieber, Eur. Hem. 1861) Lucruosus (Mihi). — 
Long. 4 mill. — Lilu (1). 


Petit, noir; partie coriace des homélytres blanche, avec une tache 
noire, arrondie au milieu : partie membraneuse rembrunie; tête très 
pointue, finement granuleuse, ainsi que le corselet. 

Vit sur un Sida que Forster appelle Indica, mais qui, je crois, est une 
espèce distincte. 


30. OPHTHALMICUS MEMBRANÆUS (Mihi). — Long. 5 4/2 mill., larg. 
4 6/10 mill. — Lifu. 


Allongé, à tête un peu plus large que le corselet. Yeux saillants. Cor- 
selet à peine plus étroit en avant, carré-pointillé. Élytres diaphanes, 
n'ayant de coriace que la bordure de la première partie, légèrement plus 
courtes que l’abdomen. Ailes irisées, diaphanes, de la longueur des ély- 
tres. Dessus du corps brun-foncé où même noir; dessous jaune-foncé. 


Genre Ocypus (Mihi). Faisant partie du groupe des Capsites. 


tostre des Cicadaires plus que des Hémiptères propres. Antennes de 
quatre articles, filiformes à deuxième article presque aussi long que tous 
les autres réunis, insérées entre et à la base des yeux, espacées entre 
elles. Tête large, en triangle évasé, non séparée du corselet par un étran- 
glement. Yeux latéraux, saillants, oblongs, Ocelles nuls? Gorselet en carré 
long, transversal, à peine plus large que la tête. Écusson médiocre. Par- 
tie coriace des élytres, munie le long du côté interne d’un sillon. Cuisses 
postérieures très grosses, propres au saut. 


(1) Cette espèce viendrait se placer à côté du M. Helferi Fieber, (SignoreL.) 


68 = MONTROUZIER. 


31. OGYPUS VARIEGATUS (Mihi). — Long. 2 8/10 mill. (1). 


Petit, jaune, variolé de brun. La tête est jaune, ornée à la partie supé- 
rieure de lignes noires, transversales, flexueuses, interrompues. Les anten- 
nes jaunes sont rembrunies au bout. Le rostre jaune a la tranche jaune. 
Les yeux sont d’un brun-rougeâtre. Le corselet jaune-brun à la base 
légèrement bordée de jaune-citron, et sur le limbe une ligne longitudi- 
nale de même couleur. L’écusson est jaune, rembruni à la base et au 
milieu. La partie coriace des élytres est d’un brun-jaune, avec deux 
taches foncées. La partie membraneuse diaphane, offre des ares concen- 
triques enfumés. Le dessous du corps et les pieds sont jaune-safran, 
Les cuisses postérieures offrent au côté extérieur des lignes noires. 


82, Dyspecus (Am. et Serv.) sipÆ (Mihi). (2). — Long. 9 mill. — Lifu. 


Tète rouge, sauf l’origine du rostre, les antennes et une tache derrière 
chaque œil, qui sont d’un noir profond. Corselet rouge, bordé de blanc 
en avant et orné d’une bande transversale noire derrière la bordure. 
Écusson noir; partie Coriace des élytres rouge avec un point noir sur 
chacunes d'elles : partie membraneuse noire, légèrement bordée de dia- 
phane. Ailes brunes. Dos rouge avec une tache noir-brillant vers l’extré- 
mité. Base des cuisses rouge. Pieds noirs. Poitrine noire, annelée de 
blanc. Abdomen blanc annelé de noir. 


83 PHYSATOCHEILA (Fab.) IRREGULARIS (Mihi). — Long. 25 mill. (3). 
— Lifu. 


Petit, ovale allongé, rétréci aux extrémités, gris, avec le corselet, une 
bande transversale sur les élytres et pieds d’un fauve presque doré. Des- 
sus du corps couvert de points. La tèle est petite, noir-brun, avec un 
duvet soyeux argenté. Les yeux oblongs, entiers, latéraux, rouges. Les 
antennes insérées au-dessus du labre, rapprochées entre elles à leur nais- 
sance, ont les deux premiers articles épais, courts, égaux entre eux, le 
troisième extrèmement long, le quatrième au moins trois fois plus court 
que le précédent, terminé par une massue ovale. Je n’ai pu distinguer 
les ocelles. Le corselet étroit en avant, puis dilaté sur les côtés et relevé 


(1) Cette espèce se rapproche beaucoup pour la forme du Capsus leucocephalus 
Fallen, mais du double plus petit; il entrerait peut-être dans les nouvelles divisions 
créées par M. Fieber, par exemple dans le genre Stipkrosoma Fieb. (Signoret.) 

(2) Cette espèce ressemble beaucoup au D. pœcilus H.-Schæff. et n’en est peut- 
être qu'une variété. (Signoret.) 

(3) Espèce très voisine du Phys, quadrimaculata Wolff, Fieber, pl, 7, fig. { à 3, 
(Signoret.) 


Hémipteres de la Nouvelle-CGalédonre. 69 


sur le limbe, est couvert de points enfoncés et orné de trois côtés qui 
s'étendent sur l’écusson. Les ailes ont les parties coriace et membraneuse 
semblables, couvertes de points enfoncés, non encaissées par les rebords 
de l'abdomen, rétrécies à leur seconde moitié, arrondies au bout. Tous 
les pieds sont grèles. 


34. MEZiRA (Amyot et Serv.) LiruANA Montr, — Long. 6 mill., larg. 
2 mill, — Lifu. 


Noir, rugueux, muni d’une épine derrière les yeux, ayant le sillon 
transversal du corselet peu marqué. Tous les Arades de l'Océanie que je 
connais se ressemblent, le lugubris de M. Boisduval, celui de Woodlark, 
que j'ai appelé {horacoceras, et un plus petit de l'ile d'Art que jai 
décrit sous le nom d’Artensis. 

Aplatis, parallèles, presque carrés, d’un noir profond, ayant le corselet 
coupé par un sillon transversal. Celui-ci se distingue en ce que ce sillon 
est à peine marqué, Voisine de M. membranacea Fab. 


30. MEzirA (Am. et Serv.) MINIMA (Mihi), — Long. 4 mill. — Ile d'Art, 


Brun-jaunâtre, avec la tête, le disque du prothorax, l’écusson et les 
élytres noirâtres, 

Une des plus petites espèces des Aradus, se distingue facilement de 
toutes les autres par sa coloration, Tête noire, le lobe médian tronqué à 
l'extrémité. Antennes épaisses, le premier article le plus gros, globu- 
leux, le second beaucoup plus petit, le troisième le plus long et le plus 
mince. Prothorax, avec les bords latéraux largement jaune-brun. Écusson 
avec une fine carène médiane, les bords carénés, Élytres noires, avec la 
suture de la membrane jaune. Abdomen jaune-brun en dessus, débordant 
passablement les élytres. Pattes noires. (Signoret.) 


96. OPsicorus Klug (Reduvius Auct.) BrANNULIPES (Mihi). — Long. 6 
mill, — Nouvelle-Calédonie. 


Une des plus petites espèces de ce genre, d’un brun-rougeàtre avec 
le rostre, les antennes et les pattes jaunes ; celles-ci biannelées de brun 
sur les cuisses. Tête un peu plus longue que large, uniformément brune. 
Rostre épais, jaune, avec lextrémité noir. Antennes, avec les deux pre- 
miers articles épais, les suivants sétiformes, sommet du second article 
noir. Prothorax jaunâtre, avec les carènes et les côtés brunâtres. Écus- 
son brun, plus päle à l'extrémité. Élytres jaunes, variées de brun. Mem- 
branes noires, Abdomen jaune, rougeâtre en-dessus et en-dessous, avec 
des taches brunes de chaque côté. Pattes jaunes présentant un anneau 
médian et le sommet des cuisses bruns, (Signoret). 


70 MONTROUZIER. 


97, PLOIARIA ACANTHIFERA (Mihi). — Long. 13 mill, larg, 45 mill. 
— Lifu. 

Allongé, noir, rouge et jaune. Hanches de la première paire médio- 
cres. Cuisses épineuses en dessous. Jambes arquées. Corselet armé de 
deux épines sur les côtés, à la partie postérieure. Écusson muni de deux 
autres épines placées l'une derrière l’autre, et dont la première est la 
plus longue. La tête allongée, coupée en deux lobes d’égale largeur par 
un sillon transversal, est pubescente, rouge, rembrunie en dessus. Le 
rostre est jaune. Les antennes sont très longues, le premier article est 
le plus long, le troisième vient après, puis le deuxième, enfin le qua- 
trième : les deux premiers sont jaunes, les autres noirs. Le corselet est 
coupé en deux, comme la tête, par un sillon transversal. Le premier 
lobe est le plus long, un peu en trapèze allongé, aplati en dessus, muni 
d’un sillon longitudinal, échancré de chaque côté; jaune, noir luisant sur 
le milieu du limbe. Le second lobe transversal, légèrement concave, se 
termine de chaque côté par une épine relevée; il est rouge, noir au 
milieu. L'écusson allongé, triangulaire, noir, bordé de rouge, porte deux 
épimes arquées. Les élytres longues, parallèles, jaunes, rembrunies au 
milieu, ne dépassent pas l'abdomen. Celui-ci n’a pas les côtés relevés, 
il est convexe en-dessous, jaune au milieu, rouge à l'extrémité, noir sur 
les côtés, Les pieds sont jaunes. Les genoux rouges (1). 


98. CICADA LIFUANA (Mihi}. — Long. 32 mill. — Lifu. 


Tête brune, avec une ligne partant du sommet et atteignant le premier 
ocelle, d’un vert-pàle. Rostre vert-brun, avec la tranche antérieure vert- 
bleu. Ocelles roses. Prothorax brun, avec une ligne longitudinale verte 
et deux grandes taches jaune-foncé. Mésothorax rouge-ferrugineux-0bscur. 
Dos jaunâtre, base du pénultième segment noir. Poitrine blanche. Abdo- 
men blanc, annelé de jaune. Veines de la première moitié des élytres 
vert-bleu. Élytres irisées. Pieds jaune-brun, 


39. CICADA ARTENSIS (Mihi). — Long, sans les ailes, 22 mill. ; avec les 
ailes, 35 mill, — Ile d'Art. Assez rare. 


Verte, avec de grandes taches d’un rouge brûlé; ailes diaphanes à 
beaux reflets irisés, veinées de rouge el lachées, en trois endroils, de 
leintes noires ou enfumées, Trois dents aux cuisses antérieures. 


(4) Les tibias antérieurs sont surtout remarquables el présentent un caractère 
propre à faire un genre de cette espèce : au lieu d’être droits et de venir s’appli- 
quer sur les cuisses, ils sont arqués et enlèvent par conséquent à cet insecte le carac- 
ère propre au genre Ploiaria, d'avoir des palles antérieures ravisseuses, (Si- 
gnorel. 


Hémipleres de La Nouvelle-Calédonie. 71 


40. PryELus INERMIS (Mihi). — Long. 6 mill., larg. 1 8/10 mill. — Lifu, 


Fauve, avec des nébulosités vert-clair. Aïles irisées. Jambes postérieu- 
res dénuées d’épines. 


UL. PTYELUS SEX-MACULATUS (Mihi). — Long. 5 mill. — Lifu, 


Petite, noire, trois taches blanches sur chaque élytre, dont la première 
transversale, la deuxième au bord interne et la dernière plus reculée au 
bord externe. Jambes postérieures armées d’une seule épine. 


42. PrYELUS LINEOLUS (Mihi). — Long. 6 mill., larg. 4 8/10 mill, — Lifu. 


Brune, ornée de quatre lignes arquées, transversales, jaunes sur le des- 
sus de la tête et de six lignes de même couleur sur le côté antérieur, au- 
dessus du rostre. De deux autres lignes jaunes, transversales, interrom- 
pues au milieu, dont l’une arquée et l’autre droite sur le corselet, Élytres 
brunes, avec deux taches diaphanes, dont l'une est à la base petite et 
l'autre à l'extrémité grande, entourant un point brun placé près de la côte, 
Ailes hyalines. Dessous du corps blanc. Origine de la trompe brun-foncé. 
Pattes rembrunies. Tout le dessous du corps est très finement pointillé. 
La tête est avancée en forme de museau. Le rostre dépasse la deuxième 
paire de pattes sans atteindre la troisième. Les jambes postérieures sont 
armées d’une forte épine. 


Genre CARCHARIAGEPHALUS (Mihi). 


Ce genre vient se placer tout prêt des Ledropsis et ses caractères géné- 
raux sont les suivants, Tête protubérante, aplatie, Antennes insérées dans 
la tranche, un peu au-dessus des yeux. Vertex tricaréné, une carène 
médiane et les deux latérales très près du bord latéral et venant se con- 
fondre avec lui en avant. Ocelles très petits un peu au-dessus des yeux, 
très près de la carène latérale, 


43. CARCHARIACEPHALUS FORESTIERI (Mihi). — Long. 4 6/10 mill. — Lifu. 


Jaune citron. Bords de la tête et une ligne longitudinale sur le milieu, 
rouges, deux taches noires sur chaque homélytre, à l'extrémité au côté 
interne et un petit trait transversal, oblique, au côté externe à la hau- 
teur de la première des taches précédentes. Dessous du corps jaune très 
pâle. Pelotes des tarses, pointe de la tarière rouges. Jambes postérieures 
longues, garnies de deux rangées d’épines serrées. La tête est aplatie, 
en forme de museau avancé, plus pâle que le fond, traversée dans sa 
longueur par une ligne rouge, ornée d’un trail jaune arqué, large à sa 
base, étroit au somnnet, de chaque côté de cette ligne, les bords sont 


72 MONTROUZIER. 


finement liserés de rouge sur les côtés. Les yeux sont un peu échancrés 
en avant et en arrière, par dessous. La tête en dessous es peu concave, 
le rostre très grêle au bout, dépasse à peine la première paire de pattes. 
Le prothorax est transversal, peu convexe, légèrement rugueux, à peine 
échancré en arrière. L’écusson est grand, triangulaire, coupé transversa- 
lement par un sillon. Les homélytres allongées, légèrement dilatées à la 
base, arrondies au bout, un peu plus longues que l'abdomen, creusées 
d'un sillon longitudinal oblique, sont un peu diaphanes vers l'extrémité. 
Les ailes sont diaphanes, à reflets irisés, un peu rembrunies à l'extrémité 
du côté interne, à nervures fortes. Les pieds des deux premières paires, 
peu éloignés d’une paire à l’autre, sont médiocrement distants à leur base ; 
ceux de derrière se touchent à leur insertion et sont reculés. Les cuisses 
sont grèles, Les jambes postérieures égalent en longueur les deux tiers 
du corps. La tarière est forte, recourbée, et dépasse notablement l'abdomen. 

Le mâle diffère un peu de la femelle, non seulement par les couleurs 
mais aussi par la proportion des organes. Ainsi, il a les homélytres à 
peine plus longues que l’abdomen, dépourvues de taches noires à l’extré- 
mité, mais en revanche munies d’un point rouge de chaque côté, à la 
partie antérieure près du sillon. La tête et le corselet sont plutôt verts 
que jaunes. La tête n’est pas ornée de lignes rouges. La taille est la 
même, 

Je dédie cette jolie espèce à l'abbé Forestier, mon ami et mon confrère, 
qui s'occupe avec succès d'histoire naturelle, surtout de géologie, et à 
l’obligeance de qui je dois divers spécimens intéressants. 


li PSEUDOPHANA (Burm.) OXYCEPHALA (Mihi). — Long. du corps 10 mill.; 
avec ailes, 44 mill. — Lifu. 


Verte, Tête avancée en pointe, ayant une côte longitudinale sur le milieu 
et une sur les côtés en-dessus, tricarénée en-dessous. Rostre proportion- 
nellement court, épais à la base, très aigu. Ailes en toit écrasé; les supé- 
rieures beaucoup plus longues que les inférieures, larges, arrondies au 
bout, au côté extérieur. Pieds non épineux (1). 


(4) Cette espèce, comme forme et grandeur, se rapproche beaucoup de la Ps. 
europæa Fab.; mais en diffère par la structure des nervures qui toutes son£ bifur- 
quées et disposées Jongitudinalement; de plus, par les nervures du bord apical, qi, 
au lieu de s'arrêter au stigmate de la côte ou rervure externe, se prolonge jusqu'à 
la base où insertion de l’élytre, ce qui la rapprocherait du groupe des Aselyia 
Walk., dont elle s'éloigne également par les nervures sans anastomose transverse : 
ce qui est le principal caractère du genre de M. Walker. Dans le cas où les carac- 
tères que je signale se retrouveraient dans d’autres, je proposerai d'en former un 
genre sous le nom de Montrouzierana. (Signorei.) 


Héméptéres de la Nouvelle-Calédonie. 78 


45. FLATTA FARINOSA (Mihi). — (Genre Phylliphanta Am, et Serv.) — 
Long. 9 mill. — Lifu. 


Ailes en toit aigu, tête légèrement conique. Corps blanc avec une teinte 
verdatre. Ailes blanches. Ne diffère que par les couleurs de ma F. rostrata 
de Woodlark. 


HG. RIGANIA TRANSLUGIDA (Mihi) (1). — Long. 5 mil — Lifu. 


Brune. Ailes supérieures en toit écrasé, d’un tiers plus longues que le 
corps, larges, ayant l'angle extérieur arrondi, légèrement rentrant, avec 
le pourtour et une ligne étroite sur le limbe, d’un brun opaque, le reste 
diaphane ; un point blanc de chaque côté, sur le milieu du côté extérieur. 
J'ai trouvé fréquemment en octobre et novembre, une larve que j'ai cru 
appartenir à cette espèce. Elle n’en diffère que par les ailes qui n’offrent 
que des vestiges. L’anus est muni d’un long duvet cotonneux. 


H7. RICANIA MARGINATA (Mihi). — Lifu. 


Vert-jaune, annelé de brun et de rouge. Ailes diaphanes, bordées de 
brun opaque au col intérieur (2). 


48. Issus viripis (Mihi), — Long. 5 mil. — Lifu. 


Corps comprimé, plus haut que large, Face plus large à la partie infé- 
rieure. Vert avec les pattes et le bout des ailes inférieures d’un jaune 
rembruni, 


L9. COELIDIA? LUTEA (Mihi), — Long. 5 mill, — Lifu, 


Entièrement jaune, sauf les yeux et la bordure postérieure des ailes 
supérieures qui sont noires, ainsi que quelques taches près de cette bor- 
dure, Antennes très longues, Tête en museau court. Pieds postérieurs 
aussi longs que le corps. 


50, COELIDIA? VITTATA (Mihi). — Long, 5 mill., larg. 4 5/10 mill, — Lifu. 


Verte avec une large bande transverse, jaune derrière les yeux. Élytres 
diaphanes ; nervures noires, excepté vers le bout qui est liseré de brun 


(1) Espèce Lrès voisine du Poch. australis Walker, et dont elle diffère par la 
disposition des fascies brunes des élytres. (Signoret.) 

(2) Diffère de la précédente par la rareté des nervures. Les nervures terminales 
ne sent qu'au nombre de douze; celles de la côte externe de douze à dix-huit, com- 
pris celles du stigmate ; les cellules discoïdales sont au nombre de neuf seulement. 
N'ayant qu’un individu de cette espèce, je n'ose avec lui former une coupe nouvelle, 
vu que les nervures et les cellules pourraient varier, (Signoret.) 


7! MONTROUZIER, — Hémipteres de lu Nouvelle-Calédonir. 


et orné d’un arc de cette dernière couleur, concentrique avec la bordure. 
Tête et corselet légèrement rugueux. Jambes postérieures munies d’une 
double rangée d’épines grêles, longues, serrées. 


DL. COELIDIA ? PICTA (Mihi). — Long. 5 mill — Lifu. 


Tête obtuse, peu avancée, jaune. Rostre bordé de noir. Corselet jaune, 
avec une large bande transversale, noire à la base. Écusson jaune, avec 
la base et deux points noirs près de la pointe. Élytres rousses, avec deux 
arcs rembrunis vers l'extrémité. Ailes foncées, Pieds jaunes, cuisses posté- 
rieures garnies de deux rangs d’épines serrées, 


92, APHIS DOLICHI (Mihi). — Long. 2 mil. — Lifu. 


Noir, avec les ailes diaphanes. Les antennes blanc-sale, Le rostre de 
même couleur, ainsi que les pieds. Extrémité des cuisses et des jambes 
noire. Le rostre est court, ne dépassant guère la première paire de pieds. 
Les antennes égalent en longueur les trois quarts du corps. Les élytres 
supérieures sont presque deux fois aussi longues que ce dernier. Les deux 
cornes de l'abdomen sont médiocres, au milieu d'elles on voit une pointe 
recourbée en haut. 

Se trouve, en décembre, sur une espèce de Dolichos, venue de Chine, 
dont la fleur est bleu-lilas, et la gousse comestible est longue de 3 à 4 
décimètres. 


DE L'EMPLOI DE L'ALCOOL SATURÉ D'ACIDE ARSÉNIEUX 


POUR LA 


CONSERVATION DES COLLECTIONS ENTOMOLOGIQUES. 


Par M. C.-E. LEPRIEUR. 





(Séance du 13 Juin 1860.) 


I est peu de naturalistes qui n'aient eu à regretter de voir leurs col- 
lections devenir la proie des larves d'Anthrénes, d'Anobium où même de 
Ptinus, el qui n'aient reconnu en même temps l'insuffisance des moyens 
généralement mis en usage pour détruire ces animaux. 

Aussi, lorsque dans le courant de 1848, un de nos anciens collègues, 
M. Édouard Pilate, m'apprit qu'il employait dans ce but l'alcool saturé 
d'acide arsénieux, m'empressai-je d'essayer moi-même ce procédé contre 
lequel, néanmoins, j'étais mis en garde par le silence absolu de tous les 
chimistes sur la solubilité de Pacide arsénieux dans lalcool. Berzelius 
seul, signale qu’il y aurait à ce sujet quelques expériences à faire. 

Pendant près de douze ans, je me suis servi de l’alcoo! arsénié, pour y 
plonger les insectes que je recueillais dans mes courses, sans qu'il me soit 
venu à l’idée de me rendre un compte rigoureux de la quantité d'acide 
arsénieux dissous, et par conséquent, du danger plus ou moins grand 
qu'il pouvait y avoir à manier journellement et sans grande précaution, 
un agent toxique que l’on est habitué à considérer comme lun des plus 
dangereux. 

Un dépôt blanchâtre sur le bouchon et le col du flacon qui renfermait 
l'alcool, me prouvait cependant l'existence d’une certaine quantité d'acide 
arsénieux; d’un autre côté, l'absence de tout dépôt cristallin sur les 
insectes et la non-oxydation des épingles employées à les piquer, indi- 
quaient que la proportion de matière dissoute, devait être excessivement 
faible, et pourtant la parfaite conservation des insectes qui avaient été 
plongés dans le liquide arsénié, démontrait facilement l’action énergique 
de cette dissolution. 

Dans la séance du 22 février 18690, plusieurs de nos collègues n'ayant 
lait honneur de n''engager à publier dans les annales de la Société, une 
note plus étendue que ma communication verbale, je voulus me renseigner 
plus complétement que je ne l'avais fait jusqu'alors, sur la valeur de ce 
procédé et je me lrouvai par là, entrainé à faire quelques expériences 
que j’exposerai [° plus somimairement possible. 


76 C.-E. LEPRIEUR. 


Cinq cents grammes d'alcool rectifié pesant 94° centés. furent versés à 
la température ordinaire sur un excès d'acide arsénieux opaque: après 
huit jours de contact, pendant lesquels le liquide avait été souvent agité, 
on décanta. L'alcool fut filtré à plusieurs reprises, et 200 grammes de ce 
dernier évaporés au bain-marie dans une capsule de platine, laissèrent un 
résidu pesant 0 gr. 03, soit 0 gr. 45 par kilogr. Toutefois, comme l'alcool 
à 94° n’est pas employé habituellement par les naturalistes, je voulus dans 
une seconde série d'expériences, me placer dans des conditions plus ordi- 
naires, plus pratiques surtout et je me servis simplement de l'alcool à 
33° Bé ou 85° centigr. préalablement distillée. En agissant comme précé- 
demment, on obtint à la suite d’un contact prolongé pendant huit jours, 
une solution dont 200 gr. furent de même évaporés au bain-marie, Le 
résidu obtenu pesait 0 gr. 402, soit 0 gr. 51 par kilogr. Néanmoins, comme 
la solubilité de lacide arsénieux dans l’eau présente de très grandes ano- 
malies, suivant le degré de température, le temps plus ou moins prolongé 
du contact, etc., il était intéressant de rechercher s’il ne se comporterait 
pas d’une manière analogue avec l’alcool, et notamment si la proportion 
d'acide dissous, n’augmenterait pas à la suite d’un contact très longtemps 
prolongé. La solution alcoolique fut en conséquence abandonnée à elle- 
même, et c'est seulement au bout de quatre mois, pendant lesquels le 
liquide avait été souvent agité, qu’on a cherché à doser de nouveau l'acide 
arsénieux en dissolution. Il a suffi pour cela d’évaporer au bain-marie, un 
poids connu d’alcool arsénié. Deux dosages remarquables par leur con- 
cordance, ont donné pour résulat 1 gr. 38 par kilogr., soit 4 gr, 20 par 
litre d'alcool à la densité de 0,860. 

On se procure aisément cette dissolution en introduisant dans un flacon 
bouché à l’émeri, d’une capacité de 2 à 300 grammes environ, 12 à 15 
grammes d'acide arsénieux opaque, choisi autant que possible en mor- 
ceaux et non en poudre, puis on achève de remplir avec de FPalcool à 
89° centés. On a soin d’agiter fortement et souvent le mélange, puis au 
bout de quelques mois, ou plus tôt si cela est nécessaire, on décante l’al- 
cool dans un autre flacon, en évitant, autant que possible, qu'une petite 
quantité d’arsenic ne soit entraînée. L'alcool, ainsi obtenu, ne diffère en 
rien par ses caractères physiques de l'alcool ordinaire et peut être employé 
de la même manière que celui-ci, soit qu'on y plonge les insectes au 
moment de la récolte, soit qu’on les lave au moyen d’un pinceau qui en 
serait imbibé, etc. On remplit ensuite de nouveau d'alcool le flacon con- 
tenant l’arsenie, et on comprend facilement, d'après la faible solubilité de 
lacide arsénieux , que la quantité indiquée puisse suffire pendant un 
espace de temps considérable. 

Depuis longtemps, comme on sait, les naturalistes se servent d'acide 


Moyen pour la conservation des collections entomologiques. 77 


arsénieux, pour mettre les peaux d'animaux à l'abri des ravages des Der- 
mestes, et le savon de Becœur, ainsi que plusieurs autres préparations ana- 
logues, doivent surtout leur efficacité à la proportion considérable d’arse- 
nic qu'elles contiennent. On ignorait toutefois, la possibilité de dissoudre 
ce composé dans l'alcool et l’avantage de se procurer ainsi un moyen très 
avantageux de conservation. 

On pourrait m'objecter que l’on possède déjà dans le bichlorure de mer- 
cure, un agent énergique de conservation, agent bien connu, employé 
journellement pour l’'empoisonnement des herbiers et même aussi pour 
lembaumement des cadavres. Ce composé étant très soluble dans l'alcool, 
présenterait de plus l'avantage de pouvoir donner naissance à des solutions 
plus ou moins concentrées, suivant l'usage auquel on les destinerait. Or, 
c’est précisément cette solubilité extrème d’un composé dont l'action toxi- 
que égale, si même elle ne la dépasse pas, celle de lacide arsénieux qui 
m'a empêché d'y avoir recours. En outre, pour préparer des solutions de 
bichlorure à des degrés déterminés de concentration, il faut des balances, 
des mesures, faire des pesées, posséder, en un mot, une série d’instru- 
ments, dont les naturalistes doivent toujours pouvoir se passer, 

D'un autre côté, l’évaporation lente de la dissolution qu’il est presque 
impossible d'éviter, donnant à la liqueur une densité plus grande, la ren- 
dra plus vénéneuse et d’un maniement plus dangereux. La solution plus 
concentrée corrodera les épingles, couvrira les insectes d’un dépôt prui- 
neux, constitué par le sel mercuriel et quelquefois même, abandon- 
nant dans les boîtes le sel toxique à l’état pulvérulent, pourra faire courir 
de grands dangers aux personnes qui auront à les ouvrir pour l'étude. 

Le grand avantage de l'alcool arsénié, consiste précisément dans la fai- 
ble solubililité de l'acide arsénieux, suffisante, toutefois, pour lui commu- 
quer des propriétés énergiques. Elle permet aussi de se passer de balan- 
ces, de calculs, et l’on n’a pas même la crainte que le liquide devienne 
plus toxique par l’évaporation spontanée de l’alcool, l'arsenic se déposant 
au fur et à mesure de la disparition du liquide. D'un autre côté la matière 
dissoute n'étant que d’un millième et demi environ du poids du dissolvant, 
on peut impunément toucher l'alcool arsénié avec les doigts et il ny 
aurait même aucun danger à courir, dans le cas où par mégarde, on por- 
terait à la bouche un pinceau qui en serait imprégné. Parler ici de l’action 
physiologique de lacide arsénieux sur l’homme et spécialement de son 
innocuité, lorsqu'il est absorbé à très petite dose, serait m'écarter beau- 
coup du cadre que je me suis tracé : il ne me semble cependant pas hors 
de propos de signaler l'existence en Autriche et en Hongrie, d'hommes 
désignés sous le nom de mangeurs de poison (Giltesser), qui, dit-on, se 


78 C.-E. LEPRIEUR. 


procurent une santé des plus florissantes, par l'absorption journalière d’une 
très faible quantité d’arsenic. 

Pour être aussi énergique, aussi complète que possible, l’action de lal- 
cool arsénié, doit s'exercer sur des tissus privés de vie depuis peu de 
temps. Il est indispensable, par conséquent, que les insectes y soient 
plongés, soit vivant encore, soit, ce qui serait peut-être préférable, après 
avoir été asphyxiés au moyen de la vapeur d’éther, de chloroforme ou de 
benzine. Un certain nombre d’entre eux, en effet, ne peuvent pas être 
plongés vivants dans l'alcool même pur, car aussitôt qu'ils arrivent au 
contact de ce liquide, ils ouvrent leurs élytres et développent leurs ailes 
comme s'ils voulaient s'envoler. Presque tous les Philonthus, les Aleochara, 
quelques Elatérides, etc., sont dans ce cas. Tous les insectes couverts de 
poils plus ou moins hérissés, comme les Trichius, les Amphicoma, les 
Tropinota, parmi les Lamellicornes; ceux dont le corps est revêtu d’écail- 
les colorées très fugaces, d’une composition analogue à la cire, comme les 
Lixus, les Larinus, un certain nombre de Buprestides, les Adesmia, les 
Ewrychora et une foule d’autres qu’il est inutile de citer ici, ne peuvent 
être plongés dans l’alcool ordinaire, sans perdre la plupart de leurs carac- 
tères distinctifs. 

On peut cependant, à l’aide de quelques précautions, les mettre à l'abri 
de la dent destructive des larves d’Anthrènes. Il suffit pour cela d’appli- 
quer sur leur abdomen, au moyen d’un pinceau, quelques gouttes d'alcool 
arsénié. Il en est de même des insectes appartenant aux ordres des Hymé- 
noptères, Névroptères el Diptères. Pour les Lépidoptères, l'application de 
l'alcool arsénié sur leur corps velu, présente plus de difficulté et exige une 
plus grande précaution, à cause des écailles colorées et fugaces dont leurs 
ailes sont revêtues. Quant à la presque totalité des Coléoptères, des Hémip- 
tères et mème des Orthoptères, on peut sans crainte les plonger dans le 
liquide préservatif, pourvu qu’on ne les y laisse pas plus de dix à douce 
heures. Après ce temps, il faut les retirer de l'alcool, les jeter sur un 
papier buvard, puis les piquer ou les coller, dès qu'ils auront perdu par 
l’évaporation la majeure partie du liquide, 

est aux fâcheux effets produits sur les insectes par un séjour trop pro- 
longé dans l'alcool, qu'il faut attribuer la répulsion que témoignent beau- 
coup d’entomologistes, à l'égard de l'emploi de ce liquide, qui cependant 
est complétement inoffensif, pourvu qu'on ne s’écarle pas des ‘indications 
que nous donnons ici. 

Quand on a laissé les insectes se dessécher avant de les plonger dans 
l'alcool arsénié, Paction de celui-ci n’est plus aussi efficace. Son absorption 
par les tissus est en effet beaucoup moins facile, la quantité qui les imbibe 


Mogen pour la conservation des collections entomologiques. 79 


après l'immersion et par suite la proportion d'acide arsénieux fixé dans les 
téguments et les viscères de l’insecte sont moins considérables. Lorsqu'une 
collection est fortement attaquée par les larves d’Anthrènes, ete., la simple 
application de l'alcool arsénié au moyen d’un pinceau, sur les insectes 
dévorés, serait complétement insuffisante et n'aurait guère d'autre résul- 
tat que l’engourdissement momentané des insectes parfaits ou de leurs 
larves, que laisserait tout aussi vivaces et tout aussi destructeurs l’évapo- 
ration rapide de la trop faible quantité d'alcool employé. 11 faut, dans ce 
cas, avoir recours à l'immersion, prolongée pendant douze heures environ, 
temps nécessaire pour faire périr d’une manière certaine, non seulement 
les insectes parfaits et leurs larves, mais aussi les œufs, dont la vitalité et 
la résistance à l'absorption du poison sont plus grandes encore. 

A l'exception de l'emploi du bichlorure de mercure, dont nous avons 
déjà signalé les inconvénients, ainsi que de celui du savon arsénical de 
Bécœur, appliqué à la face abdominale de l’insecte, qu'il souille et dont il 
cache les caractères différentiels, les nombreux procédés qu'on a proposés 
jusqu’à présent pour détruire les larves d’Anthrénes, ete., el conserver les 
collections, consistent : 

1° Dans l'exposition des insectes ou des boîtes de la collection à la tem- 
pérature de l’eau bouillante, au moyen d'instruments appropriés. 

2 Dans lintroduction dans les boîtes de substances volatiles plus ou 
moins odorantes. 


Le premier moyen a été préconisé par deux de nos collègues, MM. Boïis- 
duval (1) et Guénée (2) qui l'ont appliqué principalement à la conserva- 
tion des Lépidoptères. L’instrument qu'ils emploient et qu'ils désignent 
sous le nom de Nécrentôme, n’est en dernière analyse que la partie infé- 
rieure d’un alambic, c’est-à-dire une cucurbite et son bain-marie, qu’on 
peut fermer hermétiquement. Celui de M. Boisduval est cylindrique : les 
deux parties sont soudées l’une à l’autre. Celui de M. Guénée est cubique 
et cette forme permet d'y introduire, plus facilement et sans perdre de 
place les étaloirs chargés de papillons ; de plus les deux parties ajustées à 
frottement, au lieu d'êtres soudées, peuvent être nettoyées avec une grande 
facilité. On comprend aisément le mode d'emploi du Nécrentôme. On intro- 
duit, en effet, dans le bain-marie les insectes attaqués. Le couvercle est 
remis en place, puis on porte à l’ébullition l'eau de la cucurbite, et après 
une exposition d’une ou deux heures à cette température, on retire les 
boîtes pour les remplacer par d’autres. 

D'après M. Boisduval, ce procédé ne présente dans son application 


(1) Ann. Soc. Ent. Fr,, 1837, Bull, p. LXXXHE, — (2) Id, , 1338, Bull, p. XXVIt 
et XLIX, 


80 C.-E, LEPRIEUR, 


aucun inconvénient. Seulement, ajoute-t-il, il est éndispensable de recom- 
mencer l'opération tous les ans. D'après MM. Guénée et Villiers de Chartres, 
ce procédé aurait au contraire l'inconvénient de faire passer au gras les pa- 
pillons qui y sont introduits, et pour y remédier ils proposent de couvrir 
le corps et même les ailes de ces insectes, d'une terre argileuse absorbante 
(terre de Sommières, magnésie calcinée, etc.), qu'ils enlèvent ensuite par 
un léger frottement à l’aide d’un pinceau. On pouvait à l'avance prévoir 
ce résultat, En effet, la température élevée à laquelle se trouvent soumis 
les insectes, provoque la fusion de la totalité des matières grasses conte- 
nues dans leur corps, à la périphérie duquel, celles-ci parviennent par 
imbibition, en le recouvrant d’un enduit sale qui ternit l'éclat de leurs 
brillantes couleurs et fait disparaître en totalité ou en partie des taches, la 
plupart du temps caractéristiques. L'obligation où on se trouve de couvrir 
les insectes d'argile pulvérisée est des plus fâcheuses; mais il doit résulter 
de leur exposition prolongée à la température de l’eau bouillante un incon- 
vénient plus fàcheux encore et duquel cependant n’a parlé aucun de ces 
expérimentateurs. Il semble, en effet, impossible que les insectes puissent 
ne pas abandonner toute l'humidité qu'ils renferment normalement, pour 
ainsi dire, et acquérir par là une fragilité excessive. 

Je dois encore ajouter, contrairement à l’opinion de MM. Boisduval et 
Guénée, qu'il me semble douteux, que l'exposition à la température de 
100° pendant une heure ou deux, soit suffisante pour tuer les œufs des 
insectes destructeurs, qui, comme personne ne l’ignore, peuvent résister 
sans altération aux plus extrêmes variations de température. Quoi qu'il 
en soit, je n’hésiterai jamais à accorder à ce procédé la préférence sur 
tous ceux que je vais rapidement énumérer. 

Tous sont basés comme on l’a dit précédemment, sur l'introduction 
dans les boîtes ou les tiroirs de la collection de substances variées, vola- 
tiles ou fortement odorantes. 

Alcool, éther, chloroforme, benzine, musc, camphre, naphte, huiles vola- 
tiles de serpolet, de thym, de lavande, etc., i n’est peut-être pas de subs- 
tance dont on n'ait successivement essayé, préconisé, puis rejeté lemploi, 
même jusqu'à celui des globules de mercure roulant au fond des boîtes (1) ; 
mais aucun de ces procédés n'avait donné entre les mains des expérimen- 
tateurs de résultats satisfaisants, et la question en était restée à ce point, 
lorsque dans la séance du 28 juillet 1858, M. Reiche (2) fit connaitre 
l'emploi heureux, tenté dès 1846, par le comte Mannerheim et plus tard 
par M. de Motschulsky, de la poudre des capitules des Pyrethrum cauca- 
sicum et roseum, connue en Russie sous le nom de poudre persane. 


(1) Loc. eit. — (2) Ann. Soc., 1858, Bull, p. CLIV et suir. 


Moyen pour la conservation des collections entomologiques. 81 


Lui-même venait de l’expérimenter avec quelques succès. Cette communi- 
cation provoqua dans le cours de la même séance et dans celles du 11 août 
et du 8 septembre suivants (1), une discussion à laquelle prirent part un 
certain nombre de nos collègues. 

Des expérienes furent tentées par plusieurs d’entre eux, à l’aide de 
poudres de diverses provenances et il faut bien l'avouer, les résultats obte- 
ous furent aussi opposés que possible et partant peu concluants. En effet, 
si quelques-uns de nos collègues reconnurent à ces poudres une action, 
peu marquée il est vrai, elles restèrent en revanche complétement inertes 
entre les mains du plus grand nombre. ‘Tous du reste s’accordèrent à 
reconnaître que si leur action destructive paraissait peu contestable quand 
on les employait contre les insectes parfaits, il n’en était plus de même 
quand on les destinait à la destruction des larves d’Anthrénes, & Anobium, 
etc., qui font tant de ravages dans les collections. A plus forte raison, 
seront-elles complétement ineflicaces conire les œufs de ces dernières 
espèces. 

Il est très probable que l’action de ces poudres est complexe, et que 
c’est dans ce fait qu'il faut chercher la cause de la divergence d'opinion 
des divers observateurs. Leur premier effet, aussi bien que celui des autres 
substances que nous avons signalées, repose en dernière analyse, sur l’in- 
troduction dans le système respiratoire des insectes parfaits ou de leurs 
larves, d’une matière volatile, soit douée spécifiquement de propriétés anes- 
thésiques, soit ne produisant d'autre résultat que de diminuer la quantité 
d'air respirable qui traverse les trachées dans un temps donné. Lorsque 
l’action n’en est pas continuée pendant une période suffisamment prolon- 
gée, cet effet cesse peu à peu par suite de l’évaporation de la substance, 
et si on n’a pas eu le soin de détruire mécaniquement les insectes ou les 
larves engourdies, ils ne tardent pas à recouvrer leurs forces et à se trou- 
ver tout aussi aptes à recommencer leurs ravages. Il ne me semble pas 
impossible qu'à ce premier rôle qui appartient à tous les corps volatils 
signalés précédemment, viennent s'ajouter quand on emploie les poudres 
de Pyrethrum, etc., une véritable intoxication provenant de l’introduc- 
tion dans les trachées, de leurs particules les plus ténues. 

D'un autre côté, la résistance extrème que tous les expérimentateurs 
ont signalée dans les larves d’Anthrenes, pourrait tenir, en outre de la 
vitalité plus énergique de toutes les larves, à l’enorme quantité de poils 
dont celles-là sont hérissées: ces poils pouvant mettre un obstacle insur- 
montable à l’envahissement des stigmates par les portions, même les plus 
fines de la poudre. Enfin, l'insufflation ne devrait-elle pas les effets remar- 


(4) Voyez Bull. 1858. 


K® Série, TOME I. 6 


#2 C.-E. LEPRIEUR. 


quables qu'on lui a reconnus généralement, à cette espèce de vaporisation 
de la poudre qui enveloppe, en quelque sorte, les insectes nuisibles d’une 
atmosphère dont l’action devient rapidement mortelle. Lorsqu'on réfléchit 
aux dangers qui résultent pour les animaux supérieurs, de l'introduction 
de corps étrangers dans les voies aériennes, on est porté naturellement à 
se demander si les mêmes causes ne pourraient pas produire sur les insec- 
tes des effets analogues, et pour ne citer qu'un fait, personne n'ignore que 
les huiles fixes portées mécaniquement sur les stigmates ou dans les tra- 
chées des courtilières, leur donnent très rapidement la mort par suite de 
l’occlusion de ces organes. Cette hypothèse, n'offre du reste, rien de con- 
traire aux faits généraux observés jusqu'à ce jour et je suis persuadé que 
l'observation ne pourra que la changer en certitude. 

Si comme MM. Aubé et Lucas l'ont fait connaître à la Société dans sa 
séance du 23 mai 1860, on met les insectes attaqués en présence du 
sulure de carbone (Museum) ou des vapeurs de benzine (MM. Aubé ei 
Grenier) dans des caisses hermétiquement fermées et suffisammant gran- 
des, pour recevoir à la fois une quarantaine de tiroirs ou de cartons, on 
se retrouve, comme je l'ai déjà dit en parlant du Nécrentôme, dans la 
nécessité d'employer des instruments coûteux et encombrants. Je ferai 
remarquer, en outre, que les vapeurs de sulfure de carbone ont une odeur 
des plus désagréables et que leur innocuité sur l'appareil respiratoire n’est 
nullement prouvée. 

Depuis douze ans que renonçant à l'emploi de tout autre moyen, je me 
sers exclusivement de l'alcool arsénié, j'ai pu en apprécier les bons effets 
et il est facile de voir par l’examen de la collection que j'ai rapportée 
d'Algérie, dans laquelle un grand nombre de Coléoptères existent depuis 
1851, qu'à l'exception de ceux qui, comme je lai dit, ne peuvent être 
plongés sans inconvénient dans l'alcool même pur, tous sont dans un état 
remarquable de conservation. On pourrait toutefois m'objecter que, m’oc- 
cupant beaucoup de récoltes entomologiques pendant mon séjour à Bône, 
ouvrant fréquemment mes boîtes et remaniant sans cesse la disposition 
des insectes, il n’a guère été possible aux larves d’Anobiun où d’'Anthré- 
nes, d'y trouver le repos indispensable à leur entier développement ; mais 
dans ce cas je citerai la conservation des Coléoptères d'Europe, que je 
possédais lorsque j'ai quitté Lille en 1851 et que j'ai dû laisser en France 
lors de mon départ pour l'Algérie. Les boites qui les renfermaient, entas- 
sées les unes sur les autres au-dessus d'une armoire, n'ont reçu 
des personnes auxauelles elles étaient confiées, d’autres soins que d’être 
exposées environ une fois par an au soleil, afin d'empêcher, autant que 
possible, le développement de la moisissure. De temps en temps on y 
mettait quelques fragments de camphre, dont l'efficacité comme nous l’a- 


Moyen pour la conservation des collections entomologiques. 85 


vons vu précédemment est fort problématique. Placées comme on le voit, 
dans les conditions les plus favorables au développement des Anthrênes, 
etc., je n’y ai trouvé au bout de huit ans que fort peu d'insectes détruits, 
et aucun de ces derniers n'avait été soumis à l’action du préservatif. J’a- 
jouterai que dans le cas où des larves destructrices viendraient attaquer 
les insectes ainsi préparés, elles ne tarderaient pas à ressentir les effets 
du poison si intimement combiné aux tissus, et ne pourraient parvenir à 
leur entier développement ou tout au moins, que si elles atteignaient ce 
but, leur action destructive serait, selon toute probabilité limitée à une 
seule génération. 

Il était important de connaître, au moins d’une manière approximative, 
la quantité d'alcool arsénié que les insectes pouvaient absorber propor- 
tionnellement à leur propre poids, afin d'en déduire celle de l'acide arsé- 
nieux qui resterait dans les tissus. Les diverses expériences que j'ai ten- 
tées dans le dessein d'arriver à ce but, ayant fourni des résultats presque 
identiques, je me contenterai d'en rapporter trois qui sont détaillées dans 
le tableau suivant : 


F 
| 








POIDS DES INSECTES 














——_——__— | mms | mem 


| 

| 

| TT  — 

al 
INSECTES MIS EN EXPÉRIENCE| >; |27% Apres exposilion à Pair pendant : 
ES 

| S |2% TT 
| ss D ; . 
| = [Ze 12h.124h./36h |48h.160h.172h.16 jrs 


Ÿ | 





gr. [gr.(1)| gr. | gr. | gr. | gr. |gr.(2) 


9e 


| vi 
| 
Un Melolontha vulgaris. .11,07/1,35,1,10,0,4010,4010,40! » » [0,44 


Trente Coléoptères de di- Ur | | | 
verses espèces. . . . .[0,5710,7210,5510,5010,4010,30,10,28| » 10,26 





| 
Soixante-six  Coléoptères | | 
et Hémiptères de di- 
verses espèces. . . . .| » |1,5311,19 ego 0,8210,7610,67 


| 
























Comme on le voit, les insectes vivants plongés dans l'alcool et retirés 
après un séjour de 12 heures, n’ont augmenté que du quart environ de 
leur poids primitif; mais je crois qu'on doit admettre que l'alcool rem- 
place à peu près, volume pour volume, les liquides existant dans les divers 
tissus et considérer comme poids réel des insectes, celui seulement qu'ils 


(1) Après un séjour de quatre heures dans l’éluve de Gay-Lussae. 
(2) Abandonnés à l'air libre. 


84 C.-E. LEPRIEUR., — Conservation des collections entomologiques. 


possèdent à la suite de l'exposition à l’air libre pendant six où huit jours, 
ou dans l’étuve de Gay-Lussac pendant trois ou quatre heures. Ce poids 
est environ le tiers de celui des insectes à leur sortie de l'alcool. Or, nous 
savons déjà que l'alcool arsénié contient un millième et demi environ 
(0,0014) de son poids d’acide arsénieux : il en résulte que les insectes 
auront conservé dans leurs organes dans un état de division extrême, une 
quantité d’arsénic égale, à peu de chose près, à trois millièmes de leur 
propre poids, proportion très suffisante pour les mettre à l'abri de la des- 
truction par les larves d’Anthrênes, d’Anobium, etc. 

L'emploi de l'acide arsénieux en disso'ution dans l'alcool, offrira donc 
comme avantages importants : 

4° Nul changement dans les habitudes ou l'outillage des entomolo- 
gistes. 

2° Facilité de préparer soi-même, un liquide préservateur toujours 
identique, dans lequel l'agent efficace, quoique en proportion suffisante 
pour empêcher les ravages des larves, ne peut cependant jamais devenir 
dangereux pour ceux qui l'emploient. 

3° Enfin et c’est là le point sur lequel je crois devoir appeler le plus 
l'attention de mes collègues, possibilité de prévenir d'une manière presque 
absolue les ravages des larves d’Anthrênes, etc., tandis que tous les autres 
moyens que nous avons examinés, ne peuvent avoir, quelle que soit leur 
efficacité, d'autre résultat que la destruction actuelle des larves existant 
dans une collection, sans pouvoir mettre celle-ci à l'abri d'attaques ulté- 
rieures et encore moins les prévenir. 


COURTES REMARQUES SÜR LES MOYENS DE CONSERVER 
LES COLLECTIONS ENTOMOLOGIQUES. 


Par M. le D' SICHEL. 


(Séance du {3 Juin 1860. 


Le meilleur moyen d'empêcher les collections entomologiques d'être 
envahies par l’Anthrône, la mite et la moisissure, sera toujours d’avoir 
des armoires et des boîtes qui ferment bi n, d'ouvrir souvent ces derniè- 
res pour les remuer, les exposer à l'air, au soleil, à la chaleur, de ne pas 
laisser séjourner les collections dans des pièces froides, humides ou trop 
longtemps fermées et privées d'air, enfin, de n°y introduire les insectes 
qu'on n'a pas recueillis soi-même, qu'après les avoir soumis à une espèce 
de quarantaine prolongée dans des boîtes bien isolées, afin de s'assurer 
qu'ils ne sont atlaqués par aucun insecte destructeur. C’est grâce à ces 
précautions, que ma collection d’Ilyménoptères, par son état de bonne 
conservation, malgré son étendue considérable, à fait, il y a trois ans, 
l'étonnement de notre savant collègue Léon Dufour, qui n'avait pas cru 
jusqu'alors qu'on pût maintenir si complétement intacts des atteintes des 
insectes destructeurs un aussi grand nombre d’'Hyménoptères. 

Lorsque, dans une boîte abandonnée pendant quelque temps ou non 
encore mise en quarantaine, je reconnais la présence manifeste ou proba- 
ble de larves d’Anthrène, voici comment je procède avant d’incorporer son 
contenu dans ma collection. 

Jenferme les insectes suspects dans des boites qui ferment exactement, 
et sur le fond ou le couvercle desquelles j'étale avec un pinceau une cer- 
taine quantité de benzine. De quart d'heure en quart d'heure, je rouvre 
la boîte, et je trouve alors des larves d’Anthrène, s’il en existait dans les 
insectes, les unes courant encore, les autres immobiles et pour la plupart 
couchées sur le dos, mais encore vivantes, d’autres enfin mortes. Je réi- 
tère l'emploi de la benzine plusieurs jours de suite, puis encore plusieurs 
fois à huit ou quinze jours d'intervalle, mais d'ordinaire il suffit d’un 
jour pour expulser toutes les larves d’Anthrênes. Quand, après quinze 
jours environ, aucune larve d’Anthrêne n’a plus paru, on peut sans crainte 
placer dans la collection les insectes ainsi traités. 

Substituer comme mesure de préservation aux précautions préserva- 
{rices générales que je viens d'indiquer, ef qui sont connues depuis long- 


86 SICHEL. — Conservation des collections entomologiques. 


temps, le séjour prolongé de tous les insectes d’une collection un peu 
grande dans une solution arsénicale ou autre, me paraît une chose diffici- 
lement praticable. Mais il est de toute impossibilité de songer même à une 
simple immersion rapide des espèces poilues d'Hyménoptères, et des Lépi- 
doptères en général, dans une solution alcoolique quelconque, qui couche 
le poil de tous les insectes, et altère notablement les couleurs des Lépi- 
doptères. 

Voici ce qui m'a le mieux réussi, lorsqu'il s'agit d'espèces rares d’une 
origine ou d’une conservation douteuses, 

Après avoir soumis ces insectes à l’action de la vapeur de benzine, d’a- 
près le procédé ci-dessus exposé, que des larves d’Anthrêne en aient été 
expulsées où non, je me sers d’une solution aussi concentrée que possi- 
ble de strychnine dans de l’éther, dont je fais tomber quelques gouttes, à 
Paide d’un pinceau à aquarelle, sur chaque insecte à préserver, entre la 
jonction de l'abdomen et du thorax, par le côté du dos et celui du ventre. 
Gette solution ne couche pas le poil des insectes poilus, comme le fait 
l'alcool, n’altère pas les couleurs, même les plus délicates, des Lépidop- 
tères, comme le font toutes les solutions métalliques, ne produit pas sur 
les insectes un enduit pulvérulent blanchâtre ou glauque, comme celui 
qu'on rencontre toujours après l'emploi des solutions de sublimé corrosif, 
et ne défigure pas les objets à conserver, comme l’affreux savon de Bécœæur, 
qui les rend méconnaissables. On prépare simplement la solution de 
strychnine, en mettant de la strychnine pulvérisée dans un flacon qu’on 
remplit d’éther sulfurique, qu'on agite souvent, et qu'on laisse reposer 
avant d'employer le liquide. Peu soluble dans l’éther, la strychnine l’est 
cependant assez pour communiquer à ce liquide une notable amertume et 
une efficacité positive comme préservatif. 


SUR QUELQUES ESPECES 


DE 


COLÉOPTÈRES DU NORD DE L'AFRIQUE. 


Par M. L. REICHE. 





{Séance du 14 Novembre 1860. 





1, PIMELIA Lucasir Reiche. — Longit. 19-20 mill., latit. 14 mil. — 
Oblonga, nigra, nitidulu. Caput oblongum, parce subtilèus punctulatum, 
medio sublævigatum, inter oculos transversim vix impressum; clypeo sub- 
rectè truncalo; labro truncato, medio sinuato subemarginalo: oculis vix 
prominulis:; antennis gracilibus, thoracis basin attingentibus. Thorax 
transversus, capile duplo latior, latitudine dimidio brevior, convexus, 
antice posticeque subæqualiler angustatus, « latere valde rotundatus; an- 
qulis anticis obtusis, posticis rolundatis; disco dense tuberculalo ; tuber- 
culis rotundatis; lènea media longitudinali, sublævigala. Scutellum minu- 
tum lævigatum. Elytra basi Thorace dimidio laliora, usque medium gra- 
dualim ampliora, ibidem thoracis sumima latitudine duplo latiora, inde 
ad apicem attenuata, apice breviler producta, convexa, quadricostata, su- 
Lura elevata; costis basi vix obsoletis, præserlim postice serralo crenatis; 
secunda dorsali postice abbreviata:; interstitiis pubescentia breve, rufula, 
caduca veslilis, sal dense tluberculatis; luberculis ad basin rotundatis 
et graduatim indè ad apicem subconicis: epipleuris breviter lomentosis 
luberculis minulissimis valde distantibus instructis. Sublus abdomine levi- 
Ler rugoso, tomento breve rufulo induto; pedibus sat gracilibus, tibiis anti- 
cis compressis apice valde dilatatis; intermediis et posticis apice parum 
incrassalis; Larsis quatuor posticis compressis cilèatis, arliculo primo lon- 
giore. H. Constantina Algiriæ. 


Cette espèce, qui n’est pas rare dans les collections de Paris, fait partie 
de la première division, deuxième subdivision de Solier; elle vient se ran- 
ger dans son tableau dichotomique, à côté de la P. subquadrata, dont 
elle diffère par sa taille moindre, sa forme oblongue, beaucoup moins 
élargie, ses côtes dentées en scie à dentelures aiguës inclinées en arrière, 
les intervalles des côtes revêtus d’un duvet roussätre caduque, mais qui 
persiste toujours un peu vers l'extrémité et garnis de tubercules plus 
gros el isolés. 

J'ai cru devoir dédier cet insecte à mon savant collègue et ami M. Lucas, 
qui, par ses travaux sur la faune de l'Algérie a groit à plus d’un titre à 
la reconnaissance des Entomologistes. 


88 L. REICHE. 


2. PIMELIA PAPULENTA Reiche. — Valde affinis P. Lucasii at major, 
in elytris depressa, thorace paulo latiore, labro integro, an varietas? Hab. 
Bou-Saada Algirie. — Longit. 22-94 mill., latit. 42 1/2-45 mill. 


Cette espèce, sur la description de laquelle je n’ai pas cru utile de m'é- 
tendre davantage, est tellement voisine de la P. Lucasii qu'au premier 
coup d'œil on la prendrait pour une variété de grande taille, cependant 
les trois individus que j'en possède présentent tous les caractères diffé- 
rentiels signalés plus haut, dont le plus important est la forme du labre 
tronqué carrément et nullement échancré, 

Le plus petit des trois individus me vient d'Algérie, sans autre dési- 
gnation, le plus grand à été trouvé à Bou-Saada, par notre collègue 
M. Strauch. 


Je profite de l’occasion que m'offrent ces deux descriptions pour signa- 
ler quelques synonymies dans le genre Pémelia. 

Je ne sais sur quel fondement on a porté, dans le Catalogue de M. Schaum, 
la Pimelia grossa de Linné, comme synonyme de la P. barbara de Solier, 
l'espèce Linnéenne ayant, dit l’auteur, le corselet marginé et dilaté (Syst. 
nat. 11, p. 676), ne peut ètre une Pémelia et appartient très probablement 
au genre Akis, où s’il faut s’en rapporter à la figure d'Olivier au genre 
Morika: la description de Linné irait même assez bien à la M. Jevenr 
Lucas (Ann. soc. Ent. 4850, p. 1v), dans tous les cas, cette espèce doit 
disparaître du catalogue des Pémelia. 

La P. barbara Sol. (Ann. soc. Ent. 1836-106) me paraît bien être la 
P. inflata Herbst (Coléop. virr, p. 98), comme l'indique le susdit catalo- 
gue, quoique la disposition des stries dans la figure (PL 193, fig. 129) ne 
lui convienne pas. 

Herbst a eu raison de changer en P. Ryssos le nom de P. rugosa d'Oli- 
vier, qui faisait double emploi avec la P. rugosa de Fabricius, laquelle 
est une Adesmia. Cette P. Ryssos Herbst n’est pas rare en Algérie. 

La Melanostola cylindrica Solier est la Pimelia bajula Olivier. 

La Pimelia Solieri Muls., Op. Ent. 1-168 (1852) fait double emploi avec 
la Pimelia Solieri Lucas, Revue Cuvierienne, 4844, p. 266, et je propose 
en conséquence de la nommer Pémelia Mulsanti Reiche, bien qu'il y ait 
une Pimelia Mulsanti décrite par M. Levrat en 1852, dans les mémoires 
de la Société Linnéenne de Lyon; cette dernière espèce n'étant autre qu’un 
Micipsa décrit depuis par M. Lucas (Ann. soc. Ent. 1855 xxx1v) sous le 
nom de M. rufitarsis, lequel nom ne doit plus, par conséquent, figurer 
qu’en synonymie de celui de W. Mulsanti Levrat. 


3. BLaps SrrauUCHIt Reiche. — Longit. 25-35 mill.. lat. 10-13 mill. 
— Oblongi®, ater, vix nitidutus, Bt. polychresto Forskai vicinus. Caput 


Cotéopteres du nord de l'Afrique. 89 


subrotundum, antice laxe punclulatum postice lœve; epistomo subarcuatim 
truncalo; labro crebre et profunde punctalo, antennis tenuibus, prothora- 
cis basi altenaentibus; oculis parum prominulis vix emarginatis. Thorax 
transversus, medio capite duplo latior, latiludine tertia parte brevior, antice 
posticeque œqualiter angustatus, à latere roduntatus, paulo antè medium 
latior, modice convexus, lœvigatus, sublente minulissime laxe punctulatus, 
antice vix emarginalus: angulis rotundatis : postice subarcuatim truncatus : 
angulis obtusis. Sculellum triangulariler valde transversum, obsolele punc- 
tulalum. Elytra ovala, basi thoracis basi latitudine, indè usque medium 
gradualim ampliora, ibidem tThoracis summa latiludine dimidio latiora, 
dein ad apicem attenuata, et in cauda gracili apice dehiscenti terminata, 
valde convera, postice gibbosa, octo costala; coslis basi obsoletis ; sublente 
punctis minutissimis vix perspicuis impressa. Sublus nilidior; abdominis 
segmento primo lransversiünm valde rugato el luberculo compresso armato, 
commissura prima pilis rufescentibus fasciculum emmiltente, segmentibus, 
2-5 irregulariler rugalis, apicale tomentoso; pedibus validis; femor ibus 
posticis abdominis longitudine; tibiis anterioribus el intermediis parum 
incurvalis. Fæmina differt thorace parum augustiore, pedibus gracilio- 
ribus, abdomine minus rugato nec luberculalo, haud penicillato. 
Hab. Bou-Saada Algiriæ a Dom, À Strauch, numerose lecla. 


Par sa taille et les côtes de ses élytres, cette espèce se rapproche du 
BL. polychrestus de Forskal (Jter in Arabia p. 79), — lineata Solier ; elle 
en diffère par sa forme plus élargie, par ses élytres plus convexes surtout 
postérieurement, par leurs côtes effacées à leur base et par leur prolonge- 
ment caudal fourchu en deux pointes aiguês à l’extrémité. Gomme la plu- 
part des Blaps, cet insecte varie beaucoup de taille, les caractères sexuels 
du mâle ne sont bien marqués que dans les grands individus, à mesure que 
la taille décroit, le tubercule tranchant qu'on remarque sur le premier 
segment abdominal, s’atrophie de plus en plus au point de disparaitre 
complétement. Je crois cette observation applicable à toutes les espèces 
de Blaps pourvues de ce caractère. 

J'ai cru devoir dédier cette espèce à M. le docteur Strauch, naturaliste 
de Saint-Pétersbourg, très distingué et connu des membres de la Société 
Entomologique de France par un catalogue systématique, parfaitement 
rédigé, de tous les Coléoptères décrits dans nos annales, depuis l'origine 
jusqu’à la fin de 1859. 


h. BLAPS PROPHETA Reiche. — Longit. 29-39 miil., lat. 43 1/2-16 mill. 
—Cblongus, ater, vix nilidulus, BL superstitiosæ Erichson vicinus. Caput 
parvum, rotundum, vage minute punctulatum ; epistomo vix rectè truncato: 
labro crebre :* profundius punctato; antennis tenuibus, prothoracis basi 


90 L, REICHE. 


attingentibus; oculis parum prominulis, vix emarginatis. Thorax trans- 
versus, medio capile duplo latior, latitudine tertia parte brevior, antice 
magis posticeque angustatus, a latere rotundatus, paulo ante medium la- 
Hior, modice convexus subtilissime sparse punctulatus, antice late emargi- 
natus; angulis rolundalo obtusis; poslice rectè truncatus angulis obtusis. 
Sculellum transverse-triangulatum, obsolete punctulatum. Elytra basi tho- 
racis basi latitudine, indè usque medium graduatim ampliora, ibidem tho- 
racis Sumima latiludine dimidio latiora, dein ad apicem attenuata ct in 
cauda brevissima compressa dehiscente terminata, modice convexa, postice 
subgibbosa, lavigala, sublente obsoletissime sparsim punctulata. Subtus 
nilèdior: abdominis segmento primo transversim valde rugato ct tuber- 
culo compresso arcuato; commissura prima pilis rufescentibus fasciculum 
emiltente; segmentibus 2-5 irregulariler rugatis, apicule tomentoso; pedi- 
bus gracilioribus, femoribus posticis abdominis longitudine: tibiis omni- 
bus parum incurvatis. Fœmina differt latitudine multo majora, thorace 
parum latiora, abdomine minus rugato haud tuberculato nec penicillato. 
Hab. Bou-Saada Algiriæ a Dom. À Strauch lecta. 


La femelle de cette espèce ressemble au B£ superstitiosa Erichs (Wagner 
Reise, 183), mais elle est plus petite, plus courte, avec le corselet moins 
convexe, à angles postérieurs oblus, nullement réfléchis; quelquefois elle 
présente sur ses élytres des traces de côtes longitudinales plus ou moins 
prononcées. Le mâle, beaucoup plus étroit que celui du superstiliosa, a 
quelque ressemblance avec le Bl. nitens Castelnau (Hist. nat. d. Ins. 11- 
200), — BI. stygia Erichs; mais il est plus large, moins convexe, moins 
brillant et son prolongement caudal n'est pas retroussé. Ce prolongement 
dans les deux sexes est comprimé, plus court que dans les espèces com- 
parées et à pointes de la déhiscence aiguës. 


». HELOPS ÆNESCENS Reiche, — Longit. 40-12 mill., latit. 4-5 mill. — 
Oblongus, convexus, œneus, parum nitidus; Hel. afro Erichson affinis. 
Caput rotundum, antice valde depressum, punctulatum, subcanaliculatum : 
epistomo subrotundato: oculis emarginatis, parum prominentibus: anten- 
nis thoracis basi attingentibus, validis, apicem versus incrassatis, articulo 
lertio quarlo dimidio longiore. Thorax transversus capite duplo lalior, 
sumina latiludine tertia parte brevior, valde convexus, nitidus, tenue mar- 
ginalus, punclis minutissimis distantibus, mpressus, antice attenuatus : 
angulis obtusis; a latere valde rotundatus, postice magis attenuatus, rectè 
truncalus; angulis sinuato-reflexis, acutiusculis. Scutellum transversum 
lœve. Elytra ovala, basi thoracis basi latiora; humeris rectè angulatis: 
pone medium ampliora, apice attenuata, conjunctim parum acuminata. 


valde convexa. minus nitidu. striato punctata: punctis distantibus: inters- 


nn 


Coléopteres du nord de l'Afrique. 94 


titiis lævibus transversim subrugatis. Subtüs abdomine punctato-rugato, 
tarsis infrà fulvo hirtis ac spongiosis. 

Hab. in Kabylia Algiriæ; a Dom. E. Chapelier lectus. 

Cette espèce, voisine du H. afer, lui ressemble tellement, qu'on la 
prendrait pour une variété bronzée de cette espèce, mais indépendamment 
de cette couleur, les angles postérieurs du corselet réfléchis, l'en distin- 
guent suflisamment. 

La femelle est plus grande et encore moins brillante que le mâle. 


Je profite de l'occasion que nroffre la description de cet Helops, pour 
faire connaître que j'ai reçu un mâle de l’Helops tuberculiger Reïiche 
(Ann. Soc. Ent. 1857, p. 265), dont je ne connaissais, lors de sa descrip- 
tion, qu’une femelle; ce mâle a le sommet des élytres fortement prolongé 
en queue, pour le reste, il ne diffère nullement de la femelle. 


6. URODON TESTACEIPES Reiche. — Longit. 2 3/4 mill., latit. 1 4/4 mill. 
— Ovatus, fuscus, indumento subcervino veslilus; antennarum basi, ore 
pedibusque lestaceis. Urod. rufipedi simillimus. Caput deflexum, paulo 
convexum, pube grisescenti depressa dense vestilum ; roslro recte Lruncalo ; 
oculis nigris parum promainulis : antennis thoracis basi attingenlibus, Les- 
taceis, articulis tribus ullimis nigris. T'horax capite basi duplo latior, 
antrorsum angustatus sinuatusque, medio parum rotundatus, basi medio 
angulatim productus, angulis lateralibus acutis parum pronäinulis; pube 
cervina depressa, ad angulos posteriores «lbicanti, vestitus. Scutellum demer- 
sum. Elytra thorace paulo latiora et dinudio longiora, basi conjunctèm 
valdè emarginata apice singulatim rotundata, supr modice convexa, pube 
cervina basi, a latere et in sutura albicanti vestila. Pygidium conicum, 
canaliculatum, cervino tomentosumn. Subtus griseo-cervino tomentosus : pedi- 
bus testaceis; abdomine apice integro &. 

Hab. in Kabylia Algiriæ. Inv. Dom. E. Chapelier. 

Cette espèce à la taille de l'Urodon rufipes Fab., elle en diffère par sa 
forme plus allongée, son corselet anguleux au milieu de la base, la mas- 
sue de ses antennes noires, ses pattes entièrement testacées et la couleur 
de la tomentosité qui la revêt. 


7. ANOPLISTES OBLONGO-MACULATUM. — Syn. Callidiu moblonge-macu- 
latum Guérin. — Var. Sexmaculatum con. du Reg. An. Texte, p. 23/4. 

Cet insecte est une des trouvailles les plus intéressantes qu'ait faites eu 
Kabylie orientale M. labbé E. Chapelier, attaché à la colonne expédition- 
naire envoyée l’année passée dans cetie contrée, par le gouverneur de 
l'Algérie. Mais ce qui surtout la rend très curieuse, c’est que l'individu 
qu'il a bien voulu m'envoyer, offre sur les éivtres une lache noire posté. 


92 L. REICHE, -— Coléopteres du nord de l'Afrique 


rieure qui manque dans le type décrit par M. Guérin. Comme il n'y a 
que cette seule différence, il est hors de doute que ce ne soit la même 
espèce. 

L'examen des cavités cotyloïdes des pattes antérieures qui sont arron- 
dies et non prolongées en dehors, ne permet pas de laisser cette espèce 
dans le genre Callidium et désigne sa place parmi les Purpuricénides et 
dans le genre Anoplistes. 

L'habitat de cette espèce est très étendu, M. Guérin l’a décrit comme 
venant de Grèce et je l'ai reçue par M. Truqui de l'île de Chypre. 


8. LEMA PURPURICOLLIS Reiche, — Longit. 4 mill., latit 2 mill — 
Oblonga, nigro cyanea; thorace rubro purpureo, elytris cyaneis; nitida, 
Lemæ melanopæ Linné affinis. Caput breve, inter oculos rugulosum et trans- 
versim tmpressum, vertice Sulcatum; oculis valde prominulis, vix emar- 
ginatis; antennis dimèidio corporis vix longitudine, validis. Thorax capi- 
lis latitudine, longitudine medio paulo latior, valde convexus postice cons- 
trictus, a latere rotundalus, disco vage punctato; punctis valde impressis; 
nigro longitudinaliler subbifasciato. Sculellum quadratum, nigrum. Ely- 
tra thorace duplo latiora, elongata, parallela, infra basin transversim 
ëmpressa, crenalo Slriala, transversèim subrugata:; interstitiis- lœvibus. 
Sublus tomentosa; pectore punclulato. 

Hab. in Kabylia, Algiriæ, Invenit. Dom. E. Chapelier. 


Cette espèce, extrèmement voisine de la Lema melanopa Linné, en dif- 
fère par ses antennes encore plus renflées, son corselet plus convexe, à 
ponctuation beaucoup plus forte, ses élytres à stries plus fortement ponc- 
tuées et crénelées, et dont les crénelures, en se réunissant, forment pres- 
que des rides transversales, enfin par ses pattes entièrement d’un noir 
bleuûtre, 


te 


DESCRIPTION 


DE 
QUATRE NOUVELLES ESPÈCES DE COLÉOPTÈRES 


APPARTENANT A UN GENRE NOUVEAU, 


Par M. le Dr AUBE. 





(Séance du 13 Janvier 1861.) 





Genre THECA (1). 


Le genre Theca ne se compose encore que d’un petit nombre d'espèces 
dont les mœurs ne nous sont pas parfaitement connues et que l’on peut 
caractériser ainsi : 

Labre entier arrondi. Mandibules courtes, robustes et bidentées à leur 
extrémité interne. Mächoires courtes, épaisses, à divisions égales gar- 
nies à l'extrémité de cils très serrés, l’externe un peu plus saillante en 
avant. Palpes maxillaires de quatre articles: le premier obconique; le 
second également obconique, un peu plus long; le troisième presque 
triangulaire, de la longueur du premier; le quatrième beaucoup plus 
grand, largement sécuriforme en dedans. Menton largement et peu pro- 
fondément échancré. Languette allongée, profondément échancrée et 
ciliée à son extrémité. Paraglosses elliptiques dépassant à peine les angles 
saillants de la languette. Palpes labiaux de trois articles : les deux pre- 
miers allongés et à peu près égaux, le dernier largement sécuriforme en 
dedans où il est un plus arrondi que le dernier article des palpes maxil- 
laires. Antennes insérées un peu en avant des yeux, de one articles : le pre- 
mier assez gros, presque globuleux ou un peu en massue; le second cylin- 
drique, plus petit que le précédent: les troisième, quatrième, cinquième 
et sixième presque sphériques, légèrement anguleux en dedans; les septième 
et huitième de la longueur des précédents, mais fortement saillants en 
pointe en dedans, surtout le huitième qui est presque aussi large que le 
suivant, lequel et le dixième sont beaucoup plus grands que les précé- 
dents, aplatis, tronqués au sommet et fortement sécuriformes; le dernier 
également aplati, est ovale allongé et un peu plus long que le neuvième ; 
ces trois derniers articles forment ensemble une espèce de massue. Tar- 
ses pentamérés : le premier article des antérieurs large, cordiforme et un 


(4) J'ai cru devoir conserver le xom de Theca imposé à ce genre par M. Rey, de 
Lyon, dans sa correspondance entomologique, et cela déjà depuis plusieurs années, 
quoiqu'à ma connaissance les caractères n’en aient pas été publiés. Son nom vient-il 
de Oixn : étui, gaine? Je l’ignore. 


ÿ4 AUBÉ, 


peu plus long que les suivants; les second, troisième et quatrième égale- 
went cordiformes, aussi larges que longs: le cinquième un peu plus long 
que les précédents, droit et armé de deux crochets égaux. Les tarses 
intermédiaires et postérieurs ont le premier article aussi long que les trois 
suivants réunis (d'?). 

Le corps est plus ou moins ovoïde au repos. La {ete jusqu'aux yeux et 
les antennes sont rentrées dans le corselet. Les pattes légèrement aplaties 
sont appliquées contre la partie inférieure du corps et dans cet état, ces 
insectes ressemblent assez bien à de petits Byrrhus. Le corselet est con- 
formé comme celui de certains Anobium, c'est-à-dire légèrement arrondi 
à la base, avec les côtés très obliques et dirigés en avant et en bas, de 
manière à former avec le sommet, qui est très comprimé latéralement, 
un angle plus ou moins aigu el très abaissé. Élytres recouvrant entière- 
ment l’abdomen, marquées de dix stries ponctuées et du rudiment d’une 
onzième près de l’écusson. Ailes bien développées et propres au vol. 

Ce genre appartient au groupe des Anobides et se place assez naturelle- 
ment entre les Xyletinus et les Dorcatoma, tenant plus des premiers par 
la forme du corps et des seconds par la structure des antennes. 

Les espèces du genre Theca, dont je donne aujourd’hui la description, 
sont au nombre de cinq, ont la plus grande analogie entre elles et ne se 
distinguent réellement les unes des autres que par une taille plus ou 
moins avantageuse, une très légère différence dans la fors.e générale et la 
profondeur plus où moins grande des stries des élytres et des points qui 
s’y trouvent; et, chose assez remarquable, c’est que des cinq espèces que 
j'ai pu observer, ce sont les plus petites qui offrent les stries les plus pro- 
fondes et les points les plus enfoncés. Aussi, en raison de cette grande 
ressemblance, ne décrirai-je un peu longuement que le Theca pellita Chew. 
qui, quoique déjà décrit, me servira de type et n’appliquerai-je aux autres 
que la description comparative, m'attachant surtout à fire ressortir les 
caractères différentiels dans les diagnoses latines. J'ai choisi de préférence 
le Theca pellita, parce qu'il est déjà connu et que, tout récemment, M. le 
docteur Strauch, de Saint-Pétersbourg, en à rapporté d'Algérie un assez 
grand nombre qu'il a distribué à Paris, el que par cela mème, cette 
espèce est plus répandue que les autres, qui doivent encore être fort rares 
dans les collections. 


1. THECA PELLITA. Chev. Revue Zool. de Guér. 1859, p. 384 (Xyleti- 
nus). — Oblongo-ovata, picea, pube sericeo-testacea dense vestita, opaca. 
Capite reticulato. Thorace sparsim punctulato. Elytris levissime subrelicu- 
latis, striato-punctulatis, striis punctisque ad suturam lenuissime, ad latera 
fortius impressis. Pedibus piceis, apice tarsisque ferrugineis. — Long. 3 mil. 

Ovoïde, légèrement allongé, d'un brun de poix et entièrement couvert 


Coléoptères nouveaux. 95 


d'une pubescence veloutée d’un gris testacé. Tête réticulée; antennes tes- 
tacées pâles. Corselet couvert de petits points enfoncés assez écartés et 
d’où sortent autant de petits poils très fins et dressés. Écusson cordiforme. 
Élytres très finement réticulées, couvertes de dix stries ponctuées et du 
rudiment d’une onzième à la base très près de l’écusson; ces stries sont 
extrêémement fines et garnies de points, également très fins, près de la 
suture et sur le dos; mais beaucoup mieux senties et plus fortement 
ponctuées sur les côtés, et d'autant plus qu'eiles se rapprochent davantage 
du bord externe; de chaque point il sort un petit poil fin et soyeux; les 
intervalles sont larges et plans. Dessous du corps d’un brun de poix, avec 
les parties latérales de l'abdomen dans une petite étendue, et souvent 
l'extremité, ferrugineuses. Pattes brunes, avec l'extrémité des tibias et les 
tarses ferrugineux. 

Il habite l'Algérie et a été pris en quantité assez considérable, comme 
je l'ai déjà dit, par M. le docteur Strauch, chez un sellier d'Alger. I était 
en compagnie de l'Anobium paniceum et M. Strauch supposait que ces deux 
insectes vivaient des débris de cuir qui étaient épars dans l'atelier. Mais 
il est certain, d’après une communication récente que m'a faite M. Léon 
Dufour à Sai.t-Sever, que la larve de cet insecte vit dans une espèce par- 
ticulière de Bolet coriace, 


2, T. PILULA. — Oblongo-ovata supra, piceo-castanea, infra ferrugi- 
nea, pube sericeo-testacea dense vestila, vix opaca. Gapile ferrugineo et 
thorace sparsim punctulatis. Elytris subtilissime reticulatis, striato-punc- 
tulatis, striis punctisque ad suturam leviter, ad latera fortius impressis. 
Pedibus ferrugineis, tarsis testaceis. — Long. 2 mill. 


Il à la plus grande analogie avec le pellita, mais il s'en distingue 
cependant par sa taille un peu plus petite, sa teinte générale moins fon- 
cée, sa tête presque lisse et ferrugineuse. Les stries et les points des 
élytres, tout en conservant la même disposition, sont un peu plus sentis 
et enfin tout le dessous du corps et les pattes sont ferrugineux, les tarses 
testacés. 

Je possède deux individus de cette espèce, dont un m'a été envoyé de 
Mont-de-Marsan par M. Perris, et j'ai pris moi-même l’autre aux environs 
de cette même ville. M. Chevrolat en possède un exemplaire venant Ge 
l'Algérie. 


3 T, BYRRHOIDES Rey in litter. — Ovata, supra castanea, infra ferru- 
ginea, pube sericeo-testacea dense vestita, vix opaca. Capite ferrugineo, 
subtilissime reticulato. Thorace sparsim punclulato. Elytris subtilissime 
reticulatis, striato-punctulatis, striis punctisque ad suturam leviter. ad 


96 AUBÉ, — Coléopteres nouveaux 


latera fortius impressis. Pedibus ferrugineis, tarsis testaceis. — Long, 
4 3/4 mill. 


Plus de deux fois plus petit que le pellita, se rapprochant davantage 
du pilula, dont il diffère également par sa taille moins avantageuse, sa 
forme plus courte et plus ramassée, et par les stries et les points des ély- 
tres qui sont un peu plus sentis et offrent entre ceux du dos et ceux des 
côtés une différence moins sensible, mais c'est surtout sa forme et sa taille 
qui le distinguent des deux précédentes. 

J'ai reçu cette espèce de M. Raymond, auquel la science est redevable 
de tant d’intéressantes découvertes ; il l’a prise au nombre de cinq exem- 
plaires, en baltant une salsepareille aux environs de Saint-Raphaël. Je 
dois dire ici qu'elle avait déjà été prise il y a quelques années, à Hyères, 
par M. Rey de Lyon, et que c’est cette même espèce qui lui a servi de 
base pour créer le genre dont nous nous occupons ici. 


4. T. ANDALUSIAGA. — Ovala supra piceo-caslanea, infra ferruginea, 
pube sericeo-castanea minus dense vestita, vix opaca. Capite rubro, subti- 
lèssime reliculato. Thorace sparsim punctulato, Elytris apice ferrugineis. 
sublilissime reticulalis, forte strialo-punctatis; striis punclisque ad latera 
non fortius émpressis. Abdomine apice diluliore. Pedibus ferrugineis, tar- 
sis testaceis. — Long. 1 mill. 

De même forme que le byrrhoides, mais encore plus petit et plus foncé 
en dessus; il s’en distingue surtout par les stries des élytres qui sont très 
fortement enfoncées et ponctuées, toutes semblables entre elles et par les 
intervalles qui, au lieu d’être plans, comme dans cette dernière et les pré- 
cédentes, sont convexes et un peu saillants. J'en possède un seul exem- 
plaire venant d’Andalousie. 


9, T. RAPHAELENSIS. — Oblonga, subcylindrica, ferruginea, pube seri- 
ceo-testacea minus dense vestila, nitidula. Capite reticulato. Thorace spar- 
sim puncluluto. Elytris sublilissime reticulatis, forte striato-punctatis, 
striis punclisque «d latera non fortius impressis. Tarsis dilutioribus. — 
2 mill. 


Le Raphactensis diffère Ce tous ses congénères par sa forme plus allon- 
gée, qui le fait ressembler un peu à l’Anobiun paniceum, par sa couleur 
entièrement ferrugineuse et sa pubescence moins serrée. Les stries des 
élytres sont toutes semblables et les intervalles légèrement convexes 
comme dans le précédent, dont il se Gistinguera toujours par sa taille 
beaucoup plus grande et sa forme très allongée. 


D D 





DESCRIPTION 


DE 
CINQ NOUVELLES ESPÈCES DE COLÉOPTÈRES 


PROPRES À LA FAUNE FRANÇAISE. 


Par M. le baron GAUTIER DES COTTES. 
(Séances des 8 Août 1860, 9 Janvier, 13 Février et 13 Mars 1861.) 


1. CARABUS GLACIALIS Gaut. des Cottes. — Planus, æncus, parum niti- 
dus ; prothorace cordiformi, brevi, angulis postlicis obtusis ; elytris lœviter 
parallelis, aspero lineatis, utrinque tripunctatis ; apice sinuato. — Long, 
20 mill. — (PI. 2, fig. 4). 


Ovalaire, déprimé, d’un bronzé cuivreux, brillant sur le prothorax. Tête 
non allongée, plutôt arrondie, fortement rugueuse; corselet cordiforme, 
presque aussi large que long; angles antérieurs arrondis, mais bien des- 
sinés : les postérieurs à peine saillants, non relevés, obtus; élytres assez 
planes, assez parallèles, à stries nombreuses, peu profondes, crénelées : 
sur chacune deux ou trois points cuivreux irrégulièrement placés. - 

Cette description se rapporte au 4. La $ est un peu plus large que le 4 
et à corselet plus dilaté. 

Diffère du G. depressus Bonelli: 1° Par la tête moins allongée, rugueuse, 
pointillée; 20 par le corselet plus large et plus court; 3° par les angles 
huméraux beaucoup plus proéminents. 

Ce Carabus vient après l'érregularis Fab. à côté du pyrenœus Dej. 

Mont Rosa (Helvetia) Abriès et la Monta (sommet des montagnes du 
Quayras). 


2. HALIPLUS TRANSVERSALIS Gaut, des Cottes. — Halipli lineatocollis 
affinis. — Oblongo-ovalis, testaceo-brunneus; capite nigro-piceo; protho- 
race brunneo-nigro maculato punctatissimo; elylris punctato striatis; 
ulrinque duabus maculis alteraque communi in sutura confuse nigro- 
notatis. 


Très voisin de l'Haliplus lineatocollis Marsh. Il en diffère par la taille 
un peu plus petite, par la couleur bien plus foncée, par la tête et le pro- 


h° Série, TOME Î, 7 


98 GAUTIER DES COTTES. 


thorax plus fortement ponctués; ce dernier n’a pas de ligne longitudinale 
sur le milieu de son disque; mais au contraire trois macules d’un brun 
foncé, réunies entre elles par une ligne transversale, quelquefois les macu- 
les sont plus nombreuses et complétement diffuses. Les élytres sont sem- 
blables à celles du lineatocollis : maculées de la même manière; mais 
les macules bien moins visibles. 

Découvert aux environs d’'Hyères par M. Raymond, 


3. OmrAs Raymonpr Gaut. des Cottes. — Aplerus, pubescens, nigro- 
piceus ; prothorace dense punctato; elytris ovatis, punctatissimo striatis; 
antennis pedibusque rufis. — Long. 8 à 4 mill. 


Aptère, pubescent, d'un noir de poix; prothorax fortement ponctué; 
élytres ovales, striées: les stries couvertes de gros points; les antennes 
et les pieds d’un rouge assez clair. 

Cet Omias aptère parmi ses congénères, pourrait bien former un 
genre distinct. Il a été capturé aux environs d’Hyères et constitue une 
des espèces des plus remarquables de la Faune française. 


Depuis que j'ai donné cette description, j’ajouterai qu'ayant reçu de 
nouveaux exemplaires & et ® de cette espèce, je puis signaler la différence 
des deux sexes. La description que je viens de donner s’appliquait au 4. 
La ® est plus grande, plus ovalaire. Le prothorax forme un ovale plus 
rétréci en avant que dans le &. La @ de l’'Omias Raymondi a également 
le scape et le funicule des antennes moins épais que dans le &. 

Je dirai de plus, que dans l’un et l’autre sexe, une ligne médiane divise 
le rostre en deux lobes et qu’elle s'étend jusque sur la tête; que le rostre 
et la tête sont entièrement ponctués. Dans l’un et l’autre sexe, lorsqu'ils 
sont bien adultes, les deux avant-derniers articles formant la massue du 
funicule sont rembrunis, le dernier est couleur des autres parties des 
antennes et des pieds, c’est-à-dire rouge de brique. 

Dans quelques individus immatures et préparés de certaine façon, l’on 
voit les mandibules fort avancées, noires; et l’on croirait, comme dans la 
paire que j'ai donnée à M. Chevrolat, pouvoir créer une autre espèce que 
notre savant collègue à nommée Onuas mandibularis Ch. inédit. Mais je 
me suis assuré que tous les Omias Raymondi avaient des mandibules 
aussi développées; et que le développement insolite que l’on remarque 
dans les deux exemplaires de M. Chevrolat, ne provient que de la manière 
dont on a préparé ces insectes. 

M, Chevrolat m'a fait aussi remarquer la lêgne médiane poncluée qui 
s'étend, depuis le milieu de la tête jusqu’à l'extrémité du rostre et divise 





Cinq Coléoptères nouveaux. 99 


ce dernier organe en deux lobes à son extrémité; cette remarque qu'il 
prétendait être exclusive à sa paire d'Ornias, s'applique également à tous 
ceux que je possède. 


h. TRACHYPHLÆUS SPINOSULUS Gaut. des Cottes. — Long. 3 1/3 mill, — 
Trachyphlæi alternantis affinis; ovalis, grisco-piceus, læviter squamo- 
sus; capile depresso; oculis rolundatis, parum convexis; rostro excavato, 
læviter arcuato; antennis pedibusque piceo-rufescentibus ; prothorace trans- 
verso, antice elevato, lateribus rotundatis; scutello inconspicuo. Elytris 
ovalibus, postice rotundatis, longitudinaliter striatis. — Long. 3 1/3 mill. 


Voisin du T. alternans Sch. ; ovale, d’un gris de poix obscur, couvert 
de petits squamules très courts, aigus à leur extrémité, largement semés 
sur tout le corps, presque invisibles sur le prothorax. Tête légèrement 
déprimée. Yeux arrondis. Rostre déprimé dans toute sa longueur, la dépres- 
sion excavée, légèrement arqué. Les antennes et les poils d’un brun de 
poix assez clair; le scape en massue conique, à base très mince. Le pro- 
thorax est transversal, élevé à sa partie antérieure, les côtés arrondis, 
beaucoup plus large que long. L’écusson est invisible. Les élytres sont 
ovales, arrondies à leur extrémité, striées dans toute leur longueur; les 
stries bien marquées; les intervalles parés de petites soies blanches, cour- 
tes, aiguës, légèrement inclinées. 

Diffère du 7. alternans Sch. par le prothorax, et de tous ses congénè- 
res par la forme du scape, 

Un seul exemplaire pris par M. Raymond à Saint-Raphaël, 


5. MiromMERMUS RAYMOND Gaut. des Cottes. — Oblongo-ovalis, bruneo- 
piceus, dense nigro-squamosus ; prothorace Spinosulo ; capite punctato; 
elytris striatis, squamulis dupliciter dispositis, Capite, rostro, antennis, 
pedibusque rufescentibus. — Long. 3 1/4 mill, 


Ovale-oblong. Corps brun, revêtu entièrement de petites soies noires, 
raides, plus denses sur le prothorax, ce qui le fait paraître épineux; on 
n’en aperçoit pas sur la tête, qui est entièrement et fortement ponctuée. 
Le rostre, au contraire, est couvert, longitudinalement, de soies droites, 
clairsemées, noires, que l’on prendrait pour de petits tubercules; il est, 
en outre, ponctué et sillonné dans toute sa longueur. Ils sont, tous les 
deux (la tête et le rostre), ainsi que les antennes et les pattes, d’un brun 
plus clair que le reste du corps. Les antennes ont de plus leur scape cou- 
vert de granulations : leur funicule l’est également, mais moins fortement : 
les articles de ce dernier sont ainsi composés : le premier un peu épaissi, 


100 GAUTIER DES COTTES. — Cinq Coléoptères nouveaux. 


obconique ; le deuxième à peu près de la longueur du troisième ; troisième à 
septième très courts, comprimés, tronqués au sommet. Massue ovalaire. Les 
élytres sont brunes, ovalairement allongées, notablement plus larges que 
le prothorax; les soies pariales, comme les stries et implantées dans leurs 
intervalles. Toutes les pattes sont granuleuses et couvertes de soies noires : 
les jambes antérieures offrent dans toute leur longueur de petites et très 
courtes épines ; ongles des tarses distants. 

Je ne puis rapporter cet extraordinaire insecte qu'au genre Mitomer- 
mus, établi page 33 du Genera des Curculionites d'Europe de M. Jacq. 
Duval. 

J'ajouterai que les ongles des tarses étant distants, ce caractère suffirait 
pour l’éloigner du genre Cathormiocerus Schœnherr. En effet, tous les 
exemplaires de ce genre que j'ai vus chez M. Chevrolat, ont les ongles très 
rapprochés, presque soudés à la base; et de plus, les jambes sont armées 
d’un petit crochet au sommet. Tandis que dans l'individu qui fait l’objet 
de cette description, tous les caractères le rapprocheraient du Mitomer- 
mus hystrix Jacq. Duval, que j'ai également vu chez M. Chevrolat. C'est 
donc une erreur, dans le catalogue de M. Schaum, de réunir le genre Mito- 
mermus J. Duval au genre Gathormiocerus Schæn. 

Un seul exemplaire pris à Saint-Raphaël par mon ami, M. Raymond, et 
auquel je le dédie. 


NOTE 
NOUVELLE ESPÈCE DE LAMELLICORNE PHYLLOPHAGE 
(Pachydema Lethierryi) 


Qui habite les possessions françaises du nord de l'Afrique, 


Par M. H. LUCAS. 





(Séance du 24 Octobre 1860.) 


Jai publié dans nos annales un travail monographique sur les espèces 
du genre Pachydema qui habitent les possessions françaises du nord de 
l'Afrique, et je me suis appliqué, dans ce travail, à donner aussi exacte- 
ment que possible, la synonymie chronologique de quelques espèces pas- 
sablement embrouillées par M. Burmeister dans le tome 4°, deuxième par- 
tie de son Handbuch der Entomologie, p. 440 (1855), particulièrement 
celles que j'ai désignées sous les noms de P. hérticollis et rubripennis. 
Ce travail qui à paru dans le tome vir, troisième série, p. 445 (1859) 
des Annales de la Société Entomologique renferme sept espèces, toutes 
propres jusqu’à présent à l’est et à l’ouest de nos possessions dans le nord 
de l'Afrique, à l’exception cependant du P. Valdani, qui a été découvert 
à Ouargla une des oasis du sud. La nouvelle espèce que je vais faire con- 
naître, rappelle un peu par sa taille les P. rubripennis et Hornbeckit, 
mais par.la forme de son chaperon, elle se rapproche beaucoup plus du P. 
Valdani, aussi est-ce dans le voisinage de cette espèce saharienne que je 
propose de ranger ce nouveau Pachydema. Ayant déjà décrit plusieurs 
espèces de ce genre dans nos Annales, j'ai pensé qu’en faisant connaitre 
une espèce nouvelle dans ce même recueil, cette description ne serait pas 
jetée au hasard, puisqu'elle viendrait en quelque sorte compléter mon 
travail monographique sur les Lamellicornes phyllophages du genre 
Pachydema. 


PACHYDEMA LETHIERRYE Lucas, — P. Capile nigro-castaneo nilido, 
punclalo, clypeo quadrilobato, producto, in medio lateraliterque profunde 
ercavalo ; antennis caslanco-ferrugineis, palpis maxillaribus labiisque fer- 
rugincis; Lhorace nigro-nilido, latiore, convexiore, fortiler, densè requla- 
rélerque punctato, utrinque punctiformi impresso; sculello nigro-nilido. 
obsolele punclato: elytris latis, castaneo subferrugineis, longitudinaliter 


102 H, LUCAS. 


profundè striato-punctatis, interstitiès latis, requlariter punctatis; pygidio 
fusco-castaneo, larè vagèque punctato; abdomine fusco-castaneo, ultimis 
segmentis ferrugineis; Sterno nigro, piloso; pedibus pilosis, ferrugineis, 
femoribus in secundo tertioque paribus castaneis. Fœmina ignota. — Lon- 
git. 14 mill., lat, 6 mill. 


Mâle. Beaucoup plus grand que le P. Valdani, tout à côté duquel il 
vient se ranger. La tête d’un noir marron brillant, est couverte d’une 
ponctuation comparativement moins forte et un peu moins serrée que celle 
du P. Valdani; elle est profondément enfoncée, arrondie, régulièrement 
disposée, à l'exception des points placés sur la partie antérieure du cha- 
peron qui sont plus forts et moins serrés. Le chaperon d’un châtain légè- 
rement ferrugineux, avancé, relevé, parait quadrilobé, et cette forme 
remarquable est due aux bords antérieurs et latéraux qui sont profondé- 
ment excavés. En effet, lorsqu'on étudie comparativement le chaperon du 
P. Valdani avec celui du P. Lethierryi, On remarque que chez le pre- 
mier il n’y a que le bord antérieur qui soit excavé, tandis que dans le 
second ou le P. Lethierryi, non seulement cette concavité antérieure 
existe, mais on en aperçoit une autre qui est offerte par les bords laté- 
raux et c’est cette double concavité, jointe à la première, qui donne une 
forme quadrilobée au chaperon de cette espèce, la seule, jusqu’à présent, 
dans le genre Pachydema, qui présente cette particularité bizarre. Les an- 
tennes sont d’un châtain ferrugineux, avec les articles en feuillets, les palpes 
maxillaires et labiaux entièrement de cette dernière couleur. Le thorax 
d’un noir brillant est plus large, plus convexe et plus arrondi que dans 
le P. Valdani et rappelle beaucoup par sa forme ceux des P. rubripennis 
et Hornbeckii; il présente aussi une ponctuation plus forte, plus serrée 
et plus régulièrement disposée que celle du P. Valdani, et de plus n'offre 
pas dans son milieu une impression longitudinale, comme cela se remar- 
que chez cette espèce; il est dilaté sur les côtés latéraux, où on aperçoit 
une impression punctiforme plus distinctement accusée que dans le P,. 
Valdani: les bords latéraux, antérieur et postérieur, sont finement rebor- 
dés et hérissés de longs poils jaunâtres. L’écusson est large, triangulaire, 
entièrement d'un noir brillant et présente quelques points obsolètement 
marqués sur les côtés et postérieurement, comme dans le P. Valdani, 
cel organe est en partie caché antérieurement par les poils jaunatres qu; 
partent de l'intervalle situé entre le thorax et les élytres. Les élytres à 
épaules saillantes et arrondies, sont beaucoup plus larges que celles du 
P. Valdani et rappellent par leur forme celles des P. rubripennis el Horn- 
beckii; elles sont d’un châtain légèrement ferrugineux, et parcourues lon- 
gitudinalement par des stries fortement accusées, profondes, ponctuées el 





Pachydema Lethierrye. 105 


régulièrement disposées: quant aux intervalles, ils sont aussi larges et 
présentent une ponctuation plus régulière et proportionnellement moins 
forte que celle du P. Väldani. Le pygidium d’un brun marron, légère- 
ment convexe, présente quelques points làächement et vaguement mar- 
qués. L’abdomen d’un brun marron, à l'exception des derniers segments 
qui sont ferrugineux, est hérissé sur les côtés de poils fauves. Le sternum 
est noir et couvert de poils soyeux, fauves, allongés. Les pattes hérissées 
de longs poils fauves, sont ferrugineuses, à lexception des fémurs des 
deuxième et troisième paires, qui sont d’un marron foncé; chez cette 
espèce dont je ne connais que le mâle, il n°y a que les premier, deuxième 
et troisième articles des pattes de la première paire qui soient dilatés. 
Cette espèce, qui vient se placer à côté du P. Valdani, ne pourra être 
confondue avec ce Pachydema saharien, à cause de sa forme plus large 
et surtout à cause de son chaperon qui est quadrilobé; il est aussi à 
remarquer que le thorax ne présente pas dans son milieu une impression 
longitudinale, comme cela se voit chez le P. Valdani. Les élytres sont 
aussi beaucoup plus larges et diffèrent de celles du P. Valdani par la 
ponctuation qui est plus régulière et surtout par la présence de stries 
ponctuées, bien accusées et que ne présentent pas ces mêmes organes 
dans le P. Valdani. Quoique les élytres, par leur ponctuation et les stries 
qu'elles présentent, rapprochent beaucoup cette nouvelle espèce des P. 
rubripennis et Hornbeckii, elle ne pourra cependant être confondue avec 
ces deux Pachydema, à cause de la forme singulière du chaperon qui est 
quadrilobé, au lieu d’être seulement relevé et arrondi, comme cela a lieu 
chez les deux espèces que je viens de citer. 

Ce Pachydema, que je dois à lobligeance bien connue de notre hono- 
rable collègue M. Reiche, habite les environs de Bathna, où cette curieuse 
espèce a élé découverte par M. Lethierry, auquel je me fais un plaisir de 
la dédier. 


mn OH ———— 


DESCRIPTION pu MALLASPIS MORELETIF (MALE), 


LONGICORNE DE LA TRIBU DES PRIONIDES, 


Par M. H. LUCAS. 


{Séance du 13 mars 1861. 


J'ai communiqué à la Société, dans la séance du 9 juillet 1851, la des- 
cription d’un très joli Longicorne que j'ai désigné sous le nomde Mullas- 
pis Moreletii, Lorsque j'ai décrit cette remarquable espèce, je n'avais à ma 
disposition qu'un seul individu que j'ai considéré à tort comme étant un 
mâle. Je m'empresse de rectifier aujourd'hui cette erreur, car ce n’est pas 
à ce sexe que doit être rapportée la description de ce Longicorne (Ann. de 
la Soc. Entom., 2° série, Bullet, p. Lxv (1851), mais bien au sexe femelle. 
Je dois dire aussi que notre collègue, M. Sallé, m'ayant communiqué le 
mâle de cette espèce, dont j'ai fait figurer la femelle dans le Voyage de 
M. de Castelneau dans l'Amérique du Sud, Entom. p. 181, pl. 10, fig. 7 
(1857), je saisis cette occasion pour en donner la description et en signaler 
les principales différences. 


MALLASPIS MORELETIL (male) Lucas. — Long. 32 mill., larg. 42 mill, — 
I ne diffère de la femelle que par une taille plus petite et par les expan- 
sions latérales du thorax qui sont bien moins larges. Outre la longueur des 
antennes, qui est l'apanage des mâles, il est à remarquer que ces organes 
diffèrent beaucoup par leur forme et surtout par leur couleur, principale- 
ment les premiers articles. Chez les femelles, les antennes sont entièrement 
d’un cuivreux violacé, tandis que dans les mâles les quatre premiers arti- 
cles sont, au contraire, d'un bronzé cuivreux. Je ferai aussi remarquer que 
le troisième article est fortement tuberculé, et que le dernier, à sa partie 
antérieure, présente de chaque côté une saillie tuberculiforme sensiblement 
accusée. 


Il a été rencontré à la Vera-Paz, dans l'Amérique centrale. 


ES 


RÉVISION DES COLÉOPTÈRES DU CHILI 
Par M. L FAIRMAIRE et P. GERMAIN. 


Séance du 26 Décembre 1860. 





[er SUPPLÉMENT AUX Cerambycidæ (1). 


1. HEPHÆSTION NIGRICORNIS. — Long. 195 milk — Elongalus, rufo- 
fulvus, fronte longilrorsum sulcala; prothorace elongato, laleribus unitu- 
berculalo, supra noduloso transversim rugato; elytris cyaneis, marginatis ; 
antennis, palpis, tébiis apice larsisque nigris, 

Allongé, déprimé, dun roux fauve, suture de lépistôme anguleuse et 
profonde ; tète marquée entre les antennes d’un sillon longitudinal bien 
visible; antennes noires, épaissies vers l'extrémité, atteignant au plus les 
deux tiers de la longueur de linsecte, quatrième article beaucoup plus 
petit que le troisième et surtout que le cinquième, Corselet presque eylin- 
drique, noduleux en-dessus et couvert de fines rides transversales ; un 
petit tubercule latéral. Élytres d’un bleu d'acier brillant, inégales, n’at- 
teignant pas l'extrémité de l’abdomen, fortement rétrécies à partir de la 
base, spatulées à leur extrémité, rebordées ; calus huméral se prolongeant 
en côte jusqu’au sommet. Palpes, tarses et tibias presqu'entièrement noirs. 
Premier article des tarses plus court que les trois suivants, réunis; cuis- 
ses non en massues; pattes postérieures pas beaucoup plus longues que 
les autres. — Chillan. 


2. H. coNcoLOR. — Long. 20 mill — 1. asphaltino afjues, totus 
nigro-cyaneus, prothorace nigro-velutino. elytris nigris, abdomine lævi- 
gato, nilido, 

Ressemble extrèmement à l'H. asphaltinus, mais tout le corps est d’un 
noir-bleu, à lexception des élytres qui sont noires; épistôme brillant ; 
corselet d’un noir velouté:; abdomen lisse, brillant, d’un bleu d'acier obs- 
eur, — Chillan. 


- 
9. HS VIOLACGEIPENNIS. — Long. 15 mil. — Latus, parallelus obscure 
cyancus: capite rugoso, sulcalo, prothorace lœvi, noduloso, quudritubercu- 
luto, Luberculis laterulibus validioribus, aculis: clytris lœvigatis, nlana- 


1) Voyez les Anuales, 1859, p. 483. 


106 L, FAIRMAIRE ET P. GERMAIN. 


tis, nitide violaceis, postice valde attenuatis; abdomine parallelo, nitido, 
haud cinereo-pubescente; antennis nigris. 


Voisin du gracilipes, mais facile à distinguer par sa forme plus large, 
plus courte; les élytres d’un beau violet, par son abdomen court, paral- 
lèle, totalement dépourvu de pubescence argentée; couleur générale d’un 
bleu-obscur; tête assez finement rugueuse, avec une strie fine longitui- 
nale entre les antennes. Gorselet lisse, inégal, avec quatre tubercules en 
travers : ceux des côtes plus forts et coniques. Élytres finement ponctuées, 
fortement et brusquement atténuées après le premier tiers de leur lon- 
gueur; calus huméral saillant; antennes noires, sauf les deux avant-der- 
uiers articles qui sont blancs, ainsi que la base des fémurs et les tarses 
postérieurs. Ce dernier caractère varie. — Chillan. 


h. NECGYDALOPSIS CYANIPENNIS. — Long. 8 mil — Curtus, fulvus, 
nitidus, elytris cyaneis, pone sculellum callosis, exordinate laxeque punc- 
Latis, punctis basalibus profundioribus. 


Plus petit et plus court que le N. trizonatus; élytres d'un beau bleu 
d'acier, ayant chacune un tubercule allongé près de la suture en arrière 
de l’écusson; ponctuation peu serrée, sans ordre, plus serrée et plus 
profonde vers la base; tout le reste du corps d’un fauve uniforme, — 
Quillan. 


5. CALLISPHYRIS VESPA. — Long. 20 à 24 mill. — Niger, nigro-pilosus, 
Capile vage sulcato, antennarum basi palpisque nigris, prothorace supra 
calloso, lateribus tuberculatis; elytris inæqualibus, fulvis, abdomine pubes- 
cente; segmentis flavido marginatis ; pedibus fulvis; tarsis obscuris; femo- 
ribus tibiisque posticis medio nigro-annulatis. 


Noir, hérissé de poils noirs, serrés surtout sur le corselet et la poitrine. 
Tête ayant un sillon fin peu visible, allant du vertex à la suture de lépis- 
{tome qui est profonde et anguleuse. Palpes et les quatre premiers articles 
des antennes fauves. Corselet inégal avec deux callosités peu marquées 
au milieu, et un tubercule plus distinet de chaque côté. Élytres inégales, 
d'un roux fauve, à pubescence dorée. Abdomen seulement pubescent, 
bord postérieur de chaque segment d’un roux doré. Pattes d’un roux tes- 
tacé. Tarses obscurs. Fémurs et tibias postérieurs couverts de poils fau- 
ves, serrés, assez longs, ayant chacun au milieu un anneau noir, à villo- 
sité noire, — Chillan. 


6. STENORHOPALUS RUGOSUS. — Long 11 mill. — Angustus, nigro-vio- 
laceus, opacus, parce griseo-pubescens, capile rugoso, strialo, prothorace 


Coléopteres du Chili. 107 


transversim plicalo, postice convexo, lateribus tuberculato, elytris glabris, 
valde rugosis, tricostulatis, costa interna brevi, abdomine parallelo, anten- 
narum articulis penullimis femorumque posticorum basi testaceës. 


Voisin du S. gracilis, d’un noir violet mat, à pubescence grise, courte, 
couchée, plus abondante sur l'abdomen, nulle sur les élytres. Tête rugueuse, 
avec le sillon interantennal très fin. Corselet couvert de rides transversa- 
les, gibbeux dans sa moitié postérieure, ayant de chaque côté un petit 
tubercule conique. Élytres rugueuses, graduellement atténuées, avec trois 
côtes fines, dont l’interne est oblitérée vers le milieu de l’élytre et les 
deux autres un peu avant l’extrémité. Les deux avant-derniers articles 
des antennes et la base des fémurs postérieurs d’un blanc teslacé, — 
Chillan. 


7. CHENODERUS BICOLOR. — Long. 45 mil — Planatus, rufo-testaceus, 
nitidus, elylrorum parte dimidia antica chalybeu. 


Déprimé, légèrement élargi vers l'extrémité, semblable au C. trécolor, 
dont il ne diffère que par la coloration des élytres. Entièrement d’un roux 
testacé, avec la moitié antérieure des élytres d’un bleu d’acier : la posté- 
rieure devient d’un jaune-clair à son point de contact avec lantérieure,. 
— Chillan. 


8. GC. VENUSTUS. — Long. 40 à 15 mill, — Complanatus, fulvus, niti- 
dissimus, elytris splendide chalybeis, apice sublatioribus. 


Cette belle espèce offre la même forme que la précédente, elle est dépri- 
mée, lisse et d’un jaune fauve, mais les élytres sont entièrement d’une 
magnifique couleur bleu d'acier et légèrement élargies à leur extrémité 
en forme de spatule. — Chillan. 


9. CG OGTOMACULATUS. — Long. 18 à 22 mil — Subcylindricus, con- 
veus, rufo-lestaceus nilidissémus ; antennarum, articulis 3-5 extus fulvo- 
pilosis; prothorace lateribus biluberculato:; elytris chalybeis, maculis 
lacteis magnis, & aut interdum 2 basalibus, 2 mediis et 2 ante apicem 
sites. 

Plus robuste que les précédents, presque cylindrique, nullement dé- 
primé en dessus. D'un roux testacé brillant; antennes ayant les troisième, 
quatrième el cinquième articles, quelquefois les deuxième et sixième, gar- 
nis en dehors de poils fauves, serrés, assez longs. Élytres d’un beau bleu 
d’acier, passant souvent au violet, ayant chacune quatre grandes taches 
blanches arrondies, les deux premières à la base, parfois réunies, les deux 


108 FAIRMAIRE ET GERMAIN, — Coléopteres du Chili. 


autres légèrement transversales, touchant le bord marginal et jamais la 
suture, situées l’une au milieu, l'autre avant l'extrémité. Dessous du 
corps couvert d’une pubescence cendrée ; métasternum et l'abdomen plus 
foncés. — Chillan. 


10. CALLIDIUM GLOBITHORAX. — Long. 18 mill. — Robustum, nigro- 
cyaneum, pilis longis cinereis hèrsulum; capite prothoraceque nigris, dense 
punctato-rugosis, prothoracis lateribus arcuatis, antice haud angulatis ; 
elytris nigro-arcuatis; opacis, lenuiler punctalo asperatis, ubrinque ma- 
cula parva basali, margine laterali, sulura antice maculaque postica, flavo- 
testaceis. 

Ressemble au GC. submetallicum, en diffère surtout par le corselet dont 
les côtés sont très régulièrement arrondis et nullement anguleux en avant ; 
le corselet est, comme la tête, noir et couvert d’une ponctuation forte, ser- 
rée, qui le rend rugueux. Élytres d’un noir ardoisé, mates, à reflets légè- 
rement rougeàtres en avant, parsemées de points et de petites aspérités 
ou rides ; sur chacune une petite tache à l'angle scutellaire ; la suture et le 
bord marginal dans leur moité antérieure, et une autre tache subovale, 
oblique, postérieure, d’un testacé jaunâtre: cette dernière tache est située 
sur une plus grande, mais mal définie, d’un noir velouté, qui se dirige en 
avant en une ligne oblique jusqu'à rejoindre sur la suture la partie pos- 
térieure de la bordure jaune; de l'épaule part une ligne qui n’atteint pas 
l'extrémité. Le corps est d’un bleu métallique foncé assez brillant; tout 
linsecte est couvert de longs poils argentés, abondants seulement eu-des- 
sus. — Chillan. 


su" 


RÉVISION DU GENRE AGRA 


Par M. pe CHAUDOIR, 


d'après les espèces de sa collection. 





{Séance du 13 Février 1861. 





Je me suis occupé déjà de ce genre à plusieurs reprises, en 1847 (Bull. 
Mosc. XX.), avec l'exposé des caractères du genre et mes idées sur la 
place qu’il doit occuper dans le système, j'ai donné l’énumération des 
espèces connues en y ajoutant plusieurs nouvelles. Dans les première, 
deuxième et quatrième parties de mon mémoire sur la famille des Cara- 
biques (Bull. Mose.), j'en ai successivement fait connaître plusieurs espèces 
inédites, dont quelques-unes font partie de la belle collection de M. le 
comte de Mniszech. Depuis lors le nombre des espèces de ma collection a 
été considérablement augmenté par l'acquisition des collections du comte 
Dejean, du marquis de Laferté, qui avait acheté celle de M. Reiche, par 
celle des uniques de la collection de M. Deyrolle, de presque toutes les 
espèces rapportées par M. Bates de son long séjour aux Amazones et de 
quelques autres provenant de diverses localités, ce qui me décide à don- 
ner une nouvelle énumération des espèces de ce genre, en me bornant 
toutefois à celles que je possède et que j'ai pu soumettre à un nouvel 
examen. 


1. Tabiis compresso-dilatatis. 


AGRIDIA. 


Mentum lobis valde anqustis acutissimis, inlus acute carinatis. Tarsi 
supra glabri, articulis latis brevibus, compressis, subquadratis, unguiculis 
brevissimrs. 


Ces insectes ont tout à fait le faciès des Agra, mais les élytres sont plus 
cylindriques; ils s’en distinguent aussi par leurs jambes très comprimées 
(comme dans les Helluonides constituant le genre Herinnis Thomson), par 
les lobes étroits et pointus du menton qui sont bordés intérieurement d’un 
bord tranchant, ce qui n’est point le cas dans les Agra, et par les articles 
des tarses qui sont très larges, courts, presque carrés, glabres et déprimés 
en dessus, avec la pubescence de dessous beaucoup plus courte et moins 
serrée. Les crochets des tarses sont très courts, épais et fortement pec- 
tinés. Les autres caractères leur sont communs avec les Agra. Jen con- 


410 DE CHAUDOIR. 


nais deux espèces, et je présume que l'A. formaicaria Thomson (Arch. 
Entom. I, p. 400) s’y rapporte aussi, quoique l’auteur ne fasse point men- 
tion de la conformation si remarquable des jambes. 


4. À. PLATYSCELIS. — Femelle. — Long. 22 mill. — Tête lisse, ovale, 
très allongée depuis sa base jusqu'aux yeux, ceux-ci peu saillants; vertex 
très convexe ; bord latéral assez dilaté et formant une saillie triangulaire 
au-dessus de la base des antennes; impressions du front longues, sinuées, 
profondes et marquées de quelques rides longitudinales ; antennes plus 
courtes que la moitié du corps, assez minces, presque glabres, sauf quel- 
ques poils assez longs placés autour de l'extrémité des huit articles exté- 
rieurs, il y en a aussi quelques-uns, mais moins nombreux, au bout du 
troisième ; le second est égal au quatrième, mais un peu plus court que 
le troisième, les articles intermédiaires à peu près de la longueur du qua- 
trième et égaux entre eux, de forme allongée, les trois avant-derniers 
sensiblement plus courts, surtout le huitième, ovalaires, le dernier plus 
long que le précédent et terminé en pointe; palpes épais, le dernier des 
labiaux moins large que dans les Agra et coupé peu obliquement. Corse- 
let presque aussi long que la tête, de largeur de celle-ci dans sa partie 
postérieure, assez aminci antérieurement, distinctement mais peu profon- 
dément étranglé près des bords antérieur et postérieur, lisse en dessous, 
avec les épisternes assez bombés, finement ridé transversalement en des- 
sus, avec quelques points épars sur la partie postérieure et une série de 
points un peu plus forts le long du bourrelet latéral qui est très peu 
arrondi, peu saillant et disparaît tout à fait dans la moitié antérieure, 
ainsi que la série de points. Ecusson étroit, allongé, terminé en pointe 
un peu arrondie, lisse en dessus. Élytres d’un tiers environ plus longues 
que la tête et le corselet réunis, du double environ de la largeur de celui- 
ci, base coupée un peu obliquement vers les épaules qui sont saillantes, 
obtuses et arrondies au sommet, côtés presque parallèles, un peu sinués 
avant le milieu, puis légèrement arrondis, extrémité tronquée peu obli- 
quement, suture un peu béante près du bout, angle sutural un peu 
arrondi au sommet, angle externe muni d’une très petite dent aiguë; le 
dessus presque demi-cylindrique, stries assez profondes et marquées de 
points transversaux très rapprochés les uns des autres, intervalles lisses 
et assez relevés. Dessous du corps tout à fait lisse et glabre, à l'exception 
du tranchant interne des jambes postérieures et du dessous des tarses qui 
est finement pubescent. Toutes les jambes sont très comprimées, très 
minces et très dilatées; la dent de l’échancrure du menton est assez 
avancée, conique et terminée en pointe arrondie. 


D'un noir luisant, élytres d'un vert olivâtre métallique, cuisses d’un 


Révision du genre Agra. ait 


brun noirâtre, jambes et extrémité des palpes rougeñtres, pubescence des 
tarses d’un gris-noiràtre soyeux. 


9, A. BarTesiI. — Les deux sexes. — Long. 14-17 mill. — Gette char- 
mante espèce est d’un noir très brillant, avec les élytres d’une superbe 
couleur vert-métallique claire légèrement cuivreuse, et un reflet violet sur 
le haut du corselet; la poitrine et l’ahdomen sont d’un vert plus obscur. 
Tète beaucoup plus étroite que dans l'espèce précédente, plus animée 
derrière les yeux dans le mâle que dans la femelle, vertex de celle-ci plus 
convexe, Corselet un peu plus long que la tête, sensiblement plus allongé 
et moins renflé derrière le milieu que dans la précédente, un peu aminci 
antérieurement, cylindrique ; étranglement antérieur très peu marqué ; 
épisternes nullement bombés ; bourrelet latéral nul; le dessus plus dis- 
tinctement strié et ponctué. Dans le mâle que je possède les points s’avan- 
cent jusque près du bord antérieur. Elytres plus étroites et plus exacte- 
ment cylindriques, épaules plus effacées et plus arrondies, partie posté- 
rieure des côtés encore moins arrondie, extrémité conformée tout à fait 
de même; les points transversaux des stries plus larges, leurs rangées ne 
sont séparées que par des intervalles très étroits et tout à fait planes. Le 
dessous du corps est lisse et glabre chez la femelle comme dans la précé- 
dente, mais chez le mâle l'abdomen est finement ponctué et pubescent sur 
le milieu jusqu'à son extrémité; les palpes ont la même forme que ceux 
du précédent, les articles des antennes sont tous plus pubescents sur 
toute leur étendue, les deux premiers le sont un peu moins que les autres, 
leur forme n’est point ovalaire mais en carré plus ou moins long, le der- 
nier est terminé en pointe émoussée; le second est plus court que le 
quatrième qui est moins long que le troisième; dans le mâle, les articles 
extérieurs, à l'exception du dernier, diminuent peu à peu de longueur à 
partir du sixième : chez la femelle, les trois avant-derniers sont plus rac- 
courcis que le septième, mais égaux entre eux; les jambes sont lout aussi 
comprimées, mais un peu moins larges; la dent de l’échancrure du men- 
ton est moins avancée et tronquée. 

Elle parait être un peu moins rare que la Précédente, et toutes deux 
ont été découvertes à Ega, dans la région de l’Amazone, par M. Bates, 


2. Tibiis non compressis, leretibus. 
AGRA. 


Menium lobis apice rotundalis, intus haud carinatis. T'arsi supra pilosis 
articulis subelongatis, haud compressis, cordalis aut trigonis, unguiculr, 
minus brevibus. 


119 DF CHAUDOIR. 


A, AGRÆ SPURIÆ. 
Mentum lobis longioribus, anqustlis, apice subacule rotundatis. 


Je ne connais que deux espèces qui appartiennent à cette section qui 
fait évidemment le passage des Agridia aux Agra Yéritables, Elles se dis- 
tinguent de toutes celles que J'ai examinées par la longueur des lobes du 
menton qui sont très étroits antérieurement et se prolongent en pointe 
arrondie à l'extrémité, mais sans être munis à leur côté interne d’un 
rebord tranchant comme dans les Agridia. Le pénultième article des pal- 
pes labiaux est comprimé, assez dilaté et subanguleux au milieu du côté 
interne. Je ne connais point de mâles de cetle section, mais dans les 
femelles, le sternum et l'abdomen sont lisses et glabres, les trois avant- 
derniers articles des antennes sont sensiblement plus courts que les pré- 
cédents, ovalaires, le huitième est le plus court de tous, comme dans les 
femelles de beaucoup d'espèces de vraies Agra. 


4. A. ERYTHROPUS Dejean, Spec. I. p. 199. — Var. minor. — A. brun- 
nipennis Gory, Ann. de la Soc, Entom. de France, 1833, p. 185. — 
Chaudoir, Bull. Mosc. 18/47. 


9, A. LATIPES. — Femelle, — Long. 19 mill — Tête plus étroite que 
dans l’erythropus, yeux moins saillants. Corselet plus petit, moins renflé 
postérieurement, à épisternes moins bombés, plus mince antérieurement, 

“un peu plus étranglé près de la base; le dessus ponctué à peu près de 
même, bourrelet latéral beaucoup moins relevé. Élytres semblables, l'ex- 
trémité tronquée un peu plus obliquement, angle sutural plus saillant et 
plus aigu, ponctuation du dessus moins profonde et disposée en stries 
plus irrégulières, Jambes un peu plus fortes et légèrement comprimées. 
Tarses plus larges et plus courts. D'un noir très luisant, avec un fort 
reflet bronzé verdâtre sur les élytres. 

Découverte à Éga par M. Bates; c'est une des plus rares. 


B. AGRÆ INGENUÆ. 


Mentron lobis lalis breviusculis, apice late rotundatis. 


Elytris foveolatis. 


Capile elongato-ovato. 


Observation. Dans les espèces qui suivent jusqu'au n° 23, le huitième 
article des antennes des femelles est sensiblement plus court que ceux 


Révision du genre Agru. 115 


entre lesquels il est placé. Ge caractère qui n’est pas sans importance, est 
incommode pour l'établissement d'une subdivision, tant parce qu'on ne 
connaît pas loujours les femelles d’une espèce, que parce que l'extrémité 
des antennes manque souvent dans les individus qu'on reçoit. 


3. A. OENEA Fabricius, Syst. Eleuth. I p. 224, n. 4 — Klug, Entom. 
Monogr. p. 12, n. 4, T. 4, f. 1. — Dejean, Spec. IL. p. 198, n. 1. — Gara- 
bus cayennensis Olivier, I, 85, p. 53, n. 60, L. 42, & 153. — Drypta 
cayennensis Schœnherr, Synon. Ins. 1, p. 237, n. 8. — On ne l’a encore 
rencontrée qu'à Cayenne. La femelle a le dessous du corps lisse et glabre 
à l'exception d’un très petit nombre de poils épars cà et la; dans le man, 
le milieu du métathorax, les hanches postérieures et le milieu de l’abdo- 
men jusqu'à son extrémité sont couverts d’une ponctuation fine et serrée ; 
l'espace ponctué est pubescent. 


h. A. METALLESCENS Chaudoir, Bull Mosc. 4847, Il, p. 95, n. 2. — 
Para. — Le mâle de cette espèce nest encore inconnu. J'ai trouvé dans 
la collection de M. de Laferté un second individu provenant de la même 
localité et également femelle, L’abdomen est comme dans la femelle de 
l’'œnea. 


5. A. MEGERA Thomson, Arch. entom. I, p. 399, n. 1. — Les deux 
sexes. — Long. 22 1/2-28 mill. — Très voisine de la précédente dont elle 
diffère principalement par la couleur, qui est d’un noir très brillant un 
peu bronzé et olivàtre; pattes, palpes et base des antennes noirs, les 
huit articles extérieurs d’un roux foncé avec l'extrémité de chaque article 
noirâtre, pubescence du dessous des tarses gris souris. Tête en rectangle 
allongé, très brusquement étranglée à sa base, sommet de l'angle posté- 
rieur moins arrondi que dans la metallescens; celle du mâle plus étroite 
que celle de la femelle avec les yeux bien plus saillants. Corselet plus long 
que dans la mnetallescens. Extrémité des élytres tronquée un peu plus obli- 
quement, moins échancrée près de la dent externe qui est aussi moins 
saillante dans la femelle que dans le mâle. Cuisses du mâle beaucoup plus 
renflées que dans la femelle. Métarsternum très peu ponctué chez le mâle ; 
appendices des hanches postérieures lisses, milieu de l’abdomen pointillé 
et pubescent, mais la ponctuation ne s'étend pas jusqu’au bord postérieur 
du métasternum. 

M. Baies a rapporté de son séjour à Éga plusieurs individus de cette 
espèce. 


6. A. RUFESCENS Klug, Entom., Monogr. p. 14, no 2, T. I, f. 2. — 
Dejean, Spec. 11, p. 445, n° 5. — Rio-Janeiro, Para. — Cuisses plus ren- 
flées dans le mâle que dans la femelle, Milieu du métasternum et 

h° Série, TOME I. 8 


11/ DE CHAUDOIR. 


hanches postérieures couverts d’une ponctuation fine et serrée et d’une 
pubescence rousse comme dans l’œnva ; milieu de la partie postérieure de 
chaque segment de l'abdomen également ponctué et pubescent ; anus lisse 
excepté près de l'extrémité; dans la femelle tout le dessous du corps est 
presque lisse et glabre. 


7. À. INFUSCATA Klug, L c., p. 15, n° 3, T. I, £ 3. — La description 
de Klug convient assez aux deux individus que je rapporte à cette espèce 
et qui m'ont été cédés par M. Bates qui les a pris à Éga. Le mäle a les 
cuisses plus renflées que la femelle; la partie postérieure de la tête est 
plus conique et moins ovalaire, les yeux plus saillants, le corselet plus 
allongé, le prosternum est traversé entre les hanches antérieures par une 
carène bifide très saillante, placée en travers, et qui se retrouve, quoique 
moins élevée, dans la rufescens, elle manque entièrement dans les femel- 
les de ces espèces, le métasternum, les hanches et abdomen des mâles 
sont ponctués comme dans la rufescens; de même que dans celle-ci, la 
moitié inférieure du côté interne des quatre jambes postérieures est beau- 
coup plus fortement pubescente dans le mâle que dans la femelle. 


8. À. REFLEXIDENS.—Les deux sexes, —Long. 19-20 mill. —Encore très 
voisine de la rufescens, mais avec les couleurs de l’infuscata. Mâle. Tête 
comme dans linfuscata; Yeux un peu moins saillants; corselet plus court, 
un peu moins ponctué en dessus et sur les épisternes (comme dans la 
rufescens), Carène du prosternum à peine saillante ; élytres tronquées plus 
obliquement à l'extrémité, suture prolongée en pointe aiguë et assez rele- 
vée; métasternum, hanches postérieures et abdomen lisses et glabres; 
sur l’antépénultième anneau on observe une excavation dont le fond est lisse 
et le tour rugueux et pubescent, ainsi qu'une partie du segment qui pré- 
cède ; cuisses et jambes postérieures comme dans les deux espèces précé- 
dentes. La femelle ne diffère de celle de l’infuscata que par le corselet 
un peu moins ponctué en dessus, et par le prolongement aigu et relevé 
de la suture. 


9. A. SAHLBERGII Chaudoir, Bull. Mosc. 1854, 1, p. 815, — Cantagallo, 
dans l'intérieur de la province de Rio-Janeiro. — Elle diffère surtout de la 
précédente par la couleur, le corselet plus ponctué, plus inégal et moins 
renflé postérieurement, les deux dents de l'extrémité de chaque élytre 
moins prolongées et moins spiniformes, les fovéoles du dessus plus gran- 
des et plus allongées; dans le mâle, la carène transversale du prosternum 
est tout aussi saillante que dans lénfuscata, Vabdomen présente quelques 
traces de ponctuation et de pubescence sur le milieu de l’antépénultième 
et du pénultième segment, avec un espace lisse, mais non creux, au mi- 
lieu de la partie ponctuée du premier des deux, 


Révision du genre Agra. 115 


40. A. GYANOSTICTA Klug, Jahrb. der Insectenk, EL. p. 57, no 93. — Fe- 
nelle. —A, stictica Klug, ibid. p. 56, n° 22.--Environs de Rio-Janeiro. — 
Dans le mâle, le prosternum est très élevé entre les hanches antérieures, 
mais il ne forme pas de carène distincte; tout le milieu du métasternum 
et les hanches postérieures sont fortement pubescents et pointillés, ainsi 
qu'une large bande longitudinale sur le milieu des avant-derniers segments 
de l'abdomen, partagée en deux par une bande étroite, lisse, mais nul- 
lement creuse ; l'anus est lisse, avec le bord postérieur ponctué, Comme 
d'ordinaire, les cuisses du mâle sont plus renflées que celles de la femelle ; 
la pubescence du côté intérieur des jambes postérieure n’est pas beaucoup 
plus forte dans le mâle que dans la femelle, celle des jambes intermé- 
diaires est plus marquée. 


11. A. VIRIDISTICTA. — Les deux sexes. — Long. 16-18 mill. — Voisine 
de la cyanosticta, mais beaucoup plus petite et plus grêle. Tête un peu 
plus plane en-dessus; corselet plus étroit et beaucoup moins renflé posté- 
rieurement, bourrelets latéraux plus relevés; élytres plus étroites, angle 
de lextrémité sur la suture plus arrondi au sommet, dent externe moins 
saillante; abdomen des mâles beaucoup moins ponctué et pubescent, anus 
plus échancré; les couleurs des diverses parties de linsecte sont les 
mêmes, les fovéoles sont d’un vert foncé, le dernier article des palpes 
labiaux et l'extrémité des derniers articles des tarses d’un brun-noirâtre 
dans tous mes individus. 

J'ai examiné huit individus des deux sexes qui n’ont élé envoyés pour 
la plupart, par feu Bescke, comme pris à Novofriburgo dans la province de 
Rio-Janeiro. 

Un individu femelle, provenant de la même source, diffère par sa taille 
plus grande (19 mill.) par un reflet métallique verdâtre assez fort sur les 
élytres, dont les fovéoles sont beaucoup plus nombreuses, plus rapprochées, 
rugueuses au fond, avec l'extrémité des palpes labiaux et des tarses éga- 
lement noirâtres. Je l'ai nommé provisoirement dans ma collection macu- 
litarsis, mais je ne suis pas très sûr s’il doit constituer une espèce dis- 
lincte. 


12. A. SPINIPENNIS Chaudoir, Bull. Mosc. 4850. I, p. 62. — Je possède 
maintenant les deux sexes de cette espèce, la femelle diffère du mäle par 
les pattes beaucoup plus grèles; dans le mâle le dessous du corps n’est 
guère plus ponctué et pubescent que dans la véridisticta; la carène du 
prosternum entre les hanches est remplacée par deux tubercules aigus, 
séparés par une profonde échancrure; les quatre jambes postérieures ne 
sont pas plus pubescentes dans un sexe que dans l’autre. Une des deux 
femelles que je possède est d’une couleur plus foncée et métallique, 


116 DE CHAUDOIR, 


13. À. PACHYCNEMA Chaudoir, Bull. Mosc. 1847, II, p. 97, n° 9, — 
Ma collection renferme trois exemplaires mäles et deux femelles de cette 
espèce bien distincte. Ils proviennent tous des environs de Rio-Janeiro. 


14. A. OxYPTERA.— Mâle, — Long. 20 mill. — Elle diffère de la pachyc- 
nema par son corselet plus renflé, et dont le renflement s'étend jusqu’à 
l'étranglement antérieur; les épisternes sont très bombés et offrent à 
peine trois à quatre points enfoncés, les fovéoles sur les élytres sont moins 
nombreuses, plus petites et souvent séparées par de grands intervalles 
planes, l'extrémité est coupée peu obliquement, mais l'angle externe est 
aussi saillant et aigu que dans la rufescens, et la pointe qui termine la 
suture à la forme d’un triangle assez allongé et très pointu ; le métaster- 
num et les hanches postérieures sont lisses et glabres ; il n’y a de ponctué 
et de pubescent que le milieu des troisième, quatrième et cinquième seg- 
ments de l’abdomen, l'anus est tout à fait lisse. La couleur générale est 
d’un ferrugineux foncé avec un fort reflet bronzé sur le corselet et les ély- 
tres, le fond des fovéoles est d’un vert brillant métallique, les antennes, 
les palpes et les pattes sont d’un ferrugineux rougeàtre avec le dernier 
article des palpes labiaux et les genoux bruns. 

Cet insecte provient de la collection de M. Reiche, où il était noté 
comme venant de Cayenne. 


15. À. MELANOGONA. — Femelle. — Long. 19 mill. — Elle se rapproche 
encore des précédentes dont elle diffère surtout par sa coloration et la con- 
formation de l'extrémité des élytres. Tête d’un rouge sanguin avec la par- 
tie antérieure, les parties de la bouche, les palpes, les trois premiers arti- 
cles des antennes, les genoux, l’extrémilé des jambes et les tarses d’un 
brun noirâtre, le reste des antennes d’un roux foncé avec l'extrémité de 
chaque article noirâtre, corselet et dessous du corps d’un brun-clair à 
reflets métalliques, élytres d'un brun-clair offrant un reflet rosé, à peu 
près comme celles de la pachycnema, rebord latéral, épipleures et fond des 
fovéoles noirs, cuisses et majeure partie des jambes de la couleur de la 
tète. Base de la tête plus brusquement étranglée que dans les femelles de 
la cyanosticta, et formant avec les côtés un angle plus marqué; le renfle- 
ment du milieu du corselet est plus fort et se prolonge davantage vers la 
partie antérieure où les épisternes sont plus bombés, ceux-ci sont ponc- 
tués de même, mais le dessus l’est moins et la partie antérieure est lisse ; 
les élytres sont plus étroites et ne s’élargissent presque point postérieure- 
ment, l'extrémité est tronquée un peu obliquement, nullement échancrée, 
les deux angles ne sont nullement saillants et leur sommet est bien arrondi, 
les fovéoles sont un peu plus petites, distribuées en lignes plus régulières 
et séparées par des espaces plus planes et plus étendus; le dessous du 


Révision du genre Agru. 117 


corps lisse, l’anns marqué de chaque côté d’une large dépression longi- 
tudinale. 

J'ai trouvé cette intéressante espèce dans la collection de M. de Laferté, 
où elle était indiquée comme venant de Mines-Geraës. 


16. A. GEMMATA Klug, Entom. Monogr. p. 28, n° 41, T. II, £ 2. — 
A. brentoides Dejean, Spec. I, p. 200, n° 3. — Gette espèce dont je pos- 
sède plusieurs individus des deux sexes, ne paraît pas être rare dans la 
province de Rio-Janeiro. Sa taille varie de 44 à 19 mill. Le métasternum 
est couvert dans son milieu d’une ponctuation fine, assez serrée, et revêtu 
d’une pubescence bieu visible, sur le milieu de chacun des trois avant- 
derniers segments de labdomen, vers le bord postérieur, on remarque 
deux petits espaces ponctués et couverts de quelques poils, entre lesquels 
il y a un espace lisse, il y a aussi quelques points pilifères épars sur l'anus 
qui est fortement échancre. 


47. A. ovicozuis. Mâle. — Long. 44 1/2 mill. — De la taille des petits 
exemplaires de la gemmata, à laquelle elle ressemble beaucoup et dont 
elle ne diffère que par les caractères suivants. Corselet proportionnellement 
un peu plus court, plus renflé au milieu et plus brièvement aminci anté- 
rieurement; les fovéoles des élytres plus petites, plus nombreuses et sépa- 
rées par des intervalles bruns plus courts, lextrémité coupée un peu obli- 
quement, mais pas sinuée comme dans la gemmata. Milieu du métaster- 
num presque lisse et à peine pubescent, ponctuation de l'abdomen distri- 
buée comme dans la gemmata, mais l’avant-dernier segment est beaucoup 
plus fortement ponctué de chaque côté de l'espace lisse du milieu qui est 
presque caché par deux fortes touffes de poils longs qui convergent les uns 
vers tes autres. Les couleurs sont un peu moins claires; la partie inférieure 
du côté interne des deux jambes postérieures offre une longue échancrure 
fortement pubescente, terminée à son extrémité supérieure au-dessus du 
milieu par une saillie subangulaire. 

Je ne possède qu’un individu mâle de cette espèce qui a été pris par 
M. Sahlberg fils, à Cantagallo, dans la province de Rio-Janeiro; quoique 
je ne connaisse pas la femelle, je suis porté à croire qu’elle a également le 
huitième article des antennes plus court, el que par conséquent cette 
espèce appartient à cette série. 


18. A. HYALINA. — Femelle, — Long. 15 mill, — Elle est très voisine de 
la gemmata el de l'oicollis, mais elle en diffère par les couleurs et par 
extrémité carrément tronquée des élytres: la forme et les proportions 
du corselel tout à fait comme dans l'ovipennis: élvtres un peu plus élar- 
oies postérieurement, extrémité {ronquée carrément, angle sutural droil, 


118 DE CHAUDOIR. 


légèrement relevé, nullement arrondi; angle externe prolongée en saillie 
dentiforme aiguë, fovéoles du dessus beaucoup moins nombreuses el sépa- 
rées par d'assez grands intervalles très planes. Tête brune, corselet, élytres 
et dessous du corps d’une teinte vert de mer plus marquée et plus claire 
sur les deux premiers seaments, antennes d’un roux assez foncé, avec 
Pextrémilé du premier article et le second bruns, palpes ferrugineux, avec 
le pénultième et l'extrémité du dernier article des labiaux bruns; pattes 
entièrement d’un rouge ferrugineux ; antennes très grêles, huitième article 
un peu plus court que ses voisins. 

Get insecte qui provient de la province de Sainte-Catherine, au Brésil, 
m'a été cédé par M. Deyrolle, qui ne possédait que ce seul individu. 


19. A. coLuMBIANA. Les deux sexes. — Long. 15-19 mill. — La forme 
de cette espèce est à peu près celle de la gemmata, maïs ses couleurs sont 
très différentes. Tête, milieu du prosternum, palpes labiaux, les trois pre- 
miers articles des antennes, l'extrémité de tous les suivants, genoux, bout 
des jambes et tarses noirs, palpes maxillaires, mandibules et majeure par- 
tie des huit derniers articles des antennes d'un brun un peu rougeätre, 
corselet avec ses épisternes et élytres d’un brun métallique offrant une 
teinte rosée comme la pachycnema, mais quelquefois plus foncée, fond des 
fovéoles vert, dessous du corps brun avec un fort reflet olivâtre, cuisses 
et jambes d'un rouge ferrugineux. Têle un peu plus rectangulaire et plus 
allongée; corselet un peu plus gros, la partie renflée n'est pas arrondie 
sur ses côtés qui sont parallèles; élytres un peu plus larges, leur extrémité 
est moins oblique, moins arrondie; l’angle sutural est presque droit, peu 
arrondi, l'angle externe forme une saillie semblable à celle de la gemmata, 
le dessus est fovéolé à peu près comme dans cette espèce, les fovéoles sont 
un peu plus espacées; métasternum lisse et glabre dans les deux sexes, 
abdomen ponctué et pubescent dans le mâle comme dans celui de la gem- 
mala, jambes postérieures également pubescentes en dedans; huitième 
article des antennes de la femelle beaucoup plus court que les autres. 

Le mâle que je possède m'a été donné par M. Sallé, la femelle se trou- 
vait dans Ja collection Laferté, Toutes deux viennent de Vénézuéla. 


20. A. TaRNIERI — Mâle. — Long. 13 1/2 mill. — Elle se rapproche de 
la précédente par la coloration, mais elle est beaucoup plus petite et plus 
étroite. En la comparant à la gemmata, nous remarquons que la tête est 
plus étroite, le corselet a tout à fait la forme de celui de l'ovtcollis, il est 
cependant un peu moins renflé, moins ponctué en dessus et sur ses épis- 
ternes, le bourrelet latéral est plus plan, ainsi que les intervalles entre 
les points enfoncés; les élytres sont sensiblement plus courtes, les épaules 
un peu plus obtusément arrondies, l'extrémité est tronquée carrément. 


Révision du genre Agra. 119 


l'angle sutural à peu près droit, peu arrondi au sommet, lexterne à peu 
près comme dans la gemmala, dans l'un de mes deux individus lextré- 
mité offre une échancrure assez distincte près de l'angle extérieur, de 
sorte qu’elle parait obtusément tridentée comme dans quelques espèces de 
la seconde division établie par Klug; rien de semblable ne se voit dans 
l'autre, ce qui prouve que ce caractère ne peut servir de base à une sub- 
division de ce genre; les fovéoles sont beaucoup moins nombreuses, plus 
espacées et séparées par des intervalles tout à fait plans; métasternum 
lisse et glabre ; abdomen ponctué et pubescent comme dans les mâles de 
la gemmata; côté intérieur des deux jambes postérieures légèrement 
échancré dans sa moitié inférieure et revêtu d’une pubescence très forte 
et très serrée, plus longue que dans les espèces voisines, Tête d’un brun 
foncé, antennes et palpes un peu plus rougeàtres, dernier article des 
labiaux plus obscur; pattes ferrugineuses, avec l'extrémité des cuisses 
brune dans l’un de mes deux individus; le reste du corps coloré comme 
dans la columbian«. 

Elle se trouve à Cayenne; le premier individu que j'ai reçu, na été 
envoyé par M. Tarnier, à qui je me fais un plaisir de la dédier, le second 
m'a été cédé par M. Deyrolle, avec d’autres uniques de sa collection. 


21. A. OBLUNGO-PUNCTATA Chevrolat, Coléopt. du Mex. n° 185. — Un 
seul individu femelle du Mexique, provenant de la collection Gorv. 


29, À, niGrires Chaudoir, Bull. Mosc. 1847, IE, p. 98, n° 17. — Égale- 
ment une femelle du même pays el envoyé par M. Dupont 


23. A. MOERENS. Les deux sexes. — Long. 14-15 1/2 mill. — Celte 
espèce est de la forme de l’ovécollis, mais elle est presque entièrement 
d’un noir un peu verdtre assez brillant, la base des antennes et les cuis- 
ses sont brunes foncées, les huit articles extérieurs des antennes d’un 
roux foncé avec l'extrémité de chacun brune. Tète et corselet comme 
dans l’ovicollis, celui-ci un peu plus long, élytres proportionnellement un 
peu plus courtes et plus élargies postérieurement, l'extrémité est tron- 
quée carrément, légèrement échancrée près de la dent externe qui est 
assez saillante, les fovéoles du dessus se réunissent en stries vers l’extré- 
mité; le métasternum du mâle est aussi lisse que celui de la femelle ; l'ab- 
domen est ponctué et revêtu de poils aux mêmes endroits que dans la 
gemmata, les poils sont un plus serrés et les espaces ponctués sont légè- 
rement convexes et entourés de dépressions longitudinales peu marquées. 
Jambes postérieures très légèrement pubescentes dans la femelle, subéchan- 
crées et pubescentes dans le mâle comme dans ceux de la gemanata: 


420 DE CHAUDOIR, 


le prosternum est assez fortement bituberculé entre les hanches anté- 
rieures. 

Elle a été découverte à Ega par M. Bates. 

Ici finit dans ma collection la série des espèces à élytres marquées de 
fovéoles, chez lesquelles les femelles se distinguent des mâles par la briè- 
velé du huitième article des antennes. Nous ne retrouvons plus ce carac- 
tère chez les espèces suivantes appartenant à cette section. 


2h. A. viciNA Chaudoir, Bull. Mosc. 1847, IL, p. 97, n° 41. — Je 
possède maintenant les deux sexes de cette espèce, la femelle m'ayant été 
envoyée par M. Sahlberg, qui l’a prise près de Cantagallo. Elle se distin- 
gue de la femelle de la gemmata, indépendamment des caractères géné- 
raux de l'espèce, par la conformation des antennes. 


25. A. SUBOENEA.— Femelle. — Long. 19 4/2 mill.— Elle est très voisine 
de la précédente par la forme, mais elle est autrement colorée. Les yeux 
étant placés plus haut, la partie du front qui les sépare est plus étroite, 
le corselet est plus aminei antérieurement, la ponctuation du dessus est 
un peu moins grosse, les élytres sont un peu plus courtes, la partie de 
l'extrémité qui est rapprochée de la suture est coupée très carrément, 
nullement arrondie, la sinuosité voisine de la dent externe très courte et 
peu marquée, celle-ci assez aiguë et saillante, les fovéoles du dessus sont 
plus petites, disposées en rangées régulières, et vers l'extrémité elles sont 
réunies par des vestiges de stries séparées par des intervalles légèrement 
convexes. Dans lindividu (femelle) que je possède, l'anus est un peu 
ponctué et coupé en deux par une ligne longitudinale assez profonde, 
mais ce dernier caractère n’est peut-être qu'accidentel : tout l'abdomen 
paraissant s'être imparfaitement développé. D'un noir bronzé verdàtre, 
légèrement cuivreux sur les élytres; tête et bouche brunes, antennes el 
pattes d’un brun rougetre, avec l'extrémité des huit derniers articles des 
premières rembrunie. (4. ruficornis ?? Klug). 

Trouvée à Éga par M. Bates. 


26. A. FEMORALIS. — Mäle, — Long. 14 mill. — On eût pu croire que 
c’est le mâle de la précédente, si les pattes et les antennes n'étaient autre- 
ment colorées; les yeux sont encore plus rapprochés et plus proéminents, 
le corselet sensiblement plus allongé et très peu renflé postérieurement : 
les élytres sont un peu moins courtes, moins étroites à la base, plus paral- 
lèles, l'extrémité est tronquée tout aussi carrément près de la suture, mais 
la sinuosité extérieure est beaucoup plus forte, assez oblique, terminée en 
dedans par un angle nullement arrondi au sommet, mais ne formant pas 


Révision du genre Agra. 121 


de dent, et extérieurement par une dent moins saillante que dans la 
subænea. La ponctuation du métasternum et du milieu des avant-derniers 
segments de l'abdomen est très faible, très peu serrée et à peine pubes- 
cente : l'anus tout à fait lisse et à peine échancrée; les cuisses médiocre- 
ment renflées, les jambes postérieures entières et faiblement pubescentes 
en dedans. Les élytres sont un peu cuivreuses, les trois premiers articles 
des antennes et les cuisses sont d’un brun foncé, le reste des antennes el 
des pattes d’un jaune ferrugineux assez clair. 

Également découverte à Éga par M. Bates. 


97. À. TiBlALIS. — Femelle. — Long. 17 14/2 mill. — Elle ressemble 
beaucoup par les couleurs à la femoralis, mais elle est bien plus grande ; 
la tête est un peu moins étroite et la partie qui s'étend depuis l’étrangle- 
ment basal jusqu'aux yeux moins allongé, ceux-ci gros, assez saillants el 
assez rapprochés, le corselet tout aussi allongé que dans la femoralis, 
mais plus renflé et un peu plus brusquement et plus longuement aminci 
antérieurement, étranglement basal plus fort; les élytres plus allongées, 
plus élargies postérieurement, largement tronquées à l'extrémité, qui est 
un tant soit peu plus oblique que dans la subænea et nullement sinuée ni 
angulaire près de l'angle externe qui est plus aigu que dans la femoralis ; 
la sculpture du dessus diffère de celle des deux précédentes, mais on 
remarque en outre vers le milieu quelques légers plis transversaux très 
peu élevés, Abdomen très brillant, avec très peu de points enfoncés (dans 
la femelle), pattes minces, tarses étroits. Tête, trois premiers articles arti- 
cles des antennes, cuisses et tarses presque noirs, jambes d’un testacé 
rougeàtre; les huit derniers articles des antennes roux avec lextrémité 
d’un brun très foncé, attaches des quatre cuisses antérieures rougeàtres. 

Deux exemplaires trouvés à Éga par M. Bates. 


28. À. COPTOPTERA. — Femelle. — Long. 17 1/2 mill. — Extrèmement 
voisine de la précédente, dont elle diffère par sa tête plus étroite, le cor- 
selet moins étranglé sur les côtés près de la base, l’absence de toute dent 
à l'angle externe de l’extrémité des élytres, lequel est obtus, mais nulle- 
ment arrondi au sommet, la couleur du corps est à peu près la même, 
mais la base des antennes et Loutes les pattes sont d’un brun ferrugineux 
assez clair; les huit articles extérieurs des premières sont comme dans la 
libialis. 

J'ai trouvé cet insecte dans la collection de M. de Laferté où il était noté 
comme venant du Rio-Negro dans l’intérieur du Brésil, J'hésite à la consi- 
dérer comme une variété de la précédente, 


29. A. FOY£0LATA Chaudoir, Bull, Mosc. 1850, I. p. 63. — Cette espèce 


122 DE CHAUDOIR. 


assez commune à ce qu'il parait à Novofriburgo, dans l'intérieur de la 
province de Rio-Janeiro, est en général confondue dans les collections 
françaises avec la catenulata, dont elle est parfaitement distincte. 


30. A. CATENULATA Klug, Entom. Monogr. p. 29, n° 12, T. IL, Î, 3. — 
A. Chevrolatii Gory, Ann. de la Soc. Entom. de France, 1833, p. 186. — 
Plus rare que la précédente dans les mêmes localités. 


91. A. COERULEA CGhaudoir, Bull. Mosc. 1854, I, p. 314. — Découverte 
à Cantagallo, par M. Sahlberg fils. — Gette espèce se rapproche de la 
précédente par la sculpture des élytres et surtout par la ponctuation gros- 
sière du fond des fovéoles, mais celles-ci sont beaucoup plus régulière 
ment distribuées en sillon fréquemment interrompus par détroits plis 
élevés qui vont d’un intervalle à l’autre; la tête est plus allongée derrière 
les yeux qui sont fort saillants, la partie postérieure de la tête va en se 
rétrécissant peu à peu vers le col et elle est peu arrondie sur les côtés, 
de sorte qu’elle à presque la forme d'un cône; le corselet est bien plus 
court, plus gros et moins aminci antérieurement plus fortement ponctué 
et sillonné en-dessus. L’extrémité des élytres est tronquée un peu oblique- 
ment, assez échancrée en arc de cercle et terminée sur la suture et exté- 
rieurement par deux saillies assez longues et aiguës. 


Vertice postlice ulrinque pluripunctalo, piloso. 


Quatre espèces, qui ont assez d’aflinité entre elles, présentent ce carac- 
tère, trois d’entre elles ont une fosselte imprimée sur le vertex, la qua- 
trième (azwrea) n'a en cet endroit qu'une très légère dépression. 


02, À, AZUREA. — Mâle. — Long. 17 4/2 mill. — Tête plus étroite que 
dans la /ristis du même sexe, partie postérieure nullement arrondie sur 
les côtés et formant un angle obtus bien marqué à l’étranglement, vers 
lequel elle se rétrécit insensiblement, aplatie, légèrement convexe entre 
les yeux qui sont très saillants, largement mais peu profondément biim- 
pressionné entre les antennes sans vestige de rides, légèrement déprimée 
sur le haut du vertex, lisse à l’exception de quelques assez gros points 
pilifères sur les côtés de celui-ci. Gorselet plus long que la tête, beaucoup 
plus étroit dans toutes ses parties, proportionnellement bien moins renflé 
postérieurement, nullement arrondi sur la partie antérieure des côtés ; les 
points du dessus sont moins nombreux mais plus grands, ce qui rend la 
surface plus inégale, les points enfoncés sur les épistures sont également 
pilifères. Élytres plus étroites, assez parallèles, tronquées à peu près de 
méme, avec l'angle sutural moins aigu el nullement prolongé: l'angle 


Révision du genre Agru. 125 


externe est comme dans la #réstis; la sculplure du dessus est à peu près 
semblable, mais les fovéoles sont plus grandes, quoiqu’elles soient aussi 
de dimensions très inégales entre elles, elles semblent former des sillons 
séparés par des intervalles assez convexes et inlerrompus par des plis 
lransversaux irréguliers, également assez élevés. Dans le mäle les appen- 
dices des hanches postérieures sont ponctués et pubescents en-dessous, 
comme dans la Buquetii du même sexe, le reste du dessous du corps esl 
presque lisse, l'extrémité du côté extérieur des deux jambes postérieures 
est un peu comprimé en carène. Le dessus du corselet et les élytres sont 
d'une belle couleur bleu d'azur; les côtés de la tête derrière les yeux, le 
dessous du corps et les cuisses d’un bleu verdâtre, le front et le devant 
de la tête, les parties de la bouche, les antennes et le reste des pattes 
sont noirs, avec Ja base des sept articles extérieurs des antennes d’un 
roux très obscur. 

Je ne possède qu'un individu de celte espèce, qui a été trouvé par 
Justin Goudot dans la Nouvelle-Grenade, dans la région chaude, et qui 
figurait dans la collection de M. de Laferté, 


83. À. Trrisris Dejean, Spec. V, p. 302, n° 6. — Je possède un cer- 
tain nombre d'individus de cette espèce qui habite près de Rio-Janeiro. — 
Chez les mâles, indépendamment de la dilatation plus forte du dernier 
article des palpes labiaux, toute la partie médiane de l'abdomen depuis le 
bord postérieur du métasternum jusqu'à Panus, qui est lisse comme les 
côtés, est couvert d’une ponctuation fine et revêtu d’une légère pubes- 
cence noirâtre : les appendices des hanches postérieures sont moins ponc- 
tués et moins pubescents que dans la précédente et dans la Buquetii: 
l'abdomen des femelles est lisse ; il y a peu de différence dans l'épaisseur 
des cuisses des deux sexes. 


34. À. MOESTA, — Femeile. — Long 19 mill — La couleur de cette 
espèce est Œun noir plus obscur que dans la tréstis, sans aucune teinte 
verdatre et le fond des fovéoles, qui est bleuâtre dans celle-ci, est de la 
couleur du reste de Pélytre dans l'espèce que je décris, en outre, la tête 
est un peu moins large entre les veux, la fossette du vertex est linéaire ; 
le corselet est moins fortement ponetué et moins sillonné près de la ligne 
médiane; les élytres sont sensiblement plus courtes, l'extrémité est forte- 
ment échancrée en arc de cercle et les deux dents sont plus allongées el 
plus spiniformes: les fovéoles du dessus sont plus petites et les trois 
séries de fossettes plus grandes que les autres qu'on remarque dans la 
tristis, sont bien moins distinctes dans celle-ci. La base des huit derniers 
arlicles des antennes et même tout le dernier sont d’un rouge foncé, 

Cette espèce + trouve à Éga el a été découverte par M. Bales. 


124 DE CHAUDOIR. 


99. À. BUQUETIT Gory, Ann. de la Soc. Ent. de Fr. 1835, p. 184. — 
Je possède les deux sexes de cette espèce; le mâle a servi de type à Gery, 
la femelle m'a été cédée par M. Deyrolle, qui l'avait reçue de la province 
de Sainte-Catherine au Brésil. L’abdomen et la poitrine sont à peu près 
lisses dans les deux, mais le mâle se distingue par la dilatation du palpe 
labial et par la ponctuation revètue de pubescence de l'appendice des 
hanches postérieures, comme dans l’azurea. 


Capite haud elongalo, quadrato. 


36. A. VIRIDIPUNCTATA Chaudoir, Bull, Mosc. 1854, 1, p. 917, n° 11- 
12. — J'ai depuis acquis deux individus femelles de cette espèce, chez 
lesquelles les fovéoles des élytres sont plus courtes, plus espacées, et les 
intervalles qui les séparent sont plus plans, labdomen est lisse, ainsi 
que le milieu du métasternum. Dans les deux sexes, le milieu du proster- 
num porte quelques gros points enfoncés. Le màle que je possède vient 
de lintérieur de la province de Rio-Janeiro, les femelles de Minas- 
Geraës. 


37. À, QUADRICEPS Chaudoir, Bull, Mose. 1847, I, p. 400, n° 24. — Fe- 
melle-Mâle. — A. scrobiculata Ghaudoir (Klug), 2bëd. p. 1014, n° 25.— Cette 
espèce me paraît être rare dans l’intérieur de la province de Rio, elle se 
retrouve dans celle de Minas-Geraës; les mâles ne se distinguent des 
femelles que par la dilatation plus forte du dernier article des palpes 
labiaux, par les cuisses un peu plus fortes, et par la partie postérieure de 
la tête un peu plus arrondie vers l’étranglement; l'absence de fossette 
sur le vertex de l'individu que j'ai décrit sous le nom de scrobiculata 
n'est qu'accidentelle. 


38. À. MoriTzu. — Mâle, — Long. 11 mill, — Jolie espèce d’un rouge 
ferrugineux, avec les parties de la bouche, les antennes et les pattes ainsi 
que labdomen plus clairs; un léger reflet métallique sur le dessus du 
corselel, et les élytres d'un vert-cuivreux clair éclatant, épipleures d’un 
jaune clair, pubescence jaune. Tête plus carrée postérieurement que dans 
la quadriceps, angles postérieurs arrondis, côtés du vertex plus ponctués 
et pilifères, milieu fovéolé; corselet bien plus court et plus renflé posté- 
rieurement, couvert d’une ponctuation moins forte, mais plus serrée et 
plus régulière surtout sur les épisternes et le milieu du prosternum, tous 
les points sont pilifères, de sorte que le corselet est entièrement revêlu 
d’une pubescence assez dense, près de la base on observe une impression 
transversale assez forte, plus finement ponctuée que le reste: élytres plus 
larges à leur base, parallèles, nullement dilatées postérieurement, légè- 





Révision du genre Agra. 125 


rement sinuées avant le milieu des côtés, très obtusément arrondies à 
l'extrémité, avec l'angle externe très peu saillant, mais fort aigu au som- 
met, l'extrémité de la suture nullement béante; les fovéoles distribuées à 
peu près de même, mais plus petites, moins profondes, surtout vers l'ex- 
trémité, à peine ponctuées et séparées par des espaces très planes. Des- 
sous du corps lisse, avec quelques points épars sur les épisternes du 
mésosternum et les côtés de la plaque médiane du métasternum, milieu 
de celui-ci et de la base de l'abdomen pointillé et pubescent dans le 
mâle ; cuisses assez renflées et revêlues surtout en-dessous de nombreux 
poils assez longs; jambes intermédiaires armées en-dedans au-dessous du 
milieu d’un long éperon triangulaire, assez large à sa base et légèrement 
émoussé, revêtu comme les jambes d’une pubescence assez visible. 

J'ai reçu un individu de cette espèce du Musée impérial de Vienne, qui 
l'avait acheté de M. Moritz. Il habite le Vénézuéla. 


39. A. PusILLA Chaudoir, Bull. Mosc. 4847, IT, p. 4119, n° 52. — Outre 
exemplaire mâle de la collection Gory que j'ai décrit, je possède une 
femelle un peu plus grande trouvée à Minas-Geraës. On remarque aussi 
quelques points enfoncés sur les épisternes du mésosternum et les côtés 
du métasternum, mais je n'ai pu découvrir de ponctuation ni de pubes- 
cence sur le milieu de celui-ci et de l'abdomen chez le mâle, et les 
sexes ne semblent guère différer que par la dilatation du dernier article 
des palpes labiaux. 


Elytris distincte punctato-striatis. 


Thorace toto dense punctulato. 


h0. A. AUROVITTATA Chaudoir, Bull. Mosc. 1850, I, p. 64. — Cette 
jolie espèce, dont un individu mâle m'a été envoyé par feu Beske, comme 
venant de Novofriburgo, parait être très rare. Les épisternes du mésos- 
ternum sont assez fortement ponctués, les côtés du métasternum et ses 
épisternes le sont beaucoup moins; dans le mâle le milieu du métaster- 
num est pointillé et pubescent d’une manière à peine visible, les appen- 
dices des hanches postérieures le sont un peu plus, l'abdomen est tout à 
fait lisse. 


AA. A. ATTENUATA Klug, Entom. Monogr. p. 26, n° 40, T. II, f, 4. — 
La description de Klug convient parfaitement à l’individu màle que je 
possède et qui provient de la collection Gory, où il était indiqué comme 
venant du Brésil, seulement il n’est pas aussi noir que le dit la descrip- 
tion, car il paraît être récemment transformé, 


126 DE CHAUDOIR, 


2. À. PUNCTICOLLIS Dejean, Spec. 1, p. 204, n° 4. — J'ai eu tort de 
confondre cette espèce avec la précédente, dont elle diffère par la couleur 
entièrement rougeàtre de la tête, du corselet, du dessous du corps, des 
palpes, des antennes et des pattes et par les élytres plus élargies posté- 
rieurement avec l'angle sutural plus aigu. Outre l'exemplaire qui a été 
décrit par Dejean, j'en possède trois autres des deux sexes, dont l’un a 
été trouvé par M. Lacordaire, à Rio et faisait aussi partie de la collection 
Dejean, les deux autres m'ont été envoyés par M. Sahlberg fils, qui les 
a pris à Cantagallo. Ces trois exemplaires sont plus petits, le corselet est 
plus renflé au milieu, plus étranglé près de la base, le bourrelet latéral 
est plus relevé, les élytres sont plus courtes, plus cuivreuses, avec la 
suture d’une belle couleur verte. J'en avais fait une espèce que j'avais 
nommée sulurella, mais je ne suis pas très sûr qu’elle doive être séparée 
de la puncticollis, 


H3. A, NIGRIVENTRIS. — Long. 10 4/2 mill. — Très voisine de laite- 
nuata, entièrement d’un noir obscur très brillant, à l'exception des ély- 
tres qui sont d’un rouge-cuivreux éclatant avec une suture verte très 
étroite; le corselet est plus étroit, moins renflé au milieu, la ponctuation 
du milieu du prosternum moins serrée, l'extrémité des élytres n'est tron- 
quée carrément que près de la suture qui forme une petite dent obtuse 
comme dans la puncticollis, extérieurement elle est coupée obliquement, 
arrondie et légèrement sinuée près de l’angle externe qui est moins sail- 
lant et moins aigu. 

L'individu que je possède et qui faisait partie de la collection Laferté, 
est en très mauvais état; la tête et la plupart des tarses lui manquent. 
Il habite la province de Minas-Geraës, 


hh. À. PULCHELLA. — Femelle. — Long. 9 4/2 mill. — Geite espèce doit 
être assez voisine de la brevicollis Klug que je ne connais que par la des- 
cription, mais le corselet est beaucoup moins court, et par l'absence de 
poils sur les côtés du corselet elle diffère des énunersa et chalcoptera du 
même auteur, Elle est beaucoup plus petite que la puncticollis, dont elle 
diffère en outre par les couleurs, le mode de ponctuation du corselet, la 
manière dont les élytres sont striées, la forme et la ponctuation de la tête, 
Celle-ci est en ovale un peu allongé; la partie postérieure est assez con- 
vexe, lisse sur les côtés à l'exception d’un seul point enfoncé de chaque 
côté; tout à fait en arrrière une impression linéaire assez forte qui atteint 
l'étranglement, les yeux médiocrement saillants. Le corselet est plus long 
que la tête et un peu plus étroit qu'elle, assez aminei tout près de l’ex- 
trémité antérieure, faiblement arrondi sur les côtés. indistinetement 


Révision du genre Agra. 197 


étranglé près de la base; la ponctuation est moins serrée sur le dessus 
et disparait près du bord antérieur, elle n’est point entremêlée de places 
lisses ; dans la partie antérieure on observe un très léger sillon longitudi- 
nal de chaque côté de la ligne du milieu qui est très fine et semble occu- 
per le sommet d’une petite carène à peine distincte, le bourrelet latéral 
est distinct mais peu relevé, les épisternes sont couvers d’une ponctua- 
tion plus serrée que sur le haut et glabre, les points sont plus espacés 
sur le milieu du prosternum. Les élytres sont à leur base à peu près du 
double de la largeur du corselet, elles s’élargissent sensiblement vers 
l'extrémité qui est tronquée largement et très carrément, légèrement 
échancrée en are de cercle avec la dent externe plus aiguë que celle de 
la suture, mais moins saillante que dans la punceticollis, la longueur des 
élytres est aussi moindre que dans celle-ci; la ponctuation des stries est 
beaucoup plus fine et plus serrée, les intervalles sont très plans et lisses, 
il y a quatre petits points sur le troisième contre la seconde strie; le des- 
sous du corps est lisse à l'exception de quelques points peu distincts sur 
les épisternes du mésosternum; les antennes et les pattes sont grêles 
mais peu allongées. D'un brun nojràtre, avec un léger reflet métallique 
verdâtre sur le dessus du corselet, l'abdomen et les cuisses, les élytres 
d’un rouge cuivreux éclatant à reflets verdàtres, les huit articles extérieurs 
des antennes d’un brun-clair avec l'extrémité plus foncée, 
Elle provient des chasses de M, Bates à Éga. 


h5. A. OENEIPENNIS. Les deux sexes. — Long. 40-11 mill. — On peut 
à la première vue confondre cette espèce avec la précédente, d'autant plus 
qu'elle est presque colorée de même, La partie postérieure de la tête est 
plus allongée, moins convexe, l'impression linéaire postérieure est rem- 
placée par une fossette ovalaire peu enfoncée placée sur le haut du ver- 
tex; le corselet est plus allongé, même dans la femelle, plus étranglé près 
de la base, la partie renflée se prolonge davantage vers l'extrémité, ce qui 
fait que la partie antérieure des côtés est plus arrondie avant le milieu et 
plus sinuée près de l'extrémité, le dessus est à peu près comme dans la 
précédente, mais la ponctuation s'étend jusqu’au bord antérieur. La forme 
des élytres est à peu près la même; elles paraissent un peu moins courtes, 
nu peu moins élargies postérieurement, mais elles différent surtout par une 
assez forte échancrure à l'extrémité près de la dent externe qui est plus 
aiguê, cette échancrure forme un angle obtus assez marqué avec le reste 
de la partie tronquée ; le dessus est strié et ponctué de la même manière, 
mais il y a sur le cinquième intervalle contre la quatrième strie une 
seconde rangée de petits points enfoncés; les antennes et les pattes sont 
un peu plus longues dans le mâle que dans la femelle, le dessous du corps 


128 DE CHAUDOIR. 


est lisse et glabre dans les deux sexes. L’extrémité des articles extérieurs 
des antennes n'est pas rembrunie, le reflet vert-métallique sur le corselet 
est plus fort, la couleur des élytres moins cuivreuse et plus verdàtre. 

C'est aussi à M. Bates qu'on doit la découverte de cette espèce qu'il a 
trouvée à Éga. 


h6. A. CRIBRICOLLIS. — Femelle. — Long. 8 3/4 mill. — Elle ressemble 
beaucoup par la forme à l'excavala, mais d’après la division que j'ai 
adoptée, elle fait encore partie de la section à laquelle appartiennent les 
espèces précédentes. Tête en carré à peine plus long que large, plus 
grande que dans l’excavata, assez aplatie, avec plusieurs assez gros points 
enfoncés sur sa partie postérieure tout le long de la base, mais sans ves- 
tige de fossette; corselet un peu plus long que la tête et un peu plus 
étroit, assez court et épais, ressemble beaucoup à celui de lexcavata, 
mais nullement sinué antérieurement sur les côtés qui se rapprochent 
insensiblement jusqu’au bord antérieur, lequel n’est pas du tout rebordé; 
l'étranglement de la base est assez marqué sur les côtés; le dessus est 
assez convexe et n'offre point de dépressions, le bourrelet latéral est peu 
relevé, la ponctuation est moins serrée et plus grosse dans les précéden- 
les, mais elle couvre à peu près également toute la surface du corselet 
tant en-dessus qu’en-dessous, les épisternes seuls sont ponctués un peu 
plus finement, ils ne sont pas tout à fait glabres, mais les poils sont très 
courts et peu visibles; les élytres sont presque comme celles de l'excavata 
et tronquées tout à fait de la même manière, elles sont seulement un peu 
plus larges et un peu plus convexes, la ponctuation des stries est un peu 
plus fine, on retrouve les {rois points du troisième intervalle et de plus 
quelques autres le long du bord interne du cinquième ; en-dessous les 
épisternes du sternum sont distinctement ponctués et l’anus est revêtu de 
quelques poils; les pattes et les antennes sont assez épaisses, celles-ci ont 
à peu près la moitié de la longueur du corps. L’insecte est d’un brun- 
noirâtre avec les antennes et les pattes un peu plus claires, les élytres 
sont d’un vert bronzé assez obscur, avec une large suture d’un brun très 
légèrement métallique qui s'étend jusqu’à la troisième strie. 

Cet insecte, qui faisait partie de la collection Reiche, habite la Colombie, 


T'horace plagiatim punctato. 


L7. A. EXCAVATA Klug, Entom. Monogr. p. 20, n° 6, T. L, f 6. — 
L’individu que je possède a été pris par M. Bates aux environs de Parà el 
m'a été donné par M. le comte de Mniszech. 


A8. A. cuprEoLA Chaudoir, Bull. Mosce. 1847, IT, p. 109, n° 51. — 





Révision du genre Agru. 129 


Cette espèce ressemble un peu par les couleurs et par la forme des élytres 
à la puncticollis, mais elle est plus courte, la tête et le corselet sont beau- 
coup moins allongés, celui-ci est plus gros et les points qui le couvrent 
en-dessus sont placés irrégulièrement et séparés par des espaces lisses, ce 
qui est cause qu'elle doit être placée dans cette section. Elle habite sans 
doute l’intérieur du Brésil, car je ne l'ai point trouvée parmi le nombre 
assez considérable d'insectes que j'ai reçus de diverses personnes, comme 
pris dans la province et aux environs de Rio-Janeiro. Il est aussi possible 
qu'elle soit originaire de Bahia. 


49. A. VARIOLOSA Klug, Entom. Monogr. p. 18, n°5, T. I, f. 5. — 
Le mâle que je possède m'a été envoyé par feu Melly, comme venant de 
Bahia; il est beaucoup plus foncé que ne le représente la figure citée; et 
il a un assez fort reflet bronzé; j’ai trouvé une femelle dans la collection 
de M. de Laferté qui diffère du mâle, par une taille un peu plus grande, 
une tête plus carrée, des élytres un peu plus élargies postérieurement. 


50. À. OBSGURA. — Femelle. — Long. 43 mill. — Suflisamment distincte 
de la précédente par sa taille plus grande, sa tête moins carrée que dans 
la variolosa du même sexe, son corselet bien plus allongé et plus longue- 
ment aminci antérieurement, nullement pubescent, par la surface nulle- 
ment inégale des élytres qui sont striées très régulièrement, les stries sont 
‘assez finement ponctuées et les points enfoncés sur les troisième et cin- 
quième intervalles sont de moyenne grandeur et ne forment pas d’excava- 
tions; les deux dents de l'extrémité de chaque élytre sont aussi un peu 
plus longues, la surface offre beaucoup moins de poils raides; pattes plus 
grèles et un peu plus longues. 

M. S. Stevens, de qui je tiens cette espèce, dit l'avoir reçue de la pro- 
vince de S.-Paolo au Brésil. 


51. A. BISERIATA. — Les deux sexes. — Long. 8 4/2-10 mill. — Elle a 
les couleurs de l’excavata, dont elle diffère par sa tête plus étroite et plus 
ovalaire, un peu ponctuée et munie de quelques soies postérieurement, 
le vertex imprimé de même sur le haut. Corselet plus long, aminei anté- 
rieurement en col assez allongé, moins gros postérieurement et hérissé de 
longs poils sur les côtés, comme celui de la variolosa. Les élytres sont à 
peu près semblables, l'extrémité est un peu moins échancrée, les stries 
sont ponctuées et imprimées de la même manière, mais sur la seconde et 
la quatrième on observe une rangée de six fosseltes; la superficie offre 
des poils raides comme dans la variolosa; épisternes du sternum presque 
lisses. Dessous du corps lisse et glabre dans les deux sexes. Antennes et 
paites sensiblement plus grèles; les premières, les jambes et les tarses 

h° Série, TOME I. 9 


130 DE CHAUDOIR. 


d'un brun très clair, un peu plus foncé aux deux premiers articles des 
antennes. 

M. Bates a rapporté plusieurs individus de cette espèce des environs 
d'Éga, j'en ai quatre sous les yeux. 


592. A. FOVEIGERA. — Les deux sexes. — Long. 10 1/2-12 mill. — Elle 
ressemble beaucoup à la précédente, mais elle est plus grande; la tête 
est moins arrondie sur les côtés derrière les yeux, surtout dans le mâle et 
presque triangulaire, les points postérieurs manquent, quoiqu’on observe 
sur les côtés quelques soies raides, la fovéole du vertex est plus grande ; 
la forme du corselet est presque la même, la ponctuation du dessus est 
plus grossière, le renflement est un peu plus long. Les élytres sont un 
peu moins courtes et un peu moins étroites antérieurement, leur extré- 
mité qui est tronquée très carrément, est très échancrée en arc de cercle, 
et les deux dents qui la terminent à chaque élytre sont prolongées en 
pointes assez longues et très aiguës ; sur les seconde, quatrième et sixième 
stries on remarque trois rangées de grosses fovéoles, les intervalles sont 
très plans; le milieu du métasternum, lisse dans la femelle, est pointillé 
et pubescent dans le mâle, l'abdomen lisse dans les deux sexes, les épis- 
ternes du mésosternum ponctués ; les antennes et les pattes encore plus 
grèles et plus allongées que dans la béseriata, les cuisses hérissées d'assez 
longues soies, celles du mâle un peu plus grosses que celles de la femelle ; 
les deux jambes postérieures du mâle un peu arquées en dedans, et offrant 
à leur côté interne une large rainure assez profonde dont les deux bords 
sont tranchants, qui s'étend sur toute leur longueur et dont le fond est 
glabre ; ce qui les fait paraitre plus larges que celles de la femelle qui sont 
cylindriques. Les élytres sont moins bronzées et les antennes ainsi que les 
jambes plus foncées que dans la béseriata. 

Également découverte par M. Bates à Éga. 


53. A. ELEGANS. — Les deux sexes. — Long. 11 1/4-12 1/2 mill. — Elle 
a beaucoup de rapports avec la précédente, mais elle en diffère par ses 
élytres d’un vert cuivreux métallique assez brillant, ses antennes, à l’ex- 
ception du premier article, ses jambes et ses tarses d’un jaune-ferrugineux, 
base des antennes et cuisses d’un brun foncé ainsi que le reste du corps, 
un reflet métallique assez léger sur le dessus du corselet. Celui-ci ne dif- 
{ère que par le renflement moins prolongé antérieurement; les proportions 
des élytres sont les mêmes, leur extrémité n’est presque point échancrée, 
l'angle de la suture est droit, nullement arrondi, mais ne forme presque 
point saillie; dent externe moins prolongée, mais très aiguë; les rangées 
de fovéoles et les stries comme dans la foveigera:; milieu du métasternum 





Révision du genre Agra. 131 


et de la base de l’abdomen pointillé et pubescent dans les mâles, lisse dans 
les femelles; cuisses avec des soies moins nombreuses, jambes semblables 
dans les deux sexes, sans rainure interne, 


M. Bates a trouvé à Éga un certain nombre d'individus de ceite jolie 
espèce, 


54. A. FILIFORMIS Dejean, Spec. V, p. 806, n° 10. — J'ignore quelle 
est la partie du Brésil qu'habite cette espèce, n’en ayant vu d’autres exem- 
plaires que ceux de la collection Dejean. Cest l’Agra la plus allongée, la 
plus étroite et la plus parallèle que je connaisse, et dans aucune la partie 
postérieure de la tête n’est aussi prolongée; Paspect de cette espèce est 
très insolite. 


55. A, LAMPROPTERA Chaudoir, Bull. Mosc. 18/47, Il, p. 102, n° 30. — 
Dans cette espèce, indiquée dans la collection Gory comme venant du 
Pérou, le huitième article des antennes de la femelle est plus court que 
ses voisins; le mâle m'est inconnu. 


56. A, GYANEA Dejean, Catal. 3° édit, — Femelle, — Long. 46 1/2 mill. 
— Entièrement d’un beau bleu d'azur, à l'exception du devant de la tête, 
des parties de la bouche, des antennes, des jambes et des tarses qui sont 
noirs. Elle est voisine de la précédente, mais elle est bien plus petite, les 
élytres sont moins larges et les épines qui les terminent et surtout l’ex- 
terne sont très longues et très eflilées. Tête un peu plus étroite, sans 
ligne longitudinale imprimée sur la partie postérieure du vertex; de cha- 
que côté duquel on observe un point; corselet moins large et moins renflé, 
ponctué sur les bords de la ligne du milieu et près du bourrelet, et entre 
ces deux rangées de points assez nombreux un espace lisse, non élevé, 
sur lequel on aperçoit encore un petit nombre de points disposés en série 
un peu irrégulière; épisternes ponctués extérieurement ; élytres plus 
étroites et plus parallèles, avec l'extrémité conformée comme nous l'avons 
dit plus haut; ponctuation des stries plus forte, les deux rangées de points 
sur les seconde et quatrième (et non troisième et cinquième) comme je Pai 
dit dans ma description de la lamproptera, confondues avec les points des 
stries, celles-ci ne se réunissant pas distinctement par paires près de l’ex- 
trémilé; pubescence des jambes et des tarses tant en dessus qu’en dessous 
noire, huitième article des antennes égal à ses voisins. Pattes assez robus- 
les, Larses assez larges. 


J'ai conservé à celte espèce le nom que Dejean lui avait assigné dans son 
Catalogue. Je n’en possède qu’un individu provenant de sa collection et 
originaire de Cayenne. 


139 DE CHAUDOIR. 


57. A. SPLENDIDA Dejean, Spec. V, p. 303, n° 7. — Icon. des Col. 
d'Eur, 1, pl 8, f 2. — je ne possède que l'individu mâle qui figurait dans 
la collection Dejean. Il à à peu près la forme et les proportions de la {am- 
proplera; la tête est plus rétrécie vers sa base, ce qui tient peut-être à la 
différence du sexe, la ligne imprimée du vertex est à peine distincte; les 
yeux sont assez saillants, le corselet est moins élargi postérieurement, plus 
conique, beaucoup moins arrondi sur les côtés dans leur partie antérieure, 
les bords de la ligne du milieu sont ponctués en série, l'espace entre celte 
rangée de points et celle qui longe le bourrelet, lisse et plan, sur les 
épisternes on remarque un assez grand nombre de gros points enfoncés ; 
l'extrémité des élytres est coupée assez obliquement et tridentée, la 
dent de la suture et l’extérieure sont saillantes et aiguës, lintermé- 
diaire l’est moins; les intervalles des stries sont plus convexes, les deux 
rangées de points sur la seconde et la quatrième strie sont peu distinctes ; 
le dessous du corps et les cuisses sont lisses, à l'exception d’une touffe 
serrée de poils sur le milieu de l’anus et près de la base du côté inférieur 
des quatre cuisses antérieures. 

Dejean qui tenait ce bel insecte de Laireille, n’est pas sûr si elle provient 
effectivement du Pérou; mais il est douteux qu’elle vienne de Cayenne, 
car on ne l'y a pas rencontrée depuis. 


58. A. MEXICANA Buquet, Ann. de la Soc. Entom de France, 1835, 
p. 606. — A. speciosa Dejean. Catal. 8° édit. — L’individu de la collection 
Dejean, maintenant en ma possession, est un mâle dont la tête est comme 
celle de la splendida, le corselet de la forme renflée de celui de la {«m- 
proplera, mais plus court et surtout plus brièvement aminci antérieure- 
ment; les points près du bourrelet latéral et de la ligne médiane sont plus 
petits, mais plus nombreux et disposés en rangées irrégulières doubles, 
l’espace entre les rangées est lisse, mais assez étroit; les épisternes du 
prosternum sont entièrement couverts d’une ponctuation assez serrée; la 
forme des élytres est à peu près comme celle de la splendida, mais la 
dent suturale est beaucoup plus obtuse et nullement avancée, et l’exté- 
rieure est aussi moins saillante, l'intermédiaire est à peu près semblable ; 
le dessus est strié et ponctué comme dans la lanproptera; les inégalités 
du premier intervalle dont parle M. Buquet, ne sont qu’accidentelles et ne 
se retrouvent pas dans mon individu. Le milieu du métasternum, les 
appendices des hanches postérieures et le milieu de la base de l'abdomen 
sont finement pointillés et très pubescents, le reste de l'abdomen manque 
dans mon individu ; la première moitié du côté inférieur des cuisses anté- 
rieures est un peu ponctuée et revêtue de quelques soies, le côté intérieur 
des quatre jambes postérieures fortement pubescent. 


Révision du genre Agra. 155 


59. A. Gory1 Chaudoir, Bull. Mosc. 1847, IL, p. 105, n. 83. — Gette 
espèce habite le Brésil, mais je ne suis pas à même de préciser la localité 
plus exactement, je dois rectifier ma description en ce sens que les grosses 
fovéoles des élytres sont situés sur les deuxième, quatrième et sixième 
striès; le huitième article des antennes est plus court que ses voisins 
(dans la femelle). 


60. A. conFusA Chaudoir, Bull. Mosc. 1854, I, p. 322, n. 33-3/. Las 
Elle doit être voisine de l’exarata Klug, dont la description ne lui con- 
vient pas en plusieurs points et dont la couleur est différente. — Cayenne 
ou Brésil, 


61. A, SUBINTERRUPTA, — Mâle. — Long. 45 4/2 mill. — Elle ressemble 
à la confusa, mais elle est plus petite, l'impression du vertex est plus 
faible et cordiforme, les côtés derrière les yeux sont lisses; le corselet ne 
semble différer ni par la forme, ni par la ponctuation, les élytres sont 
aussi semblables, mais l'angle de l’extrémité de la suture est plus aigu, 
ce qui fait que l'extrémité semble tronquée plus obliquement, la ponctua- 
tion des stries est plus fine et plus serrée, les plis qui les interrompent 
sont plus fins; l'abdomen du mâle n'offre ni ponctuation ni pubescence. 
Les couleurs sont les mêmes, le dessus est brun, sans reflet bronzé. 

L’individu que je possède, m'a été cédé par M. S. Stevens, comme 
venant de la province d'Espirito-Santo au Brésil. 


62. À, cYTHEREA Thomson, Arch. Entom., I, p. 134. — M. Bates en 
a pris un assez grand nombre d'individus à Éga. 


63. A. vARIANS. — Les deux sexes, — Long. 15 1/2-17 mill. — Elle res- 
semble beaucoup à la cyfherea, mais sa couleur est différente, ses élytres 
sont moins larges, la dent intermédiaire de l'extrémité plus saillante, Tête 
ovale dans les deux sexes, peu allongée, lisse, avec une impression allon- 
gée sur le haut du vertex, côtés lisses, yeux assez saillants, surtout dans 
le mâle; corselet plus long que la tête, assez allongé, médiocrement 
renflé, s’amincissant peu à peu vers l’extrémité antérieure, faiblement 
étranglé près de la base sur les côtés, ceux-ci à peine arrondis, le dessus 
fortement ponctué près du bourrelet latéral et de la ligne médiane, le long 
du bord antérieur et sur les épisternes; il y a de chaque côté un espace 
espace étroit lisse, peu relevé, qui m’atteint ni la base ni l'extrémité ; le 
milieu du prosternum est presque lisse ; les élytres sont plus longues que 
la tête et le corselet réunis, du double de la largeur du corselet à leur 
base, s’élargissant assez postérieurement : épaules peu saillantes, côtés 
légèrement sinués avant le milieu, assez arrondis postérieurement, extré- 


134 DE CHAUDOIR. 


mité coupée carrément, distinctement tridentée; la dent suturale obluse, 
l'extrémité très aiguë, mais placée plus en arrière que l'intermédiaire qui 
est obtuse sans être arrondie au sommet, le dessus marqué de stries 
assez profondes, régulièrement et fortement ponctuées, avec deux rangées 
de points un peu plus gros sur les deuxième et quatrième; intervalles un 
peu relevés. Le dessous du corps, à l'exception des côtés et de l'extrémité 
de l’anus, abondamment ponctué et pubescent dans les mâles, lisse dans 
les femelles; les quatre cuisses antérieures du mâle pubescentes en des- 
sous vers la base, toutes les cuisses plus renflées dans le même sexe ; 
jambes postérieures légèrement arquées:; anus fortement échancré dans 
les deux sexes. 

D'un noir brillant, élytres tantôt d'un vert-bronzé olivâtre, tantôt d’un 
cuivreux-pourpré obscur, antennes rousses, avec les trois premiers articles 
et l'extrémité des sept suivants bruns ; tarses d’un brun clair. 

Encore moins rare que la précédente dans les mêmes localités. 


64. A. PUNCTATO-STRIATA, — Mâle, — Long. 14-15 mill. — Elle ressem- 
ble beaucoup par la forme à la précédente, les côtés derrière les yeux 
sont moins arrondis, le corselet est plus mince, plus cylindrique et plus 
ponctué sur le haut, les espaces lisses sont plus étroits et un peu plus 
relevés, lextrémité des élytres est coupée très carrément, les trois dents 
sont sur la même ligne, l’extérieure moins aiguë, l’intermédiaire presque 
effacée; le dessus est strié et ponctué de la même manière; le dessous 
du corps dans les deux sexes est comme dans l'espèce précédente, les 
jambes postérieures du mâle ne sont pas arquées. 

D'un brun rougeâtre, avec un reflet métallique assez fort sur le haut 
et les côtés du corselet en dessous, les élytres tantôt d’un vert bronzé, 
tantôt d’un cuivreux rougeûtre assez clair, antennes un peu plus foncées 
vers la base. 

Je possède deux individus mâles, dont l’un de couleur vert-bronzé m'a 
été envoyé par M. Sahlberg comme pris à Gantagallo, l'autre se trouvait 
dans la collection Laferté, où il était noté comme venant du Rio-Negro. 
Malgré la différence d'habitat, je n'ai pu découvrir aucun caractère qui 
permit de les séparer. 


65. À. AMOENA. — Femelle, — Long. 12 mill. — Plus petite que la pré- 
cédente à laquelle elle ressemble beaucoup, mais elle en diffère par la 
forme plus carrée de la tête, dont les côtés sont très arrondis derrière les 
veux : le vertex porte sur son milieu une fossette arrondie: le corselet 
paraît avoir la même forme et être ponctué de la même manière; je nai 
pas remarqué de différence dans la forme et les sculptures des élytres, 
mais je dois observer que l'individu que je possède et qui est fraichementi 


Révision du genre Agra. 13d 


éclos, a les élytres toutes plissées longitudinalement, de sorte qu'on ne 
peut pas savoir exactement comment elles sont conformées; le dessous 
du corps, la base des antennes et les pattes, ainsi que les parties de la 
bouche sont d’un brun très foncé, le reste des antennes d’un rouge-ferru- 
gineux. 

Get insecte a été rapporté par J. Goudot de la Nouvelle-Grenade,. 


66. À. ERYTHROCERA Brullé, Voy. de d’Orbigny, n. 32, pl. 1, fig. 9, — 
Bolivie. 


67. A. CHALCEA Klug, Jahrb, p. 62, n. 28. — Gette espèce qui res- 
semble beaucoup à la punctalo-striata, mais qui est plus grande, plus 
élargie et qui en diffère par plusieurs autres caractères, habite la province 
de Rio-Janeiro. 


68. A. GUPRIPENNIS Dejean, Spec. V, p. 305, n. 9. — Elle paraît rare 
aux environs de Rio-Janeiro, le seul individu que je possède est le type 
de la collection Dejean. Klug a eu tort de la croire identique avec sa 
cupred. 


69. A. RUTILIPENNIS Laporte, Étud. Entom. p. 4. — Cette espèce 
qui habite aussi la province et les environs de Rio-Janeiro, a beaucoup 
de rapports avec la cupripennis. Toutes deux ont trois rangées de gros 
points enfoncés sur la deuxième, la quatrième et la sixième stries, avec 
des intervalles très planes; elles diffèrent en cela des espèces voisines 
de la chalcea qui n’ont que deux rangées de points et des intervalles plus 
convexes entre les stries. La rufilipennis diffère de la cupripennis par sa 
couleur qui est d’un brun-rougeàtre, à l'exception des élytres qui sont 
d’un vert-cuivreux, plus ou moins pourpré, par son corselet plus court 
et surtout moins aminci en col antérieurement, et par les trois dents de 
l'extrémité des élytres qui sont moins aiguës, l'intermédiaire surtout est 
moins proéminente, 


70. A. GANCELLATA Dejean, Spec. V, p. 304, n. 8. — Mâle, — À. Aypo- 
lasia Chaudoiïr, Bull, Mosc. 1848, 1, p. 90. 

Feu Bescke m'a envoyé un assez grand nombre d'individus des deux 
sexes de cette espèce, qu'il prenait à Novofriburgo. Un individu femelle 
que j'ai trouvé dans la collection de M. de Laferté, qui lavait reçu de 
Parzudaki, comme venant de lintéricur du Brésil, diffère de tous mes 
exemplaires et des {ypes Déjeaniens par le fort reflet d'un vert métallique 
qui orne ses élytres et par la particularité que les points enfoncés sont, 
comme dans le rutilipennis, placés sur les stries, sans traverser les inter- 


valles, 


136 DE CHAUDOIR, 


71. A, TRISERIATA, — Femelle, — Long. 146 mill. — Elle ressemble tout 
à fait à la cancellata par la couleur, la forme et par la disposition des 
points sur les élytres, mais celles-ci sont un peu plus courtes, tronquées 
un peu moins obliquement et simplement échancrées à l'extrémité, sans 
vestige de dent intermédiaire, de sorte que d’après la division adoptée par 
Klug, elle aurait fait partie de la première section. « Elytris apice biden- 
talis. » Dans cette espèce, ainsi que dans la cancellata, le huitième arti- 
cle des antennes de la femelle semble être un peu plus court que ses 
voisins, ce qui est aussi le cas dans la rutélipennis, mais non dans la 
cupripennis. 

L’exemplaire que je possède a été pris à Cantagallo, par M. Sahlberg 
fils. 


72. À. CICATRICOSA, — Femelle ? — Long. 148 mill, — Par sa couleur, 
par la forme du corselet et par les rangées de points sur les élytres, cette 
espèce se rapproche de la cancellata, mais l'extrémité des élytres est tout 
autrement conformée, et se rapproche un peu de celle de la gemmata. 
Tête comme dans la cancellata mâle; point de fovéole sur le vertex; cor- 
selet plus sinué derrière les angles antérieurs, nullement bisillonné près 
de la ligne médiane, avec d'assez petits points épars sur tout le milieu, 
la gouttière intérieure qui longe le bourrelet, ponctuée comme dans la 
cancellata, le milieu du prosternum tout à fait lisse, ses épisternes mar- 
qués seulement de quelques gros points; élytres plus larges et plus cour- 
tes, un peu plus élargies postérieurement: l'extrémité tronquée près de 
la suture qui est un peu béante, et présentant une légère sinuosité qui 
forme avec l'extrémité de la suture un petit angle obtus, puis remontant 
assez obliquement en décrivant une courbe sinueuse vers l’angle externe 
qui est aigu et assez saillant: le dessus est plus convexe, les stries sont 
formées d’assez gros points placés un peu irrégulièrement, les intervalles 
sont un peu relevés, et interrompus par de grandes fovéoles arrondies, 
peu profondes et portant au milieu un petit tubercule, placées au nombre 
de six à neuf sur les troisième, cinquième, septième et neuvième inter- 
valles dont elles occupent toute la largeur; elles sont beaucoup plus 
grandes que celles de la cancellala; le dessous du corps est lisse (dans la 
femelle), le huitième article des antennes n’est nullement raccourci; la 
couleur générale est d'un rouge ferrugineux plus jaunâtre sur les élytres, 
avec le fond des points dans les stries et des fovéoles d’un beau bleu- 
métallique clair. 

M. Deyrolle nva cédé l'unique individu qu'il possédait de celte espèce, 
qu'il m'a dit venir de l'intérieur du Brésil. 


73. À. COERULEIPENNIS Chaudoir. Bull, Mosc, 1854, L, p. 320. — La 


Révision du genre Agru. 197 


femelle a la tête sensiblement plus large et plus carrée que le mäle, qui 
est en général plus étroit, mais a le dessous du corps lisse comme la 
femelle. Cette espèce, dont je possède trois individus des deux sexes, 
habite les environs de Rio-Janeiro; elle est remarquable surtout par les 
deux longues pointes qui terminent chaque élytre et qui sont séparées par 
une échancrure distinctement sinuée, ainsi que par ses stries dont le fond 
est large et entièrement couvert d’une ponctuation abondante. 


OBSERVATIONS. 


Quelques espèces d’Agra ont été décrites et figurées en partie par 
M. H. Lucas, (de Castelnau, Voyage dans l'Amérique du Sud, Ento- 
mologie, p. 38 et suivantes), sous les noms de cyanescens, gracilis, sutu- 
ralis, ignipennis, sculpturata, pallens et polita du Brésil, mais ne con- 
naissant pas cet ouvrage que je n’ai pu encore me procurer, j'ignore si 
quelques-unes de mes espèces nouvelles ne se rapportent pas à celles de 
l’auteur cité. Quand je serai à même de vérifier le fait, je m'empresserai 
d'établir moi-même la synonymie, s’il y avait lieu à le faire. 


Outre ces espèces, voici la liste de celles qui sont décrites et qui 
manquent à ma collection : 


4, A. alerrima KIug ; 

2. A. Feisthamelii Buquet ; 

9. A. rufoænea Chevrolat ; 

h. A. lycisca Buquet; 

0. À. cynthia Buquet ; 

6. À. humilis Putzeys; 

7. A. émmersa Klug; 

8. A. chalcoptera Klug ; 

9. À. brevicollis Klug; 

10. À. geniculata Klug; 

Al. A. rufipes Fabricius (Klug) ; 
12. A. ruficornis Klug; 

13. À. picipes Klug ; 

14. A. femorata Klug : 

15. À. clavipes Klug ; 
16. À. regularis Klug 
17. A. alternata Klug 
18. À. exarata Klug; 
19. A. mulliplicata Klug : 
20. A- cuprea Klug:; 


ss. 


. 


138 DE CHAUDOIR, — Révision du genre Agra. 


21. A. Leprieurii Buquet; 
22. A. Klugii Brullé; 
Enumérées dans ma « Note sur legenre Agra » Bull, Mosc., 1847, LE, 
p. 87 et suiv. 


[Le] 
© 


. A, obscuripes Ghaudoir ; 
A. nigroænea Chaudoir ; 
A. rugosostriata Chaudoir ; 
A. phænoptera Chaudoir ; 
. A. honesta Chaudoir ; 
A. aculeala Chaudoir ; 
A. attelaboides Fabricius ; 
Décrites par moi, d’après la collection du comte Mniszech, dans le Bull 
Mosc. 1854, 1, p. 815 et suivants. 


Sos 


D ND © © D D 
æ 


© 
ù 


30. A. dimidiata Chevrolal ; 
31 A, virgala Chevrolal ; 
92. À. fada Chevrolat ; 
Espèces mexicaines décrites dans la Revue et Mag. de Zool. 1856, 
D: 392, nl, 656. 


© 


3. À. formicaria Thomson, Arch. entom. 1, p. 400; 

h. A. Osculatii Guér. Cat. des Ins. Coléop. recueillis 
par M. G. Osculali, p. 5, publié dans le Recueil 
de la Société Zoologico-Botanico de Vienne, 
pour 1859. 


Si nous y réunissons les deux Agridia et si nous admetlons comme 
autant d'espèces distinctes les 7 espèces décrites par M. I Lucas, nous 
aurions ainsi 116 espèces publiées de ce genre intéressant. 


a m———— 


DESCRIPTION 


DE 


NOUVELLES ESPÈCES pes GENRES TRICONDYLA ET THERÂTES 


Par M. de CHAUDOIR. 





(Séance du 13 Février 1861.) 


TRICONDYLA VARIICORNIS. — Deux mâies. —Long. 49-20 mill, — Plus 
_petite que l'aptera, orbites des yeux striés, base des élytres un peu moins 
large; élytres plissées à peu près de mème, plis s'étendant plus loin en 
arrière, moins tranchants; noire, labre plus court, d’un rouge obscur, 
base des palpes maxillaires, et lobes du menton de la même couleur: les 
deux premiers articles des antennes, ainsi que toute la moitié extérieure 
du troisième et du quatrième d’un rouge clair, cuisses rouges, — Ceram, 
par M. Wallace. 


T. PUNCTULATA. — Femelle, — Long. 25 mill. — Espèce très distincte, 
reconnaissable à la ponctuation assez serrée, mais peu profonde de toute 
la surface des élytres qui n’offrent aucune trace de plis, les points sont 
plus faibles et moins nombreux près de l’écusson et vers l'extrémité. Cor- 
selet plus étroit dans sa partie intermédiaire que dans l'aptera, beaucoup 
moins globuleux et paraissant plus allongé ; base des élytres plus étroite, 
surface finement réticulée entre les points enfoncés, extrémité plus acu- 
minée. D'un noir assez mat, sans teinte bleuâtre ni métallique, antennes 
el palpes colorés comme dans laptera, cuisses d’un rouge testacé, plus 
grêles que celles de laptera; en général la forme de cette espèce est plus 
grêle et plus élégante, — Découverte sur l’île Gélèbes, à Manado, par lin- 
fatigable M. Wallace. 


THERATES BIDENTATUS. — Long. 16 mil, — Très voisin du /ahiatus, 
mais plus petit, surtout plus étroit; labre un peu moins long; base de la 
tête plus amincie; corselet plus étroit; élytres plus étroites, plus allongées ; 
l'extrémité de chacune assez fortement échancrée et bidentée; le second 
tubercule basal plus senti; il n’y a de ponctuation que dans la dépres- 
sion qui fait le tour du premier tubercule, tout le reste de l’élytre est 
parfaitement lisse: le dessus est d’une belle couleur métallique violette 
ürant sur le bronzé et nullement sur le bleu : les palpes sont entièrement 
d'un testacé rougeàtre: les six premiers articles des antennes sont d'un 


140 CHAUDOIR. — Tricondyla el Therates. 


rouge moins clair, avec une ligne noire sur le haut des quatre premiers, 
les cinq derniers sont brun-foncé, plus grêles et plus allongés que dans le 
labiatus ; tout le métasternum est rouge comme l’abdomen, ainsi que tou- 
tes les pattes, à l’exception du quatrième article des tarses et de l’extré- 
mité du dernier qui sont bruns. — Céram, par M. Wallace. Un mâle. 


T. DEJEANII. — Les deux sexes.— Long. 42 mill. — Un peu plus grand 
que le démidiatus, auquel il ressemble beaucoup et avec lequel je Pai 
confondu tant que je ne connaissais pas le type de Dejean. Il en diffère 
par les antennes d’un noir métallique bleuàtre, à l'exception du premier 
article qui est rouge, par la partie intermédiaire du corselet plus renflée, 
par la largeur plus grande des élytres, surtout vers leur base; la ponctua- 
tion du dessus est beaucoup plus faible, plus éparse, et n’est guère visible 
que dans la dépression qui entoure le tubercule basal, le reste des élytres 
est beaucoup plus lisse. — Java et Bornéo. — Un individu de cette dernière 
localité m'a été envoyé par le musée de Leyde, auquel il avait été donné 
par M. Schwaner. 

Dans cette espèce la couleur de la tête et du corselet est d’un bleu mé- 
tallique, tandis qu’elle est plutôt verdâtre dans le démidiatus. On ne sau- 
rail y rapporter l’Aumeralis Mac Leay, qui est le même que le démédiatus, 
car l'auteur dit : T. atroviridis œneus, elytris punclatis, ele 


mt T ©- Q Q} QG 


SUPPLÉMENT 


A LA 


MONOGRAPHIE DES HISTÉRIDES 


(Suite) (1). 


Par M. S.-A. de MARSEUL. 


(Séance du 28 Décembre 1859.) 


XI, Genre PLATYSOMA Leach, Mise. 1817, — Mars., Hist. 1853, p. 248. 
PI. 4, G'° IX. 


1. (La). PLATYSOMA FRONTOSUM, PI. 3, f. 1. 


Oblongo-ovale, parum convexum, nigrum, nitidum ; fronte plana, stria 
arcuata antice valida, ad oculos interrupta; pronoto stria laterali antice 
interrupla:; elytris striis dorsalibus 1-2 inlegris, & interrupta, tenui, 
margine tnflexo, bisulcato; propygidio utrinque impresso, pygidioque late- 
ribus elevatim marginato, æqualiter punctalis; prosterno angusto, lobo 
rolundo prominente; mesostlerno sinuato, marginali stria integra; tébiis 
anticis intermediisque quadri, posticis bidentalis. — Longueur 8 mill,, 
largeur 4 mill. 


Ovale oblong, presque parallèle, peu convexe, noir, luisant, Antennes 
brun de poix; massue grise, pubescente, Tête assez grosse, sans excavation ; 
front plan, large, avec une strie forte, arquée, interrompue de chaque 
côté en dedans des yeux; labre court, sinué. Mandibules courtes, arquées 
en pointe aiguê, dentées en dedans. Pronotum beaucoup plus large que 
long, coupé carrément à la base, avec les angles droits et obtus, faible- 
ment arqué sur les côtés, rétréci, largement et profondément échancré en 
devant, avec les angles abaissés et obtus; strie latérale forte, parallèle au 
bord latéral, sans coude derrière les yeux, interrompue en devant. Écus- 
son triangulaire. Parapleures indistinctes en dessus. Élytres une fois et 
demie plus longues que le pronotum, de sa largeur à la base, curvilinéai- 
res sur les côtés, coupées droit et rétrécies au bout, avec les angles arron- 


(ti) Voir, pour la Monographie, les Annales de 1853, 1854, 1855, 1856 et 1857, 
et, pour le Supplement, les Annales de 1860, pages 581 et 835. 


142 A.-S. DE MARSEUL. 64 


dis; bord infléchi creusé dans sa longueur entre les deux sillons margi- 
naux, coudés à l'épaule; stries dorsales parallèles, 1-2 entières assez for- 
les, 8° interrompue, plus fine en devant. Propygidium court, transverse, 
biimpressionné au bout, ponctué plus finement au milieu que sur les côtés ; 
pygidium oblique, en demi-cercle, avec la marge relevée, couvert d’une 
ponctuation égale el assez serrée. Prosternum arrondi à la base, rétréci, 
court; mentonnière à peu près de sa longueur, dépassant les angles anté- 
rieurs du prothorax, arrondie et bordée en devant. Mésosternum faible- 
ment sinué, avec une strie marginale entière. Pattes noir de poix ; tarses 
ferrugineux ; jambes antérieures dilatées, aplaties, armées de quatre dents 
supérieures très obsolètes ; intermédiaires quadri, postérieures bidentées. 

Bornéo. 

Très voisin du PL. ovatum, à peu près de sa taille et strié de même; il 
est un peu plus large; son front est plan et sa strie frontale arquée, le pygi- 
dium est rebordé seulement sur les côtés et moins fortement ponctué, 


2. (2). PLATYSOMA ABRUPTUM. PI. 3, f. 2. 


Oblongum, parum convexuw, nigro-nitidum, clava tarsisque rufo-brun- 
neis ; fronte striavalida integra; pronoto stria laleralis valida recta, antice 
sub-obsoleta:; elytris margine inflexo bisulcato, striis dorsalibus 1-2 inte- 
gris, 9° interrupla; propygidio bifoveolato parce, pygidio margine reflexo 
concavo, ocellato punctalis ; mesosterno stria marginali houd interrupta; 
tibiis h anticis quadri, posticis bidentatis. — Long. 5 mill., larg. 3 mill. 

Platysoma abruptum Er. in King, Jahrb. 109, 4 (1834). 


Oblong, légèrement convexe, noir luisant. Antennes brunes ; massue 
rousse. Tête large, très finement pointillée, déprimée en devant; front 
entouré d’une strie forte et sinueusement arquée en devant, anguleuse et 
fine au-dessus des yeux. Mandibules courtes, arquées, aiguës, dentées en 
dedans, larges à la base et sans fossette. Pronotum beaucoup plus large 
que long, largement échancré en devant, avec les angles abaissés, obus ; 
droit sur les côtés, à peine arqué à la base; pointillé comme la tête, ce 
qui n'est visible qu'avec un très fort grossissement; strie marginale fine 
dans le bord même, se terminant à l'œil; strie latérale, forte, parallèle et 
médiocrement distante du bord, sur les côtés devenant plus fine et se rap- 
prochant du bord antérieur pour s’en éloigner ensuite. Écusson en triangle 
très petil. Parapleures non visibles en dessus. Élytres lisses, une fois et 
demie plus longues que le pronotum, de sa largeur à la base, subparallèles, 
un peu rétrécies, tronquées au bout et arrondies à l'angle postéro- 
externe; bord infléchi lisse, avec deux sillons plus distants à l'épaule ; 
strie humérale fine, oblique, 1-2 dorsales fortes, parallèles, entières, 


65 Supplément à La Monographie des Histérides. 143 


3* largement interrompue, les autres nulles. Propygidium court, trans- 
verse, biimpressionné, parsemé au milieu de quelques points ocellés, 
Pygidium en ogive, relevé dans son pourtour, couvert de points ocellés, 
assez régulièrement rapprochés. Prosternum étroit, arrondi à la base, avec 
une large mentonnière rebordée et pointillée. Mésosternum lisse, sinué 
en devant, avec une strie marginale fine non interrompue. Jambes anté- 
rieures armées de quatre dents, celles du milieu plus fortes, également 
espacées; intermédiaires munies de quatre dents aiguës, et postérieures 
de trois; tarses roux. 

Java. 

Cette description faite sur un individu du Musée de Berlin, qui avait servi 
de type à Erichson, diffère essentiellement de celle que j'ai donnée dans 
mon premier travail. Je n'ai plus à ma disposition le type qui fait partie 
de la collection de M. de Lalferté, et que Dejean avait appelé PL cavi- 
frons. 

9. (3 a). PLATYSOMA BORNEOLUM. PI. 3, f, 3. 


Obovale parum convexum, nigrum, nitidum, antennis pedibusque rufo- 
piceis; mandibulis basi crassis dentatisque, fronte clypeoque concavis, 
stria transversa integra, ulrinque sinuatla; pronoto stria laterali antice 
interrupta; elytris margine inflexo bistriato, striis dorsalibus 1-3 inte- 
gris, 4-5 apicalibus ; pygidio bifoveolato propygidioque æqualiter sat dense 
punctatis ; prosterno lato, lobo antice sinuato; mesosterno emarginato stria 
antice obsoleta; tibiis k-dentatis. — Long. 6 mill., larg. 3 4/2 mill. 


Ovale, élargi en devant, peu convexe, noir, duisant, lisse. Antennes 
ferrugineuses, massue grise, pubescente. Tête large, front transverse, 
séparé de l’épistome par une ligne droite et entière en devant, bisinuée au 
devant des yeux, creusé d’une concavité qui s'étend sur l’épistome. Labre 
court, sinué. Mandibules larges à la base, bidentées en dedans, arquées 
en pointe aiguë au bout. Pronotum beaucoup plus large que long, à peine 
arqué à la base, avec les angles droits, un peu courbé sur les côtés, lar- 
gement et un peu bisinueusement échancré en devant, avec les angles 
abaissés et bien marqués; strie latérale forte, interrompue en devant. 
Écusson triangulaire. Parapleures invisibles. Élytres de la largeur du pro- 
notum à sa base, une fois et demie plus longues que lui, un peu courbées 
sur les côtés, tronquées droit et rétrécies vers le bout, avec les angles 
externes arrondis; bord infléchi bisillonné; 4-3 stries dorsales entières, 
4-5 apicales fort courtes. Propygidium court; pygidium semi-circulaire, 
biimpressionné et rebordé : l’un et l’autre couverts d'une ponctuation 
égale et assez serrée. Prosternum large, arrondi à la base, court, muni 


14/4 S.-A DE MARSEUL 66 


d’une mentonnière aussi longue que lui, rebordée, large, sinuée en devant 
et dépassant l'angle antérieur. Mésosternum sinué, strié obsolètement en 
devant, entièrement rebordé, Pattes noir de poix ; jambes antérieures armées 
de quatre dents, disposées par paires; postérieures 4-épineuses. 

Bornéo. 

Cette espèce vient se ranger près des PL atratum et Murrayi, dont 
elle se distingue par son pronotum à strie marginale interrompue, son 
mésosternum obsolètement rebordé en devant, et son pygidium relevé en 
bourrelet dans son pourtour, ce qui n'existe que dans le premier. 


h (3 b). PLATYSOMA PODAGRUM., PI, 3,1, 4e 


Ovale, parum convexum, nigrum, nilidum, antennis pedibusque piceis: 
mandibulis intus dentalis; fronte lala clypeoque concavis, stria integra 
extus sinuata; pronoto stria laterali antice interrupta; elytris margine 
inflexo bisulcato, striis 1-8 dorsalibus integris, K apicali; propygidio 
biimpresso, pygidio alte marginato, ocellato-punctatis;  proslerno sat 
angusto, lobo antico rotundo, marginato; mesosterno sinuato stria haud 
interrupta; tibiis anticis latis, 4-dentatis : posticis h-spinosis. — Long. 
7 mill., larg. 3 1/2 mill. 


Ovale, oblong, presque parallèle, peu convexe, noir, luisant. Antennes 
brunes; massue grise, pubescente. Tête grosse, profondément concave en 
devant: front large, séparé de l’épistome par une strie droite en devant, 
sinuée de chaque côté à l'angle oculaire; labre bilobé, excavé. Mandibu- 
les dilatées à la base, dentées en dedans, arquées en pointe au bout. Pro- 
notum beaucoup plus large,que long, coupé droit à la base, avec les 
angles obtus, peu arqué sur les côtés, profondément et largement échan- 
cré en devant, avec les angles obtus et abaissés; strie latérale marchant 
parallèle au bord latéral, sans coude au niveau des yeux, interrompue 
brièvement en devant, réfléchie à la base. Écusson triangulaire. Parapleu- 
res non visibles en dessus. Élytres une fois el demie plus longues que le 
pronotum, de sa largeur à la base, faiblement arquées sur les côtés, rétré- 
cies et coupées droit au bout, avec les angles oblus; stries dorsales 
fortes, 1-3 entières, parallèles, 4° réduite à un rudiment apical, les autres 
nulles; bord infléchi parcouru d’un sillon externe presque droit, entier, 
et d’un interne coudé à l’épaule. Propygidium court, oblique, fortement 
ponctué, biimpressionné. Pygidium en ogive, avec le rebord très élevé, 
couvert de gros points ocellés et assez serrés. Prosternum assez étroit, 
arrondi à la base mentonnière ; dépassant les angles antérieurs, arrondie 
et rebordée. Mésosternum échancré, entièrement rebordé, Pattes couleur 


spi tes 


cn nt 





67 Supplément à la Monographie des Histérides. 445 


de poix. Jambes antérieures très larges, armées de 4 dents également 
espacées; postérieures garnies de 4 épines fortes, les deux dernières rap- 
prochées. 

Bornéo. 

Ressemble extraordinairement au P{ Borneolum ; il n’en diffère que par 
ses jambes antérieures plus larges et leurs dents également espacées, le 
pygidium à ponctuation plus grosse et ocellée, plus allongé et relevé forte- 
ment à son pourtour, enfin par l'absence du rudiment apical de la cin- 
quième strie dorsale des élytres. 


5 (3 c). PLATYSOMA oprosum. PI 3, f 5. 


Obovale, subconvezum, nigrum nilidum læve, antennis pedibusque brun- 
neis; fronte clypeoque concavis, sh'ia transversa integra; mandibulis 
tntus dentatis; pronolo stria laterali haud interrupta pone oculos arcuata ; 
elytris margine inflexo bisulcato, striis dorsalibus 1-3 integris, 4-5 et 
suturali apicalibus ; propygidio biimpresso, pygidio margine elevato, ocel- 
lato parce punctatis; mesosterno sinuato marginato; tibiis h-dentatis. — 
Long. 6 mill., larg. 3 mill. 


Ovale, élargi en devant, assez convexe, noir luisant et lisse. Antennes 
brunes. Front large, saillant au devant des yeux, creusé d’une cavité qui 
s'étend sur l’épistome et le labre; strie marginale complète et sinuée sur 
les côtés. Mandibules fortes et arquées en pointe assez aiguë, dentées en 
dedans à la base. Pronotum beaucoup plus large que long, à peine arqué 
à la base, avec les angles obtus, presque parallèle sur les côtés, largement 
et profondément échancré en devant, avec les angles abaissés, obtus:; 
strie marginale fine; latérale forte, profonde, sans former d'angle derrière 
les yeux, plus fine et non interrompue en devant, elle suit quelque temps 
la marge basale. Parapleures invisibles. Écusson triangulaire, Élytres une 
fois et demie plus longues que le pronotum, de sa largeur à la base, fai- 
blement courbées sur les côtés, rétrécies et coupées droit au bout, avec 
l'angle externe arrondi; bord infléchi creusé de deux sillons coudés à 
l'épaule (1); strie humérale fine, oblique ; stries dorsales fortes, bien mar- 
quées, parallèles, un peu plus rapprochées postérieurement, 1-3 entières, 
h-5 et suturale occupant le tiers apical. Propygidium transverse, un peu 
incliné, coupé droit par derrière et biimpressionné. Pygidium encore plus 
déclive, en demi-cercle, relevé dans son pourtour et largement bifovéolé de 


(1) Jusqu'ici, dans les descriptions des espèces de ce genre, je n'ai pas tenu compte 
de la strie marginale. 11 serait peut-être mieux de considérer la strie la plus rap- 
prochée du bord comme une subhumérale externe, et les deux autres comme les 
marginales. 


h° Série, TOME Î. 10 


416 S.-A. DE MARSEUÏ. 68 


chaque côté; l’un et l’autre couverts de gros points ocellés assez serrés. 
Prosternum assez large, arrondi à la base, un peu rétréci au devant des han- 
ches ; muni d’une large mentonnière très saillante et aplatie, obtusément 
arrondie. Mésosternum échancré en devant et bordé d’une forte strie non 
interrompue. Pattes d’un brun ferrugineux; jambes antérieures armées de 
A dents, intermédiaires et postérieures garnies de 4 épines. 

Ceylan (Coll. Mniszech). 

Très voisin du P{. podagrum, il en diffère par la strie marginale du pro- 
notum non interrompue, et par la présence d’une cinquième strie dorsale 
et d’une suturale bien marquées aux élytres. 


6. (6 a). PLATYSOMA CHARRALI. PI. 3, f. 6. 


Ovale, parum convexum, nigrum, nitidum, antennis rufo-piceis; fronte 
lata clypeoque concavis, stria transversa haud interrupta, mandibulis intus 
dentatis; pronoto stria laterali anterius interrupta; elytris margine inflexo 
bisulcato, striis dorsalibus 1-3 integris, 4-5 brevibus apicalibus; propy- 
gidio biimpresso, parce et grosse, pygidio margine elevato, æqualiter 
punctatis ; proslerno sat lato, lobo sinuato; mesosterno sinuato mar ginato; 
tibiis h anticis 4-, posticis 3-dentatis. — Long. 4 mill., larg. 2 1/2 mill. 


Ovale, peu convexe, noir, luisant, paraissant très finement pointillé sur 
toute sa surface à un très fort grossissement, Antennes d’un brun ferrugi- 
neux, massue grise, pubescente, Tête large, profondément concave en de- 
vant; front séparé de l’épistome par une strie transverse droite, sinuée aux 
angles oculaires; labre creux, sinué au bout. Mandibules très épaisses à la 
base, dentées en dedans, arquées en pointe aiguë au bout. Pronotum beau- 
coup plus large que long, droit à la base, oblique sur les côtés, largement, 
profondément et bisinueusement échancré en devant avec les angles 
mousses et abaissés. Strie latérale forte, profonde, suivant exactement la 
marge latérale dont elle est rapprochée, sans coude derrière les yeux, 
interrompue au milieu. Écusson petit, triangulaire. Élytres une fois et 
demie plus longues que le pronotum, de sa largeur à la base, à peine 
arquées sur les côtés, rétrécies et coupées droit au bout, avec les angles 
arrondis; bord infléchi cannelé, parcouru de deux sillons coudés et plus 
distants à l'épaule; stries dorsales 1-3 fortes, entières, parallèles, 4-5 re- 
présentées par un court rudiment apical. Propygidium court, incliné, biim- 
pressionné, avec des points gros et ocellés. Pygidium ogival, entouré d’un 
rebord élevé, couvert d’une ponctuation égale, assez serrée et assez forte. 
Prosternum assez large, arrondi à la base; mentonnière saillante, large, 
rebordée et sinuée. Mésosternum sinué et entièrement rebordé. Pattes 
noir de poix; jambes antérieures armées de quatre dents, dont la pre- 





69 Supplément à la Monographie des Histérides. 4147 


mière peu distincte; intermédiaires avec quatre dents épineuses, et pos- 
térieures avec trois, les deux dernières très rapprochées. 

Bornéo (Coll. Deyrolle). 

cette espèce vient se placer immédiatement après le P/. humile, dont 
elle se distingue par sa forme moins allongée et plus épaisse, la strie laté- 
rale du pronotum plus grosse et plus régulièrement rapprochée du bord 
latéral, par la ponctuation du pygidium moins forte et plus serrée, et la 
présence d’un petit rudiment obsolète de la 5° strie dorsale. Elle se rappro- 
che beaucoup du PL podagrum, mais elle est bien plus petite, plus den- 
sément ponctuée au pygidium, et pourvue d’un court rudiment apical de 
k® et 5° stries dorsales. 


. 


7. (6 b). PLATYSOMA BONVOULOIRI. 


Oblongum parallelum, parum convexum, nigrum nilidum , antennis 
brunneis; fronte transversa, stria integra utrinque sinuala; pronoto stria 
laterali haud interrupla a margine distanti; clytris striis dorsalibus 1-5 
integris, 4° apicali, margine inflexo bisulcalo; propygidio in medio trans- 
verse, pygidio marginibus elevatis undique, punctatis; mesosterno sinualo 
marginatoque; tlibiis anticis -dentatis, posticis L-aut tri-spinosis. — 
Long. 5 1/2 mill., larg. 3 1/2 mill. 


Allongé, parallèle, médiocrement convexe, noir, luisant et lisse. Anten- 
nes brunes. Front large, transverse, ceint d’une strie forte et arquée en 
devant, plus fine et sinuée sur les côtés légèrement concave en devant ; 
épistome court. Labre petit, sinué. Mandibules recourbées en pointe aiguë, 
dentées en dedans. Pronotum beaucoup plus large que long, à peine 
arqué à la base, presque droit sur les côtés, largement et profondément 
échancré en devant, avec les angles abaissés et arrondis; strie latérale 
forte, parallèle au bord latéral et assez distante, rapprochée et non inter- 
rompue en devant, sans coude derrière les yeux; strie marginale bien 
marquée le long du bord, ressemblant à une latérale. Écusson en petit 
triangle aigu. Élytres une fois 1/3 plus longues que le pronotum, de sa 
largeur à la base, parallèles sur les côtés, un peu rétrécies et coupées 
droit au bout, avec les angles externes arrondis; stries dorsales 1-3 droi- 
tes, parallèles, fortes, entières, avec les interstries égaux, 4° réduite à un 
court rudiment apical; bord infléchi bisillonné. Propygidium en trapèze 
très court, incliné, concave et grossièrement ponctué en travers. Pygi- 
dium en ogive presque perpendiculaire, ponctué, avec les bords un peu 
relevés. Prosternum aplati et arrondi à la base, en carène assez étroite; 
mentonnière dans le même plan, saillante, arrondie et rebordée au bout. 
Mésosternum échancré en devant et bordé d’une strie entière, Pattes 


448 S.-A. DE MARSEUL. 70 


brunätres : jambes antérieures 4-dentées; intermédiaires munies de quatre 
épines ; postérieures de trois épines. 

Nouvelle-Hollande. 

Cette remarquable espèce m'a été donnée par M. de Bonvouloir, quoi- 
qu'elle fût unique dans sa collection, et je la lui ai dédiée comme marque 
de ma gratitude. 

Placée à la suite des P/ Charrali et humile, elle à une forme plus 
parallèle et moins aplatie que celle-ci; elle à la strie latérale du pronotum 
complète, moins éloignée du bord latéral et la troisième dorsale des ély- 
tres, non interrompue; elle est plus allongée que celle-là et n’a pas comme 
elle de rudiment apical de cinquième dorsale. Outre quelques-uns de ces 
caractères, elle se distingue bien du PL Urvéllei, dont elle a l'aspect, par 
ses stries du pronotum, du mésosternum et la troisième strie dorsale des 
élytres non interrompues. 


8. (9 a). PLATYSOMA DAHDAH. PI 3, f. 8. 


Oblongo-parallelum, subdepressum, nigrum nilidum; antennis pedibus- 
que rufo-brunneis; fronte plana, stria transversa obsoleta; pronoto stria 
lateralè pone oculos arcuala, antice ënterrupta ; elytris striis dorsalibus 
validis, 1-2 integris, $* late interrupta, K'apicali; pygidio haud marginato, 
punctato; mesosterno stria haud interrupta; tibiis anticis K-dentatis, 
intermediis 4-, posticis 3-spinosis. — Long. 4 1/2 mill., larg. 2 mill. 


Allongé, parallèle, assez convexe, noir luisant et lisse. Antennes brun- 
roux. Front bombé, large, entouré d’une strie fine, sinuée de chaque côté, 
obsolète au milieu. Épistome à peine concave ainsi que le labre. Mandibu- 
les courbées en pointe obtuse, dentées en dedans. Pronotum beaucoup 
plus large que long, faiblement arqué à la base, avec les angles obtus, 
parallèle sur les côtés, rétréci et largement échancré en devant, avec les 
angles abaissés, arrondis; strie latérale forte, peu écartée du bord latéral, 
suivant un peu la base, plus fine et plus rapprochée au bord antérieur, 
arrondie sans angle derrière les yeux, interrompue au milieu. Écusson 

petit, triangulaire. Élytres une fois et demie plus longues que le prono- 
tum, de sa largeur à la base, parallèles sur les côtés, rétrécies et coupées 
droit au bout, avec les angles arrondis; stries dorsales grosses, fortes ; 
1-2 entières, parallèles, 3° largement interrompue, 4° raccourcie, occupant 
le tiers postérieur; on remarque aussi quelques points à la place de la 5°; 
bord infléchi parcouru par deux fortes stries coudées à l'épaule, sans 
compter la strie la plus rapprochée du bord latéral. Propygidium trans- 
verse, incliné, ponctué. Pygidium semi-cireulaire, plan, très déclive, sans 
rebord élevé, couvert de points paraissant un peu ocellés à un très fort 


gi) Supplément à la Monographie des Histérides. 149 


grossissement. Prosternum en carène étroite, un peu dilaté et arrondi à 
la base; mentonnière élargie, abaissée, arrondie au bout et bordée sur 
les côtés. Mésosternum échancré en devant, bordé d’une forte strie 
entière. Pattes d’un brun ferrugineux; jambes antérieures armées de 4 
dents aiguës, la première à peine sensible ; intermédiaires garnies de 4 
épines ; postérieures de 3. 

Côtes de la Nouvelle-Guinée, île Batchian (Coll. Mniszech). 

Voisine du P{ Paugami, près duquel elle se range, cette espèce est 
beaucoup plus épaisse et plus grande; elle a la 8° strie dorsale entière, 
et la ponctuation du pygidium plus fine et plus rapprochée, 


9. (9 b). PLATYSOMA RIMARIUM. PL 3, f 9. 


Oblonguim, depressum, nigro-brunneum, nitidum, antennis pedibusque fer- 
rugineis; clypeo concavo; fronte punctata, in medio impressa, stria valida 
integra; pronoto lateribus punctato, stria laterali margini proxima, 
antlice interrupla; elytris apice punctatis, margine inflexo bisulcato cre- 
nalo, stria humerali tenui, dorsalibus 1-5 integris validis, 3" sinuata, 
h° ultra medium, 5° ante abbreviala; propygidio apice, pygidio basi biim- 
pressis, parce el grosse punctatlis; mesosterno marginato; tibiis anticis 
h-dentatis, intermediis 3-, posticis bidenticulatis. — Long. 3 1/2 mill., 
larg. 2 mill. 


Pl, rimarium. Er. Jahr., 112, 9, 1834. — Mars. Hist. 1853, p. 283, 26. 


Oblong, aplati, noir-brun luisant, Antennes rousses. Tête grosse, fine- 
ment pointillée avec quelques points plus forts; front transverse, convexe, 
impressionné au milieu dans sa longueur, entouré d’une forte strie cireu- 
laire, anguleuse sur les yeux; épistome concave. Mandibules convexes, 
arquées en pointe aiguê, dentées en dedans. Pronotum court, beaucoup 
plus large que long, bisinueusement échancré en devant, avec les angles 
abaissés, obtus, presque droit sur les côtés, à peine arqué à la base; strie 
latérale forte, ponctuée, parallèle au bord et fort rapprochée de la marge, 
surtout au niveau des yeux; de là elle s'éloigne, devient plus fine et 
s'éteint en s'interrompant; sur les côtés on voit un espace assez étendu 
de points peu serrés, mais forts, Parapleures invisibles en dessus. Écusson 
petit, triangulaire. Élytres une fois et demie plus longues que le prono- 
tum, de sa largeur à la base, parallèles sur les côtés, arrondies à l'angle 
postérieur, droites et un peu rétrécies au bout, qui est brunâtre et bordé 
de points espacés; bord infléchi creusé de deux sillons grossièrement 
ponctués; strie humérale fine, oblique, au-dessous de laquelle on remar- 
que un rudiment de subhumérale; dorsales fortes, parallèles, 1-3 entiè- 
res, 9° sinuée, réunie au bout avec la 4° qui est raccourcie et atteint les 


150 S.-A. DE MARSEUL. 72 


deux tiers, la 5° est deux fois plus courte encore. Propygidium en hexa- 
gone transverse, biimpressionné au bout, couvert de gros points peu ser- 
rés. Pygidium en demi-cercle, ponctué de même, encore plus fortement et 
plus densément, sans bourrelet, subhiimpressionné à la base. Prosternum 
peu saillant et arrondi à la base; mentonnière saillante, rebordée et poin- 
tillée. Mésosternum lisse, largement échancré en devant, rebordé d’une 
forte strie entière qui se prolonge sur les côtés du métasternum, où elle 
est doublée d’une autre extérieure et d’un rudiment de 2° strie dans 
l'angle, Pattes ferrugineuses ; jambes antérieures 4-dentées, intermédiaires 
armées de 3 dents aiguës, postérieures de 2. 

Indes-Orientales (Tvpe d’Erichson, musée de Berlin). 

Cette espèce vient se placer entre les P{. Paugami et Confucit; elle a les 
plus grands rapports de taille, de forme et de ponctuation avec le pre- 
mier; elle en diffère surtout par ses stries dorsales des élytres, dont la 4° 
est réduite à un court rudiment et la 5° est nulle; l'échancrure du pro- 
notum est loin d’être aussi bisinuée, et le front est moins fortement 
ponctué, 


10. (11 a). PLATYSOMA SGULPTUM. PI, 3, f. 40. 


Oblongum, parum convexum, nigrum nitidum, antennis pedibusque 
brunneis; fronte punctata stria semicirculari integra in medio sinuata; 
pronoto punctulato, versus latera fortius, stria laterali integra; elytris 
puncticulatis, striis dorsalibus 4-4 integris, 5° et suturali anterius obsolc- 
tés; subhumerali interna tenui, exlerna brevi ad humerum; margine inflexo 
bisulcato; propygidio pygidioque parce fortiter punctatis; mesosterno si- 
nualo marginatoque ; tibiis anticis 5-dentatis, posticis L-spinosis. — Long. 
h 3l4 mill., larg. 2 1/2 mill. 

Pl, sculptum Fahr. in Bohm, Ins, Caffr, I. 554, 605 (1851). — Mars. 
Hist. 1853, page 285, 30. 


Oblong, peu convexe, noir luisant, densément pointillé sur toute sa 
surface, Antennes brunes. Front large, un peu convexe, déprimé au 
milieu, entouré d’une strie assez forte, entière, semi-circulaire, sinuée 
en devant. Épistome concave. Labre court, transverse, sinué. Mandibules 
recourbées en pointe aiguë, dentées en dedans. Pronotum beaucoup plus 
large que long, arqué à la base, arrondi sur les côtés en devant, rétréci 
et profondément échancré en devant, avec les angles courts, obtus et 
abaissés, ponctué sur les côtés; strie latérale externe entière, très rappro- 
chée du bord. Écusson petit, triangulaire, enfoncé. Élytres une fois et 
demie plus longues que le pronotum, de sa largeur à la base, un peu 
dilatées à l'épaule, rétrécies et coupées droit au bout, avec une impression 








75 Suppement à la Monographie des Histérides, 151 


subapicale et l'angle externe arrondi; stries dorsales ponctuées, irrégu- 
lières, 1-4 entières, 5° raccourcie au tiers antérieur, suturale vers le 
milieu, mais continuées par des points jusqu'à la base; humérale fine, 
oblique; subhumérale interne fine, parallèle à la première dorsale, attei- 
gnant l'épaule; externe grosse, courte, coupant le tubercule huméral et 
rejoignant par ses deux extrémités la marginale externe; bord infléchi 
bisillonné, ponctué. Propygidium et pygidium couverts de gros points peu 
serrés, surtout sur le premier; celui-là court, incliné, en trapèze, avec 
un gros point de chaque côté; celui-ci bombé en calotte sphérique, 
rabattu. Prosternum saillant, droit, assez étroit, arrondi à la base, bistrié 
entre les hanches; mentonnière large, saillante, un peu rabattue, arron- 
die et rebordée au bout. Mésosternum profondément échancré pour la 
réception du prosternum, entièrement rebordé, Pattes brunes; jambes 
antérieures armées de 5 petites dents; postérieures garnies de 4 épines. 

Cette espèce, dont M. Boheman a bien voulu me communiquer un type, 
a les plus grands rapports avec le P{. Capense ; mais j'ai en vain cherché 
dans le grand nombre d'individus de cette dernière espèce que J'ai eus 
sous les yeux, et qui, quoique variables pour les stries et la ponctuation, 
présentent toujours le même faciès, un individu identique avec le type ac- 
tuel, Au lieu de cette ponctuation du pygidium profonde et écartée, ils l'ont 
tous superficielle, ocellée et plus serrée ; les élytres ne sont point parse- 
mées du même pointillé et n’ont jamais la 4° strie dorsale entière, la 5° 
et la suturale longues et complétées par des points. Ce n’est cependant 
qu'avec doute que j'enregistre cette espèce comme distincte. 


41, (17 a). PLATYSOMA BIRMANUM. PI 3, f. 11, 


Oblongum, parum convexum, rufo-piceum nilidum; antennis pedibusque 
ferrugineis; fronte stria semi-circulari integra, antice cum epistomo con- 
cava; pronolo stria laterali forti haud interrupla pone oculos angulala ; 
elytris striis 1-3 dorsalibus integris, K° et suturali ultra, 5° ante medium 
abbreviatis, margine inflexo trisulcato; propygidio utrinque impresso, 
pygidio margine elevato, parce ocellato-punctatis; prosterno lato, mesos- 
Lerno sinualo marginatoque; tibiis anticis Lk-dentatis, intermediis 3-, posti- 
cs 2-spinosis. — Long. 4 1/2 mill., larg. 2 1/2 mill. 


Ovale, allongé, peu convexe, d’un brun-roux plus clair sur la tête et 
le prothorax, lisse et luisant. Antennes rousses. Front large, bombé sur 
le vertex, ceint d’une forte strie entière, droite en devant, sinuée sur les 
côtés; épistome assez grand, profondément excavé, ainsi que le devant 
du front. Labre ovalaire, déprimé. Mandibules recourbées en pointe assez 
aigué, Pronotum court, large, arqué à la base, parallèle et un peu sinué 


152 S.-A. DE MARSEUL. 74 


sur les côtés, largement et profondément échancré en devant, avec les 
angles abaissés, obtus; strie latérale profonde, forte, entière, assez rap- 
prochée du bord qui est relevé en bourrelet, sinuée, un peu interrompue 
et anguleuse derrière les yeux. Écusson en triangle aigu très petit. Élytres 
une fois et demie plus longues que le pronotum, de sa largeur à la base, 
un peu arquées sur les côtés, rétrécies et coupées droit au bout, avec les 
angles externes arrondis; stries fortes et bien marquées; dorsales 1-3 
entières, avec le commencement du premier interstrie très élargi et beau- 
coup plus que le 2°, 4° raccourcie un peu au delà du milieu, ainsi que la 
suturale, 5° un peu plus courte; bord infléchi 3-sillonné, à moins que la 
strie extérieure ne soit regardée comme une subhumérale externe entière, 
abaissée contre les sillons marginaux. Propygidium en hexagone court, 
transverse, incliné, biimpressionné, couvert de gros points ocellés très 
espacés. Pygidium abaissé, en ogive, à bords relevés, un peu élevé au 
milieu, ponctué comme le propygidium. Prosternum large, aplati, peu 
saillant, arrondi à la base: mentonnière très avancée, large, dans le plan 
du prosternum, arrondie et rebordée au‘ bout. Mésosternum sinué et entiè- 
rement rebordé. Paltes ferrugineuses : jambes antérieures armées de A 
dents aiguës, la plus élevée obsolète ; intermédiaires munies de 3 épines; 
postérieures de 2, l’apicale géminée. 

Birma, Indes-Orientales. 

Cette espèce a l'aspect de celles de ce genre, provenant de l'archipel 
indien, leur front concave, leur pygidium rebordé et couvert de points 
ocellés; les stries du pronotum et du mésosternum sont entières ainsi que 
1-3 dorsales; les autres dorsales et la suturale sont raccourcies et bien 
accusées ; mais la strie latérale forme un angle derrière les yeux, comme 
dans le PL Lecontei, après lequel elle vient méthodiquement, sans pouvoir 
être confondue avec lui en aucune façon. 


49. (19 a). PLATYSOMA AUBEI. PI. 3, f. 12. 


Elongatum, depressum, nigrum, nilidum, antennis pedibusque rufo- 
brunneis:; fronte punctulata, stria integra; pronoto lateribus punctato, 
stria laterali ad  oculos interrupta angulataque: elytris margine inflexo 
valide 2-striato, 1-3 dorsalibus integris, 4-5 abbreviatis, suturali nulla ; 
pygidio ocellatim punctato; prosterno basi marginato: mesosterno stria 
interrupta; tibiis anticis 4-, intermediis 3-, posticis bidentatis. — Long. 
8 mill., larg. 4 1/2 mill. 


Allongé, déprimé en dessus, noir, luisant. Antennes rousses, Front 
transverse, convexe, finement pointillé, séparé par une strie semi-circulaire 
de l’épistome qui est faiblement concave, Pronotum court, beaucoup plus 


75 Supplément à la Monographie des Histérides. 155 


large que long, coupé droit et bordé de points à la base, parallèle sur les 
côtés, largement échancré en devant, avec les angles abaissés et obtus; 
couvert latéralement de points assez forts, inégalement espacés, avec le 
fond finement pointillé; entouré d'une strie latérale bien marquée, entière, 
coudée et interrompue derrière les yeux. Écusson en triangle très aigu. 
Élytres lisses, presque parallèles, déprimées, une fois et demi plus lon- 
gues que le pronotum, de sa largeur à la base, un peu rétrécies et tron- 
quées au bout; il y à au bord infléchi, qui est étroit, 2 stries fortes el 
ponctuées, arquées sous l'épaule, sans tenir compte de la marginale; stries 
dorsales ponctuées, 1-3 entières, 4° raccourcie au milieu, 5° au tiers; Su- 
turale nulle. Propygidium et pygidium couverts de gros points ocellés. 
Prosternum étroit, arrondi et rebordé à la base: mentonnière large, poin- 
tillée, dépassant de beaucoup les angles antérieurs du prothorax. Mésos- 
ternum largement échancré en devant et bordé d’une strie sur les côtés 
seulement, Pattes d’un brun ferrugineux; jambes antérieures 4-dentées; 
intermédiaires garnies de 3 denticules, postérieures de 2, le dernier bifide. 

Algérie : Bône, Philippeville. 

Cette espèce, découverte par M. Leprieur, le 9 juin 1857, aux environs 
de Bône, m'a été envoyée en nombre par M. Lethierry; j'en ai vu égale- 
ment un individu de Philippeville dans la collection de M. le docteur 
Aubé. Elle ressemble beaucoup au PL oblongum pour le faciès; elle n’en 
diffère que par la ponctuation du pygidium plus grosse, plus écartée el 
plus distinctement ocellée, et aussi par l'absence de strie suturale aux 
élytres. Elle pourrait bien n’en être qu’une variété; cependant parmi les 
nombreux individus que j'ai vus de l’un et de l’autre, pas un P{ Aubei ne 


m'a présenté de strie marginale et pas un P{ oblongun n'en est dé- 
pourvu. 


13. (19 b). PLATYSOMA GcORNIX. PI. 3, f. 43. 


Cylindricum, nigrum nitidum, antennis brunneis, pedibus ferrugineis : 
fronte punclulata, stria circulari subintegra; clypeo impresso; pronoto 
late laleribus punctalo, stria laterali integra, pone oculos interrupto-an- 
gulata; elylris striis dorsalibus 1-3 integris, K el sulurali in medio, 
0° ante, abbrevialis; margine inflexo bisulcato ; propygidio pygidioque 
parce punclalis; mesoslerno profunde inciso, laleribus marginato; tébiis 
anticis H-dentatis, intermediis 3-, posticis bispinosis. — Long. 3 1/2 mill., 
larg. 1 1/4 mill. 


Cylindrique, noir luisant. Antennes brunes. Front transverse, convexe, 
pointillé, entouré d’une forte strie, sinuée derrière les yeux, continuée 
postérieurement, Épistome concave, Labre court, transverse, sinué, Man- 


154 S.-A. DE MARSEUL. 76 


dibules recourbées en pointe aiguë, dentées en dedans. Pronotum assez 
long, un peu plus court que large, faiblement arqué à la base, parallèle et 
largement ponctué sur les côtés, largement échancré en devant, avec les 
angles abaissés et obtus; strie bien marquée, entière, rapprochée du bord, 
brièvement interrompue et anguleuse derrière les yeux. Écusson en trian- 
gle aigu, très petit. Élytres près de deux fois aussi longues que le prono- 
tum, de sa largeur à la base, parallèles sur les côtés, un peu rétrécies, 
ponctuées et tronquées au bout, avec les angles externes arrondis; stries 
fines, ponctuées, bien marquées, 1-3 dorsales droites, équidistantes, en- 
tières, 4° raccourcie au milieu, 5° un peu avant; suturale tenant le milieu 
entre elles et ne partant pas du bord apical; bord infléchi avec 3 sillons, 
dont l’externe peut être pris pour une subhumérale externe entière fort 
abaissée. Propygidium incliné en hexagone transverse, couvert de points 
forts espacés. Pygidium en demi-cerele très abaissé, plan, ponctué de même, 
Prosternum droit, médiocrement large, arrondi à la base ; mentonnière 
dans le même plan, pointillée, large, arrondie et rebordée au bout. Mésos- 
ternum profondément échancré pour recevoir le prosternum, bordé d’une 
strie, seulement sur les côtés. Pattes ferrugineuses; jambes antérieures 
armées de 4 petites dents aiguës; intermédiaires munies de 3 épines» 
postérieures de 2, l’apicale géminée. 

Grèce. 

Voisin pour la forme des P{ angustatum et léneare, 1 n’a pas comme 
eux la 4° strie dorsale des élytres entière, la ponctuation fine et espacée 
au pygidium du 1°, serrée et ocellée du 2°; il se range près du P{. Auber, 
dont la forme élargie et la présence d’une strie suturale le séparent suffi- 
samment. 


XIV, Genre PACHYCRÆRUS Mars. Hist, (1853), p. 447, pl. 5, G'° XII. 


. (2 «). PACHYCRÆRUS CYANIPENNIS. PI. 4. f, 4. 
4. (2 P CYA PI. #4. f 1 


Oblongus parallelus, convexus, nilidus, antennis pedibusque brunneis; 
fronte lata convexa punctulata, stria ambiente integra, ramo utrinque cly- 
peum separante; pronoto cupreo circum late punctato, stria laterali antice 
interrupta; elytris viridibus, striis validis crenatis 1-4 integris, 5° in 
medio, suturali ultra abbreviatis, subhumerali externa inlegra, mar gine 
nflexo bisulcato; propygidio pygidioque parce ocellato-punctatis; pros- 
lerno bistriato, basi inciso; mesosterno bisinuato, stria interrupta; tibiis 
anticis 5-dentatis, intermediis 5-, posticis k-spinosis. — Long. 4 1/2 mill., 
larg. 2 1/2 mill. 


77 Supplément à la Monographie des Histérides. 199 


Hister cyanipennis Fahr. in Boh. Ins. Cafr. 1, 586, 1851, — Mars, Hist, 
(1853), p. 460, 9. 


Oblong, parallèle, convexe, métallique luisant. Antennes brunes. Front 
large, bombé, pointillé, ceint, ainsi que l’épistome, d’une strie entière, 
envoyant de chaque côté une ligne sinueuse de démarcation entre eux. 
Labre court, transverse. Mandibules courbées en pointe aiguë. Pronotum 
beaucoup plus large que long, arqué à la base, arrondi à la partie anté- 
rieure sur les côtés, largement échancré en devant, avec les angles abaïs- 
sés, obtus; couvert de points assez espacés sur toute sa surface, excepté 
au milieu de la base, cuivreux ; strie latérale bien marquée, très rappro- 
chée du bord, interrompue en devant. Écusson en triangle aigu. Élytres 
vertes, un peu plus longues que le pronotum, de sa largeur à la base, 
parallèles sur les côtés, rétrécies, ponctuées et coupées droit au bout, 
avec les angles arrondis: laissant entre elles un petit angle sutural ren- 
trant. Stries fortes, crénelées, dorsales 1-4 entières, parallèles, équidis- 
tantes, 5° raccourcie au milieu ; suturale un peu plus longue; subhumé- 
rale externe entière, droite, abaissée; bord infléchi bisillonné, Propygi- 
dium en hexagone transverse, abaissé ; pygidium en demi-cercle, un peu 
convexe, entièrement rabattu, couverts l’un et l’autre de points ocellés, 
peu serrés. Prosternum étroit, incisé à la base pour recevoir la pointe 
médiane du mésosternum, bordé de deux stries parallèles rapprochées, 
réunies devant la mentonnière qui est large, ponctuée, un peu rabattue, 
arrondie en devant. Mésosternum bisinué, bordé seulement d’une fine 
strie sur les côtés. Pattes brunes : jambes antérieures armées de 5 dents; 
intermédiaires garnies de 5 épines, postérieures de A. 

Caffrerie (Collect. Boheman). 

Gette élégante espèce, dont M. Boheman m'a communiqué un individu 
comme le type de la description de ses Insecta Caffrarta, vient se placer 
après P. chalybeus; elle en a presque tous les caractères, mais elle est 
beaucoup plus petite, plus étroite; sa 5° dorsale est plus longue, son pro- 
notum est bronzé et ses élytres d’un vert-bleu. Elle serait plus aisée à 
confondre avec les P. cyanescens et jucundus, dont elle a la coloration, si 
lon ne portait son attention sur la strie subhumérale et la 4° dorsale 
entières, la marginale du mésosternum obsolète en devant, etc. 


2. (6 a). PACHYCRÆRUS FACETUS. PI. 4, f. 2. 


Subcylindricus, niger nilidus, antennis pedibusque rufo-ferrugineis ; 
fronte puncliculata parcis punctis intermixtis, striæ marginali inltegra; 
clypeo émpresso; pronoto parce punctato, stria marginal interrupta; ely- 
très margine bisulcato, apice parce punctato, striis validis crenatis, dor- 


156 S.-A, DE MARSEUL. 78 


salibus 1-4 integris, 5° et subhumerali externa ultra medium abbreviatis, 
suturalè subintegra ; pygidio parcis punctis apice obsoletis; prosterno 
bast inciso, striis approximatis; mesosterno bisinuato, stria integra ; tibüis 
anticis 5-denticulatis, intermediis 3-, posticis uni-spinosis. — Long. 3 1/2 
mill., larg. 2 mill. 


Parallèle, convexe, presque cylindrique, arrondi aux deux bouts, noir 
luisant. Antennes rousses. Tête grosse, pointillée et couverte de points 
plus forts, espacés; front large, bombé, épistome concave, entourés l’un 
et l’autre d’une forte strie entière. Mandibules fortes, courbées en longue 
pointe aiguë, munies en dedans d’une dent. Pronotum beaucoup plus 
large que long, presque droit et crénelé à la base, subparallèle sur les 
côtés, rétréci et faiblement échancré en devant, avec les angles abaissés, 
obus ; parsemé, sur toute sa surface, de points assez gros, espacés, plus 
faibles sur le dos; strie marginale fine, rapprochée du bord, interrompue 
au milieu. Écusson triangulaire, petit. Parapleures visibles. Élytres une 
fois un tiers plus longues que le pronotum, de sa largeur à la base, poin- 
üllées sur leur surface, faiblement courbées sur les côtés, rétrécies et 
coupées droit au bout, avec l'angle externe arrondi et le bord apical par- 
semé de rares petits points; bord infléchi bisillonné; stries fortes, cré- 
nelées, parallèles, 1-4 entières, 5° raccourcie au delà du milieu, suturale 
alteignant presque la base ; humérale fine, oblique, subhumérale externe 
raccourcie au milieu. Propygidium court, transverse, déclive, couvert de 
gros points écartés. Pygidium en demi-cercle bombé, tout à fait rabattu, 
couvert de points espacés, devenant obsolètes au bout. Prosternum étroit, 
plan, échancré à la base, stries marginales se rapprochant peu à peu et 
se rejoignant en devant; mentonnière large, ponctuée, rabattue et large- 
ment arrondie au bout. Mésosternum bisinué, avec une pointe médiane 
pénétrant dans la base du prosternum, bordé d’une strie bien marquée 
entière. Pattes ferrugineuses : jambes antérieures garnies de 5 denticules, 
intermédiaires de 4 épines et postérieures d’une seule apicale. 

Natal (Coll. Mniszech). 

Cette petite espèce se range à la suite du P. desidiosus, auqu'1 elle 
ressemble beaucoup; noire et ponctuée comme lui, elle est un peu plus 
étroite ; elle a la 4° strie dorsale entière, la 5° et la suturale beaucoup plus 
longues. 


3. (5 a). PAGHYCRÆRUS CHABRILLACI. 
Subcylindricus, piceus, nilidus, antennis pedibusque rufo-brunneis : 


fonte lala, clypeo impresso, stria marginali cinctis: pronoto grosse rt 
parum dense punctalo, stria marginali antice late interrupta: elytris striis 


79 Supplément &« la Monographie des Histérides. 197 


validis crenatis, subhumerali cxterna, 1-4 dorsalibus suturalique integris, 
L° antice parum abbreviata; propygidio parce punclato; pygidio basi vix 
punctulalo; prosterno lobo lato, striis 2 antice junctlis; mesosterno antice 
haud marginato; tibiis anticis h-dentatis, posticis 3- vel L-spinosis. — 
Long. 3 1/2 mill., larg. 4 2/3 mill. 


Subcylindrique, d’un noir de poix, très luisant. Antennes brunes. Tête 
large et grosse. Front convexe, densément ponctué, ainsi que l’épistome ; 
ce dernier impressionné, sans ligne de démarcation qui le sépare du 1‘, 
l'un et l’autre entourés d'une strie entière. Pronotum court, faiblemént 
arqué à la base, subsinué sur les côtés, largement échancré en devant, 
avec les angles abaissés, obtus et impressionnés ; fortement et assez den- 
sément ponctué sur toute sa surface; strie marginale bien marquée, lar- 
gement interrompue en devant. Écusson triangulaire. Élytres un peu plus 
longues que le pronotum, de sa largeur à la base, presque parallèles sur 
les côtés, rétrécies et tronquées à l'extrémité; bord infléchi étroit, bisil- 
lonné; stries fortes, crénelées, subhumérale externe entière, ainsi que la 
suturale et 1-4 dorsales, 5° un peu raccourcie ou obsolète à la base. Pro- 
pygidium couvert de gros points espacés, bifovéolé. Pygidium bombé, à 
peine pointillé à la base. Dessous finement ponctué. Prosternum triangu- 
laire, échancré à la base, avec 2 fortes stries réunies en devant ; menton- 
nière large et très saillante, Mésosternum en pointe, pénétrant dans la 
base du prosternum, bordé seulement sur les côtés, non visiblement 
séparé du métasternum. Pattes rouge-brun : jambes antérieures 4-denti- 
culées; postérieurés garnies de 5 ou 6 denticules. 


Brésil (Coll. Chabrillac). 


XV. Genre PHELISTER Mars., Hister. (1853), p. 462, G'° XII, pl. 5. 


4. (La). PHELISTER DIVES. PI, 4, f. 1. 


Ovalis, convexus, viridi-auratus, antennis clava rufa; fronte parce 
punctata, concava, stria semi-circulari interrupta; pronoto circum punc- 
talo, stria marginal integra; elytris apice punctatis et impressis, striis 
dorsalibus 1-4 integris, K° basi arcuata punctoque aucta, suturali ultra 
medium abbreviata, subhumerali interna bis-interrupta, margine inflexo 
punctato trisulcato; propygidio fortiter, pygidio parce punctatis; prosterno 
lato, bislrialo, basi sinuato ; mesosterno bisinuato, marginato; tibiis anti- 
cis 5-denticulatis, mediis bispinosis. — Long. 3 mill., larg. 2 mill. 


Ovale, convexe, d’un vert-doré métallique. Massue des antennes rousse. 
Tête arrondie, creusée en devant, couverte de points espacés ; front relevé 


158 S.-A. DE MARSEUL. 80 


sur les yeux, entouré d’une strie semi-circulaire interrompue en devant, 
anguleuse sur les côtés. Pronotum court, large, couvert de points espa- 
cés dans son pourtour, faiblement bisinué et avancé sur l’écusson à la 
base, arrondi sur les côtés, rétréci et échancré en devant, avec les angles 
abaissés, obtus et impressionnés en dessus; strie rapprochée de la marge, 
entière et non interrompue en devant. Écusson triangulaire. Elytres une 
fois et demie plus longues que le pronotum, de sa largeur à la base, cur- 
vilinéaires sur les côtés, rétrécies et coupées droit au bout, avec les angles 
externes arrondis, couvertes de points espacés au bout et creusées d’une 
fossette subapicale; stries dorsales fortes, ponctuées, 1-4 entières, cour- 
bées, 4° arquée à la base vers l’écusson, accostée d’un point; suturale 
dépassant le milieu; subhumérale interne fine, partant de la base, deux 
fois interrompue; bord infléchi avec 2 sillons entiers, forts, ponctués, et 
un 3° court au milieu. Propygidium en hexagone incliné, convexe, cou- 
vert de gros points espacés. Pygidium demi-circulaire bombé, peu densé- 
ment ponctué. Prosternum large, plan, sinué à la base, stries un peu plus 
distantes en devant; mentonnière courte, réfléchie, ponctuée, arrondie et 
rebordée en devant. Mésosternum bisinué, bordé d’une strie entière, 
presque droite, traversé par une strie qni se confond avec la limite posté- 
rieure. Jambes antérieures garnies de 4 à 5 denticules; intermédiaires 
avec une ou deux spinules; postérieures inermes. 

Rio-Janeiro, Brésil (Coll. Boheman). 

Très voisin du PA. venustus Leconte, il en a la coloration et la forme, 
mais il s’en distingue par la disposition des stries internes des élytres; carac- 
tère qui le rapproche du PA. violaris, dont il n'a ni la couleur violette 
intense, ni les élytres bombées. 


2. (2 a). PHELISTER RIOUKA. PL 4, fig. 2. 


Rotundatus, parum conveæus, niger nilidus lœvis, antennis pedibusque 
brunneis; fronte cava puncticulata, stria integra; pronolo cxtus late 
punctulalo, stria lateral integra ad oculum subinterrupta, margine an- 
tico elevato, angulo impresso; elytris apice punctalis, striis tenuibus 1-3 
integris, K mox, suturali in medio abbreviatis, subhumerali interna inte- 
gra, eaterna dimidiala, margine inflexo trisulcato punctato; pygidio 
punclulato; prosterno lato marginato; mesosterno marginali stria inter- 
rupta, transversa integra; tibiis anticis 3-denticulatis, posticis vix spi- 
nosis. — Long. 3 mill., larg. 2 1/4 mill. 

Presque arrondi, peu convexe, noir luisant et lisse. Antennes brunes. 


Front pointillé, large, concave, relevé sur les yeux, entourée d’une forte 
sirie semi-circulaire entière, subsinuée, qui le sépare de l’épistome. Labre 


81 Supplément à la Monographie des Histérides. 159 


court, arrondi. Mandibules courbées en pointe assez aiguë, Pronotum 
court, très large, assez densément pointillé latéralement, arqué au milieu 
de la base, avec un trait antéscutellaire et les angles droits, arrondi sur 
les côtés, très rétréci et échancré en devant, avec les angles obtus et creu- 
sés en dessus; strie marginale fine, à peine visible, latérale entière, inter- 
rompue de chaque côté derrière les yeux; marge latérale formant en 
devant un étroit bourrelet. Écusson en triangle assez aigu. Parapleures 
visibles. Élytres beaucoup plus longues que le pronotum, de sa largeur à la 
base, curvilinéaires sur les côtés, très rétrécies et coupées droit au bout, 
avec les angles arrondis et la marge apicale couverte de points assez forts ; 
bord infléchi ponctué, creusé de 3 sillons coudés à l'épaule; stries dorsa- 
les fines, ponctuées, 1-3 entières, arquées, 4° raccourcie au tiers, suturale 
au delà du milieu; humérale fine, oblique; subhumérale interne entière, 
parallèle à la 1° dorsale, externe partant de la base et dépassant le 
milieu. Propygidium en hexagone transverse, déclive, densément pointillé. 
Pygidium en demi-cercle, convexe, densément pointillé. Prosternum plan, 
assez large, à peine sinué à la base, pointillé, bordé; mentonnière courte, 
un peu rabattue, rebordée, ponctuée, Mésosternum large, faiblement bisi- 
nué, bordé d’une strie marginale interrompue et accostée d’un petit trait, 
traversé par une strie entière, arquée. Pattes brunes : jambes antérieures 
munies de 3 dents écartées; intermédiaires de 3 spinules et postérieures 
d’une spinule apicale. 

Brésil, Rio-Janeiro. 

Cette curieuse espèce vient se placer en tête des espèces de la 2° divi- 
sion à couleur noire ou brun-foncé. Elle est plus aplatie qu'aucune autre, 
même que le P. impressifrons Sol., dont elle se distingue au premier 
abord par ses deux stries subhumérales bien marquées, ainsi que par la 
ponctuation plus égale et plus fine du pronotum. 


3 (2 b). PHELISTER IMPRESSIFRONS. PI. 4, fig. 3. 


Ovalis, parum convexus, niger, nitidus; clava brunnea ; fronte clypeo- 
que excavatis, Sparsim punctatis, stria circulari integra divisis ; pronoto 
lateribus parce punctatis, hk-foveolato, ad angulum anticum profonde 
ümpresso, stria laterali haud interrupta; elytris postice impressis punc- 
tatisque, striis punctatis tenuibus, dorsalibus 1-58 integris, K° antice abbre- 
viala, internis nullis, subhumerali externa abbreviata, interna éntegra vix 
conspicienda; margine inflexo bisulcalo; propygidio pygidioque basi 
punctatis; prosterno lato bistriato, mesosterno subrecto, marginato ; tibiis 
anticis 4-denticulatis, posticis vixæ spinosulis, — Long. 2 1/2 mill., larg. 
4 4/2 mill. 


160 S.-A. DE MARSEUL. 82 


Hister impressifrons Sol. in Gay. Hist. fisica y polit. de Chile, 379, 4 
(1819). 


Ovale, médiocrement convexe, noir, luisant. Antennes brunes ; massue 
rougeàtre, pubescente, Tête assez petite, arrondie, fortement concave en 
dessus; front relevé au-devant des yeux, avec des points épars assez 
gros; strie circulaire forte, entière, formant un petit angle rentrant en 
devant. Pronotum court, beaucoup plus large que long, largement bisinué 
et bordé de points à la base, avec un gros point au-devant de l’écusson, 
avec les angles droits: arqué sur les côtés, avec la marge formant un 
bourrelet; largement et peu profondément échancré en devant, avec les 
angles arrondis, abaissés et profondément impressionnés; ponctué peu 
densément dans son pourtour; marqué de 4 gros points enfoncés, dispo- 
sés par paire et très écartés; strie latérale entière. Écusson petit, triangu- 
laire. Parapleures visibles en dessus. Élytres deux fois plus longues que 
le pronotum, de sa largeur à la base, dilatées et élevées à l'épaule, arquées 
sur les côtés, rétrécies et coupées droit au bout, avec une impression 
subapicale et une ponctuation très espacée au bout; stries fines, ponc- 
tuées, 1-3 dorsales entières, 4° raccourcie à sa base, 5° et suturale nulles ; 
humérale fine, oblique ; subhumérale interne entière, mais tellement fine 
qu'elle se distingue difficilement; bord infléchi parcouru de deux sillons 
ponctués. Propygidium incliné, court, biimpressionné au bout, couvert 
de gros points espacés, Pygidium semi-circulaire, ponctué à la base, lisse et 
convexe au milieu. Prosternum assez large, plan, à peine sinué à la base, 
bistrié; mentonnière courte, arrondie au bout, rabattue, ponctuée, non 
rebordée; bord pectoral largement échancré, sinueux ; fossette antennaire 
profonde, bien limitée, Mésosternum comme arrondi en devant, entière- 
ment rebordé d’une strie arquée, lisse; séparé du métasternum par une 
strie obsolète courbée. Pattes brun de poix : jambes antérieures 4-denti- 
culées; intermédiaires à peine garnies de 3 à 4 spinules; postérieures sans 
cils ni épines, 

Chili, 

La collection de Solier renfermait, sous le nom de Huster impressifrons, 
plusieurs espèces réunies. Mais comme la description s'applique évidem- 
ment à celle que je décris, je lui ai réservé ce nom. Je l'avais d’abord 
rapportée au Saprinus innubus Er. avec doute, avant d'en avoir vu le 


type. 


k. (4 a). PHELISTER PUSIOIDES. PI, 4, f. 4. 


Suborbicularis, convexus , niger nitidus, antennis pedibusque rufis; 
fronte antica cava puncticulata, stria transversa integra sinuala; pronoto 


83 Supplément à la Monographie des Histérides. 161 


lateribus sparse punctato, foveola præscutellari ovata, strit marginali 
haud interrupta: elylris striis 1-4 dorsalibus crenalis integris, 5° brevi 
obsoleta, arcu basali aucta, suturali ultra medium producta, subhumerali 
externa apicali tenu; margine inflexo 1-sulcato; propygidio parce punc- 
lato; pygidio sublævi:; proslerno lalo, basi bistriato; mesosterno 2-striis 
transversis integris ; tibiis anticis 6-denticulatis. — Long. 2 mill, larg. 
1 1/2 mill. 


Suborbiculaire, convexe, noir de poix, lisse et luisant. Antennes rous- 
ses. Tête très finement pointillée ; front arrondi, élevé sur les yeux, entouré 
d’une strie entière, sinuée en devant, avec une excavation entre les anten- 
nes qui se prolonge sur l’épistome. Pronotum beaucoup plus large que 
long, arrondi à la base, avec les angles droits et une large fovéole circu- 
laire au devant de l’écusson, oblique sur les côtés, avec une large bande 
de points assez forts, épars ; rétréci et échaneré en devant, avec les angles 
abaissés et peu saillants; strie marginale assez forte, entière; latérale 
nulle. Écusson petit, triangulaire. Élytres beaucoup plus longues que le 
pronotum, de sa largeur à la base, curvilinéairement dilatées sur les côtés, 
très rétrécies et coupées droit au bout, avec les angles externes arrondis 
et la marge roussâtre; stries dorsales 1-4 entières, crénelées, arquées, 
avec les interstries de plus en plus larges, 5° très courte, prolongée par 
des points et surmontée d’un petit arc basal, suturale dépassant le milieu ; 
subhumérale externe réduite à un fin petit rudiment apical; bord inflé- 
chi creusé d’un sillon. Propygidium en hexagone transverse, déclive, con- 
vexe, couvert de petits points écartés. Pygidium en demi-cerele bombé, 
tout à fait rabattu, paraissant lisse, mais avec quelques petits points à 
peine visibles à la base. Prosternum large, sinué à la base, avec 2 courtes 
stries très écartées; mentonnière courte, un peu rabattue, arrondie au 
bout et rebordée. Mésosternum bisinué, avec deux stries transversales 
entières. Pattes rouges : jambes antérieures garnies de 6 denticules; inter- 
médiaires et postérieures de quelques épines. 

Colombie. (Coll. Mniszech). 

Se place à côté du Ph. pusio ; plus petit, plus convexe, moins ponctué, 
il a la strie frontale et la 4° dorsale entières, les stries du prosternum cour- 
tes et un tout petit rudiment de subhumérale, 


5. (6 a). PHELISTER BREVIUSCULUS. PI, 4, f. 5. 


Rotundatus, convexus, brunneo-piceus nitidus; fronte plana rotunda stria 
circulari; pronoto parce punclato, ante scutellum sinualèm striato-punc- 
talo, stria marginali integra; elytris striis crenatis 1-4 el suturali inte- 
gris, 2 posterioribus basè arcuatim junctis, 5° cl subhumerali externa ën 

L° Série, TOME I. 11 


162 S.-A, DE MARSEUT. 8/ 


medio abbrevialis; margine inflexo sulcato ; propygidio pygidioque punc- 
tatis; prosterno trigono bistriato basi exciso, lobo brevti; mesosterno bisi- 
nuato marginalo; tibiis anticis 8-denticulatis, poslicis multispinosis. — 
Long. 3 mill., larg. 2 1/3 mill. 

Saprinus breviusculus Fahr. in Bohem. Ins. Cafr. 1, 545, 594 (1851). — 
Mars. Hist. (1855), p. 757, 3° 79°. 


Arrondi, convexe, brun de poix, luisant. Antennes brunes. Front arrondi, 
plan, entouré d’une forte strie semi-circulaire, peu visiblement pointillé. 
Épistome bombé, court. Labre petit, arrondi. Mandibules fortes, recour- 
bées en pointe aiguë. Pronotum beaucoup plus large que long, arrondi à 
la base, avec une impression forte, formée d’une ligne de points en acco- 
lade, arqué sur les côtés, rétréci et fortement échancré en devant, avec 
les angles obtus abaissés; couvert d’une ponctuation espacée, plus forte 
dans son pourtour; strie marginale bien marquée, entière, éloignée du 
bord antérieur. Écusson triangulaire très petit, enfoncé. Élytres bombées, 
une fois et demie plus longues que le pronotum, de sa largeur à la base, 
curvilinéairement dilatées sur les côtés, rétrécies et arquées au bout, avec 
les angles arrondis, laissant entre elles un angle sutural rentrant bien 
marqué; suture enfoncée à la base; stries fortes, crénelées, 1-4 dorsales 
et suturale entières, les 2 dernières réunies entre elles par un arc basal ; 
5° dorsale raccourcie au milieu, ainsi que la subhumérale qui est descen- 
due très bas: 2° interstrie élargi à la base, beaucoup plus large que les 
deux adjacents; bord infléchi fortement sillonné dans toute sa longueur, 
accosté d’un petit sillon court à l'épaule. Propygidium en hexagone large 
et assez long, incliné, convexe, couvert de points épars. Pygidium entiè- 
rement rabattu, en calotte sphérique, pointillé. Prosternum assez large, 
plan, saillant, sinué à la base, en triangle allongé, bordé de stries se réu- 
nissant en devant; mentonnière courte, rabattue, étroite, arrondie et 
rebordée en devant. Mésosternum bisinué, bordé d’une strie forte non 
interrompue. Pattes brunes : jambes antérieures garnies de 7 à 8 denticu- 
les; postérieures d'autant d'épines. 

Cette belle et curieuse espèce vient de Caffrerie. Elle avait été décrite 
par M. Fahrœus dans les Jnsecta Gaffraria de M. Boheman, sous le nom 
de Saprinus breviusculus. Elle vient se ranger à côté du PA. circuli- 
frons, la seule espèce africaine de ce genre, dont elle partage le faciès. 
Elle se reconnait à la /° strie dorsale des élytres entière et réunie par un 
arc basal à la suturale. 


6, (11 a). PHELISTER SAUNIERI. PI. 4, Ê. 6. 


Ovalis, convexus, nigro-piceus, nitidus, antennis pedibusque rufis; fronte 





85 Supplément à la Monographie des Histérides. 165 


concava Supra oculos elevata, punctulata, stria late interrupla: pronoto 
puncticulato, extus parce punctato, ante scutellum foveolato, slria margi- 
nalè valida integra, laterali nulla: elylris striis dorsalibus crenatis, 1-! 
integris, 9% punclo basali aucta suluralique ultra medium abbreviatis, 
subhumerali externa apicali, mar gine inflexo 1-sulcato; propygidio parce 
punctato pygidioque dense puncticulalis; prosterno striis basi divergen- 
libus, mesosterno transverse bistrialo: tibiis anticis 5-denticulatis, posti- 
cis spinosulis. — Long. 2 3/4 mill., larg. 4 4/2 mill. 

Ovale, convexe, noir de poix luisant. Antennes rousses. Tète densément 
pointillée, concave, élevée au-dessus des yeux ; strie semi-circulaire large- 
ment interrompue. Pronotum beaucoup plus large que long, arqué et cré- 
nelé à la base, avec les angles droits et une fovéole antéscutellaire allon- 
gée ; arrondi sur les côtés, très rétréci et échancré en devant, avec les 
angles abaissés, peu saillants et obtus; couvert d’un pointillé très serré 
et bien distinct sur toute sa surface, et, en outre, de points assez forts et 
très écartés latéralement; strie marginale forte el entière; latérale nulle. 
Écusson triangulaire, petit. Élytres une fois et demie plus longues que le 
pronotum, de sa largeur à la base, curvilinéaires sur les côtés, rétrécies 
el coupées droit au bout, avec la marge rougeâtre et l'angle externe 
arrondi; bord infléchi largement uni-sillonné; subhumérale externe fine, 
apicale, raccoureie avant le milieu; dorsales crénelées, fortes, 1-4 entiè- 
res, b° avec un point basal, raccourcie au delà du milieu, comme la sutu- 
rale. Propygidium convexe, en hexagone transverse, déclive, couvert d’un 
fin pointillé, entremêlé de gros points épars. Pygidium en demi-cercle, 
bombé, entièrement rabattu, densément pointillé, Prosternum étroit, 
sinué et élargi à la base, stries divergentes postérieurement, rapprochées 
en devant; mentonnière un peu rabattue, arrondie et rebordée. Mésos- 
ternum pointillé, bisinué légèrement, bordé d’une strie marginale non 
interrompue et traversé d'une 2° presque droite, entière et forte. Pattes 
rouges : jambes antérieures garnies de 5 denticules; postérieures épi- 
neuses,. 

J'ai trouvé celte espèce aux environs de Rochester, dans lélat de New- 
York, aux États-Unis, au commencement de mai, dans les bouses. Elle 
diffère du Ph. vernus Say, dont j'ai reçu le type du docteur Leconte, 
par sa ponctuation plus forte, et surtout par son pygidium très densément 
pointillé. 

7. (11 b). PHELISTER MIRAMON. PI. 4, f. 7. 


Brevis ovatus, subconveæus, piceus nilidus, antennis pedibusque rufis ; 
fronte concava, stria interrupta; pronoto stria marginali tenui, integra, 
laterali nulla, puncticulato, paucis ad latera punctis; elytris siriès crenatis 


164 S.-A. DE MARSEUL. 86 


validis, 1-4 dorsalibus integris, 5° basali puncto aucta, suturali subhume- 
ralique externa ultra medium productis, margine inflexo unisulcato; 
propygidio parce punclato, pygidio lœvi apparente; prosterno striis pro- 
fundis postlice connexts; mesoslerno transverse bistriato; tébiis anticis 5- 
denticulatis. — Long. 4 1/2 mill., larg. 4 mill. 


Ovale, court, faiblement convexe, noir de poix luisant. Antennes rous- 
ses. Front concave, saillant au-dessus des yeux, presque indistinctement 
pointillé ; strie marginale se recourbant en dedans entre lui et l'épistome, 
mais cessant presque aussitôt. Pronotum court, large, arqué à la base, 
avec les angles droits et une longue fovéole antéscutellaire, arrondi sur 
les côtés, rétréci et échancré en devant, avec les angles abaissés, aigus et 
peu saillants; couvert d'un pointillé à peine visible, et parsemé de quel- 
ques points assez forts le long du bord latéral; strie marginale fine, 
entière ; latérale nulle. Écusson en triangle petit. Élytres plus longues que 
le pronotum, de sa largeur à la base, curvilinéaires sur les côtés, rétré- 
cies et coupées droit au bout, avec la marge roussâtre et les angles exter- 
nes arrondis; stries dorsales fortes, crénelées, parallèles, avec les inter- 
stries intérieurs plus larges ; 1-4 dorsales entières ; 5° raccourcie au delà 
du milieu, avec un point basal; suturale raccourcie comme elle un peu 
au delà; subhumérale forte et à peu près de la même longueur; bord 
infléchi unisillonné. Propygidium en hexagone transverse, très incliné, 
convexe, avec des points espacés assez forts. Pygidium en demi-cercele 
bombé, paraissant lisse, entièrement rabattu. Prosternum étroit, peu 
élargi et sinué à la base; stries fortes, parallèles, réunies postérieure- 
ment; mentonnière étroite, rabattue, arrondie et rebordée, Mésosternum 
bisinué, bordé d’une strie entière et traversé par une autre forte non 
interrompue. Pattes rouges : jambes antérieures garnies de 5 denticules, 
postérieures de spinules. 

Celte petite espèce, rapportée par M. Sallé de son dernier voyage au 
Mexique, se rapproche des Ph. vernus et Saunieri. Beaucoup plus petite, 
elle s’en distingue surtout par les stries du prosternum, plus fortes, paral- 
lèles et réunies à la base, par la strie subhumérale plus forte et plus lon- 
gue, et par sa ponctuation en général moins marquée. 


8. (11 c). PHELISTER SOLATOR. PI. 4, f. 8. 


Ovalis, convexiusculus, piceus nitidus, antennis, pedibus elytrisque apice 
rufis; fronte stria semicirculari integra; pronoto stria marginal haud 
énterrupta lateribus parce punctalo; elytris striis crenatis validis, dorsa- 
libus 1-4 éntegris, 5" suturalique parum ultra medium abbreviatis ; subhu- 
meralé externa vix medium attingente, margine inflexo bisulcato; propy- 


87 Supplément à la Monographie des Histérides. 165 


gidio punctulato, prosterno bistriato; mesosterno bisinuato, striis 2 inte- 
gris; tébiis anticis 6-denticulatis, posticis parce spinosis. — Long. 2 1/2 
mill., larg. 4 1/2 mill. 


Ovale, assez convexe, brun de poix luisant, avec le bout des élytres 
ferrugineux. Antennes rousses. Front arrondi, à peine impressionné en 
devant, entouré d’une strie semi-circulaire entière. Labre petit, arrondi. 
Mandibules recourbées en pointe aiguë, dentées en dedans. Pronotum 
beaucoup plus large que long, arqué et bordé de points à la base, avec 
une impression antéscutellaire, arrondi sur les côtés, rétréci et fortement 
échancré en devant, avec les angles abaissés et bien marqués, couvert 
d'un pointillé très peu visible et de gros points espacés le long des côtés ; 
strie marginale entière, non coudée derrière les yeux. Écusson triangu- 
laire petit. Élytres une fois un tiers plus longues que le pronotum, de sa 
largeur à la base, curvilinéaires sur les côtés, rétrécies et coupées droit 
au bout, avec l'angle externe arrondi; stries fortes, crénelées, 4 à 4 
entières, 5° raccourcie au milieu, avec une trace jusqu'à la base, suturale 
un peu plus longue ; subhumérale externe atteignant à peine le milieu, 
abaissée ; premier interstrie élargi à la base, un peu plus étroit que les 
deux autres qui sont sinués et à peu près égaux entre eux; bord infléchi 
bisillonné. Propygidium en trapèze, convexe, incliné, convert de points 
espacés. Pygidium tout à fait rabattu, bombé, avec un pointillé à peine 
visible à un fort grossissement. Prosternum bistrié, subsinué à la base, 
rétréci au milieu; mentonnière courte, rabattue, arrondie et rebordée au 
bout. Mésosternum bisinué, bordé d’une strie entière et traversé d’une 
autre également entière. Pattes rousses; jambes antérieures garnies de 
6 denticules ; intermédiaires de 5 épines et postérieures de 3, la dernière 
géminée. 

Mexique. 

Il diffère du PA. vernus, auprès duquel il se place, par sa forme moins 
ovalaire et moins convexe, le pronotum et le propygidium plus fortement 
ponctués, et le pygidium distinctement pointillé ; la strie frontale forme de 
chaque côté un petit crochet entre le front et lPépistome, au lieu de se 
continuer le long de la marge. 


9. (14 a). PHELISTER CELEBIUS. PI 4, f. 9. 


Ovalis, convexus, piceus lævis nitidus, antennis pedibusque rufis ; fronte 
stria semicirculart integra; pronoto stria laterali valida haud interrupta, 
pone oculos angulala; elytris strits dorsalibus 1-3 validis integris, W* 
brevi, 5° brevissima apicalibus, suturali media utrinque abbreviata, mar- 
gine inflexo trisulcalo; propygidio impresso punctato, basi carinato, pygi- 


166 S.-A, DE MARSEUL. 88 


dio ocellato-punctato, margine elevato:; prosterno bistrialo, mesosterno 
sinuato, Stria interna integra, externa interrupta; tibiis anticis 5-denti- 
culatis, posticis 5 vel 3 spinosis. — Long. 3 mill., larg. 2 mill. 


Ovale, presque en carré allongé, convexe, brun de poix, lisse, luisant. 
Antennes rousses, Front large, finement pointillé, impressionné en devant, 
entouré d’une forte strie semi-circulaire, sinuée sur les côtés. Épistome 
court. Labre petit, arrondi. Mandibules recourbées en pointe aiguë, den- 
tées en dedans. Pronotum beaucoup plus large que long, arrondi à la 
base, avec une petite impression antéscutellaire, presque parallèle sur les 
côtés, très profondément échancré en devant, avec les angles abaissés, 
assez aigus; strie latérale forte, entière, assez distante des bords latéraux, 
un peu sinuée, coudée derrière les yeux et envoyant un court rameau ; 
marginale bien marquée sur les côtés, mais cessant avant les yeux. Écus- 
son petit, en triangle aigu. Élvires une fois un tiers plus longues que le 
pronotum, de sa largeur à la base, dilatées à l'épaule, un peu rétrécies et 
coupées droit au bout, avec les angles arrondis, laissant entre elles à la 
suture un petit angle rentrant; stries dorsales 1-3 fortes, presques droi- 
tes et parallèles, 1% interstrie plus large que le 2°, tous deux élargis à la 
base, 4° dorsale n’atteignant pas le tiers postérieur, 5° moitié plus courte ; 
suturale raccourcie au milieu et ne partant pas du bord apical; bord 
infléchi parcouru par trois sillons entiers formant un coude très prononcé 
à l'épaule, Propygidium en trapèze incliné, creusé transversalement et 
assez fortement ponctué, formant une avance saillante à la base, Pygidium 
en ogive rabattue, un peu bombé au milieu, entouré dun fossé limité par 
le bord relevé, couvert de points ocellés. Prosternum assez étroit, plan, 
bistrié, un peu dilaté et arrondi à la base; mentonnière courte, peu élar- 
gie, rabaltue, ponctuée, arrondie et rebordée au bout. Mésosternum sinué, 
bordé d’une strie interrompue, traversé par une autre strie entière très 
rapprochée du bord à la sinuosité. Pattes rousses : jambes antérieures 
munies de 5 denticules ; intermédiaires garnies de 4 à 5 épines, posté- 
rieures de 2 ou 8. 

Célèbes. 

Cette espèce remarquable rappelle la forme des Platysoma, et fait une 
espèce d’anomalie dans un genre composé à peu près exclusivement d’es- 
pèces américaines. Elle doit constituer un groupe distinct. Elle à néan- 
moins beaucoup du PA. Teapensis, à peu près sa taille, sa forme parallèle, 
mais elle manque de stries subhumérales ; la strie latérale du pronotum 
est forte et éloignée du bord, et les 3 stries intérieures des élvtres sont 
très raccourcies. 


89 Supplément à la Monographie des Histérides. 167 


10. (14 b). PHELISTER DAUGAR. PL 4, f. 10. 


Ovalis, convexiusculus, rufo-brunneus, antennis pedibusque rufis ; 
fronte concava punctata, stria semicirculari completa; pronoto lateribus 
sparse punctatis, stria marginali pone caput valida haud interrupta, late- 
rali integra ante oculos evancescente; elytris striis dorsalibus 1-2 integris, 
3 parum interrupta, k-5 apicalibus, suturali ultra medium abbreviata; 
propygidio pygidioque punctatis ; prosterno lalo, basi sinuato; mesosterno 
shria interrupta marginali, media angulata integra; tibiis anticis 7-denti- 
culatis, posticis 7-8 spinosis. — Long. 3 mill., larg. 2 mill. 


Ovale, convexe, rouge-brun, élytres brun de poix. Antennes rousses, 
Front arrondi, couvert de petits points espacés, entouré d’une strie semi- 
circulaire; creusé d’une impression qui s'étend sur l’épistome, avec les 
angles élevés au-dessus des yeux. Labre court, transverse. Mandibules 
recourbées en pointe aiguë, dentées en dedans. Pronotum large, très court, 
arrondi à la base, avec une impression antéscutellaire, arqué en devant 
sur les côtés, échancré au bord antérieur, avec les angles abaissés, arron- 
dis; une trainée de forts points irréguliers de chaque côté; strie margi- 
nale fine, devenant plus grosse et s’éloignant du bord derrière la tête, en- 
tière; latérale arquée en devant et se terminant à l'œil. Écusson triangulaire, 
enfoncé. Élytres une fois et demie plus longues que le pronotum, de sa 
largeur à la base, dilatées à l'épaule, rétrécies et coupées droit au bout, 
avec les angles externes arrondis, bombées au milieu, enfoncées le long 
de la suture; stries dorsales 1-2 entières, fortes, ponctuées, avec l'inter- 
strie élargi à la base, 3° un peu interrompue au milieu, 4-5 courtes, api- 
cales; suturale raccourcie au delà du milieu ; subhumérale abaissée, 
atteignant le tiers; bord infléchi large, sillonné. Propygidium en hexa- 
gone incliné, convexe, couvert de points espacés. Pygidium rabattu, 
bombé, pointillé, Prosternum large, sans stries, sinué à la base ; menton- 
nière courte, rabattue, arrondie au bout. Mésosternum bisinué, bordé 
d’une strie interrompue au milieu; traversé par une strie forte, ponctuée, 
anguleuse, laissant un intervalle en losange au devant de la strie posté- 
rieure. Pattes rousses. Jambes antérieures garnies de 7 denticules; pos- 
rieures de deux rangs d’épines. 

Fio-Janeiro (Brésil). 

Cette espèce ressemble pour le faciès aux PA. Celebius el Teapensis, et 
elle difère de celui-ci par la strie subhumérale externe, les 4-5 dorsales et la 
suturale des élytres raccourcies, et par la strie latérale du pronotum inter- 
rompue; de celui-là par son prosternum non rebordé et par sa strie laté- 
rale du pronotum rapprochée du bord. 


168 SA, DE MARSEUL. 90 


41. (14 c). PHELISTER ViBlus. PI. 4, f. 11. 


Oblongo-ovalis, parum convexus, piceus, nitidus, antennis pedibusque 
rufis; fronte concava, punctata, stria semicirculari integra:; pronoto dense, 
versus latera validius punctato, stria laterali haud ènterrupta:; elytris 
striis validis crenatis, 1-4 dorsalibus integris, 5° et sulurali dimidiatis, 
appendice basali, subhumerali interna apicali brevi, externa ultra medium 
ascendente, margine inflexo sulcato; pygidio propygidioque punctlatrs ; 
prosterno angusto, striis 2 basi connexis ; mesosterno marginalo, striaque 
transversa exarato; tibiis anticis L-denticulatis, posticis spinulosis. — 
Long. 2 1/2 mill., larg. 4 1/2 mill. 


Ovale, oblong, peu convexe, noir de poix, luisant, Antennes rouges. 
Tête assez grosse, concave en dessus, ponctuée ; front élevé obtusément 
au devant des yeux, séparé de l’épistome par une strie bien marquée, 
droite et non interrompue en devant. Pronotum beaucoup plus large que 
long, arqué à la base, avec une impression antéscutellaire, courbé sur les 
côtés, largement échancré et rétréci en devant, avec les angles obtus et 
abaissés ; couvert d’une ponctuation serrée, fine, plus grosse latéralement ; 
strie latérale forte, partant de la base, formant un coude obtus au niveau 
des yeux. Écusson triangulaire, très petit. Parapleures visibles en dessus. 
Élytres une fois et demie plus longues que le pronotum, un peu plus lar- 
ges à la base, curvilinéaires sur les côtés, rétrécies et coupées droit au 
bout, avec les angles arrondis; stries fortes, crénelées, 4-/ dorsales entiè- 
res, parallèles, 5° et suturale raccourcies en devant un peu au delà du 
milieu, avec un gros point basal; subhumérale externe atteignant l'épaule, 
interne faible et apicale; bord infléchi parcouru d'un fort sillon dans sa 
longueur. Propygidium hexagonal, long, convexe, incliné, couvert de points 
serrés fins, entremélés de points plus gros; pygidium vertical, en calotte 
sphérique, ponctué comme le propygidium. Prosternum en triangle fort 
allongé, sinué à la base, avec les stries fortes, rapprochées en devant, 
réunies à la base; mentonnière rabattue, courte, ponctuée, arrondie et 
rebordée ; lame pectorale échancrée, sinueuse ; fossette antennaire bien 
marquée. Mésosternum bisinué, bordé d’une forte strie entière, et traversé 
par une autre forte, arquée, entière, Pattes rousses : jambes antérieures 
garnies de denticules, dent les 4 derniers beaucoup plus forts; postérieu- 
res épineuses. 

Cette espèce est du Chili. Elle vient se placer entre les Ph. Teapensis 
el globiformis. Elle à, comme ce dernier, la subhumérale externe rac- 
courcie vers l'épaule, la 5° dorsale courte, la marginale du mésosternum 
entière; mais elle est moins bombée, plus allongée ; les points du prono- 


91 Supplément à la Monographie des Histérides. 169 


tum sont moins gros sur les côtés, et les 5° dorsale et suturale ont chacun 
un gros point à la base. 


192. (14 d). PHELISTER NORAB. PI. 4, f. 12. 


Ovalis, convexiusculus, piceus nitidus, punctulatus, antennis pedibusque 
ferrugineis ; fronte concava, stria interrupta; pronolo foveola antescutel- 
lari, stria laterali ad oculos angulata interruptas; elytris striis 1-4 dorsa- 
libus integris, 5° appendiculata suturalique in medio abbreviatis, subhume- 
ralè externa dimidiata, margine inflexo sulcato; pygidio propygidioque 
punctatis; prosterno bistrialo, mesosterno recto, striis 2 éntegris ; tébiis 
anticis 6-denticulatis, posticis spinosis. — Longueur 2 1/3 mill, largeur 
1 4/2 mill. 


Ovale allongé, peu convexe, brun de poix luisant. Antennes rousses. 
Front arrondi, ponctué, entouré d’une strie demi-circulaire interrompue, 
chaque tronçon recourbé en crochet; creusé d’une impression étendue 
sur l’épistome. Labre court. Mandibules recourhées en pointe aigué, fer- 
rugineuses. Pronotum beaucoup plus large que long, arrondi à la base, 
avec une impression antéscutellaire, arqué sur les côtés, échancré en 
devant avec les angles abaissés, obtus; couvert d’une ponctuation fine et 
serrée, avec des points plus forts latéralement ; strie marginale fine, peu 
visible ; latérale forte, entière, rapprochée du bord, interrompue et coudée 
à l'épaule. Écusson petit, triangulaire. Élytres une fois trois quarts plus 
longues que le pronotum, de sa largeur à la base, dilatées à l’épaule, 
rétrécies et coupées droit au bout, avec les angles arrondis; finement 
pointillées; stries bien marquées, ponctuées, 1-4 dorsales entières, avec 
le premier interstrie plus étroit que les deux suivants, 5° raccourcie au 
milieu, ainsi que la suturale, avec un appendice basal; subhumérale n’at- 
teignant pas tout à fait l'épaule, abaissée sous le bord infléchi qui est sil- 
lonné. Propygidium en hexagone incliné, transverse, convexe, couvert de 
points peu serrés assez forts. Pygidium rabattu en calotte sphérique, den- 
sément pointillé, Prosternum plan, pointillé, tronqué à la base, avec deux 
stries presque parallèles, réunies à la base ; mentonnière courte, rabattue, 
arrondie el rebordée, Mésosternum droit en devant, bordé d’une strie 
entière et traversé au milieu d’une autre strie arquée, plus forte. Pattes 
ferrugineuses : jambes antérieures garnies de 6 denticules, et postérieures 
de quelques épines sur deux rangées, 

Chili (Col. Boheman). 

Ce n’est probablement qu'une variété du Ph. vibius; l'individu que j'ai 
sous les yeux est un peu plus parallèle; il est dépourvu de vestiges de 
subhumérale inlerne, et de point basal correspondant à la suturale; la 


170 S.-A., DE MARSEUL. 92 


strie latérale du pronotum est interrompue de chaque côté au niveau des 
yeux. 


13. (17 a). PRELISTER RUFINOTUS. PI. 4, f. 13. 


Ovalis convexus, piceus nitidus, antennis, pedibus elytrisque rufis; fronte 
antice concava, Strit semicirculari interrupta; pronoto basi et lateribus 
punctato, stria laterali arcuata postice abbreviata, late interrupta; striis 
validis 1-4 dorsalibus integris, 5° appendiculata, suturalique in medio 
abbreviatis, subhumerali externa dimidiata, margine inflexo sulcalo ; pro- 
pygidio pygidioque basi punctulatis; prosterno bistrialo, basi inciso; me- 
sosterno bisinualo, ? striis integris: tibiis anticis G-denticulatis, posticis 
à vel 3-spinosis. — Long. 2 mill., larg. 4 4/2 mill. 

Ovale, convexe, brun de poix, lisse et luisant. Antennes rousses. Front 
arrondi, entouré d'une fine strie semi-circulaire, interrompue en devant, 
relevé au devant des yeux, avec une excavation s'étendant sur l’épistome, 
Labre petit, arrondi. Mandibules recourbées en pointe aiguë. Pronotum 
beaucoup plus large que long, arqué à la base et bordé de points, arrondi 
sur les côtés, échancré en devant, avec les angles obtus et abaissés; 
ponctuation bien marquée, espacée, étendue sur un tiers de la largeur 
de chaque côté; strie latérale forte, formant un grand arc adossé à l’angle 
et s'étendant du milieu jusqu’au niveau des yeux; marginale longeant le 
bord antérieur tout entier, en s’en éloignant comme une latérale, Écusson 
très petit, triangulaire. Élytres une fois et demie plus longues que le pro- 
notum, de sa largeur à la base, dilatées à l'épaule, très rétrécies et cou- 
pées droit au bout, avec l'angle externe arrondi; rouges, un peu rembru- 
nies autour de l’écusson; stries fines bien marquées, ponctuées, dorsales 
1-4 entières, parallèles, équidistantes, premier interstrie cependant un peu 
plus large à la base; 5° raccourcie au milieu, avec une petite impression 
basale; suturale à peine plus longue; subhumérale externe abaissée, n’at- 
leignant pas tout à fait le milieu. Bord infléchi, sillonné. Propygidium.en 
hexagone transverse, incliné, couvert de points peu serrés. Pygidium 
bombé, lisse, ponctué à la base. Prosternum bistrié, assez large, dilaté 
el entaillé à la base, pour recevoir l'avance du mésosternum ; mentonnière 
courte, rabattue, arrondie au bout; mésosternum bisinué, bordé d’une 
strie entière, traversé d’une autre forte strie transverse, également entière 
qui ne se sépare qu'au milieu de la postérieure. Pattes rouges : jambes 
antérieures armées de 6 denticules, dont les trois extrèmes beaucoup plus 
forts; intermédiaires garnies de 5 épines, et postérieures de 5. 

Brésil, Rio-Janeiro. 

Cette espèce n’a aucun rapport de forme avec le PA. brevistrius, après 
lequel elle vient, Il en est autrement des PA, subrotundus et Rouzeli ; elle se 





93 Supplément à la Monographie des Histérides. 174 


distingue du premier par ses élytres rouges, ses stries dorsales moins cré- 
nelées, et sa forme moins arrondie; du deuxième par sa quatrième strie 
dorsale entière, et de tous deux par la strie latérale du pronotum très 
raccourcie. 

1h. (18 a). PHELISTER SIMS. PI. 4, f. 14. 


Ovalis, parum convexus, rufus, nitidus : fronte clypeoque cavis, stria 
transversa integra dièstinctis; pronoto lateribus sparse punctlato, stria late- 
rali valida integra « margine dislanti; elytris margine inflexo bistriato, 
striis dorsalibus validis crenatis, 1-4 el suturali integris, 5" et subhume- 
ralè externa in medio abbreviatis : propugidio parce punclato, pygidio 
lævi; proslerno bistriato; mesosterno 2 striis intlegris; tibiis anticis 6- 
denticulatis. — Long. 2 mill., larg. 4 1/4 mill. 


Ovale, peu convexe, rouge-ferrugineux, lisse et luisant. Antennes rous- 
ses. Tête concave, entourée d'un bourrelet, élevée sur les yeux ; front 
séparé de lépistome par une strie assez forte non interrompue. Pronotum 
très court, large, arqué à la base, avec les angles droits, et un enfonce- 
ment préscutellaire en cercle allongé; arrondi sur les côtés, très rétréci et 
échancré en devant, avec les angles abaissés et peu aigus; couvert sur 
toute sa surface d'un pointillé imperceptible et parsemé latéralement de 
quelques gros points; strie latérale forte, parallèle à la marge, distante 
sur les côtés, entière et anguleuse derrière les yeux. Écusson petit, trian- 
gulaire. Élytres beaucoup plus longues que le pronotum, de sa largeur à 
la base, curvilinéaires sur les côtés, rétrécies el coupées droit au bout, 
avec les angles arrondis; stries dorsales fortes, crénelées, 1-4 entières, 
parallèles: 5° raccourcie au milieu, ainsi que la subhumérale externe ; 
suturale entière, formant à la base un petit crochet vers la 5° dorsale; 
bord infléchi longé de deux sillons coudés à l'épaule. Propygidium en 
hexagone transverse, très déclive, avec de gros points écartés. Pygidium 
en demi-cercle, bombé, rabattu, avec de très pelits points espacés à peine 
visibles, Prosternum plus large et subsinué à la base, bordé de stries non 
réunies et distantes à la base, se rapprochant beaucoup en devant; men- 
tonnière rabattue, ponctuée, en pointe arrondie au bout. Mésosternum à 
peine bisinué, avec 2 stries transverses entières, presque droites. Pattes 
rouges : jambes antérieures garnies de 6 denticules, postérieures de 
spinules. 

Colombie (Col. Mniszech). 

Cette jolie petite espèce se place à côté du Ph. parvulus : elle se distin- 
gue immédiatement à la strie latérale du pronotum forte, non interrom- 
pue, et à la suturale des élvtres entière el recourbée en crochet. 


172 S.-A., DE MARSEUL. 94 


15. (19 a). PHELISTER FAIRMAIREI. PI 4, f. 15. 


Ovalis, subconvexus, niger nitidus, elytris excepta scutellari parte, anten- 
nis pedibusque rufis; fronte puncliculata cava stria interrupta; pronoto 
ante scutellum circumflexo punclorum sulco, lateribus late sparse punctato, 
stria marginali integra, laterali postice abbreviata interrupta:  elytris 
striis dorsalibus 1-5 crenulatis integris, suturali parum, subhumerali 
exlerna valde abbreviatis ; margine inflexo 1-sulcato; pygidio ténuissime, 
propygidio sat valide parce punctulatis ; prosterno rugosulo striès postice 
divaricatis, mesosterno bistrialo; tibiis anticis 6-denticulatis. — Long. 
1475 mill., larg. 1 mill. 


Ovale, court, peu convexe, noir lisse et luisant. Antennes rouges. Tète 
finement pointillée, creusée entre les yeux, avec une strie fine, interrom- 
pue entre le front et l'épistome. Pronotum court, large, arqué et crénelé 
à la base, avec les angles droits et un enfoncement en forme d’accolade, 
formé de gros points au devant de l’écusson; courbé sur les côtés et lar- 
gement bordé de gros points écartés, rétréci et échancré en devant, avec 
les angles abaissés, obtus; strie marginale entière ; latérale fine, un peu 
raccourcie postérieurement, arquée derrière les yeux et largement inter- 
rompue. Écusson petit, triangulaire. Élytres une fois et demie plus lon- 
gues que le pronotum, de sa largeur à la base, curvilinéaires sur les côtés, 
rétrécies et coupées droit au bout, avec les angles externes arrondis ; rou- 
ges, exceplé dans la région scutellaire; stries dorsales bien marquées, 
crénelées, 1-5 entières, parallèles, équidistantes ; suturale atteignant pres- 
que la base; subhumérale externe raccourcie au milieu; bord infléchi 
1-sillonné. Propygidium en hexagone transverse, incliné, convexe, cou- 
vert de points espacés. Pygidium en demi-cercle, bombé, entièrement 
rabattu, avec de très petits points distants. Prosternum étroit, plan, fine- 
ment ruguleux, un peu plus large et sinué à la base, stries fines, subpa- 
rallèles; mentonnière courte, arrondie et rebordée, Mésosternum bisinué, 
avec 2 slries transversales entières. Pattes rouges : jambes antérieures 
garnies de 6 denticules; postérieures finement épineuses. 

Venezuela, Caracas. 


Cette élégante petite espèce a le faciès du PA. Rouceti, avant lequel elle 
vient se placer : elle en diffère surtout par la strie latérale du pronotum, 
un peu raccourcie postérieurement, la 5° dorsale entière, 

Je l'ai dédiée à mon excellent ami M. Léon Fairmaire, si connu des 
entomologistes par ses savants travaux, et dont là Faune francaise est 
altendue avec impatience par tous les amateurs. 


95 Supplément à la Monographie des Histérides. 173 


16. (20 a). PHELISTER PULVIS. PI. 4, f, 16. 


Ovalis, convexus, piceus nitidus politus, antennis pedibusque rufis; fronte 
cava stria énterrupla; pronolo extus lale parce punctato, ante scutellum 
impresso, Stria marginali haud interrupta, laterali nulla; elytris striis 
dorsalibus 1-4 integris crenatis validis, 5° in medio, suturali ultra abbre- 
vialis, arcu basalè auctis, subhumerali nulla, margine inflexo unisul- 
cato; propygidio parce punctalo; pygidio sublævi; prosterno lato, striis 
distantibus ; mesoslerno striis 2 transversis integris; tibiis anticis denticu- 
latis. — Long. 4 1/2 mill., larg. 8/4 mill. 


Ovale un peu allongé, assez convexe, brun de poix, lisse et luisant. 
Antennes rousses. Tête peu distinctement pointillée, creusée au devant 
du front et sur l’épistome, strie semi-circulaire formant entre eux de cha- 
que côté un arc, interrompue au milieu. Pronotum court, large, arqué à 
la base, avec une impression antéscutellaire ovale et les angles droits ; 
arrondi sur les côtés, rétréci et échancré en devant, avec les angles 
abaissés, obtus, peu saillants; pointillé sur toute sa surface, et largement 
bordé de chaque côté d’assez gros points épars ; strie marginale fine, entière, 
non interrompue ; latérale nulle. Écusson petit, triangulaire, Élytres une fois 
et demie plus longues que le pronotum, de sa largeur à la base, dilatées à 
l'épaule, très rétrécies et coupées droit au bout, avec l'angle externe 
arrondi; stries dorsales fortes, crénelées, parallèles, intérieures plus cour- 
bées ; 1-4 entières, 5° raccourcie vers le milieu, suturale bien au delà, 
surmontées d’un arc basal commun, subhumérales nulles; bord infléchi 
unisillonné, Propygidium en hexagone transverse, incliné, convexe, couvert 
de points écartés. Pygidium en demi-cercle bombé entièrement rabattu, 
parsemé de très petits points indistincts. Prosternum étroit, finement 
ruguleux, un peu plus large et échancré à la base, bordé de fines stries 
subparallèles ; mentonnière courte , arrondie et rebordée. Mésosternum 
bisinué, traversé de deux stries non interrompues. Pattes rouges : jambes 
antérieures denticulées; postérieures finement épineuses,. 

Mexique (Col. Sallé). 

Le plus petit des Phelister, il vient naturellement se placer à la fin du 
genre, à côté des Ph. Rouzeti, Fairmairei, etc., avec lesquels il n’a pas 
grandes affinités, puisqu'il n’a ni strie latérale du pronotum, ni strie sub- 
humérale externe ; il est d’ailleurs beaucoup plus allongé. 


47! S.-A. DE MARSEUT. 96 
INVISÆ SPECIES AUCTORUM : 


(a). PHELISTER AFFINIS J. Le Conte, Phil, 1859, p. 311. 


Ovalis, conveæus, niger, nitidus; fronte concava; pronoto puncticulato, 
stria marginali integra; elytris lævissimis, striis punclatis, dorsalibus ! 
primis integris, 5° el suturali æqualibus antice ante medium abbreviatis, 
subhumerali ante medium antice valde abbreviata: pygidio punctato. — 
Long 2 mill. 


Ovale, convexe, noir luisant, strie frontale arrondie, Pronotum entière- 
ment pointillé, strie marginale entière; élytres très lisses, stries ponc- 
tuées, 4 premières dorsales entières, 5° et suturale égales, raccourcies en 
devant avant le milieu, subhumérale fort raccourcie en devant. Bord 
infléchi, imponctué, bistrié. Pygidium à petits points très écartés. Pattes 
brunâtres, jambes antérieures 5-dentées. 

Mexico. 


(b). PHELISTER MARGINELLUS J. Le Conte, Phil, 1859, p. 314. 


Ovalis, marginatus, convexus, rufus nitidus, impunctatus, fronte concava; 
pronoto stria marginali integra ambiente; elytris striis impunctatis, dor- 
salibus 4 primis integris æqualibus, 5° el sulurali ante medium antice 
abbreviatis, subhumerali integra. — Vong. 2 mill. 


Ovale, largement rebordé, convexe, roux, luisant, imponctué ; front 
excavé. Marge du pronotum saillante et contenant la strie marginale qui 
est entière et ambiante, et laisse un étroit bourrelet en devant. Élytres 
avec les 4 premières stries dorsales entières et égales, 5° et suturale 
raccourcies antérieurement avant le milieu, toutes imponctuées, subhu- 
mérale entière, placée sur la marge. Pygidium ponctué. Jambes anté- 
rieures indistinctement 5-dentées. 

Maryland. 


(c). PHELISTER PANAMENSIS J. Le Conte, Phil. 1859, p. 311. 


Ovalis, convexæus, piceus, nitidus, fronte leviter concava; pronoto ad 
latera puncticulato, estriato; elytris striis dorsalibus 4 primis integris, 
5° et sulurali abbreviatis, stria subhumerali antice abbreviata, pygidio 
dense punctato. — Long. 2 mill. 


Ovale, convexe, couleur de poix, luisant : front légèrement concave. Pro- 
notum pointillé sur les côtés, sans strie latérale, strie marginale entière, 


97 Supplément à la Monographie des Histérides. 179 


Élytres avec les 4 premières stries dorsales entières, égales, 5° raccourcie 
en devant, beaucoup derrière le milieu; bord infléchi et mésosternum im- 
ponctués, le premier bistrié, pygidium densément ponctué. Pattes rousses ; 
jambes antérieures avec 6 petites dents. 

Panama. 

Ressemble au PA, vernus; il en diffère par son front moins concave, sa 
strie suturale plus longue et son pygidium ponctué; le Ph, vernus la très 
finement pointillé, il est aussi un peu plus grand. 


XVI Genre SpayrAGus Mars. Hist. (1853), p. 489, pl. V, G'*° XIV. 


4." (2 a). SPHYRACUS GRYPHUS. PL 2, G'° XVI, £ 4. 


Ovalis, convexus, niger nilidus; fronte rotundala, concava ; stria Semi- 
circulari interrupla; pronoto stria marginali antice biangulata, laterali 
valida antice arcuala ad oculos producta, extus parce punctato; elytris 
sulura depressa, striis dorsalibus 1-2 integris, 3° late interrupta, 4-5 api- 
calibus, suturali dimidiata, subhumerali externa ante medium abbreviala, 
margine inflexo sulcato; propygidio pygidioque basi punctatis ; prosterno 
lato bistriato, basi sinuato; mesosterno bisinuato, 2 striis integris; tibiis 
anticis 6-denticulatis, posticis spinosis. — Long. 7 mill., larg. 4 mill. 


Ovale, convexe, noir luisant. Antennes brunes, scape fort contourné, 
massue en ovale allongé. Tète arrondie, front concave, élevé au dessus 
des yeux, ponctué, entouré d’une strie circulaire sinuée et obsolète sur 
les côtés, interrompue au milieu. Labre court, transverse, tronqué. Man- 
dibules fortes, courbées en pointe aiguë et allongée, dentées en dedans. 
Pronotum court, très large, arrondi à la base, avec une impression anté- 
scutellaire, oblique, puis arrondi en devant sur les côtés, échancré et 
très rétréci en devant, avec les angles abaissés, obtus ; strie marginale 
fine, forte en devant, non interrompue, avec des angles postoculaires ; laté- 
rale forte, assez distante des bords, arrondie en devant, et s’avançant jus- 
qu’à l'angle de la strie marginale, Parapleures visibles. Écusson triangu- 
laire enfoncé. Élytres presque deux fois aussi longues que le pronotum, de 
sa largeur à la base, saillantes à l'épaule, rétrécies et coupées droit au 
bout, avec les angles externes arrondis ; enfoncées le long de la suture; stries 
dorsales fortes, 4-2 entières, avec l’interstrie élargi en devant, 3° largement 
interrompue, 4-5 apicales courtes, suturale raccourcie au milieu; subhu- 
mérale ne dépassant pas le tiers postérieur, bord infléchi sillonné. Pro- 
pygidium convexe, en hexagone transverse incliné, couvert de points peu 
serrés; pygidium en ogive allongée, bombé, ponctué à la base. Proster- 
num large, plan, très dilaté et sinué à la base, bordé d’une strie faible de 


476 S.-A. DE MARSEUL. 98 


chaque côté; mentonnière étroite, rabattue, courte, arrondie et rebordée 
en devant. Mésosternum bisinué, bordé d’une strie entière, traversé par 
une seconde, forte, arquée, se confondant avec la limite postérieure. 
Jambes antérieures garnies de 6 denticules, dont les deux derniers sont 
plus distants des autres; postérieures de 5 ou 6 épines disposées sur une 
seule rangée. 

Brésil. 

Cette curieuse espèce, qui rappelle en grand quelques détails de forme 
de certains Phelister el que je réunis à regret au genre Sphyracus, devrait 
peut être former un nouveau genre. 


XVIII. Genre OmaLopes Er. Jahrb. 414, VIT (1834). — Mars. Hist. 
(1853), p. 498, pl. VI et VII, G'° XVL. 


1, (8 a). OMALODES PRÆVIUS. PI. 7, f. 1. 


Ovalis, convexiusculus, niger nitidus lævis, antennis brunneis; capite 
puncticulalo, fronte plana, biimpressa, stria antice obsolete retrorsum bre- 
viter angulata:; pronoto stria laterali valida integra, pone oculos angulata, 
ad angulum vix puncticulato ; elytris humero vix elevato; margine 1-sul- 
cato, stria subhumerali dimidiata, apicali nulla, dorsalibus tenuissimis 
1-3 abbreviatis; propygidio sparsim, pygidio paulo densius profunde grosse 
punctalis; prosterno basi lato plano; mesosterno brevi, subemar ginato, 
stria marginali interrupta ; tibiis anticis 4-dentalis, intermediis 5-, pos- 
ticis k-spinosis. — Long. 6 1/2 mill., larg. 5 mill. 


Ovale, assez convexe, noir, lisse et luisant, Antennes brunes. Tête fine- 
ment pointillée; front arrondi, plan, avec une petite impression géminée 
sur le vertex; strie semi-circulaire entière, mais un peu obsolète, avec un 
petit angle rentrant ; épistome subdéprimé. Pronotum beaucoup plus large 
que long, arqué à la base, avec les angles obtus, arrondi sur les côtés, 
rétréci et échancré en devant, avec les angles abaissés et aigus, lisse, 
indistinctement pointillé en devant; strie marginale très fine, s’arrêtant 
au niveau des yeux; latérale forte, contournée à l'angle postérieur, non 
interrompue en devant, sans angle postoculaire bien marqué. Écusson 
petit, triangulaire. Parapleures visibles. Élytres beaucoup plus longues 
que le pronotum, de sa largeur à la base, un peu dilatées, mais peu sail- 
lantes à l'épaule, arrondies au bout et laissant un petit angle sutural ren- 
tant; bord infléchi 1-sillonné, strie subhumérale externe forte, atteignant 
le milieu, dorsales très fines, première raccourcie un peu à la base, 
deuxième aux deux tiers postérieurs, troisième vers le milieu; apicale 
nulle, Propygidium en demi-hexagone convexe, très déclive, couvert de 


99 Supplément à la Monographie des Histérides. 477 


gros points profonds, inégalement espacés. Pygidium en demi-cercle, tout 
à fait rabattu, bombé au milieu, enfoncé dans son pourtour, ponctué 
comme le propygidium, un peu plus densément. Dessous très finement 
pointillé. Prosternum large, plan et arrondi à la base, sans stries; men- 
tonnière inclinée, arrondie et rebordée. Mésosternum court, peu profon- 
dément échancré et bordé d’une strie interrompue. Jambes antérieures 
L-dentées, intermédiaires et postérieures garnies de 5 épines. 

Venezuela, Caracas (Col. Sallé). 

Cette espèce se place après le O. exul; elle a beaucoup de rapports de 
forme avec l'O. sobrinus, mais ses stries dorsales sont encore plus fines et 
plus raccourcies, la ponctuation du pygidium plus forte est répandue sur 


toute la surface, et son front est creusé d’une impression géminée. 


2. (13 a). OMALODES MENDAX. PI. 7, f. 2. 


Orbicularis, convexus, rufo-piceus; fronte punctata, in medio canalicu- 
lata, stria profunda integra, retrorsum longius acuminata; pronoto punc- 
ticulato lateribus punctalo, stria lateralè integra pone oculos vix angulata ; 
elylris humeris elevatis, dorsalibus lineis punctatis 1-4 integris, 5° sutu- 
rali et subhumerali interna ultra medium abbreviatis, externa stria valida 
ad humerum producta, margine inflexo unisulcalo; propygidio pygidioque 
æqualiter parce punctatis ; sublus punclatissimus ; mesosterno stria mar gi- 
nali interrruptla; tibiis anticis l-dentalis, posticis H-spinosis. — Long. 
5 mill., larg. 4 4/2 mill. 


Arrondi, bombé, brun de poix luisant. Antennes brunes. Tête assez 
densément et finement ponctuée; front arrondi, bombé, canaliculé au 
milieu, entouré d’une forte strie anguleuse, formant un angle rentrant 
allongé, très aigu, pénétrant dans la rigole; épistome déprimé, Pronotum 
beaucoup plus large que long, finement pointillé sur toute sa surface, 
arrondi à la base, avec un point antéscutellaire et les angles obtus, fai- 
blement arqué sur les côtés, avec une bande de points serrés, très rétréci 
et échancré en devant, avec les angles abaissés, aigus et saillants: strie 
latérale fine, rapprochée du bord, entière et à peine coudée derrière les 
yeux. Écusson petit, triangulaire, Parapleures visibles. Élytres un peu plus 
longues que le pronotum, de sa largeur à la base, saillantes à l'épaule, 
curvilinéaires sur les côtés, arrondies au bout, laissant un petit angle 
sutural rentrant; finement pointillées; bord infléchi 4-sillonné, strie 
subhumérale externe forte, atteignant l'épaule, humérale fine, oblique, 
apicale nulle ; toutes les autres stries formées de lignes de points peu 
serrés, aboutissant toutes au même niveau, de sorte que le premier point 
apical de chacune forme une ligne transversale ; 1-4 dorsales entières, 5° et 


4° Série, TOME I. 49 


178 S.-A. DE MARSEUL. 400 


suturale raccourcies un peu au delà du milieu ; subhumérale interne plus 
courte; entre les 4° et 5° dorsales on remarque une bande de points irré- 
guliers, simulant une ligne striale. Propygidium en hexagone incliné, 
convexe, couvert de points également espacés et médiocres, sans fossettes. 
Pygidium en demi-cercle, bombé, entièrement rabattu, couvert de points 
plus gros, également écartés. Dessous très densément pointillé, ridé même 
sur le premier segment de l'abdomen. Prosternum assez large, arrondi à 
la base, sans stries; mentonnière courte, rabattue, arrondie et rebordée. 
Mésosternum court, profondément échancré, bordé d'une strie interrompue. 
Pattes brun-roux : jambes antérieures 4-dentées; intermédiaires et posté- 
rieures garnies de 4 épines. 

Costa-Rica (Col. Deyrolle). 

Diffère de l'O. monilifer, à côté duquel il se place, par sa taille plus 
petite, la strie latérale plus rapprochée de la marginale dans l’angle anté- 
rieur, et surtout par son front, non largement excavé, mais bombé et 
canaliculé longitudinalement au milieu. 


3 (17 a). OMALODES VAPULO. PI, 7, f. 3. 


Oblongo-ovalis , convexiusculus, niger nitidus lævis ; fronte concava 
punctata, stria integra, antice retro angulata; pronoto lateribus dense 
punctalo, stria laterali haud interrupta, pone oculos subangulata; elytris 
mar gine inflexo unisulcalo, stria subhumerali ultra medium ducta, dorsa- 
libus 3 tenuissimis, plus minusve abbreviatis; propygidio haud  foveolato 
pygidioque undique parce æqualiter punctatis; prosterno haud striato, 
mesosterno extus marginalo, parce puncliculatis; tibiis anticis 5-dentatis, 
posticis 6-7 spinosis. — Long. 10 mill., larg. 7 mill. 


Ovale oblong, médiocrement convexe, noir luisant et lisse. Antennes 
brunes. Tête assez densément ponctuée, faiblement et largement concave 
sur le front, strie circulaire bien marquée, entière, formant un angle aigu 
rentrant derrière l’épistome. Pronotum court, large, arqué à la base, avec 
les angles obtus, oblique et un peu sinué sur les côtés, très rétréei et 
échancré en devant, avec les angles abaissés, assez aigus; strie latérale 
forte, très serrée contre la marge, formant un petit coude derrière les 
yeux et accostée d’un point, non interrompue ; ponctuation fine, serrée, 
occupant le bord latéral dans toute sa longueur, mais plus forte en devant. 
Écusson triangulaire, Parapleures visibles. Élytres une fois et demie plus 
longues que le pronotum, de sa largeur à la base, à peine dilatées à 
l'épaule, subparallèles sur les côtés, rétrécies et coupées droit au bout, 
avec les angles arrondis, laissant entre elles un petit angle sutural ren- 
trant, dans lequel paraît une petite carène de l'abdomen; stries très fines, 


101 Supplément à la Monographie des Histérides. 179 


humérale oblique, première dorsale obsolète à la base, deuxième raccour- 
cie vers le tiers postérieur, troisième vers le milieu ; subhumérale externe 
remontant presqu'au tubercule huméral, interne marquée par deux ou trois 
points, les autres nulles ainsi que l’apicale; bord infléchi 1-sillonné. Pro- 
pygidium en hexagone transverse, incliné, bombé, couvert également de 
points petits et écartés. Pygidium en demi-cercle, bombé, entièrement 
rabattu, ponctué comme le propygidium. Prosternum assez gros, arrondi 
à la base et profondément enfoncé; mentonnière courte, rabattue, arrondie 
au bout; mésosternum très échancré, bordé sur les côtés d’une strie inter- 
rompue, assez long, l’un et l’autre parsemé de petits points très écartés, 
Jambes antérieures garnies de 5 dents, postérieures de 6 ou 7 épines. 

Mexique (Col. Sallé). 

Cette grosse espèce ressemble de prime abord au O. Hailianus, mais 
elle n’a ni la strie apicale, ni la forte ponctuation sur le pygidium de ce 
dernier. Elle se place près du O. novus, qui est d’une taille beaucoup 
moindre, qui a le pygidium beaucoup plus fortement ponctué et les stries 
dorsales beaucoup plus grosses. 


h. (20 a). OMALODES LAPSANS. PI 7, f, 4. 


Oblongus, parum convexus, niger, nilidus, clava rufo-brunnea ; fronte 
punclulata foveolata, stria antice retro angulata; pronoto stria laterali 
valde margini approximala inltegra, lateribus late et dense punctato; 
elytris lenuissime striatis, dorsali 1° anterius, 2-3 posterius abbreviatis, 
subhumerali externa dimidiata, apicali nulla; propygidio bifoveolato 
pygidioque convexis laxe punctulatis; prosterno subparallelo, mesosterno 
exlus marginato; tibiis anticis 6-dentatis, posticis 6-7 spinosis — Long. 
9 mill., larg. G mill. 


Ovale, allongé, peu convexe, noir, luisant, poli. Antennes couleur de poix, 
Massue brun-rouge, Front déprimé, ponctué, fovéolé au milieu, entouré 
d’une strie entière, bien marquée, formant en devant un angle rentrant. 
Épistome concave. Pronotum beaucoup plus large que long, taillé en angle 
très obtus à la base, avec les angles droits, oblique sur les côtés, rétréci, bi- 
sinueusement et profondément échancré en devant, avec les angles abais- 
sés, saillants, très aigus; bordé latéralement de points serrés, distincts ; 
strie latérale entière, bien marquée, très rapprochée du bord, sans angles 
bien prononcés derrière les yeux. Écusson triangulaire, Parapleures très 
petites, visibles. Élytres presque deux fois aussi longues que le pronotum, 
de sa largeur à la base, dilatées à l’épaule, rétrécies et faiblement arquées 
au bout, avec un petit angle sutural rentrant, et l’angle externe arrondi, 
lisses et peu bombées; stries fines, 1" dorsale raccourcie à la base, 2-3 


180 S.-A. DE MARSEUL. 102 


postérieurement; strie subhumérale externe également fine, ne dépassant 
pas l'angle externe ; bord infléchi lisse, parcouru dans sa longueur par un 
seul sillon qui ne se continue pas le long du bord apical; une trace de 
sillon superficiel longe la suture. Propygidium hexagonal, convexe, incliné, 
couvert de points espacés, fins, un peu plus gros dans son pourtour, pré- 
sentant deux fovéoles très espacées au bout, et derrière chacune un gros 
point. Pygidium vertical en calotte sphérique, un peu rebordé sur les 
côtés, encore beaucoup plus finement ponctué. Prosternum plan, presque 
parallèle, arrondi à la base, sans stries. Mésosternum court, profondément 
échancré, bordé seulement sur les côtés, imponctué. Jambes antérieures 
triangulaires, 6-dentelées ; postérieures garnies de 6 à 7 épines. 

Vénézuela (Col. Deyrolle). 

Cette belle espèce vient se placer auprès du O. consanguineus, avec 
lequel elle a plusieurs points de contact, la ponctuation de Pabdomen et 
la finesse des stries des élytres ; mais elle a la marge latérale du prono- 
tum densément ponctuée, le prosternum sans stries et le propygidium 
bifovéolé. 

5. (20 b). OmALODES PERUVIANUS. PI. 7, f. 5. 

Ovalis, convexus, puncliculatus, niger, nitidus, funiculo clavaque rufis ; 
fronte profunde longitudinaliter sulcala, stria cordifo; mi; pronoto parce et 
tenuiler lateribus punctalo, stria laterali valida, pone oculos angulata, 
haud interrupla; elytris margine inflexo sulcato, stria humerali tenu, 
subhumerali externa valida, vix separatis; dorsalibus 1-2 subintegris, 
9° dimidiata, cunctis punctis apicalibus in impressione transversim incisis ; 
mropygidio utrinque foveolato pygidioque grosse et parce punctatis; pros- 
terno punctato, bistrialto; mesosterno brevissimo ulrinque punctato stria 
marginali interrupta; tibiis anticis L-, posticis 5-dentatis. — Long. 
8 mill., larg. 6 mill. 


Ovale court, bombé, d’un noir luisant, très finement pointillé sur sa 
surface. Antennes rousses, scape brun de poix, massue pubescente, Front 
arrondi, creusé au milieu d’un profond sillon longitudinal, qui vient se réu- 
nir en devant, avec la pointe d’une sorte de figure cordiforme tracée par 
la strie frontale ; distinctement ponctué; épistome bombé. Pronotum beau- 
coup plus large que long, courbé à la base, avec les angles droits, faible- 
ment curvilinéaire sur les côtés, profondément et largement échancré en de- 
vant, avec les angles abaissés, aigus; strie latérale forte, entière, rappro- 
chée du bord, formant un angle derrière les yeux, marquée d’un gros point, 
non interrompue en devant; avec une étroite bande, le long des côtés, 
de points fins et assez serrés. Écusson petit, triangulaire. Parapleures 
visibles. Élytres beaucoup plus longues que le pronotum, de sa largeur 





pret 


103 Supplément à la Monographie des Histérides. 181 


à la base, dilatées, mais peu saillantes à l’épaule, arquées sur les côtés, 
arrondies au bout, avec les angles externes très obtus ; et un angle sutural 
bien marqué; bord infléchi parcouru d’un sillon entier sinueux, ne sui- 
vant pas le bord apical; strie humérale fine, oblique ; subhumérale externe 
forte, faisant suite à l’humérale pour ainsi dire, cessant à l'angle externe; 
dorsales 1-2 assez bien marquées, 3° raccourcie au milieu, les autres 
nulles, toutes représentées, même la suturale, par un ou deux gros points 
placés transversalement dans une impression subapicale. Propygidium en 
hexagone large, incliné, bombé, fortement fovéolé de chaque côté, cou- 
vert d’une ponctuation forte, espacée sur toute sa surface; pygidium 
ponctué de même, encore plus fortement, semi-circulaire, bombé, plus que 
vertical. Prosternum plan et arrondi à la base, bordé de deux stries peu 
régulières, rapprochées au milieu; mentonnière courte, rabattue, sans 
strie marginale, Mésosternum très court, échancré en devant, ponctué sur 
les côtés, bordé d’une strie interrompue au niveau de l'échancrure, mais la 
strie transverse qui le limite du métasternum est là tellement rapprochée 
du prosternum, qu’elle semble continuer la marginale. Jambes antérieures 
k-dentées, intermédiaires garnies de 4 épines et postérieures de 3. 

Pérou, Quito (Col. Deyrolle). 

Cette espèce vient se ranger auprès de PO. consanguineus, dont elle diffère 
par la strie frontale ne formant pas d'angle rentrant, la massue antenhaire 
rousse, les bords du pronotum ponetués, par la rangée subapicale de gros 
points, la ponctuation grosse et forte du pygidium et du propygidium, 
par la forme du mésosternum et la disposition striale du prosternum. 

Voisine aussi de l'O. lucidus, elle s’en distingue par son prosternum 
bistrié et par la ponctuation du pygidium encore plus grosse et plus es- 
pacée. 


6. (20 e). OMALODES AMAZONIUS. PI. 7, £ G. 


Ovalus parum convexus, niger nilidus, antennis brunneis ; fronte punc- 
lala, émpressa, stria semi-hexagona profunda; pronolo antice extus punc- 
talo, angulo aculo impresso ; stria laterali valida pone oculos angulata; 
elylris humero prominulis extus postice émpressis, striis dorsalibus pos- 
Lerius punclorum léneis, 1° éntegra, % basi parum abbreviata, validis, 8 te- 
nuissima brevi, subhumerali externa apicali, interna obsoleta ; propygidio 
plagialim parce, pygidio valide æqualiter punctatis ; prosterno punctato 
bistriato; mesosterno brevi interrupte marginato ; tibiis anticis 5-dentatis ; 
intermediis 4-, posticis 3-spinosis. — Long. 9 mill., larg. 7 mill. 

Ovale, peu convexe, noir luisant et lisse. Antennes brun de poix, Tête 
densément et assez fortement ponctuée ; front convexe, creusé d’une pro- 
fonde fossette médiane, entouré d’une strie semi-circulaire bien marquée, 


182 S.-A, DE MARSEUL, 104 


sinuée en dedans des yeux et obsolète derrière l’épistome. Pronotum assez 
court, subarrondi à la base avec une impression préscutellaire, légèrement 
arqué sur les côtés avec une bordure de points beaucoup plus forte anté- 
rieurement, rétréci et largement échancré en devant avec les angles abaissés, 
aigus el creusés en dessus; strie marginale forte, très rapprochée de la 
marge, anguleuse derrière les yeux, avec un petit point assez marqué. 
Écusson en triangle très aigu. Parapleures visibles. Élytres près de 2 fois 
plus longues que le pronotum, de sa largeur à la base, saillantes à l'épaule, 
rétrécies par derrière, arrondies à l'angle externe comme au sutural, dans 
lequel se voit un tubercule de l’antépénultième anneau de labdomen ; dé- 
primées le long de la suture et dans leur pourtour extérieur, bombées lé- 
gèrement au milieu; bord infléchi sillonné de 2 stries marginales sinuées, 
entières, très rapprochées; humérale fine, oblique, à peine distincte; sub- 
humérale externe forte, partant du tiers postérieur et ne se continuant 
pas le long du bord apical; interne représentée par quelques gros points; 
1-2 dorsales fortes terminées postérieurement, ainsi que les autres, par 
des lignes de points se recourbant vers la suture en forme d’arcs; 1° en- 
tière, 2° un peu raccourcie à la base, 8° très fine et ne dépassant guère 
le milieu. Propygidium fortement incliné, en hexagone transverse; couvert 
de points fins, répartis par places, avec une faible impression de chaque 
côté. Pygidium rabattu, en demi-cercle, convexe, entouré d’une rigole et 
couvert de points forts, assez serrés et également espacés. Prosternum 
densément ponctué, rétréci au milieu, bistrié, arrondi à la base; menton- 
nière courte, rebordée en devant. Mésosternum court, échancré en devant, 
ponctué et rebordé sur les côtés. Jambes antérieures armées de 5 dents; 
intermédiaires de 4 épines, et postérieures de 8. 

Amazones. 

Cette espèce se distingue des ©. lucidus et Peruvianus, ses Voisines 
pour la disposition striale, surtout par la ponctuation moins serrée, moins 
forte et très inégale de son propygidium, l'absence presque complète des 
impressions ordinaires, les angles du pronotum plus aigus, creusés en 
dessus et plus fortement ponctués; enfin par sa forme plus allongée et 
beaucoup moins bombée. 


7. (24 a). OMALODES KiuGn, PI, 7, f. 7. 


Ovatus brevis, convexus, niger nitidus, antennis brunneis; fronte punc- 
tulata excavata, stria semihexagona ; pronoto antice lateribus punctulato, 
ad angulum impresso, stria laterali integra pone oculos angulata ; elytris 
versus apicem impressis, striis tenuibus postice punctatis, 1-2 dorsalibus 
ntegris, 8° interrupta, subhumerali interna apicali, externa basali, mar- 





105 Supplément à la Monographie des Histérides. 188 


gine ihflexo slria ad suluram continuata; propygidio haud foveolato, 
pygidioque parce ct sat valide punctatis; mesosterno stria inlerrupta tibiis 
anticis h-, posticis 3- denticulatis. — Long. 8 mill., larg. 6 mill. 


Omalodes lævigatus Er. Jahrb. 121, 6, 1834. 


Ovale court, convexe, noir, luisant, paraissant lisse, mais réellement 
très densément pointillé à un très fort grossissement. Antennes brunes. 
Tête couverte de points serrés et très fins, assez fortement concave sur le 
front et sur l’épistome; strie semi-hexagonale, sans angle rentrant. Prono- 
tum très rétréci et abaissé en devant, avec l’échancrure profonde et les 
angles assez aigus; oblique sur les côtés, arrondi à la base, avec un point 
scutellaire; faiblement impressionné à l'angle antérieur et bordé latérale- 
lement d’une bande de points très fins dans la moitié antérieure; strie 
latérale fine très rapprochée du bord, coudée derrière les yeux, avec un 
point, non interrompue. Parapleures à peine visibles. Écusson triangulaire. 
Élytres près de deux fois aussi longues que le pronotum, de sa largeur à 
la base, curvilinéaires sur les côtés, arrondies à l'angle externe, rétrécies 
et faiblement arquées au bout, avec un angle sutural petit, dans lequel 
l'abdomen forme un pli; épaules saillantes, une légère impression sub- 
apicale; stries fines, ponctuées au bout; 1-2 dorsales entières, 3° inter- 
rompue; subhumérale externe fine, droite, basale; interne semi-circu- 
laire, apicale, ne se continuant pas le long de l'extrémité; bord infléchi 
longé par un sillon fin, se prolongeant en strie fine jusqu’à la suture. Pro- 
pygidium en hexagone, abaissé, sans fovéoles, couvert de points assez 
forts, peu serrés. Pygidium en calotte sphérique, à ponctuation forte, 
surtout à la base, peu serrée. Prosternum dilaté et arrondi à la base, sans 
stries ; mentonnière courte, rabattue, arrondie et rebordée en devant. 
Mésosternum échancré en devant, court, avec une fine strie marginale 
largement interrompue. Jambes antérieures armées de 4 dents fines, 
aiguës, dont la dernière est garnie de plusieurs épines ; intermédiaires 4-, 
postérieures 3-denticulées. 

Cuba. 

Le type du O. lævigatus d'Erichson, sur lequel est faite cette description, 
m'appartient pas à l'espèce provenant de Saint-Domingue, que j'ai décrite 
sous le même nom. Il est de plus grande taille, un peu plus allongé, 
moins bombé; ses stries dorsales sont ponctuées au bout, l’apicale pro- 
vient de la subhumérale interne, l'impression subapicale est très sen- 
sible; l’excavation de la tête mieux marquée, s'étendant sur l’épistome ; 
les angles du pronotum sont impressionnés et distinctement ponctués : 
le propygidium et le pygidium sont fortement ponectués. Ce n’est pas non 


184 DE MARSEUL. — Suppl. à la Monographie des Histérides. 106 


plus l'O. ruficlavis, qui a la même île pour patrie, et auquel je Pai rap- 
portée d'abord, d’après la description. 11 vient se placer dans le système, 
à côté du O, lævinotus (Guadeloupe), dont il diffère tout autant. 

Comme d’ailleurs j'ai peine à croire que l'espèce décrite par Quensel, 
dans la synonymie de Schænherr, soit la même que celle d’Erichson : 
jusqu'à ce que j'aie vu, sinon le type primitif du O. lœvigatus Quens., du 
moins un exemplaire provenant de l'ile Saint-Barthélemy et allant parfai- 
tement à la description, ou bien que je n’apprenne qu'Erichson a eu ce 
type à sa disposition, je les regarderai comme distinctes, et j'appellerai 
l'espèce d’Erichson O. Alugii, réservant à la mienne le nom d’'O. Sou- 
louquii. 


AUCTORUM SPECIES INVISA : 


(a). OMALODES ROTUNDATUS J, Le Conte, Phil, 1859, p. 311. 


Rotundus, convexus, niger nitidus, fronte stria circulari integra medio 
paulo emarginata; pronoto lateribus ëmpunctatis; elytris stria dorsali 1° 
integra, % postice abbreviata, 3 medio interrupta, K utrinque abbreviata, 
suturalé basali parva brevi. — Long. 7 mill. 


Arrondi, convexe, noir, très luisant; front impressionné avec une sirie 
circulaire entière, un peu échancrée au milieu. Pronotum à strie entière, 
à côtés imponctués. Élytres avec les épaules saillantes, strie humérale à 
peine apparente, subhumérale raccourcie au milieu, 4" dorsale presque 
entière, 2° raccourcie par derrière, 3° interrompue au milieu, 4° raccour- 
cie aux deux bouts ét placée au point d'interruption de la 8°, suturale 
fine, courte, basale. Bord infléchi, prosternum et mésosternum imponc- 
tués, le 1°" unistrié. Couvert d’une ponctuation écartée sur le propygidium, 
serrée sur le pygidium. Jambes antérieures {4-dentées. 

Mexico. 


2 ———— ET © QC O0 © sn — 





ESPÈCES NOUVELLES DU GENRE STERNOTOMIS. 
Par M, le docteur Can. COQUEREL,. 


(Séance du 13 mars 1861.) 


1. SrERNOTOMIS WESTWOODIL Coquerel. 


Recouvert d'une pubescence glauque d’un vert grisâlre, avec des taches et 
des bandes d’un jaune ferrugineux. — Long. 25 mill. — PI 5, fig. 4. 


Téte un gris-bleuâtre plus foncé que le reste du corps; une bande 
jaunâtre très étroite bordant les yeux en dessus, une médiane plus large 
au devant de la tête, une troisième sur les côtés. Prothorax divisé en 
trois parties comme dans les autres espèces du même genre, les sillons 
très profonds. Trois bandes transversales d’un jaune ferrugineux ; la 
médiane plus foncée et occupant une légère excavation creusée dans cette 
partie du corselet; l’antérieure plus étroite, suivant le bord antérieur, 
bordée sur les côtés par un sillon; la postérieure occupant le milieu de 
la partie correspondante du prothorax. Élytres larges à la base, à angles 
latéraux proéminents, tronqués et garnis de petits tubercules (3 ou 4). 
Des points enfoncés, peu serrés, plus gros vers la base, occupant presque 
les deux tiers de leur surface, Deux lignes élevées sur chaque élytre, l'in- 
terne saillante, plus prolongée que l’externe. Bandes et taches disposées 
de la manière suivante, de haut en bas : une première garnissant le bord 
antérieur, quelquefois interrompue de chaque côté de l’écusson; une 
tache humérale; une seconde bande qui n’atteint pas le bord externe: 
une troisième plus large, angulaire, partant de ce bord et ne dépassant 
pas la côte saillante interne; une tache placée sur la suture et dépassant 
un peu la côte saillante interne; une quatrième bande, disposée comme 
la troisième, mais plus oblique; une lache suturale ne dépassant pas la 
côte; une cinquième bande moins longue et plus large que la précédente, 
ne touchant pas le bord externe; une tache terminale en forme de 
V. Dessous du corps taché de ferrugineux; les segments abdominaux 
offrant une partie médiane triangulaire, brillante et dépourvue de pubes- 
cence, bordés inférieurement de fauve sur les côtés, une tache de la même 
couleur de chaque côté du pygidium. Antennes d’un noir-bleuâtre, recou- 
vert surtout en dessous d’une pubescence grise, Pattes d'un gris bleuûtre, 
avec une tache rousse sur les cuisses. 


186 CH. COQUEREL. 


J'ai pris cette espèce intéressante dans l’île de Zanzibar, sur un Jacquier 
(Artocarpus integrifolia). 

Je me fais un plaisir de la dédier à M. Westwood, qui a donné le pre- 
mier une monographie du geure Sfernotomis (Arc. Entomol. 1845, t. Il, 
pages 69, 78, 84, 85, 86). 

C'est avec le S. Bohemanii de Port-Natal que cette espèce offre le plus 
d’analogie: mais le premier en diffère par sa taille plus petite et plus 
élancée et par la coloration qui n’est pas la même: les taches sont d’un 
roux très foncé, bordées de jaune et disposées sur un fond d’un bieu gri- 
sâtre. 


2, S. THoOMSONII Buquet. 


Après avoir signalé un Sternotomis de Zanzibar, il est intéressant de 
rappeler que ce genre si curieusement africain, est représenté aussi à 
Madagascar. M. Buquet a désigné sous le nom de Thomsonii, une espèce 
provenant de cette grande île Malgache. 

Jai pris à Mayotte les deux sexes de cette magnifique espèce. 


3. S. DuBocAGII Coquerel. 


D'un noir brillant, taches et bandes d'un vert bleuätre. — Long. 26 mill. 
— PI 5, fig. 2. 


Tête lisse et brillante en dessus, finement rugueuse sous les yeux, 
bandes vertes sinuées comme dans les espèces voisines (S. pulchra). I en 
est de même pour celle du prothorax, mais celui-ci est remarquable par 
les rugosités transversales qu’on remarque sur sa face supérieure. Élytres 
larges à l'extrémité, peu atténuées en arrière, couvertes de points enfon- 
cés, gros et très serrés à la base, plus petits vers la partie postérieure, à 
peine visibles tout à fait à l'extrémité. Bandes et taches disposées de la 
manière suivante: une première bande humérale complète, une tache 
humérale, une seconde bande interne n’atteignant pas le bord externe, 
une troisième plus large, partant du bord externe et ne touchant pas la 
suture; sur le reste de la surface de lélytre trois taches suturales, une 
terminale bornant l'extrémité ; au dessus de cette dernière une tache obli- 
que; entre celle-ci et la troisième bande supérieure une bande incomplète 
(quelquefois divisée en deux) partant du bord externe et n’arrivant pas à 
la suture; au dessus une tache occupant le milieu de l’espace qui sépare 
la suture du bord externe, et près de ce bord une tache plus élevée et plus 
grande que la précédente. Antennes noires recouvertes d’une pubescence 
d’un gris-bleuâtre. Pattes de la même couleur bordées de vert-bleuâtre en 





DR TT Te Se © 


Genre Sternolomis. 187 


dessous. Dessous du corps d'un noir brillant très lisse. Thorax et anneaux 
de l'abdomen bordés de vert-bleuàtre à reflets argentés. 


Je dédie cette belle espèce, qui provient d’Angola, à M. Barboza du 
Bocage, auquel nous sommes redevables d’un grand nombre d'espèces 
intéressantes. 


Voisin du S. pulchra Drury, mais s’en distingue facilement. 11 est beau- 
coup plus grand et plus épais, le prothorax est plus large transversalement, 
avec les angles latéraux moins saillants. Les élytres sont plus fortement 
ponctuées et la disposition des bandes et des taches est différente. Ghez le 
Dubocagii elles sont plus étroites et d’un vert argenté, au lieu dun vert 
sombre, comme dans le pulchra. 


h. S, VAsco Coquerel. 


Entièrement d'un brun-ferrugineux foncé, avec des bandes noires, la 
partie inférieure des angles du prothorax, les côtés de la troisième partie 
de ce dernier, la suture des élytres et les pattes d’un vert grisâtre. — Long. 
21 mill. — PL 5, fig. 3. 


Tête largement bordée de noir à son insertion thoracique, yeux légère- 
ment bordés de noir en dessus, une bande de la même couleur sur les 
côtés au dessous des yeux; entre ceux-ci une bande médiane très étroite 
el une beaucoup plus large de chaque côté. Premier sillon du prothorax 
bordé de noir, une ligne de la même couleur suivant le rebord élevé de la 
seconde partie et le bord inférieur de la troisième, Élytres offrant quelques 
points enfoncés noirs très espacés vers les angles huméraux, ceux-ci tron- 
qués et bituberculeux. Sur chaque élytre quatre bandes étroites, obliques, 
peu régulières, partant du bord externe, viennent atteindre la suture, la 
seconde en ce point donne naissance à une petite tache suturale carrée, 
la troisième et la quatrième se réunissent sur une ligne saillante, bien 
marquée en ce point, et qui est située un peu en dehors de la suture, 
deux petites taches suturales, la suture et la ligne élevée, celle-ci se pro- 
longe un peu au delà et se termine avant l'extrémité par une petite tache 
oblique, en dehors de laquelle se trouve une petite ligne parallèle au bord 
externe des élytres. Dessous du corps entièrement ferrugineux, avec quel- 
ques taches noirâtres. Segments abdominaux ferrugineux, bordés de noir 
à leur bord supérieur et marqués au milieu d’un espace noir, triangulaire, 
lisse et brillant, au-dessous de cet espace et sur les côtés des anneaux 
une petite tache d’un gris-verdâtre. 


Provient d’Angola, 


188 CH. COQUEREL, — Genre Slernotomis. 


5. S, GAMA Coquerel. 


D'un jaune-ferrugineux clair, avec des bandes d’un gris-bleuâtre. — 
Long. 20 mill. — PI, 5, fig. 4. 


Tête bordée de noir-grisâtre en arrière, une bande de la même couleur 
de chaque côté entre les yeux, une autre plus courte et plus large au 
dessous de ces derniers. Prothorax bordé de noir en avant, une bande 
rugueuse et brillante en forme d’arc sur la seconde partie, dont les angles 
sont peu proéminents; le sillon qui sépare la seconde partie de la troi- 
sième profond et noir; la troisième partie bordée en avant et en arrière 
de gris-bleuâtre, Élytres offrant des points enfoncés peu serrés, plus 
apparents sur les bandes grisàtres ; de gros points saillants noirs et bril- 
lants aux angles huméraux. Bandes et taches des élytres offrant le même 
aspect général que dans l'espèce précédente, mais plus larges, côte sail- 
lante plus visible à partir du milieu de l’élytre, se réunissant par son 
extrémité inférieure à une grande tache située en dehors. Suture, bord 
externe et extrémité des élytres bordés de gris-noirâtre. Dessous du corps 
ferrugineux; le milieu des segments abdominaux et du pygidium d'un 
noir-grisâtre. Antennes grises; pattes de la même couleur, avec les cuisses 
marquées de fauve. 

Provient d’Angola. 


DESCRIPTION D'UN GENRE INÉDIT DE DEJEAN, 
(Centrocerum) 


DE LA TRIBU DES CÉRAMBYCIDES. 


Par M. Auc. CHEVROLAT. 


(Séance du 12 mars 1861.) 





Ce genre fondé par l’éminent entomologiste français, dans la troisième 
édition de son catalogue, sur une femelle unique, dont la patrie est 
Buenos-Ayres, à été placé par lui entre les Agalissus Dalm. (Aplutrus Dj.) 
et les Clytus. Cet insecte, à mon avis, est proche des Elophidions Serv., 
il s’en distingue par les caractères généraux suivants : 

Corps plus étroit, allongé, longitudinalement convexe. Corselet inerme, 
cylindrique. Élytres longues, arrondies au sommet et non épineuses. T'éte 
arrondie, pas plus haute que large, peu convexe, abaissée sur le devant, 
Palpes beaucoup plus minces, subcylindriques, tronqués sur l'extrémité. 
Lèvre et chaperon transverses, étroits. Antennes hérissées de longs poils 
raides, plus denses sur le bord inférieur et au sommet des articles, le 3° 
est longuement et le 4° et le 5° sont brièvement épineux. Feux grands, 
latéraux, réniformes, profondément échancrés en avant sur le milieu, for- 
tement comprimés en arrière, Prosternum étroit, cambré sur le devant, 
tronqué en arrière. Métasternum prolongé en pointe mousse, échancré en 
arrière, sillonné dans son milieu. Pattes inermes, assez rapprochées, sur- 
tout les antérieures, postérieures un plus allongées, revêtues d’une fine 
pubescence grise et de longs poils de même couleur; les cuisses modéré- 
ment et régulièrement renflées, les jambes droites, munies au sommet 
d’un petit ergot direct et les tarses à peu près d’égale longueur. Ces 
derniers ont le 4° article assez grand et de la longueur du dernier, 2° 
moitié plus court 3° étroitement bilobé : tous sont couverts d’un poil 
incliné blond, en forme de brosse. Hanches antérieures oblongues et 
obliques. Fossettes cotyloides ovalaires. 

Ce groupe ne renferme actuellement qu’une espèce. 


1, CENTROCERUM EXORNATUM. 


Elaphidion exornatum New. the Entomologit’s, p. 14. — Centrocerum 
festivum Dej. Cat. 3° éd., p. 355. 


Crebre punclatum, brunneo-rubidum, pilis cinereis vestitums antennis 


190 A. CHEVROLAT. 


pedibusque hispidis cinereo-ferrugineis ; capite rugoso, rubido; prothorace 
albido-sericante, disco brunneo lineis, léncis tribus glabris ; elytris rubris, 
ultra medium brunneis, maculis quatuor flavis; duabus anticis mediis 
transverse posilis et duabus subapicalibus rotundatis ;  pectore rubido, 
abdomine brunneo disperse punctatis ; hoc fasciis quatuor griseis. — Long. 
13 mill., lat. 4 mill — Patria, Buenos-Ayres. 


9. ELAPHIDION ELEGANS. 


Rubidum crebre punctatum præsertim in thorace et ad basin elytrorum, 
antennis (3 spinosis) et pedibus fulvo pilosis ferrugineis; prothorace rotun- 
dato, marginibus anticis posticisque recto, constricto et marginato, aureo 
limbatis, lineis dorsalibus duabus aureis, basi bifidis alque maculam brun- 
neam oblongam includentibus; elylris ad apicem emarginato bispinosis, 
rubido brunneis maculis quatuor flavis, duabus transversis in medio, antice 
posticeque angulatis, obscure limbatis et duabus subapicalibus rotundatis, 
pallide flavis. — Long. 10-17 mill., lat. 3-5 mill — Patria, Brasilia. 


Rousse, T'éte scabreuse, à ponctuation peu distincte, deux traits jaunes 
sur la saillie basale des antennes. Antennes ferrugineuses bordées en des- 
sous d’un léger duvet blond, un peu plus longues que le corps chez le 4 
et le dépassant à peine chez la @ ; l’épine des 3°, 4° et 5° articles d’égale 
longueur. Prothorax subeylindrique, brun, droit aux extrémités, rebordé, 
étranglé et entouré sur ces bords d’un duvet doré soyeux, deux lignes 
longitudinales arquées de même consistance, émettant chacune un rameau 
dirigé sur la base (de leur réunion apparait au centre une tache brune 
oblongue) ; au-dessus, vers le milieu latéral, se voit un trait oblique, 
aussi doré, qui est presque lié à ces lignes, le fond des points qui sont 
grands et arrondis, est jaunâtre. Écusson doré, Élytres avec le tiers anté- 
rieur rouge, ornées vers le milieu d’une large bande jaune, nuancée 
d’obscur sur ses bords, anguleuse au milieu, en avant el en arrière sur 
la côte abrégée qui la traverse, sur chaque extrémité est une grande tache 
d’un jaune pâle, anguleuse en devant, en arrière et du côté de la suture, 
l'intervalle entre ces quatre signes est de couleur brune et son centre 
présente un grand disque commun roux; leur surface est couverte de 
poils blonds obliques, sommet extrême brun, échancré et biépineux. Corps 
à peine ponctué, brun. Pattes ferrugineuses. 

Le 4 m’a été offert par M. Chabrillac, et j'ai acquis la © à Londres de 
M. Sam. Stevens. Ma collection renferme aussi un exemplaire de la 
province de Sainte-Catherine, dont les étuis sont d’un brun-pâle, uni- 
forme, 

Var. A. E. puberulum. Elytres d'un brun-clair, à ponctuation sur le 


Genre Centrocerum. 194 


quart antérieur, plus forte, plus serrée, arrondie et disposée en séries, 
les deux taches antérieures médianes carrées sur la moitié externe, un 
angle en dessus sur la marge, avec un trait direct vers la suture, les 
deux taches apicales ovalaires nuancées d’obscur sur leur contour ; poil 
de la surface plus fin, plus allongé et mou; sommet échancré, biépineux : 
l’épine externe plus longue. 


Var. B. E. hirsutum. Para. D’un roux noirâtre, Élytres couvertes de 
poils blonds, plus raides et nombreux. La bande jaune élargie sur le côté, 
à angle plus avancé et prolongé en avant, bidentée en dessous, un filet 
mince s’en détache dans la direction de la suture, la tache apicale est 
ovalaire, l’épine externe est longue et le sommet est nettement tronqué 
jusqu’à l'angle sutural. 


Var. C E. jocosum (Mallocera jocosa Dej. in Museo). Court, large, 
aplati, d’un brun châtain-clair; élytres avec les deux premières taches 
larges, entières, en forme de bande jaune qui est un tant soit peu amincie 
du côté de la suture, les deux taches postérieures appuyées à la marge et 
avoisinant la suture, chacune d'elles forme en dessus un angle obtus et 
deux angles minces se dirigent en dessous sur son bord inférieur, la ponc- 
tuation est forte, serrée, presque arrondie et disposée en séries longitu- 
dinales sur le tiers antérieur, cette ponctuation est un peu plus espacée et 
moyenne sur la bande jaune, elle est fine au delà; le poil de la super- 
ficie est court, fin et fauve; chaque extrémité est échancrée et bidentée, 
avec la dent externe un peu plus longue. 

Get exemplaire, noté dans la collection Dejean, comme lui ayant été 
adressé par M. M.-C. Sommer, est originaire du Brésil. 


DESCRIPTION D'UNE NOUVELLE ESPÈCE DE NÉVROPTÈRE 


DE LA TRIBU DES HÉMÉROBIENS. 


Par M. le Dr DOUMERC. 


(Séance du 22 Mai 1861.) 





Il est bien rare de voir dans la tribu des Hémérobiens la couleur noire 
dominer en quelque partie sur le reste du corps de ces Névroptères, qui 
sont généralement d’un jaune ou d’un vert plus ou moins tranché. Latreille 
a divisé le genre Hemnerobius de Linné en deux, sous les noms d’Hémérobe 
et d'Osmyle dans son Genera de 1809; Burmeister, en 1859, a admis en 
plus dans son Handbuch les genres Hemerobius, Ghrysopa, Drepanopteryx, 
Nymphes, Polystæchotes et Sisyra (Leach.). 

Toutes les espèces qui composent le genre Chrysopa ont, comme l’in- 
dique l’étymologie de ce nom, les yeux d’un jaune doré brillant, du moins 
pendant la vie de l’insecte, et quoique cette couleur métallique disparaisse 
par la mort, les yeux n’en restent pas moins de couleur fauve plus ou moins 
terne, mais jamais d’un noir charbonné. Les antennes et les parties de la 
bouche, chez toutes les espèces européennes de ce genre, décrites, ou que 
j'ai examinées, sont de couleur uniforme, jaune ou verte, correspondant 
à celle des ailes et des pattes dans les deux sexes. 

L'espèce que je nomme Chrysopa parvula (?), et que je crois nouvelle, 
pourrait peut-être recevoir par les néologistes la dénomination générique 
de Melanops, par opposition à celle de Chrysops, si ses mœurs, inconnues 
pour le moment, se trouvaient ultérieurement différentes des autres Hémé- 
robiens. Elle a 3 lignes 1/2 &e longueur; sa couleur est d’un jaune citron 
clair uniforme, mais ce qui la caractérise particulièrement à la première 
vue, c'est la grosseur de ses yeux globuleux, noirs pendant la vie et après 
la mort; la longueur approximative de ses antennes noires, à articles moni- 
liformes moins allongés que chez les autres espèces, et enfin par deux 
taches rondes et noires placées de chaque côté sur le corselet, près de la 
tête. Je n’en connais pas le mâle. 

J'ai pris cette jolie espèce le 8 mai 1861 sur les feuilles humides des 
aulnes qui bordent la berge près du pont Royal. 

J'aurais volontiers nommé cette espèce nigricornis si Burmeister n'avait 
déjà employé ce nom spécifique pour une espèce américaine de ce genre. 


—“ñ 00 ——— 


DESCRIPTION DE COLÉOPTÈRES NOUVEAUX 


PROPRES À LA FAUNE FRANÇAISE. 


Par M. le baron GAUTIER DES COTTES. 
(Séances des 8 Mai et 22 Juin 1861.) 


1. AMBLYSTOMUS Erichson (Hispalis Rambur) RAYMONDI Gautier des 
Cottes. 


Parallelus, nigro-æneus; prothorace cordiforme; antennis pedibusque 
piceis ; sculello triangulato ; elytris glabris. — Long. 2 mill 


Parallèle, un peu élargi en arrière ; prothorax cordiforme, rebordé sur 
les côtés, angles postérieurs obtus mais bien marqués. L'écusson est en 
triangle, s’avançant au milieu des deux lignes suturales qui sont un peu 
élevées. Les élytres sont glabres, sans vestiges de stries; les antennes et 
les pieds sont couleur de poix; les cuisses noires. 

Diffère essentiellement du melallescens Dej. Sp. et de la var. niger Heer. 
par sa petite taille, ses élytres sans stries et surtout par le prothorax cor- 
diforme, au lieu d’être transversal comme dans tous ses congénères. 

Récolté par M. Raymond, à Saint-Raphaël (Var). 


9, CRYPTOCEPHALUS RAPHAELENSIS Gautier des Cottes. 


Obscure flavidus, nitidus; prothorace nilidissimo, émpunctato; elytris 
punctato-striatis. — Long. 2 4/2 mill. 


D'un jaunâtre obscur, surtout sur le corselet qui est très brillant et 
lisse; les élytres sont ponctuées, striées, la ponctuation en est forte ; 
l'écusson est très développé, formant un triangle équilatéral. 

Au premier abord, j'avais confondu cet insecte avec le Cryplocephalus 
maculicollis, publié et décrit par M. Rey, dans le 9° cahier de ses Opus- 
cules, mais après examen, j'ai acquis la certitude qu’il forme une espèce 
bien distincte par les caractères suivants : 1° par la taille constamment plus 
petite; 2° par la couleur des élytres bien plus foncée; 3° surtout par le 
prothorax qui est entièrement d’un jaune de poix très brillant, tandis que 
dans le C. maculicollis de M. Rey, il n’y a que le devant du corselet qui 
présente une bande de cette couleur et l’autre moitié, qui forme l'arrière, 
est toujours d’une couleur semblable à celle des élytres. 

M. Raymond m'a donné des renseignements sur la manière de vivre de 


L° Série, TOME I. 413 


19/4 GAUTIER DES COTTES. — Coléoptères nouveaux. 


l'une et l’autre espèce. Le Cryptocephalus maculicollis Rey se prend sur 
les Gistes; tandis que le C. Raphaëlensis Mihi vit sur le Quercus suber 
(chêne-liége). C’est à l’entomologiste que je viens de nommer que l’on 
doit la découverte de ce joli insecte. J’ajouterai cependant, que M. Che- 
vrolat croit avoir, dans sa collection, le même Cryptocéphale qui lui aurait 
été procuré par Dahl, mais qui se trouverait inédit, 


3. CRYPTOCEPHALUS ABIETINUS Gautier des Cottes. 


C. fasciali affinis; niger, flavo maculatus nitidus; scutello flavo; capite 
leviter punctulato; prothorace nitido subtiliter punctato; elytris rugosis, 
trregulariter punctato-striatis. — Long. 6 mill. 


Voisin du Gryptocephalus fasciatus H.-Schæffer. 


Il en diffère cependant par la taille plus grande; par la ponctuation du 
corselet plus éparse et plus légère, par celle des élytres plus rugueuse ; 
puis enfin par la disposition des taches. Dans le G. fasciatus, la macula- 
tion rouge des élytres forme deux larges bandes transversales, dont une 
au milieu et l’autre à l'extrémité; tandis que dans le C. abietinus, la 
même maculation se résume à trois taches, deux sur le milieu de chaque 
élytre et une à son extrémité. 

Get insecte a été trouvé, par M. le comte de Manuel, sur des Abies 
excelsa dans les montagnes des Alpes savoisiennes. Il avait été confondu 
jusqu’à présent, avec le Cryptocephalus fasciatus Herrich-Schæffer, mais 
les observations judicieuses de M. de Manuel me prouvent plus que 
jamais qu'il est Bien distinct de ses congénères. En effet, le Cryptocepha- 
lus fasciatus vit sur le coudrier, le lierre, etc., et son habitat ne dépasse 
pas les coteaux, tandis que mon Cryptocephalus abietinus se trouve exclu- 
sivement sur l’Abies excelsa, et son habitat ne commence qu’à la région 
des conifères, ce qui prouve qu'il préfère, par conséquent, les hautes ré- 
gions alpines. 


DESCRIPTION 


DE 


SIX ESPÈCES NOUVELLES DE COLÉOPTÈRES D'EUROPE 


DONT DEUX APPARTENANT A DEUX GENRES NOUVEAUX ET AVEUGLES, 


Par M. le Dr AUBÉ. 
{Séances des 21 Avril et 23 Mai 1861.) 


RAYMONDIA (N. G.). 


Corps légèrement allongé et convexe, très probablement aptère, Tête 
woffrant aucune trace d’yeux. Bec allongé, légèrement arqué et un peu 
épais ; scrobe commençant près de l'extrémité antérieure et occupant pres- 
que tout le côté du bec. Antennes un peu moins longues que la tête et le 
corselet réunis; scape à peu près de la longueur du bec; funicule de six 
articles presqu’égaux entre eux; #nassue assez forte et ovoïde. Corselet non 
canaliculé en dessous pour recevoir la tête. Élytres ovalaires, un peu allon- 
gées. Tibias dilatés angulairement en dehors. Tarses de quatre articles, 
ongles simples. - 

Ce genre appartient à la grande famille des Curculionides et a le faciès 
des Cotaster, mais il en diffère par le funicule, qui n’a que six articles et 
par l’absence d’yeux apparents. En outre, la forme de ses jambes dénote 
des habitudes de fouisseur. Je crois cependant qu’il doit ètre classé à côté 
des Cotaster, dans le groupe des Erirhinides. 


4, RAYMONDIA FOSsOR. — Long. 2 mill. — PI, 5, fig. 7. 


D'un testacé un peu rougeàtre, brillant. Tete assez petite, assez bril- 
lante, offrant quelques rares points enfoncés sur le front; le bec pas tout 
à fait aussi long que le corselet, marqué de points enfoncés assez forts, 
disposés en lignes irrégulières, avec une petite carène lisse en dessus. 
Corselet ovoïde, plus étroit en avant et en arrière, la partie la plus large 
est en avant un peu au delà du milieu ; il est couvert de points très gros, 
très fortement enfoncés, avec une ligne saillante, lisse sur le milieu du 
disque, laquelle est légèrement abrégée en avant et en arrière. Écusson 
invisible. Élytres ovalaires, un peu allongées, couvertes de stries de très 
gros points enfoncés, d'autant plus forts qu'ils avoisinent davantage la 


496 AUBÉ. 


suture et la base, et s’atténuant, presque jusqu’à disparaître, sur les côtés 
et en arrière, L'abdomen offre en dessous une fossette assez large et assez 
profonde (an &?). Pattes assez fortes; les jambes dilatées triangulaire- 
ment en dehors et légèrement ciliées. Il est couvert de petits poils fins et 
rares. 

Trouvé à Saint-Raphaël, par M. Raymond, dont les recherches intelli- 
gentes ont doté l’entomologie de tant d'espèces inédites, et auquel je dois 
la communication du seul exemplaire de cet insecte qu’il ait pris jusqu’à 
ce jour, et le sacrifice de trois des autres Coléoptères, dont je donne 
encore ici la description. 

C'est sous une pierre profondément enfoncée en terre que cet insecte a 
été découvert. 


LYREUS (N. G.) (1). 


Corps déprimé, très probablement aptère. Téte assez petite, aplatie en 
dessus et sans yeux apparents. Antennes de 10 articles, les 2 premiers 
un peu plus forts que les suivants, les 3-7 à peu près égaux entre eux, le 
8° un peu plus large que le précédent, les deux derniers formant une massue 
arrondie; elles sont insérées latéralement sous un très petit tubercule. 
Dernier article des palpes ovalaire, allongé. Le corselet grand, presque 
carré. Écusson très petit, transversal. Élytres une fois et demie seulement 
de la longueur du corselet. Pattes n’offrant rien de remarquable; tarses 
de quatre articles, les trois premiers presqu'égaux entre eux, le dernier 
aussi long que les précédents réunis et armé de deux crochets simples. 

Il tient le milieu entre les genres Langelandia et Anommatus, il diffère 
du premier par le nombre des articles des antennes, qui est de dix ou 
onze, et du second par la massue qui est très viblement biarticulée, tandis 
qu’elle ne se compose que d’un seul article apparent dans ce dernier. Sa 
forme générale le rapproche davantage de l’Anommatus. 


2. LYREUS SUBTERRANEUS. — Long. 2 mill. 


Entièrement d’un brun un peu clair et à peine brillant. Téte granuleuse. 
Massue des antennes testacée. Corselet presque carré, un peu plus étroit 
en arrière qu’en avant, entièrement couvert de tubercules très serrés et 
aplatis; les bords latéraux sont un peu déprimés et légèrement crénelés ; 
les angles antérieurs très légèrement aigus, les postérieurs obtus. Écusson 
très petit et transversal. Élytres une fois et demie aussi longues que le 
corselet, entièrement couvertes de lignes serrées de gros points enfoncés, 


(1) Nom sans aucune signification. 


Coléoptères nouveaux d'Europe. 197 


imprimés d'arrière en avant, ce qui leur donne l'aspect d’une espèce de 
ràpe,. 

Ge singulier insecte, dont je n'ai vu qu’un seul exemplaire, a été pris 
aux environs de Saint-Raphaël, sous une pierre profondément enfoncée 
en terre. 


3. ANILLUS HYPOGÆUS. — Long. 2 1/2 mill. 


Entièrement testacé, couvert d’une pubescence fine et rare. Corps 
allongé, déprimé. Tête assez forte, avec deux impressions frontales assez 
profondes. Corselet aussi large que long, légèrement rétréci en arrière, 
avec les angles postérieurs presque droits, une ligne longitudinale sur le 
disque, une impression transversale en avant, peu distincte, une autre 
en arrière beaucoup plus sensible, une petite fossette longitudinale assez 
bien sentie entre l’angle externe postérieur et la ligne médiane; la base 
coupée presque carrément. Élytres allongées, presque parallèles, assez 
brusquement arrondies en arrière, déprimées et couvertes de stries très 
finement ponctuées, sensibles surtout à la base et le long de la suture, 
Pattes testacées. 

Cet Anillus, très voisin du cœcus, s’en distingue par sa forme générale 
plus déprimée, son corselet plus large, moins sensiblement retréci en 
arrière, mais surtout par ses élytres plus aplaties, couvertes de stries très 
serrées et finement ponctuées, qui les font paraître un peu rugueuses et 
moins brillantes. 

Comme ses congénères les A. cæcus et glaber, c’est sous les pierres 
profondément enterrées (quelquefois de 50 centimètres) qu'il faut le 
chercher, surtout à la suite de la pluie. C’est dans ces conditions qu’il a 
été rencontré à Saint-Raphaël, par M. Raymond, notre collègue, 


h. SCYDMOENUS MYRMECOPHILUS, — Long. 3/4 mill 


Allongé, d’un testacé rougeâtre, très brillant, avec les pattes et les 
antennes testacées pâles. Téte petite et lisse; yeux noirs et assez saillants. 
Antennes avec les trois derniers articles formant un peu la massue. Cor- 
selet cordiforme, très allongé, une fois et demie aussi long que large, 
rétréci en avant et en arrière, offrant son plus grand diamètre transversal 
à son quart antérieur ; la base très légèrement arrondie ; le disque mar- 
qué tout à fait en arrière d’une petite dépression transversale à peine 
sentie, et d’un petit point enfoncé de chaque côté près du bord externe. 
Élytres à peine plus larges à la base que le corselet, assez régulièrement 
elliptiques, offrant de chaque côté de l’écusson une dépression profonde 
rembrunie et faisant saillir l'écusson et les épaules. Pattes testacées pâles, 


198 AUBÉ. 


avec les cuisses à peine renflées en massue, Il est tout couvert de petits 
poils assez longs, très fins et peu serrés. 

L’espè e avec laquelle il offre le plus de ressemblance, pour la forme 
générale, est le styriacus Schaum, mais il s’en distingue essentiellement 
par sa couleur, par le nombre des articles de la massue des antennes et 
par la forme plus allongée du corselet dont le plus grand diamètre trans- 
versal est plus en avant et dont les petites impressions punctiformes sont 
plus petites et placées plus en dehors. 

Trouvé à Saint-Raphaël par M. Raymond, qui l’a capturé assez profon- 
dément en terre et toujours en société avec une très petite fourmi. 


5. HOLOPARAMEGUS BERTOUTI. — Long. 1 mill. 


Corps très allongé, assez convexe, d’un testacé rougeàtre et luisant. 
Téte assez forte, engagée dans le corselet jusqu'aux yeux qui sont noirs et 
petits; elle est entièrement couverte de très petits points enfoncés assez 
rares. Antennes testacées, de dix articles seulement, avec la massue uni- 
articulée (1). Gorselet cordiforme, fortement rétréci en arrière; la partie 
la plus large correspondant au quart antérieur environ; le sommet et la 
base coupés presque carrément; les angles antérieurs un peu obtus, les 
postérieurs droits; convexe en dessus, marqué dans son milieu d’un petit 
sillon longitudinal un peu abrégé en avant et en arrière, marqué à sa base 
d’une large impression, offrant de chaque côté un appendice assez grand, 
triangulaire, à sommet antérieur avancé jusqu’au tiers environ, et au fond 
de laquelle, tout à fait près de la base et au milieu, existent deux petits 
tubercules arrondis, saillants et se touchant entre eux; il est tout couvert 
de points enfoncés analogues à ceux de la tête. Écusson demi-circulaire et 
lisse. Élytres assez régulièrement elliptiques, très allongées, plus de qua- 
tre fois aussi longues que le corselet, aussi larges que lui à leur point de 
jonction, assez régulièrement élargies jusqu'environ leur milieu, aussi 
régulièrement rétrécies en arrière, pour se terminer en s’arrondissant ; 
elles sont entièrement couvertes de points enfoncés peu serrés, mais plus 
forts que ceux de la tête et du corselet; aucune trace de strie suturale. 
Pattes testacées. 

Get insecte a été découvert par MM. Martin et de Baran, qui l'ont pris 
ensemble sur le bord de la mer, aux environs de Toulon, dans des fissures 
de rochers où le vent avait accumulé quelques débris de fucus. Je Pai 


(4) Cette disposition des antennes pourrait peut-être inviter à faire de cet insecte 
le type d’un nouveau genre, mais je n’ai pas osé prendre ce parti dans une coupe 
générique très naturelle du reste, mais où le nombre des articles des antennes est 
quelquefois de neuf, de dix ou de onze. 


Coléoptères nouveaux d'Europe. 199 


dédié à M. Bertout, capitaine d'artillerie, dont le zèle entomologique n'est 
arrêté par aucun obstacle. 


G. PTILIUM FILIFORME. — Long. 1/3 mil]. 


Allongé, linéaire, parallèle, d’un noir de poix légèrement brillant et 
tout couvert d’une pubescence grise, très fine et très serrée. Téle assez 
forte, plus étroite que le corselet, couverte de petits points très serrés; 
les yeux très saillants ; la bouche testacée; les antennes plus longues que 
la tête et le corselet réunis, d’un testacé très clair. Corselet transversal, 
une fois et demie plus large que long, arrondi sur les côtés, plus large en 
avant qu'en arrière; les angles antérieurs assez abaissés, très obtus, les 
postérieurs et la base très largement arrondis ; il est tout couvert de petits 
points enfoncés un peu plus forts que ceux de la tête et offre, tout à fait 
en arrière, une légère dépression transversale, et en avant un sillon longi- 
tudinal et médian à peine senti. Élytres plus étroites que le corselet, près 
de trois fois aussi longues que ce dernier, avec les épaules légèrement 
arrondies, les côtés parallèles presque dans toute leur étendue ; l’extré- 
mité un peu testacée, arrondie et offrant à la suture un angle rentrant 
peu sensible; la suture est légèrement relevée en carène dans sa moitié 
postérieure; elles sont couvertes de points très serrés, mais un peu plus 
fins que ceux de la tête et du corselet. Pattes testacées; les cuisses, et 
surtout les postérieures, d’un brun de poix un peu clair. 

Ce Plilium se distingue de ses congénères par sa forme linéaire et la 
longueur relative de ses élytres, dont les côtés sont presque droits. 

Trouvé à Saint-Raphaël, par M. Raymond, qui la pris au bord de la 
mer, sous des fucus et en compagnie du Tréchopteryx fucicola. 


NOTE SUR LES ANTENNES DU SPILOPHORA TRIMACULATA 


Par M. le D' A. CHEREAU. 


(Séance du 12 Juin 1861.) 


Je possède dans ma collection deux individus des Spilophora trimacu- 
lala Boheman, Imalidium trimaculatum Fabricius. Dans le rangement 
que je viens de faire de mes Cassidaires, j'ai été surpris de trouver dans 
un de ces deux Spilophora trimaculata les antennes conformées comme 
celles du second, quant au nombre et à la longueur de chacun des articles, 
mais en différant essentiellement par la disposition très fortement pectinée 
des 3°, 4°, 5°, 6° et 7° articles (Voy. pl. 5, fig. 8, S'et 9). Je supposai de 
suite que ce caractère distinguait le mâle, et comme ce fait n’était indiqué 
dans aucun ouvrage, pas même dans celui du professeur Boheman, je 
communiquai au savant entomologiste suédois mon observation. Je donne 
en note (1) la réponse que j'en ai reçue, réponse qui justifiera l'hospitalité 
que la Société entomologique de France veut bien accorder à ma com- 
munication dans les pages de ses Annales. 


(4) « Monsieur, j'ai eu le plaisir de recevoir votre leltre du 27 avril, ainsi que le 
dessin, que vous avez eu l’obligeance de me communiquer, du Spilophora trima- 
culata. Quoique j'aie examiné au moins trente individus de ce genre, je n’ai jamais 
élé assez heureux pour trouver un exemplaire avec des antennes fortement pecti- 
nées, fait qui est bien curieux parmi les Cassides, car toutes les espèces ont ces 
organes simples. Malheureusement le Supplément de ma Monographie sur le genre 
Spilophora étant déjà imprimé, je ne peux employer votre éclaircissement extrè- 
mement intéressant. Sans doute l'individu avec les antennes pectinées est un mâle. 
Vous rendriez un service à la science en publiant votre observation dans les Annales 
de la Société entomologique. 


» Stockholm, le 27 mai 1861. 


» CH. BOHEMAN. » 


COLÉOPTÈRES NOUVEAUX RECUEILLIS EN CORSE 
Par M. E. BELLIER DE LA CHAVIGNERE, 


et 


Décrirs par M. L. REICHE, 
(Séance du 27 Février 1861.) 


4. HarPALUS OVALIS Reiche. — Longit. 41 1/2 -12 1/2 mill. (5-5 1/2 lin.) 
Latit. 5 1/4- 6 mill. (2 1/3 - 2 1/2 lin.). 


Ovalis, subdepressus, nigro-piceus ; anlennis ferrugincis; pedibus dilu- 
lioribus; nilidulus. Capul subrotundatum, lævigato-politum ;  epistomo 
lale-arcualim truncato; labro lævigato, rufo marginalo; antennis fer- 
rugineis, his articulis 2-5 subfuscescentibus ; oculis prominulis. Thorax 
transversus, capile vix duplo latior, latitudine tertia parte brevior, antice 
parum angustalus ; angulis oblusis, rotundatis; medium versùs lalior, 
postice haud angustatus; angulis rectis; parum convexus anguste mar gi- 
nalus, medio canaliculo sat profundo, antice posticeque abbreviato, instruc- 
lus, basi medio leviler slrialus, utrinque subimpressus; tmpressiontbus 
vage punctulalis; punctis nonnullis angulos versus minulissimis impressis. 
Elytra thoracis basi vix laliora, medium versùs ampliora, apice paulo 
anguslata, sinuata, conjunclim rotundata, lævi-striata; interstitiis basi 
vixr, apice valde convexis; in interstitio lertio, infra medium, striam 
secundam versüus puncto impresso; inlerstilio oclavo apice punctato, nono 
Lolo punctalo. Sublus prothorace mesolhoraceque vage punctulatis, meta- 
thorace grosse punctalo; abdomine lævigalo, segmentis basi punctulatis, 
lerlio basi medio transversim rugalo ; pedibus validis; femoribus parum 
éncrassalis ; tibiis tarsisque valde spinosulis. — Hab. in Corsica. 

Cette espèce se distingue facilement de toutes ses congénères, par sa 
forme ovalaire et déprimée, qui la fait ressembler à un Amara. CGetle 
forme la sépare surtout du H. melancholicus, auquel elle tient par la couleur 
el la ponctuation, mais qui est beaucoup plus petit et surtout moins large. 
On retrouve cet insec'e en Sicile et à Rome, M. Bellier l’a trouvé dans les 
marais de Saint-Florent, en août, 


2. HARPALUS BELLIERI Reiche. — H. consentaneus Var. Dej. — H, Sardeus 
Dahl. — Longit. 9 mill. (4 lin.) Latit, 4 mill. (4 2/3 lin.) 


Oblongus, parum depressus, ater, nitidus ; antennarum articulo primo 


202 L. REICHE. 


testaceo, reliquis ferrugineis fuscescentibus; palpis ferrugineis apice testa- 
ceis; Larsis ferrugineis. Caput subrotundatum, lævigatum; oculis magnis 
sal prominentibus. Thorax transversus, capite ferè duplo latior, latitudine 
dimidio brevior, antè medium amplior, antice ferè recte truncatus ; angulis 
rotundatis; postice paulo anguslatus, recte secatus, angulis obtusis; disco 
undiquè marginalo, medio convexo, postice depresso ad angulis vix reflexo, 
medio obsolete canaliculato, canaliculo antice abbreviato, utrinque lineola 
basali, subperpendiculari impresso, lineolæ fundo vix rugoso; lateribus 
rotundatis, postice haud reflexis. Scutellum parvum, triangulare, læviga- 
tum. Elytra thorace latiora; lateribus parallelis; apice conjunctim rotun- 
data et singulo sinuata, lœvistriata; interstitits basi vix, apice valde con- 
veæis, in interstilio terlio, ad tertiam parlem inferiorem, puncto impresso, 
seplimo apice uni vel bipunctato, nono toto punctato. — Hab. in Gorsica. 


Cette espèce, très voisine des H. decipiens et sulphuripes, se distingue 
du premier par sa forme moins convexe, par son corselet déprimé en 
arrière, surtout aux angles et par les points de l'extrémité du septième 
intervalle beaucoup moins nombreux, et qui manquent même quelquelois, 
elle s'éloigne du sulphuripes par sa couleur constamment noire, par sa 
forme plus élargie, par sa taille plus grande, par son corselet beaucoup 
moins rétréci postérieurement et dont les impressions ne sont pas ponc- 
tuées. Elle paraît être assez commune en Corse et se retrouver en Sardai- 
gne ; Dejean l'avait reçue de ce dernier pays, sous le nom de Sardeus 
Dahl (inédit), et lavait confondu avec le consentaneus, qui en est très 
distinct. Cest sous les détritus, au bord de la mer, près d’Ajaccio, que 
M. Bellier a rencontré cet insecte, en avril. 

9 AGABUS CEPHALOTES Reiche. — Longit. 10 mill. (4 4/2 lin.) Latit. 

h 3/4 mill, (2 1/6 lin.) 


Oblongus, depressus, piceo niger, nilidissimus. Caput latuwn, bransver- 
sum, lavigatum, poliltum, antè oculos utrinque foveolatum ; oculorum orbi- 
Lis demersis ; epistomo rectè truncato, vertice rubro obscure bimaculato ; 
labro rufescente late emarginato; palpis antennisque fulvis. Thorax capite 
paulo latior, latitudine dimidio brevior, lateribus parum rotundatus, antice 
posticeque vix angustatus, apice late emar ginatus ; angulis prominulis acu- 
liusculis ; basi rectè truncatus ; angulis obtusiusculis ; disco lævigato, 
polito, medio breviter subcanaliculato, a latere marginato, stria marginali 
grosse punctata, basi utrinque biimpresso. Sculellum transversum, lrian- 
gulariter rotundatum, lœævigatum. Elytra thoracis basi parum latiora, ponè 
medium parum ampliora, apice conjunctim rotundata et subproducla ; 
disco lævigalo, polilo, seriebus tribus punctis impressis instructo, non nul- 


Coléopteres nouveaux de Corse. 205 


lisque apicem versus irregularibus. Subtus undique lævigatus , politus ; 
pedibus fusco-rufis. — Hab. in Corsica. 


Cette espèce remarquable a un peu le port et l'aspect du 4 de FA. 
Solieri qui, lui aussi, ce qu’on eût dù dire, a la tête proportionnellement 
plus large que le bépustulatus auquel on l’a comparé, mais elle en diffère 
complétement par un développement beaucoup plus grand de cet organe, 
qui le fait ressembler à un Scutopterus; son corselet d'égale largeur en 
avant et en arrière, sa forme oblongue à côtés presque parallèles, la dis- 
tinguent encore de toutes les autres espèces du genre ; elle n'offre sur ses 
téguments aucune trace des strioles qu'on remarque sur le bipustulatus 
et espèces voisines. M. Bellier a trouvé cet insecte dans les flaques d’eau 
douce, au fond du golfe d’Ajaccio. 


h. ORECTOCHILUS BELLIERI Reiche. — Longit. 5 3/4 mill. (2 3/4 lin.) 
Latit. 2 3/4 mill. (4 1/4 lin.) 


Elongato ovalis, convexus, nigro-piceus, ænescens, nilidulus, punctula- 
lus, ochro sericeus, densius ad latera; subtus ater, ore pectoreque rufis, 
epipleuris pedibus anoque pallide testaceis. — Hab. in Corsica. 


Cette espèce intéressante ressemble tellement à l'O. villosus, qu’il m'a 
paru superflu de la décrire plus amplement. Elle diffère, comme on le 
voit, de l'espèce fabricienne par sa taille un peu plus petite, par la cou- 
leur plus foncée des téguments supérieurs; les antennes sont également 
plus noires; le dessous du corps, qui dans le véillosus est entièrement 
testacé, est ici d’un noir franc, brillant, avec les parties de la bouche et 
la poitrine rougeâtres ; les pattes antérieures d’un testacé ferrugineux, les 
deux autres paires et la portion réfléchie des élytres et du corselet d’un 
testacé pâle; le troisième segment abdominal couleur de poix, avec sa 
marge testacée, les suivants entièrement testacés. 

Jai cru ne pouvoir mieux faire que de dédier encore cette espèce au 
courageux explorateur de nos contrées méridionales, qui n’a reculé ni 
devant les fatigues et les dangers, ni devant les frais considérables qu’il a 
encourus dans ses recherches si fructueuses pour l’entomologie. Cest dans 
les eaux de la Gravona, aux environs d’Ajaccio, que M. Bellier à rencon- 
tré cette intéressante espèce en compagnie du Gyrénus urinator. 

9. HYDROBIUS OVATUS Reiche, — Longit. 2 1/4 mill. (4 lin.) Latit. 4 1/4 
mill. (5/8 lin.) 


Ovalis, minus convexus, nigro-piceus. Caput lahum, punctato granula- 
lun; palpis wnlennisque basi testaceis. Thorax transversus, basi capite 


20/4 L. REICHE, 


dimidio lalior, apice parum angustatus, late emarginatus ; postice ferè 
rectè truncatus, a latere parum rolundatus ; angulis omnibus rotundatis ; 
disco crebre minutissime punctato ; lateribus late testaceis. Scutellum trian- 
gulare, granulato punctatum. Elytra thoracis basi latitudine, medio paulo 
latiora, apice conjunctim rotundata, testaceo variegata, crebre punctulata ; 
stria suturali antice abbreviata. Subtus tibiis tarsisque piceo testaceis. — 
Hab, in Corsica. 


Cette espèce, la plus petite du genre, ressemble un peu par sa forme à 
l'H, punctatostriatus Letzener, dont elle s'éloigne par sa taille et l'absence 
de stries; elle se distingue facilement des autres par son exiguité, sa 
forme plus ovale et sa convexité moindre. 


6. ELOPHORUS INSULARIS Reiche. — Longit. 2 3/4 -3 3/4 mill. 
(4 1/3 - 4 9/3 lin.) Latit. 4 -4 1/2 mill. (1/2-2/3 lin.) 


Oblongus, æneus, metallico micans; mas minor, pedibus concoloribus, 
elytris basin versus transversim impressis ; fœmina majora libiis tarsisque 
testaceis, unguiculis nigrescentibus ; elytris haud impressis. Thorax antice 
capile latior, elytrorum latitudine, postice angustatus ; sculpturis depressis, 
minule punctatis. Elytra thoracis basi latiora, punctato-striata, striis apice 
profundioribus, margine apicali sublestaceo. — Hab. in Corsica. 


Gette espèce, voisine de l'E. glacialis Villa, en diffère par sa taille moin- 
dre, sa couleur plus métallique, les sculptures de son corselet moins sail- 
lantes, finement ponctuées, ses élytres non variées de taches pâles, à 
stries moins profondes et plus finement ponctuées et la différente colora- 
tion des pattes d’un sexe à l’autre. Dans les espèces de ce genre, dont les 
les élytres sont transversalement impressionnées entre la base et le milieu, 
ce caractère parait être propre au mâle. 

Les flaques d’eau qui se forment sur les rochers à la fonte des neiges, 
sur les sommets élevés du Monte-Doro, recélaient les individus trouvés 
par M. Bellier. 


7. PHILONTHUS STENODERUS Reiche, — Longit. 6 mill. (2 2/3 lin.) Latit. 
4 1/2 mill, (2/3 lin.) 


Phil, rufimani statur& affinis. Niger, nitidus, capite thoraceque perni- 
tidis. Caput suborbiculatum, thoracis latiludine, inter oculos ulrinque 
punclis duobus medioque foveola parva et posterius ponè oculos punctis non 
nullis émpressum ; antennis capitis thoracisque longitudine, articulo tertio 
secundo longiore, A0 transversis, subquadralis, paulo brevioribus cras- 
Sioribusque, ultimo ovato apice subacuminato. Thorax elytris dimidio 


Coléoptères nouveax de Corse. 205 


angustior, latitudine viæ longior ; lateribus rectis, parallelis; basi rotun- 
datus, apice truncatus; angulis anticis deflexis, posticis subrotundatis ; 
conveæus, Seriebus dorsalibus punctis quatuor; lateribus punctis sex vel 
seplem præsertim anterius dispersis. Scutellum nigrum, punctulatum, 
nigro tenuiter pubescens. Elytra thorace vix longiore, dense punctata, 
ænea, tenuiter griseo-pubescentia. Abdomen parcius punctatum, griseo 
pubescens. Pedes fusco testacei, anticis paulo dilutioribus, coxis inlerme- 
diis approximatis, tibiis omnibus spinosulis. — Hab. in Corsica. 


Cette espèce, très voisine du P. rufimanus Erichson, en différe par sa 
taille plus petite, par son corselet encore plus étroit et plus convexe, à 
séries ponctuées de quatre points seulement, tandis que les côtés eu ont, 
au contraire, sept disposés un peu en crosse, par ses élytres bronzées et 
par ses pattes toutes de couleur testacée-brunûtre. 


8. LATHROBIUM DECIPIENS Reiche. — Longit. 5 1/2 mill. (2 1/2 lin.) 
Latit. 4 mill. (1/2 lin.) 


Colore statura et magnitudine Dolicaonis hæmorrhot Erichs. Atrum sub- 
cylindricum, nilidum; antennis, ore, elytris basi nigris, ano pedibusque 
rufo testaceis. Gaput ovalum, punctis sparsis valde distantibus, ad angu- 
Los posteriores confertis, impressum; antennarum articulo tertio secundo 
paulo longiore. Thorax capite vix latior, quadrato-oblongum, latitudine 
quarta parte longior, parum convexus, basi parum rotundatus angulis 
obtusis; dorso punctorum seriebus duabus, sat regularibus, basi in sulcis 
magis impressis, e punclis AL vel 12 composilis; lateribus punctis non 
nullis distantibus notalus. Scutellum læve. Elytlra thorace paulo latiora, 
vix longiora, crebre subseriatim punctata. Abdomen subtiliter dense punc- 
tatum, densius cinereo pubescens, segmentis duobus ultimis rufis. Mas abdo- 
minis segmento inferiore quinto profunde ac anguste exciso, fœmina latet, 
— Hab. in Corsica. 

A la première vue, cette espèce peut être prise pour un Dolicaon et 
ressemble à s’y méprendre au D. hæmorrhous Erichson, mais l'examen de 
ses palpes et de ses tarses postérieurs ne permet pas de l’admettre 
ailleurs que dans le genre Lathrobium. Dans ce groupe, la ponctuation de 
son corselet le place auprès du Z4 lusitanicum Grav., dont il diffère par 
sa taille beaucoup plus petite, son corselet plus court, ses élytres noires à 
la base et les premiers segments de l’ablomen entièrement noirs. 


9, TROX CLATHRATUS (Dej.) Reiche, — Longit, 8 1/2-40 mill. 
(3 3/4 -4 1/9 lin.) Latit. 5-6 1/2 mil. (2 1/3 - 9 5/6 lin.) 


Oblongo-ovatus, ater, nitidulus, alatus. Tr. Cribro Géné afjinis. Caput 


206 L. REICHE. 


crebre ac grosse punctatum, inæœquale ; epistomo triangulare subacuto; 
antennis piceis. Thorax transversus, capile duplo latior, latitudine tertia 
parte brevior, a latere rotundatus, antice profunde emarginatus posticeque 
æœqualiter parum angustatus ; angulis obtusis; postice medio lobatus, mar- 
gine squamose-cilialus ; disco inæquale, rude punctalo, canaliculato, pos- 
tice medio late foveolato, foveolisque lateralibus irregularis quatuor ins- 
tructo, lateribus parum explanato. Scutellum semicirculare lævigatum, 
basi depressum. Elytra valde convexa, basi thoracis latitudine, indè ultrà 
medium ampliora, ibidem thorace tertia parte latiora, ad apicem, atte- 
nuala, apice conjunclim rotundata, basi ad humeros dentala, irregulariter 
quadri costata; interstitiis alveolis subquadratis instructis. Sublus abdo- 
mine lævigalo, pectus pedibusque crebre punctatis; tibiis anticis, extüs, 
projectura quadrata apice emarginala, armatis. — Mab, in Corsica. 


Gette espèce, qui n’est pas rare dans les collections, ne diffère du Trox 
cribrum Géné (Ins. Sardiniæ 1-26), que par la sculpture de ses élytres 
qui offre des cellules presque carrées, au lieu des points enfoncés, arron- 
dis du T. cribrum, ce caractère est tellement marqué dans tous les indi- 
vidus que j'ai vus en grand nombre qu’il n’y a aucun doute sur la distinc- 
tion spécifique. 

Rencontré par M. Bellier, en grand nombre, dans le cadavre d’un milan 
à queue fourchue, près d’Ajaccio. 


10. ANTHAXIA CORSICA Reiche. Longit. 6 mill. (2 4/2 lin.) Latit. 2 1/2 
mill, (1 1/5 lin.) 


Cupreo æneus, supra obscurus, infra nitidus. Caput convexum, ocellato- 
rugosum ; palpis antennisque nigris, his articulo secundo subgloboso tertio 
crassiore. Thorax transversus, capile dimidio latior, apice magis basi 
minus angustatus a latere regulariter rotundatus, paulo antè basin latior, 
basi sinualus, utrinque arcualim marginatus, angulis ferè reclis parum 
prominulis; limbo basali angustissime lævigato, nilidissimo ; disco con- 
vexo, subtransversim rugato a latere punctis ocellatis instructo, medio 
leviter canaliculalo, basi ulrinque obsolete impresso. Scutellum triangulare, 
læve. Elytra deplanata, basi thoracis latitudine ultimo, ad humeros rotun- 
data, indè ultra medium parallela, apicem versès attenuata, conjunctim 
subrotundata, valde punctato-rugulosa, basi obsolete impressa, sulco late- 
rale apicem versùs profundiore instructa. — Hab. in Corsica. 

Cette espèce, voisine de l'A. sepulchralis Fab., en diffère par sa taille 
moitié plus petite, sa forme plus allongée, sa couleur d’un bronzé cui- 
vreux uniforme, analogue à celle de VA. énculta, mais un peu plus som- 
bre, son corselet régulièrement arrondi, nullement anguleux, avec sa base 


Coléoptères nouveaux de Corse. 207 


plus profondément échancrée de chaque côté et dont le rebord lisse et 
brillant est beaucoup plus étroit ; elle a été trouvée dans les parties éle- 
vées de la forêt de Viza-Vona en juillet. Elle se tient, pendant la chaleur 
du jour, posée sur les fleurs les plus basses et s'envole au moindre bruit. 


11. ATHOUS CORSICUS Reiche. — Longit. 9-11 mill. (4-5 lin.) Latit. 3-3 1/2 
mill. (1 2/5-1 3/5 lin.) 


À. cachectico (Candèze) affinis. Brunneus vel testaceo-brunneus, nitidulus, 
testaceo-pubescens; caput crebre profunde punctatum, frontis margine 
antica leviter marginata, subrectè truncata, depressa, punctis « latere 
coeuntibus; antennis thoracis basi attingentibus, articulis 2 et 3 longitu- 
dine æœqualibus, conicis, sequentibus depressis triangularibus. Thorax 
capite dimidio latior, latitudine tertia parte longior, antice vix angus- 
talus angulis rolundatis, lateribus parum rotundatis, infra medium pau- 
lulo dilatatis; angulis posticis haud carinatis, reflexis, prominentibus, 
acutis ; disco convexo, crebre ac profunde punctato, medio obsolete cana- 
liculato. Scutellum oblongum, tumidum, crebre punctatum. Elytra basi 
thoracis latitudine infrù medium ampliora, profunde punctato-striata 
interstlitiis crebre punclatis. Sublüs fuscus crebre ac profunde punctatus. 
® — Hab. in Corsicæ montibus. 


Cette espèce, dont je n’ai vu que deux femelles, vient, par ses caractè- 
res, se ranger dans la deuxième section, deuxième sous-section du sys- 
tème de M. Candèze, et s’y place avant son A. cachecticus et après son 
A. emaciatus. Elle diffère de celui-ci par la longueur égale des 2° et 3° 
articles de ses antennes et sa ponctuation plus forte et du cachecticus par 
son épistome non arrondi, son corselet légèrement canaliculé, son écus- 
son très convexe, renflé, non caréné et par ses élytres à stries profondé- 
ment ponctuées avec la ponctuation des intervalles plus fine, 


12. TELEPHORUS DICHROMUS Reiche. — Longit. 6 2/3 mill, (3 lin.) Latit. 
2 mill, (4 lin.) 


T, thoracico affinis, elongatus, nitidulus, subtiliter griseo-pubescens 
niger ; capite antice, antennarum articulo primo, thorace, abdomine pedi- 
busque (tarsis exceptlis) ferrugineis ; pectore interdum ferrugineo. Caput 
subtiliter punctatum, inter oculos valdè prominulum, impressum ; antenna- 
rum articulo tertio secundo plus duplo longiore, quarlo Ͼquale ; palpis 
fuscis. Thorax transversus, antice a lalereque rotundatus, postice medio 
sinuulus ; angulis anticis rolundatis, posticis oblusis, circulatim reflexus ; 
disco canaliculalo, pone medium elevalo, antice utrinque late impresso. 


\ 


208 L. REICHE, 


subtilissime punctulato. Scutellum ferrugineum, interdum fuscum, crebre 
punctulatum. Elytra thoracis latitudine, quadruplo longiora, subparallela, 
apicem versus paululo latiora, sublransversim rugulosa; rugulis basi sub- 
obsoletis. Tarsi nigri ; unguiculis ferrugineis. —Mab. in Corsica. 


Cette espèce, très voisine du Telephorus thoracicus, n’en diffère bien 
sensiblement que par ses palpes bruns, par ses antennes noires, à pre- 
mier article seulement ferrugineux, par sa poitrine noire qui cependant, 
dans les individus immatures, est rougeâtre et par ses tarses noirs. 


13. TELEPHORUS VITTATOCOLLIS Reiche. — Longit, 6 3/4 mill. (3 lin.) 
Latit. 2 mill. (7/8 lin.) 


T. opaco affinis. Elongatus, albido-griseo pubescens, niger ; capite antice, 
thoracis lateribus abdomineque rubris. Gaput nitidum, subtiliter punctu- 
latum ; palpis nigris ; antennis longiusculis ferè corporis longitudine, arti- 
culo tertio secundo plus triplo longiore. Thorax nitidissimus subquadratus, 
longitudine paulo latior, antice parum attenuatus « latereque rotundatus, 
postice medio sinuatus ; angulis omnibus rolundatis ; circulatèm reflexus ; 
disco canaliculato, antice utrinque sal profunde impresso, ponè medium 
elevato, sublilissime vixæ punctulato. Scutellum fuscum, canaliculatum, 
vix punctulatum. Etytra thorace parum latiora, quadruplo longiora, paral- 
lela, rugulosa; rugulis basi subobsoletis. Unguiculi ferruginei. — Hab. 
in Corsica et in Gallia meridionali. 


Cette espèce, voisine du Telephorus opacus Germar, en diffère par sa 
taille moitié plus petite, la plus grande longueur du troisième article des 
antennes, le brillant très prononcé de la tête et du corselet, les bords du 
corselet plus largement rougeâtres et son abdomen entièrement rouge. 
M. André m'en a donné un individu provenant du Luc, département du 
Var, dans le midi de la France. 


Ah. TELEPHORUS (RHAGONYCHA) corsicus Reiche. — Long. 8 mill. 
(3 4/2 lin.) Latit. 2 mill. (1 lin.) 


Affinis Teleph. melanwro Fabricius. Elongatus, angustatus, parum niti- 
dulus, subtilissime griseo-pubescens, testaceus ; capite thoraceque ferrugi- 
neis; palpis, antennis, elytris apice tarsisque fuscescentibus. Gaput crebre 
punctulalum ; oculis valde prominulis ; antennarum articulo primo tes- 
taceo apice fusco, secundo tertio dimidio breviore, tertio quartoque sub- 
æqualibus. Thorax capitis latitudine, quadratus, antice valde rotundatus, 
lateribus ferè rectis; angulis anticis rotundatis ; postice ferè rectè trun- 
catus, angulis subrectis; disco inæquale, canaliculato, anlice utrinque 
valde impresso, antè basin utrinque gibbulo, circulatim reflexo, crebre 


à A NC —d ot nt fi mé lé Se 


Coléoptères nouveaux de Corse. 209 


subtile punctulato. Scutellum punctulatum. Elytra thorace parum latiora, 
triplo et dimidio longiora, subparallela, rugulosa, nervis tribus obsoletis 
instructa. — Hab. in Corsica. 


Cette espèce, très voisine du T. melanurus Fabricius, avec lequel on 
peut facilement la confondre, s’en distingue par son corselet presque 
carré, moins long, à peine rétréci en avant et nullement en forme sub- 
triangulaire ; elle paraît faire le passage du T. melanurus au chloroticus 
Géné. 


45. TAGENIA ANGUSTICOLLIS Reiche, — Longit. 5 mill, (2 1/4 lin.), latit. 
4 1/2 mill. (2/3 lin.). 


Minuta, angustata, picea. Caput oblongum crebre ac profundè punctla- 
tum, griseo-villosulum, antice antennas versus biimpressum, postice in 
callo vix allenualum; antennis validis, ferrugineis, cervino-lomentosis, 
articulo tertio longiore et crassiore; palpis brunneis, articulo ultimo 
ferrugineo. Thorax subcylindricus capile auqustior et eadem longitudine, 
crebre ac profundè punctalus, punctis rotundis, haud confluentibus. Scu- 
tellum punctiforme. Elytra elongato-ovata, basi thorace dimidio latiora, 
medio ampliora, apice attenuata fere acuminata, basi mediocriler emar- 
ginala et utrinque vix in dente producla, strialo-punctata; punctis ma- 
gnis et profundis ; pilis raris griseis vestita. Sublus capile crebre minute 
punclatum, prothorace, pectore abdomineque grosse distante punctatis : 
pedibus fuscis tibiis tarsisque ferrugineis. — Hab. Bastia. 


Cette espèce, que notre infortuné collègue Lareynie a trouvée assez 
abondamment, vient par ses caractères se placer dans le premier groupe 
de Solier, première division, première section, de son tableau synoptique 
des espèces à côté de la T. pubescens de cet auteur, elle lui ressemble 
par son corselet presque cylindrique et par sa villosité grisâtre, mais en 
diffère par sa taille beaucoup plus petite, sa forme bien plus étroite, la 
ponctuation de son corselet plus forte et moins serrée, et celle de ses 
élytres beaucoup plus marquée, elle porte à tort, dans quelques collections, 
le nom de sicula Solier, 


46, XANTHOCGHROA BELLIERI Reiche (1). — Longit. 40-13 mill, (4 1/2- 
5 lin.), latit. 3-3 1/2 mill. (1 2/5 -1 1/2 lin.). 


Elongata, subcylindrica, nitidula, ferrugineo-testacea ; elytris, lateri- 


(1) Au moment de corriger cette épreuve, j'apprends que la description de cette 
espèce vient de paraître dans les Annales de Ia Société Linnéenne de Lyon où elle 
porte le nom de X. Raymondi Mulsant qui doit prévaloir. 


h° Série, TOME Î. 14 


210 L, REICHE. — Coléoptères nouveaux de Corse. 


bus et apice abdomineque, ano excepto, énfuscatis. Caput nitidum, sub- 
lævigatum punclis minulissimis, sublente, vix punctulalum, in vertice 
cribratum; antennis obscure teslaceis; palporum articulo ultimo infus- 
cato, thorax nitidus, latitudine summa haud longior, antice parum coarc- 
tatus infrâ apicem amplialus capitisque latiludine, indè ad basin coarc- 
tatus ; disco crebre punctato antice transversim depresso, basi in medio 
subimpresso. Scutellum triangulare, apice rotundatum, crebre punctatum. 
Elytra thorace dimidio latiora, capite cum thorace plus duplo longiora, 
granulata, trilineata;  linca mediana magis elevata; leviter testaceo 
lomentosa. Subtus abdomine granulalo (mas) segmento apicale præcedenti 
vix longiore profunde angulalim inciso, lobis subacutis ; valvis genitali- 
bus oblongis, cochleariformibus. (Fæmina) segmento apicale præcedenti 
haud longiore apice integro. — Hab. in Corsica. 


Cette espèce, une des plus intéressantes découvertes de M. Bellier, 
diffère de la X. carniolica par son corselet beaucoup moins dilaté anté- 
rieurement, par la couleur testacée de ses élytres, qui ne sont que légè- 
rement teintées de brun sur les côtés et à l'extrémité, et surtout par la 
longueur beaucoup moindre du dernier segment abdominal, sa division 
anguleuse et la forme des valvules génitales dans le mâle et ce même 
segment non échancré dans la femelle. Cet insecte est nocturne et se 
rencontre, en été, dans les forêts élevées. 


NOTES SYNONYMIQUES 
Par M. L. REICHE. 


(Séance du 13 Mars 1861.) 


4, La Feronia barbara Lucas, Expl. de l'Algérie, p. 56, que l’auteur a 
rangée dans le groupe des Pæcilus, faisant double emploi avec la Feronta 
barbara (Argutor) Dejean, Spec. Gal. Ill, p. 264. Je propose de lui appli- 
quer le nom de Feronia Lucasit Reiche. 


2. Ophonus discicollis Waltt. Revue de Silberman, 1836, p. 148. — 
Oph. planicollis Dejean, Spec. IV-228. 


3. Acmæodera Revelieri Mulsant, Opuscule IX, p. 170 (1859). — Acm. 
pulchra Fabricius, Entom. syst. 1-I[, p. 201. Gen est une variété sans 
taches. 


h. Malthinas biguttulus Paykull, Fn. Suec. HE, Append. p. 445. — 
Malth. biguttatus Linnée, Fn. Suec. (1761), p. 203, et Syst. nat. 1-IE, 
p. 6/8. 


Cette correction, qui n’a pas été faite par M. de Kiesenwetter, me paraît 
incontestable, la description de Linné dans la Fauna suecica n’est pas à 
la vérité satisfaisante, si on la prend telle qu'elle est, mais il me paraît 
évident que dans la phrase : Thorace marginato atro, il y a eu un mot 
omis et qu'il faut lire: Thorace rubro-marginato atro. Quoique Linné 
dise plus loin : Caput et lhorax omnino atra. En effet, quand il redécrit 
ce même insecte dans le Systema naturæ, 1 dit : Thorace marginato, 
medio atro, ce qui veut sans doute dire que cet organe, noir au milieu, 
est bordé d’une autre couleur. 

Je dois cependant convenir que j'avais moi-même quelques doutes sur 
l'identité de l'espèce de Paykull avec celle de Linné, aussi en ai-je cher- 
ché la vérification à la source. J’ai envoyé au Musée britannique, heureux 
possesseur, mais religieux conservateur de la collection de Linné, un 
Malthinus biguttulus Paykull et un Malthodes mar ginatus Latreille (bigut- 
tatus Panzer) pour les faire comparer au type de Linné; cette comparai- 
son a été faite par M. Johnson, savant attaché à cet établissement, et 
voici la note qu'il m'a envoyée en réponse à ma demande : 


« Il y a deux échantillons dans la collection de Linné, l’un, étiqueté de 


212 L. REICHE, — Notes synonymiques. 


» sa propre main, S'accorde parfaitement avec celui de votre boîte éti- 
» queté biguttulus Paykull, l'autre, sans étiquette, s'accorde parfaitement 
» avec celui que vous avez étiqueté biguttatus Panzer, » 


5. Tentyria Solieri Reiche, Ann. Soc. Ent., 1857, p. 206. 

M. Lucas ayant décrit une Tent. Solieri (Explor. de l'Algérie, p. 312), 
et la mienne faisant en conséquence douple emploi, je propose de la nom- 
mer T. Saulcyi. ' 

6. OEdemera sericans Mulsant, Angustipennes, p. 126 (1858). — OEd. 
podagrariæ Linné, Syst. nat., t. Il, p. 640. 

Ce n’est qu’une variété dont les élytres passent par transition au gris 
olivâtre foncé. M. Bellier de la Chavignerie a rapporté tous les passages 
de son excursion dans l’île de Corse. 


7. Coptocephala azurea Reiche, Ann. Soc. Ent. 1858, p. 26. — Copt. 
virèdana (Gynandrophthalma) Lacordaire, Monogr. p. 294. 

J'avais déjà dans l'ouvrage précité, pressenti cette réunion, que j'ai pu 
vérifier depuis. 

8. Coccinella 11-punctata Olivier, Entom. VI, p. 4017. 


Cette espèce d'Egypte étant tout autre que la Cocc. 11-punctata de 
Linné (Fauna Suecica, 1761, p. 203), je propose de lui appliquer le nom 
de Cocc. Ægyptiaca. 


9. Opalroides minutus Mulsant, Opusc. X, p. 16 (1859). — Op. longu- 
lus (Crypticus) Reiche, Ann. Soc. Entom. 1857, p. 263. 


| 


NOTE SUR LE GENRE EUGASTER, 


ORTHOPTÈRE DE LA FAMILLE DES LOCUSTIENS, QUI HABITE LE SUD DES 
POSSESSIONS FRANÇAISES DANS LE NORD DE L'AFRIQUE. 


Par M. H. LUCAS. 





{Séance du 11 Juillet 1861.) 





Audinet-Serville à fait connaître dans son Histoire naturelle des Orthop- 
ières, p. 464 (1838), un Locustien qu'il désigne sous le nom d’Hetrodes 
Guyonii. En décrivant cette remarquable espèce que j'ai fait représenter 
dans mon Histoire naturelle des animaux articulés de l'Algérie et dont le 
Lype appartient aux collections entomologiques du Muséum de Paris, 
M. Serville la place dans sa deuxième division, désignée sous le nom d’Eu- 
gaster et qui renferme deux espèces de ce savant : Hetrodes (Eugaster) 
abortiva et Guyonii. Ne connaissant pas en nature la première espèce, je 
la passerai sous silence et je ne signalerai à lattention des orthoptéro- 
philes que l’Hetrodes Guyonii, admirable espèce à laquelle M. Serville, 
trompé sans aucun doute par des renseignements géographiques inexacts, 
a donné à tort Alger pour patrie. Si je signale de nouveau cette espèce, 
toujours rare en Algérie et qui ne se trouve que dans le sud de l’est et de 
l'ouest des possessions françaises du nord de l'Afrique, c’est afin de recti- 
fier une erreur (1) commise involontairement par M. Serville; cet auteur 
a pris une femelle pour un mâle, et c’est sur cette erreur de sexe qu'il a 
caractérisé sa deuxième division, à laquelle il donne le nom d’Eugaster. 
Lorsque l’on compare les espèces formant cette deuxième division à celle 
qui compose la première et que M. Serville considère comme étant une 
Hetrodes propriè dicta, on ne tarde pas à remarquer que celles qui repré- 
sentent la deuxième division peuvent être érigées en coupe générique. En 
effet, les Hetrodes propriè dicta ont l'abdomen toujours épineux, et, de 
plus, les femelles sont armées d’un long oviscapte, organisation qui indi- 
que à la pemière vue que la manière de vivre de PHetrodes pupa, type de 
cette division, doit différer de celle de l’'Hetrodes (Eugaster) Guyonii, puisque 
chez ce même sexe la tarière ou l’oviscapte est toujours rudimentaire,. 
Comme caractères différentiels, je signalerai encore l'absence des élytres 


(1) Consultez à ce sujet les Ann. de la Soc. Entom. de France, 2e série, Bullelin, 
p. 1v (1852). 


214 H, Lucas. 


chez les femelles, et l'abdomen qui, dans les deux sexes, est toujours lisse 
et mutique au lieu d’être épineux. M. Serville, en caractérisant sa deuxième 
division, dit : que la plaque sous-anale des mâles paraît remplacée par 
deux pointes lancéolées, allongées, très aiguês, saillantes en dehors de 
l'abdomen, et derrière lesquelles il en existe deux autres assez analogues. 
M. Serville s'étant trompé sur les sexes, c’est-à-dire ayant pris une femelle 
pour un mäle, c’est à ce premier sexe que doivent être appliqués les carac- 
tères que je viens de signaler. 

Érigeant en coupe générique l’Hetrodes Guyonii et ne voulant pas créer 
un nouveau nom, je crois devoir adopter celui d'Eugaster, qui me semble 
exprimer parfaitement la beauté et le développement de la région abdo- 
minale de cet Orthoptère, et voici les caractères génériques qui me parais- 
sent différentier d’une manière tranchée cette coupe générique nouvelle 
de celle des Hetrodes. 

Le prothorax, dans les deux sexes, est sensibiement plus allongé que 
celui des Hetrodes: son disque est élevé et partagé par un sillon trans- 
versal plus profondément marqué; sa partie antérieure est convexe et non 
plane, à carènes latérales munies de tubercules épineux seulement sur les 
côtés ; sa partie postérieure est dilatée, relevée, épineuse sur les côtés, 
tronquée dans le milieu de son bord postérieur, qui est mutique. Le pro- 
sternum n’est pas bidenté, il est en forme de lamelle plus large que longue 
et présente de chaque côté et vers le milieu des parties latérales un tuber- 
cule spiniforme. Le mésosternum et le métasternum sont étroits et profon- 
dément déprimés transversalement. Les élytres, dans le mâle, sont cour- 
tes, bombées, entièrement cachées sous le prolongement peu relevé du 
prothorax, arrondies et en recouvrement l’une sur l’autre; elles sont de 
consistance coriacée et doivent produire par le frottement une stridulation 
assez forte et aiguë. Chez la femelle, ces organes sont très rudimentaires 
et ne sont constatables que par la présence d’une lamelle, molle, arrondie 
et située de chaque côté du mésothorax. Les ailes sont nulles dans les 
deux sexes. La tête, de forme ovalaire, est forte, arrondie et convexe à sa 
partie antérieure; entre les antennes, elle présente un tubercule spini- 
forme, petit. Les antennes multiarticulées, plus distantes à la base que 
chez les Hetrodes, sont filiformes et bien moins allongées que dans ce der- 
nier genre; suivant M. Serville, ces organes seraient à peu près de la lon- 
gueur du corps dans les Hetrodes, tandis que chez les Eugaster ils ne 
dépassent pas le troisième segment abdominal. Les yeux sont petits, glo- 
buleux et moïns saillants que dans les Hetrodes. La lèvre supérieure plus 
longue que large, arrondie à sa partie antérieure, cache les mandibules 
et les mâchoires. Les mandibules sont très robustes et armées à leur côté 
interne de tubercules spiniformes. Les mâchoires sont allongées, étroites, 


Genre Eugasler. 215 


mousses et arrondies à leur extrémité. Les palpes maxillaires, sensible- 
ment plus longs que les labiaux, ont leur article terminal plus grand que 
le précédent; de plus, ce dernier article est sensiblement renflé à son 
extrémité et arrondi. Les palpes labiaux, peu allongés, ont leur article 
terminal assez grand, globuleux et renflé à san extrémité. L’abdomen, 
beaucoup plus grand et plus renflé dans les deux sexes que chez les 
IHetrodes, est de forme ovalaire, et, au lieu d’être épineux comme dans ce 
dernier genre, cet organe est entièrement lisse; la plaque sous-anale, dans 
le mâle, est plus large que longue et présente une forte échancrure dans 
le milieu de son bord postérieur; chez la femelle, la plaque sous-anale est 
très petite et étroite. L'oviscapte, au lieu d’être long, un peu recourbé en 
dessus comme cela a lieu chez les Hetrodes, est au contraire très court; 
il est représenté par deux pointes lancéolées, étroites, allongées, aiguës, 
en forme de stylet et au-dessus desquelles il en existe deux autres beau- 
coup plus larges, comprimées, lamelleuses et terminées à leur partie infé- 
rieure en pointe recourbée. Les pattes sont robustes, peu allongées; les 
hanches de la première paire sont uniépineuses en dessus; les fémurs sont 
mutiques; tous les tibias en dessous sont épineux, avec ceux de la pre- 
mière paire sillonnés des deux côtés à leur base. Les articles des tarses 
sont cordiformes, élargis, séparés dans leur milieu par un sillon profondé- 
ment marqué. 

Tels sont les caractères différentiels de cette coupe générique, qui peu- 
vent être résumés cle la manière suivante : 


Genre EuGAsTER Lucas. Hetrodes Serv. (Hist,. nat. des Ins. Orthopt. 
p. 460, 1858). 


Prothorax elongatus, magnus, anticè posticèque muticus, «d latera 
luberculo-spinosus, lateraliler posticè tantüm spinosus. Elytra in mare 
abbreviata, squamæformia, subtus prothorace obtecta, fornicata, incum- 
bentia, ad stridendum «pla; in fœmina minima. Alæ in utroque sexu nullæ. 
Caput validum, magnum, ovalum. Antennæ subcrassiusculæ, filiformes, 
mulliarticulatæ, corpore mullo breviores, tertium segmentum abdominale 
non superantes. Labrum amplum, longior quüm latior, apice rotundatum. 
Mandibulæ valide, extüs sulcatæ. Maxillæ elongalæ, angustæ, apice 
rotundalæ. Palpi elongati, exiles, articulis ullimis apice inflatis. Abdo- 
men vastum, elongatum, omnind lævigatum, suprà rotundatum : laminæ 
ventrales coriaceæ in mare, membranaceæ in fœæmina ; cerci breves, crassi ; 
lamina subgenitalis latior quam longior, in medio posticè profundè exca- 
vata ; lamina subgenitalis in fœminä parva, angusta ; ovisposilor abbre- 
pialus, vix extremitalem abdominis allingens, Pedes validi, partm elon- 


216 H. Lucas. 


gali, femoribus mulicis, tibiis infrà spinosis, his primi paris ad basin 
sulcatis. 


Prothorax allongé, grand, les parties antérieure et postérieure mutiques, 
armé de tubercules épineux sur les parties latérales et épineux seulement sur 
les côtés latéro-postérieurs. Élytres dans le mâle courtes, bombées, cachées 
sous le prolongement du prothorax, arrondies, en recouvrement l’une sur 
l'autre ; rudimentaires chez la femelle. Ales nulles dans les deux sexes. 
Tête forte, de forme ovalaire, arrondie et convexe en dessus à sa partie 
antérieure. Antennes légèrement épaisses, filiformes, multiarticulées, 
courtes, ne dépassant pas le troisième segment abdominal. Lèvre plus 
longue que large, arrondie à son extrémité. Mandibules robustes, armées 
de tubercules spiniformes très forts. Mächoires allongées, étroites, mousses 
et arrondies à leur extrémité. Articles terminaux des palpes maxillaires et 
labiaux renflés à leur extrémité, Abdomen très grand, de forme ovalaire, 
entièrement lisse; cercis courts, épais; plaque sous-génitale dans le mâle 
plus large que longue, profondément échancrée dans le milieu de son bord 
postérieur; plaque sous-génitale chez la femelle, petite, étroite. Oviscaple 
très court, représenté par deux pointes terminales, droites, allongées, en 
forme de stylet; valves élargies, comprimées, lamelleuses, terminées infé- 
rieurement en pointe recourbée. Pattes robustes, peu allongées; fémurs 
mutiques ; tibias épineux en dessous, ceux de la première paire sillonnés 
des deux côtés à leur base. 

Démarche lourde, indécise. 


EUGASTER (1) GUYONII, Serv. 


Long. 40 à 48 mill., larg. 14 à 17 mill. (Mâle). — Long. 50 à 60 mill., 
larg. 17 à 22 mill. (Femelle). 


Serv. Hist. nat. des Ins. Orthopt. p. 464, n°3, femelle non mäle (1838). 
Hetrodes Guyonii, Luc. Hist. Nat. des Anim. art. de l'Algérie, tom. 3, 
p. 15, n° 26, Orthopt. pl. 2, fig. 4, 4 « et 4 b femelle (1849). Ejusd. Ann. 
de la Soc. Entom. de France, 2° série, Bull. p. 1v (18514). 


La description de cette espèce, donnée par M. Serville, se rapportant à 
une femelle et non à un male, je ne signalerai que ce dernier sexe qui 
était resté inconnu. 


(1) On doit rapporter aussi à cette coupe générique : l’Eugaster (Hetrodes) Ser- 
villei Reiche et Fairmaire, Voyage en Abyssinie, par Ferrelt et Galinier, tom. 3, 
p. 426 (1847). 

Eugaster Servillei Eorumd. atlas, pl, 28, fig. 1 (1847) 


Genre Eugaster. 217 


Mâle, Sensiblement plus petit que la femelle, avec laquelle il ne pourra 
ètre confondu à cause de son prothorax plus grand et surtout plus allongé. 
En effet, lorsqu'on étudie comparativement cet organe chez les deux sexes, 
on remarque que dans le mâle, le bord postérieur du prothorax est beau- 
coup plus prolongé que chez la femelle et qu'il recouvre entièrement les 
élytres. Dans l'individu vivant, toute cette partie postérieure prolongée du 
prothorax est d’un beau rouge corail, qui forme une large bande et qui 
s'étend jusque sur les côtés rabattus ; c’est probablement à cause de la 
disposition de cette couleur que nos soldats d'Afrique désignent cet 
Orthoptère sous le nom de Grand-Cordon-de-la-Légion-d’Honneur. 

Le sud-est de l’Algérie nourrit une variété fort remarquable et que j'ai 
consignée dans le Bulletin de nos Annales. Chez les individus types, les 
segments abdominaux sont ornés, dans les deux sexes, de taches rouges 
arrondies, disposées sur deux rangs et transversalement. Chez cette variété, 
l'abdomen est d’un noir brillant, tirant un peu sur le bronzé, et les taches 
d’un rouge corail, qui ornent ordinairement les segments abdominaux de 
cette espèce, ont entièrement disparu dans cette variété, 

J'ai pu observer aussi cette espèce à l’état jeune et voici les remarques 
que j'ai faites sur un individu long de 10 millimètres, large de 3 milli- 
mètres 3/4, et que je dois à l’extrème obligeance de notre obligeant con- 
frère M. Cotty. 

La tête d’un noir brillant, est fortement et irrégulièrement ponctuée 
entre les antennes et à sa partie antérieure; le tubercule frontal est peu 
accusé, non relevé comme chez les individus adultes et offre dans son 
milieu une petite fissure, de manière que ce tubercule paraît divisé, Les 
veux sont bruns. Les mandibules sont d’un noir brillant ainsi que les 
lèvres supérieure et inférieure, Les palpes maxillaires et labiaux sont 
bruns, avec la naissance de chaque article ferrugineux ; les antennes sont 
brunes. Le prothorax d’un noir brun est rugueux en dessus et présente 
{rois sillons transversaux, dont le troisième ou postérieur est le plus pro- 
noncé ; il est peu relevé postérieurement, non prolongé, caractère qui 
indique que ce jeune individu est une femelle; quant au sillon longitudi- 
nal présenté par le dessus chez les individus adultes, il est dans le jeune 
âge très peu accusé et seulement constatable par une petite dépression. 
Les tubercules épineux des côtés latéraux du prothorax sont petits et ceux 
qui occupent la partie postérieure du mésothorax ne se montrent que sous 
la forme d’une petite tache; quant à ceux qui sont offerts par les côtés 
latéro-postérieurs du métathorax, ils sont très petits et au nombre de 
trois: tous ces tubercules et taches sont d’un jaune-rouge au lieu d’être 
d’un brun-rouge corail, comme cela a lieu chez les individus adultes. 
L’abdomen est petit et de mème couleur que le prothorax ; il est lisse et 


218 H. LUCAS. — Genre Eugaster. 


les taches qui ornent cet organe sont blanches au lieu d’être d’un beau 
rouge corail; de plus, elles sont aussi plus nombreuses et arrondies ; tout 
le corps en dessous est d’un noir-bleu et chez lunique individu qui a 
servi à ma description, l’oviscapte n’était pas encore apparent. Les pattes 
ne présentent rien de remarquable et sont de la même couleur que le 
dessous du corps. 


Ce jeune individu à été rencontré dans les environs de Lalla-Maghrnia. 


Je n'ai trouvé qu'une seule fois l'Eugaster Guyonii, c’est sur la route 
qui conduit de Boghar à El Aghouat. J’ai pris en mai 1850, cet Orthoptère, 
qui se plaît dans les lieux arides et sablonneux; l'individu que j'ai cap- 
turé est une femelle. Lorsqu'on observe la démarche de cette espèce, on 
remarque qu’elle est lourde, que les mouvements sont indécis et que les 
antennes sont sans cesse en mouvement. Quand on cherche à s’en empa- 
rer, elle échappe facilement à la main qui veut la saisir, au moyen de 
petits bonds qu’elle exécute et qui rappelle ceux de l’Ephippigera costati- 
collis Lucas. 





QUELQUES REMARQUES SUR LA MANIÈRE DE VIVRE 
DU 


Mellinus sabuioseus. 


HYMÉNOPTÈRE DE LA TRIBU DES FOUISSEURS. 


Par M. H. LUCAS. 





(Séance du 8 mai 1861) 





Lorsque l’on veut se rendre par la voie la plus courte de Fontaine-la- 
Mallet, joli petit village situé entre le Havre et Montivilliers à Octeville, 
on est obligé de passer par une plaine assez grande et légèrement ondulée. 
Après avoir atteint le point culminant de cette plaine, on descend ensuite 
et alors la route qui conduit à Octeville se trouve coupée par un chemin 
de traverse assez profondément encaissé. Les parties latérales de ce che- 
min, légèrement en talus, sont sablonneuses et couvertes d’une végétation 
peu variée. Cà et là sont des espaces dénudés, et en observant ces espaces 
qui forment de larges plaques d’un jaune d’ocre foncé, mes regards furent 
attirés par la présence de petits monticules coniques, assez éloignés les 
uns des autres et dont quelques-uns paraissaient tout nouvellement cons- 
truits. En effet, il y en avait dont la terre était dense, dure au toucher et 
d'une couleur d’ocre pâle, d’autres au contraire, ou la terre encore 
molle, cédait facilement lorsqu'on y touchait et était d’une couleur d’ocre 
foncé. 

Désirant connaître l'architecte de ces monticules coniques, je me mis à 
les observer et attendis patiemment la présence de l’'Hyménoptère, cons- 
tructeur de ces saillies et que je considérais d’abord comme devant être 
l'ouvrage de quelques Gerceris. Cependant c’est avec doute que j’émettais 
cette opinion dans mon esprit, car connaissant les clapiers construits par 
ces industrieux Hyménoptères, il me semblait que l'ouverture des habita- 
tions de ces insectes n’était pas surmontée d’un monticule saillant. Enfin, 
J'attendis, malheureusement bien longtemps, car durant celte excursion, 
le temps me fut rien moins que favorable ; en effet, on doit se rappeler 


220 H. Lucas. 


combien le soleil a été avare de ses rayons pendant la saison d'été de 
1860, et combien aussi elle a été froide et pluvieuse sur divers points de 
la France, particulièrement sur les côtes de Normandie. En examinant 
l'ouverture de ces retraites sablonneuses, de temps en temps j'apercevais 
la tête de l'habitant, qui quelquefois montrait même ses antennes et sem- 
blait sonder et explorer les environs, mais au moindre mouvement que je 
faisais pour m'en approcher, il se retirait précipitamment au fond de son 
terrier. 

Outre les difficutés du temps qui était tout à fait contraire à ces sortes 
de recherches, je dois dire aussi que j'étais fort mal outillé, car je n’avais 
à ma disposition pour prendre ces Insectes, fort agiles et difficiles à saisir, 
qu'une petite pince désignée sous le nom de brucelle, par les taxyder- 
mistes. Aussi combien fut grande ma déception lorsqu'après trois heures 
d'attente environ, l'Hyménoptère se présenta à l'entrée de son trou, sortit 
enfin et se perdit dans l’espace au moment où je me préparais à le saisir. 
Le jour étant très avancé et le ciel beaucoup trop couvert pour que je 
pusse espérer quelques rayons de soleil, je crus devoir remettre cette 
chasse au lendemain, dans l’espoir que le temps serait plus beau et que 
le soleil finirait peut-être aussi par se montrer. 

Durant ma longue station, en observant cet Hyménoptère, j'avais re- 
marqué ue sa tête était sensiblement moins large que celle des Gerceris : 
ce n’était donc pas à des Insectes de ce genre que j'allais avoir à faire, 
mais probablement à quelques Ovitithers zoophages voisins de cette coupe 
générique. Avant de me retirer, j'étudiai encore les parties latérales de 
ce chemin encaissé et m'aperçus que cet Hyménoptère était commun, 
car tout le côté situé au midi présentait de ces monticules plus ou moins 
bien formés et ils occupaient même une étendue de terrain assez considé- 
rable. 

Le lendemain le temps étant plus fovorable, le vent ayant cessé et les 
nuages étant plus épars, permettaient au soleil de se montrer et de sécher 
la terre qui était fortement détrempée. Je me rendis donc à mon observa- 
loire et après une demi-heure d'attente, grâce au soleil qui dardait avec 
force ses rayons, je vis entrer et sortir de ces trous des Hyménoptères, 
dont quelques-uns même tenaient entre les pattes de la première paire 
des corps étrangers, qu'il me fut impossible de distinguer au premier 
aspect. Avant de m'emparer de ces fouisseurs, j'étudiai leurs allures et 
nraperçus que ceux qui étaient chargés, avaient toujours le soin, avant 
d'entrer dans leur trou, de déposer à l'entrée de l'ouverture la proie qu’ils 
tenaient entre leurs pattes, puis ils la reprenaient et rentraient à reculons 
dans leur habitation. J'ai observé aussi que ceux qui rentraient non 


Maœurs du Mellinus sabulosus. 291 


chargés, ne prenaient pas toutes ces précautions et pénétraient immédia- 
tement dans leur demeure par la tête ou la partie antérieure. 

N'ayant pas les instruments nécessaires pour m'emparer au vol de ces 
Hyménoptères, j'étais donc obligé pour les saisir d'attendre le moment où 
ils se débarrassaient de leur fardeau et se disposaient à pénétrer dans leur 
habitation par la partie postérieure ou abdominale. Je mettais donc à pro- 
fit l’espace de temps employé par cet insecte pour déposer et reprendre 
son fardeau, pour se retourner et pénétrer ensuite à reculons dans sa 
demeure. C’est dans l'intervalle de temps exigé par cette manœuvre que je 
m’emparais de ce fouisseur ; j'en manquais beaucoup, mais enfin au bout 
de trois ou quatre jours, je finis par me procurer une centaine d'indivi- 
dus environ de cette curieuse espèce avec sa proie, 

Je ne connais pas ou plutôt je n’ai pas vu de mâle venir rôder autour de 
ces habitations et les individus que je possède appartiennent tous au sexe 
femelle. Cette absence des mâles semble démontrer que ce sexe ne s’oc- 
cupe en rien de l’approvisionnement des larves, que ce soin est exclusive- 
ment réservé aux femelles, et que leur principale et unique fonction est 
d'accomplir le grand acte auquel la nature les a destinées, c’est-à-dire la 
fécondation, afin de propager leur espèce. 

En examinant la proie apportée par ces prévoyantes femelles à leurs 
larves, je me suis aperçu que ces Insectes appartenaient tous à l’ordre des 
Diptères et qu'ils faisaient partie des genres Scatophaga, (S. merdaria 
Zett.), Cæœnosia (CG. tigrina, Macq.) Anthomyia (A. cana (1) Macq. et 
fuscipennis Macq.), Lucilia (L. cornicina Desv.) Curtonevra (G. medita- 
bunda Macq.) et Syrphus (S. corollæ Macq.). 

Plus haut, j'ai dit que ces nids occupaient un espace assez étendu, mais 
en observant ces Hyménoptères et leur habitation, j'ai remarqué aussi que 
tous ces nids n'étaient pas construits par les mêmes insectes ou du moins 
qu'ils différaient beaucoup entre eux. En effet, je voyais y entrer et en 
sortir des individus dont les bandes qui ornent les troisième et quatrième 
segments abdominaux n'étaient pas interrompues, et d’autres, au contraire, 
où ces mêmes bandes étaient largement séparées et formaient de chaque 
côté des troisième et quatrième segments deux taches d’une belle couleur 
jaune. De plus, ils se distinguaient encore entre eux par les antennes qui 
sont noires chez les uns et d’un jaune ferrugineux dans les autres. Enfin, 
je remarquai aussi que la proie apportée aux larves des individus à bandes 
abdominales non interrompues, était bien aussi des insectes Diptères, mais 
de genres différents ; en effet, ce sont des Diptères des genres Lucilia et 


(1) Particulièrement cette espèce. 


299 H. Lucas. 


Syrphus et généralement choisis parmi les espèces de moyenne grosseur. 
Malgré cette différence de nourriture, je crois qu’il faut considérer ces 
deux Hyménoptères comme ne formant qu'une seule et même espèce, et 
regarder l’une comme n'étant qu'une variété de l’autre. Ge qui viendrait 
à l'appui de mon opinion, c’est que ces Hyménoptères à bandes et à 
antennes différentes vivent entre eux en parfaite intelligence, et que leurs 
terriers sont d’une construction identique et très rapprochés les uns des 
autres. 

En observant les Diptères apportés par les femelles à leurs larves, 
je remarquai qu'ils n'étaient pas morts, mais seulement engourdis. Pour 
observer ce fait excessivement curieux, voici la manœuvre à laquelle je 
me suis livré. J'ai déjà fait remarquer plus haut que les escarpements 
de ce chemin de traverse étaient couverts d’une végétatation peu variée, 
cependant je ferai observer que la plante dominante était le Daucus carota. 
J'examinai de près ces Ombellifères quiattirent un grand nombre d’Insec- 
tes de divers ordres, et je m'aperçus que les Hyménoptères dont il est ici 
question, n'avaient pas besoin d'aller très loin pour trouver leur proie. 
En effet, j'en vis plusieurs voltiger sur les fleurs de cette plante, en chas- 
ser tout particulièrement les Insectes appartenant exclusivement à l’ordre 
des Diptères et s’en emparer avec une dextérité réellement admirable. 

Après avoir rôdé de différents côtés, soit en volant, soit en marchant, 
aussitôt que ce fouisseur a fait le choix d’une espèce de Diptère sur ces 
Daucus carota, il s'arrête tout court pour l’observer, puis il se précipite 
sur lui, le maintient un moment avec les mandibules et les pattes de la 
première paire, recourbe ensuite son abdomen et fait pénétrer son aiguil- 
lon soit sur les côtés du thorax, soit entre les segments abdominaux de la 
victime. Aussitôt que la liqueur vénéneuse, ainsi déposée, a pénétré dans 
le torrent de la circulation, immédiatement tout mouvement cesse, et si 
de temps en temps on n’apercevait une certaine vibration qui réside dans 
les tarses et les organes du vol, on pourrait supposer que cet insecte a 
cessé de vivre. 

Désirant m'emparer de ces Diptères ainsi blessés, afin de pouvoir les 
observer, je forçai l'Hyménoptère ravisseur d'abandonner sa proie et je 
profitai du moment où il venait de s’en emparer pour la lui enlever, Il ne 
se soumettait que très difficilement à cette violence et j'ai vu des indivi- 
dus qui se précipitaient jusque sur ma pince et cherchaient, au moyen de 
leurs mandibules ou de leurs pattes, à m'arracher la proie que je venais 
de leur prendre de vive force. C’est en leur ravissant leur proie au moment 
où ils venaient de s’en saisir, ou bien en la leur enlevant lorsqu'ils la 
déposent à l'entrée de leur habitation pour la reprendre ensuite et rentrer 


Maœurs du Mellinus sabulosus. 293 


dans leurs nids par la partie postérieure, que je parvins à me procurer 
un certain nombre de Diptères ainsi blessés par ces Hyménoptères fouis- 
seurs. 

Rentré à mon domicile, je me mis à observer ces victimes et m’aperçus 
que toutes étaient dans l’impossibilité de marcher ; cependant ces Diptères 
étaient bien en vie, car je voyais leurs pattes exécuter des mouvements 
très sensibles, mais ils ne pouvaient se soutenir lorsque je les plaçais des- 
sus; j'ai observé aussi que des individus ainsi blessés et conservés ensuite 
dans un cornet, exécutaient encore après six semaines environ de captivité, 
des mouvements très prononcés, non seulement dans les organes de la 
locomotion, mais aussi dans ceux du vol. D’après cette observation, je 
suis amené à supposer que le liquide déposé dans le corps de ces Diptères 
par l’Hyménoptère fouisseur, agit sur ces Insectes comme le chloroforme 
sur nous, et que l'espèce de paralysie qu'ils éprouvent, par suite de cette 
blessure, n’est réellement mortelle qu'au bout d’un laps de temps consi- 
dérable, qui permet aux larves qui s’en nourrissent d’avoir jusqu’à leur 
transformation en nymphes, une nourriture toujours fraîche et abondante. 

Voulant étudier la conformation du terrier construit par ces Hyménoptères, 
j'en démolis plusieurs et m'aperçus que douze à quinze Diptères suffisent 
à l’approvisionnement d’un nid qui m'a semblé ne contenir qu'un seul 
œuf. Ces clapiers ne sont ni profonds, ni spacieux, car les sept que j'ai 
détruits n’offraient qu’une profondeur de 4 centimètres environ sur 5 à 6 
millimètres de largeur. Ils ne sont pas non plus tout à fait droits, car 
j'ai toujours observé qu’ils présentaient, vers le milieu, un coude plus ou 
moins prononcé. 

J'aurais désiré pouvoir étudier la larve de cet Hyménoptère fouisseur 
qui est le Mellinus sabulosus des auteurs, mais pour cela, il aurait fallu 
prolonger plus longtemps mon séjour, et deux choses indépendantes de 
ma volonté m'en ont empêché : d’abord mon congé qui touchait à sa fin, 
et ensuite le temps qui était déplorable, de manière à rendre tout à fait 
impossible la suite de mes observations. 

Avant de livrer à la publicité ces quelques remarques sur la manière de 
vivre du Mellinus sabulosus, j'ai préalablement étudié les auteurs qui ont 
parlé de ces Hyménoptères entomophages et je n’ai rien trouvé de bien 
précis sur les mœurs de ces singuliers insectes. Cependant je dois citer 
Lepelletier de Saint-Fargeau, qui en parle un peu dans son histoire des 
Ovitithers zoophages, mais cet entomologiste distingué et consciencieux 
n’est entré nullement dans les considérations que je viens d'exposer, quoi- 
que très incomplètes au sujet du Mellinus sabulosus ; il ne parle pas non 
plus de la manière de vivre de cet Hyménoptère et il ne fait pas connaître 


224 H. Lucas. — Mœurs du Mellinus sabulosus. 


les noms des espèces de Muscides dont cet Hyménoptère diptéricide appro- 
visionne ces larves. Quant aux métamorphoses, Lepelletier de Saint-Far- 
geau fait remarquer que la larve du Mellinus sabulosus, lorsqu'elle à 
atteint toute sa croissance, fait une coque de soie et la fortifie de débris 
les plus solides des corps dont la mère l’a approvisionnée, et l'entoure 
d'ailes, de jambes, de tarses, etc., etc. Dans cet exposé très court où 
Saint-Fargeau cite Duhamel à l’appui de ce qu’il avance au sujet des méta- 
morphoses de cette larve diptérophage, l’auteur de l’histoire naturelle 
des Insectes hyménoptères ne fait pas connaître le temps que cette larve 
met à se métamorphoser et il ne donne aucune description ni de cette 
larve, ni de sa nymphe. Il reste, comme on le voit, encore bien des lacu- 
nes dans la connaissance de la vie évolutive de la larve de cet Hyménop- 
tère fouisseur, je crois en avoir rempli quelques-unes, mais il en existe 
encore beaucoup d’autres que j'espère combler lorsqu'il me sera possible 
de retourner sur les lieux où j'ai pu déjà faire, sur la manière de vivre de 
ce curieux Hyménoptère, les quelques observations qui font le sujet de la 
note que j'ai l'honneur de présenter à la Société. 


——ÿs#û@ > GEO = ——— 


NOTE SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE DU GENRE IXODES. 


Par M. H. LUCAS. 





(Séance du 27 Mars 1861.) 


La ménagerie des Reptiles, au Muséum, a fait dernièrement l'acquisition 
d’un Saurien très curieux, le Trachysaurus scaber. En examinant cette 
espèce, le gardien de cette ménagerie, M. Vallé, fit la rencontre de deux 
Arachnides trachéennes qui se tenaient fixées entre les écailles de ce 
Saurien. Me les ayant communiquées, je ne tardai pas à m’apercevoir que 
ces Arachnides parasites étaient des femelles et appartenaient au genre 
Ixodes. Quelque temps après, le même gardien trouva deux autres Arach- 
nides bien différentes des premières par leur forme, mais que je reconnus, 
après un examen comparatif, appartenir au sexe mâle et être celui de 
cette espèce. 

Ces Acariens, dont les descriptions ont été faites sur le vivant, consti- 
tuent une espèce nouvelle. 


IXODES TRACHYSAURI LuCas,. 


1. orbiculatus, fusco-rubescens; thorace fortiter punctato, anticè angus- 
tato, depresso, lateraliter posticèque rotundalo ; capite rubescente, fortiter 
laxèque punctato; palpis rubescentibus; pedibus testaceis, rubescente 
annulatis (Mas). — Long. 4 mill., lat. 4 mill. 4/4. 


I. Ovatus ; thorace fortiter punctalo, triangulari, posticè rotundato, fla- 
vescente maculalo; palpis testaceis ; abdomine maxima, griseo cineres- 
cente, sublilissime strialo, longiore quàm latiore, postice rotundato ; pedi- 
bus testaceis, fusco-rubescente annulatis (Fœæmina). — Long. 14 mill., lat. 
12 mill. 


Mâle. Orbiculaire, un peu plus long que large, et d’un brun-rougeâtre 
foncé. Le thorax rétréci à sa partie antérieure, élargi, déprimé, arrondi 
sur les côtés et postérieurement, est couvert de points profondément 
enfoncés, arrondis, peu serrés et irrégulièrement disposés ; il est forte- 
ment et largement rebordé sur les côtés et postérieurement, où il présente 
des découpures sensiblement accusées. La tête est rougeâtre, fortement 


le Série, TOME Ii. 19 


226 H. LuCAS. — Espèce nouvelle d'Ixodes. 


ponctuée. Les palpes sont rougeâtres, avec le suçoir testacé. Tout le corps 
en dessous est testacé et très finement strié. Les pattes sont testacées et 
annelées de rougeàtre. 

Ce mâle que j'ai observé vivant est très agile et marche dans tous les 
sens. 


Femelle. Ovalaire. Le thorax d’un rouge-brun foncé est triangulaire et 
sa partie postérieure, ornée d’une tache d’un jaune-clair, est arrondie ; 
il est couvert de points assez forts, irrégulièrement disposés, et parcouru 
de chaque côté par un sillon sinueux, profondément marqué. La tête d’un 
brun-rougeâtre moins foncé que le thorax, présente en dessus, de chaque 
côté, une impression profonde. Les palpes et le suçoir sont testacés. L’ab- 
domen très volumineux, plus long que large, est arrondi sur les côtés et 
postérieurement ; il est d’un gris-cendré clair, marqué en dessus d’im- 
pressions plus ou moins profondes et parcouru dans le voisinage de la 
partie antérieure de deux sillons longitudinaux; il est très finement strié 
et présente en dessus et en dessous des points bruns placés cà et là. Le 
dessous ne présente rien de remarquable et offre seulement sur les côtés 
et postérieurement des impressions très profondes, au nombre de cinq. 
Les pattes sont testacées, annelées de brun-rougeûtre foncé. 

La femelle presque trois fois plus grande que le mâle, est très lente dans 
ses mouvements ; ilen à été rencontré deux individus ayant le suçoir pro- 
fondément enfoncé entre les écailles du Trachysaurus scaber, Saurien 
ayant pour patrie la Nouvelle-Hollande. Quant aux trois mâles que je pos- 
sède, ils ont été trouvés cachés sous les larges écailles qui protégent tout 
le corps de ce même reptile. 





TROIS DIPTÈRES NOUVEAUX DE LA CORSE. 


Par M. J. BIGOT. 


(Séance du 27 Février 1861.) 


1, CULEX VITTATUS ® (nov. spec.). 


Alarum nervis marginibusque nigro longe ciliatis. Alter ; exceptis: 
thorace, nigro, obscure brunnescente, pleuris, sublus «lis, ventre et halteri- 
bus, basi, obscure testaceis; palpis apice, antennis utrinque, basi, fronte, 
orbilis pasterioribus, albo notatis. Tergo, albido quadrinotato, retrorsum 
et ad latera Sparsim, abdominis segmentis, mar gine postico, super angustè, 
subtus, late, albo niveo pictis. Pedibus atris, femoribus bâsi obscurè 
testaceis et albido pulverulentis ; trochanteribus femoribusque basi et ante 
apicem, genubus, tibiis, fere ad medium, tarsis posterioribus quinque, 
anterioribus intermediisque ter, ad segmentorum basin, albo niveo sat 
latè annulatis. Alis griseis, costà anguste nervisque obscurioribus. Halte- 
ribus, clava fusca. — Long. 5 mill. 


D'un noir profond, excepté, thorax, obscurément teinté de brun foncé, 
côtés au dessous des ailes, base du ventre, des cuisses et des balanciers, 
d’un testacé fort obscur, cuisses parsemées de duvet blanc. Article basi- 
laire des antennes, de chaque côté, portant un point blanc, une tache 
blanche sur le front et plusieurs autres au bord postérieur des orbites, 
palpes à extrémité blanche, flancs, base de lécusson, portant quelques 
taches irrégulières ; dos orné de quatre points ronds, également 
blancs. Abdomen, partie dorsale, les segments bordés de blanc en arrière, 
partie ventrale, base des segments plus largement bordée de même cou- 
leur. Pieds noirs, hanches noires, avec un anneau, cuisses portant deux 
anneaux plus larges, l’un à la base, l’autre à l'extrémité, genoux. 
tibias, vers leur milieu, et tarses à la base des articles, ornés d’anneaux 
blancs, cinq aux tarses postérieurs, trois aux antérieurs et intermédiaires. 
Ailes grises, bord externe plus obscur, nervures noiràtres ; bords et ner- 
vures longuement ciliés de noirs. Boutons des balanciers noirâtres. 

Corse, Rapporté par M. Bellier de la Chavignerie, 


228 J, BIGOT. 


2, XYLOTA FULVIVENTRIS # et ® (nov. spec.). 


Facie conico, luberculato. Trochanteribus ® simplicibus, femoribus 
crassis, subtus lævissime denticulatis, abdomine, basi, parcissime pilosulo, 
alis, nervulo transverso externo, haud perpendiculari sed paulo obliquo et 
convexo. Niger, abdomine nitido ; ventre rufo, antennis, articulo tertio 
rotundato, brunneo #, rufo obscuro ®. Facie, fronte, humerisque obscure 
albido pulverulentis, barbä albidä brevissimä. Halteribus pallide flavis, 
calyptris albis. Alis griseis, margine extlerno latè, nervisque, angustè, 
brunneo-pallido marginatis, stigmate dilutè obscuriore, bâsi subhyalinis. 
— Long. 12 mill. 


Face conique, tubercule saillant; hanches 4 simples, cuisses épaissies, 
finement denticulées en dessous ; abdomen portant quelques poils blan- 
châtres, de chaque côté de sa base; nervure transversale externe un peu 
oblique et convexe en arrière. Noire ; thorax, écusson, opaques, abdomen 
très luisant, ventre fauve. Face, front et épaules, à légers reflets blanchà- 
tres. Antennes, troisième article orbiculaire, brunâtre &, roussâtre 9. 
Extrémité de l’éminence antennifère bordée de roussâtre. Flancs luisants. 
Balanciers d’un jaune-pâle, cuillerons blancs, pelottes gris-roussâtre. Ailes 
grises, plus claires à la base. Bord externe, largement, nervures mar- 
ginés de brunâtre. Stigmate diffus, allongé, plus foncé, 

Corse. Rapportée par M. Bellier de la Chavignerie. 


9. MILTOGRAMMA BREVIPENNIS ® (nov. spec.). 


Alis, abdomine brevioribus. Antennis, testaceis, articulo secundo nigro 
piloso, articulo tertio, supernè et extlernè lalè brunneo; stylo nigro, arti- 
culo secundo Loto tertioque, basi, testaceis. Palpis flavis. Capite toto 
albido pruinoso, vittà latä intermediä, frontali, flavä, macrochetis nigris. 
Thorace albido griseo pruinoso, viltis dorsalibus obsoletis. Abdomine tes- 
taceo fulvo, albido pruinoso, singulis 2-5 segmentis, maculâ posticä 
dorsali, nigro brunneo nitido, primé parum perspicuä notatis. Vittis latera- 
libus et ferè marginalibus, plus minusve, brunnescentibus, nilidis, ventre, 
vittis simillimis integris. Halteribus et calyptris, albidis. Pedibus, albido 
pruinosis, teslaceis, femoribus, supernè et externe, tibiis tarsisque, nigro 
brunneo ; tibiis, basi, obscurè testaceis, pulvillès albidis. Alis hyalinis, 
nervis, basi, testaceis. — Long. 9 mill 


Ailes dépassant à peine le troisième segment abdominal. Antennes tes- 
tacées, deuxième article cilié de noir en dessus, troisième brun extérieu- 


Dipteres de l'ile de Corse. 229 


rement, ainsi qu'en dessus, style noir, avec son deuxième article et la 
base du troisième testacés. Palpes jaunes. Tête entièrement blanche, soies 
courtes, noires, une large bande frontale, d’un testacé jaune, se bifur- 
quant et descendant de chaque côté de la face. Yeux bruns. Thorax d’un 
blanc farineux un peu grisâtre, avec quelques bandes grisàtres et rac- 
courcies peu distinctes. Écusson semblable, bord postérieur obscurément 
lestacé. Abdomen fauve, couvert de reflets blancs, farineux. 2°, 3°, 4° et 
5° segments portant en arrière, vers les bords, une tache arrondie d’un 
noir-brun, première peu distincte ; en outre, de chaque côté, une large 
bande d’un roux-brunâtre, plus ou moins foncé; ventre à bandes sem- 
blables. Cuillerons et balanciers, blancs. Pieds testacés, cuisses et tibias 
couverts de reflets blancs, tibias presque entièrement noirâtres, un peu 
de testacé brunâtre à la base, larses noirs, pelottes blanchàâtres. Ailes 
presque hyalines, nervures testacées à la base. Troisième article antennal 
en parallélogramme allongé, au moins quatre fois aussi long que le 
deuxième. 
Corse. Rapporté par M. Bellier de la Chavignerie. 


"©" 


NOTE sur LES POEDERUS A ABDOMEN CONCOLORE. 


Par M. FAUVEL. 





(Séance du 14 Août 1861.) 





On connait en Europe trois espèces de Pæderus bleus à corselet rouge, 
et M. Kraatz les décrit dans le Naturgeschichte der Insecten Deutschlands, 
p. 730-739, ce sont: P. gemellus Kraatz, P. ruficollis Fabr. et P. lonqi- 
cornis Aubé. Depuis longtemps je cherchais à me procurer la première de 
ces espèces, désirant n’assurer, de visu, des caractères qui la distinguent 
réellement du ruficollis. J'avais même entendu plusieurs entomologistes 
révoquer en doute sa validité. C’est donc avec bien du plaisir que j'ai 
trouvé dans mes insectes de Savoie un grand nombre d'individus de cette 
espèce ; tous proviennent des bords du lac d'Annecy (Haute-Savoie), où 
elle est très commune et court au soleil sur le gravier, mêlée à quelques 
exemplaires du longicornis Aubé. 

Le P. gemellus Kraatz est donc définitivement une espèce française el 
c'est une acquisition intéressante pour notre faune. Sa forme est plus 
allongée, sa tête plus pétite, le corselet plus étroit et d’un rouge plus 
clair, la pubescence est d’un blane argenté, beaucoup plus dense et plus 
visible sur les élytres qui, elles même, sont notablement plus courtes que 
chez le P. ruficollis, ete. Quant à ce dernier, il n'existe pas en Savoie, ou 
au moins je n'y en ai pas pris un seul exemplaire. Je pense donc que, 
jusqu’à preuve contraire, c’est un insecte étranger aux Alpes; il est com- 
mun dans le midi et au centre, et on le prend jusqu’en Normandie, dans 
le Calvados, à Vire et dans l'Orne, près de la Trappe, au bord des marais, 
où il n’est pas rare. Au reste, je crois très volontiers avec M. Kraatz, que 
son P. gemellus a été pris fréquemment pour le vrai ruficollis Fabr. et 
que, sans doute, il est plus répandu qu'on ne Pa pensé jusqu'ici. Cet 
auteur rapporte entre autres localités, qu'il l’a recu de Suisse par M, Stier- 
lin; il n’est donc pas extraordinaire qu'on le retrouve en Savoie. 

J'ajouterai, en terminant, que le P. longicornis Aubé, très fréquent dans 
la Basse-Savoie, en compagnie des P. l’mnophilus et caligatus Erichs., y 


atteint une taille très considérable ; certains exemplaires dépassant 10 mil- 
limètres de longueur. 


MÉTAMORPHOSES D'UNE MOUCHE PARASITE 


H'achina (Hasicera) vélREca, 
Par M. le Dr AL. LABOULBÈNE. 
(Séance du 24 Août 1859.) 


Les insectes parasites qui vivent dans le corps des autres insectes exci- 
tent toujours l’admiration du naturaliste. Les lois de pondération des espè- 
ces les unes par rapport aux autres, l'accroissement exubérant des indi- 
vidus maîtrisé par des ennemis naturels, sont dignes de nos méditations. 
Malheureusement, l’histoire complète du parasitisme entomologique ne 
pourra être établie avant longtemps, quoique la Science possède déjà des 
matériaux nombreux : Le parasitisme de plusieurs familles d'insectes a été 
constaté rigoureusement; l’étude des mœurs et des métamorphoses, la 
véritable histoire naturelle, telle que l'ont comprise les Swammerdann, les 
Réaumur, les De Géer, les Léon Dufour, etc., a doté l’entomologie d’ines- 
timables travaux sur ce sujet. 

Parmi les parasites, les Diptères offrent à l’observateur un grand nom- 
bre d'espèces vivant à l’état de larve dans le corps des autres insectes. La 
populeuse tribu des Tachinaires de Macquart présente tout entière ces 
mœurs créophages spéciales, aussi Robineau-Desvoidy avait-il créé le nom 
d'Entomobies pour les Diptères de cette tribu. 

il est très facile de constater le parasitisme des T'achinaires : les che- 
nilles élevées en captivité produisent souvent autant de ces Muscides 
que de Lépidoptères à l’état parfait ; les Goléoptères et les Hyménoptères (1) 
ne sont point à l'abri de leurs attaques ; les Hémiptères (2), les Orthop- 


(1) MacouarrT, Nouvelles observations sur les Diptères d'Europe de la tribu 
des Tachinaires (Ann. Soc. Ent. France, 1849, p. 355; 1850, p. 437, et 1854, 
p. 417). — ZetTERSTEDT, Diptera Scandinavie, t. III, 1844. — Voy. aussi 
WEsrwoop, An introduction to modern classification of Insects,t. II, p. 567, 
1840. 

(2) LÉoN Durour, Annales des Sciences naturelles, E. X, p. 248, pl. xr, 1827. 
— Ann. Soc. Ent. France, 1848, p. 427 et xciv. 


232 AL. LABOULBÈNE. 


tères (1) eux-mêmes ne paraissent point épargnés et probablement les in- 
sectes de tous les ordres nourrissent des larves de ces Diptères parasites. 

Mais s’il est facile de constater leur parasitisme, il ne l'est pas autant 
d'observer l’insecte à l'état de larve, car celle-ci se cache dans le corps 
de sa victime, A peine cette larve en est-elle sortie, qu’elle se transforme 
en pupe avec une étonnante rapidité. Le moment opportun pour la saisir 
est très court. 

Je dois à mon ancien collègue M. Villeneuve d’avoir pu étudier la 
larve de la Tachina villica, espèce qui peut rentrer dans le genre Masi- 
cera de Macquart. C’est en faisant, au moyen d’une serre chaude, éclore 
prématurément des Lépidoptères que M. Villeneuve avait remarqué un 
grand nombre de pupes provenant de chrysalides de la Noctua (Hadena) 
brassicæ Linx., et il m'avait donné les Diptères qui en étaient éclos. J'en- 
gageai M. Villeneuve à rechercher les larves; il s’assura que celles-ci à 
peine sorties des chrysalides se métamorphosaient en pupes. Cette trans- 
formation s’effectuait même quand on plongeait les larves dans l'alcool. 
Or, c'était au moment de leur sortie que ces larves adultes ou à leur ma- 
ximum de développement étaient intéressantes à étudier; j'ai conseillé à 
M. Villeneuve de les plonger dans de l’alcoo! renfermant une petite quan- 
tité de nicotine et le succès a été complet, les larves sont mortes aussitôt 
sans se transformer. 

Je vais décrire successivement les trois états de la Tachina villica, c'est 
à dire : 4° la larve, 2° la pupe et 3° l’insecte parfait. 


$ 4 Larve (Voy. pl. 6 fig. 1 à 8). 


LARVA acephala, griseo-albida, cylindrico-conica, paulo incurvata, an- 
lice subattenuata, postice oblique truncata,  glabra, mandibulis nigris, 
stigmatibus anticis H-partilis seu digitalis, haud exsertis, posticis [ere 
rotundatis in caverna profunda sitis. — Longitudo quinque lineas æquat 
(41 à 12 millim.). 

Habitat parasitica in larvis nec non chrysalidibus Noctuæ (Hadenæ) 
brassice. 


LARVE d’un blanc grisâtre ou un peu jaunàtre, acéphale ou plutôt pseu- 
docéphalée, cylindrique et un peu conique, légèrement recourbée avec la 
partie antérieure subatténuée, dirigée en bas, et l'extrémité postérieure 


(1) LÉON Durour, Souvenirs et impressions de voyage sur des excursions 
pyrénéennes, ele. (Acles de la Société Linnéenne de Bordeaux, L. XV, p. 142, 
1817-49). 


[a] 


Métlamnorphoses de La Tachina villica. 230 


obliquement tronquée et relevée (fig. 1). Corps composé de onze segments, 
le pseudocéphale non compris. Le vseudocéphale offre 2 mandibules noires 
soudées à leur partie moyenne, à base divergente dans l'intérieur de la 
larve, mais dont les deux pointes écartées et aiguës sortent au dehors 
(fig. 2 et 3). 

Au-dessus et de chaque côté des crochets mandibulaires est une saillie 
représentant une antenne ou un palpe et de plus sur la ligne médiane on 
voit une légère excavation (fig. 3). Le premier segment renferme de 
chaque côté contre son bord postérieur, presque dans le pti qui sépare ce 
segment du 2°, l’orifice des stigmates antérieurs. Les stigmates (fig. 2, 5, 
et 6, 7, ) ont la forme de 4 points ou cercles arrondis quand on les re- 
garde de face, mais de profil (fig. 7) et comprimés entre deux lames de 
verre, on trouve qu'il se détache d'un tronc commun quatre digitations 
dont l'extrémité est perforée. Les 2°, 3°, 4°, 5°, 6°, 7° segments n’offrent rien 
de spécial, mais les 8°, 9°, 40° et 41° sont mamelonnés sur leurs bords la- 
téraux, le 41° obliquement tronqué d’avant en arrière montre les stig- 
males postérieurs situés au fond d’une caverne stigmatique (fig. h). Ces 
stigmates sont presque arrondis, légèrement ovalaires et leur surface pré- 
sente à la loupe l'apparence de 3 saillies longitudinales. Un de ces stig- 
mates arraché, râclé sur la surface adhérente au corps et placé sous la 
lentille d’un microscope, donne par transparence l'aspect de la figure 8. 

Où observe enfin, en dessous et bordant la caverne stigmatique, un de- 
mi-segment ventral ou une sorte de pannicule disposé en croissant irré- 
gulier et trilobé (fig. 4 et A). 

Cetle larve est glabre à la loupe, mais à un grossissement plus fort on 
trouve près des bords antérieur et extérieur des segments et au point un 
peu renflé où ils s'unissent, des aspérités terminées en pointe mousse, et 
même de très petits crochets qu’on voit représentés, fig. 5, au bord latéral 
des segments. En dessous sur la partie médiane, on trouve des espaces ellip- 
liques, ou plutôt en forme de navette de tisserand, qui servent comme 
les aspérités que je viens d'indiquer à la progression de la larve (fig. 5). 


L'étude de cette larve est intéressante à plus d’un titre; je diviserai 
ce que j'ai à dire sur son organisation et sur son genre de vie en deux 
articles distinets. 


I. Les larves des Muscides sont acéphales ou privées de tête, par 
rapport aux larves des Culicides et des autres tribus de Diptères placées 
au premier rang de cet ordre d'insectes. On ne leur trouve en effet que 
des mandibules rétractiles el des corps charnus tantôt latéraux, tantôt 
placés au dessus de celles-ci comme dans notre larve de Tachina, Faut-il 


284 AL. LABOULBÈNE. 


regarder ces appendices comme labiaux et leurs prolongements comme des 
palpes parfois bi-articulés. M. Léon Dufour est porté à leur donner cette 
signification (4) et M. Perris les appelle nettement des palpes (2). Doit- 
on y voir l’analogue d’un chaperon et d'antennes rudimentaires ou de 
mâchoires avec leur palpe ? Réaumur avait désigné ces corps charnus 
sous l: nom de cornes mousses. 

J'avoue mon embarras à leur égard; on ne peut se dissimuler que dans 
notre larve les parties en litige sont superposées aux mandibules, mais 
dans d’autres, décrites par M. Léon Dufour dans son beau mémoire précité 
sur Les larves fongivores de Diptères (loc. cit. pl I, fig. 52 et pl. IL, fig. 
81), les appendices charnus sont sur les parties latérales. D'ailleurs je n'ai 
pu observer que la larve morte et je n’ai pas pu juger de la position 
qu'offrent ces organes litigieux pendant la vie, Quoiqu'il en soit, l’expres- 
sion de larves acéphalées n’est pas absolument exacte et c’est ce qui m'a 
fait dire le pseudocéphale en décrivant la larve actuelle de Tachina. 
M. Léon Dufour a lui-même dans sa description de la larve du Subula ci- 
tripes (Ann. Sc. nat. 3° série, t. VIL, p. 6, pl. 47, fig. 13, 1847) employé 
l'expression de « pseudocéphale. » Dans cet insecte, en effet, les mandibules 
sont accompagnées d’un museau où promuscide et d’éminences parti- 
culières. Dans la larve de la Geria conopsoides (Ann. Soc. Ent. France, 
1847, pl. 4, fig. 4 à 3), il parait y avoir quatre appendices jumeaux, pal- 
piformes, tronqués et noirs. 

Les mandibules rétractées sont soudées dans l’intérieur du corps et 
leur base est très divergente. Cette soudure est-elie intime et y a-t-il 
fusion des deux crochets et une tige unique bifide en arrière et en avant ? 
Il n’a semblé que chaque mandibule était distincte, adossée seulement 
à sa congénère et attachée contre elle par un ligament très fort et très 


(1) Léon Durour, Mémoire sur les métamorphoses de plusieurs larves fon- 
givores appartenant à des Diptères (Ann. des Sc. Natur., 2° série, &. XIL, p. 14, 
1839, et 3e série, &. 1, p. 367, pl. 16, fig. 1, 1844). — Voyez encore divers Mé- 
moires et leurs figures dans les Annales de notre Société, 1845, p. 208, pl. 3, 
fig. 2 à 4; 1847, p. 22, pl. 1, fig. 1 et 3, etc. Et de plus dans les Mémoires de la 
Sociélé des Sciences, de l'Agriculture et des Arts de Lille pour l’année 1845, 
les figures relatives aux larves de l'ÆEumerus æneus et des Drosophila Reau- 
murii et maculata, p. 197 et suiv., fig. 2, 6, 12. 

M. Léon Dufour n’a pas hésité à donner le nom de lèvre bifide, ayant au côté 
interne deux palpes bi-articulés, aux corps latéraux charnus de lappareil buccal 
chez la Sarcophaga hæmorrhoidalis ( Études anatomiques et physiologiques 
sur une Mouche, ete. Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des 
Sciences de l'Institut, etc., t. IX, p. 549, pl. L, fig. 1 et 2, 1846). 

(2) E. PERRis, Histoire des métamophoses de quelques Diptères (Mémoires de 
la Société des Sc., de l’Agr. et des Arts de Lille pour l’année 1850, p.118 et suiv. 
el fig. 1 à 21. 


Mélamorphoses de la Tachina villica. 259 


serré, Je recommande aux observateurs ce point d'étude sur de plus 
grosses larves. Dans tous les cas les deux mandibules ne jouent pas iso 
lément et elles sont fortement unies l’une à l'autre. 

Les stigmates méritent de nous arrêter. Ces organes respiratoires dont 
on ne peut plus négliger l'étude scrupuleuse depuis que M. Léon Dufour 
a fait valoir leur variabilité et leur curieuse structure diffèrent beaucoup 
suivant les espèces. Notre larve a les stigmates antérieurs situés dans la 
rainure qui sépare le premier du deuxième segment, il est probable que 
sur la larve vivante on trouverait que c’est un peu en avant de cette rai- 
nure qu'est l’ostiole respiratoire; il en est ainsi dans la plupart des larves 
de Muscides. Ce stigmate se termine par quatre digitations perforées 
(fig. 6 et 7). M. Léon Dufour a compté quinze digitations au stigmate 
antérieur sur la larve de la Sarcophaga hæmorrhoïdalis (loc. cit. pl. , 
fig. 3); dix chez la Piophila petasionis (Ann. Se. nat., 3° série, t I, pl 16, 
fig. 3). La larve de l’Anthomyia melania a six digitations à chaque stig- 
mate antérieur ; la larve de l'Helomyza lineata 49 à 44; celles de la Blepha- 
riptera serrata et de la Sapromyza blepharipteroides quinze digitations ; 
celle de la Drosophila fasciata offre un faisceau de cinq rayons (Ann. 
Se. nat., 92° série, t. XII, pl. 92, fig. 53, 66, 76, 82, 89). M. Edouard 
Perris nous a fait connaître le curieux stigmale antérieur de la larve de 
l'Opomyza gracilis, qui consiste en six papilles déliées, formant une ra- 
quette flabellée portée sur un pédoncule articulé, comme par une sorte de 
charnière, avec la grande trachée latérale. Il a aussi décrit et figuré les 
sligmates antérieurs en raquelte finement crénelée chez la Lucina fasciata ; 
en raquette pourvue de tubulures longues, nombreuses et paraissant sou- 
dées chez la Gymnopoda lomentosa; en raquette ovale, ventrue, presque 
triangulaire, entourée de papilles nombreuses et nullement soudées chez 
la CGhyliza atriseta. 

Le même observateur nous a encore dévoilé la structure très remar- 
quable des stigmates antérieurs des larves de la Sarcophaga muscaria 
Ges stigmales sont recouverts extérieurement, sauf un petit espace circu- 
laire à la base, par de petits appendices comme des papilles ou des 
écailles, disposés sur trois rangs assez réguliers, concentriques et pres- 
que imbriqués, d’un aspect fort élégant (Mém. de la Soc. des Sc., etc. de 
Lille, année 1850, p. 118 et suiv. fig. 20, 11, 16, 24 et 5). Enfin M. Co- 
querel én étudiant la larve de la Lucilia hominivorax à trouvé huit émi- 
nences moniliformes au stigmate antérieur (Ann. Soc. Ent. France, 1859, 
p. 237. pl. 6, fig. 1, d). Ces éminences ne sont pour moi que l’extrémité 
de ce stigmale divisé en huit parties. 

Voyez combien l'étude de ces stigmates antérieurs des larves est im- 
portante et varie suivant les genres el même suivant les espèces, Entre la 


236 AL. LABOULBÈNE. 


Phora pallipes (Ann. Sc. nat., 2 série, t. XIE, p, 57, pl 3, fig. 107) 
dont la larve a le stigmate antérieur simple et l'Aulacigaster rufitarsis 
(Ann. Soc. Ent, France, 1846, p. 457, pl. 41, fig. 4) dont la larve a les 
stigmates ramifiés de chaque côté le long d’une tige médiane, que de 
modifications dans ces organes respiratoires. 

Les stigmates postérieurs sont légèrement ovales et ne s’éloignent pas 
beaucoup de ceux que MM. Léon Dufour et Perris ont représentés dans 
les Sarcophaga hæmorrhoidalis (loc. cit. pl. 4, fig. 5 et 6) et Sarcophaga 
muscaria (loc. cit. p. 120 et fig. 8-4). Is diffèrent davantage de ceux que 
M. Coquerel a observés chez la Lucilia hominivoraæ (loc. cit. pl. 6, fig. 
L 6). A la loupe, on voit l'apparence de trois fentes respiratoires, mais 
quand j'ai employé le microscope, j'ai été frappé de l'absence de pores ou 
d'ouvertures à cette membrane tendue et entourée d’un cercle corné; les 
plis qu'on y découvrait à la loupe ne paraissent plus circonscrire ou border 
une ïente, J'ai représenté l'aspect d’un de ces stigmates de la larve de 
Tachina villica Vu par transparence (fig. 8). On remarquera un endroit 
très transparent, arrondi, correspondant au point où une grande trachée 
vient aboutir, mais je n’y ai pas vu, je le répète, de pertuis distinct. 

La caverne stigmatique n'offre pas de prolongements sur les bords, ou des 
laciniures, comme dans les Sarcophaga hæmorrhoidalis, (loc. cit. pl 4, fig. 
L et 5), Drosophila fasciata, Phora pallipes (oc. cit. pl. 5, fig. 88 et 107), 
Drosophila maculata (Mém. Soc. de Lille, 1845, fig. 10), Rhynchomyia 
colunbina (Ann. Soc. Ent. Fr., 1846, pl. 9, IL, fig. 2), Tetanocera ferruginea 
(ibid. 4849, pl 3, 8’, fig. 4 et 3) et un grand nombre d’autres; mais le 
bourrelet, le pannicule que j'ai eu soin d'indiquer (1) me paraît analogue 
à ce panneau ou tablier que M. Léon Dufour représente dans la larve de 
la Sarcophaga hæmorrhoidalis (voyez les fig. 20, {, m, pl. ILE, de son mé- 
moire précité); il dit même que ce panneau ou tablier est trilobé et j'indique 
moi-même celte disposition (fig. 4). N'ayant eu que des larves mortes, je 
n'ai pas vu l’animal imprimant des mouvements à ce pannicule, je n'ai pas 
pu constater l'expulsion des matières stercorales. J'ai essayé de dissé- 
quer la larve pour saisir le point où finissait le tube digestif, mais je n'ai 
pu qu'imparfaitement constater qu’il n’arrivait pas à la caverne stigmati- 
que. M. Léon Dufour signale avec soin (loc. cit.) que chez la larve de 
la Sarcophaga © un panneau trilobé, un tablier déborde parfois le bout du 
corps et est destiné à séparer l'anus de la caverne stigmatique; » d’après lui, 
j'admets que le bourrelet trilobé de la larve de la Tachina villica doit 


(1) M. E. Perris a trouvé douze lobes dentiformes au dernier segment de la larve 
de la Sarcophaga muscaria, et sous ce segment, près du bord postérieur, existe 
une pièce assez volumineuse, bien saillante et ayant quelque ressemblance avec une 
enclume renversée (loc. cit., p. 120 et fig. 3). 


Métamorphoses de la Tachina villicu. 237 


avoir le même rôle. Cette remarque a de l’importance ainsi que nous le 
verrons en parlant de la pupe. 

Notre larve de Tachina est dépourvue de pseudopodes ou de prolonge- 
ments latéraux pouvant en tenir lieu; elle n’a que des aspérités rudes ou 
des spinules, des petits crochets à base très élargie situés autour des seg- 
ments. Je dois signaler cependant les espaces elliptiques, ou même en forme 
de navette, qui se trouvent sur la partie médiane et inférieure des segments, 
espaces qui doivent aider à la progression, M. Coquerel a représenté une 
disposition analogue et bien plus accusée dans la larve de la Lucilia 
hominivorax (Voy. loc. cit. fig. 1). 

Malgré l'apparence si complétement identique des larves des Muscèdes, qui 
a pu faire dire avec justesse à M. Perris « qu’elles semblent toutes taillées 
sur le même patron, » ne voit-on pas avec bonheur qu’une étude attentive 
découvre des différences ? Les stigmates antérieurs et postérieurs, la ca- 
verne stigmatique, les organes de progression de notre larve n’ont-ils pas 
leur structure spéciale ? 


II. Gette structure est appropriée au genre de vie de la larve de cette 
Tachina destinée à se nourrir. Du corps adipeux de la chenille de la Noctua 
(Hadena) brassicæ, elle n’a pas besoin d'organes de progression énergi- 
ques comme la Lucilia hominivorax où comme les larves d’autres Musci- 
des obligées de se frayer une route dans un aliment solide ou de consistance 
inégale et non baigné de sucs nutritifs. 

Il est probable que la larve aspire l'air extérieur par un des stigmates 
de la chenille, ou par un tronc trachéen, ainsi que M. Léon Dufour l’a dé- 
montré pour les larves des Ocyptera (Ann. Sc. nat., t. X, p. 255,1897) et 
pour la larve de l'Hyalomyia dispar (Ann. Soc. Ent. France, 1859, pl. 8, 
HE, fig. 4 et 2). Peut-être tient-elle simplement la partie postérieure du 
corps collée, soit contre une ouverture anormale du tégument, soit simple- 
ment contre la peau mince et poreuse de la chenille? Je ne puis émettre 
qu'une hypothèse, n'ayant pas fait d'observations positives à cet égard. 
Mais ce qui est démontré aujourd'hui, c’est que la larve aspire l'air exté- 
rieur par les stigmates, de la caverne stigmatique, ou stigmates postérieurs. 
L'exemple des larves d'Ocyptera et d'Hyalomyia dispar greffées sur un stig- 
mate est là pour le prouver. Les larves des Stratiomydes et des Eristalis 
observées par Swammerdam (1), par Réaumur (2), et beaucoup de larves 
de Muscides plongées dans l’eau émergent l'extrémité du corps pour res- 


(1) SwammErDAM, Collection académique, t. V, p. 441, pl. XxXIv et xxv. 


(2) RÉaumuR, Mémoires pour servir à l'histoire des Insectes, t. IV, p. 445. 
pl. 30, fig. 1. 1738. Voy. aussi p. 460. 


238 AI. LABOULBÈNE. 


pirer. Les larves de Geria conopsoides, (Aulacigaster rufitarsis, étudiées 
par M. Léon Dufour et vivant dans la bouillie des ulcères de l’Orme, élè- 
vent leur tube respiratoire caudal au dessus du magma dans lequel elles 
se nourrissent, afin d’aspirer l'air atmosphérique. Une preuve nous est en- 
core fournie par l'existence des seuls stigmates postérieurs chez les larves 
des Tripulaires terricoles (1), Tipula lunata, Ctenophora atrata, Pachyr- 
rhina maculata, Limnophila dispar, Cylindrotoma macroptera, chez la 
Tetanocera ferruginea (2) et peut-être de l’'Hyalomyia dispar (3). Enfin la 
disposition anatomique des trachées dans le corps des larves des Muscides 
est telle qu’elles se dirigent toutes vers la partie postérieure du corps et 
forment avec les troncs trachéens latéraux un angle aigu ouvert en avant, 
preuve irrécusable de l’arrivée de l'air par la partie postérieure du corps au 
moyen des stigmates placés au fond de la caverne stigmatique (4). 

La larve de la Tachina villica ne sort pas de la chenille de la Noctuelle, 
elle reste cachée jusqu’après la transformation de la chenille en chrysalide, 
et c’est de cette dernière qu'elle s'échappe en pratiquant une ouverture 
sur des points variables, correspondant peut-être aux parties de la chenille 
où elle a vécu et qu’elle a rongées et amincies. J'ai affirmé que notre larve 
sort sous cette forme et j'ai fait remarquer la surprenante rapidité de la 
transformation en pupe constatée par M. Villeneuve. Jamais je n’ai trouvé 
la pupe dans le corps de la chrysalide de Noctua, et une seule fois j'ai vu 
une pupe engagée moitié en dehors moitié en dedans; cette pupe était 
déformée et serrée dans son milieu. Loin d’en conclure que la pupe est 
expulsée, j’admets que la larve, n’a pas été assez agile ou assez forte pour 
quitter la chrysalide de la Noctuelle et qu'elle s’est transformée au passage. 

Réaumur (5) a vu sortir des chrysalides les vers de mouches à deux 
ailes, et il signale (loc. cit. p. 442) la métamorphose parfois très prompte 
et accomplie en peu de minutes dont il a été témoin. Mais M. Léon Dufour 
a émis l'opinion que pour les Ocyptera (loco citato) et pour la Hya- 
lomyta, la pupe était expulsée du corps de l’insecte qui les renfermait. Je 


(1) Voyez LÉON Durour, Mémoires présentés par divers savants à l'Acad. 
des Sciences, ete., t. IX, p. 578, note 1, 1846. — E. PErRIS, Notes pour servir 
à l'histoire des métamorphoses de diverses espèces de Diptères (Ann. Soc. Ent. 
France, 1849, p. 344.) 

(2) Léon Durour, Ann. de la Soc. Ent. de France, 1849, p. 71. 

(3) Léon Durour, ibid. 1852, p. 443 (Larva..…. stigmatibus solum poste- 
rioribus, binis, tubulosis, exsertis, nudis). 

(4) Léon Durour, Mém. prés. par divers savants de l'Acad. des Sc., etc., 
t. IX D 5770 PI 2; fig 1701846: 

(5) RÉaumuR, Mém. pour servir à l'histoire des Insectes, t. 11, p. 441, pl. 
36, fig. 4 et 17, 1736. 


Métamorphoses de la Tachina villica. 239 


dois par conséquent discuter l’assertion de mon cher et vénéré maître, 
assertion que je crois n'être pas entièrement conforme à la vérité. 

M. Léon Dufour dit expressément que « si la larve de ces Ocyptères se 
transforme en chrysalide (ou pupe) dans la cavité abdominale même de l’in- 
secte qui la loge... il paraîtrait aussi que c’est immédiatement après cette 
métamorphose que la nymphe est expulsée de l'abdomen. Je n’ai point été 
témoin oculaire de ce double fait (1). » Les raisons qui suivent ne me 
paraissent pas convaincantes, mais l'existence de la dépouille caudale 
trouvée par lillustre observateur dans l’abdomen de la Pentatome (loc. 
cit. p. 252) est plus spécieux. Et cependant M. Léon Dufour, avec sa 
rigueur de description accoutumée, note que cette dépouille se sépare du 
corps de la larve très facilement : « c’est un mode d’articulation qui sem- 
ble plutôt une espèce d’enchatonnement adhésif, car la larve peut s’en 
débarrasser sans qu’il se fasse une solution de continuité à l'anneau du 
corps qu'elle embrasse (loc. cit. p. 252). J'ai constaté ce fait... Je pré- 
sume que l'individu approchait de l'époque de sa métamorphose en chry- 
salide, et que son corps avait acquis la maturité convenable, car le siphon 
caudal se détacha sans efforts, entraînant autour de sa partie évasée quel- 
ques lambeaux d’une membrane fine, pellucide, épidermoïde, qui parais- 
sait étrangère au tissu propre du segment abdominal qu’elle recouvrait. » 
Je crois donc que la larve de l’Ocyptera, au moment de se transformer, 
peut ou abandonner, ou bien entraîner avec elle le siphon caudal respira- 
toire, suivant la plus ou moins grande adhérence de celui-ci, cet appareil 
ne lui étant plus utile au moment où la métamorphose va s’accomplir. 
C’est la larve qui sort du corps de la Casside ou de la Pentatome, aban- 
donnant le siphon caudal, et non la pupe. Peut-être M. Léon Dufour a-t-il 
été entraîné à croire à l'accouchement, à l'expulsion de la pupe, en sou- 
venir de ses beaux travaux sur les Déptères pupipares ; mais dans ce cas 
il s’agit d’un acte physiologique et l’insecte parfait expulse une pupe au 
moyen d’un appareil et d'organes propres, créés pour cette fonction et des 
usages spéciaux, tandis que les victimes ou les hôtes de l'Ocyptera n’ont 
aucun moyen particulier pour arriver à ce but. Enfin Je me suis assuré 
qu'une pupe même assez molle de Muscide ne se laisse pas comprimer fa- 
cilement, elle éclate et ne saurait prendre la forme de la pupe que jai 
vue à moitié sortie d’une chrysalide de la Noctua brassicæ, et C’est pour 
cela que j'ai admis que dans ce cas, en apparence contradictoire, on devait 
encore reconnaître que la larve seule était agile. 

M. Léon Dufour ne me paraît pas non plus être dans le vrai, quand en 


(1) LÉON Durour, Mémoire pour servir à l'histoire du genre Ocyptera (Ann. 
des Se. natur., t. X,p. 256, 1827. 


210 AI. LABOULBÈNE. 


faisant connaître l'Hyalomyia dispar, il se demande si « elle est obligée 
pour se faire jour sous la forme de pupe de déchirer les tissus qui avoisi- 
nent le rectum (1) », ou bien en disant: «quand sonne l'heure de la méta- 
morphose, la larve ayant pris tout l'accroissement voulu se détache, tombe 
dans la cavité abdominale et se fait de sa propre peau condensée et durcie 
une coque d’un marron vif, réceptacle de la nymphe ou maillot du Diptère 
ailé.. », et plus bas, « par quelle manœuvre cette pupe incarcérée dans une 
cavité sans issue parvient-elle à être expulsée 2... Lors de la transition à 
l'état de pupe, la larve, qu’une préoccupation instinctive d’avenir entraîne 
irrésistiblement, déchire la paroi membraneuse du bout de l'abdomen du 
Brachyderes, et suivant toutes les apparences, se loge- dans cette brèche 
ou embrasure pour y compléter sa transfiguration en pupe. Lorsque la 
nymphe incluse reçoit l'éveil de sa prochaine naissance, elle exécute des 
mouvements obscurs, mais réels, qui ébranlent et font progresser la pupe, 
en même temps que les titillations de celle-ci provoquent les efforts expul- 
sifs du Charançon (2). » 

Je crois que le Parasite, l'Ocyptera où l'Hyalomia, doit sortir à l’état 
de larve, du corps de sa victime ; M. Léon Dufour n’a rencontré que la 
larve et non la pupe dans le corps des insectes attaqués. Si on trouve 
constamment la pupe dans les boites renfermant les Goléoptères ou les 
Hémiptères qui ont nourri la larve, c’est que celle-ci s’est transformée avec 
une rapidité non moins grande que celle de notre Tachina villica. 


S 2. Pure, (Voy. pl, 7, fig. 9 à 41). 


PupA nuda, ovato-oblonga, rufo-fusca, obscure undecim-articulata ; 
segmento primo latcraliter auriculato, segmento quarto tuberculis minutis 
stégmatiferis instruclo, Segmento ullimo stigmata larvæ postica exhibente. 
— Longit. k lin. (9 mill.) 


Pure en forme de barillet; d’un brun rougeàtre ; ovale, chlongue, offrant 
l'indication des onze segments de la larve. Le pseudocé hale n'existe plus 
et sur le premier segment on voit (fig. 10), au milieu et en bas, une petite 
place luisante, à bords froncés, vestige de l'ouverture du canal digestif de 
la larve; de chaque côté sont deux petites saillies tuberculeuses et for- 
mant deux auricules qui correspondent aux stigmates antérieurs de la 
larve, et entre ces deux organes vestigiaires (cavité buccale et stigmates) 
se trouve une élévation transversale qui s'étend sur les deuxième et troi- 


(1) LÉON Durour, Sur une Iyalomyia née des entrailles du Brachyderes 
lusitanicus (Ann. Soc. Ent. France, 1851, p. 65). 

(2) LÉON Durour, Encore l'Hyalomyia dispar (Ann. Soc. Ent. France, 1852, 
p. 446 et 447). 


Métamorphoses de la Tachina villica. 244 


sième segments, et dont la figure 10 exprime le relief, Cette ligne élevée 
est destinée à l'ouverture de la pupe et c’est quand elle s’est dessoudée 
que la partie supérieure des trois segments s’enlève et que l’insecte par- 
fait sort de sa prison. Sur le quatrième segment on trouve de chaque côté, 
près du bord postérieur et un peu en haut (fig. 9 et 10), un tubercule 
répondant au stigmate thoracique de la nymphe incluse. Les segments 
intermédiaires entre le quatrième et le onzième n’offrent rien de remar- 
quable; le dixième cependant présente en dessous (fig. 41 et 12) les 
traces d’une ouverture à bords froncés, qui me paraît répondre à l'anus 
de la larve. Le onzième segment (fig. 9 et 11) montre, vu de face, les 
restes des organes qui sont dans la caverne stigmatique, c’est-à-dire 
les deux stigmales postérieurs ; il y a de plus, au-dessous d'eux, un point 
élevé dont je ne connais pas la signification. Une sorte de hausse-col 
ayant des angles épaissis et arrondis qui lui donnent un aspect réniforme, 
représente sur la pupe le bourrelet que j'ai signalé comme bordant en des- 
sous la caverne stigmatique. (Voyez fig. 4 et aussi fig. 4.) 


I, Si beaucoup de larves de Muscides semblent à première vue d’une 
structure tellement semblable qu’elle à pu paraître monotone, leurs pupes 
donnent bien plus cette impression, car elles ont pour la plupart une 
forme de barillet invariablement stéréotypée. Et cependant, celui qui a 
reconnu la configuration de la larve et qui l’a séparée par des caractères 
organiques de ses congénères, retrouve sur la pupe toutes ces modifica- 
tions. La pupe n’est que la peau épaissie et cornée de la larve; les aspé- 
rités, ou les reliefs, ou les poils, y sont conservés, et ces pupes d’une 
forme si peu variée, présentent en réalité un intérêt presque aussi grand 
que le premier état de l’insecte. Plusieurs d’entre elles d’ailleurs ont de 
nouveaux organes, Car les stigmates de la nymphe qui s’improvisent dans 
la métamorphose, viennent aboutir dans la région dorsale de la pupe à 
deux stigmates, souvent prolongés comme dans les Aricia, les Eumerus, 
les Phora (1) et dans quelques autres genres. 

La pupe de la Tachina villica a onze segments comme la larve; le 
pseudocéphale à disparu, mais on voit une place luisante à bords foncés, 
qui correspond à l'ouverture du tube digestif (fig. 10). 

De chaque côté, au bord du premier segment, sont les deux vesti- 
ges des stigmates antérieurs disposés comme deux petites oreilles, Au- 
dessous de ceux-ci et au-dessus de louverture buccale oblitérée on voit 


(1) LÉON Durour, Ann. des Sc. naturelles, 2e série, t. XII, p. 57, pl. 3, fig. 
110, 1839, et Mém. de la Société des Sc., etc., de Lille, année 1840, p. 414 et 
figures; et année 1845, p. 199, figures 4, 6, 10, 11 et 12. — Cn. COQUEREL, Ann. 
Soc. Ent. France, 1818, p. 190, pl. 7, fig. 7 ye 


h® Série, TOME I, 16 


242 AI. LABOULBÈNE. 


un relief, une côte linéaire, allant de part et d'autre atteindre le bord 
antérieur du quatrième segment. Ce relief marque la place d’où s’enlèvera 
comme un panneau, d’où se déboîtera une partie de la pupe. Le couvercle 
se dessoudra, sous les efforts de la Mouche, dans l'étendue occupée par 
ce relief et par le bord antérieur du quatrième segment. La tête vésicu- 
leuse de la Tachina fera sauter le couvercle de sa prison, et c’est quand 
par un arrêt dans le retrait de la tête, on trouve des Mouches mal venues 
et à grosse tête, qu’on a cru à des espèces nouvelles. Cette remarque s’ap- 
plique entre autres au genre Chlorops. 

Sur le dernier segment de la pupe on aperçoit les deux stigmates posté- 
rieurs et au-dessous un point saillant dont la signification m'échappe, 
mais que je ne crois pas appartenir à l'anus de la larve. Jai déjà dit que 
sur le dixième segment on voit en dessous une place froncée qui me parait 
répondre à l’orifice anal, je l'ai figurée sous les numéros 11 et 12. 

L'extérieur de la pupe est finement ridé en travers quand on emploie 
un grossissement un peu fort. Cette pupe étant examinée après que la 
mouche en est sortie, on trouve les crochets mandibulaires appliqués à 
l'intérieur sur la face ventrale ; on remarque aussi les troncs trachéens 
sous forme de deux longs traits blancs latéraux. 


I, Le point le plus remarquable, à mon avis, de la configuration de la 
pupe chez notre T'achina, c’est la présence sur le quatrième segment, en 
dessus et près du bord latéral d’un tubercule stigmatifère (fig. 9 et 10). 
C'est là un organe vestigiaire, un représentant des cornes des Phora, des 
Aricia, etc. 

Les stigmates uniques de la nymphe paraissent naître aux dépens 
des stigmates antérieurs de la larve, suivant les beaux travaux (1) de 
M. Léon Dufour; ces stigmales sont thoraciques et leurs grandes trachées 
s’'anastomoseut à la partie inférieure du corps (2). Beaucoup de nymphes 
de Diptères appartenant aux premières tribus, particulièrement celles des 
Culicides, et pour citer plus particulièrement les nymphes que M. Perris 
a étudiées dans nos Annales, celles des Gylindrotoma macroplera et 
Lymnophila dispar. (année 1849, pl. 9, IV, fig. 6, et V, fig. 7 et 8); 
enfin celle de la Cecidomytia papaveris, que j'ai pareillement décrite et 
figurée dans ces Annales (année 1857, p. 576, pl. 12, fig. 6 et 7), et un 
très grand nombre d’autres offrent à l'observateur ces prolongements dor- 
saux de leurs stigmates. 


1) Léon Durour, Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des 
Sciences, etc., t. IX, p. 573 et pl. 1, fig. 10, 1846. 


(2) Léon Durour. 1bid., p. 579, et pl. 2, fig. 18. b,b. 


Mélamorphoses de la Tachina villica. 243 


Beaucoup de pupes parmi les Muscides en sont privées, MM. Léon 
Dufour et Perris ne les signalent point dans les Sarcophaga qu'ils ont étu- 
diées. C'est pour moi un vrai bonheur de trouver sur la pupe de la 
Tachina villica, ce vestige d’un organe arrivé au summum de développe- 
ment pour les Muscides chez les pupes des Phora. 1 faut avoir tourné et 
retourné dans la main ces berceaux d’une simple Mouche, pour comprendre 
la joie qu'éprouve l'observateur qui finit par découvrir sur ce corps inerte 
la trace d’un organe dont l'importance physiologique est si haute. Gette 
petite saillie, ce point élevé, si insignifiant pour le vulgaire, nous révèle 
le mode de formation des cornes dorsales des pupes chez les Aricia, les 
Eristalis, les Eumerus, les Phora, ete. 


$ 3. INSEGTE PARFAIT, (Voy. pl. 7, fig. 19 à 17.) 


Wachina wäElica ROBINEAU-DESVOIDY, Essai sur les Myodaires 
(Mém. prés. par divers savants à lAcad. des Sciences de l'Institut de 
France, t IE, p. 188, 1830.) — non ZETTERSTEDT, Diptera Scandinaviæ, 
t. LI, p. 161, 1844, et t. VIII, p. 3248. 


Grisea, palpis, scutelli parte postica, alarum basi, rufescentibus ; pilosa 
seliferaque; fascie argenteo-sericea, fronte aurea, intensive &, vilta fron- 
tali nigra; thorace nigro quadri-viltato, intensive 3; abdomine albo- 
griseo-micante, Segmentis fascia postica nec non linea dorsali nigris. Alis 
fere diaphanis. — Long. 4-5 lin. (9 à 11 mill.). 


Hab. in Galliæ campo Luletiano nec non dicto Saint-Sauveur (Yonne). 


Corps gris en dessus, avec les palpes, la partie postérieure de lécusson 
et la base des ailes roussâtre ou d’un roux ferrugineux. Téte à front doré 
chez le &, jaunètre chez la ®, une raie d’un noir velouté allant des ocelles 
à la base des antennes, celles-ci noirâtres avec quelques écailles grisâtres 
sur le 2° article ; face d'un beau blanc satiné ou argenté ; 7 soies au-dessus 
des antennes, de chaque côté et sur un seul rang «fig. 2 et 4) et 5 soies 
sur un seul rang au-dessous des antennes. Tête de la © à 2 rangs de soies 
au-dessus des antennes; une rangée interne composée de 5, une externe 
composée de 3 soies (fig. 5), et au-dessous des antennes, 5 soies sur un 
seul rang. La face est beaucoup plus large chez les © que chez les &, et 
les yeux relativement plus petits (fig. 5). La couleur des yeux d’un rouge 
sombre dans les deux sexes. Gorselel presque carré, un peu rétréci en 
arrière et très légèrement resserré au milieu, grisätre avec quatre lignes 
noirâtres, longitudinales; les deux externes paraissent interrompues au 
milieu. Écusson noirâtre en avant, roussâtre en arrière. Abdomen d’un 
noir un peu bronzé, avec la partie antérieure des deuxième, troisième et 


DIT AL, LABOULRÈNE. 


quatrième segments d’un blanc grisâtre, chatoyant, une ligne dorsale! e 
médiane coupant ces bandes transversales. Ventre noir. 

Ailes à peine obscures, les grosses nervures brunâtres et la base rous- 
sâtre ; cueillerons blancs, balanciers d’un brun jaunâtre ou jaunâtres. Pattes 
assez robustes, noires, la pelote des tarses d’un jaune roussâtre. 

Le corps est couvert de poils et de soies. Celles de la tête (fig. 2 à 4) 
sont les unes dirigées en arrière, les autres en avant et celles qui sont de 
chaque côté de la ligne noire veloutée du front s’entrecroisent. Le corselet 
a, de chaque côté, quatre lignes de points d’où partent des poils longs, 
et dirigés en arrière. L’abdomen, plus finement ponctué, est couvert aussi 
de poils plus fins que ceux du corselet. De fortes soies raides se trouvent 
de chaque côté du corselet et autour de l’écusson. L’abdomen a deux de 
ces soies sur le premier et le deuxième segments à leur partie dorsale, le 
bord du troisième segment en a 6 chez le g'et 8 chez la 9. Outre ces 
soies, il en existe constamment de latérales au bord de chaque segment. 
Les pattes ont à la fois de fortes soies et des poils, la figure exprime la 
disposition des premières. 


1, La détermination des Tachinaires est extrêmement difficile et les 
regrets de Robineau-Desvoidy à cet égard (1) seront compris par ceux qui 
essaieront de reconnaître les espèces de cette populeuse tribu. Le travail 
de Macquart, inséré dans nos Annales dès l’année 1845, a contribué à 
débrouiller ce chaos et à rectifier la synonymie, mais on doit néanmoins 
convenir que, malgré les œuvres de Robineau-Desvoidy, de Macquart, de 
Zetterstedt, de Rondani, etc., il est presque impossible de déterminer sûre- 
ment certaines T'achinaires, si l'on n’a pas sous les yeux les types auxquels 
les insectes se rapportent. 

Mon ami et savant collègue M. J. Bigot possède dans sa riche collection 
une Tachina villica dont le nom a été écrit par Robineau-Desvoidy, et qui 
est identique avec le mâle de notre espèce. Par conséquent, il ne peut y 
avoir aucun doute sur la légitimité de celle-ci, et elle doit porter le nom 
inscrit dans l’Essai sur les Myodaires, p. 188. 

La question de la détermination rigoureuse de nos Tachina parasites 
n’est pas entièrement résolue, parce que j'ai pu, grâce à la collection de 
M. Bigot, reconnaitre l'identité de quelques-unes avec la T'achina villica &. 
Il est éclos des chrysalides de la Noctua brassicæ un grand nombre d’indi- 
vidus, les uns différant seulement par la taille, les autres d’une coloration 
plus grise et présentant une teinte moins dorée du front, ainsi que deux 
rangs de soies de chaque côté de la ligne médiane frontale, Ces derniers 


(1) Annales de la Soc. Ent. France, 1848, p. 452 et 453, 


Métamorphoses de la Tachina villica. 245 


insectes, tous femelles, et qui pourraient paraître à première vue consti- 
tuer une espèce distincte, ne sont, en réalité, que l'un des sexes de la 
T. villica. M. Bigot et moi ne les avons trouvés décrits nulle part d’une 
manière reconnaissable et ils rentreraient dans le genre Masècera de Mac- 
quart (Diptères, Suites à Buffon, t. I, p. 118, 1835) et de Rondani, si, au 
lieu de les rapporter à la T', véllica, j'avais établi sur eux une espèce par- 
ticulière. 

Dans l’état actuel de la diptérologie, on est encore obligé de décrire 
toutes les différences qu'offrent les individus voisins les uns des autres et 
que renferment les collections. De là certainement une trop grande mul- 
tiplication des espèces établies sur de simples variétés de taille ou de 
coloration. Je suis même persuadé que beaucoup d’espèces ont les sexes 
placés dans des genres différents. 

Le nombre vraiment prodigieux des Diptères rend cet ordre le plus 
peuplé comme individus, de toute l'Entomologie; ces individus si nom- 
breux proviennent de larves inégalement nourries et ils doivent nécessaire- 
ment varier entre eux. De plus, quand on examine les résultats que l'étude 
des premiers états a fournis aux observateurs, entre autres à MM. Léon Du- 
four, Perris, etc., on remarque que beaucoup d'espèces élevées en captivité 
ont été désignées par la qualification de déspar ; les mâles et les femelles 
provenant de larves pareilles sont différents. Ne peut-on pas prédire à coup 
sûr, d’après ces renseignements précieux, que c’est par le contrôle de 
l'observation des métamorphoses qu’on légitimera l'établissement d’un 
grand nombre d’espèces dans l’ordre des Diptères? 

Je crois donc, en ce qui concerne la T'achina villica, que les individus 
que j'ai décrits, les uns, tous mâles, plus grands généralement, plus 
foncés en couleur, à face moins large, à un seul rang de soies frontales, et 
les autres, tous femelles, plus petits et plus grisàtres, à face élargie et à 
deux rangs de soies frontales, ne doivent constituer que les deux sexes 
d’une seule et même espèce. De plus, ces insectes, offrant dans leurs divers 
caractères, dans les nervures des ailes, etc., une très grande similitude, 
pourraient rentrer, les © surtout, dans le genre Masicera de Macquart et de 
Rondani. Disons, toutefois, que la T'achina larvarum et la T. flaviceps sont 
pour Macquart (Ann. Soc. Ent. France, 1854, p. 376) de véritables 
Tachina. 


IT, Je n’ai que peu de chose à faire remarquer sur les caractères orga- 
niques de la T'achina villica. J'ai exposé avec soin la disposition des soies 
dont la tête et l'abdomen sont couverts, Ges poils raides ont une destination 
utile, un but physiologique et ne sont pas des organes de luxe; plus multi- 
pliés comme chez la ©, ils doivent lui être utiles au moment où celle-ci va 


246 AL. LABOULBÈNE. 
déposer sur le corps de ses victimes le parasite ou la larve qui les rongera, 
Ces soies raides el élastiques anéantiraient les chocs résultant des mouve- 
ments que doit faire la chenille de la Noctuelle pour éloigner son ennemi. 
Mais qui nous dira les manœuvres de la Tachina © pour guetter la che- 
nille, pour la joindre et déposer sur elle le germe parasite. Pond-elle un 
œuf ou une larve vivante? Les recherches de M. Léon Dufour sur l'anatomie 
des Diptères (1) nous obligent d'admettre que la Tachina villica est ovi- 
pare comme lEchinomyia rubescens, ele. Je dois dire cependant que mon 
collègue M. Berce m'a affirmé qu'il a souvent vu sur le corps de diverses 
chenilles des œufs oblongs. Quand il a écrasé ces œufs avec une pince, les 
chenilles n’ont pas nourri des larves de mouches parasites, tandis que les 
mêmes espèces de chenilles qui n'avaient pas été débarrassées de ces œufs 
sont devenues les victimes des Diptères entomobies. Réaumur a constaté 
les coques des œufs de mouches parasites sur le corps des chenilles (2). 


En terminant cette histoire de la Tachina villica sous ses trois états de 
larve, de pupe et d’insecte parfait, je ne puis me défendre d’inviter encore 
une fois à l'étude des larves et des pupes des Muscides, étude si monotone 
en apparence, mais en réalité variée et remplie d'intérêt, En ajoutant une 
ligne à la connaissance des premiers états des Tachinaîres, je n’ai fait que 
répondre pour une bien faible partie au vœu de notre célèbre et regretté 
MACQUART : « En rappelant la marche progressive des travaux antérieurs 
sur l’organisation des Tachinaires, nous désirerions pouvoir constater aussi 
des progrès dans la connaissance des mœurs parasites et singulières de ces 
Muscides.. Grâce aux investigations de MM. Léon Dufour, Goureau, Perris, 
Herpin, Dagonet et quelques autres, nos connaissances sur le développe- 
ment des Diptères de plusieurs familles se sont accrues; il en est de même 
résulté plusieurs renseignements utiles à l'agriculture. Nous faisons des 
vœux pour que les Tachinaires participent à ce progrès. » (Ann. Soc. Ent. 
France, 1845, p. 251.) 


NOTE ADDITIONNELLE. 


Je consigne ici comme desiderata dans l'histoire de la T'achina villica 
et des Mouches parasites de la Noctua brassicæ les réflexions suivantes : 

En même temps que les larves et pupes figurées pl. 7, fig. 4 et 9, j'ai 
vu d’autres larves plus petites et d’autres pupes d’une forme plus étroite 


(1) LÉoN Durour, Recherches anatomiques et physiologiques sur les Diptères 
(Mémoires présentés par divers savants à l’Académie des Sciences de l’Institut, elc., 
t. XI, p. 302, 1851). 


(2) Réaumur, Mémoires pour servir à l'histoire des Insectes, L. 11, p. 443 et 
144, 1736. 


Mélamorphoses de la Tachina villica. 247 


et d’une couleur moins foncée (fig. 12). J'ignore si les parasites qui en 
proviennent sont ou ne sont pas identiques avec ceux que j'ai décrits. 

Je ne sais point, de visu, si l’un des sexes a une pupe plus grande que 
celle de l’autre sexe. Pour s’en assurer, il faudrait séparer les pupes et 
observer les insectes qui en seraient éclos, ce que je n’ai pas été en mesure 
de faire. 

J'ai remarqué, parmi les Mouches qui ont vécu aux dépens de la Noctua 
brassicæ, un petit mâle qui ne diffère de celui que j'ai décrit et figuré que 
par sa taille de 8 millimètres 14/2, par conséquent plus petite que dans les 
individus types 4 ou 9, et ses couleurs généralement plus claires. Il nous 
a paru, à M. Bigot et à moi, se rapporter à la Tachina flaviceps MACQUART 
(Ann. Soc. Ent. France, 1854, p. 376). J'ai beaucoup de tendance à croire 
que ce n'est qu'un petit individu de la Tachina villicu. 

En résumé, il reste encore à reconnaitre si la Noctua brassicæ est atla- 
quée par plusieurs Mouches parasites (comme cela est très probable) ou 
si toutes celles qu’on a observées doivent être rapportées à la seule Tu- 
china villica. Mes collègues qui s'occupent de Lépidoptérologie pourront 
décider cette question. 

J'ai eu le plaisir de déposer dans la riche collection de mon ami et sa- 
vant collègue M. J. Bigot les types qui ont servi de base à ce travail. 


EXPLICATION DES FIGURES L À 18, TOUTES GROSSIES, DE LA PLANCHE 7°. 


Fig, 4. Larve adulte de la T'achina villica ROBINEAU-DESVOIDY, vue de 

profil, et au-dessous d'elle mesure de sa grandeur naturelle. 

Partie antérieure de cette larve vue de profil, très grossie, ainsi 

que les figures suivantes, et mettant en évidence les crochets 
mandibulaires et les stigmates antérieurs. 

9. La méme vue de face. On aperçoit les parties molles situées au- 
dessus des mandibules et les stigmates antérieurs placés au bord 
postérieur du premier segment. 

h. Partie postérieure de la larve vue en dessus et de face. Derniers 
segments du corps mamelonnés de chaque côté, et dernier seg- 
ment abdominal surmonté de la portion charnue et trilobée ou 
d’un croissant irrégulier; caverne stigmatique, stigmates posté- 
rieurs situés au fond de celle-ci. 

9. Partie médiane du corps de la larve Vue en dessous pour montrer 
la disposition des bords latéraux des segments garnis de très 
petits crochets, et les espaces médians en forme de navette. 


o] 


0] 


248 


Fig. 6. 


10. 


11. 


42. 


49; 


AL. LABOULBÈNE, — Métamorphoses de la Tachina véllica. 


Aspect des stigmates antérieurs vus de face et extrêmement gros- 
sis; on aperçoit l’ouverture des quatre digitations qui les termi- 
nent. 

Un des mêmes stigmates vu de profil et offrant les quatre digita- 
tions écartées. 

Un stigmate postérieur très grossi, vu par transparence. 

Pupe de la Tachina villica RoB.-DEsv. vue en dessus, et à côté 
d'elle mesure de sa grandeur naturelle. 

La méme pupe très grossie et vue de face par la partie antérieure, 
On remarque sur le premier segment deux saillies latérales répon- 
dant aux stigmates antérieurs et au-dessous le vestige de l’ouver- 
ture buccale; entre ces parties une ligne en relief qui les sépare 
et qui se prolonge jusqu'au bord postérieur du troisième seg- 
ment. Sur le quatrième segment, de chaque côté et un peu en 
haut, un tubercule stigmatifère répondant aux stigmates de la 
nymphe incluse dans la pupe. 

Cette méme pupe très grossie et vue de face par la partie posté- 
rieure. Le fond de la caverne stigmatique est de niveau, elle offre 
les stigmates postérieurs et plus bas une place luisante; au- 
dessous une plaque réniforme répond au pannicule trilobé de la 
larve (fig. 4); sur le dixième segment on observe en dessous les 
traces d’une ouverture à bords froncés qui me parait répondre à 
l'orifice anal de la larve. 

Pupe plus étroite et moins grande que la précédente vue par 
dessous et dont il a été question dans la note additionnelle 
(p. 246 et 247). 

Tachina villica RoB.-DEsv. 4, et près d'elle mesure de sa grandeur 
naturelle. 

Tête de cette T'achina & Vue de profil et très grossie, ainsi que 
les figures suivantes. 

Tête du même insecte <' vue de face. 

Tête de la T, villica $ vue de face. 

Antenne de la T, véllica tant & que $ montrant les articles qui 
composent cette antenne. 

Portion (le la même antenne extrémement grossie pour mettre en 
évidence les poils du 2° article et les deux parties qui composent 
le style. 


DESCRIPTION ET FIGURE D'UNE LARVE D'ŒSTRIDE 
DE CAYENNE 


EXTRAITE DE LA PEAU D'UN HOMME. 


Par M. le docteur ALExANDRE LABOULBÈNE. 


(Séance du 27 Février 1861.) 





La larve dont je vais donner la description et la figure provient de 
ayenne où elle a été extraite de la peau d’un homme. La description qui 
suit prouvera qu'il s’agit du premier état d’un insecte Diptère appartenant 
à la famille des OEstrides. Après avoir décrit cette larve, je la comparerai 
avec celles de la même famille qui ont été observées sur l'Homme dans 
des conditions analogues et dans le même continent. 


$ 1. LARVE D'OESTRIDE DE CAYENNE. 


La larve a les téguments durcis par le séjour dans l'alcool, sa couleur 
totale est d’un brun un peu rougeàtre, sa longueur est de 22 millimètres, 
sa largeur de 10 millimètres. 

Le corps est composé de dix segments y compris celui qui enveloppe la 
tête ou plutôt le pseudocéphale; il est légèrement arqué, un peu renflé 
au milieu, mais à peine atténué en arrière, à peu près elliptique quand on 
le regarde en dessus. 

Le pseudocéphale présente deux tubercules ou saillies antennaires, au- 
dessous desquels sortent deux crochets ou mandibules, distants, peu sail- 
lants, un peu arqués et terminés en pointe aiguë. 

Le sixième segment du corps est le plus grand et ceux qui le précèdent 
ou le suivent diminuent peu à peu en avant ou en arrière, Le septième 
segment paraît le plus long de tous. 

Le premier segment, au milieu duquel est placé le pseudocéphale, n’of- 
fre pas d’épines, mais il présente un peu au-dessus des bords latéraux, 
vers la face dorsale, l'orifice des stigmates antérieurs. J'ai reconnu l’exis- 
tence de ceux-ci à cinq ou six petits corps, ayant la forme de dentelures 
jaunâtres, situés dans le repli cutané au bord postérieur de ce segment. Ces 
petites dentelures me paraissent être analogues à celles qu’on remarque à 
l'extrémité des stigmates antérieurs chez beaucoup de larves de Diptères, 


250 AL, LABOULBÈNE. 


Le deuxieme segment de la larve, ou le premier qui suit le segment de 
la tête, et de plus les troisième, quatrième, cinquième et sixième segments 
portent des épines recourbées ou des crochets arqués, à base large et 
dont la pointe est dirigée en arrière. Les deuxième et troisième segments 
n'ont de ces épines que sur leur bord antérieur, ainsi que l'indique la 
figure 19, mais les quatrième, cinquième et sixième offrent, outre la 
rangée antérieure qui entoure tout le segment en dessus et en dessous du 
corps, une deuxième rangée d’épines ou de crochets aigus. Ceux-ci ont 
leur pointe généralement dirigée en avant, ils sont aussi forts ou plus forts 
que ceux du bord antérieur, ils occupent le dessus et les côtés du corps, 
mais ils n'arrivent pas sur la face ventrale de la larve. Le septième segment 
offre à peine quelques crochets émoussées ou plutôt des tubercules muti- 
ques, et les trois segments qui suivent (huitième, neuvième et dixième) 
son totalement dépourvus de crochets à pointe aiguë, 

L'extrémité de celte larve est tronquée. Le dernier segment présente 
une excavation centrale, au fond de laquelle se trouve un mamelon à bords 
froncés entièrement recouvert d'épines microscopiques. Malgré la rigidité 
des téguments, je suis parvenu à écarter les bords, revenus sur eux- 
mêmes, de ce mamelon et à reconnaitre la présence d’une caverne stigmu- 
lique, suivant l'expression employée par M, Léon Dufour pour désigner 
cette disposition. 

Au fond de la caverne, il existe deux plaques ovales et un peu réni- 
formes, brunes, qui m'ont paru offrir trois saillies longitudinales. Ces pla- 
ques ne sont autres que l’aboutissant des trachées et forment les stigmates 
postérieurs de la larve. Les bords de la saillie mamelonnaire, en se rap- 
prochant, peuvent donc obturer lorifice des stigmates, et c’est par l’écar- 
tement de ces bords que laccès de l'air dans les trachées est rendu pos- 
sible. 

La larve vue dans son ensemble et en dessus est presque elliptique, 
tronquée à ses deux extrémités. Elle offre des tubereules médians sur les 
deuxième, troi-ième, quatrième, cinquième, sixième et septième segments ; 
latéralement elle offre, de plus, trois rangées de tubereules lisses et larges, 
dus à des plis du tégument. En dessous, les quatrième, cinquième, sixième 
et septième segments ont des rides larges et transversales. 


Cette larve à été présentée à la Société de Biologie (Mémoires de la 
Société de Biologie, 3° série, & IF, p. 161, 1864) par M. Leroy de Méri- 
court, professeur à l’école navale de Brest. Cet observateur distingué avait 
cru pouvoir la rapporter à la Cuterebra noxialis où au Ver macaque de 
Cayenne, 


Larve d'OEstride de Cayenne. 251 


La description qui précède et la figure 49 de la planche 7° ne peuvent 
laisser aucun doute sur l’ordre et la famille d'insectes auxquels cette larve 
appartient; mais est-elle réellement le premier état de la Cuterebra noxia- 
lis où du Ver macaque proprement dit ? C’est ce que je ne saurais 
admettre. 

Pour résoudre ce problème entomologique, j'ai dû comparer cette larve 
à toutes celles déjà connues, qui offrent avec elle une analogie de formes 
ou de mœurs et qui proviennent du même hémisphère. 

M. J. Goudot à le premier décrit, sous le nom de Cutercbra noxialis, 
une larve de Diptère qui vivait sous la peau des vaches et des chiens à la 
Nouvelle-Grenade, et dont il avait lui-même été attaqué (Voy. Annales des 
sciences naturelles, 8° série, t. HIL, p. 221, 4845). Ce naturaliste a vu éclore 
linsecte parfait des larves recueillies à terre dans un endroit où des vaches 
infestées de ces OEstrides avaient séjourné; ces larves, appelées gusano ou 
nuche par les habitants du pays, étaient identiques à celles qu'il avait 
observées sur lui-même et dont il a donné la figure (loc. cit., pl. 4 bis, 
fig. 5). 

La larve qui fait le sujet de cette note diffère de la G. noxtalis de la 
Nouvelle-Grenade décrite par M. Goudot. Sur la figure donnée par cet au- 
leur, on trouve les trois premiers segments antérieurs chagrinés, et les 
trois suivants sont les seuls qui soient pourvus d’une double rangée d’é- 
pines dirigées en arrière ; ils n’ont pas de mamelons non plus que les 
5 segments qui suivent. Cette larve n’est pas, il est vrai, terminée par un 
appendice caudal, mais elle est plus atténuée que la nôtre et la forme 
générale renflée en avant, à partir du troisième segment, n’est pas la même, 
Aussi, tout en reconnaissant un air de famille entre ces deux larves, je 
dois dire qu'elles n’appartiennent pas au même insecte et qu’elles sont 
d'espèce différente. 

M. Leroy de Méricourt avait désigné la larve qu'il a présentée à la 
Société de Biologie sous le nom de Ver macaque de Cayenne. Ce nom, 
donné par Arture, médecin du roi à Cayenne dans le siècle dernier, se 
trouve dans les Mémoires de l'Académie des Sciences de Paris pour l'an- 
née 4753, p. 72. Arture, en effet, avait communiqué à cette célèbre com- 
pagnie des Observations sur l'espèce de ver nommé macaque, mais il n'avait 
décrit ni le ver ni la mouche qui en provient. 

Mon savant collègue et ami, M. le docteur Charles Coquérel a éclairei 
les observations d’Arture, grâce à M. le docteur Chapuis, médecin en chef 
de la marine à la Guyanne, et il à publié dans la Revue et Magasin de 
Zoologie (2° série, T. IT, 356, 1859, et pl. 12, fig. 4), la description et une 
très bonne figure du Ver macaque de Cayenne. @est à l’aide de ces docu- 
ments que nous allons pouvoir décider si la jarve que j'ai pu étudier, 


252 Al. LABOULBÈNE. 


grâce à M. Leroy de Méricourt, se rapporte au Ver macaque proprement dit. 

Ce qui frappe le plus dans la description de ce dernier insecte, c’est le 
prolongement caudiforme ou en queue, des derniers segments du corps 
et surtout le double bourrelet terminal séparé par un étranglement. Or, 
rien de semblable n'existe dans la larve, bien plus grande d’ailleurs, et si 
fortement mamelonnée que j'ai dessinée. Elle n’est donc pas certainement 
le Ver macaque tel qu'il a été décrit et figuré, par M. Cb. Coquerel, avec 
une grande fidélité (loc. cit., pl. xi11, fig. 4 à). 

Puisque la larve qui m'occupe n’est ni la Cuterebra noxialis de M. Gou- 
dot, ni le Ver macaque proprement dit, il reste encore à savoir si elle ne 
pourrait point être rapportée à une larve d'OEstride très curieuse, qui vit 
sur l’homme et en même temps sur les animaux, le chien en particulier, 
et que l’on connaît au Mexique sous le nom de Ver Moyacuil. 

MM. Ch. Coquerel et Sallé, mes chers collègues, ont fait connaître cette 
larve qu'ils ont décrite et figurée dans la Revue et magasin de Zoclogie, 
2° série, t. Il, p. 361, 1859 et pl. XIL, fig. 4). Cette larve a une incontes- 
table analogie avec celle que je décris moi-même, mais elle est bien moins 
grande, elle est atténuée en arrière et elliptique; elle est mamelonnée 
comme elle, quoiqu'à un degré moindre. On verra en comparant les figu- 
res que des différences réelles les séparent, et bien qu’elles aient de grands 
rapports, je pense que cette larve d'OEstride n’est pas plus le Ver moyacuil 
que la Cuterebra noxialis où le Ver macaque. 

Si je compare enfin cette larve à celles que M. Hope a rassemblées dans 
son beau travail sur les larves observées dans le corps de l'Homme (Tran- 
sactions of the entomological society of London, Vol, 11. p. 256, 1837- 
1840 et pl. 22), je trouve qu'elle diffère de toutes celles que le savant 
entomologiste anglais a connues. 

Je ferai la même remarque pour les larves signalées dans la Zoologie 
médicale 4e MM. Gervais et Van Beneden. 


S 3. 

Il me parait inutile de discuter si la larve que j'ai décrite est exclusive- 
ment propre à l’homme. Cette question du parasitisme des OEstrides est 
aujourd'hui résolue et il est prouvé que ces insectes attaquent l’homme 
exceptionnellement, tandis qu'ils paraissent vivre de préférence sur d’au- 
tres espèces de mammifères. Les observations de Bracy-Clarck, de MM. 
Roulin, Justin Goudot, etc., rapportées par M. Joly dans ses Recherches 
anatomiques et physiologiques sur les OEstrides (Annales de la Soc. Roy. 
d'Agriculture, etc. de Lyon, t. IX, p. 246 et suiv., 1846), ne peuvent 
laisser aucun doute; c'est aussi l'opinion de mon savant collègue, M. le 
docteur Ch. Coquerel. On trouve dans la Zoologie médicale de MM. Ger- 


Larve d'Œstride de Cayenne. 253 


vais et Van Beneden, d’autres faits confirmatifs du parasitisme accidentel 
des OEstrides chez l’homme, et M. Duncan, d'Edimbourg, vient de signa- 
ler chez une jeune fille de 143 ans, la présence de tumeurs renfermant la 
larve de l'OŒstrus où Hypoderma bovis (Edinburgh veterinary Review, 
1859). 


D’après la discussion à laquelle je me suis livré, je pense que la larve 
que je viens de décrire est celle d’une OEstride, probablement du genre 
Cuterebra. 

Elle diffère de toutes les larves observées jusqu’à ce jour dans le corps 
de l’homme. 

Cet insecte n’est pas un parasite exclusif de l’homme, mais comme les 
Cuterebra déjà observées, il vit sur les animaux domestiques et n ‘attaque 
l’homme qu’exceptionnellement. 


EXPLICATION DES FIGURES 19 A 21 DE LA PLANCHE 7°, 


Fig. 49, Larve d'OŒstride de Cayenne, et à côté d'elle mesure de la gran- 
deur naturelle, 
20. Partie antérieure du corps vue de face et en dessus, montrant 
les saillies antennaires et les mandibules du pseudocéphale. 
21. Partie postérieure du corps vue de face et en dessous, pour mon- 
trer la caverne stigmatique et les stigmates postérieurs. 


SÉCRÉTIONS DE MATIÈRE MUSQUÉE CHEZ LES INSECTES. 


Par M. le professeur GIRARD. 


(Séance du 24 Juillet 1861.) 





Dans un travail inséré dans le journal le Cosmos et lu dans une de nos 
séances (11 juillet 1860), j'ai étudié les sécrétions de la matière musquée 
chez les animaux et en particulier chez les insectes. J'ai signalé cette sécré- 
tion comme un des caractères du genre Sphinx et j'ai fait connaitre que le 
Sphinx ligustri la possède à un moindre degré que le Sphinx convolvuli, 
espèce ou cette sécrétion musquée est indiquée par les auteurs. 

J'ai pu vérilier de nouveau, cette année, sur un exemplaire mâle du 
Sphinx ligustri, Yexistence de la sécrétion de matière musquée, que je 
regarde comme propre aux mâles. Seulement ce Sphinx, éclos le 25 juin 
1861, n'a pas offert immédiatement la sécrétion musquée, comme cela 
s’élait présenté pour les mâles de la même espèce observés l’année précé- 
dente. Ce n’est que cinq jours après l’éclosion que l'odeur musquée devint 
très sensible et restait adhérente aux doigts. Elle ne fut jamais aussi forte 
que sur les mâles des premières observations et disparaissait par inter- 
valles. Elle était très manifeste, autour de l'orifice génital chaque fois que 
l'insecte avait volé quelque temps. Elle a persisté plusieurs jours jusqu'à la 
mort de l’insecte. 

Il n'y a rien d'extraordinaire à ces variations de la sécrétion musquée 
chez le Sphinx ligustri où cette sécrétion est faible, car ces variations se 
remarquent aussi sur le Sphinx convolouli où la matière odorante est 
beaucoup plus abondante et se rencontre non seulement sur le mâle, mais 
quelquefois sur la femelle, soit qu'elle ait été fécondée, soit par hypertro- 
phie des caractères habituels. 

Je possède en ce moment un Sphinx convolvuli, mâle, éclos le 21 juillet 
et chez lequel, depuis plus de trois jours, aucune trace de sécrétion mus- 
quée ne s’est encore manifestée, La sécrétion ne s’est pas produite pen- 
dant une semaine où j'ai laissé vivre l’insecte, sacrifié ensuite à diverses 
expériences. Au contraire, les Sphinx convolvuli males, pris sur les fleurs 
(principalement les fleurs blanches des Petunia nyclaginiflora) au mois 
de septembre, m'ont toujours offert la matière musquée à un degré très 
intense. 


DES COCONS DE LA PUCE,. 


Par M. LÉON DUFOUR, 


Président honoraire. 
(Séance du 27 Février 1861.) 


Encouragé par l’épigraphe de nos Annales, je n'hésite point à adresser à 
la Société entomologique quelques lignes sur une Puce et à inaugurer par 
cette minime communication ma Présidence honoraire. 

Il est des faits qui ont tout l'attrait de la nouveauté quand ils se révè- 
lent à vous pour la première fois, quoiqu’ils ne soient point nouveaux pour 
la science. J'avais dès longtemps connu les œufs et les larves de la puce 
(Pulex irrilans), mais je ne savais que par les livres que ces larves, pour 
subir leurs métamorphoses, se filaient de véritables cocons d’où l’insecte 
parfait éclosait aussitôt que l'élévation de la température atmosphérique 
avait sonné l'heure du réveil. Aujourd'hui, j'ai sous les-yeux un bon nom- 
bre de ces cocons, dans l’intérieur desquels j'ai pu constater et les nym- 
phes et les insectes parfaits récemment transformés. 

Il est assez curieux de savoir de quelle source j'ai obtenu ces cocons 
qui m'ont intéressé à un haut degré et à plus d’un titre. Le 3 février de 
la présente année, je reçus d’une Sœur carmélite une lettre avec une qua- 
rantaine environ de ces cocons inclus dans un carré de papier à calque, 
hermétiquement scellé. Durant le voyage, plusieurs puces ou bien étaient 
écloses ou s'étaient réveillées de leur engourdissement. Dès leur arrivée, 
je pus, à travers la pellucidité de leur prison papyracée, les voir se pro- 
mener avec beaucoup de vivacité. Elles avaient, quoique sans doute à jeun, 
une belle taille. 

Cet envoi s’accompagnait de renseignements que je crois devoir trans- 
crire textuellement ponr ne point altérer le cachet original de cette com- 
munication. 

« Hier matin, 80 janvier, une des plus jeunes sœurs, assise carmélite- 
ment dans sa cellule, vit s’élancer d’une fente du plancher une énorme 
Puce, et elle eut la pensée de remuer, au moyen d’une épingle, la pous- 
sière incrustée dans cette fente. Quel fut son étonnement de trouver là 
une agglomération de Puces engourdies par le froid, mais qui bientôt 
témoignèrent de leur existence en sautant à merveille. 

» La jeune sœur prit goût à la chasse, et de fente en fente elle advint 
à exterminer plus de deux cents de ces petits vampires qui tourmentent 
si cruellement les carmélites. Les Puces que je vous envoie sont encore 


256 LÉON DürOUr. 


dans leur paletot d'hiver, J'ignore si vous connaissez cette industrie con- 
servatrice. Pour moi, je n’en avais jamais vu de si bien emmaillottées, et 
j'ai de suite pensé à vous en expédier des spécimens bien caractérisés. 
Comme la chasse est productive, je vous fais un envoi bien conditionné. 

» Vous serez peut-être surpris que des carmélites, qui recherchent la 
souffrance par vocation s’avisent de tuer des Puces, instrument de leur 
martyre, mais je vous dirai pour votre édification que le lainage dont nous 
sommes vêtues et dans lequel nous couchons, été comme hiver, semble 
engendrer ces piquantes petites bêtes. Une des sœurs, plus sensible que 
les autres à leur dard envenimé, était à tel point tourmentée, irritée, sil- 
lonnée en tout sens par ce fléau semblable à une plaie d'Égypte, qu’elle 
ne trouvait pas de cilice comparable à celui-là. 11 lui est souvent arrivé 
dans la nuit d’être obligée de changer de tunique pour se dérober un ins- 
tant à cette cruelle épreuve. Je vous engage à éthériser promptement a 
famille ci-incluse ; sans cela vous risquez fort de savoir par expérience que 
les Puces du Carmel sont des plus dévorantes. » 

Je n’ai point éthérisé ces Puces, mais je les ai asphyxiées à mort à un 
brasier ardent, sans toutefois les faire rôtir. Je me suis mis ensuite pen- 
dant plusieurs jours à leur étude minutieuse, soit dans l’état où je les 
avais reçues, soit après avoir eu la patience de les brosser au moyen d’un 
pinceau ou long et souple, ou court et rude, soit enfin après les avoir ait 
macérer dans de l’eau tiède. Toujours une forte loupe à l'œil, jamais le 
microscope, tantôt j'exerçais entre mes doigts une compression expulsive 
bien ménagée, afin de constater l’orifice naturel pour l’éclosion de l’in- 
secte, tantôt je faisais une incision, une amputation apicale ou latérale, 
ou bien un déchirement avec une fine pince pour mettre en évidence et 
le corps contenu ou la texture intérieure de ce réceptacle. 

Je pense que plusieurs de mes Gollègues verront pour la première fois, 
ainsi que moi, ces cocons de Puce, et j'en envoie une pincée à Ja Société 
afin qu’on soit à même de contrôler, s’il y a lieu, mes observations. On y 
trouvera ceux qui ont été soumis à diverses préparations. 

On prendrait au premier coup d’æil ces cocons pour des granulations de 
terre ; ils sont ovales, arrondis aux deux bouts et nullement ellipsoïdes 
comme l’a dit Latreille ; ils ont trois millimètres de longueur, dimension 
dépassant de beaucoup celle de la larve et de l’insecte parfait ; ils sont 
déprimés comme certains Coccus et on y distingue, surtout quand ils sont 
convenablement brossés à sec, une face fort légèrement convexe et une 
autre plate, parfois même un peu concave. 

La première de ces faces est supérieure, et, dans les individus qui n’ont 
subi aucune préparation, elle est recouverte de sable adhérent par un mu- 
cus plastique, La loupe y découvre aussi d’autres débris hétérogènes. 


Cocons de la Puce. 9257 


Parmi ces derniers, je me bornerai à signaler des grains d'un rouge-brun, 
globuleux ou oblongs, que Defrance, dans un travail sur la Puce (Annales 
des Sciences naturelles, À. 1), prétend n'être que du sang concrété préparé 
par la mère-puce pour la victuaille des larves. S'il en est ainsi, ces moel- 
lons rouge-bruns seraient l’excédant de la ration qui n'aurait point été con- 
sommée par les larves. Sans infirmer l’observation de Defrance, qui insiste 
beaucoup sur ce fait, je ferai remarquer que généralement les provisions 
alimentaires pour les larves sédentaires ont été si bien calculées par les 
prévisions de la mère qu'elles durent tout juste jusqu'au moment de Ja 
métamorphose de la larve. 

Ces incrustations quartzeuses des cocons, ces sortes de pouddings en mi- 
niature me représentaient au grossissement optique les fourreaux de cer- 
laines Friganes formés de petits cailloux agglutinés. 

La seconde face du cocon est inférieure et destinée à s'appliquer sur 
un support quelconque. La même lentille qui constate les graviers de la 
face supérieure ne reconnait à l’inférieure qu'une impelpable poussière ou 
par ci par là quelques grains aréneux lorsque l'application n’a pas été par- 
tout immédiate. 

Lorsque, après une longue macération, on est parvenu à l’aide du pin- 
ceau à désagréger, à déblayer le cocon de ses moellons incrustés, ce 
réceptacle prend extérieurement une teinte obscure noirâtre, tandis que 
son intérieur est tapissé d’une fine tunique soyeuse, blanche et unie. 

Admirez avec moi l'habile prévoyance de la nature ou mieux le sublime 
instinct de cette minime larve de la Puce. Sans être mère et destinée à ne 
l'être jamais, elle s’acquitte avec une intelligence et une tendresse toute 
maternelle de la mission innée et imprescriptible de veiller à la conser- 
vation de l'espèce qu’elle ne verra point. Voyez quels soins, quelle solli- 
citude elle met à fabriquer ce berceau de la vie de sa race! Dotée de glan- 
des sérifiques, dont il n’est pas donné à l’homme de pénétrer la forme et 
la composition, elle pousse l’industrie à ce degré de perfection incompré- 
hensible que la même navette organique sert à tisser deux membranes de 
nature et de fonctions très dissemblables que je ne crains pas de signaler 
encore au point de vue physiologique. Les parois internes du berceau sont 
d’un satin lustré, d’une propreté recherchée, admirablement adaptée à la 
conservation, à l'incubation d’une nymphe tendre et délicate née de la 
transformation mystérieuse de la chair de la larve. Le dehors du berceau 
est, au contraire, tissu de fils enduits d’un mucus gluant qui fixe, agglu- 
tine, incruste des moellons aréneux destinés à protéger contre les agents 
extérieurs ce précieux réceptacle d’une faible existence. 

Dans quelques-uns de ces cocons, qui n'avaient pas essuyé l’action mor- 
telle du feu, j'ai été assez heureux de constater des nymphes parfaitement 

h° Série, TOME |. 17 


258 LÉON DurOur. — Cocons de la Puce. 


intactes. Elles sont oblongues, un peu atténuées en arrière, tendres, pul- 
peuses, du blanc subdiaphane de la cire, emmaillotées comme celles de 
presque tous les insectes, avec deux points saillants, convexes et concolores 
qui sont les germes des yeux. 

Dans plusieurs de ces berceaux, je trouvais une Puce morte ayant sa 
couleur spéciale et qui était sans doute éclose lorsqu'elle fut surprise par 
l'asphyxie mortelle. Pour son éclosion naturelle, l'insecte parfait a son 
issue par le bout antérieur du cocon. Gelui-ci présente un hiatus trans- 
versal qui ne semble produit que par un simple décollement. J'ai plusieurs 
fois rencontré des Puces dont la moitié antérieure du corps était émergée 
tandis que l’autre moitié demeurait incluse. L’ardeur du brasier les avait 
saisies dans ce moment suprême. 

Dans la pratique scrupuleuse de ces autopsies, je distinguais en arrière 
du corps de la Puce des lambeaux déchiquetés du domino de la nymphe. 

Pour en finir et il s’en va temps, je dirai que, parmi ces cocons, je voyais 
de vieilles dépouilles de plusieurs années sans doute de date, et j'en 
remarquais dont la face inférieure avait comme un sillon médian qui sem- 
blait produit par l’enroulement des bords d’une fente ou d’une déchirure. 
L'esprit de l’homme, dans les grandes comme dans les petites choses, veut 
toujours remonter aux causes; je me suis donc demandé si cette fente 
m'avait pas succédé à l’éclosion de quelque parasite de la larve ou de la 
nymphe de la Puce, car je crois que notre insecte domestique et parasite 
n'échappe point au parasitisme qui est une loi de pondération de la 
nature, 


NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR CHARLES DELAROUZÉE. 


Par M. GiBRteL DE BARAN. 
(Séance du 8 mai 1861.) 


Je viens remplir un triste devoir en consacrant dans nos Annales quel- 
ques pages à la mémoire d’un collègue que nous avons perdu il y à quel- 
ques mois. 

Pour nous tous, Messieurs, Charles Delarouzée fut un collègue toujours 
rempli d'obligeance ; pour quelques-uns d’entre nous, c'était de plus un 
ami véritable, 

Je remercie la Société d’avoir bien voulu me charger de cette notice 
nécrologique. Si en me reportant vers une époque où cet excellent ami 
existait encore et où nous avions l’un pour l’autre une sérieuse affection, 
j'éprouve un sentiment pénible, c’est aussi pour moi une grande consolation 
en pensant que je pourrai peut-être ainsi concourir à prolonger parmi 
nous le souvenir de sa mémoire. 

Je félicite la Société de la pensée qui lui fait désirer et rechercher ces 
notes nécrologiques ; c’est une preuve d'affection et de considération qu’elle 
donne aux membres qu'elle à le malheur de perdre et que chacun sera 
toujours fier de mériter. Gela prouve, en outre, que nous ne sommes pas 
seulement une réunion purement temporaire, formée par une simple idée 
scientifique, mais bien une espèce de famille, dont chaque membre cesse 
d'être un étranger pour tous. 

Charles Delarouzée est né le 22 octobre 1835 : il eut le malheur de per- 
dre son père presqu'en naissant, ce fut donc sur lui, enfant unique, que se 
reportèrent toute l'affection et le dévouement de sa mère. Dès sa première 
enfance, son caractère sérieux et ferme pouvait déjà se faire pressentir ; 
doué d’un désir très grand de connaître, il avait déjà cette ardeur de 
pensée que nous lui avons connue. De bonne heure, afin de pouvoir mieux 
diriger cette disposition précieuse, sa mère se résigna à l'éloigner d’elle 
et à le placer dans une institution fort recommandable, celle de M. Goilou, 
où il reçut une solide instruction et surtout une saine et morale éduca- 
tion, dont les principes sérieux laissèrent dans son esprit de profondes 
impressions. 

Il n'eut jamais de victoires universitaires bien remarquables. Ce ne fut 
pas ce que l’on nomme dans les colléges un piocheur ; un travail trop 
classique où un peu routinier répugnait à la vivacité de son esprit, il com- 


260 G. DE BARAN. 


prenait la pensée plutôt qu’il n’apprenait le mot qui l’exprimait. I n'avait 
pas encore entièrement terminé ses études, lorsqu'une maladie que fit 
Madame Delarouzée l’obligea à aller passer quelque temps dans le midi. 
Ne voulant pas se séparer de son fils et désirant cependant que ce voyage 
ne fût pas une cause de retard pour lui, elle choisit le séjour de Pau, dont 
la douceur du climat se réunissait à l'avantage très grand d’avoir un col- 
lége dont les professeurs pourraient diriger les études de son fils. Ce fut 
en effet à Pau que Charles passa son examen de bachelier. 

A la même époque, se trouvait dans cette ville un des entomologistes 
les plus distingués de l'Angleterre, le savant M. Curtis, que la Société a 
le bonheur de compter parmi ses membres honoraires ; il pouvait encore 
à cette époque s'occuper d’entomologie, et tous ses loisirs étaient consa- 
crés à cetle science, qui pour lui avait tant de charmes. Charles Delarouzée 
recueillait aussi des insectes; dès son enfance, le goût de l’entomologie 
s'était manifesté en lui: il était né comme beaucoup de gens, du reste, 
avec le penchant collectionneur. Son goût alors, nullement scientifique, 
n'était qu'un penchant de nature, il ramassait des insectes surtout pour 
leur beauté ou l’étrangeté de leurs formes. La rencontre qu'il fit de 
M. Curtis fut une chance qui décida tout à fait sa vocation entomologique. 
Ce ne fut plus alors une simple distraction de récréation, un passe-temps 
de rencontre, mais une véritable passion. Accueilli avec bonté par cet 
honorable entomologiste, sa mémoire excellente lui permit bientôt de 
retenir tous les noms qui lui étaient indiqués, et son ardeur à chasser lui 
fit recueillir une grande quantité d'espèces dont plusieurs se trouvèrent 
rares el intéressantes, 

M. Curtis ne voulut pas laisser son œuvre inachevée, son nouvel élève 
le quittant pour aller, avec sa mère, prendre les eaux des Pyrénées à 
Cauterets, il lui donna rendez-vous à Paris, où il lui fit connaître plusieurs 
entomologistes, entre autres M. Reiche. Reçu par celui-ci avec l’obligeance 
et l'extrême bienveillance que nous lui connaissons lous et dont nous avons 
tous plus ou moins profité, il n'eut plus alors pour simple guide la mé- 
moire de M. Curtis, mais la riche collection, la magnifique bibliothèque et 
les excellents conseils de notre savant collègue. M. Curtis, en outre, nous 
le présenta et il fut reçu membre de notre Société, 

Charles avait alors 18 ans, il avait entièrement terminé ses études uni- 
versaires, sa mère désira qu’il fit son droit, non comme direction arrêtée 
vers telle ou telle carrière, mais simplement comme complément de son 
éducation. Ce fut avec beaucoup de regrets qu'il se vit forcé de négliger 
sa chère entomologie. Bientôt cependant, à mesure que ses études lui 
firent mieux comprendre l'esprit de haute philosophie contenu dans le 
droit, il s’en occupa avec moins de répugnance et souvent il se laissait 


Notice nécrologique sur Charles Delarouréc. 261 


même aller à létudier avec un certain entrainement ; sa pensée tout entière 
était alors occupée du sujet qu'il voulait comprendre, et l’entomologie 
elle-même perdait alors un peu de son prestige. Entre ses divers examens, 
il y eut une grande différence comme succès, tous il les réussit, mais les 
premiers on pouvait presque le deviner, n'étaient que le résultat d’études 
faites par raison, je pourrais presque dire par acquit de conscience; les 
derniers, au contraire, furent faciles, presque brillants, car ils étaient le 
résultat de connaissances acquises avec goût et pour elles-mêmes. 

Il revint avec bonheur, presqu'avec passion, à ses chers insectes, il 
remania sa collection et fit plusieurs voyages dans le Midi; il retourna 
à Cauterels et découvrit plusieurs espèces intéressantes, entre autres le 
Tragosoma depsarium, magnifique espèce de Longicorne nocturne, tou- 
jours très rare. L’Hydroporus Delarourei et un grand nombre d’autres 
espèces nouvelles ou peu connues. Dans une excursion qu’il fit dans une 
grotte du département des Basses-Pyrénées, il eut la bonne fortune de dé- 
couvrir la première espèce française du genre Anophthalmus (A. gallicus 
Delarouzée), qu'il décrivit dans les Annales. 

Ce genre de Carabiques, propre aux cavernes, dont on ne connaissait 
que quelques espèces rares provenant des grottes de la Cornioles, offre 
cette curieuse particularité que, devant vivre dans l'obscurité, toutes les 
espèces qui le composent n’ont pas d’yeux, ce qui ne les empêche pas, 
je le sais par expérience, de courir avec une merveilleuse rapidité. Encou- 
ragé par ce succès inespéré, il rechercha et visita dans ses voyages 
toutes les cavernes qu'il put connaître, et y découvrit plusieurs espèces 
qui leur sont particulières et qui toutes, ou presque toutes, manquent 
d’yeux ou les ont très petits. 

Dans un séjour de plusieurs mois qu'il fit à Hyères, en 1856, il rencon- 
{ra également un assez grand nombre de belles espèces rares ou nouvelles 
pour la faune de France, ou même non décrites et il les signala alors dans 
nos Annales. Il rapporta entre autres de ce voyage un nouvel Anophthal- 
mile, découvert par lui dans une grotte des environs et qu'il décrivit dans 
nos Annales sous le nom de Duvalius Raymondi. 

Depuis longtemps Charles désirait visiter l'Orient. Comme bien des 
jeunes gens surtout, il se sentait attiré vers ces pays mystérieux par ses 
mœurs et par le vague et l’immensité de son histoire. 

Malgré tous les voyages qui y ont été faits et tout ce qui en a été écrit, 
il produit toujours, de loin, un peu du mirage que cause le soleil dans ses 
plaines. L’étrangeté de cette nature brûlée, qu’on pourrait croire veillie et 
usée, frappe d’étonnement lorsqu'on ne la voit que par les livres des 
voyageurs; on veut éprouver par soi-même les sensations grandioses 
qu'on croit y trouver et qui, bien souvent, se changent en grandes désil- 


262 G. DE BARAN. 


lusions. Comme chrétien, Charles voulait surtout visiter ce pays prédes- 
tiné ; il se réunit, avec un de ses amis, à la caravane qui périodiquement 
faisait ce voyage, avant que le fanatisme brutal et ignorant ne vint ravager 
toutes ces contrées. Parti avec un grand enthousiasme, je vis bientôt par 
les lettres qu'il écrivit, que le pays de près lui semblait bien différent 
qu'il ne l'avait rêvé de loin. La misère, l'incurie et les rivalités qui agi- 
taient la ville qu'on devrait appeler éternelle, le remplirent de dégoût el 
de chagrin, il ne voyait partout qu’une terre désolée et des ruines vulgai- 
res d'aspect, car leur grandeur et leur sainteté n’est que dans le souvenir. 
Il visita le Liban, admira les quelques cèdres qui restent de l'antique forêt, 
séjourna quelque temps à Damas et parvint jusqu'aux ruines de Bolbeck. 
Là, son enthousiasme reparut, l'étendue de ces ruines, la grandeur 
incroyable de leurs matériaux, ces ruines d’une ville perdue, autant dans 
son antiquité que dans le sable, l’étonnèrent plus que tout ce qu'il avail 
déjà vu. 

Vers cette époque, il ressentit les premières atteintes des fièvres d'Orient, 
qui accablent si souvent les étrangers non acclimatés et qui quelquefois 
ont des suites si terribles. Il se hâta alors de revenir, toucha à Constan- 
tinople où un des plus grands plaisirs qu’il éprouva, à ce qu'il nr'écrivil 
alors, fut de se reposer sous les jolis ombrages de Bouyouck-Dhérée, dont 
la nature fraiche lui rappelait la France et les bois de Meudon, où si sou- 
vent nous avions été nous promener ensemble. Il traversa Rome, la visi- 
tant en courant, son projet étant de revenir admirer l'Italie à loisir et en 
détail, ne voulant pas retarder son retour, car il avait un trop grand 
désir de revenir embrasser sa mère, revoir ses amis, son chez lui, son 
climat et se reposer. 

Les fatigues de ce voyage et surtout l'atteinte des fièvres l'avaient acca- 
blé, tout en lui donnant une activité et une surexcitation nerveuse qui lui 
faisait un besoin de mouvement continuel, Il se reposa quelque temps à la 
campagne, rangeant et préparant les nombreuses espèces qu'il avait rap- 
portées de son voyage; car une des causes qui augmentèrent beaucoup 
ses fatigues, fut son occupation incessante de rechercher et de recueillir 
tous les insectes qu'il pouvait rencontrer. 

Au commencement de l'hiver de l’année 1859, il partit pour Gol- 
lioures, dont il avait entendu dire des merveilles sous le rapport entomo- 
logique. Bientôt, en effet, il recueillit plusieurs espèces remarquables où 
nouvelles, entre autres une espèce du genre Paussus (P. Favieri), signalée 
d’abord du Maroc, retrouvée dans le midi de l'Espagne, et qu’il découvrit 
en compagnie de fourmis dans les gorges les plus chaudes des collines qui 
avoisinent Collioures. Cette espèce magnifique, complétement nouvelle pour 
la faune de France, et presqu’encore inconnue dans les collections, excita 


Notice nécrologique sur Gharles Delarouzce. 265 


son ardeur et fut peut-être la première cause des fatigues auxquelles il 
succomba. Dans une course qu'il fit dans la montagne, il eut le malheur 
d’avoir un refroidissement suivi d’une bronchite, qui bientôt s’aggrava par 
son manque de soin et de précaution. Au lieu d'écouter la sage et affec- 
tueuse prévoyance de sa mère, il continua à se fatiguer et à se laisser 
entrainer par son ardeur un peu fiévreuse. Bientôt ses forces diminuèrent ; 
des symptômes alarmants suivirent et lorsqu'il comprit que son état pou- 
vait devenir grave, il était déjà très grave. Il partit pour le Vernet, espé- 
rant que les bains lui seraient favorables. Le médecin qui le vit alors lui 
conseilla de revenir à Paris, de ne pas rester plus longtemps au milieu 
d’un établissement d'hôtel toujours incomplet, de se faire soigner avec 
plus de suite et enfin de consulter quelque grand praticien, ne lui cachant 
pas que son état était très sérieux. Hélas, déjà il était presque désespéré, 
la phthisie pulmonaire était déclarée et avait fait de terribles progrès. 
Lorsqu'à la descente du chemin de fer, où je l’attendais avec plusieurs de 
ses amis, je le revis, je pus à peine le reconnaître. Cet air de vivacité et 
d'énergie, qui était un des principaux caractères de sa physionomie, était 
remplacé par un aspect morne et accablé; il ne pouvait presque pas se 
soutenir et il avait des accès de toux déchirants : dès ce premier moment 
je désespérais de le conserver. 

Tous les soins possibles cependant l’entourèrent, de grands médecins 
dirigèrent le traitement, sa mère l’entoura de tout son dévouement et ses 
amis firent ce qu'ils purent pour le distraire. Personne, sauf sa pauvre 
mère, ne conservait plus guère d'illusions, elle seule voulait toujours espé- 
rer et espéra jusqu'au dernier moment. Quant à lui, dans les premiers 
temps de son retour, il faisait des projets pour l’époque où sa santé serait 
revenue et s’illusionnait complétement sur son état; c'était vraiment bien 
pénible pour ceux qui l’entouraient et qui n'avaient plus d'espérance que 
de s'associer à ses conversations d'avenir : il conservait toujours sa vivacité 
d'esprit charmante, elle était même augmentée encore par la fièvre; il pou- 
vait à peine parler et cependant il avait un désir extrème de parler et 
d'avoir quelqu'un auprès de lui : toute lactivité de sa nature s'était réfu- 
giée dans son cerveau. Bientôt, cependant, il reconnut linutilité du trai- 
tement qu'il suivait; peu à peu son espérance de guérison diminua, il vit 
son état, par moment s’illusionnant encore, mais bientôt retombant dans 
ses pensées pénibles. On ne quitte pas la vie, lorsqu'on a 95 ans, une 
position agréable et recherchée, de grandes espérances et de grands pro- 
jets d'avenir, des affections dévouées autour de soi, sans éprouver un 
grand accablement. On n’a pas encore, à cet âge, cette lassitude de la 
vie qui fait que la philosophie et la résignation sont plus faciles. 


Il étail aisé de voir, au travers de son silence, les regrets et le décou- 


264 G. DE BaRAN. — Notice nécrologique sur Charles Delarouzée. 


ragement qui souvent le prenaient. Cette longue agonie sans espérances 
et sans illusions, a été tout ce que l’on peut imaginer de plus pénible ; il 
se vit mourir, chaque jour enlevant de ses forces, il arriva un moment où 
il ne put même plus articuler un seul mot. Alors, tout ce qui lui restait 
de vie, de pensée, de volonté, se concentra dans ses yeux qui, jusqu'à la 
fin, indiquèrent l'énergie et la force de son esprit. Il s’éteignit le 13 octo- 
bre 1860. 

Un des principaux traits de son caractère, élait une grande indépen- 
dance de pensée unie à une grande force de volonté, Avec lui toutes dis- 
cussions étaient possibles, mêmes celles qui blessaient le plus ses princi- 
pes ou sa manière de voir. Aucune acrimonie, aucuns souvenirs fâcheux 
ne persistaient au delà. La droiture de sa franchise ressemblait presque, 
quelquefois, à une naïveté un peu rude, incapable ou plutôt ne voulant 
pas se plier à ces mille petites nuances de langage qui permettent de tout 
faire comprendre et de tout dire, même le blâme; il rendait sa pensée, 
non pour être agréable, mais pour être vrai. Sa nature nerveuse, plutôt 
que forte, comprenait mal cette finesse de sensibilité qu'on pourrait appe- 
ler souvent de la sensiblerie et qui est plutôt le fait des natures faibles et 
un peu molles. Une preuve extérieure d'affection était rare de sa part et il 
ne les prodiguait guère, mais aussi elles n'avaient rien de banal. 

Je termine cette notice, Messieurs, par la même pensée que J'avais en 
la commençant. En perdant Charles Delarouzée, la Société entomologique 
a perdu un membre qui lui aurait fait honneur, chacun de nous un compa- 
gnon aimable et plein d’obligeance et moi, en particulier, un ami bien sin- 
cère el bien dévoué. 


ESSAI 
sur la 
FAUNE ENTOMOLOGIQUE DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE 
(BALADE) 


Et des iles des Pins, Art, Lifu. Ctee 


Par le Révérend Père MONTROUZIER. 





COLÉOPTÈRES. 


Fin) (1). 





(Séance du 24 Mars 1858.) 





206. BosrricHUS DupoONTI (Mihi) (2). — Taille 8 mill. 


Corselet lisse, sans épines sur les côtés; élytres coupées en biseau à 
l'extrémité; ferrugineux-clair, avec l'extrémité des élytres plus foncée ; 
couvert de longs poils visibles à la loupe. 


207. PLATYPUS LONGIPENNIS (Mihi). — Long. 6 mill., larg. 4 2/10 mill. 


Grand, cylindrique, allongé. Corselet égalant en longueur les deux cin- 
quièmes des élytres. Élytres munies d’un sillon qui part derrière l’écusson 
el va en s’élargissant jusqu’à l'extrémité, creusées en cuillère sur la tron- 
cature, laquelle n’est point brusque, sillonnées sur le reste du limbe, d’un 
roux-ferrugineux foncé. La tête un peu arrondie, inclinée, portant sur la 
face une dépression disciforme, sur le vertex une petite côte, est d’un 
roux-ferrugineux. Le labre est en carré long transversal, noir, muni de 
soies rousses, longues. Les mandibules sont fortes, noires. Au-dessus du 
labre est un petit tubercule, arrondi, noir. Les antennes ont le pre- 
mier article allongé, épaissi au sommet, velu; la massue est jaune. Les 
veux sont médiocres, un peu ovales, Le corselet est lisse. La cuillère de 
l'extrémité des élytres est garnie de poils; le long de la suture elle à 
quelques petites dents. Le dessous du corselet, la poitrine et les pieds son 


(1) Voyez les Annales de 1860, pages 227 à 308 el 867 à 916, ainsi que la pl. 7: 
(2) C'est le Tosnicus badius Dupont, commun dans l'archipel indien. 


266 MONTROUZIER. 360 


lauves. L’abdomen roux-ferrugineux obscur. Les jambes postérieures sont 
à la fois aplaties et un peu arquées. 

Espèce rarissime que j'ai trouvée sur de vieux bois. — Lifu. 

Dans mon Essai sur la faune entomologique de Woodlark, j'ai fait un 
genre dun insecte qui a le port et quelques détails de forme de ce Ptaty- 
pus. La forme allongée, cylindrique, les élytres creusées d’un sillon se 
dilatant d'avant en arrière, tronquées au bout et creusées en cuillère. 
Mais il a les antennes terminées en une massue de quatre ou cinq articles 
et cinq articles aux tarses. C’est mon genre Bostrichoides. 


208. PLATYPUS BICOLOR (Mihi) (1). 


‘Très petit, ovale, subcylindrique. Tête enfoncée dans le corselet, noire. 
Yeux un peu allongés, mais entiers. Corselet globuleux, grand, fortement 
granuleux et noir sur la première moitié, jaunâtre et presque lisse en 
arrière, Élytres jaune-testacé, avec la bordure et une large tache de cha- 
que côté vers l'extrémité, noires, striées, échancrées un peu au bout, non 
brusquement tronquées. 

Espèce peut-être commune, mais que je n’ai trouvée que rarement, sans 
doute à cause de sa petitesse, — Lifu. 


209. LYGTUS RUGULOSUS (Mihi) (2). — Taille 4 mill. 


Tête et corselet brun-foncé. Élytres un peu ferrugineuses, plus pâles. 
Tête et corselet finement pointillés, ce dernier offrant une dépression sur 
le milieu. Élytres très superficiellement rugueuses et striées. — Lifu. 


210. APATE GEOFFROYI (Mihi). — Taille 6 mill, 


Noir-brun, cylindrique ; tête petite, inclinée, enfoncée dans le corselet : 
yeux arrondis ; articles de la massue des antennes allongés; corselet glo- 
buleux, couvert d’aspérités à la partie antérieure, lisse sur les côtés et à 
la partie postérieure; élytres de la largeur du corselet, cylindriques, cou- 
pées brusquement en biseau à l'extrémité et armées, sur cette échancrure, 
de six pelites côtes dentiformes finement rugueuses ; bouche, pattes et 
dessous du corps fauve. 

se trouve assez communément à Art, mais n'y cause pas dans les bois 
les dégäts qu'une espèce voisine occasionne dans ceux de S.-Crisloval et 
de Woodlark. 


(4) Celle espèce parait appartenir au genre Corthylus d'Erichson. 
2) C'est le Xylotrogus brunneus, espèce cosmopolite. 


261 Coléopteres de la Nouvelle-CGalédonie. 267 
911, APATE LIFUANA (Mihi). — Long. 6 4/2 mill., larg. 5 mill. 


Allongé, cylindrique, noir brillant. Tête munie d’un faisceau de poils 
assez longs sur les bords, beaucoup plus courts au centre, finement 
rugueuse, Corselet globuleux, grand, fortement rugueux en avant, muni sur 
les côtés d’une ou plusieurs rangées de dents aiguës, recourbées, dimi- 
nuant de grandeur d'avant en arrière, dont l'extérieure est plus sensible 
que les autres, presque lisse en arrière. Élytres de la largeur du corselet, 
convexes, parallèles, criblées de points enfoncés, irrégulièrement dissémi- 
nés, brusquement tronquées au bout en biseau et munies de chaque côté 
de la troncature de quatre dents que l’on ne voit bien distinctement qu’en 
tenant devant soi l'insecte du côté d’un des angles postérieurs ; relevées 
un peu sur la suture à l’extrémité. Antennes fauves avec la massue rem- 
brunie. Cuisses fauves. Jambes et tarses rembrunis. Poitrine et abdomen 
fauve foncé, pubescents. 

Get insecte est le fléau de nos constructions en bois. — Lifu. 


919, APATE EDENTATA (Mihi), — Taille 4 mill, 


Plus petit que le précédent, noir, dépourvu de faisceaux de poils sur la 
tôte et de dents sur les bords de la troncature des élytres. Lisse sur la 
partie postérieure du corselet et sur l’antérieure des élytres. Criblé de 
gros points enfoncés et serrés sur le reste du dessus du corps. Armé de 
dents recourbées sur les bords du corselet. Poitrine et abdomen munis 
d’un duvet soyeux argenté. — Lilu. 


213. Tomicus MINIMUS (Mihi) (4). — Taille 2 mill. 


Brun, couvert de points enfoncés et de poils assez longs ; cylindrique ; 
élytres arrondies au bout. 
‘Trouvé une seule fois sur les parois de ma chambre, — Ile d'Art. 
914. TOMICUS ELONGATUS (Mihi) (2). — Long. 4 2/10 mill. 
Très petit, allongé, subeylindrique; noir; élytres duvéteuses, arrondies 
au bout, couvrant l'abdomen. — Lifu. 
915. TRIPHYLLUS BIMACULATUS (Mihi) (3). — Taille 2 mill. 


Petit, allongé, convexe. Tête et corselet couverts de petits points enfon- 
cés et alignés. Rouge-ferrugineux avec deux taches jaune-orange à l'angle 
huméral des élytres, — Lifu. 


(4) Cet insecte appartient au genre Cis. — (2) idem. 
(3) Genre nouy au, mais voisin de Friphyllus. 


268 MONTROUZIER. 962 


216, LYCTUS RUFIPENNIS (Mihi) (1). — Taille 3 mill. 


Tête el corselet finement pointillés, ferrugineux-obscur ainsi que les 
antennes et les pattes; élytres plus claires, couvertes de points enfoncés 
et alignés qui les font paraître cancellées. — Sous les écorces. 


GENUS PLATYCEPHALA (Mihi). 


Tarses de deux articles, le premier profondément bilobé; crochets sim- 
ples ; antennes de dix articles grossissant presque insensiblement vers l’ex- 
trémité, dont le dernier, à peine plus long que le précédent, forme avec 
lui une massue peu renflée; tête plus longue et plus large que le corselet, 
presque circulaire, cachant les organes buccaux, aplatie, arrondie en 
avant; yeux entiers, arrondis, latéraux, placés sur le rebord de la tête ; 
corselet semi-circulaire, ses angles antérieurs saillants, pénicillés; écusson 
nul; élytres de la largeur du corselet, recouvrant l'anus ; pattes distantes 
entre elles à leur insertion; cuisses en massue; abdomen de cinq seg- 
ments, 


217, PLATYCEPHALA OLIVIERI (Mihi). — Taille 2 8/10 mill. 


Petite, brune, couverte de granulations plus où moins fauves; tête 
déprimée à la partie antérieure, offrant un sillon transversal entre les 
yeux; corselet inégal; élytres parallèles, munies de côtes crénelées, arron- 
dies au bout; dessous du corps rouge-ferrugineux, garni de quelques poils 
courts fauves. — Se trouve sous les écorces.— A placer près des Monotoma. 


918. BITOMA AUSTRALIS (Mihi). — Taille 4 mill. 


rète et corselet noirs ; élytres fauves avec des taches noires. La tète est 
méplate, rugueuse, enfoncée sous le corselet; celui-ci est presque carré, 
large, transversal, dentelé sur les bords, muni de chaque côté de deux 
côtés élevés, rugueux sur le limbe. Les élytres plus larges que le corselet, 
planes, parallèles, arrondies au bout, striées et ponctuées, offrent des côtes 
longitudinales saillantes. Le dessous du corps est brun; la massue des 
antennes terminée par un gros article globuleux, est rousse. 

Se trouve communément à Art, sous les vieilles écorces. 


219, BITOMA GINCTA (Mihi) (2). — Taille 5 mill. 
Petit, étroit, noir avec les élytres bordées de jaune-doré et striées. La 


tèle est lisse; le corselet presque carré, un peu plus long que large, offre 


1) Genre nouveau, près des Pycnomerus et des Cerylon. 
2) Nouvelle espèce du genre Bothrideres. 


363 Coléoptères de la Nouvelle-Calédonté, 269 


… 


sur le milieu une dépression presque circulaire et à la base, plusieurs iné- 
galités; les élytres, plus larges que le corselet, creusées sur la suture, 
présentent chacune quatre côtes élevées, inégales et une large bande d’un 
beau jaune d'or. Les pattes et le dessous du corps sont d’un beau noir 
brillant. — Se trouve assez souvent sous les vieilles écorces à l’île d'Art 
et aussi, je crois, à l'ile des Pins. 


220. CUCUJIUS TRICOSTATUS (Mihi) (4). — Long. 2 mill. 


Rouge-ferrugineux clair. Élytres plus pâles. Dos à reflets irisés d’or. 
Tête très finement pointillée, semi-rugueuse, transversale, ayant au milieu 
un petit sillon longitudinal et un autre transversal près du vertex. Yeux 
subovales, latéraux, grands, saillants. Antennes plus longues que la moitié 
du corps, composées d’articles en cône renversé, dont le dernier un peu 
plus long, renflé, pointu au bout. Gorselel transversal, arqué à la base, 
offrant de chaque côté un sillon qui forme un petit repli, très finement 
rugueux, Élytres marquées chacune de trois côtes, un peu échancrées au 
bout. Les deux premières paires de pattes rapprochées entre elles, la der- 
nière éloignée de la deuxième, Cuisses aplaties, jambes droites. Tarses 
médiocres. — Lifu. 


Genre POLYACANTHIA (Mihi) (2). 


Facies des Acanthocinus. Corps oblong. Tête verticale, creusée entre les 
antennes. Dernier article des palpes allongé, pointu. Antennes moins de 
deux fois aussi longues que le corps, sétacées, velues. Yeux médiocrement 
échancrés proportionnellement avec les autres genres voisins. Corselet 
transversal muni de chaque côté d’une petite épine en avant et par des- 
sous, d’une épine plus forte recourbée en arrière, de deux tubercules sur 
le limbe. Écusson en trapèze renversé. Élytres plus larges que le corselet, 
moins de deux fois aussi longues que larges, peu convexes, parallèles, 
entières et arrondies au bout. Des ailes. Cuisses en massue. Les trois pre- 
miers articles des tarses presque égaux. 


291, POLYACANTHIA FONSCOLOMBEI (Mihi). — Taille 15 mill 


Brun, damassé de gris, soyeux, couvert de gros points enfoncés, serrés, 
et de poils nombreux plus longs sur les bords des élytres. Dessous du 
corps bronzé. Côtés de la poitrine et de l'abdomen jaunes. 


(1) Genre Læmophlœus. 


(2) M. Thomson, qui venait de terminer son important travail sur la classification 
de la famille des Cérambycides, a bien voulu indiquer la plupart des rectificalions à 
faire dans le travail du P. Montrouzier sur des insectes de cette famille; quelques 
autres ont eu lieu après examen de M. Chevrolat. 


270 MONTROUZIER. 364 


Je dédie cette espèce à la mémoire de feu Boyer de Fonscolombe, le 
savant et modeste entomologiste provençal. — Lifu. 


999, HETORMIS MODESTA (Mihi). — Long. 8 1/2 mill., larg. 3 1/2 mill. 


Brun, couvert d’une pubescence grise. La tête presque aussi large que 
le corselet, est inclinée en arrière, la face aplatie, le front creusé en large 
sillon qui s'étend sur le vertex, toute la tête est noire, lisse; les antennes, 
de 41 articles moins longues que le corps, ont le 3° le plus long, le 4° un 
peu plus court. Les suivants subitement raccourcis. Le 1** est rouge, les 
autres noirs, couvert d’une pubescence grise. Le corselet est un peu plus 
large que la tête, semi-convexe, un peu renflé au milieu, armé de chaque 
côté d’une petite épine recourbée en arrière, d’un rouge-obscur, plus 
foncé aux deux extrémités et sur une bande transverse qui le partage, 
finement rugueux, un peu luisant. L’écusson triangulaire, obtus, est légè- 
rement excavé dans le milieu. Les élytres plus larges que le corselet, 
convexes, parallèles, un peu arrondies vers l'extrémité, tronquées au bout, 
et terminées par deux petites épines, sont marquées de gros points enfon- 
cés formant 16 ou 18 lignes, dont les extérieures moins sensibles, noires, 
couvertes d’une pubescence grise plus épaisse sur les côtés, un peu lui- 
santes sur le limbe. Le dessous du corps est brun, excepté l'abdomen et 
les pattes qui sont rouges. — Lifu. 


993, GNOMA VARIEGATA (Mihi) (4). — Taille 5 mill. 


Petit, linéaire, cylindrique, aptère ? Antennes une fois aussi longues que 
le corps, sans faisceaux de poils ; tête, corselet et élytres de même lar- 
geur. Corselet plus court que les élytres, celles-ci un peu renflées vers 
l'extrémité, pointues au bout. Pieds antérieurs pas plus longs que les sui- 
vants. Tête et corselet noirs. Élytres rouge-ferrugineux , mouchetées de 
noir. Pieds blanchâtres. Antennes rousses, articulations rembrunies. — 
Lifu. 

Ce Longicorne n’est pas un véritable Goma, mais il en a tant de carac- 
tères que je n'ai pas cru devoir en faire un genre. 


Genre TRICONDYLOIDES (Mihi) (2). 


Caractères généraux des Saperda. Corselet cylindrique, plissé, plus 
court que les élytres, ce qui les distingue des Gnoma de Fabricius, rétréci 
à la base; élytres étranglées supérieurement, dilatées et un peu gibbeuses 
à l'extrémité. 


(1) Genre à créer, queM. Thomson placerait près des Parmena. 
2) Ce nouveau genre appartient à la tribu des Dorcadionites. 


365 Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 271 


29/4. TRICONDYLOIDES ARMATUS (Mihi). — Taille 7 mill. 


Tète et corselet noir-brun; élytres, antennes el genoux ferrugineux ; 
pattes testacées; élytres striées et ponctuées sur la partie antérieure, 
armées de deux petites épines sur le limbe, près de la base; la tête est 
petite, carrée, verticale, un peu rugueuse; les antennes un peu plus lon- 
gues que le corps; le corselet est divisé en trois régions bien distinctes, 
la première presque lisse, la seconde couverte de plis flexueux et ornée de 
deux taches formées par des poils, la troisième finement rugueuse ; l'écus- 
son est rond, blanc; les élytres sont plus claires à la base, vers l’extré- 
mité elles sont pubescentes ; pattes couvertes de longs poils; cuisses en 
massue,. 

Ile d’Art, dans les bois. Espèce rarissime dont je n'ai trouvé qu’un seul 
individu. 


Genre MICRAGANTHA (Mihi) (1). 


Caractères généraux des Lamiaires. Forme courte, ramassée des Penthea 
de Dejean. Tête creusée d’un sillon qui ne se prolonge pas jusqu'à l’épis- 
tome. Antennes plus courtes que le corps, composées d'articles cylindri- 
ques allongés. Yeux peu saillants, très profondément échancrés. Corselet 
plus large que long, convexe, muni d’une très petite épine de chaque côté, 
près du bord antérieur. Écusson large, en demi-cercle. Élytres plus lar- 
ges que le corselet, parallèles, arrondies au bout, subconvexes, cuisses 
simples. 

Je range dans ce genre les Penthea Woodlarkiana, assimilés et aspersa, 
de mon Essai sur la Faune de l'Ile de Woodlark. 


295. MICRACANTHA AUSTRALIS (Mihi). — Taille 12 mill. 


Brune, couverte d’un duvet roux. Ayant la tête lisse; le corselet légère- 
ment granuleux, surtout vers la base. Les élytres munies d’un sillon ie long 
de la suture et de points enfoncés, plus gros et plus rapprochés à la partie 
antérieure. — Lifu. 

Très voisine de la M. Woodlarkiana, elle s’en distingue prémo visu par 
l'absence de tache luisante, en quart de cercle sur le dernier tiers des 
élytres. 


296. POGONOCHERUS SCHAUMII (Mihi). — Long. 5 1/2 mill., larg. 2 mill. 


Gris-tomenteux. La tête, très inclinée perpendiculairement, est trans- 
versale, carrée, Les parties de la bouche sont d’un rouge-ferrugineux, la 
face et le vertex de la même couleur, mais couverts de poils assez longs, 


(1) Ce nouveau genre vient se placer près des Coptops. 


979 MONTROUZIER. 366 


raides, gris. Un sillon longitudinal, laissé nu par les poils, traverse la tête. 
Les yeux sont grands, saillants. Les antennes, moitié plus longues que le 
corps, ont le premier article très gros, les troisième et quatrième les plus 
longs de tous; elles sont garnies de poils longs. Le corselet légèrement 
plus large que la tête, presque transversal, peu convexe, ayant les côtés 
terminés en angle mousse, inégal en dessus, coupé carrément en avant, 
un peu arqué en arrière, est couvert de poils assez raides, sous lesquels 
on aperçoit une teinte rouge-métallique. L'écusson est triangulaire, large, 
au niveau des élytres. Les élytres, plus larges que le corselet, parallèles, 
acuminées au bout, méplates, munies près de la base et vers la suture 
d’un petit tubercule, d'une côte peu sensible et de points nombreux 
enfoncés, garnies de poils plus longs sur ies bords, sont d’un noir verdà- 
tre-métallique, couvert par une pubescence grise et laissé à nu en deux 
endroits, formant près de la suture, après le deuxième tiers, une tache 
arquée de chaque côté, l’arête humérale est bien marquée. Les ailes sont 
verdâtres. Le dessous du corps est lisse, légèrement pubescent, rouge- 
brun, plus foncé sur la poitrine et sur les anneaux intermédiaires de l’ab- 
domen. Les trochanters, la base des cuisses et des jambes sont d’un rouge 
plus clair. Le reste des pattes est foncé. Les cuisses sont très renflées, les 
jambes droites, vont progressivement en s’allongeant. Le premier article 
des tarses est le plus long. — Lifu. 

Cette espèce n'appartient qu'imparfaitement au genre Pogonocherus, 
mayant pas les élytres échancrées au bout. Mais ce caractère est-il assez 
important pour qu'on doive séparer génériquement ceux qui en sont 
dépourvus ? Je ne le pense pas. 

Je dédie cette espèce rarissime à M. le docteur Schaum, bien connu par 
ses beaux travaux entomologiques. 


227. PARMENA MODESTA (Mihi) (1). — Taille 4 1/2 mill. 


Petite, d’un roux-ferrugineux obscur, couverte d’un duvet blanchâtre. 
Antennes de la longueur du corps. Le corselet est allongé, subcylindrique, 
un peu atténué aux deux extrémités, lisse, L’abdomen est médiocrement 
renflé, moins que dans plusieurs de ses congénères, les P, fusciata et 
pilosa, par exemple. 


298. PHYTOECIA ? GEOPHILA (Mihi) (2). — Taille 3 1/2 mill. 


Petite, d’un bronzé métallique, couverte de poils blancs, courts, assez 
espacés pour laisser voir la couleur du fonds. Corselet allongé, cylindri- 


(1) M. Chevrolat rattacherait celte espèce au genre Xyloteles. 
(2) Même observalion que ponr l'espèce précédente. 


367 Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 273 


que. Élytres de la largeur du corselet, convexes, pointues à l'extrémité, La 
tête inclinée est large, légèrement sillonnée entre les antennes, d’un 
bronze brillant, munie de quelques poils blancs, finement rugueuse. Les 
yeux grands, réniformes, profondément échancrés. Les antennes très espa- 
cées entre elles, à peu près de la longeur du corps, jaunes, annelées de 
noir, ont le troisième article à peine plus long que le quatrième; les sui- 
vants vont graduellement en diminuant; elles sont presque filiformes. Le 
corselet, à peine plus large que la tête, est allongé, cylindrique, mutique 
sur les côtés, légèrement inégal sur le limbe, bronzé, muni de poils blancs. 
L’écusson est semi-circulaire. Les élytres de la largeur du corselet, con- 
vexes, vont en se rétrécissant et sont acuminées au bout, bronzé-clair avec 
des larmes obscures souvent peu visibles, munies de poils blancs. Les 
cuisses sont en massue. Le dessous du corps est testacé. 

Se trouve sous les plantes qui garnissent les rivages, en compagnie des 
Opatres et des Troncatelles auricules, etc. — Lifu. 


229. MoNOCHAMUS ARTENSIS (Mihi). — Taille 27 mill. 


Antennes trois fois plus longues que le corps; tête, corselet et élytres 
criblés de points; corselet armé de deux épines; élytres terminées par 
deux épines; écusson blanc, fendu en long par une ligne noire: gris 
soyeux. 

Cette espèce a le port et les couleurs de la Lamia holotephra de M. Bois- 
duval et de celles que j'ai décrites dans mon Essai sur l’'Entomologie de 
Woodlark, sous les noms de Lessonii et de fasciata, mais elle se distingue 
primo visu des deux premières par les épines très visibles qui terminent 
les élytres, et de la troisième par la forme des élytres qui sont plus paral- 
lèles et par l’absence des fascies ; la tête est inclinée en dedans, plate sur 
la face, plus large en haut, de manière à former un trapèze renversé, 
creusée sur le front, pointillée et offrant une côte longitudinale peu visible 
à l'œil nu, cendrée; le cou est roussàtre ; les antennes longues, sétacées, 
sont aussi pointillées; le corselet de même largeur que la tête à sa base et 
à la partie antérieure, se prolonge en pointe aiguë sur les côtés; il offre 
trois régions distinctes séparées par des sillons transversaux : la première 
et la troisième sont plissées, l'intermédiaire est criblée de points enfoncés ; 
les élytres beaucoup plus larges à la base que le corselet, coupées carré- 
ment à la partie antérieure, légèrement atténuées de la base à l'extrémité, 
ont une pointe assez sensible à l'angle huméral et une épine de chaque 
côté à l'extrémité du bord postérieur, elles sont pointillées; le dessous du 
corps est également cendré, soyeux, criblé de points; les cuisses ne sont 
pas en massue, elles offrent en dessous un petit sillon contre lequel s’ap- 


h° Série, TOME I, 18 


27/ MONTROUZIER. 368 


pliquent les jambes; celles-ci sont longues, un peu flexueuses, garnies de 
duvet vers l'extrémité; les articles des tarses sont à peu près égaux. 

Commune à l'ile d'Art. On trouve à Lifu une variété de ce beau Longi- 
corne qui diffère peu de l'espèce typique. 


Genre AMPHOECUS (Mihi) (1). 


Caractères généraux des Tétramères: Yeux sensiblement échancrés, mais 
n’entourant qu’en partie la base des antennes; celles-ci presque aussi lon- 
gues que le corps, de onze articles : le premier gros, plus long que la 
tête, les deuxième, troisième et quatrième plus courts que les suivants, le 
cinquième presque aussi long que le premier et les autres allant progressi- 
vement en diminuant, filiformes; dernier article des palpes maxillaires 
légèrement dilaté, échancré obliquement en dedans ; tête terminée par une 
espèce de cou; corselet cylindrique, pas plus large que la tête, beau- 
coup plus étroit que les élytres; écusson triangulaire; élytres convexes, 
arrondies au bout; toutes les cuisses à peu près de même grandeur, en 
massue. 


930. AMPHOECUS METALLICUS (Mihi). — Taille 7 mill., pl. 5, fig. 6. 


Bleu-métallique brillant; cinquième et sixième articles des antennes 
annelés de blanc; tête et corselet lisses; élytres striées et ponctuées; 
dessous du corps lisse. 

Rare. Ile d'Art, dans les bois, sur une Dicotylédonée. 


231. ZYGOGERA ? BALADICA (2). — Long. 16 mill., larg. 5 mill. 1/4. 


La tête, d’un bleu tirant un peu sur le violet, est lisse et présente dans 
son milieu un sillon longitudinal nettement accusé; ce sillon part de la 
base et atteint la partie antérieure de la tête où il est presque oblitéré. 
Les yeux sont d’un brun à reflets cuivreux. La lèvre supérieure irréguliè- 
rement ponctuée, est d’un brun-ferrugineux ; les mandibules courtes, 
d’une nuance plus foncée avec leur extrémité noire. Les palpes maxillaires 
et labiaux sont d’un ferrugineux-clair. Les antennes manquent. Le thorax 
plus long que large, étranglé à ses parties antérieure et postérieure, est 
élargi dans son milieu et présente de chaque côté une forte épine ; il est 
bigibbeux en dessus et ces gibbosités sont séparées par une excavation 
profonde ; il est lisse, d’un noir brillant tirant un peu sur le violet et orné 
de chaque côté, en arrière des épines, d’une bande longitudinale blanche 


(1) Ce nouveau genre appartient à la division des Gnomites. 
(2) Cette espèce appartient très probablement au genre Zygocera créé par Dejean, 
Çat., p. 370. 


369 Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 275 


formée par des poils courts, serrés, de cette couleur. L’écusson est lisse et 
d’un noir brillant; il est arrondi à sa base et présente à sa partie anté- 
rieure un sillon transversal. Les élytres plus longues que le thorax, à épau- 
les très saillantes et arrondies, sont d’un noir-violacé brillant; elles sont bi- 
gibbeuses à leur partie antérieure et présentent près de ces gibbosités, des 
épaules et de la suture, des points peu nombreux, irrégulièrement placés 
et profondément enfoncés ; elles sont ornées de chaque côté de deux taches 
blanches, dont une occupe la partie interne des gibbosités, quant à la 
seconde, elle est située sur les parties latérales. Lorsqu'on observe ces 
taches qui sont tomenteuses, on remarque que celles qui occupent les 
côtés latéraux sont immédiatement suivies d’une autre tache d’un brun 
foncé et également tomenteuse ; postérieurement ces organes sont termi- 
nés en pointe arrondie et parcourus sur les côtés qui sont finiment carénés, 
par une rangée de points profondément enfoncés et qui forment trois ran- 
gées à la partie inférieure des épaules. Tout le corps en dessous est lisse 
et d'un brun-ferrugineux brillant. Les pattes sont ferrugineuses, à lexcep- 
tion des fémurs à leur extrémité qui sont renflés et d’un noir tirant un 
peu sur le violet. 
Balade. (H.-Lucas). 


Genre LONGIPALPUS (Mihi) (1). 


Caractères généraux des Cérambycins. Tète médiocrement penchée en 
avant. Palpes très longs, terminés par un article renflé au bout. Corselet 
allongé, rétréci aux deux extrémités, méplat. Élytres plus larges que le 
corselet, allongées, parallèles, arrondies au bout, méplates. Antennes séta- 
cées, beaucoup plus longues que le corps, 

Très voisin des Callidies, Ce genre s’en distingue nettement par la lon- 
gueur de ses palpes. 


232. LONGIPALPUS PALAZYANUS (Mihi). — Taille 7 mill. 


Allongé, étroit, roux-testacé, avec le bout des articles des antennes, les 
genoux, les côtés, le milieu du corselet et quatre lignes sur les élytres, 
rembrunis. Les deux lignes extérieures des élytres n’atteignent pas le 
bout, les deux autres se dilatent en deux endroits du côté de la suture. 
— Lifu. 

Je dédie cette espèce au P. Palazy, mon confrère, qui l’a découverte et 
à l’obligeance de qui je dois un certain nombre d'insectes nouveaux ou 
rares, 


(4) Ce nouveau genre est voisin des Ghrium. 


276 VONTROUZIER, 570 


233. CARTALLUM DENISONI (Mihi). — Taille 6 mill. 


Tête noire. Corselet noir, bordé d’or aux deux extrémités. Écusson 
jaune d’or. Élytres rouges, ornées d’une ligne transverse, dorée, arquée, 
commune, n’atteignant pas les côtés extérieurs sur le premier tiers, et 
d'une autre ligne oblique, dorée, plus longue sur le deuxième tiers. Pieds 
rouges. Poitrine et abdomen de même couleur, avec un duvet soyeux, 
argenté. La tête est penchée, rugueuse, méplate. Les antennes plus courtes 
que le corps, filiformes, ont les derniers articles presque moniliformes. 
Les yeux sont médiocrement échancrés. Le corselet subglobuleux, est fine- 
ment granuleux. L’écusson est presque carré. Les élytres plus larges que 
le corselet, méplates, parallèles au bout, sont finement ponctuées. Les 
cuisses sont en massue, les jambes droites. — Lifu. 

Je dédie cette belle espèce à son Excellence le Gouverneur-général de 


l'Australie, sir Denison, protecteur éclairé des sciences naturelles qu’il 
cultive lui-même avec zèle. 


234. CALLIDIUM LIFUANUM (Mihi) (1). — Long. 41 mill., larg. 3 mill. 


Jaune-testacé. Tête, antennes, corselet, base des élytres rougetres. La 
tête est transversale, petite, le front largement sillonné en long, le vertex 
finement pointillé. Les antennes, moitié plus longues que le corps, sont 
garnies de quelques poils assez longs. Les yeux sont très grands. Le cor- 
selet, de la largeur de la tète, en carré long, peu convexe, à peine arrondi 
aux angles, finement pointillé, chagriné, offre en avant un sillon transver- 
sal du milieu duquel part un empâtement qui s'étend un peu en arrière. 
L’écusson est arrondi. Les élytres, de consistance faible, à peine plus lar- 
ges que le corselet, parallèles, très légèrement échancrées vers extrémité, 
arrondies au bout, allongées, peu convexes, sont finement pointillées et 
couvertes de poils assez courts. La poitrine est d’un rouge-métallique, les 
derniers segments de l'abdomen d’un jaune-testacé. Les pattes longues ; 
les cuisses aplaties, en massue. Les jambes progressivement allongées. Le 
premier article des tarses aussi long que les suivants réunis. 


235. STENOCHORUS PUNCTATUS (Boisduval) (2). — Long. 21 mill., 
larg. 7 mill, 


L'espèce que j'ai trouvée ici est parfaitement semblable à celle de Syd- 
ney; je possède cette dernière dans ma collection, j'ai donc pu faire la 


(1) Genre Hesperophanes. Un autre insecte, envoyé sous le nom de Callidium 
luteum, est la ® de celui-ci. 


(2) Genre Phoracantha Newman. 


971 Coléopteres de la Nouvelle-Calédonie. 277 


comparaison, La description de M. Boisduval est trop courte, et par suite 
incomplète, je vais tâcher de faire mieux connaître cette espèce, après 
avoir donné la phrase caractéristique de cet auteur : Ë 

« Noir, un peu large, parallèle avec le corselet rugueux, inégal; les 
élytres ponctuées, rugueuses antérieurement et marquées de trois laches 
d’un jaune-pâle. » 

La tête est noire, rugueuse; les antennes d’un ferrugineux sombre, 
armées d’une épine au sommet de chaque article; le corselet presque 
carré, méplat, rugueux, ayant trois petits espaces lisses, brillants et une 
épine assez courte de chaque côté ; lécusson est triangulaire, soyeux; les 
élytres plus larges que le corselet, aplaties, sont partout couvertes de 
points et sur la partie antérieure en ont de gros, rapprochés, enfoncés, 
qui les font paraître cancellées ; elles sont noires avec deux petites taches 
jaunes à peine séparées sur leur premier tiers, une plus large, sinueuse et 
anguleuse un peu derrière, et une troisième ovale, petite, à l'extrémité; 
le dessus du corps et les pattes sont d’un ferrugineux obscur, couvert 
d’un duvet blanchâtre; les cuisses sont légèrement comprimées. — Ile 
d'Art. 

236. CALLIDIUM d-PUSTULATUM (Mihi) (1). 


Taille médiocre, allongé; la tête est lisse, d’un brun-ferrugineux, cou- 
verte d’un duvet blanchâtre autour des yeux; le corselet allongé, méplat, 
presque cylindrique, de la même couleur que la tête, garni d’un duvet 
court, offre par-dessus, quatre petits tubercules disposés en carré et au 
milieu d'eux, longitudinalement, une côte élevée ; l’écusson médiocre, 
triangulaire, est blanchâtre ; les élytres plus larges que le corselet, paral- 
lèles, ont l'angle huméral saillant, sont couvertes de gros points enfoncés 
à la partie antérieure et de points plus petits à la postérieure; arrondies 
au bout avec un petit angle rentrant, et une fossette de chaque côté, 
laquelle part de la base et n’atteint pas l'extrémité ; elles sont d’un brun- 
ferrugineux, avec quatre taches jaunes formant deux fascies transverses, 
flexueuses, bordées de brun-obscur; l’abdomen et la poitrine noirs, sont 
couverts d’un duvet soyeux; les cuisses fortement en massue, sont d’un 
blanc-jaunâtre avec l'extrémité noire; pattes brunes annelées de blanc. 

Se trouve à l'Ile d’Art, espèce rarissime. 


237. CALLIDIUM PICEUM (Mihi) (2). — Taille 11 mill. 


Noir-foncé brillant; corselet transversal, aplati, terminé latéralement 
par deux angles mousses; élytres aplaties ; antennes plus longues que le 


(1) Genre WMallocera. 
(2) Nouveau genre qui viendrait immédiatement après Saphanus. 


278 MONTROUZIER, 21 


corps ; la face est carrée avec un sillon longitudinal sur le front, lisse, de 
la largeur du corselet à la partie antérieure de ce dernier; les antennes 
un peu moins foncées que le corps sont très légèrement pubescentes ; le 
vertex est lisse: le corselet en forme de croix, offre un très petit rebord 
aux côtés antérieurs, il est lisse et très plat; l’écusson triangulaire est 
petit; les élytres plus larges que le corselet à la base, aplaties, finement 
rugueuses, parallèles, arrondies au bout, n’offrent qu'une faible consis- 
tance; le dessous du corps est un peu moins foncé que le dessus; les 
cuisses sont aplaties, plus en palette qu'en massue ; les jambes droites; le 
premier article des tarses des deux dernières paires, allongé. 
Espèce rare, trouvée à l'Ile d'Art. 


238. PARANDRA AUSTROCALEDONICA (Mihi) (1). — Long. 15 mill., 
larg. 5 mill. 


Cet insecte a le port du P. Hopei de M. Mac-Leay, mais il est plus 
petit, manque de côtes sur les élytres et a les antennes proportionnelle- 
ment plus courtes, leur longueur est de 6 mill., c’est à dire un peu plus 
que celle de la tête et du corselet, les mandibules non comprises et un peu 
moins en les y comprenant. 

Brun-marron ; la tête est finement pointillée, marquée d’une impression 
triangulaire, dont la base est au-dessus de l’épistome et dont le sommet 
n’atteint pas tout à fait le corselet ; les mandibules sont fortes, avancées, 
quadridentées; les yeux grands, ovales, à peine échancrés; le corselet 
en corbeille, peu convexe, muni d’un petit rebord sur les côtés, échancré 
un peu avant le bord latéro-postérieur, terminé en un petit angle saillant 
au bord postérieur et encore plus finement pointillé que la tête; l’écusson 
est plus large que long, obtusément triangulaire ; {es élytres de la largeur 
du corselet, parallèles, arrondies au bout, munies d’un petit rebord, pres- 
que méplates, sont couvertes, surtout à la partie antérieure, de gros points 
enfoncés qui paraissent moins vers leur extrémité ; la poitrine et labdo- 
men sont, comme le dessus du corps, d’un brun-marron luisant et poin- 
tillées; les pattes sont un peu plus claires; les cuisses aplaties ; les jam- 
bes légèrement élargies au bout; les tarses terminées par des crochets 
robustes. 

Espèce rare que je n’ai trouvée qu'une fois sous l’écorce d’un 1nophyllum 
très distinct du calophyllum. — Balade. 


239. MEGOPIS MODESTA (Mihi). — Long. 26 mill., larg. 8 mill. 


D'un brun-foncé uniforme. Antennes de la longueur du corps, rousses, 


(1) Cette espèce n’a pas été envoyée. 


375 Coléoptères de la Nouvelle-Galédonte. 279 


à premier article plus foncé. Couvert de points et de traits enfoncés qui le 
rendent rugueux, plus finement chagriné vers l'extrémité des élytres. 
Tète en ovale subtransversal, mandibules avancées, front creusé. Corselet 
convexe, presque carré, plus large que la tête, muni d'une épine aux 
angles antérieurs, d’une dépression de chaque côté à la base, et d’un petit 
espace lisse au milieu. Écusson triangulaire, ponctué, enfoncé. Élytres 
plus larges que le corselet, parallèles, arrondies au bout, subconvexes, 
munies de côtes obsolètes et d’une dépression oblongue de chaque côté 
vers l'extrémité. Cuisses non en massue, aplaties. Jambes droites, termi- 
nées à la deuxième paire par une petite épine el à la dernière par deux. 
Poitrine et abdomen bruns, couverts d’un duvet grisàtre. — Lifu. 


Genre PHYLLOMORPHA (Mihi). 


Caractères généraux des Cérambycins de Latreille. Palpes maxillaires 
très grands, articles diminuant progressivement de grandeur, le dernier 
en cône renversé, échancré ; antennes plus longues que le corps, presque 
filiformes, de onze articles, le troisième le plus long; yeux n’entourant 
leur base qu’à moitié; tête méplate; corselet transversal, semi-orbiculaire, 
armé de deux épines latérales et de deux autres sur le limbe; écusson 
allongé, comme partagé transversalement, arrondi au bout; élytres plus 
larges que le corselet, molles, parallèles, arrondies au bout en forme de 
feuille nervée; cuisses peu ou point en massue, jambes postérieures les 
plus longues. 

Ce nouveau genre est très voisin des OEgosoma. 


240. PHYLLOMORPHA RIGAUDII (Mihi) (4). — Taille 60 mill. 


Gris avec des taches brunes; la tête est petite, peu penchée en avant, 
creusée d’une gouttière sur le vertex et le front, brune; couverte d’une 
villosité blanche sur le vertex et la face, rousse autour des yeux; ceux-ci 
réniformes, mais à peine échancrés, grands, ferrugineux; le corselet plus 
large que long, profondément creusé d’un large sillon au milieu, porte 
sur chaque côté une épine dirigée en arrière et une autre plate sur chaque 
bord du sillon, brun, couvert de longs poils soyeux et argentés; les élytres 
ont chacune quatre côtes noir-brun, longitudinales qui, en suivant la 
suture et vers l'extrémité, se ramifient de manière à imiter les nervures 
d’une feuille, elles sont grises avec douze taches brunes ainsi disposées : 
la première borde la base des élytres et se prolonge un peu au delà de 
l'angle huméral, elle est brun-rougeàtre; la seconde est placée un peu 


(4) M. Guérin-Méneville a donné, sous le nom de Acideres Ricaudi, une diagnose 
latine de celte espèce (4 ®), Rev. el Mag., 1858, p. 82. 


280 MONTROUZIER. 974 


plus bas entre la suture et la première côte ; la troisième encore plus bas 
entre la deuxième et la troisième côte, elle est étroite, en massue et se 
prolonge de manière à rejoindre la cinquième ; la quatrième, qui est comme 
double, est située plus bas entre la suture et la seconde côte, la partie 
voisine de la suture est plus pâle que l’externe; la cinquième, encore plus 
bas, est sur la troisième côte; la sixième va obliquement de la suture 
au bord de l’élytre, mais est renfermée entre la première et la quatrième 
côte, sans même les atteindre; les pattes sont d’un brun-noir ; le dessous 
du corps est couvert d’une épaisse pubescence argentée. 

Se trouve à Balade, rare. 

Je dédie cette belle espèce à M. Rigaudi, officier de la marine impériale, 
qui l’a trouvée et a eu lobligeance de me l'offrir. 


9/41. MALLODON FAIRMAIREI (Mihi) (1). 4 Long. 70 mil, larg. 22 mill. 
Longueur totale de la tête 17 mill., des mandibules 7 mill. Largeur de 
la tête 44 mill. Long. du corselet 12 mill. Plus grande largeur mesurée 
aux angles postérieurs, 49 mill. 


Noir, avec les élytres testacées. Tête et corselet pointillés. Élytres fine- 
ment rugueuses. Mandibules, antennes (des mâles) et pattes fortement 
ponctuées où granuleuses. La tête, beaucoup plus longue que large, est 
creusée entre les yeux, marquée de gros points inégaux, serrés, qui la 
font paraître chagrinée, finement rugueuse sur le vertex et marquée d’un 
petit sillon longitudinal. Les mandibules fortes, avancées, uni ou bi- 
dentées, acérées au bout, arquées en dedans, luisantes au côté interne, 
sont angulo-arrondies et couvertes de points enfoncés au côté externe, 
munies à la base d’un faisceau de poils. Les yeux sont très grands, par- 
tagés par les antennes, quand elles sont dirigées en arrière, en deux par- 
ties inégales, dont l’inférieure la plus grande. Les antennes, de la lon- 
gueur du corps, de onze articles, dont le troisième et le onzième sont les 
plus longs, sont couvertes de points enfoncés et de granulations qui, dans 
les premier et troisième se terminent en épines. Le corselet transversal, 
légèrement en trapèze, garni en avant et en arrière d’une rangée de poils 
courts, roux, faiblement bisinué, rebordé aux deux extrémités, a les côtés 
armés d’épines courtes et pointues, souvent bifides. Il est couvert de 
petits points enfoncés, égaux, serrés, qui le rendent chagriné et mat, avec 
deux taches, en forme de triangle, qui par leur réunion figurent assez bien 
une M; deux traits plus petits placés obliquement sur le même plan et un 
quart de cercle formé de lignes brisées, situé en arrière, presque à la base, 
composés de gros points enfoncés et brillants. L'écusson noir, large, trian- 


(1) Genre Remphan Waterhouse. 


9375 Coléopteres de la Nouvelle-Calédonte. 281 


gulaire, obtus, finement rugueux, a les rebords et une ligne longitudinale 
sur le milieu, élevés, lisses, luisants. Les élytres, de consistance molle, 
rugueuses, marquées de trois ou quatre côtes peu sensibles, plus larges à 
la base que le corselet, se dilatent insensiblement, et après le deuxième 
tiers se rétrécissent en s’arrondissant au bout, et formant une échancrure 
vers la suture qui se termine par une petite pointe; elles sont d'un fauve- 
testacé avec la bordure et la suture plus foncées. La poitrine noire est 
finement granuleuse. Le prosternum se termine postérieurement en une 
plaque large, obtuse au bout, qui glisse sur une saillie du mésosternum 
et indique une affinité de structure avec les T'mesisternus. L’abdomen est 
encore plus finement granuleux, de cinq articles lisses à la base et dont le 
dernier est terminé par une frange de poils roux. Les trois paires de pattes 
sont à peu près égales, longues de 5 cent. Les cuisses sont un peu aplaties, 
épaisses à la base. Les jambes sont droites. La première paire de cuisses 
et de jambes est plus granuleuse que les suivantes, plusieurs de ces gra- 
nulations sont terminées en épines. Les tarses de la même paire sont 
dilatés, fortement ciliés. 

La femelle diffère beaucoup du mâle. Elle est plus petite, a les mandi- 
bules moins avancées, les antennes plus courtes, le corselet plus étroit, 
les diverses parties moins rugueuses où même lisses. Sur le corselet les 
rugosités sont plus uniformes. 

Ce genre ne me paraît pas seulement voisin des Tnesislernus par lar- 
mure postérieure du prosternum, mais encore par la dilatation du corse- 
let qui, chez certaines espèces (les Sphingotus de M. Perroud, par exem- 
ple), est transversal. 

Les naturels mangent la larve de l’insecte et l’insecte parfait aussi. 

Je n’ai pas besoin d’énumérer les titres qu'a M. Fairmaire à la dédicace 
que je lui fais de cette magnifique espèce. 


Note sur la larve du MALLODON FAIRMAIREI (Mihi). 


Le mâle et la femelle de ce bel insecte sont faciles à distinguer primo 
visu. Outre la taille moindre, la femelle à le corselet plus étroit que les 
élytres et uniformément rugueux. Elle n’a pas l'empätement en forme 
d’M, plein. Sur un très grand nombre d'individus que l’on n’a apportés, Je 
n'ai trouvé, comparativement, que fort peu de femelles (aujourd’hui 3 sur 
11 mâles). En octobre, elles sont généralement remplies d'œufs. Ceux-ci 
varient en nombre de 1480 à 300. Ils ont 4 mill. de long., 2 1/2 de large, 
sont très pointus aux deux bouts, très finement granuleux, blancs, mem- 
braneux, élastiques. 

Quand éclosent-ils ? Je l'ignore. Je ne connais pas davantage les divers 
états de la larve, son mode d’accroissement, etc, Je me contente de décrire 


282 MONTROUZIER. 9376 


celle que les naturels mangent et qui semble au moment de passer à Pétat 
de nymphe. 

Longueur 91 mill. Plus grande largeur (mesurée au corselet) 20 mill. 
Moindre largeur (mesurée au dernier anneau de l'abdomen) 16 mill. 

Larve hexapode, allongée, presque tetragone, s’arrondissant sur le dos 
aux deux derniers segments, rétréci d'avant en arrière graduellement, 
d’un blanc sale avec le cordon dorsal rembruni. Tête aux trois quarts 
engagée dans le corselet. Front blanc, jaunâtre, rembrunissant à mesure 
qu'il s'approche du bord antérieur et d’un brun très foncé au bord même, 
creusé d’un sillon longitudinal, légèrement et irrégulièrement inégal, sur- 
tout à la partie antérieure qui est tranchante, profondément échancrée à 
l'origine du sillon, comme crénelée et qui envoie une dent large, aplatie 
de chaque côté de l’épistome. Épistome transverse, saillant, livide, lisse. 
Labre suborbiculaire, membraneux, fauve, rembruni largement à la base, 
couvert de petits points et de poils longs, dorés. Mandibules courtes, pres- 
que aussi larges à leur base que longues, arquées, fortes, noires, triangu- 
laires, ayant l'angle supérieur interne émarginé à la moitié supérieure el 
sirié dans toute la longueur de cette espèce de sillon, rugueuses, ponc- 
tuées et inégales, fort aigues au bout. Màchoires sabmembraneuses, droi- 
les, velues au côté interne, blanches, avec un trait roux-ferrugineux ver- 
tical. Palpes maxillaires un peu plus longs que les màchoires, de quatre 
articles diminuant graduellement de grosseur, cylindriques, courts, blancs, 
annelés de blanc-ferrugineux. Menton et languette submembraneux, un 
peu en corbeille, blancs. Palpes labiaux courts, de deux articles, cylindri- 
ques, blancs, annelés de ferrugineux. Antennes beaucoup plus courtes que 
les mandibules, rétractiles, de trois articles, coniques, diminuant graduel- 
lement de grosseur, ferrugineux. Pas de trace d'yeux. Prothorax trans- 
verse, subaplati, deux fois plus large que long, plus de deux fois aussi 
long que le mésothorax et le métathorax réunis, plus consistant que les 
segments qui suivent, rugueux, ayant de chague côté un empâtement 
triangulaire élevé et sur les côtés un stigmate plus grand que les suivants. 
Le mésothorax et le métathorax ne différant guère qu’en largeur, courts, 
ridés. Les sept premiers segments de l'abdomen séparés par un étrangle- 
ment, offrent en dessus et en dessous une espèce de plaque elliptique, 
marquée d’une impression de même forme et d’une ligne transverse. Le 
huitième est semi-cylindrique, tout d’une venue avec le neuvième qui est 
plus allongé, arrondi au bout. L’anus en Y est muni de trois mamelons 
imitant les filières des Araignées. Huit stigmates de chaque côté, sans 
compter celui du prothorax. Six pieds, petits, recourbés, de deux articles, 
un peu rembrunis. Pas de mamelons rétractiles. 

Cette larve atlaque divers bois mous, mais celui qu’elle semble préférer 


| 


977 Coléopteres de la Nouvelle-Calédonie. 283 


à tous les autres, est le Clusia pedicellata que, pour cette raison, l’on doit 
bien se garder d'employer dans les constructions, La nymphe est d’un 
blanc de cire. Elle a le sommet de la tête arrondi, rugueux, âpre à tou- 
cher, marqué par un sillon d’un blanc plus pur. Le front aplati, marqué 
d’une impression en fer à cheval. Le labre arrondi, séparé par un sillon 
en arc de l’épistome, qui est transversal. La place des yeux est marquée 
par une teinte rembrunie. Les mandibules saillantes semblent repliées en 
dedans, comme les chélicères des Araignées. Les palpes maxillaires filifor- 
mes, allongés, ont quatre articles distincts, dont le dernier est le plus 
grand. Les labiaux en ont trois. Les antennes, bien moins longues que le 
corps, viennent se croiser sur la poitrine au-dessous de la deuxième paire 
des pieds et par dessus les élytres. Le prothorax granuleux, très àpre au 
toucher, à un sillon longitudinal sur le milieu et un autre transversal près 
de la base; les angles antérieurs sont arrondis : ceux de derrière légère- 
ment saillants; les côtes sont échancrées vers l'extrémité. Le mésothorax 
droit à la partie antérieure, plissé en dessus, fortement bisinué en arrière, 
terminé en pointe, porte les élytres qui passent au-dessous de la deuxième 
paire des pieds, et n'atteignent pas l'extrémité des derniers ou le troi- 
sième segment de l'abdomen. Le métathorax, plus large que le mésothorax, 
est également plissé, déprimé de chaque côté. L’abdomen a neuf segments 
bien visibles, granuleux et àpres en dessus, mous en dessous, dont les 
deuxième, troisième, quatrième et cinquième sont munis, à leur extré- 
mité en dessus, de deux petites crêtes transversales. Huit paires de stig- 
males. Articles des tarses très visibles. 

On trouve la nymphe dans de grands trous oblongs, arrondis des deux 
bouts, où elle est comme ensevelie dans une couche épaisse de poussière 
de bois. Encore plus que la larve et que l’insecte parfait, elle est regardée 
par les naturels comme un mets délicieux, Ils la mangent crue. 


2/2. MALLODON EpWwaARDs11 (Mihi) (1). — & Longueur 73 mill,, largeur 
25 mill, 


Grand, brun-marron, pelotes des tarses, bordure duveteuse de la partie 
antérieure du corselel rouge-orange, rugueux., Jambes dénuées d’épines 
et de dentelures au côté extérieur. Très voisin du M. Australe, ce Longi- 
corne s’en distingue par labsence d’épines aux jambes et par d’autres 
détails que j'indiquerai plus bas. 

La tête est allongée. Les mandibules sont fortes, avancées, bidentées, 
leur première dent est la plus grande, un peu conique, mousse ; elles sont 


(1) Genre Olethrius Thomson. 


28/ MONTROUZIER. 378 


arquées au bout, fortement ponctuées au côté extérieur, légèrement ciliées 
à l’intérieur. Les palpes ont les articles en cône renversé; le dernier tron- 
qué. Le labre est subtriangulaire, arrondi, frangé de cils roux. L’épistome 
est circonscrit supérieurement par deux lignes imprimées, en toit écrasé, 
très rugueux. La face et le front sont également rugueux ; le vertex est cou- 
vert de points plus petits, plus serrés et plus réguliers. Un sillon profond 
coupe la tête en long. Les antennes, de onze articles, un peu plus longues 
que la moitié du corps, ont le premier article subaplati, très rugueux, les 
suivants cylindriques et couverts de points enfoncés; le dernier plus long 
que le précédent, sensiblement strié en long comme lui. Le corselet beau- 
coup plus large que la tête et un peu moins à la base que les élytres, est 
un peu en trapèze, légèrement échancré à la partie antérieure; les angles 
antérieurs sont arrondis, les côtes en dents de scie; les angles postérieurs 
légèrement arqués, dirigés en dedans ; la base est fortement échancrée 
près de ces angles, coupée presque carrément au-dessus de lécusson. Le 
limbe d'un noir mat, ainsi que la tête, est un peu élevé sur le milieu, 
réfléchi sur les côtés, muni d’un sillon longitudinal, peu marqué d’une 
M inachevée, luisante, de deux petits traits obliques de chaque côté et 
d’une espèce de guirlande en dessous de cette M également luisants, fine- 
ment rugueux. L’écusson est grand, triangulaire, creusé en avant et un peu 
en pointe, relevé en arrière, couvert de duvet sur les côtés antérieurs, 
noir, mat, finement rugueux. Les élytres un peu plus larges que le corse- 
let, un peu obliques à la base, ayant l'angle huméral arrondi, convexes, 
parallèles, arrondies au bout, ne recouvrant pas tout l'abdomen, très con- 
sistantes, très rugueuses, sont d’un rouge-brun-marron. Le prosternum 
est muni postérieurement d’une pointe très saillante, noir, finement 
rugueux, La poitrine est garnie d’un duvet fin, roux sur les côtés, d’un 
triangle noir brillant sur le milieu. Le reste est noir. L’abdomen est com- 
posé de cinq segments, dont les deuxième, troisième et quatrième sont 
munis sur les côtés d’un appendice en épine plate dirigée en arrière. Les 
pieds sont d'égale longueur. La première paire est plus fortement rugueuse 
que les autres. — Lifu. 

® Long. 55 mill., larg. 18 mill. 

La tète est comme chez le mâle, mais les antennes sont moins fortes, 
moins profondément ponctuées. Elles n’atteignent que la moitié du corps. 
Le corselet est proportionnellement plus échancré en avant, il a les angles 
antérieurs plus saillants, est plus en trapèze, les angles postérieurs très 
aigus sont dirigés en dehors, le limbe est beaucoup plus pointillé, bossué, 
luisant. L’écusson ne présente pas de différence notable. Les élytres sont 
plus déprimées, moins fortement rugueuses, un peu rebordées et près du 


979 Coléoptères de La Nouvelle-CGalédonie. 285 


bord externe, marquées d’une dépression longitudinale, En dessous l’ab- 
domen n’a pas les segments intermédiaires prolongés latéralement en 
arrière en appendice. Les pieds sont presque lisses. 

Je dédie cette belle espèce à M. Milne Edwards dont il serait superflu 
de rappeler les titres à cet hommage scientifique. 


248. MALLODON MACROTHORAX (Mihi). — & Long. 45 mill., larg. 16 mill. 


Brun-noir. Élytres brun-marron. Jambes dépourvues d’épines. Corselet 
du mâle aussi large que les élytres, carré, transversal. 

La tête est semblable à celle du M. Edwardsii. Le corselet est échancré 
carrément à la partie antérieure, les angles antérieurs sont saillants, diri- 
gés en avant, les cotés sont droits ; les angles postérieurs droits; le limbe 
finement pointillé, avec un grand V luisant et un arc de chaque coté éga- 
lement luisant. Le reste du dessus du corps est semblable au M. Edivardsi, 
Les pieds sont lisses, la pointe sternale est peu saillante. Les deuxième, 
troisième et quatrième segments de l’abdomen sont dépourvus d’appendi- 
ces latéraux. — Lifu. 


£ Un peu plus petite que le mäàle, semblable en tout à celle du M. 
Edivardsit. 


2/44. ANOESTHETIS FOUDRASI (Mihi) (1). — Taille 10 mill. 


Corps allongé, convexe. Tèle inclinée en dedans, ponctuée, couverte 
d’une pubescence cendrée, aplatie sur la face, creusée d'un sillon sur le 
vertex. Labre échancré, cilié de roux en avant. Mandibules fortes, un peu 
arquées, ferrugineuses, rembrunies au bout. Palpes ferrugineux. Antennes 
plus longues que le corps, ferrugineuses, couvertes d’une pubescence cen- 
drée. Corselet mutique, couvert de points enfoncés, inégaux, brun, muni 
d’une pubescence cendrée et de deux taches jaunes à la base, sur les 
côtés, Écusson transversal, arrondi en arrière. Élytres un peu plus larges 
que le corselet, convexes, parallèles, terminées en pointe, couvertes de 
points enfoncés, disposés sans ordre à la base et alignés plus bas, brunes 
avec une pubescence cendrée. Poitrine couverte de points enfoncés. Abdo- 
men lisse. Cuisses légèrement en massue. — Lifu. 


Je dédie cette espèce à M. Fabien Foudras, fils et émule du savant ento- 
mologiste de ce nom. 


2/5. ANOESTHETIS MAGULATA (Mihi) (2). — Longueur 7 1/2 mill., largeut 
h 1/2 mill. 


Oblongue. Vert-brun, couvert de poils roux sur le corselet, d’un duvet 


(1) Genre Oopsis Fairmaire, — (2) Idem. 


286 MONTROUZIER. 380 


soyeux sur les élytres qui sont ornées de taches rondes, alignées, produites 
par l’absence de duvet. 

La tête est convexe sur la partie antérieure, creusée entre les antennes 
d’une gouttière qui ne s'étend pas sur la tête et qui elle-même est mar- 
quée d’un sillon. Brun-rouge, couverte d’un duvet roux. Les organes de 
la bouche sont noirs; les yeux profondément échancrés, mais non divisés ; 
les antennes de la longueur du corps, sétacées, sont d’un rouge-brun. Le 
corselet subcylindrique, est muni d’un sillon transvérsal à chacune des 
extrémités, légèrement renflé sur les côtés, brun-glauque, couvert de poils 
roux, plus rares sur le milieu du limbe. L'écusson triangulaire, obtus, est 
médiocre. Les élytres plus larges que le corselet, convexes, obtusément 
acuminées au bout, lisses, vert-brun, couvertes d’un duvet soyeux à 
reflets dorés, ont douze rangées de taches, dont les extérieures plus régu- 
lières et un sillon de chaque côté de la suture. Le dessous du corps est 
rouge-ferrugineux obscur. Les cuisses en massue, aplaties ; les jambes 
droites ; les tarses sont de la même couleur, munis d’un duvet argenté, 
— Lifu. 


246. ANOESTHETIS BIPUSTULATA (Mihi) (4). — Taille 3 1/2 mill. 


Petite. Brune. Couverte d’un duvet soyeux, argenté, Élytres munies de 
deux tubercules, rembrunis à la base, près de la suture, et de deux taches 
noires arquées sur le limbe, un peu après la première moitié. La face est 
peu bombée, presque plate ; le corselet rétréci en arrière, assez long ; les 
élytres sont subcylindriques. — Lifu. 


247. ENICODES (Gray) FicaTELIT Schreibers. Linn. Trans. VI, p. 200, 
pl. 21, fig. 8 4 (Gerambyx). 


Australie et Nouvelle-Calédonie. 


248. ENICODES MONTROUZIERI (Mac-Leay). — Taille du 4 23 mill. à 
25 mill. 


Tête transversale, fort peu penchée, déprimée sur la partie antérieure 
du vertex, offrant, vue par devant, un triangle à base large, munie d'un 
sillon longitudinal, rugueuse, d’un bronzé-olivâtre, couverte d’une pubes- 
cence fauve. Le labre est presque carré, avec les angles antérieurs arron- 
dis tombant entre les mandibules, ferrugineux, muni de poils blancs dorés. 
L'épistome est transversal, creusé en travers d’un canal qui le fait paraitre 
caréné à la base. Le postépistome et les joues sont largement garnis de 
poils fauves. Les mandibules triangulaires, subarquées, acérées, ferrugi- 


3) Genre Oopsis. 


381 Coléoptères de la Nouvelle-Galédonie. 287 


neuses, rembrunies au bout, sont dépourvues de dents, lisses, garnies de 
poils fauves assez longs à la base du côté externe. Les palpes à dernier 
article allongé, acuminé, sont d’un rouge-ferrugineux clair. Les yeux, très 
saillants, sont entièrement coupés en deux; l’espace compris entre les 
deux parties est garni par une pelote de poils fauves, creusée elle-même 
d’un canal où se logent les antennes, très saillante. Les antennes de la 
longueur du corps se composent de onze articles, munis de poils en des- 
sous, bruns, sauf le huitième ou neuvième qui est blanc, dont le troisième 
et puis le quatrième sont les plus longs. 

Le corselet un quart plus long que large, étroitement rebordé aux deux 
extrémités, peu convexe, déprimé sur le milieu du limbe, près de la base, 
un peu plissé ou onduleux en travers, excepté sur la dépression, ayant à 
la base un commencement de sillon, est bronzé-olivâtre, avec des poils 
fauves, quatre lignes longitudinales fauves sur le limbe et de chaque côté 
deux taches longues, confluentes, de même couleur. L’écusson est arrondi, 
allongé, bordé de fauve, lisse au milieu. 

Les élytres sont plus larges que le corselet, atténuées progressivement, 
prolongées, parfois mais non toujours divariquées et velues à l'extrémité 
et en dessous, canaliculées inférieurement, offrant par dessus une dépres- 
sion plate d’un olivâtre mat, rugueux, avec quatre lignes longitudinales, 
fauves, en dehors de la dépression, rugueuses, obscurément sillonnées, 
d’un olivätre bronzé, avec les rugosités fauves, parfois d’un bleu d'acier 
à l’extrémité. Dessous du corps rouge-ferrugineux foncé, avec un duvet 
blanchâtre. Pieds très séparés à leur insertion. Cuisses légèrement en 
massue. Jambes droites, allongées, couvertes à l'extrémité et au côté 
externe d’un duvet argenté. Tarses à articles progressivement plus 
courts. 

La différence entre le 4 et la © est telle, que longtemps j'ai cru que 
c'élaient deux espèces distinctes; ce n’est que dernièrement que j'ai eu 
des preuves positives de l'identité de l'espèce. Get insecte est commun à 
Balade et à l'ile des Pins, mais plus encore à l’île d’Art. 


249, ENICODES PERROUDI (Mihi). Lifu. — Long. 15 mill., larg. 5 mill. 


D'un rouge-brun marron, avec la tête, le corselet et la base des élytres 
saupoudrés de jaune. Tête moins large que le corselet. Corselet aplati sur 
le limbe, arrondi sur les côtés. Élytres un peu plus larges que le corselet, 
en coin, terminées par un angle rentrant, aplaties, granuleuses à la base, 
munies de côtes à l'extrémité. 

Get insecte rappelle le Cerambyx Fichteli de M. Boisduval (Enicocerus 
Fichteli de Schreibers), mais il s’en distingue nettement en ce qu'il n’a 
pas 1° la tête plus large que le corselet, 2° le corselet presque aussi large 


288 MONTROUZIER. 382 


que les élytres, 3° l'extrémité des élytres beaucoup plus longues que l’ab- 
domen, etc. 

La tête est presque verticale, les organes buccaux sont peu saillants, 
bruns. La face carrée, finement rugueuse, munie d’un sillon longitudinal, 
est brune, avec des faisceaux de poils roux; un sillon s’étend du front 
au vertex et lout le dessus de la tête est couvert de poils roux, excepté 
sur une petite bande longitudinale de chaque côté de ce sillon. Les yeux 
sont profondément échancrés, mais non coupés en deux. Les antennes, 
plus longues que le corps, sétacées, noires, sont garnies en dessous de 
cils très fins. Le corselet un peu rétréci à chaque bout, arrondi sur les 
côtés, méplat en dessus, muni d’un sillon transversal à la base et au côté 
antérieur, rugueux sur l’espace compris entre ces deux sillons sur un 
fond rouge-brun, offre de chaque côté une bande longitudinale et sur le 
milieu quatre lignes formées par des poils roux. L’écusson est semi-circu- 
laire, rouge-brun au milieu, jaune-roux sur les bords. Les élytres sensi- 
blement plus larges à la base que le corselet, vont en se rétrécissant gra- 
duellement en forme de coin, chacune d'elle est terminée en épine et 
coupée en biseau au côté interne, de manière à former un angle rentrant ; 
elles sont méplates, granuleuses sur le premier tiers du limbe, sur le 
reste elles sont marquées chacune de deux sillons ou fossettes, près de la 
suture et sur les côtés plus ou moins rugueuses; elles sont d’un rouge- 
brun obscur, saupoudrées de jaune à la base. La poitrine est couverte 
d’une épaisse pubescence. Le dessous de labdomen lisse, luisant; les 
pattes grêles, 

Je dédie celte espèce à M. Perroud, un des membres les plus distingués 
de la Seciété Linnéenne de Lyon, à qui l'on doit une foule de descriptions 
de Coléoptères nouveaux ou peu connus. 


senre LEPTONOTA (Montrouzier, Thomson). - 


Caractères des Saperdes dont il se distingue par les traits suivants: 
Corselet cylindrique, long, mais plus court que celui des Gnoma de Fabri- 
cius; élytres à peine plus larges que le corselet, toujours atténuées vers 
l'extrémité, terminées par des épines ou un angle rentrant, 


250. LEPTONOTA PICTA (Mihi) (1). — Taille 42 mill. 


Bronzé, avec une bande orange de chaque côté du corselet, une tache 


de même couleur sur le milieu de chaque élytre et deux taches blanches 
allongées à leur extrémité. 


(1) Ce serait, d’après M. Thomson, l'Enicodes comitessa de M. White (Catalogue 
du Mus. Brit.), 


989 Coléoptères de la Nouvelle-Calédonte. 289 


La lête est verticale ou plutôt inclinée en dedans, de même largeur que 
le corselet, petite; les antennes sétacées, plus longues que le corps, ont 
les troisième et quatrième articles presque égaux, les plus longs de tous; 
le corselet cylindrique, divisé en trois régions, est finement plissé sur 
l'intermédiaire ; les élytres sont lisses, terminées par une épine au côté 
extérieur ; les pattes très allongées ; les cuisses en massue sont, ainsi que 
le dessous du corps, d’un bronzé brillant. Chez plusieurs individus la 
tache orangée des élytres manque, elle est remplacée par une tache blan- 
che, allongée près de la suture : c’est, je crois, une différence sexuelle. 

Assez rare ; se trouve à Balade et à l'ile d'Art. 


251. LEPTONOTA TRISTIS (Mihi). 


Taille du précédent. Noir ; élytres marquées de huit taches blanches peu 
apparentes, dont la première à l'angle huméral; un peu plus bas, quatre 
à peu près en ligne ; les deux dernières près de l’extrémité au milieu du 
limbe; échancrées au bout de manière à présenter quatre petites épines; 
pattes et dessous du corps noir-bleu tacheté de blanc. — Balade, Ile 
d'Art. 

252. LEPTONOTA LIFUANA (Mihi). — Taille 10 mill. 


Allongé; élytres parallèles, échancrées et terminées, chacune, par deux 
épines courtes; vert-bronzé, jaune-orangé sur les côtés du corselet ; suture 
des élytres bordées de blanc: une autre ligne, longitudinale, iuterrompue 
sur le limbe ; huitième article des antennes blanc. 

Très voisine de la Leptonota picta, cette espèce s’en distingue en ce qu’elle 
a: 1° Les élytres parallèles et non graduellement atténuées; 2 la pointe 
des élytres tronquée et munie de deux petites épines et non armée d’une 
épine unique; 3° les cuisses en massue et non pas grèles; 4° les jambes 
moins allongées ; 5° le corselet est moins long, proportionnellement, à 
peine plissé. 


253. LEPTONOTA SEPIUM (Mihi). — Long. 11 mill., larg. 2 4/2 mill. 


Allongé. Corselet cylindrique. Élytres atténuées au bout, terminées par 
une seule épine, formant un angle rentrant à la suture. Tête bronzée. 
Corselet rouge-ferrugineux, bordé de fauve, Élytres bronzées ornées de 
quatre lignes fauves longitudinales qui se joignent au bout deux à deux : 
dessous du corps rouge-ferrugineux obscur; côtés de la poitrine et de 
l'abdomen fauves. Pattes d’un bleu d'acier; extrémité des jambes et tarses 
couverts d’un duvet blanchâtre. 

La tête bronzée est presqu'’entièrement couverte d’un duvet roux-soyeux, 
à reflets dorés, elle est creusée dans toute sa longueur d’un sillon de la 

N° Série, TOME I. 19 


290 MONTROUZIER. 38/4 


couleur du fond, Les organes de la bouche, les yeux et les antennes, sauf 
le premier article qui est ferrugineux-obscur, sont noirs. Le corselet, 
bronzé aux deux extrémités, est, sur le milieu, rouge-ferrugineux, quelque- 
fois rouge-cuivreux, couvert d’un duvet court, roux ou blanchâtre ; sur 
les côtés du limbe il porte une bande fauve soyeuse, à reflets dorés. 
L’écusson est semi-circulaire, fauve, noir au milieu. Les élytres bronzées 
ou d’un bleu d'acier, très lisses, ont chacune deux bandes longitudinales 
fauves, à reflets dorés qui s'unissent au bout, dont l’extérieure est inter- 
rompue. 

Les détails de forme sont ceux du genre. 

Ce Longicorne se trouve communément à Lifu, sur les haies et les bois 
secs. 


954. ENICODES BALADICUS (Mihi) (1). — Taille 17 mill. 


Tête d’un bronzé brillant, avec le contour des yeux et quelques taches 
sur la face et l’occiput jaune pulvérulent; antennes garnies de poils en 
dessous; corselet subarrondi, un peu déprimé par dessus, finement 
froncé:; d’un bronzé brillant; écusson triangulaire, obtus, légèrement 
bordé de jaune; élytres plus larges à la base que le corselet, rétrécies en 
arrière, finement rugueuses, d’un bronzé brillant avec une tache à l'angle 
huméral, une ligne au bord externe, une autre, le long de la suture, entiè- 
res et deux autres incomplètes, intermédiaires, jaunes, dessous du corps 
bronzé, contour jaune, — Balade. 


955. LEPTONOTA PENARDI (Mihi) (2). — Long. 14 mill., larg. 
h 1/2 mill. 


Brun-rougeâtre, Couvert d’une pubescence blanchâtre. Corselet presque 
cylindrique. Élytres plus larges que dans les congénères connus, rétrécies 
en arrière, terminées par quatre épines, munies de côtes. Le labre et les 
organes buceaux sont d’un rouge-brun clair, le premier a les côtés et le 
bord antérieur garnis de poils blancs. La face est large, carrée, plate, un 
peu élevée sur le milieu, bordée de blanc ainsi que les yeux. Le front 
offre un petit sillon et derrière les yeux il en existe un plus large, trans- 
versal. Le vertex est orné de deux petites lignes blanches longitudinales. 
Les antennes de la longueur du corps, un peu fortes, sont garnies en 
dessous de quelques poils courts. Le corselet subconique, un peu aplati 
sur le limbe, muni d’un sillon transversal à la base, rouge-brun, lisse, est 
largement couvert, de chaque côté, d’une pubescence blanchâtre, un peu 


(1) Genre Leptonota. 
(2) Cette espèce n'appartient pas au genre Leptonota; elle pourrait former nn 
genre nouveau {rès voisin de Nemaschema (Thomson) qui vient ci-après, 


385 Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 294 


plus long que large. L’écusson subarrondi, lisse au milieu, est garni de 
poils blancs sur les contours. Les élytres plus larges que le corselet, peu 
sensiblement rétrécies vers l'extrémité, tronquées et terminées par quatre 
épines dont les deux extérieures sont les plus grandes, subconvexes, à 
épaules saillantes, offrant sur les côtés un repli légèrement arqué sur les 
bords, munies chacune de cinq côtes peu saillantes, dont la plus intérieure 
complète, les deux suivantes se joignant, et dont les quatrième et cin- 
quième sont incomplètes, d’un rouge-brun avec l'intervalle des côtes cou- 
vert de pubescence blanche. Le dessous du corps est plus foncé, lisse, 
brillant, avec les anneaux de l'abdomen bordés de blanc sur les côtés. 
Les pattes sont brun-foncé avec une pubescence blanche. Les cuisses sont 
en massue, les jambes droites, les tarses ordinaires. — Lifu, 

Je dédie cette belle espèce au docteur Pénard, si avantageusement 
connu dans la marine impériale, et qui joint les talents de l'artiste aux 
connaissances de sa profession. 

Ce Leptonota s'éloigne un peu de la caractéristique du genre. Il se 
rapproche des Saperdes et tient des Colobothées, mais l'ensemble des 
caractères le fait placer à côté de mon L. Lamberti. 


256. LEPTONOTA LAMBERTI (Mihi) (4). 


Un peu plus grand que L. picla et tristis; ferrugineux-obscur:; cor- 
selet un peu plus clair; élytres terminées par quatre petites épines peu 
sensibles ; dessous du corps annelé de blanc. 

La face est carrée, rugueuse, le pourtour des yeux blanchâtre ; le vertex 
marqué de deux petits traits blancs; les antennes plus courtes que le 
corps sont légèrement pubescentes, le troisième article est le plus long ; 
le corselet cylindrique, lisse, n’est nullement plissé; l’écusson petit, 
arrondi, est bordé de blanc; les élytres un peu plus longues à la base que 
le corselet, finement rugueuses, atténuées vers l'extrémité, terminées par 
une petite échancrure qui les fait paraitre munies de quatre épines, vues 
horizontalement et par devant, offrent deux petits sillons couverts d’une 
villosité blanchâtre, l’une le long de la suture, l'autre sur la dernière 
moitié, au milieu du limbe et ont, à angle huméral, un tubercule peu 
saillant; les cuisses en massue à peine pédiculée, sont médiocres ; les 
jambes arquées, pubescentes ; les tarses ordinaires; la poitrine est noire 
avec des taches blanches; l'abdomen également noir, brillant et orné 
d’anneaux blancs interrompus sur le milieu. 

Espèce assez commune à Balade et à l'ile d'Art. 


(1) Genre Nemaschema (Thomson).— M. Chevrolat a donné, sous le nom de Na- 
vomorpha? sanguinicollis, une diagnose laline de cette espèce dans Ia Revue Zo0- 
logique, année 1858, p. 82. 


299 MONTROUZIER. 986 


Je dédie cet insecte à mon ami le R. P. Lambert, qui ne laisse échapper 
aucune occasion de me procurer les divers objets d'histoire naturelle dont 
l'étude fait mes plus agréables délassements. 


257. LEPTONOTA PUBERULA (Mihi) (1). — Longueur 14 mill., largeur 
8 4/2 mill. 


Allongé, élytres peu rétrécies à l'extrémité, convexes, terminées par 
quatre petites épines. Antennes assez courtes, à peine un peu plus longues 
que le corps; pattes moins grèles que dans la plupart des congénères, 
rouge-ferrugineux assez clair, couvert d’un duvet blanchâtre. La tête est 
presque entièrement couverte d’un duvet blanchâtre à reflets argentés ; 
elle a la base nue, porte un sillon longitudinal et offre une tache blanche 
de chaque côté de ce sillon sur le vertex. Le corselet parfaitement cylin- 
drique est lisse, brillant sur le milieu du limbe, largement bordé d’un 
duvet argenté. Les élytres, un peu plus larges que le corselet, ont les épau- 
les obtusément anguleuses et présentent quelques côtes fort peu marquées, 
formées par le duvet plus ou moins serré. — Lifu. 


258. LEPTONOTA MODESTA (Mihi) (2). — Taille 6 mill. 


Allongé. Corselet cylindrique. Élytres convexes, parallèles, échancrées 
au bout, terminées chacune par deux petites épines. Cuisses en massue. 
Fauve, couvert d’une pubescence blanchâtre, jaune sur les côtés du cor- 
selet. Écusson blanc. 

Ce Leptonota ressemble au puberula. I s'en distingue par la taille 
beaucoup moindre, l'absence d'espace brillant sur le limbe du corselet et 
la bande obscurément jaune de chaque côté de cette pièce. — Lifu. 


259. LEPTONOTA ÆNEA (Mihi) (3). — Taille 43 mill. 


La tête est petite, sillonnée entre les yeux, noire avec une poussière 
dorée ; les antennes, presque aussi longues que le corps, noires, ont un 
large anneau blanc vers l'extrémité; le corselet cylindrique, très finement 
plissé, est d’un vert foncé ou d’un noir bronzé; les élytres plus larges 
que le corselet, atténuées vers l'extrémité, terminées chacune par deux 
épines dont l'extérieure est la plus apparente, presque lisses, bronzées, 
ont chacune deux taches blanches à la partie antérieure; les pattes sont 
bronzées. — Balade, Ile d'Art. 


(4) Genre Nemaschema. 
(2) Idem. 
(3) Idem, 


387 Coléopteres de la Nouvelle-Calédonre. 295 


260. SAPERDA INCONSPICUA (Mihi) (4). — Taille 8 mill. 


Noir-bronzé ; la tête est médiocre, lisse, légèrement creusée en gout- 
tière entre les yeux; les antennes sont de la longueur du corps; le corse- 
let, moitié aussi long que les élytres, est cylindrique, très finement plissé ; 
lécusson triangulaire; les élytres plus larges à la base que le corselet, 
ont l’angle huméral terminé par un petit tubercule mousse, sont convexes, 
parallèles, finement striées, souvent couvertes d’une légère efflorescence 
cendrée, et terminées par quatre épines; la poitrine et l'abdomen d’un 
noir brillant, ont sur les côtés des taches blanches ; les cuisses sont en 
massue à pédicelle grêle. — Se trouve à l’île d’Art, 


261. HAMMATICHERUS (Fabr,) Liruanus (Mihi) (2). — Longueur 21 mill., 
largeur 7 mill. 


Nota. Dans sa Faune entomologique de l'Océanie, en parlant des S£eno- 
chorus, M. le docteur Boisduval dit: Plusieurs des insectes que nous réu- 
nissons dans ce genre deviendront probablement les types de nouvelles 
coupes. Cette observation me parait juste; car évidemment on ne peut 
laisser dans le même genre le S£. angustatus, avec son corselet plus étroit 
que les élytres et ses antennes à peine aussi longues que le corps, et les 
St. semipunctatus, punclatus, avec leur corselet orbiculaire, aplati, aussi 
large que leurs élytres, et leurs antennes bien plus longues que le corps. 
On pourrait faire la même observation par rapport aux S4. biguttatus et 
lepturoïdes. D'autre part, plusieurs S/enochorus, tels que lelongatus, le 
tessellatus, sont placés par d’habiles entomologistes, Mac-Leay, Donowan, 
parmi les Gallidies. IL est donc nécessaire de débrouiller ce genre de la 
confusion dans laquelle il se trouve, et la chose me parait assez facile si 
1° on ne trouve au genre S/enochorus que les caractères que leur a assi- 
gnées Dalman: le corselet carré ou cylindrique ; les antennes de la lon- 
gueur du corps; les élytres terminées par une ou deux épines : S{enocho- 
rus angustatus (Dej.), par exemple; 2° si on place dans les Callidies tous 
ceux qui ont le corselet mutique, plus large que la tête, les antennes de 
la longueur du corps, ou plus longues que lui; les élytres, sans épines à 
l'extrémité, comme le S£, inermis (Mihi) de Woodlark; 3° enfin si on élargit 
le genre Hammaticherus, en y adjoignant des espèces chez lesquelles le 
caractère tiré des antennes est peu saillant, comme chez le cerdo et où 
les cuisses sont en massue ou non: le Stenochorus semi-punctatus, par 
exemple, 


4) Genre Nemaschema. 
2) Genre à créer el qui viendrait près de celui des Dioæippe Thomson, 


29/4 MONTROUZIER. k 388 


En adoptant cet arrangement, je place dans le genre Hamamaticherus, 
l'insecte que je décris et qui, comme genre, ne diffère du cerdo que par 
les jambes en massue. 

Tête et corselet noir-bronzé luisant avec les côtés couverts d’une vil- 
losité blanchâtre, Élytres brun-rouge avec deux taches grises à l’extré- 
mité. 

La tête penchée en avant, plus étroite que le corselet dans sa plus 
grande largeur, a la face carrée verticale, d’un gris soyeux, partagée par 
un sillon longitudinal qui se prolonge sur le vertex. Les antennes de la 
longueur du corps, composées de onze articles, ont le premier très gros, 
le deuxième court, le quatrième plus long que le troisième, les suivants 
de plus en plus courts. Le corselet peu convexe, dilaté et tuberculé sur 
les côtés, a le milieu du limbe d’un noir-bronzé brillant et les bords lar- 
gement couverts d’une villosité blanchâtre. L’écusson semi-circulaire, 
médiocre, est lisse, Les élytres plus larges à la base que le corselet, sont 
presque parallèles, légèrement rétrécies vers l’extrémité, arrondies au 
bout, formant à la suture un angle rentrant, sillonnées et rugueuses, d’un 
brun-rougeàtre, avec l'extrémité couverte d’une villosité grise qui forme 
une tache bilobée. Le dessous du corps est d’un rouge-brun luisant. Les 
cuisses sont en palettes, les jambes, légèrement arquées, sont garnies de 
poils au bout. Les tarses ordinaires. 


262. CERAMBYX BALLARDI (Mihi) (1). — Long. 43 mill., larg. 4 mill. 


Noir brillant, La tête déprimée sur le vertex, est à peu près lisse, vue 
à l'œil nu ; à la loupe elle paraît finement rugueuse; les yeux sont sail- 
lants, médiocrement échancrés; les antennes sont plus courtes que le 
corps ; le corselet atténué en avant, un peu renflé sur les côtés vers la 
base, coupé carrément à la partie postérieure, convexe, est parfaitement 
lisse, noir brillant avec une efflorescence blanchâtre sur les côtés et une 
ligne blanche à la base; l’écusson punctiforme est légèrement enfoncé, 
d’un noir mat; les élytres plus larges que le corselet, obtusément tuber- 
culeuses à angle huméral, se rétrécissent par degrés, arrondies au bout 
et légèrement disjointes, convexes et finement pointillées, d’un noir bril- 
lant avec deux lignes blanches transversales occupant toute leur largeur 
et dont la première est perpendiculaire, la seconde oblique par rapport à 
la suture; le dessous du corps, entièrement lisse, est d’un noir brillant 
avec des taches blanches sur les côtés; les cuisses, graduellement plus 


(1) Genre Glaucytes Thomson, Arch. Ent., 1, p. 423. — M. Chevrolat a donné, 


sous le nom de Navomorpha albocincta, une diagnose latine de cet insecte (Revue 
Z001., 1858, p. 82). 


PPS 


389 Coléopteres de la Nouvelle-Calédonie. 295 


longues, sont en massue, noires avec le pédicule rouge-ferrugineux ; les 
jambes sont presque droites; les tarses longs et couverts d’une villosité 
argentée. 
Se trouve à Art et à Lifu, habituellement sur le Tetracera euryandra. 
Je dédie cette belle espèce à M. Ballard, dont je m'honore d’avoir été 
l'élève. 


263. TMESISTERNUS DOUEI (Mihi) (4). — Long. 15 mill., larg. 5 mill. 


Noir brillant, quelquefois rougeûtre. Gorselet en trapèze, bordé de blanc 
en partie à la base et sur les côtés. Écusson blanc. Élytres rétrécies insen- 
siblement en arrière, terminées par quatre épines, ornées chacune de trois 
croissants blancs. Antennes plus longues que le corps dans les mâles. Cuisses 
légèrement en massue. Dessous du corps noir-bleu métallique. 

d' La tète est oblongue, penchée, légèrement creusée entre les antennes, 
lisse sur le vertex ou du moins ne paraissant finement pointillé qu'à la 
loupe, plate sur la face, noir-brillant avec une petite bande blanche lon- 
gitudinale derrière les yeux, formée par la villosité. Les yeux sont grands, 
ferrugineux, séparés des antennes par une tache blanche. Les antennes 
d’un tiers plus longues que le corps, sont composées de onze articles 
cylindriques, munis de poils, allant presque toujours en s’allongeant à 
partir du troisième, noirs à l'exception des deux derniers qui sont blancs. 
Le corselet en trapèze, plus large à la base que long, plat en dessus, 
coupé carrément en avant, offrant de chaque côté du bord postérieur un 
fort sinus près de l’écusson, finement ponctué sur les côtés, lisse sur le 
limbe, est d’un noir-brillant et orné de chaque côté d’une petite bande 
blanche qui va jusqu'aux deux tiers de la longueur et, à la base, d’un 
trait transversal qui en occupe les deux tiers de chaque côté. L’écusson 
est très allongé, étroit, blanc. Les élytres de la largeur du corselei à la 
base, vont en se rétrécissant insensiblement, sont échancrées au bout, 
terminées par deux épines à peu près égales. Elles sont presque entière- 
ment planes, lisses, noir-brillant ou rouge-ferrugineux, ornées chacune de 
trois taches blanches arquées, ouvertes vers l'extrémité, diminuant pro- 
gressivement de grandeur et situées la première aux deux cinquièmes, la 
deuxième aux quatre cinquièmes, la dernière au bord postérieur. La poi- 
trine est finement pointillée ; l’abdomen lisse, de cinq articles. Les cuisses 
légèrement en massue, vont progressivement en s’allongeant de la pre- 
mière paire à la dernière. Les jambes sont droites, garnies de poils à 


(1) Genre Spintheria Thomson. Celle espèce est très voisine de gratiosa Pascoe. 
(Tmesisternus.) 


296 MONTROUZIER. 390 


l'extrémité. Les tarses médiocres. Les pattes et le dessous du corps sont 
d’un noir-bleu métallique, la poitrine et l'abdomen sont tachés de blanc. 

La femelle est un peu plus petite et a les antennes moins longues que 
le corps. Le reste des détails est semblable, — Lifu. 


264. TMESISTERNUS Du BOUZETI (Mihi) (1). — Taille 27 mill. (pl. à, 
fig. 5.). 


Vert-métallique sombre, tacheté de points rougeàtres ; élytres terminées 
par deux épines:; la tête penchée en avant comme dans tous les insectes 
de ce genre, creusée en gouttière, sillonnée longitudinalement, offre de 
nombreuses et assez larges taches rougeûtres, enfoncées ; les antennes de 
la même couleur que le corps, tachetées de rougeàtre, à premier article 
robuste, sont un peu moins longues que le corps; le corselet transversal, 
carré, à angles antérieurs arrondis, est légèrement convexe, ponctué sur 
les côtés, lisse au milieu ; l'écusson ovale, lisse, transversal et cuivreux ; 
les élytres un peu plus larges que le corselet, ont la côte de la suture bien 
prononcée, sont très ponctuées et se rétrécissent légèrement d'avant en 
arrière; le dessous du corps et les pattes sont lisses, d’un bleu métallique, 
tachetés de blanc. 

Espèce rarissime dont je n'ai pu avoir qu’un seul exemplaire et que je 
dédie de cœur à notre ancien et digne gouverneur le comte Du Bouzel. 


265. LAMIA (PENTHEA?) AUSTROGALEDONICA (Mihi) (2). — Taille 45 mill. 


Bronzée, couverte de poils courts, fauves, formant sur les élytres trois 
fascies transverses plus ou moins distinctes; la tête, beaucoup plus étroite 
que le corselet, est rugueuse, creusée en gouttière, peu large, mais assez 
profonde ; corselet rétréci à la partie antérieure, criblé de points enfoncés, 
armé d’une épine de chaque coté, plus rapprochée de la base que du bord 
antérieur ; lécusson est lisse, triangulaire, avec les angles arrondis; les 
élytres fortement gibbeuses, très finement pointillées, ayant un tubereule 
mousse à l’angle huméral, offrent chacune deux sillons longitudinaux, 
lisses et sont arrondies au bout; le dessous du corps et les pattes sont 
bronzés avec des taches blanches. 

Espèce fort rare qui se trouve à Balade ; on la rencontre aussi à Lifu. 


(1) Genre Buprestomorpha (Thomson). Cette espèce est moins déprimée, plus 
étroite et a le prothorax plus allongé que le B. Montrouzieri, mais les caractères 
génériques essentiels sont les mêmes. 


(2) Cet insecte a élé récemment décrit par M. Pascoe sous le nom de Blapsilon 
irroralum (Journal of entomology, n° 2, p. 129). 


ET 


DÉS OS 


_. 


991 Coléopteres de La Nouvelle-Calédouie. 297 


966. LAMIA METALLICA (PENTHEA ?) (Mihi) (1). — Taille 45 mill. 


D'un violet métallique paraissant vert sous un certain jour ; tête, corse- 
let, élytres couverts de points enfoncés. La tête, presque inclinée en avant, 
est petite, arrondie, rugueuse; les antennes plus courtes que le corps, le 
corselet atténué en avant, méplat, armé de chaque côté d’une épine près 
de la base, est pointillé, excepté sur un petit espace en avant de lécus- 
son; celui-ci, triangulaire, à angles arrondis, est lisse, un peu creusé sur 
le milieu; les élytres, plus larges que le corselet, gibbeuses, parallèles, 
arrondies au bout, sont criblées de points enfoncés et offrent chacune 
trois taches et la bordure postérieure ! 'anches; la première de ces taches, 
placée à peu près au premier tiers de ‘élytre, près du bord extérieur, est 
oblique par rapport à la ligne suturale; la seconde, placée un peu plus 
bas, a la même direction; la troisième, presque à l'extrémité, perpendi- 
culaire à la ligne suturale, coupe complétement l’élytre; le dessous du 
corps et les pattes sont lisses. 

Espèce rarissime, trouvée à Balade. 


267. LAMIA (PENTHEA ?) SCUTELLATA (Mihi) (2). 


Forme raccourcie et taille des Austrocaledonica et metallica. Rouge- 
ferrugineux marbré de gris. La tête est méplate, saillante, ponctuée et 
rugueuse; les antennes sont courtes, les quatre premiers articles aussi 
longs que les autres réunis; les yeux grands sont presque partagés en 
deux par la base des antennes, comme dans les Tetraops; le corselet est 
transversal, plus étroit en avant, échancré au milieu de la base, pour 
recevoir la pointe de l’écusson, sinué de chaque côté de cette échancrure 
et terminé par un angle aigu; chaque côté est armé d’une petite épine, 
placée un peu en dessous, il est couvert de points enfoncés et rugueux ; 
l’écusson est grand, en losange, sillonné en long et s’avançant dans l'échan- 
crure de la base du corselet. Il est fâcheux que ce dernier caractère soit 
peu marqué dans la L. Austrocaledonica et nul dans la L. metallica; 
serait excellent, pour distinguer ce petit groupe des Lamiaires qui doivent, 
ce me semble, par leur faciès général, faire au moins un sous-genre, mais 
chez lesquels je n’ai encore observé aucun trait commun bien caractérisé, 
les élytres beaucoup plus larges que le corselet, anguleuses aux épaules, 
avec un petit tubercule mousse, parallèles, arrondies au bout, convexes, 
offrant à leur base chacune trois petites côtes qu'on a peine à suivre au 


(1) Genre Blapsilon. M. Chevrolat a donné sous le de Tmesisternus viridicollis, 
une diagnose latine de cet insecte (Revue Zool., 1858. p. 82). 
(2) Genre Blapsilon. 


298 MONTROUZIER. 392 


milieu des points enfoncés qui couvrent la première moitié, mais qui repa- 
raissent ensuite en s’anastomosant; les pattes sont lisses, rouge-ferrugi- 
neux; les cuisses légèrement en massue; le dessous du corps luisant, 
avec les côtés couverts d’une villosité blanchâtre. 

Se trouve dans les bois de Pile d'Art, rare. 

Cette espèce a de très grands rapports avec l’Austrocaledonica ; on 
serait tenté, primo visu, de les confondre, mais la forme de l’écusson et 
les côtes des élytres les distinguent assez. A l’état de vie, la différence 
est encore plus sensible dans les couleurs. 


268. STENOCHORUS INERMIS (Mihi) (Essai sur la Faune de Woodlark, 
p. 57) (1). 

Ce Longicorne ne diffère pas de celui que j'ai décrit parmi mes insectes 
de Woodlark. Mais le corselet est un peu plus inégal et les espèces de 
côtes que j'ai signalées dans mon insecte typique sont moins marquées, I 
a les élytres très distinctement ponctuées, surtout à la base. — Lifu. 


269. LEMA BIPUSTCLATA (Mihi) (2). — Taille 3 mill. 


Ovale. Tête jaune-pàle, avec le sommet, les organes buccaux et les 
antennes rembrunis. Corselet jaune-pâle, bordé de brun à la partie anté- 
rieure. Élytres consistantes, couvertes de points enfoncés, velues sur les 
côtés, brunes avec deux points jaune-pàle sur le milieu du limbe. Pieds 
jaune-pàle. Poitrine et abdomen brun-rouge. — Lifu. 


270. LEMA BLETIÆ (Montrouzier). — Long. 7 1/2 mill., larg. 3 3/4 mill. 


La tête est lisse et entièrement d’un noir brillant. Les yeux sont bruns. 
La lèvre supérieure ainsi que les palpes maxillaires et labiaux sont ferru- 
gineux; les mandibules d’un noir foncé. Les antennes noir-tomenteux 
avec les cinq premiers articles noir-brillant, Le thorax est lisse et entière- 
ment d'un noir brillant; il est plus long que large et marqué à sa partie 
antérieure d’un point profondément enfoncé. L’écusson est lisse et entiè- 
rement noir, Les élytres à épaules larges, saillantes et arrondies, sont 
d’un jaune brillant tirant un peu sur le ferrugineux, avec les bords latéro- 
postérieurs et leur extrémité assez largement bordés de brun-foncé, elles 
sont parcourues en dessus par des rangées longitudinales de points dis- 
linctement marqués et régulièrement disposés. Toute la région sternale, 
ainsi que les pattes sont d’un noir brillant ; quant à l'abdomen, il est 
dun brun tirant un peu sur le ferrugineux. (Lucas) 


(1) Genre Diatomocephala Blanchard, Voyage au pôle Sud. 
(2) Nouveau genre plus voisin d’'Orsodacna que de Lema. 


M mn 2 mn D © 


nr 


998 Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 299 


271. LEMA ASSIMILIS (Mihi). 


Taille du merdigera; antennes noires; tête, corselet, pattes, dessous 
du corps et bordure de la moitié postérieure des élytres ferrugineux plus 
ou moins obscur; écusson plus clair; élytres presque glauques, couvertes 
de points rangés en ligne. J'ai nommé cette espèce assimilis, parce 
qu’elle est fort voisine de ma L. bletiæ; j'ai même cru d’abord qu'elle 
Wen était qu'une variété, mais outre qu’elle est plus petite et qu'elle offre 
des teintes bien différentes, elle me paraît avoir les cuisses postérieures 
un peu moins renflées. Elle vit sur une belle Orchidée de la division des 
Malaxidées; on l'y trouve toujours réunie en famille de trois ou quatre et 
je ne lai prise que là. Il est bien remarquable qu'ici, comme en Europe, 
ce genre affecte spécialement les Monocotylédonées. J'ai observé et décrit 
trois espèces de Lema, deux vivent sur des Orchidées, la troisième sur une 
Asphodelée,. 


272. GALLERUCA AUSTROCALEDONICA (Mihi) (4). — Taille 8 mill. 


Jaune, deux taches noires derrière les yeux, quatre plus grandes sur 
les élytres. 

Le corps est atténué en avant et s’élargit en arrière; la tête et les 
antennes sont jaunes ; le derrière des yeux est noir; le corselet jaune, 
coupé en deux par un sillon transversal, plus étroit que les élytres, ce 
qui en fait une de nos vraies Galéruques, distinguées de mon sous-genre 
Boisduvailia en ce que, dans celles-ci, le corselet est de la longueur des 
élytres; l’écusson jaune, triangulaire, est assez enfoncé; les élytres dila- 
iées de la base à l'extrémité, arrondies au bout, sont jaunes, lisses et 
marquées, chacune à la base, d’une tache noire, grande, carrée, n'attei- 
gnant complétement ni la suture, ni le bord extérieur de l'angle huméral 
et d’une autre, placée aux deux tiers, arrondie, n’atteignant pas l’extré- 
mité et encore plus éloignée que la précédente de la suture; les pattes, 
la poitrine et la partie antérieure de l'abdomen sont jaunes ; le reste est 
noir-pubescent, 

Très commune dans les jardins potagers qu'elle dévaste et où elle s’at- 
lache de préférence aux Cucurbitacées, — Balade, Art, île des Pins. 


273. GALLERUCA ARGYROGASTER (Mihi) (2). — Taille 9 mill. 


Jaune, pattes médianes et postérieures, abdomen noirs: celui-ci couvert 
d’une villosité soyeuse qui, à certain jour, le fait paraitre argenté. La tête 


(1) Genre Aulacophora Chevrolat. 
(2) Genre Raphidopalpa Chevrolat. 


200 MONTROUZIER. 39/4 


est jaune, lisse; la bouche et les premiers articles des antennes rembru- 
nis; le corselet également jaune, traversé par un sillon, plus étroit que 
les élytres, est presqu’aussi large antérieurement qu’à la base ; l’écusson 
triangulaire, petit, est de la même couleur; les élytres jaunes, lisses, ont 
les angles huméraux saillants, une petite dépression sur la suture, un peu 
après l’écusson et l'extrémité un peu en pointe : elles sont convexes et 
dilatées de la base au bout. La poitrine, les cuisses antérieures et le der- 
nier segment de l'abdomen sont jaunes, le reste est noir, Plusieurs variétés 
offrent tantôt la tête et le corselet jaune-rouge, tantôt les élytres ornées 
de quelques points obscurs placés sans symétrie. 

Encore plus commune et aussi nuisible que la précédente; mêmes 
localités. 


274. GALLERUCA ARTENSIS (Mihi) (1). 


Taille de la G. argyrogaster et mêmes formes. Tête et corselet rouges, 
antennes, élytres, poitrine et pattes jaunes; bouche et abdomen noirs; à 
l’état de vie, on observe sur les élytres, derrière l’écusson, une tache 
commune, arrondie, d’un jaune d’or plus brillant que les élytres mêmes. 

Sous les végétaux en décomposition. Assez rare. 


275. ALTICA LIFUANA (Mihi). — Taille 2 mill. 


Petite, d’un brun très foncé. Antennes presque testacées, poitrine et 
pieds des deux premières paires fauve foncé. Abdomen et cuisses posté- 
rieures noirs. Corselet et élytres légèrement rugueux. — Lilu. 


976. MONOMACRA BouquErI (Mihi). — Long. 3 1/2 mill., larg. 2 mill. 


Assez grande, Face, corselet, pattes d’un jaune très pâle. Vertex, extré- 
mité des antennes, abdomen noirs. Élytres d’un vert-doré métallique. 
Très finement rugueuse, 

J'ai dédié cette magnifique espèce à M. Bouquet de la Craye, ingénieur- 
hydrographe distingué, qui s'occupe aussi avec succès d'histoire naturelle. 
Elle vit sur une Solanée de 3 à 4 mètres de hauteur qui fleurit en sep- 
tembre et octobre. — Lifu. 


277. CREPIDODERA BRULLEI (Mihi)}. — Long. 5 mill., larg. 5 mill. 


Ovale, convexe, d’un vert sombre doré; tête et corselet très finement 
pointillés; élytres couvertes de gros points enfoncés, serrés, formant à 
l'extrémité des espèces de sillons mal définis; dessous du corps bronzé 


1) Genre Raphidopalpa Chevrolal, 


mag 2 éme 


395 Coléopteres de la Nouvelle-Calédonie. 301 


obscur; pattes d’un blanc sale; genoux et larses rembrunis; antennes 
d’un blanc sale rembrunies au bout. — Lifu. 

Je dédie cette espèce à M. Brullé, connu de tous les savants par ses 
nombreux travaux entomologiques. 


978. DIBOLIA THOMASSINI (Mihi) (1). — Longueur près de 4 mill., lar- 
geur 8 4/2 mill. 


Hémisphérique, coccinelliforme, très finement pointillé. Tête, corselet, 
dessous du corps, pieds d’un noir brillant. Antennes testacées. Élytres 
d’un rouge-cerise intense, largement bordées de noir, avec la suture et 
une ligne transverse, oblique sur le limbe, de mème couleur, ou plutôt 
noires avec quatre taches rouges. 

La tête très penchée en dedans, cachée en grande partie par le corselet, 
est presqu'entièrement occupée par les yeux, noire, échancrée au-dessus 
de l’épistome et munie d'une carène au-dessus de cette échancrure. Le 
labre est en carré long, transversal, ferrugineux-obscur ainsi que les 
palpes. La bouche est en grande partie cachée par un avancement du 
sternum en forme de mentonnière. Les antennes sont très rapprochées à 
leur base, presque aussi longues que la moitié du corps. Le corselet plus 
large en arrière, échancré en avant pour recevoir la tête, a les angles 
arrondis, est arqué à la base, légèrement sinué de chaque côté du milieu 
qui s’avance en pointe obtuse au-dessus de l’écusson. Il est faiblement 
convexe. L’écusson est noir, triangulaire. Les élytres sont plus larges que 
le corselet, convexes, faiblement rebordées, échancrées à la partie anté- 
rieure, La poitrine est noire, l'abdomen également noir au milieu, rouge- 
obscur sur les côtés. Les cuisses postérieures très grosses, renflées, trian- 
gulaires, creusées au côté interne pour recevoir les jambes. Gelles-ei ter- 
minées par une épine bifide, dont la pointe interne la plus longue. Le 
premier article des tarses très long. 

Se trouve à Lifu, sur divers végétaux, particulièrement sur les Phyllan- 
thus, où il est difficile de la saisir, à cause des bonds considérables et 
irréguliers qu'il exécute. 

Je dédie cet insecte à mon ami et confrère le R. P. Thomassin, qui à 
eu l’obligeance de me donner plusieurs espèces nouvelles que j'ai décrites 
dans mon Essai sur l’Entomologie de Woodlark. 


279. DIBOLIA GAGATES (Mihi). 


Un peu plus petite que la précédente avec laquelle elle se trouve. Noir 
brillant en dessus, antennes, pieds, dessous du corps roux, 


(1) Ctle espèce et les trois suivantes devraient former un genre nouveau voisin 
d Apteropod«. 


302 MONTROUZIER. 396 


280. DIBOLIA COGCINEA (Mihi). 


Taille de la D. gagates. Tète, corselet, élytres d’un rouge vif, Dessous 
du corps, pieds, antennes roux. Même habitat que les précédentes. 


281. DIBOLIA DICHROA (Mihi). 


Taille et habitat des deux précédentes. Tête, corselet, bordure et su- 
ture des élytres noirs. Antennes, élytres, dessous du corps et pieds jaune- 
roussâire, 

289, CoLasPis? DüNALI (Mihi). — Taille 3 mill. 


Tête et corselet jaune-testacé, lisse; élytres criblées de points enfoncés, 
avec la bordure, la suture et une large bande longitudinale sur le limbe 
noires; poitrine, abdomen, extrémité des antennes et genoux également 
noirs, pattes jaune-testacé. 

Se trouve assez communément à Art, .sur la même Solanée qui nourrit 
l'Epilachna Buquetit. 

J'ai dédié cette jolie espèce à mon respectable professeur M. Dunal, 
ancien doyen de la Faculté des sciences de Montpellier qui, par ses beaux 
travaux sur la famille des Solanées, s’est acquis le droit de voir son nom 
attaché à quelques-uns des êtres animés qu'elle fait vivre. 


283. COLASPIS ? METALLICA (Mihi). — Taille 4 mill. 


Rouge-ferrugineux bronzé. Tête et corselet foncés. Pieds presque testa- 
cés. Tête et corselet finement pointillés. Élytres couvertes de gros points 
enfoncés, non alignés. Dessus du corps muni de poils fauves. Dessous lisse, 
bronzé-obseur, plus pàle vers l'extrémité de l'abdomen. Jambes velues. 
— Lifu. 

28h. CoLAspis LABOULBENI (Mihi) (4). — Taille 8 mill. 


Ferrugineuse, avec des lignes de points jaunes sur les élytres qui sont 

finement rugueuses et offrent sur les côtés quelques petites granulations 
jaunes; antennes et pattes jaune-blanchàtre; genoux bruns; les teintes 
jaunes disparaissant presque complétement sur les individus desséchés. 
. Espèce assez rare que j'ai presque toujours trouvée sur les pois d’An- 
gole, mais qui doit aussi vivre sur quelque autre Légumineuse, ces pois 
n'ayant été introduits parmi nous que depuis quelques années. — Ile 
d'Art, Balade. 

Je dédie cette espèce à M. le docteur Laboulbène, un de nos laborieux 
et savants collègues. 


{) Genre Edusa Chevrolat. 


TT, 


mm he 


…— 


397 Goléoptères de La Nouvelle-Calédonie. 308 


285. COLASPIS FLAVEOLA (Mihi) (1). — Taille 8 mill. 


Entièrement jaune-pâle ; antennes un peu rougeàtres; bouche et genoux 
rembrunis ; rugueuse; une côte bien marquée le long du bord extérieur 
des élytres. — Ile d'Art. 


286. CRYPTOCEPHALUS STRIATICOLLIS (Mihi) (2). — Taille 2 mill. 


La tête enfoncée dans le corselet, verticale, finement pointillée, est 
marquée entre les antennes, au-dessus de l’épistome, d’une impression 
arquée. Du vertex part une bande brune qui se dilate à la hauteur des 
yeux et s'étend sur toute la face. L'espace compris entre cette bande, les 
yeux et le corselet, est d’un jaune-pâle. Les yeux sont oblongs. Les anten- 
nes, beaucoup moins longues que le corps, ont les derniers articles légè- 
rement perfoliés. Le corselet est transversal, finement strié dans le sens 
de la longueur, convexe, bordé de brun-foncé à la base. Il a les angles 
postérieurs aigus, est fortement échancré à côté de ces angles et légère- 
ment près du milieu de la base qui s’avance en pointe sur lécusson. 
Celui-ci est très petit, arrondi, non enfoncé. Les élytres de la largeur 
du corselet, courtes, carrées, convexes, striées et ponctuées, ne recouvrent 
pas l'anus. La poitrine et l'abdomen sont bruns. Les pieds pâles. — 
Lifu. 


287. CRYPTOCEPHALUS OXYTHORAX (Mihi) (3). — Taille 4 4/2 mill. 


Très petit. Noir. Tête, pattes, côtés de la pointe postérieure du corselet 
au-dessus de l’écusson, jaunes. Élytres striées. La pointe du milieu de la 
base du corselet est beaucoup plus saillante que dans ses congénères, — 
Lifu. 


288. CRYPTOCEPHALUS PALLENS (Mihi) (4). — Taille 4 1/2 mill. 


Très petit. Entièrement jaune-pâle, Tête lisse. Corselet bisinué à la base, 
Élytres striées. — Lifu. 


289. PHALACRUS ACACIÆ (Mihi). — Taille un peu moins de 2 mill. 


Ovale, Convexe. Coccinelliforme. Noir brillant en dessus. Rouge-ferru- 
gineux obscur en dessous. Dernier article de la massue des antennes 
ovale, plus grand que les deux précédents réunis. Élytres très faiblement 


(1) Genre Edusa Chevrolat. 

(2) Genre Monachus Chevrolat. 

(3-4) Ces insectes, de très petite taille et arrivés en débris, appartiendraient, au- 
tant qu’il a été possible d'en juger, au genre Monachus. 


30/ MONTROUZIER. 298 


striées. Tranche inférieure des cuisses postérieures munie de quelques 
poils raides, 

Se trouve communément sur l'Acacia falcata ? dènt il suffit de secouer 
les branches pour le recueillir, — Lifu. 


290. HARMONIA (Mulsant) ARGUATA (Fabricius) (Goccinella). 


Cette espèce, trouvée d’abord à Java, habite aussi Balade et Art. 


291, COGCINELLA (DAULIS) MULSANTI (Mihi). — Taille 6 mill. 


Corps subhémisphérique, convexe, lisse, luisant, jaune avec la bordure, 
la suture et le dessous du corps noirs; la tête, les antennes et les palpes 
sont jaunes; le corselet, fortement échancré pour recevoir la tête, trans- 
versal, arrondi postérieurement en arc de cercle, avec les côtés également 
arrondis, une dépression au bord antérieur au-dessous des yeux et une à 
chaque angle, est très légèrement convexe, jaune avec une bordure noire ; 
l'écusson est noir; les élytres convexes, très finement rugueuses, un peu 
rebordées, sont tantôt d’un jaune canelle immaculé, tantôt d’un jaune- 
rouge, tantôt ornées de deux petits traits noirs qui partent de la base en 
arc parallèle à la bordure et ne dépassent pas le quart du limbe, tantôt 
munies, outre les deux traits précédents, d’un ou de trois points noirs vers 
l'extrémité ; les pattes et les derniers anneaux de l'abdomen sont jaunes ; 
la poitrine d’un beau noir luisant. 

Se trouve à Balade et à Art sur le maïs et les cotonniers. 

Je dédie cette espèce à l’auteur de la belle monographie des Cocci- 
nelles. 

Nota. Quelque différence qui existe entre cette espèce et la suivante, 
comme forme et comme couleur, je les ai trouvées toutes deux réunies, 
ce qui me fait soupçonner l'existence d’une foule d’hybrides, parmi les- 
quelles il est bien difficile de reconnaitre les espèces typiques. 


292, COCCINELLA BICRUCIATA (Mihi). — Taille 5 mill. 


Corps subhémisphérique, un peu ovale, convexe, lisse; tête, palpes, 
antennes jaunes, avec une large bordure noire sur les côtés et postérieu- 
rement; corselet noir avec une bande antérieure jaune envoyant cinq 
dents sur le limbe; l’écusson est noir; les élytres sont d’un jaune-rouge 
avec la bordure noire; la suture un peu renflée vers l'extrémité et, sur 
chacune d'elles, une ligne presque droite n'atteignant jamais les deux 
bords, tantôt simple comme dans la C. litwra, tantôt coupée par une ligne 
transversale ou disjointe, renflée aux deux bouts de manière à figurer une 
croix de Malte; pattes, poitrine et abdomen noirs. 

Même habitat que la précédente 


399 Coléopteres de la Nouvelle-Galédonie. 305 


293. VERANIA (Mulsant) ARTENSIS (Mihi). — Taille 5 mill. 


Gorps subhémisphérique, convexe, lisse; tête, palpes et antennes jaunes ; 
yeux noirs; corselet noir avec une bande jaune à la partie antérieure, 
envoyant vers le limbe cinq dents inégales; écusson noir; élytres jaunes 
avec une légère bordure, la suture élargie vers la base et à l'extrémité ; 
sur chaque élytre une tache noire à trois pointes obtuses à la partie anté- 
rieure et une autre à la partie postérieure, atteignant à la suture et au 
bord extérieur et envoyant une dent obtuse sur le limbe; pattes et 
poitrine noires; abdomen annelé de roux et de noir. 

Assez rare. — Balade et Art. 


294. EPILACHNA BUQUETI (Mihi). — Taille 8 mill. 


La tête est d’un ferrugineux très clair; les antennes de même couleur, 
ont la massue plus foncée et le premier article très grand, avec une dent 
saillante au côté interne, ce qui me semble devoir peut-être séparer cet 
insecte des vrais Epilachna, surtout depuis le travail de M. Mulsant, qui a 
profité des moindres différences pour établir tant de coupes nouvelles. Le 
corselet large, semi-circulaire, arrondi sur les bords, a une bande noire 
longitudinale et le pourtour de cette bande rembruni; les élytres d’un 
testacé pâle, beaucoup plus larges que le corselet, ont la suture noire, la 
bordure des deux tiers postérieurs élargie à la base, de même couleur, 
une tache en arc de cercle près de l'angle huméral, ouvert du côté de la 
suture et une autre semi-circulaire au milieu du limbe, ouverte vers la 
tête, avec un gros point en arrière également noir; l’écusson et la poitrine 
sont noirs ; le milieu de l'abdomen en dessous ferrugineux foncé; le des- 
sous de la tête, du corselet et le pourtour de l'abdomen testacé; les pattes 
ferrugineux-clair. 

Espèce assez commune que J'ai trouvée en août sur une Solanée d’un 
mètre, à grandes feuilles, à fleurs blanches et baies rouges. — Ile d’Art. 

Je dédie cette espèce à M. Buquet, entomologiste distingué. 


295. EPILACHNA URVILLEI (Mihi). — Long. 7 1/2 mill., larg. 6 mill. 


Corps ovalaire, presque subhémisphérique, convexe. La tête, les anten- 
nes, les palpes sont d’un roux-testacé. Le corselet est transversal, très 
finement pointillé, muni d’un petit sillon visible seulement à la loupe et 
d’une dépression plus sensible de chaque côté. Il est jaune, pâle sur les 
bords, orné sur le milieu et un peu en arrière d’une tache noire en hémi- 
cycle, qui n’atteint pas la base. L’écusson est noir, triangulaire. Les ély- 
tres beaucoup plus larges à la base que le corselet, convexes, un peu gib- 
beuses aux épaules, rebordées, ont à la base une large bande transverse, 


L° Série, TOME I. 20 


306 MONTROUZIER. — Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 00 


bisinuée, n’atteignant pas le bord externe, noire; un peu après le premier 
tiers, près de la suture, une tache légèrement transverse de chaque côté; 
en arrière et contiguë au bord externe une seconde tache ; une troisième 
près de la suture, aux deux tiers du limbe et une quatrième près du bord 
externe vers l'extrémité. Le dessous du corps est d’un noir brillant, cou- 
vert de quelques poils courts et rares, blanchâtres. Les pattes sont d’un 
rouge-ferrugineux. 

Cette Epilachna, sauf la distribution des couleurs, me rappelle VE. 
tricincta que j'ai décrite sommairement dans ma Faune entomologique de 
Woodlark, et dont M. Mulsant a donné une description complète dans ses 
Opuscules entomologiques (3° cahier, p. 110). 

Je la dédie à la mémoire de Dumont-d’Urville, qui me paraît pouvoir 
revendiquer l'honneur de la découverte de l’île Lifu, où je l’ai trouvée. 


296. EPILACHNA UNICOLOR (Mihi). — Liu. 


Petite, ovale, rouge. Le corselet est très court. Les élytres ne couvrent 
pas tout l'abdomen. 


297. EPILACHNA FERRUGINEA (Mihi) (1). — Taille 3 mill, 


Très petite; tête et corselet ferrugineux, rembrunis sur le milieu; 
écusson rouge; élytres rouges avec une bande d’un brun obscur, faisant 
le tour du limbe sans toucher à la bordure; épaules obtusément tubercu- 
leuses, dessous du corps et pattes d’un rouge-ferrugineux., — Art. 


298. EPILAGHNA PULCHELLA (Mihi) (2). 


Taille de la précédente, forme générale des Chrysomèles ; tête, corselet, 
pattes et dessous du corps rouge-ferrugineux ; élytres d’un bronzé brillant. 
— Art, rare. 


(1) Cette espèce n'appartient pas au genre ÆEpilachna; elle est voisine des 
Exoplectra (Mulsant). 


(2) Cet insecte, arrivé en débris, était méconnaissable. 


CATALOGUE COMPLÉMENTAIRE 


DES 


DIVERSES ESPÈCES D'ALTISES QUI ONT ÉTÉ DÉCRITES 


TANT DANS CET OUVRAGE, PAR E. ALLARD, 
QUE PAR MM. FOUDRAS, WOLLASTON, KUTSCHERA, ETC., 
ET QUI RPOVIENNENT 


d'Europe et du mord de l'Afrique (1). 


Par M. E. ALLAR). 


(Séance du 26 Juin 1861.) 





xenre LITHONOMA Rosenh. 


MARGINELLA Fab., Annales, 1860, p. 44. — Lith. Cincta, H. Clark, 
Monog. of. Halt., 1860, p. 272. 


AFRICANA H. Clark, Monog. of. Halt., 1860, London, p. 272. — Ovata, 
subparallela, depressa, punctata, cyanea: capite brevi, granulato ; thorace 
lato, transverso, lævigato, punctato, undique flavo-mar ginato ; elytris latis 
depressis, ad apicem rotundatis, punctatis, obsolete bicarinatis, longitudi- 
naliter etiam vitta flava (post medium in marginationem deflexa) notatis, 
marginalione quoque flava; pedibus antennisque nigris. — Long. 4 à 5 
mill. — Patrie: Tanger. 


Pour distinguer cette espèce de la suivante, il faut modifier comme 
suit la diagnose de cette dernière : 


ANDALUSICA Rosenh. — H. Clark, p. 276. — Ovata, lala, depressa, 
subparallela, punctata, nigro-cyanea ; capite granulalo; thorace trans- 
verso, lævigato, ad latera et margines ant. et post. fulvo-lineato; elytris 
latis, subparallelis, ad apicem rotundatis, fulvo-linealis, fulvoque mar gi- 
nalis ; anlennis robustis, nigris; pedibus nigris, nigro-cyaneis. — Long. 
h à 6 mill. — Patrie: Andalouste. 


(4) Voyez l'Essai monographique sur les Galerucites anisopodes Lalr. où Altises 
d'Europe, etc., Annales, 1860, pages 369, 539 et 785. 


508 E. ALLARD. 


J'ai confondu, pour mon compte, ces deux espèces en une seule, Ann., 
1860, p. Ad, sous le nom d’Andalusica, et je persiste à penser que ce 
sont plutôt deux variétés de la même espèce que deux espèces différentes, 
car j'ai vu des Andalusica qui avaient le corselet entièrement bordé de 
jaune et des pattes d’un noir-bleuâtre; la bande jaune du milieu de l’ély- 
tre seule, il est vrai, ne rejoignail pas tout à fait la bordure latérale. 


Genre CREPIDODERA Che. 


LINEATA Rossi, Ann., 1860, p. 48. 


ImpressA Fab., Ann., 1860, p. 49. — H. rufa Kuster. — Cr. lœvigata 
Foud., Alt., 331. 

Obs. L'insecte que feu Foudras a décrit sous ce dernier nom et que 
M. Aubé a bien voulu me communiquer, ne me paraît être qu'un petit 
exemplaire peu marqué de l'Impressu. 

TRANSVERSA Marsh., Ann., 1860, p. 51. 

Obs. Feu Foudras donne un très bon signe distinctif de cette espèce, 
en disant que l'impression du corselet n’est ponctuée qu’à sa base ; le 
reste est lisse et brillant. 

EXOLETA Lin. — Fab., Ann., 1860, p. 52. — Cr. ferruginea Foud. — 
Kutschera. 


MARGINICOLLIS Kust., Ann., 1860, p. 55. 

VENTRALIS Ill, Ann., 1860, p. 54. 

Var. PISANA. — Supra el infrà nigerrima, micans ; pedibus antennisque 
tantüm ferrugineis. 

Cette variété qui ne diffère du type de la Ventralis que par sa couleur 
d’un beau noir brillant, a été prise à Pise par M. Lavergne de la Bar- 
rière. 

Ruripes Lin., Ann., 1860, p. 55. 


Sopazis Kutschera, Wien., Entom. Mon., 1860, p. 73. — Oblonga, 
convexa, nilida, capite, antennis, thorace lævi, postice subangustato, sulco 
abbreviato transversim profundè impresso pedibusque rufis ; pectore abdo- 
mineque nigris, elytris cœruleo-virescentibus subtiliter punctato-striatis, 
punctis approximatis, ab basin et callum humeralem profundius impressis, 
interstitiis punctorum serie subtilissima. — Long. 3 mill — Patrie: 
Lombardie. 

Cette espèce, d’après M. Kutschera, a la même taille et la même cou- 
leur que Cr. rufipes, mais elle s’en distingue par son corselet beaucoup 
plus petit, plus étroit, fortement arrondi sur les côtés, par ses élytres pro- 


Catalogue des Altises d'Europe, etc. 309 


portionnellement plus longues. Dans la Rufipes, les articles 3 et 4 des 
antennes sont presque d'égale longueur; dans la Sodalis, le quatrième 
est distinctement plus long que le troisième. 


RHOETICA Kutschera, Wien., Entom. Mon., 1860, p. 135. — Oblongo- 
ovata, convexa, nilèda; capile antennis, thorace evidentiüus punctulato, 
posticè subangustato sulcoque abbreviato transversim impresso et pedibus 
rufis ; ore, peclore, abdomine elytrisque nigris, his strialo-punctatis, 
punctis fortibus, apice subtilioribus. — Long. 3 mill. — Patrie : Suisse. 

Cette espèce est de la même longueur que Gr. rufipes, mais elle est 
plus large, plus convexe, et elle s’en distingue facilement par ses antennes 
plus courtes, par son corselet à ponctuation forte et serrée et par la cou- 
leur noire de ses élytres. Sa tête, ses antennes, son corselet et ses pattes 
sont entièrement rouges comme dans Cr. rufipes. 


CORPULENTA Kutsch., Ann. Soc., 1860, p. 831. 
MELANOSTOMA Redt., Ann. Soc., 1860, p. 57. 
FEMORATA Gyll., Ann. Soc., 1860, p. 58. 
MELANopPus Kutsch., Ann. Soc., 1860, p. 831. 


PEIROLERIT KutsCh., Wien., Entom. Mon., 1860, p. 151. — Oblongo- 
ovala, convexiuscula, nitida ; capite, antennarum basi, thoraceque breviore, 
obsoleté punctulalo, posticè subangustalo el sulco abbrevialo transversim 
émpresso, rufis; ore, antennis exlrorsum, peclore, abdomine pedibusque 
nigris ; elytris subparallelis, cyancis, profundè striato-punctatis, punctis 
approximalis, minus fortibus, ponè medium ad apicenr usque subtiliori- 
bus, interstiliis planiusculis. — Var. Antennis, tibiarum basi tarsisque 
brunneo-dilutioribus. — Long. 3 1/2 mill, — Patrie: Suisse. 

Cette espèce a la taille et les couleurs de la précédente, mais elle s’en 
distingue par la forme et la ponctuation de ses élytres, qui sont très sen- 
siblement plus allongées et plus parallèles que dans les espèces qui pré- 
cèdent. 


CYANESCENS Duft., Ann. Soc. 1860, p. 59. 


CYANIPENNIS Kutschera, Wien. Ent. Mon., 1860, p. 135. — Oblongo- 
ovala, convexiuscula, Subnitida, nigra, antennis et libiis basi brunnetis, 
exlrorsüm tarsisque fuscis, thorace subtilissime crebrius punctulato, postice 
sulco abbrevialo transversim impresso ; elytris obscure cyaneis, striato- 
punctalis, punctis subtilioribus, apice evanescentibus, interstitiis planius- 
culis, — Long. vix 2 1/2 mill, — Patrie: Suisse. 


D'après M. Kutschera, celte espèce est très voisine de la précédente, 


310 E. ALLARD. 


mais d’un tiers plus petite, plus allongée, moins convexe et moins bril- 
lante. La tête, le corselet, le dessous et les cuisses sont noirs; les élytres 
sont d’un bleu-obscur; les antennes sont rouges à la base, noires au 
sommet ; les tibias et les tarses sont brun de poix, la base des premiers 
est d’un brun-rouge. Les élytres ont des lignes de points plus fines qui 
disparaissent à l'extrémité. Les intervalles sont plus plats. 


NIGRITULA Gyll,, Ann, Soc., 1860, p. 60. 


SIMPLICIPES Kutsch., Wien., Entom. Mon., 4860, p. 137. — Oblongo- 
ovata, convexa, nitida; supra viridi-ænea, antennis pedibusque piceis ; 
femoribus posticis non incrassalis ; Thorace minultissime sparsim punctu- 
lato, postice sulco obsoleto transversim impr'esso; elytris striato-punctatis, 
apice sublævibus, striis exterioribus subreqularibus. — Long. 2 8/4 
mill. — Patrie: Alpes styriennes. 

Cette espèce est plus petite et plus étroite que la Cyanescens ; elle est 
noire en dessous et d’un vert bronzé en dessus, avec la bouche, les anten- 
nes et les pattes brun de poix; l’extrémité des tibias est d’un brun plus 
clair. Le sillon transversal du corselet n’est distinct qu'à ses extrémités ; 
les points en ligne des élytres ne sont pas forts, ils diminuent par derrière 
el s’effacent à l'extrémité; les lignes sont assez bien formées près de la 
suture, mais irrégulières sur les côtés. 

STRANGULATA Allard, Ann. Soc., 1860, p. 61. — H. Serbica Kutsch., 
Wien., Entom. Mon., 1860, p. 74. 

Var, T'horace capileque toto ferruginco. 

M. le docteur Kraatz m'a communiqué trois individus de la variété à 
tète et corselet rouges. Ils étaient originaires de Servie. 

NITIDULA Lin., Ann. Soc., 1860, p. 62. 

M. Mocquerys et M. Racine ont pris celle espèce abondamment aux 
environs de Dieppe et du Havre. 


HELXINES Lin. — Foud. Altisides, 1860, p. 315. — H. Helxines Kuls- 
chera, Wien., Entom. Mon., p. 112 — Cr. fulvicornis Fab. — Allard, 
Ann. Soc., 1860, p. 6/4. 

Var, À. Thorace tenuissimè punctulato. 

1 Cœrulea — Chrys. Cyanea Marsh, 


2. Cuprea vel œænea. — H, metallica Duit. 


Var, B. Thorace profundius punctalo, Cæœrulea, viridi-nitens, cuprea. 
œne«e 


o] 


Catalogue des Altises d'Europe, etc. 311 
Var, GC. Thorace rugoso punctalo ; cœrulea, viridi-nilens, cupra, œnea. 


Var. D. Impressione thoracis lævissima. 


Cette espèce est celle qui offre le plus de variations en grandeur, colo- 
ration et ponctuation, mais elle se distingue, au premier abord, de toutes 
les autres par sa forme plus ovale. — Foud. 


AURATA Marsh. — Foud., Altis., 1860, p. 317. — Cr. Helxines, Allard 
Ann. Soc., p. 63 — I. versicolor Kutsch., Wien., Entom., p. 77. — 
Véridis, vel violacea, thorace cupreo; antennarum articuli 5-primi ferru- 
ginei, cœteris fuscis. Thorax profundè punctatus ; intertitiis, tenuissimè 
punclulatis ; elytraprofundè striato-punctala ; interstitiis convexis tenuis- 
sûmè rugosis; pedes ferruginei, femoribus poslicis fuscis. Foud. — Long 
2 à 8 mill., larg. 4 à 2 mill. — Elle vit sur le peuplier dans toute lEurop. 


et même en Algérie. 


CuLoris Foud., Alt, 1860, p. 318. — Véridi-cuprea, oblonga, thorace 
concolore. Antennarum articuli quatuor primi ferruginei, cœteris nigris, 
Thorax profundè punctatus, interstiliis plus minusve rugosis; elytra 
strialo-punclata, énterstitiis vix conspicuè punclulatis:; pedes ferruginei 
femoribus posticis æneis, — Koud, — Long. 2 à 3 mill, larg. 4 à 2 
mill. 

Var. A. OEnea. 

Var. B. Cœrulea. 


Cette espèce, très commune sur diverses espèces de saule, est la plus 
allongée de toutes les espèces de ce genre; elle est entièrement d’un vert- 
cuivreux très brillant, Les variétés A et B sont sans doute des anomalies 


accidentelles, 


SMARAGDINA Foud., Altis., 1860, p. 319. — Vividi-nitens, thorace con- 
colore; antennæ ferrugineæ; thorax profundè punctatus, interstitiis rugo- 
sis; elylra strialo-punctata; interstitits convexiusculis rugosis; pedes 
ferruginei. 

Var. A. Cuprea, thorace concolore; thoracis elytrorumque marginibus 
veridi-nitentibus. — Foud. — Long. 2 à 2 1/2 mill., larg. 4 à 4 1/4 mill. 
— Gette espèce vit sur le Tremble (Populus tremula). 

Elle est d’un beau vert métallique; la var. A, est d’un cuivreux-rou- 
geatre; les marges extérieures du corselet et des élytres sont toujours 
bleues ou violacées. Tous les pieds sont d’un roux-ferrugineux comme les 
antennes; on voit quelquefois une tache brune vers l'extrémité des cuisses 
postérieures, 


312 E. ALLARD. 


AUREOLA Foud., AlL, 1860, p. 320. — Auwreo-nitens, sublüs virescens, 
antennis pedibusque ferrugineis ; elytra striato-punctata; interstitiis pla- 


nis, lœviter rugulosis, minutè punctulalis. — Long. 2 1/2 à 3 mill., larg. 
4 4/4 mill. 


Cette espèce se distingue par sa couleur d’or pur, par son corselet plus 
étroit par devant; les élytres forment avec ce dernier un ovale plus oblong 
que dans C. Helxines ; les stries sont ponctuées un peu moins fortement ; 
les intervalles sont plans, légèrement ridés et couverts de points très 
petits. M. Foudras à pris cette espèce dans le département de la Lozère; 
M. Leprieur l’a trouvée à Bône. 

MODEERI Lin., Ann, Soc., 1860, p. 64. 

PUBESCENS Panz., Ann. Soc., 1860, p. 65. 


INTERMEDIA Foud., Alt, 1860, p. 311. — Ovata, atra, pilosa; thoracis 
ëmpressio paulula, angusta, profundè crenato-punctata. — Long. 1 3/4 
mill. à 2 mill., larg. 3/4 à 4 mill. 


D’après feu Foudras, cette espèce qui est plus petite que la Pubescens, 
en diffère par son corselet dont l'impression transversale est peu profonde, 
peu distincte et entièrement ponctuée, tandis que dans Cr. pubescens, 
l'impression est large, profonde et présente un petit espace lisse près de 
l’écusson. Paris e{ Dauphiné, sur le Solanum nigrum et dulcamara. 

ATROPÆ Mark., Ann. Soc., 1860, p. 66. 


ALLARDII Wollaston, Journal of Entomology for april 1860. — Ovatu, 
convexa, subnitida, subtüs nigra, capite prothoraceque rufo-lestaceis, illius 
fronte fere impunctata, hoc brevi profunde et dense punclato, postice èn 
medio leviter transversim impresso, marginibus ipsis plus minus angustis- 
sûme nigrescentibus ; elytris testaceis, sulura fasciaque brevi transversa 
media communi (extus utrinque plus minus fracta, vel etiam subito abbre- 
viala) nigris, profundè punctato-striatis, interstiliis pilis cinereis demis- 
sis longitudinaliter obsitis ; antennis pedibusque pallido-testaceis, illarum 
apice femoribusque posticis vix obscurioribus. — Wall. — Long. 1 1/2 
Mill. — Habitat in foliis Physalidis aristata in ins. Teneriffà. 


Var. Elytris omnino immaculatis. 


Genre ORESTIA Germ. 


ALPINA Germ., Ann. Soc., 1860, p. 68. 

KRAATZI Allard. — Oblonga, convexiuscula, nitidissima, supra brunneas 
ore, antennis pedibusque ferrugineis, femoribus posticis non incrassatis ; 
lhorace subquadrato, rufo, lœvi, postice sulco abbreviato transversim 


Catalogue des Altises d'Europe, etc. 313 


læviter impresso; elytris nigro-violaceis elongatis subtilissime striato- 
punctatis, posticè et extrorsum lævibus. — Long. 2 mill., larg. 1 mill. 


Cette espèce est très voisine de l'Orestia alpina Germ., mais elle est un 
peu plus petite, surtout plus étroite et de couleur différente; en outre la 
ponctuation des élytres est beaucoup plus fine. La tête est petite, inclinée, 
rouge, très lisse; elle a entre les yeux un sillon transversal profond, au- 
dessus duquel sont deux petites gibbosités arrondies et peu saillantes, sa 
partie antérieure est élevée en carène obtuse, elle est enfoncée dans le 
corselet. La bouche est entièrement ferrugineuse. Les antennes sont moins 
longues que la moitié du corps; le premier article est long et épaissi, les 
trois suivants courts, le cinquième un peu plus allongé, les sixième à 
dixième beaucoup plus dilatés, obconiques, le onzième plus allongé et 
échancré en pointe. Le corselet rouge en dessus et en dessous, est très 
lisse, conformé comme celui de Crep. exoleta, mais plus plat et arrondi 
en arrière, où il se déprime fortement à partir d’un sillon transversal 
arqué, terminé à ses deux extrémités par deux petites stries longitudinales. 
L'écusson est lisse, triangulaire, d’un noir violet. Les élytres sont de cette 
même couleur, elles sont aplaties, forment un ovale très allongé; leur 
base est échancrée et à peine plus large que le corselet. Elles sont 
ornées sur le disque de six ou sept lignes de points très fins qui mattei- 
gnent ni la base ni l'extrémité de chaque élytre ; ces deux parties, comme 
toute la partie latérale externe, sont très lisses. Le dessous est d’un brun 
de poix, le dernier segment est plus clair. Les pattes sont ferrugineuses. 
Le premier article des tarses antérieurs du 4 est fortement dilaté. Les 
cuisses postérieures ne sont pas renflées. 

Gette description est faite d’après un insecte 4 qui n'a élé communiqué 
par M. Kraatz et qui lui venait de Dalmatie, 


PUNGTIPENNIS Lucas, Ann. Soc., 1860, p. 69. 
AUBEI Allard, Ann. Soc., 1860, p. 70. 
LEPRIEURI Allard, Ann. Soc,, 1860, p. 70. 


Genre HERMOEOPHAGA Foud., Alt, 1860, p. 299. — G'° Lanozosta 
Allard, Ann. Soc., 1860, p. 72. 

MERCURIALIS KFab., Ann. Soc., 1860, p. 72. 

CIGATRIX Illig., Ann. Soc., 1860, p. 73. 


ROFIGOLLIS Luc., Ann. Soc., 1860, p. 74. 


914 E. ALLARD. 


Genre GRAPTODERA Chev. 


ERUGÆ Olivier. — Kulschera, Ann. Soc., 1860, p. 76. — Al, querceto- 
rum Foud., Alt, p. 293. 


CorYL1 Allard, Ann. Soc, 1860, p. 77. — Alt. brevicollis Foud., AIL, 
p. 296. 


AMPELOPHAGA Guér, Men., Ann, Soc., 1860, p. 78. — Alt. consobrina 
Foud., Alt., p. 294. 


LYTHRI Aubé., Ann. Soc., 1860, p. 79. — Alt. Lythri Foud., All, 
p. 292. — H. Lythri Kutsch., p. 9, — © Grapt. consobrina AI, Ann. 
Soc., 1860, p. 81. 

Ainsi réunies, les descriplions que j'ai données concordent avec celles 
de MM. Foudras et Kulschera, et s'appliquent à une espèce de Graptodera 
très variable de taille, puisqu'elle a de 3 4/2 mill, à 5 mill., presque tou- 
jours bleue, quelquefois violette, très rarement d’un bleu-verdâtre, et se 
distinguant de la Gr. ampelophaga par son corselet à ponctuation très 
fine et très serrée, quelquefois très obsolète dans les 4, tandis que dans 
l'Ampelophaga, les points de la dépression postérieure et des angles anté- 
rieurs sont plus forts que les autres, et par ses élytres couvertes de points 
fins entremêlés de rugosités ondulées et très distinctes, tandis que dans 
l'Ampelophaga les points sont irréguliers et entremélés de rugosités imper- 
ceplibles. L’Ampelophaga est presque toujours verte et e:t commune sur 
la vigne; la Lythri est presque toujours bleue et est commune sur les 
Epilobium et Lythrum salicaria. 


HIPPOPHAES Aubé, Ann. Soc., 4860, p. 82. — Foud., Alt, p. 290. 
ERICETI Allard, Ann. Soc., 1860, p. 82. 
LONGICOLLIS Allard, Ann. Soc., 1860, p. 83. 
OLERACEA Lin., Ann. Soc., 1860, p. 84. 
HELIANTHEMI Allard, Ann. Soc., 1860, p.285. 


Notre collègue M. Remquet a pris en grande abo: dance celte Graptodera 
à Brest, sur la Pimprenelle (Poterium muricatum). 


Var. POTENTILLÆ Allard, Ann. Soc., 1860, p. 85. 
CONSOBRINA Duft. — Kutschera, Wien., Entom. Mon., 1860, p. 11. 
— Grapl. carduorum Guér.-Mén., Ann. Soc., 1860, p. 86. 


M. Guérin Méneville m'a donné lui-même deux exemplaires de sa Grapt. 
carduorum, qui me paraissent identiques à divers individus qui répondent 


Catalogue des Altises d'Europe, etc. 315 


à la description de la Consobrina de M. Kuschera et que M. Kraalz n'a 
envoyés comme provenant d'Autriche. Je crois donc qu’on doit assimiler 
ces deux espèces. Quant au nom de Consobrina, je le maintiens ici pour 
ne pas multiplier la nomenclature, mais je persiste à penser, d’après la 
courte description de Duftschmidt, qu'il s'applique mieux à la Gr. Lythri 
qu’à toute autre. Mais je ne puis pas partager l'opinion de M. Kuschera, 
qui assimile l’espèce ici décrite à l'Héppophaes du docteur Aubé. J’admets 
avec lui que toutes deux ont pour caractères communs un corselet bien 
plus étrot que dans les autres Graptodères, les plaques frontales oblon- 
gues, les articles 4 et 5 des antennes presque trois fois égaux à leur plus 
grand diamètre; mais les Héppophaes sont bleues et peu brillantes, leur 
taille est plus grande, la ponctuation des élytres est presque imperceptible, 
les points paraissent de la même grosseur et le corselet paraît avoir ses 
côtés un peu plus arrondis et son disque un peu plus bombé, tandis que 
les Consobrina sont d'un bleu-verdâtre ou même vert, leur ponctuation, 
quoique fine, est très perceptible et icégale, elles sont plus petites et ne 
se rencontrent point dans les mêmes lieux ni sur les mêmes plantes que 
l'Hippophaes. Communes en Autriche, rares en France sur les chardons. 


MOoNTANA Foudras, Alt. 1860, p. 295. — H. cognala Kutsch., Wien., 


Entom. Mon., 1860, p. 47. — Breviler ovala, oblusa, cærulea, encar- 
pis oblongis cum fronte ferè connectis; thorace tenuissimè punctulato, 
elytris plus minusve rugosis, punclis minutlissimis intermixlis. — Long. 


2 1/2 à 3 mill., larg. 1 4/2 à 4 1/4 mill. 

Par sa petite taille, cette espèce se rapproche de l'Oleracea, mais elle 
est proportionnellement plus courte et plus obtuse; sa couleur est le 
bleu foncé. Les antennes, d’un noir obscur, ont les articles 4 et 5 plus 
longs ; les suivants sont plus courts et plus épais; ils ont à peine deux 
fois la dimension de leur plus grand diamètre. Les plaques frontales 
sont obl-ngues, déprimées; leur sommet se confond presque avec le front 
qui est lisse, brillant et un peu rugueux vers les plaques. Le corselet est 
relativement plus large que dans les espèces précédentes, il est très fine- 
ment ponctué, a quelques points plus forts vers les angles antérieurs, Les 
élytres sont plus larges vers leur extrémité que celles de l’'Oleracea, et 
sont obtusément arrondies ; elles sont couvertes de points inégaux, irré- 
gulièrement disposés et entremêlés de très fines rugosités. Les cuisses et 
les tibias sont d’un bleu foncé; les tarses sont bruns. 

Cette espèce se trouve dans les prairies des montagnes de la Suisse et 
du Buge;. Mon ami le docteur Puton l’a prise dans les montagnes du 
Jura, 


316 E. ALLARD. 


Genre TEINODACTYLA Chev. — T'hyamis Steph. 
Elytris nigris, viridibus vel cœruleis. 


Ecuit E. H., Ann. Soc., 1860, p. 90. 
LinNoEr Dufl., Ann. Soc., 1860, p. 91. 
Fusco-oENxEA Redt., Ann. Soc., 1860, p. 92. 


CoRINTHIA Reiche, Ann. Soc., 1860, p. 93. — T°. metallescens Foud., 
Alt., p. 133. 


NIGRA E. H., Ann. Soc., 1860, p. 95. 


RECTILINEATA Foud., Altis., 1860, p. 138. — Oblonga, «tra; elytris 
lineato punctalis; pedibus rufis; femoribus posticis fuscis; anterioribus 
in medio infuscatis; antennarum articulis 1-5 rufis, cœleris fuscis. — 
Long. 1 1/4 mill., larg. 2/3 mill. 

La tête à le front très finement granulé; les mandibules et les palpes 
sont roux; les antennes sont ferrugineuses, les derniers articles sont rem- 
brunis. Le corselel est une fois et demie aussi large que long; il est très 
finement ponctué; les points sont entremêlés de rides et d’une granulation 
très fine. Les élytres sont plus larges à la base que le corselet ; elles s’ar- 
rondissent vers l'extrémité ainsi que l’angle sutural ; elles sont ponctuées 
profondément. Dans leur plus grande partie, les points sont disposés en 
lignes longitudinales moins régulières vers la base et vers l'extrémité. Le 
calus huméral est saillant, lisse et brillant. Le dessous du corps est noir 
et ponctué. Tous les tibias et les larses sont roux ainsi que les articula- 
tions ; les cuisses postérieures sont brunes, les antérieures sont brunes 
dans leur milieu. 

Cette espèce est très voisine de lObliterata Rosehn, dont elle se distin- 
gue par la largeur de la base des élytres, la régularité de la ponctuation et 
la couleur brune des cuisses antérieures. — France mérid. 


OBLITERATA Rosehn., Ann. Soc., 1860, p. 96, — L, consociatus Forster. 
— Tein. pulex Foud., p. 139. 


ANCHUSÆ Payk., Ann, Soc., 1860, p. 98. 
PARVULA Payk., Ann. Soc., 1860, p. 99. 


VENTRICOSA Foud., Alt, 4860, p. 147. — Subrotunda Allard, Ann. Soc., 
1860, p. 100. 


CINERARIÆ Woll., Ins, Mad., 443. — Ovalus, valdèe Convexus, nitidis- 


Catalogue des Altises d'Europe, etc. 317 


simus, aler el ferè impunctatus, capile, prothorace, antennarum basi 
pedibusque anterioribus rufo-testaceis. — Long. 2 1/4 à 2 1/2 mill. 


Ovale, excessivement convexe (spécialement en arrière, où elle est con- 
sidérablement gonflée), très lisse et presque imponctuée à l'œil nu, bien 
qu'à la loupe on distingue des points très fins. Tête, prothorax et base 
des antennes d’un roux-testacé brillant. Élytres et cuisses postérieures 
très noires. Dessous de l'abdomen très noir. Les antennes sont plus ou 
moins noires à l'extrémité. Les quatre pattes antérieures sont d’un roux 
testacé, les tarses plus foncés. 

Madère, sur le Senecio Maderensis. 


HOLSATICA Lin., Ann. Soc., 1860, p. 101. 
CONSANGUINEA Woll., Catal. Coléopt., Mad., p. 432. — Elongato-ovatus 
convexus nilidissimus el obsoletissimè punctulatus, capile, prothorace, 


antennarum  basi pedibusque omnibus rufo-lestaceis , elytris atris, ad 
apicem Subacuminatis, pallidis. — Long. 2 1/2 mill. 


Très voisin de la Cinerariæ, mais un peu plus grand, moins régulière- 
ment ovale et un peu plus visiblement ponctué. La tête, le prothorax, la 
base des antennes et toutes les pattes d’un roux testacé; les tarses et l’ex- 
trémité des antennes rembrunis ; les élytres sont très noires, excepté leur 
partie postérieure qui est plus ou moins pâle testacée et plus en pointe 
que dans la Cinerariæ. Dessous roux-testacé, poitrine et base de l’abdo- 
men plus au moins obscurcies. 


Madère, sur la même plante que la Cinerariæ. 


ApicALiS Beck., Ann, Soc., 1860, p. 102. — Analis Duft. — Foudras. 
— Fischeri Zetterst, 


h-PusiuLarTA Fab., Ann. Soc., 1860, p. 103. — {4-Maculata Foudras. 
DorsaLis Fab., Ann. Soc., 1860, p. 105. 


CIRCUMSEPTA Gené, Ann. Soc., 1860, p. 105. — Stragulata Foud. , 
Alt, 4860, p. 170. 


Gette jolie espèce a été trouvée à Rouen par M. Mocquerys. 


SENCIERI Coquerel, Ann. Soc., 1860, p. 106. 


Elytris testaceis, sutura nigricante. 
THoRACICA Kirby., Ann. Soc., 1860, p. 107. — Senecionis Bach. — 
Melanocephala Foud. 
Var. Fuscicozzis Steph. 
INcoxsrIcuaA Woll., Journal ot Entom., April 1860, p. 9. — Elliptico- 


318 E. ALLARD. 


ovatus conveæus nitidus minulissime subalutaceus, capite dilutè piceo, 
prothorace angustulo longiusculo piceo crebre et sat distincte punctulato, 
elytris dilute testaceis sutura picescenti, minus crebre et profundius 
punctatis ; antennis fusco-piceis, ad basin pedibusque anterioribus testa- 
ceis, pedibus posticis paulo obscurioribus. — Long. 1 3/4 mill. 

Gette espèce a beaucoup d’analogie avec la précédente, dont elle diffère 
surtout par la taille plus petite et par la ponctuation plus forte. — Téné- 
riffe. 

ATRICILLA Lin., Ann. Soc., 4860, p. 108. — Fuscicollis Foud., Alt, 
p. 175. 

LATERALIS Jllig., Ann. Soc., 1860, p. 110. — Africapilla Foud., 
p. 176. 


MELANOGEPHALA Gyll, Ann. Soc., 4860, p. 111. — Atricilla Foud., 
Alt., p. 164. 


SisyMBril Fab., Ann. Soc., 1860, p. 112. — Jaceæ Panz. — Borealis 
Zetterst. — Lateralis Foud.. 


Taapsi Marsh., Ann. Soc., 1860, p. 113. — Verbasci Fouüd. 


SururALIs Marsh., Ann. Soc., 4860, p. 414. — Nigricollis Foud., Alt., 
p. 161. 


NasTuRTIi Fab., Ann. Soc., 1860, p. 115. — L. cércumiscriptus Bach. 


LATERIPUNCTATA Rosehn., Ann. Soc., 1860, p. 116. — Signata Reiche. 
— Biguttata Foud. 


Mason: Woll. — Jnsecl. mader. 448. — Oblongo-ovatus depressiusculus 
subopacus teslaceus, capile, elytrorum sulurà, maculis duabus (und Sc. 
parvà humerali, et alterâ magnä rotundat& centrali) in elytro singulo 
posilis femorumque posticorum apice nigrès, elytris subst'iatis, antennis 
apicem versus infuscatis. — Long. (1 4/2-2 lin.). 

Habitat in montibus Maderæ super folia Isopleæidis sceptri. 


De forme allongée, étroite, déprimée et assez opaque. La tête est noire. 
Le prothorax est testacé ainsi que les élytres qui ont la base et la suture 
noires, ainsi qu'une large tache ronde de cette couleur dans leur milieu; 
le calus huméral est noir et la bordure noire suturale atteint l'extrémité 
des élytres en s’élargissant. Ces dernières ont une ponctuation fine et 
comme un commencement de stries. Le dessous est noir, excepté celui 
du prothorax qui est testacé. Les pattes et la base des antenres sont tes- 
tacées, l'extrémité des cuisses postérieures est noire, celle des antennes 
est rembrunie. 


Catalogue des Allises d'Europe, el. 349 


PEersiMiLis Woll, Journal of Entom., April 1860, p. 4. — Oblongo- 
ovalus angustulus subnitidus late maculatus ; capile nigro-piceo, fronte 
rufescentiore ; prothorace rufo-testaceo sublunato (angulis posticis rotun- 
datis) minute sed distincte punctulato, ad latera in medio subangulato ; 
elytris dense subrugose et sat profunde punclatis, distincte (pæsertim 
versus lalera) longitudinaliter striatis, testaccis, sulura et maculis duabus 
(una sc. parva humerali, et allera majore subrolundata centrali) in sin- 
gulo posilis ornatis; antennis basi rufo-testaceis, apicem versus nigres- 
cenlibus; pedibus lestaceis, femoribus posticis apice nigris. — Long. 
3 ill, — T'encriffe sur l'Echium simplicis. 

Cette espèce a de l’analogie avec la précédente; elle en diffère princi- 
palement par son corselet plus arrondi en arrière, par ses élytres plus 
tronquées à l'extrémité, par sa ponctuation plus forte, par les apparences 
de stries des élytres mieux marquées, enfin par sa coloration; la tête est 
couleur de poix, le corselet est d’un testacé-rougeàtre; les élytres sont 
plus pâles et n’ont qu’une tache noire sur le calus huméral, leur base 


n’est pas de cette couleur, enfin la bordure suturale noire n’atteint pas 
leur extrémité. 


MESSERSCHMIDTIÆ Woll., Journal Ent., April 1860, p. 6. — Præcedenti 
valdè affjinis, sed vix minor el gracilior, sculptura subtiliore et colore 
paulo pallidiore, elytris fere vel omnind immaculatis. — Varia (rarior) 
elytris plaga parva central in singulo posila (necnon interdum etiam 


allera minore obsoletissima suffusa ad humeros) ornatis. — Long. 2 3/h 
mil}. 


Habitat in foliis Messerschmidtiæ fruticosæ in Ins. T'eneriffa et Hierro. 


Tantôt cette espèce a une petite tache noire au milieu de l’élytre et une 
autre petite tache sur le calus huméral; tantôt il est entièrement d’un 
jaune pâle, excepté les yeux, la bouche et les huit derniers articles des 
antennes qui sont noirs. Il est extrêmement voisin de l'espèce précédente, 
dont il se distingue par ses élvtres un peu moins allongées, plus brusque- 
ment arrondies en arrière et ayant des apparences de stries moins profon- 
des et une ponctuation confuse un peu moins forte. Il a comme le Persi- 


milis, au-dessus de l'insertion des antennes, deux petites plaques frontales 
+ : . 
allongées et obliques. 


SALTATOR Woll., Ins. Mader., p. 445. — Elongato-ovalus convexius- 
culus, nitidus, subolivaceo-lestaceus, capite femorumque posticorum apice 
nigris, elytrorum sutur& antennarumque apicem versus plus minusve leviter 
infuscatis. — Long. 8 mill. 


Habitat in graminosis prope urbem Funchalempre. 


320 E. ALLARD. 


Corps oblong, faiblement convexe et brillant. La tête et les cuisses 
postérieures sont noires, moins leur extrémité basale. Le corselet et les 
élytres sont d’un testacé sale, avec une teinte plus ou moins brune ou 
olivâtre; les élytres l'ont plus prononcée et leur suture est souvent rem- 
brunie; elles sont couvertes de points petits, mais distincts. Le dessous, 
sauf le prothorax, est noirâtre. Les antennes sont plus ou moins rembru- 
nies à leur extrémité. 


ATRICAPILLA Duft., Ann. Soc, , 1860, p. 117, — JL. lutescens Wall. 
— T, picipes Foud., p. 166. 


SUBTERLUCENS Foud., Altis., 1860, p. 168. — Oblonga, fronte abdo- 
mineque nigris, facie rufescente; fronte ruguloso ; rugulis arcuatim dis- 
positis; elytris ferè parallelis, apice obluse rotundatis, pallidè rufis, suturä 
fuscä; pedibus rufis, femoribus posticis fuscescentibus. Apteri. — Long. 
2 à 2 1/2 mill. 

France, Espagne. 

La tête et le front ridés transversalement, le labre d’un brun noir; les 
antennes ont plus de la moitié de la longueur du corps; les derniers 
articles sont un peu sombres. Le corselet est plus large que long, un peu 
arrondi, roux, ponctué assez fortement et serré. L’écusson est noir, les 
élytres sont plus larges à leur base que le corselet, presque droites sur 
les côtés et s’arrondissent obtusément vers l'extrémité; l'angle sutural 
est presque droit. Elles sont d’un roux elair, très finement et confusé- 
ment ponctuées; la suture est bordée de brun; la bordure latérale est 
un peu sombre. Le dessous du prothorax est roux; la poitrine et l’abdo- 
men sont noirs et très brillants. Tous les pieds sont d’un roux ferrugineux, 
les cuisses postérieures sont un peu rembrunies. 

BREVIPENNIS Woll. — Oblongo-ovatus, nitidus, capite rufo-piceo; pro- 
thorace rufo-lestaceo, angulis posticis obtusis, sal distincte punctulato; 
elytris brevibus Lestaceis, sutura præsertim in medio nigrescente, vix den- 
sius punctulatis; antennis brevibus, ad basin, pedibus anterioribus tarsis- 
que posticis lestaceis, versus apicem femoribusque posticis piceis; tibiis 
posticis piceo-testaceis. — Long. 2 1/2 mill. 

Habitat in ins. Lanzarota ad Heliophytum erosum Lem. 

Cette espèce ressemble beaucoup à l’Atricapilla Duft., mais elle en dif- 
fère par sa coloration, par sa tête et son prothorax beaucoup plus larges, 
par ses antennes plus courtes, etc. 


RUBENTICOLLIS AIL, Ann. Soc. 1860, p. 118. 
ABpomiINALIs Duft., Ann, Soc., 1860, p. 119 et 832. 
Lycopr Foud., Ann. Soc., 1860, p. 892. 


Catalogue des Altises d'Europe, etc. 324 


Elytris brunneis vel ferrugineis. 


Fuzcexs Foud., Alt., 1860, p. 149. — Oblongo-ovala, rufo-picea, splen- 
dens ; thorace confus punctulato ; elytrorum punctis propè basin ordinatis, 
apice evanescentibus; pedibus ferrugineis. — Long. 1 8/4 mill., larg, 
4 mill. 

Cette espèce a beaucoup d’analogie avec la Lurida Rossi, dont elle a la 
taille, la couleur et à peu près la ponctuation d’élytres. Elle en diffère par 
ses antennes (le premier article est égal au plus petit diamètre de l'œil, 
le deuxième est ovale, presque aussi épais, mais plus court que le pre- 
mier, le troisième est conique et a la longueur du deuxième, les suivants 
sont égaux, coniques et grossissent progressivement. Tous sont poilus et 
d’un roux-ferrugineux); par son corselet couvert de points fins en avant, 
plus forts en arrière et dont les intervalles sont lisses et brillants, enfin 
par ses élytres plus larges à la base et très brillantes; elles sont ponctuées 
plus fortement que le corselet et en lignes dans la partie supérieure. Le 
calus huméral est saillant, lisse et brillant, 

Lyon, dans les prairies humides, 


CASTANEA Duft, — Foud., AÏL, 1860, p. 150, — Ovata, fusco-ferrugi- 
nea vel fuliginea; antennis pedibusque pallidioribus ; femoribus posticis 
plus minusve infuscatis; elytris confusè punctulatis; punctis à basi ad 
apèicem progrediendo evanescentibus ; margine exteriori pilis longis arcua- 
tis ornata. Aptera. — Long. 2-2 1/2 mill., larg. 4 1/4 -4 1/2 mill. 

La tête, le corselet et les élytres sont d’un noir de suie ou d’un marron 
plus ou moins roux dans les jeunes. Le corselet une fois et demie aussi 
large que long, est lisse et brillant et ponctué plus ou moins finement de 
points inégaux. Les élytres s’arrondissent immédiatement à partir de la 
base du corselet et forment un ovale assez régulier. Leur ponctuation est 
très variable ; dans la partie antérieure elle est plus forte que celle du 
corselet ; les points, placés sans ordre, diminuent progressivement jusqu’à 
l'extrémité où ils sont presque imperceptibles. Le dessous est d’un noir- 
brun, à l'exception du prothorax qui est roux. Tous les pieds sont d’un 
roux-ferrugineux ; les cuisses postérieures sont plus ou moins rembrunies 
vers l'extrémité supérieure. Le premier article des tarses antérieurs des 
mâles est convexe et très dilaté, 

Cette espèce diffère de la T, fulgens par sa couleur brune et sans reflet 
métallique, et de la T, brunnea par sa ponctuation moins forte et moins régu- 


lière et par les grands poils blancs arqués qui sont au bord postérieur de 
ses élytres. — France, 


he Série, TOME IL. 21 


322 E. ALLARD. 


BRUNNEA Duft., Ann. Soc., 1860, p. 129. 
ELONGATA Bach., Ann. Soc., 1860, p. 94. 
RUTILA Illig., Ann. Soc., 1860, p. 131. 


GIBBOSA Foud., Alt., 1860, p. 155. — Breviter ovata, convexior, rubro- 
ferruginea ; thorace tenuissimè punctulato; elytris densè profundèque 
punctalis, punctis inordinatis, interslitiis lœævissimis. Aplera. — Long. 
4 174 mill., larg. 3/4 mill. 

Antennes ferrugineuses ayant la moitié de la longueur du corps; les 
articles 4, 5 et 6 sont les plus longs. Le corselet est très convexe, arrondi 
postérieurement, à côtés très surbaissés ; il est lisse et brillant et présente 
quelques points rares extrêmement fins. Les élytres sont un peu plus lar- 
ges à la base que le corselet ; elles s’arrondissent et forment avec lui un 
Ovale assez régulier et très convexe. Elles sont brillantes et ponctuées assez 
fortement. Les points sont un peu distants et s’atténuent vers l'extrémité. 
Tout linsecte est d’une couleur ferrugineuse et rougeâtre, — Pyrénées- 
Orientales. 


RUBELLA Fond., Alt., 1860, p. 156. — Oblongo-ovata, conveæior, ferru- 
gènea ; thorace elytrisque densè punctulatis ; punctis elytrorum distinc- 
lioribus confusè vel seriatim dispositis. Aptera. — Long. 14 1/2 mill., 
larg. 4/5 mill. 

Elle est entièrement d’un roux-ferrugineux et brillant. Le corselet est 
très convexe, plus large que long, un peu arrondi et très finement ponc- 
tué. Les élytres ne sont pas plus larges que le corselet ; elles s’élargissent 
beaucoup et forment, indépendamment du corselet, un ovale régulier ; 
elles sont très convexes et ne couvrent pas tout le pygidium. Leur ponc- 
tuation est plus forte que celle du corselet et s’atténue vers l'extrémité. 
Le calus huméral est ponctué et peu saillant; l'angle sutural est presque 
rectangle. Le dessous du corps est quelquefois rembruni. Le pygidium est 
ponctué et poilu. Tous les pieds sont d’un roux-ferrugineux moins foncé 
que celui des élytres. — Carinthie. 


MiINUSCULA Foud., Alt, 4860, p. 154. — Breviter ovata, fusco-ferru- 
ginea; thorace elytrisque rugulosis ubiquè densè punctatis, punctis con- 
fusis in medio tantüm ordinatim dispositis. Aptera. — Long. 1 4/2 mill., 
larg. 3/4 mill. 

Dessus brun-ferrugineux ou rouge-brun; dessous d’un ferrugineux un 
peu rembruni. Les antennes, sauf leur extrémité qui est rembrunie et 
les pattes, sauf l'extrémité supérieure des cuisses postérieures qui l’est 
aussi, sont ferrugineuses. Le corselet est plus large que long, un peu 





Catalogue des Altises d'Europe, etc. 329 


arrondi et finement rebordé par derrière; il est finement ponctué ; vers 
l’angle postérieur est un petit espace lisse, brillant et sans points. Les 
élytres sont un peu plus larges à la base que le corselet; elles sont ponc- 
tuées un peu plus fortement que lui; dans leur milieu les points sont 
disposés en lignes; mais on ne retrouve pas ces lignes sur les côtés comme 
dans T, lurida. — Lyon, avril. 


CurTA All, Ann. Soc., 1860, p. 832 et 137. (Pratensis). 
Luripa Rossi, Ann. Soc., 1860, p. 135. 


Elytris lestaceis, sutur& concolore. 


Adomine nigro. 


PRATENSIS Panz. — Foudras, Altis, 1860, p. 186; Ann. Soc., 1860, 
p. 892. 


FEMORALIS Marsh., Ann. Soc., 1860, p. 195. 
BALLOTÆ Marsh., Ann. Soc., 1860, p. 135. 
PusiLLA Gyll, Ann. Soc., 1860, p. 125. 
REICHEI All, Ann. Soc., 1860, p. 132, 
MEDICAGINIS All, Ann, Soc., 1860, p. 124. 


JUNGICOLA Foud., AIt., 1860, p. 189, — Oblongo-ovata; rufo-testacea, 
sulura concolore; labro apice infuscato; pectlore abdomineque nigris ; 
segmento ultimo pygidioque flavis; elytris distinclè punctalis; punctis 
dorsalibus serialim dispositis; pedibus rufis, femoribus posticis ferrugi- 
neis. Alata. — Long. 4 1/2 à 2 mill., larg. 4 à 4 1/2 mill, 

Tête ferrugineuse, labre rembruni, front granulé, antennes ayant la 
moitié de la longueur du corps, rembrunies au sommet. Le corselet est 
une fois et demie aussi large que long, un peu arrondi par derrière, roux 
et brillant; sa marge antérieure est un peu rembrunie dans les adultes ; 
il est couvert de points inégaux, confus et entremèêlés de rugosités. L’écus- 
son est roux. Les élytres sont un peu plus larges à la base que le corse- 
let et forment un ovale plus élargi vers l'extrémité où elles s’arrondissent 
ensemble, elles sont ponctuées plus fortement que le corselet de points 
disposés en lignes dans la partie supérieure ; ces points sont ensuite con- 
fus et moins distincts. Les élytres sont rousses, la suture est concolore,. 
Le dessous du corselet, la poitrine et l’abdomen sont noirs dans les adul- 
tes; la marge des premiers segments est rousse; le dernier segment est 
roux et finement ponctué. Le pygidium est fortement ponctué; son extré- 
mité est rousse; il est très recourbé en dessous dans les femelles. Tous 


32/ E. ALLARD. 


les pieds sont roux; les cuisses postérieures sont ferrugineuses. Gelte 
espèce est plus grande que la Lycopi, plus fortement et plus régulière- 
ment poncluée. 

Hyères. Montpellier. — Bône, M. Leprieur. 

TANTULA Foud., Alt, 1860, p. 195. — Br'unniceps AÏL, Ann. Soc., 
1860, p. 158. 


Abdomine basi nigrescente. 


PECTORALIS Foud., Alt., 196. — Allard, Ann. Soc., 1860, p. 833. 
ALBINEA Foud., Alt., p. 198. — Allard, Ann, Soc., 1860, p. 835. 


Abdomine concolore. 


VErBASsCI Gyll., Ann. Soc., 1860, p. 120. 


PALLENS Foud., Altis., 1860, p. 211 ( Ochracea Allard inédit). — 
Oblongo-ovata, pallidè rufa; sutura concolore micante; fronte ferrugineo : 
labro et epistomate nigris ; thorace brevi, nitente; elylris minutè confusè- 
que punctulatis ; abdomine pedibusque ferrugineis; femoribus posticis plus 
minusve infuscatis. Alata. — Var. À, Elytrorum punctis prope basin 
seriatim dispositis. — Long. 3 à 3 1/2 mill., larg. 4 1/2 à 2 mill. 

Cette espèce a de l’analogie avec la Verbasci; elle est moins gibbeuse, 
plus allongée, plus ponctuée et ses antennes sont plus longues. Les anten- 
nes ont plus de la moitié de la longueur du corps; les articles 5-10 ont 
quatre fois la longueur de leur plus grand diamètre, le onzième est encore 
plus long; les derniers sont un peu rembrunis. Le corselet est presque 
deux fois aussi large que long, un peu arrondi et imperceptiblement 
rebordé par derrière ; ses côtés sont très inclinés et distinctement rebor- 
dés. Il est d’une couleur de paille avec un reflet gélatineux ; on voit tou- 
jours sur les individus morts, deux ou trois petites bandes plus ou moins 
foncées. 11 présente quelques points varioliques peu distincts. Les élytres 
s’élargissent à partir de leur base; leurs côtés s’arrondissent en ellipse 
jusqu'à l'extrémité ; l'angle sutural est un peu arrondi. Le calus huméral 
est peu saillant. Elles sont d’un jaune de paille et couvertes de points très 
fins, très serrés et peu distincts. Le dessous du corps est d’un roux-ferru- 
gineux ainsi que les pattes; la poitrine et l'abdomen sont quelquefois un 
peu rembrunis ainsi que l'extrémité des cuisses postérieures. 

France. Algérie, Nice. — Sur le Scrophularia caninu. 


TABIDA Illig., Ann. Soc., 14860, p. 126. 


RuruLA Foud., Alt., 1860, p. 205. — Oblongo-ovata ; rufo-ferruginea, 
suturä concolore micante; labro infuscato; thorace brevi ruguloso; ely- 





Catalogue des Altises d'Europe, etc. 325 


très lenuissimè confusèque punctulatis ; femoribus posticis apice plus 
minusve infuscatis. Alata. — Long. 2 1/2 à 3 mill., larg, 4 3/4 mill. 

Tête ferrugineuse, labre noir, front lisse, Les antennes ont les deux 
liers de la longueur du corps, elles sont un peu rembrunies à l'extrémité. 
Le corselet est un peu plus large que long, un peu rugueux et sans points 
perceptibles. Il est d'un roux-ferrugineux, surtout vers le bord antérieur, 
Les élytres sont plus larges à la base que le corselet; elles forment une 
courbe elliptique et s’arrondissent séparément vers l'extrémité; l’angle 
sutural est arrondi, le calus huméral est très saillant, Les élytres sont 
d’un roux-testacé, couvertes de points fins et confus. Le dessous est d’un 
roux-ferrugineux. Après la mort de l’insecte, sa poitrine se rembrunit 
quelquefois. Pieds ferrugineux, extrémité des cuisses postérieures souvent 
rembrunie. Cette espèce est voisine de la Pallens, dont elle se distingue 
par son corselet plus étroit, par là base plus large des élytres et leur 
extrémité plus arrondie, et surtout par le dernier segment de l'abdomen 
du mâle qui est très convexe, tandis que dans T. Pallens il est profondé- 
ment sillonné et renflé de chaque côté. — France. 


OCHROLEUCA Marsh., Ann. Soc., 1860, p. 131. 
MEGALOLEUCA Allard, Ann, Soc., 1860, p. 122. 


KLEINIIPERDA Woll,, Journ. of Entom, for April, 1860, p. 4. — Oblongo- 
ovalus, subnilidus, pallido-testaceus, capile vix rufescentiore, prothorrce 
antice angustiore angulis posticis obtusis, elytris sat profunde punctatis, 
antennarum articulis tribus basalibus testaceis, reliquis plus minus subito 
nigris, pedibus fere concoloribus (femoribus posticis vix obscurioribus). 
— Long. 2 2/3 mill. 

Habitat in plantis Kleiniæ nertifoliæ in ins. Teneriffa, Palma, Hierro. 

Cette espèce a la forme de l’Ochroleuca, mais elle est un peu plus grande 
et plus jaune ; elle est entièrement d’un jaune testacé, excepté les yeux, 
le labre et les huit derniers articles des antennes qui sont noirs. Comme 
couleur et forme, on la prendrait pour une T. megaloleuca AI, dont elle 
ne diffère que par sa ponctuation presque nulle sur le corselet, un peu 
plus grosse, plus serrée et plus profonde sur les élytres. En outre les arti- 
cles de ses antennes, qui sont plus longues que la moitié du corps, sont 
aussi plus allongés et plus grêles que dans T, megaloleuca. Enfin l’écusson 
est plus large, 


COGNATA Woll., Journ, of. Entom, for April, 1860, p. 7. — Subovatus, 
conveæus, nitidus, testaceus, capite ferrugineo; prothorace brevi trans- 
verso angulès poslicis subrectis, vix punctulato; elytris minute et lœvis- 
sûmè punclulatis; antennis gracilibus, «ad basin pedibusque anterioribus 


326 E, ALLARD. 


pallidè-testaceis; femoribus posticis (præsertim versus apècem) nigro-piceis, 
tibiis posticis piceo-testaceis. — Long. 2 1/2 mill. — Habitat in ins. Fuer- 
teventur«. 


Cette espèce a de l’analogie avec la T. tabida, mais elle est plus étroite, 
de couleur plus pâle et a les cuisses postérieures noires. Ses antennes sont 


plus grêles, son prothorax plus court et sa ponctuation beaucoup plus 
fine, 


NErRvOsA Woll, Ins. Mader., p. 447. — Elongato-ovatus, convexus, 
nilidus, testaceus, elytris pallidioribus, femorum posticorum apice nigro- 
piceo, antennis apicem versus infuscatis, 


Var. B. Pauld major, elytris mins evidenter punctulatis vix obscurio- 
ribus, subtranslucidis, — Long. 2 1/3 mill, — Madère. 


CANDIDULA Foud,, Alt, 1860, p. 207, — Latifrons All, Ann. Soc., 
1860, p. 130. 


CANESGENS Foud., Alt., 4860, p. 215. — Oblongo-ovata, convexa, pal- 
lidè spadicea; labro apice infuscato ; thorace tenuissimè vel inconspicuè 
punclulato: elytris distinctius punctulatis; punctis confusis vel seriatim 
dispositis. Femoribus poslicis apice plus minusve infuscalis. — Long. 
4 1/2 à 1 3/4 mill., larg. 4 mill. 


Antennes de plus de la moitié de la longueur du corps, un peu rembru- 
nies à l'extrémité dans les mâles. Corselet presque deux fois aussi large 
que long, presque lisse et sans points distincts dans quelques individus ; 
dans quelques autres ces points sont très fins et entremêlés de rides ou 
rugosités. Les élytres sont plus larges à la base que le corselet; elles for- 
ment ensuite une légère courbe elliptique et s’arrondissent séparément 
vers l'extrémité ainsi que l’angle sutural. Elles sont ponctuées plus forte- 
ment et plus distinctement que le corselet; les points sont disposés en 
lignes plus ou moins régulières dans la partie supérieure et sur les côtés ; 
ils sont confus et évanescents vers l'extrémité. Le corselet et les élytres 
sont d’un jaune de paille très päle. La suture est un peu plus rousse dans 
les adultes. Le dessous est d’un roux-ferrugineux. Les pieds antérieurs 
sont d’un roux-pâle; les cuisses postérieures sont ferrugineuses et quel- 
quefois rembrunies à l'extrémité. — Fr. mérid.; Bône. 

Cette espèce a quelque analogie avec la T. albinea, mais elle est plus 
étroite, sa ponctuation est plus fine et plus serrée. 


Loevis Duft., Ann, Soc. 1860, p. 121, — Æruginasa Foud., Alt., 1860, 
p. 203. 


SUCCINEA Foud., Alt, p. 218. — Allard, Ann, Soc., 1860, p. 833. 


Calaloque des Allises d'Europe, etc. 327 


NANA Foud., Alt., 1860, p. 223, — Ovata, convexior, albida vel pal- 
lidè spadicea, labro infuscato; capite ferrugineo, encarpis oblongis dis- 
tinctis. Thorace ruguloso, minutè punctulato; elytris distinclius confuse- 
que punctulatis. Aptera. — Long. 4 1/2 mill., larg. 4 mill, 


La tête, au-dessus de l'insertion des antennes, a deux petites plaques 
oblongues séparées du front par un trait profond ; le corselet une fois et 
demie aussi large que long, à côtés très inclinés, contournés en dessous, 
est brillant et couvert d’une ponctuation très fine entremêlée de rugosités, 
Les élytres, qui forment un ovale obtus au sommet indépendamment du 
corselet, sont très convexes el couvertes d’une ponctuation aussi fine que 
celle du corselet, confuse et très serrée. Les élytres et le corselet sont 
d’un blanc un peu terne, On dirait une toute petite Candidula Foud, — 
Environs de Lyon. 


CRASSICORNIS Foud., Alt, 1860, p. 213. — Oblongo-ovata; pallidè 
rufa, sulura ferruginea micante; labro el epistomate nigris; thorace 
nilente, tenuissimè punctulato:; elytris distinctius, confusè vel seriatim 
punctatis; abdomine pedibusque ferrugincis ; femoribus posticis plus mi- 
nusve infuscatis. Alata. — Long. 3 à 3 1/2 mill., larg, 4 4/2 à 2 mill, 

jette espèce a la forme de la Pallens, à laquelle elle ressemble beau- 
coup, mais dont elle se distingue, au premier abord, par la ponctuation 
plus forte des élytres. Les articles 6 à 10 des antennes n’ont que deux 
fois et demie la dimension de leur plus grand diamètre, Le corselet est 
deux fois et demie aussi large que long, il est couleur de paille avec reflet 
gélatineux, très finement et irrégulièrement ponctué; les points sont sou- 
vent indistincts. Les élytres sont d’un jaune de paille, la suture est ferru- 
gineuse. Elles sont couvertes de points petits mais très distincts, disposés 
près de la base et sur les côtés en séries peu régulières, confus et atté- 
nués vers l'extrémité. Le dessous est ferrugineux ainsi que les pattes ; 
l'extrémité supérieure des cuisses postérieures est rembrunie dans les 
adultes. — Grande-Chartreuse. 


PeLLUGIDA Foud., Alt, p. 210. — Testacea Allard, Ann. Soc., 1860, 
p.127. 


FLAVICORNIS Stephen, Ann. Soc., 1860, p. 136. — Rubiginosa Foud., 
Alt, p. 204. 


FERRUGINEA Foud., Alt., 1860, p. 216. — Oblongo-ovata, convexa, 
ferruginea, labro fusco; antennarum articulis ultimis obscuris; thorace 
elytrisque dense punctulatis ; punclis confusis serialimque dispositis. 
Aptera. — Long. 1 3/4 mill., larg. 4 1/4 mill. 


Gelte espèce à la même forme et la même taille que la Pellucida Foud., 
et s’en distingue par la ponctuation forte du corselet et des élytres qui ne 


328 E. ALLARD. 


sont pas translucides. Cette ponctuation ressemble un peu à celle de T. 
flavicornis, mais elle est moins profonde. Les antennes sont beaucoup plus 
courtes et rembrunies vers l'extrémité. Le labre est noir, les mandibules 
et les palpes roux; le front très finement granulé. Le corselet est fine- 
ment ponctué; les points sont peu distincts et confondus avec des rides 
ou rugosités; de chaque côté et près de la bordure est un petit espace 
lisse, brillant et sans points. Les élytres sont d’un roux-ferrugineux ainsi 
que la tête et le corselet. La ponctuation est partout plus distincte et dis- 
posée en séries dirigées dans tous les sens. La suture est un peu plus 
foncée. Le calus huméral est finement ponctué et très peu saillant. Le 
dessous est d’un roux-ferrugineux; la base de l'abdomen est quelquefois 
un peu rembrunie ainsi que le métathorax. Les pieds sont roux. — 
France mérid. 


CERINA Foud., Alt. 1860, p. 219. — Oblongo-ovata; rufo-ferruginea ; 
labro infuscato ; thorace tenuissimè punctulato ; elytris profundis densè- 
que punctulalis ; punctis confusè vel seriatim dispositis. Aptera. — Long. 
4 1/2 mill., larg. 3/4 mill. 


La tête est ornée sur le front de deux petites plaques lancéolées, sépa- 
rées du front par des traits distincts. Le front est très finement granulé. 
Les antennes sont un peu plus longues que la moitié du corps. Les arti- 
cles 4 à 11 sont épais et coniques, les derniers sont un peu rembrunis. 
Le corselet, une fois et demie aussi large que long, est finement ponctué. 
Les élytres, un peu plus larges à leur base que le corselet, sont ponctuées 
vers la base un peu plus fortement que lui; le plus grand nombre des 
points sont disposés en lignes et entremêlés de rugosités ; ils s’atténuent 
un peu vers l'extrémité. Les élytres et le corselet sont d’un roux de cire 
tournant au ferrugineux ; la suture est un peu plus sombre. Le dessous 
est d’un roux-ferrugineux. Les pieds sont roux. — France mérid. 


ORDINATA Foud., Alt, p. 291. — Oblongo-ovata, rufo testacea, suturû 
obscuriori; labro epistomateque nigris; pectore abdomineque rufis; tho- 
race tenuissimè, elytris distincte punctatis, punctis dorsalibus seriatim 
dispositis : pedibus rufis, femoribus posticis ferrugineis. Aptera. — Long. 
4 A4 à A 3/4 mill., larg. 3/4 à L mill. 

Tête ornée de deux plaques frontales lancéolées, séparées du front 
par un trait distinct. Front finement granulé. Corselet une fois et demie 
aussi large que long, finement et confusément ponctué, roux et brillant. 
Élytres beaucoup plus larges que le corselet, rousses, très convexes et 
ponctuées plus fortement que le corselet; les points de la partie supé- 
rieure sont disposés en lignes longitudinales presque droites jusqu'aux 
trois quarts; ils sont un peu confus vers l'extrémité et sur les côtés; la 
suture est un peu brune. Le calus huméral est lisse et peu saillant. 


Catalogue des Altises d'Europe, etc. 929 


Dessous et pattes roux. L’extrémité supérieure des cuisses postérieures 
est rembrunie dans les adultes. — Provence, en juin; Pise. 


TEUCRI Allard, Ann. Soc. , 1860, p. 139. — Membranacea Foud., 
AL, p. 222. 


NuBIGENA Woll., Ins. Mad., 1854, p. 447. — Parvus, elongato-ovatus, 
convezus, subnitidus, ferrugineus ; capite femorumque posticorum apice 
picescentibus, elytris minus rufescentibus subseriatim punctatis. — Long. 
4 12 mill. — Madère. 

M. Wollaston a bien voulu me communiquer ce petit insecte l'an der- 
nier. Si mes souvenirs ne me trompent pas, il a beaucoup d’analogie 
avec la T. brunniceps Mihi, dont il diffère principalement en ce qu'il est 
ferrugineux en dessous et non pas noir. 


Genre PHYLLOTRETA Chev. 


NopiCORNIS Marsh., Ann. Soc., 1860, p. 371, — Antlennala E.-H. — 
Foudras. — Kutschera, 


CorruGATA Reiche, Ann. Soc., 1860, p. 5372. 
RUFITARSIS Allard, Ann. Soc., 1860, p. 373. 
PUuNCTULATA Marsh., Ann. Soc., 1860, p. 375. 
DIADEMATA Foud., Ann. Soc., 1860, p. 374. 
ATRA Payk., Ann. Soc., 1860, p. 375. 


Var. OBSCURELLA Illig. — Foud., 1860, p. 370, 


POECILOGERAS Comolli, Ann. Soc., 1860, p. 376. — Colorea Foud., 
Altis., p. 258. — Obscurella Kutsch. — Punclipennis Weïidenbach. 


MELOENA lllig., Ann. Soc., 1860, p. 376. 


NiGripes Panz., Ann. Soc., 1860, p. 377. — Lepidii E, H. — Foudras. 
— Kutschera. 


Var. LENS Thunb. 

PRoGERA Redt., Ann. Soc., 1860, p. 378. — Subtilis Woll. 
ARMORACIÆ E. H., Ann. Soc., 1860, p. 378. 

NEMORUM Lin,, Ann. Soc., 1860, p. 379, 

ViTrULA Redt., Ann, Soc., 1860, p. 380. 

RUGIFRONS Kuster. — Kutschera, Wien., Entom. Mon., 1860, p. 309. 


— Oblongo-ovata, convexiuscula, nitida, nigra, fronte transversim rugu- 
losa, elytris lateribus late pallide ochraceo-limbatis, striga intramargi- 


330 E. ALLARD. 


nali picea utrinque late abbreviata; femoribus nigris, apice, tibiis tar- 
sisque pallidis. — Long. (L lin.), larg. (2/3 lin.). — Sardinia. (Mihi 
invisa). 

BIMACULATA Allard, 4859, Ann. Soc., p. c et ibid. 1860, p. 381. — 
Biguttata Foud., Alt., 1860, 1. 251. 


PARALLELA Boïeldieu, Ann, Soc., 1860, p. 382. — Humeralis Foud., 
Alt, p. 235. 


FLEXUOSA Panz., Ann, Soc., 1860, p. 383. — Undulata Kutsch, 
SINUATA Redt., Ann. Soc. 1860, p. 383. 


Ocnripes Curtis. — Kutsch., Wien., Ent, Mon, p. 298. — Excisa 
Redt. — Foud. — Allard., Ann. Soc., 1860, p. 384. 


VaruPENNis Boïeld., Ann. Soc., 1860, p. 385. — Varians Foud. 


LATIVITTATA Kutsch., Wien., Ent. Mon., 1860, p. 307. — Oblonga, 
subparallela, valde depressa, nilida, nigra, minutissime confertim punc- 
tulata, capite thoraceque virescenti micantibus ; elytris apice obtusis et 
subseparatim rotundatis, singulo vilta longitudinali lata, extus integra 
et ad marginem ferè exlensa, intüs sinuata albida; antennarum  basi 
pedibusque testaceis, femoribus posticis nigris. — Long. (3/4-1 lin. ), 
lat. (1/4 -1/3 lin.). — Kutsch. 

Var, Femoribus L-anterioribus in medio infuscatis. 

Mas: Antennarum articulo 5-magis elongato, at non incrassalo, 

Cette espèce, suivant M. Kutschera, ressemble beaucoup à la Variipen- 
nis; elle s’en distingue par sa taille plus forte, par son corselet plus large 
et plus fortement ponctué, par les bandes blanchàtres des élytres, plus 
larges, s'étendant presque jusqu'aux bords latéraux et non échancrées en 
dehors, par les pattes antérieures et les cuisses postérieures ordinairement 
entièrement testacées, enfin par le cinquième article des antennes du 
male non épaissi. — (Athènes.) 


TETRASTIGMA Comolli, Ann. Soc., 1860, p. 386. 


FALLAX Allard, Ann. Soc., 1860, p. 834. — 1H. fleæuosa Kutsch., Wien. 
Ent. Mon., 1860, p. 205. 


Cette espèce ressemble à la précédente, mais elle est plus petite, surtout 
plus obtusément arrondie en arrière, Les points de son corselet sont plus 
profonds et plus nombreux que chez celle-ci, bien qu'ils soient distants 
et que leurs intervalles soient lisses. La ponctuation des élytres est égale- 
ment mieux marquée, plus abondante et plus en lignes. Les couleurs sont 
distribuées de la même manière, cependant ici la bande est plus rarement 


Catalogue des Altises d'Europe, etc. 991 


divisée en deux taches comme dans P. tetrastigma. I faut rapporter à la 
P. Fallax les insectes pris par M. Puton à Strasbourg, et que j'avais rap- 
portés à l’espèce précédente. 

Strasbourg; Allemagne; Autriche. 

FLAvVOGuTTATA Kutschera, Wien., Ent. Mon., 1860, p. 207. — Oblongo- 
ovata, subconvexæa, nigra, thorace nitidissimo, subtilissime punclulato 
elytris subnitidis densius punctulatis, singulo maculis duabus flavis, una 
oblonga subquadrata ad basin, altera rotunda apicem versus ; antenna- 
rum basi geniculis tarsisque testaceis, — (Long. 1 lin., lat. 1/3 lin.) 

Var. Tibiis apice aut totis fusco-testaceis. — Kutsch. 

Cette espèce n’a d’analogie qu'avec les Th. tetrastigma, fallax et bras- 
sicæ ; elle se distingue des deux premières par sa taille moindre, par la 
forme et la couleur d’un jaune clair des taches des élytres et leur éloi- 
gnement, par la ponctuation serrée des élytres, par les antennes, dont les 
cinq premiers articles sont clairs, par la couleur testacée des tarses et de 
l'extrémité des tibias; elle diffère de la Brassicæ par sa forme en ovale 
allongé et moins convexe, et par ses antennes semblables dans les deux 
sexes. — (Athènes.) 


BRAssicÆ Fab., Ann, Soc., 1860, p. 886. — 4-Pustulala Foud. 


Genre APHTHONA Chev. 


NIGRIVENTRIS Motsch., Ann. Soc., 1860, p. 390, — Nigrisculis Foud. 
ABDOMINALIS Foud., Ann. Soc., 1860, p. 390. 

PALLIDA Bach., Ann. Soc., 1860, p. 391. 

CYPARISSIÆ E. H., Ann. Soc., 1860, p. 392. 

FLAvicers Allard, Ann. Soc., 1860, p. 392. — Séruminea Foud. 
LOEVIGATA Illig., Ann. Soc., 1860, p. 393. 

VARIOLOSA Foud., Ann. Soc., p. 394. — Pallida Boïeld, 


CrASsiPEs Wollaston, Journal Entom., April 1860, p. 3. — Cylindrico- 
ovata nitida subhyalina testacea, capite paulo rufescentiore, prothorace 
transverso-subquadrato, angulis épsis posticis leviler prominulis acutius- 
culis, elytris paulo pallidioribus leviter subtilissime punctulatis, anten- 
narum articulis h-basalibus rufo-testaceis, reliquis paulatim nigrescenti- 
bus, pedibus plus minus rufo-, femoribus anterioribus pallido-testacets. 
— Long. 2 1/3 -2 2/3 lin. 

Mas: Antennis vix longioribus robustioribus ; tarsis anterioribus arti- 
culo basilari valde dilatato, secundo latiore. 

Ins. Teneriffa et Palma. 


292 E. ALLARD. 


Cette espèce a beaucoup d’analogie avec l'A. flaviceps Mihi, cependant 
cette dernière est plus étroite, son prothorax et ses antennes sont plus 
courts et les tarses du 4 sont moins dilatés. 


LUTESGENS Gyll., Ann. Soc., 1860, p. 394. 
Nicricers Redt., Ann. Soc., 1860, p. 895. — A. sicula Foud. 


DECORATA Kutsch., Wien., Ent. Mon., 1861, p. 240. — Breviter ovata, 
convexæa, nilidissima, pallidè testacea, capile, antennarum apice, pectore 
abdomineque nigris: thorace lævi, elytris subtilissime disperse punctula- 
tés, sutura lala, postice abbreviata, nigra. — (Long. 375 lin., larg. 1/4 lin.) 

Le caractère distinctif de cette espèce réside dans la forme de la tache, 
suturale noire qui est très large à la base des élytres (y compris l’écusson) 
va presque jusqu’à leur extrémité où elle se rétrécit un peu; le reste de 
l’insecte est coloré comme la Nigriceps. Toutefois elle est plus courte de 
taille, le corselet est deux fois aussi large que long; les élytres sont encore 
plus convexes, à ponctuation très fine et diffuse ; les pattes sont entière- 
ment testacées. — Ile de Crète. 


SEMICYANEA Allaid, Ann. Soc., 1860, p. à96. 
COERULEA Payk. — GyIl, Ann, Soc., p. 397. — Pseudacori Marsh. 


ATROCOERULEA Steph., Ann. Soc., 1860, p. 998. — Cyanella Redt. — 
Euphorbiæ Foud. 


PYGMoEA Kutsch., Wien., Ent. Mon., 1861, p. 246. — Oblongo- 
ovala, convexa, nilida, nigro-cæœrulescens, subtus nigricans; antennarum 
dimidio basali pedibusque testaceis, femoribus posticis fuscis: thorace 
obsolete punclulato, elytris confuse seriatimve evidentius punctulaltis, 
callo humerali modice prominulo. — Long. 2/3 - 3/4, lat. 1/4 -1/3 mill. 


Cette espèce ressemble beaucoup à l'A. atrocærulea Allard et elle est 
de même grosseur, mais elle s’en distingue par sa couleur bleue tour- 
nant au violet, par ses antennes et ses pattes plus testacées, par ses ély- 
tres dont la ponctuation est plus forte, plus confuse et plus distincte jus- 
qu'à l'extrémité, par le calus huméral plus faible et par le corselet moins 
court. En ovale un peu oblong, convexe, brillante; noire avec un reflet 
bleuàtre, quelquefois verdâtre en dessus; la moitié basale des antennes et 
les pattes d’un ferrugineux-clair, les cuisses de derrière noirâtres. Corse- 
let plus convexe que dans A. cyanella, un peu plus de moitié plus large 
que long, arrondi sur les côtés et couvert de points très fins, mais visibles 
à la loupe. — Autriche. 


NIGELLA Kutsch,, Wien., Ent. Mon., 1861, p. 247. — Oblongo-ovula, 
magis convexa, nilida, nigra, suprà subviolaceo-micans, antennarum 


Catalogue des Altises d'Europe, etc. 399 


dimidio basali pedibusque testaceis, femoribus posticis fuscescentibus : 
thorace subtilissime punctulato, elytris subtiliter confuse punclulatis, 
punctis extrorsum apiceque evanescentibus , callo humerali valde promi- 
nulo. — (Long. 4/5-1 lin., lat. 1/3 -2/5 lin.) — Kutsch. 


Cette espèce est très voisine de l’atrocærulea Allard, mais elle est 
presque de moitié plus grosse, plus convexe et noire, avec un faible reflet 
violet. Les antennes sont testacées à la base, brunes à l'extrémité, les 
pattes sont testacées, les cuisses de derrière sont brunâtres ou noirâtres. 
Le corselet est conformé comme celui de l'A. pygmæa Kutsch., mais est 
plus convexe et plus distinetement ponctué surtout à la base; les élytres 
sont ovales, très convexes ; les épaules sont marquées et le calus huméral 
qui est lisse, est très développé ; les côtés sont arrondis ainsi que l’extré- 
mité qui l’est plus largement que dans atrocærulea ; l'angle sutural est 
presque droit; la ponctuation est fine, confuse et plus écartée que dans 
A. pygmæa, elle est un peu en ligne à la base de l’élytre et s’efface en 
dehors et à l'extrémité. — Dalmatie. 


HiLzaris Kirby., Ann. Soc., 1860, p. 399. — Campanulæ Redt. — Vires- 
cens Foud. 


SUBLOEVIS Boheman, Ann. Soc., 1860, p. 400. 


EUPHORBIÆ Fab., Ann. Soc., 1860, p. 400. — Cyanella Foud. — Venus- 
tula Kutsch. 


BonvouLoirt Allard. — Oblongo-ovata, convexiuscula, nitidissima, 
viridis, subtus nigra; antennarum dimidio basali pedibusque testaceis, 
femoribus posticis nigro-piceis, thorace ferè lœvi, etytris confusè remotè- 
que evidenter punctulatis: callo humerali valdè prominulo. — Long. 
2 4/4 mill,, larg. 1 1/3 mill. 

Cette espèce a de l’analogie avec les À. hilaris Kirby et Poupillieri 
Mihi. Elle est un peu plus allongée que l’hilaris et beaucoup moins for- 
tement ponctuée qu’elle; on la confondrait plutôt avec la Poupillieri, 
mais elle est d’un beau vert brillant, ses quatre pattes antérieures sont 
entièrement testacées ainsi que les tibias et tarses postérieurs, ses élytres 
sont plus élargies en arrière et plus brusquement arrondies, leur ponctua- 
tion est un peu moins forte, plus inégale, plus éparse et plus effacée à 
l'extrémité. Le dessous est très noir et très ponctué. 

Saida en Syrie, M. Chevrolat. 


PAIvANA Wollaston, Journal Entom., April 1860, p. 2. — Ovato- 
oblonga, nitida profunde dense et rugose punctala lætle metallica, modo 
cyanea, modo viridi-cyanea, modo æneo-cuprea, prothorace transverso sub- 
quadralo, ad lalera marginalo subrotundato, angulis ipsis posticis leviter 


334 E. ALLARD. 


prominulis aculiusculis, antennarum basi pedibusque rufo-testaceis, anten- 
nis versus apicem, femoribus anterioribus ad basin, femoribus posticis 
omnind tarsorumque apicibus plus mins nigrescentibus. — Long. 2 1/2- 
2 3/4 mill. 

Cette espèce est très facile à reconnaître à sa couleur d’un vert ou bleu- 
clair, à sa ponctuation extrêmement forte et rugueuse, et à sa forme étroite 
et un peu aplatie qui la rapproche de l'A. Poupillieri Mihi. 

Habitat in foliis Euphorbiarum (præsertim E, piscatoriæ et regis 
jubæ) dans toutes les Canaries. 


PourILLIERI Allard, Ann., Soc., 1860, p. 401. 

DEPressA Allard, Ann. Soc., 1860, p. 402. 

VioLACEA E. H., Ann. Soc., 1860, p. 403. — Palustris Dej, — Pseudo- 
acori Foud, 

Ovara Foud., Ann. Soc., 1860, p. 404. — Euphorbiæ Redt, — Kuts- 
chera. 

DELICATULA Foud., Ann, Soc., 1860, p. 404. 

ATRATULA Allard, Ann, Soc., 1860, p. 405. 

ATROVIRENS Forster, Ann. Soc., p. 406. — Tantilla Foud. 

SUBOVATA Allard, Ann. Soc., 1860, p. 407. 

Ericasont Zetterstedt, Ann. Soc., 1860, p. 408. 

LACERTOSA Rosehn., Ann, Soc., 1860, p. 408. — Divaricata Reût. 

HERBIGRADA Curtis, Ann. Soc., 1860, p. 409. 


Genre ARGOPUS Fischer. 


BicoLor Fischer, Ann. Soc., 1860, p. 411, — Déscolor 2ielz. 
NiGRITARSIS Fischer, Ann. Soc., 1860, p. 412. 

HOEMISPHOERICUS Duft., Ann. Soc., 1860, p. 413, — Ahrensit Germ. 
BREvis Allard, Ann. Soc., 1860, p. 414. 


Genre SPHOERODERMA Steph. 


TESTACEA Fab., Ann. Soc., 1860, p. 415. 
OcuLariA Allard, Ann. Soc., 1860, p. 416. 
RuBipA Graëlls., Ann. Soc., 1860, p. 417. 
CarDUI Gyll,, Ann. Soc., 4860, p. 417. 


Catalogue des Altises d'Europe, etc. 335 


Genre PODAGRICA Chev. 


Fuscires Fab., Ann, Soc., 1860, p. 540. 

MALVE Illig., Ann. Soc., 1860, p. 541. 

INTERMEDIA Kustch., Wien., Ent. Mon., 1860, p. 197. — Oblongo- 
ovala, minor, convexiuscula, nitida; capite, thorace subtilissime punctu- 
lato et striolis duabus basalibus impresso, antennis fere totis pedibusque 
rufis ; elytris æneis sat requlariter striato-, apice vagepunctatis, interstitirs 
obsolete punctulatis, pectore abdomineque nigris. — Long. 2 1/2 -3 mill, 

Cette espèce est à peu près de la même taille que la P. Malvæ, mais 
son corselet est plus court et moins distinctement ponctué, ses élytres sont 
moins allongées, plus ovales el un peu moins fortement ponctuées. Elle 
est d’un vert-bronzé, ses pattes sont entièrement rouges, l'extrémité de 
ses antennes brunit un peu. Elle se distingue de la suivante par sa couleur 
et surtout en ce que cette dernière est plus ponctuée sur le corselet et 
entre les intervalles des stries. — Pise, Athènes. 

SEMIRUFA Kuster. — Kutschera, Wien., Ent. Mon., 1860, p. 197? — 
Italica Chev., Ann. Soc., 1860, p. 542. 

Il faut annuler la description que j'ai donnée page 56, sous le nom de 
Crepid. semirufa, l'insecte de ce nom étant la Podagrica Italica d’après 
M. Kutschera. 


SARACENA Reiche, Ann. Soc., 1860, p. 5/42. 

Var. TRISTICULA Chev., Ann. Soc., 1860, p. 543. 

Discepens Boïeldieu, Ann. Soc., 1860, p. 543. — Rudicollis Foud. 

Fuscicornis Lin., Ann. Soc., 1860, p. 544. — Fulvipes Fab. 

M. Mocquerys m'a communiqué un seul individu de cette espèce, pris 
dans les Alpes, qui avait des proportions gigantesques; il a 4 1/2 m. de 
long sur 3 1/2 m. de large, est très convexe et a des cuisses très fortes 
proportionnées à sa taille. 

ÆRATA Marsh., Ann. Soc., 1860, p. 545. 

Rugr Payk., Ann. Soc., 1860, p. 946. — Halt. pallidicornis Walt., Isis., 
1839, p. 225. 

SALICARIÆ Payk., Ann, Soc., 1860, p. 546. 


Genre BALANOMORPHA. 


RusrticA Lin., Ann, Soc., 4860, p. 48. — Semiænea Fab. 


336 E. ALLARD. 


OBTUsATA Gyll., Ann. Soc., 1860, p. 5/49. 

CHRYSANTHEMI E. H., Ann. Soc., 1860, p. 550. 

Maraewsir Curtis, Ann. Soc., 1860, p. 550. — Var. 
LuTEA Allard, Ann. Soc., 1860, p. 551. 

OgesaA Walt., Ann. Soc., 1860, p. 552. — Caricis Maërkel. 
IMPUNCTICOLLIS Allard, Ann. Soc., 1860, p. 552, 


Genre MNIOPHILA Steph. 


MuscoruM E. H., Ann. Soc., 1860, p. 593. 


Genre PLECTROSCELIS Chev. 


MAgor J, Duv., Ann. Soc., 4860, p. 556. 

CHLOROPHANA Duft., Ann. Soc., 14860, p. 557. 

SEMICOERULEA E. H., Ann. Soc., 1860, p. 558. 

Type: Thorace cupreo, elytris cϾruleis. 

Var. A: Elytris nigricantibus. 

Var. B: Elytris thoraceque nigricantibus. 

Var. GC: Elytris thoraceque æncis vel cupreis. 

Var. D: Elytris viridibus, thorace cupreo. 

ConciNNa Marsh., Ann. Soc., 1860, p. 529. — Dentipes E. H. 
TigrALis Illig., Ann. Soc., 1860, p. 560. 

ConpucrTA Motsch., Ann, Soc., 1860, p. 561. 

CHrYsicoLLis Chev., Ann, Soc., 1860, p. 562. — Depressa Boïeld. 
PROCERULA Rosehn., Ann. Soc., 1860, p. 563. — Compressa Foud. 
CompPressA Letz., Ann, Soc., 1860, p. 564. — T'arda Maërk. — Foud. 
ANGUSTULA Rosehn., Ann. Soc., 1860, p. 564. 


ÆrosA Letz. — Foud., Ann. Soc., 1860, p. 56. — Punctatissima 
Graëlls. 


MANNERHEIMIT GYIL, Ann. Soc., 1860, p. 566. 
ARIDULA Gyll., Ann. Soc., 1860, p. 567. 
ConFusA Bohem., Ann. Soc., 1860, p. 568. 
ARENACEA Allard, Ann. Soc,, 1860, p. 569. 


Co 
C2 
3 


Catalogue des Altises d'Europe, ele. 


SCABRICOLLIS Allard, Ann. Soc,, p. 569. 

SAHLBERGIL GYll, Ann. Soc., 1860, p. 570. 

Var. FAïRMAIRI Boïeld. 

Var. INSOLITA De]. — Foud. 

MERIDIONALIS Dej. — Foud., Ann. Soc, p. 571. — Obesa Boïeld. 

ARIDELLA Gyll., Ann. Soc., 1860, p. 572. 

TarsALIS Wollaston. — Subovala nitida, vel ænea vel viridescenti- 
ænea, Capile prothoraceque dense el profunde punctatis, elytris profundius 
et rugose punclatis; antennarum articulis intermediis gracilibus, basali- 
bus, tibiis tarsisque dilutè testaceis ; femoribus (præsertim posticis) pices- 
cenlioribus ; tarsis gracilibus longiusculis, articulo ullimo gracillèmo 
elongato. — Long. 4 3/4 mill, — Insul. Canari. 

Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente, mais elle est un peu 
plus bronzée et brillante, son prothorax est plus tronqué en avant, les arti- 
cles de ses antennes sont plus étroits et surtout la conformation de ses 
tarses, dont le dernier article est grêle et très allongé, est bien différente, 


ArIDA Foud., Ann. Soc., 1860, p. 573. 


Genre APTEROPEDA Chery. 


CILIATA Oliv., Ann. Soc., 1860, p. 575. — Orbiculata Foud. 
OvuLum lIllig., Ann. Soc., 1860, p. 576. 


GLOBOSA Panz., Ann, Soc., 1860, p. 577. — Orbiculata Marsh. — Con- 
glommerata Wig. — Redtenb. — Globus Duft. — Majuscula Foud. 


SPLENDIDA Forster, Ann. Soc., 1860, p. 77. — Globosa Foud. 
Genre DIBOLIA Latr. 


FemoraLis Redt., Ann. Soc., 1860, p. 787. — Aurichalcea Forster. 
ERYTHROGASTER Chevrolat, inéd. 


Mon savant ami, M. Chevrolat, sépare sous re nom, dans sa collection 
des Dibolies qui ont identiquement la même taille, la même forme et les 
mêmes couleurs en dessus et en dessous que Dib. femoralis Redt., sauf 
les exceptions suivantes : les deux derniers anneaux de l’abdomen et la 
moitié du troisième avant-dernier sont rouges, les quatre pattes antérieu- 
res sont d’un ferrugineux-rougeàtre, tandis que dans les D. femoralis 
d'Europe, les cuisses de ces mêmes pattes sont un peu rembrunies ; j'ajou- 
terai que la ponctuation du dessus, bien que disposée comme dans D. 

K° Série, TOME I, 22 


398 E. ALLARD. 


femoralis, semble un peu moins forte sur le corselet et les élytres, les 
points ne sont pas tout à fait aussi gros, aussi profonds et aussi rappro- 
chés. Les individus qui présentent ces différences d’une manière constante 
proviennent d'Algérie. 

RuGuLosA Redt., Ann. Soc., 1860, p. 787. 

PELLETI Allard, Ann. Soc., 1860, p. 788. 

CRYPTOCEPHALA E. H., Ann. Soc., 1860, p. 789. 

SCHILLINGIT Letz., Ann. Soc., 1860, p. 790. — Punctillata Foud. 

CYNoGLossi E. H., Ann. Soc., 1860, p. 791. 

CHEVROLATI Allard. — Ovata, convexior, nigro-cæœrulea; antennis fer- 
rugineis; thorax brevis distinctè punctatus, interstiliis rugulosis ; elytra 
partim trregulariterque lineato-punctata, interstiliis yunctatis rugulosis ; 
tibiis tarsisque ferrugineis ; femoribus anterioribus medio infuscatis, 
posticis nigro-cæruleis ; infra nigra — Long. 2 2/3 mill., larg. 4 2/3 
mill. 

Cette espèce, d’un beau bleu foncé, est plus ovale et plus convexe que 
toutes les autres Dibolies; elle a quelque analogie avec la Cynoglossi 
E. H. par sa ponctuation, mais son corselet est plus court, ses élytres 
sont plus larges, plus arrondies sur les côtés et plus convexes; le corselet 
est criblé de points serrés bien distincts, entremêlés de rides; les élytres 
sont couvertes d’une multitude de points inégaux un peu moins gros que 
ceux du corselet; une partie de ces points est disposée en lignes longitu- 
dinales qui ne commencent qu’au quart de l’élytre; dans les intervalles de 
ces lignes il y a d’autres points, des rugosités et de très fines rides ondu- 
lées. J'ai dédié cette remarquable espèce à mon honorable ami M. Che- 
vrolat, qui me l’a communiquée et qui la croit provenir du midi de la 
Russie, 

TimipA Illig., Ann. Soc., 1860, p. 791. 

Var. ERYNGII Bach. 

PaLupinA Foud., Ann. Soc. 1860, p. 792. 

DEPRESSIUSCULA Letz., Ann. Soc., 1860, p. 793. — Læœvicollis Foud. 

FOoERsTERt Bach., Ann. Soc., 1860, p. 794. — Buglossi Foud. 

MaurA Allard, Ann. Soc., 1860, p. 795, 

OccuzTans E. H., Ann. Soc., 1860, p. 795. 


Genre PSYLLIODES, 


DULCAMARÆ E. H., Ann. Soc., 1860, p. 799. 





Catalogue des Altises d'Europe, etc. 339 


CHALCOMERA Illig., Ann. Soc., 1860, p. 800. 
Hxoscyami Lin., Ann. Soc., 1860, p. 801. 
MARCIDA Illig., Ann. Soc., 1860, p. 802. — Operosa Foud. 


CRASSICOLLIS Fairm., Ann. Soc., 1860, p. 803. — Délatata Foud. — 
Puncticollis Rosehn.? Très commune sur le Calamogrutis arenaria, à 
Cette. 


CuPrEA E. H., Ann. Soc., 1860, p. 804. 

ÆrEA Foud., Ann. Soc., 1860, p. 804. 

CuPREATA Duft., Ann. Soc., 1860, p. 805. 

ATTENUATA E. H., Ann. Soc., 1860, p. 805. 

Var. Picicornis Kirby. 

RUFILABRIS E, H., Ann. Soc., 1860, p. 806. 

TARSATA Wollaston, Ins. Mad., p. 452. — Elliptica, convexiuscula, 
subnitida, subcyanescenti-nigra, capite, prothorace, antennarum basi pedi- 
busque (apice femorum posticorum vix picescente exceplo) rufo-lestacets, 
prothorace amplo anticè haud angustato, elytris punctato-striatis. — 
Long. 2 1/2 mill., larg. 4 1/4 mill. — Madère. 


Cette espèce est facile à reconnaître à sa forme elliptique, à son corse- 
let et à sa tête rouge, et à ses élytres d’un noir-bleuâtre peu brillant. Le 
vertex est lisse, le corselet est très obsolètement ponctué de points écar- 
tés, les élytres ont des stries ponctuées très régulières, mais les points 
sont fins et les stries peu profondes, les intervalles sont lisses. Les quatre 
tarses antérieurs ont leur premier article très dilaté en forme de cœur, 


AFFINIS Payk., Ann, Soc., 1860, p. 807. 

LETHIERRYI, Ann. SoC., 1860, p. 808. 

CyanoPTERA Ill, Ann. Soc., 1860, p. 809. — Elongata Gyll. 
CHRYSOCEPHALA Linn., Ann. Soc., 1860, p. 810. 

Var. ERYTHROGEPHALA Lin. 

CYPRICOLOR All., Ann. Soc., 1860, p. 811. 

Nart E. H., Ann. Soc., 1860, p. 812. — Rapæ Redt. — Illig. 
Var. ECALCARATA Redt. 

FusirorMis Illig., Ann, Soc., 1860, p. 815. 

TaLAspis Foud., Ann, Soc., 1860, p. 815. 

LoEvarA Foud., Ann. Soc., 1860, p. 84/4. 

UmpraTizis Wollaston, Ins. Mader, p. 450. — Obovato-elliptica, con- 


3/0 E. ALLARD. 


vera, nilida, œnescenti- (vel cyanescenti-) viridis, antennarum basi pedi- 
busque (apice femorum poslicorum picescente excepto) teslaceis, prothorace 
parvo antice angustato, elytris punctato-striatis), interstitiis distinctè punc- 
tulatis. — Long. 2 3/4 mill — Madère. 


CUPRONITENS Forster, Ann. Soc., 1860, p. 815. — Herbacea Foud. 


Hosprs Wollaston, Ins. Mad., p. 449. — Subelliptica, depressiuscula, 
subnitida, viridescenti- (vel nigrescenti-) œnea, antennarum basi pedibus- 
que (apice femorum posticorum picescente exceplo) lestaceis, prothorace 
parvo antice anguslato, elytris saturate testacescentibus leviter punctato- 
striatis. Long. 2 3/4 mill. — Madère. 

Cette espèce a de l’analogie avec le Ps. cuprea E. H., mais elle est moins 
convexe, plus ponctuée sur le corselet et surtout dans les intervalles des 
stries des élytres. La forme de ses élytres et de son corselet la place 
près de l'espèce précédente, mais elle est plus courte qu’elle et sa ponc- 
tuation est plus forte et plus profonde. 

STOLIDA Woll., Journ. Entom., April, 1860, p. 11. — Breviter ellip- 
lica convexa œnescenti- (rarius subviridescenti-) picea, capite deflexo, 
prothorace alutaceo minute et leviler punctato: elytris plus minus pices- 
centioribus profundè punctato-striatis , interstitiis subtilissime seriatim 
punctulalis (punctulis vix observandis), antennis basi pedibusque dilute 
lestaceis, femoribus posticis picescentioribus. — Long. 2 mill. — Iles Ga- 
naries, Sur la Mercurialis annua. 

Kunzer Foud., Ann. Soc., 1860, p. 816. 

NIGRICOLLIS Marsh., Ann. Soc., 1860, p. 817. — Anglica Oliv. 


PALLIDIPENNIS Rosehn., Ann. Soc., 1860, p. 817. — Marcida Foud. 


CIRCUMDATA Redt., Ann. Soc., 1860, p. 818. 

CUCGULLATA Illig., Ann. Soc., 1860, p. 819. — Spergulæ GYI, — Vicina 
Boïeld. 

G1BBOSA Allard, Ann. Soc., 1860, p. 820. — Rufilabris Foud. 

INFLATA Reiche, Ann. Soc. 1860, p. 820. 

GOUGELETI Allard, Ann. Soc., 1860, p. 821. 

Picipes Redt., Ann. Soc., 1860, p. 822. 

ALPINA Redt., Ann. Soc., 1860, p. 823. 

InsTABizis Foud., Ann. Soc., 1860, p. 824. 

MiNIMA Allard., Ann. Soc., 1860, p. 824. — Petasata Foud. 


ELLIPTICA Chev. inéd. — Oblonga, angusta, elliptica, ænea, micans ; 
facies perpendicularis ; frons tenuissimè granulatus: thorax convexior, 


Catalogue des Altises d'Europe, ete. 341 


lenue punctatus; elytra, subparallela, apice separalim rolundata, abdo- 
mine brevior, striato-punctata, interstitiis læviusculis; ore, antennis, 
pedibus anterioribus, tibiis tarsisque posticis, ferrugineis ; femoribus pos- 
licis œneis. — Long. 2 1/4 mill., larg. 4 mill. 

Cette espèce a les couleurs et un peu le facies d’une Teiënod. fusco- 
ænea, Seulement les élytres sont à peine plus larges que le corselet. Elle 
est d’un cuivreux bronzé en dessus, avec la bouche, les antennes et les 
pattes ferrugineuses. Le front est finement granuleux ; il porte un petit 
sillon transversal qui va d’un œil à l’autre, et a une petite fossette dans 
son milieu; le corselet est très convexe, ses côtés sont tournés en des- 
sous, en sorte qu'il a l'apparence de celui d’un Plectroscelis, il est fine- 
ment ponctué. Les élytres très convexes aussi, de la largeur du corselet 
à la base, forment ensuite une légère courbe elliptique, s’arrondissent 
séparément en laissant découverte lextrémité de Pabdomen ; elles sont 
ponctuées-striées obliquement comme dans la Gucullata; les points sont 
bien marqués, les intervalles sont lisses. — Caramanie, Tarsous, coll. Che- 
vrolat. 


PICINA Marsh., Ann. Soc., 1860, p. 825. — Picea Redt. — Obscuro- 
ænea Rosehn. 


MELANOPHTHALMA Duft., Ann. Soc., 1860, p. 826. — Rufopicea Lelz. 
— Picea Foud, 

NIGRIPENNIS All, Ann. Soc., 1860, p. 827. 

NuceaA lIllig., Ann. Soc., 1860, p. 828. 

ALGIRICA All, Ann. Soc., 1860, p. 829. 


LUTEOLA Müller. — Foud., Ann. Soc., 1860, p. 830. — Propinqua 
Redt. 


VEHEMENS Wollaston, Ins. Mader., 1854, p. 451. — Subelliptica con- 
vera profundius punctata nitida testacea, capitis maculé minutissimä 
basalè, prothoracis disco, elylrorum suturä, femorumque posticorum 
apice nigrescentibus, prothorace antice angustato, elytris profunde punc- 
talo-striatis. — Var. B. Elytrorum plagä suturali in fasciam transver- 
sam postmediam plus minusve latam ampliatä. — Var. C. Minus nilida, 
punclis paul profundioribus, testacea, sulura pone medium femorumaque 
apice poslicorum nigrescentibus.—Long. 3 mill., larg. 4 2/3 mill.—Madère. 

Cette belle espèce ressemble beaucoup au Ps. crassicollis Fairm., mais 
son corselet est un peu plus court et plus étroit, la ponctuation des élytres 
est plus forte et la eoloration est différente. 


ALTISES DÉCRITES DANS CET OUVRAGE EN 1860 ET 


APHTHONA. 


Abdominalis, 


Atratula. 


Atrocærulea, 


Atrovirens. 
Bonvouloiri. 
Campanulæ. 
CϾrulea. 
Crassipes. 
Cyanella. 
Cyparissiæ. 
Decorata. 
Delicatula, 
Depressa. 
Divaricata. 
Erichsoni. 
Euphorbiæ, 
Flaviceps. 
Flavipes. 
Herbigrada. 
Hilaris. 
Hyoscyami. 
Lacertosa. 
Lœvigata. 
Lutescens. 
Nigella. 
Nigriceps. 


TABLE ALPHABÉTIQUE 


DES 


998, 


098, 400, 


1860 1861 
987 


090 
105 
998 
06 


999 
997 
391 
A00 
992 
992 
h0! 
402 
108 
108 
hO0! 
992 
997 
109 
099 
997 
108 
993 
99/ 
992 
399 


Nigriscutis. 
Nigriventris. 
Ovala. 
Païvana, 
Pallida. 
Palustris. 
Poupillieri. 


Pseudo-acort. 


Pygmæa. 
Semicyanea. 
Sicula. 
Stramineu. 
Sublævis. 
Subovata. 
Tantilla. 
Variolosa. 
Venuslula. 
Violacea. 
Virescens. 


APTEROPEDA. 


Ciliata. 


Conglommerata. 


Globosa. 
Globus. 
Graminis. 
Hederæ. 
Majuscula, 


1861 ('), 


1860 


390 
390 
04 


09/4 
1405 
AO 
405 


396 
999 
992 
400 
107 
406 
99/4 
h00 
103 
999 


97! 


Ex Ov ox O1 Or OI 
SR ST SSSR 
SIROT COTON IR SIMON 


1861 


333 


392 


(4) Les genres sont en capitales, les noms spécifiques en caractères ordinaires 
elles synonymies en ifaliques. 


ALLARD. — T'able des Altises d'Europe, etc. 


Orbiculat«. 
Ovulum. 
Splendida. 


ARGOPUS. 


Ahrensit. 
Bicolor. 

Brevis. 
Discolor. 
Hemisphæricus. 
Nigritarsis. 


BALANOMORPHA. 


Æraria. 
Caricis. 
Chrysanthemi. 
Impuncticollis. 
Lutea. 
Mathewsii. 
Obesa. 
Obtusata. 
Rustica. 
Semiænea. 


CREPIDODERA. 


Abdominalis. 
Afjinis. 
Allardii. 
Alpicola. 
Atropæ. 
Aurata. 
Aureola. 
Chloris. 
Concolor. 
Corpulenta. 
Cyanea. 
Cyanescens. 
Cyanipennis. 
Exoleta. 
Femoralis, 


1860 1861 


577 
576 
577 


L10 


U15 
h11 
Lun 
h11 
U15 
h12 


[él 
= 
RS | 


OT O1 O1 O1 O1 Ex Ex ex 
EE On en orl es en ae 
NN DDONDES À D © © © 


ot 
= 


54 


310 


909 


Femorata. 
Ferruginea. 
Flava. 
Fulvicornis. 
Helxines. 
Impressa. 
Intermedia. 
Laœvigata. 
Lineata. 
Malvæ. 
Marginicollis. 
Melanopus. 
Melanostoma. 
Metallica. 
Modeeri. 
Nigritula. 
Nitidula. 
Peiroleri. 
Pisana. 
Pubescens. 
Rhætica. 
Rufa. 
Ruficornis. 
Rufipes. 
Salicariæ. 
Serbica. 
Similis. 
Simplicipes. 
Smaragdina. 
Sodalis. 
Strangulata. 
Transversa. 
Ventralis. 
Versicolor. 


DIBOLIA. 


Aurichalcea. 
Buglossi. 
Chevrolati. 


119 
18 
09 
53 
851 
97 


64 
60 
62 


Où &r © 
EE be 


789 


787 
794 


910 
910 


312 


910 


909 
308 


909 


910 
o11 
908 


911 


3 


Cryplocephala. 
Cynoglossi. 
Depressiuscula. 
Eryngii. 
Erythrogaster. 
Femoralis. 
Foersteri. 
Laœvicollis. 
Maura. 
Occultans. 
Paludina. 
Pelleti. 
Punclillata. 
Rugulosa. 
Schillingii. 
Timida. 


GRAPTODERA. 


Ampelophaga. 
Brevicollis. 
Camaret. 
Carduorum. 
Cognaltu. 
Consobrina. 
Coryli. 
Ericeti. 
Erucæ. 
Helianthemi. 
Hippophaes. 
Longicollis. 
Lythri. 
Montana. 
Oleracea. 
Potentillæ. 
Quercetorum. 


HERMOEOPHAGA. 


Cicatrix. 
Mercurialis. 


E. ALLARD. 
1860 1861 
789 Ruficollis. 
794 Vitis. 
795 
791 LITHONOMA. 
907 | Africana. 
787 Andalusica. 
79/ Cincla. 
795 Marginella. 
795 
795 MNIOPHILA. 
Le Muscorum. 
788 
790 ORESTIA. 
704 Alpina. 
é °È Aubei. 
194 Kraatzi. 
75 Leprieuri. 
Punclipennis. 
78 
hi PHYLLOTRETA. 
89 Anlennat«. 
914 | Armoraciæ. 
915 | Atra. 
514 Biguttata. 
77 Bimaculala. 
82 Brassicæ. 
76 Coloreu. 
85 Consobrinu. 
82 Corrugata. 
85 Diademela. 
SLA | Dispar. 
919 | Hrcisa. 
84 Exclamationts. 
85 Fallax. 
76 Flavoguttata. 
313 Flexuosa. 
Huineralis. 
73 Lativittata. 
72 Lens. 


1360 


74 
73 


hu 


1861 


907 
307 


930 


5) 


C2 


31 


Lepidit. 
MelϾna. 
Nemorum. 
Nigripes. 
Nodicornis. 
Obscurella. 
Ochripes. 
Parallela. 
PϾciloras. 
Procera. 
Punclipennis. 
Punctulata. 


Quadripustulata. 


Rufitarsis. 
Rugifrons. 
Sinuata. 
Subtilis. 
Tetrastigma. 
Undulata. 
Varipennis. 
Vittula. 


PLECTROSCELIS. 


Ærosa. 
Angustula. 
Arenacea. 
Arida. 
Aridella. 
Aridula. 
Chlorophana. 
Chrysicollis. 
Compressa. 
Concinna. 
Conducta. 
Confusa. 
Dentipes. 
Depressa. 
Fairmairii. 
Insolita, 


Table des Altises d'Europe, elc. 


1860 1861 


977 
976 
979 
377 
971 
979, 976 
08/1 
9382 
376 
978 
976 


962 
965, 064 


929 


Major. 


Mannerheimii. 


Meridionalis, 
Obesa. 
Procerula. 
Pumnila. 


Punclatissima. 


Sahlbergii. 
Scabricollis. 
Schupelii. 
Semicærulea. 
Solieri. 
Tarda. 
Tarsalis. 
Tibialis. 


PODAGRICA. 


Ærata. 
Discedens. 
Fulvipes. 
Fuscicornis. 
Fuscipes. 
Intermedia. 
Italica. 
Malvæ. 
Pallidicornts. 
Rubi. 
Rubivora. 
Rudicollis. 
Rufipes. 
Salicariæ. 
Saracena. 
semirufa, 
Strialell«. 
Striatula. 
Tristicula. 


PSYLLIODES. 


Ærea. 


3! 


æ 


J 


1860 1861 


556 
566 
b71 
571 
965 
560 
565 
570 
569 
562 
558 
b63 
64 


260 


997 


© 
CS 
Qt 


046 


Affinis. 
Algirica. 
Alpina. 
Anglica. 
Atricilla. 
Attenuata. 
Circumdata. 
Chalcomera. 
Chrysocephala. 
Crassicollis. 
Cucullata. 
Cuprea. 
Cupreata, 
Cupronitens. 
Cyanoptera. 
Cypricolor. 
Dilatata. 
Dulcamaræ. 
Ecalcarata. 
Elliptica. 
Elongala. 
Erythrocephala. 
Exoleta. 
Fusiformis. 
Gibbosa. 
Gougeleti. 
Herbacea. 
Hospes. 
Hyosciami. 
Inflata. 
Instabilis. 
Kunzei. 
Lœvata. 
Lethierryi. 
Luteipes. 
Luteola. 
Marcida. 


Melanophthalma. 


Minima. 


802, 


1860 


807 
829 
823 
817 
807 
805 
818 
800 
810 
805 
819 
80/ 
805 
815 
809 
811 
803 
799 
812 


809 
810 
807 
815 
820 
821 
815 


801 
820 
82/ 
816 
81/4 
808 
813 
850 
817 
826 
82/ 


E. ALLARD. 


1861 


JUL 


3/0 


Napi. 
Nigricollis. 
Nigripennis. 
Nucea. 
Obscuro-ænea. 
Operosa. 
Pallidipennis. 
Petasata. 
Picea. 
Picicornis. 
Picina. 
Picipes. 
Propinqua. 
Puncticollis. 
Rapæ. 
Rufilabris. 
Rufopicea. 
Spergulæ. 
Stolida. 
Tarsala. 
Thlapsis. 
Umbratilis. 
Vicina. 
Wehemens. 


SPHOERODERMA. 


Cardui. 
Fulva. 
Ocularia. 
Rubida. 
Testacea. 


1860 1861 


812 
817 
827 
828 


802 
817 
824 
825, 826 
805 
825 
822 
830 
803 
819 
806, 820 
826 
819 


h15 


h17 
15 
16 
L17 
U15 


TEINODACTYLA (Thyamis). 87 


Abdominalis. 
Æruginosa. 
Albinea. 
Analis. 
Anchusæ. 
Apicalis. 


892 
191 
838 
102 


102 


941 


Atra. 
Atricapilla. 
Atricilla. 
Ballotæ. 
Biguttata. 


Boppardiensis. 


Borealis. 
Brevipennis. 
Brunnea. 
Bruniceps. 
Candidula. 
Canescens. 
Castanea, 
Cerina. 
Cinerariæ. 
Circumsepta. 
Cognata. 
Confinis. 
Corinthia. 


Consanguinea. 


Consolidæ. 
Consociata. 
Crassicornis. 
Curta. 
Cynoglossi. 
Dimidiata. 
Dorsalis. 
Echii. 
Elongata. 
Femoralis. 
Ferruginea. 
Fischeri. 
Flavicornis. 
Flavipes. 
Fulgens. 
Fuscicollis. 
Fusco-ænea. 
Gibbosa. 
Holsatica, 


Table des Allises d'Europe, etc. 


1860 


99 
117 
108 
153 
116 
123 
112 


129 
158 
150 


111 
93 


91 
96 


832 
105 
121 
104 


102 
136 
90 


107, 108 
99 


101 


1861 


920 


927 


927 


391 


O5 
12 
12 


1860 
Inconspicua. 
Jaceæ. 112 
Juncicola. 
Kleiniiperda. 
Lœvis. 121 
Lateralis. . 110, 4149 
Lateripunctala. 116 
Latifrons. 150 
Linnæi. 91 
Lurida. 135 
Lutescens. 117 
Lycopi. 892 
Masoni. 
Medicaginis. 12% 
Megaloleuca. 122 
Melanocephala. VO7S LTÉE 
Membranacea. 159 
Messerschmidtiæ. 
Melallescens. 93 
Minuscula. 
Nana. 
Nasturtii. 115 
Nervosa. 
Nigra. 95 
Nigricollis. 114 
Nubigena. 
Obliterata. 96 
Ochroleuca. 131 
Ordinata. 
Pallens. 
Parvula. 99 
Pectoralis. 839 
Pellucida. 129 
Persimilis. 
Picipes. 117 
Pratensis. 114, 137, 832 
Pumila. 99 
Pusilla. 195 


Quadrimaculatu. 103 


347 
1861 
317 


923 
929 


318 


922 
927 


926 


919 


348 


Quadripunctata. 
Quadripustulata. 
Reichei. 
Rectilineata. 
Rubella. 
Rubenticollis. 
Rubiginosa. 
Rufula. 

Rutila. 

Saltator. 
Sencieri. 
Senecionts. 
Signal«. 
Sisymbri. 


E. ALLARD. 


— Table des Altises d'Europe, etc. 


1860 1561 


105 
105 
132 


118 
156 


106 
107 
316 
1142 


916 
322 


Stragulata. 
Subrotundu. 
Suhterlucens. 
Succinea. 
Suluralis. 
Tabida. 
Tantula. 
Testacea, 
Teucrii. 
Tibialis. 
Thapsi. 
Thoracica. 
Ventricosa. 
Verbasci. 


115 


1860 1861 


105 
117 


833 
114 
126 


127 
199 

90 
113 
107 
447 


, 120 


920 


924 


DESCRIPTION 


DE PLUSIEURS 


ESPÈCES NOUVELLES DE LA FAMILLE DES THROSCIDES. 
Par M. H. pe BONVOULOIR. 


ne 


(Séance du 26 Juin 1861.) 





A. THROSCUS PROPRIUS. — PI. 8, fig. 4. — Oblongus; supra rufo-fer- 
rugineus; fronte convexâ haud carinatà ; oculis integris; pronoto antice 
fortiter coarctato, lateribus ante angulos posticos rotundatim dilatato, 
æqualiter sat crebre subtiliter punctato; elytris subtiliter striatis, striis 
quam subtilissime punctulatis, interstiliis dense subtiliter punctulalis. — 
Long. 2 2/10 mill., larg. 8/10 mill. 


Corps oblong, faiblement convexe, légèrement luisant, d’un roux-ferru- 
gineux, revêtu en dessus d’une pubescence grisâtre, couchée, assez 
courte et assez dense. Tète ferrugineuse, finement pointillée, notablement 
convexe, assez saillante et égale. Front sans traces de carènes longitudi- 
nales entre les yeux. Ceux-ci sans dépression antérieure dans leur milieu. 
Antennes ferrugineuses, à massue oblongue un peu acuminée à l’extré- 
mité. Pronotum notablement moins long que large, court, fortement et 
assez brusquement rétréci en avant, dilaté arrondi au-dessus des angles 
postérieurs qui sont très saillants et aigus en arrière, revêtu d’une pubes- 
cence assez serrée; à ponctuation assez fine, assez serrée et égale, sans 
espace lisse distinct au-dessus de l’écusson, offrant postérieurement deux 
impressions assez grandes mais légères. Elytres oblongues, obtuses au 
sommet, revêtues d’une pubescence assez dense; à stries imperceptible- 
ment pointillées, très fines. Intervalles à ponctuation fine et scrrée, Des- 
sous du corps d’un roux-ferrugineux. Pattes ferrugineuses. 

Cette espèce, qui n’a pas d’analogues dans la division des Throscus à 
yeux intègres, doit se placer après le T. punctatus. Elle provient des 
Indes boréales. 


9, THROSGUS RUGIFRONS. — PI, 8, fig. 3. — Supra brunneo-ferrugi- 
neus ; capite subtiliter coriaceo, sat fortiter punctalo ; fronte leviter bica-: 


350 fi. DE BONVOULOIR. 


rinatâ, carinis anticis mox inter oculos evanescentibus ; oculis integris ; 
pronoto brevi antice valde angustiore, lateribus ante angulos posticos levi- 
ter rotundalim dilatato, sat crebre fortiter, laleribus densius, punctato ; 
elytris punctulato distinctius striatis, interstitiis irrequlariter, postice 
subseriatim, punctulatis. — Long. 3 mill, larg. 4 3/10 mill. 


Corps ovale-oblong, faiblement convexe, légèrement luisant, d’un brun- 
ferrugineux, revêtu en dessus d’une pubescence grisètre, couchée, assez 
courte et assez serrée. Tête très finement chagrinée et assez fortement 
ponctuée ; à ponctuation égale et assez écartée. Front offrant en avant, 
entre les yeux, deux carènes longitudinales, à peu près aussi éloignées 
l'une de l’autre qu’elles le sont des yeux, s’effaçant au niveau du milieu 
de ceux-ci. Yeux sans dépression antérieure dans leur milieu. Antennes 
d’un ferrugineux-brunâtre, à massue oblongue, un peu acuminée à l’extré- 
mité. Pronotum court, beaucoup moins long que large, fortement rétréci 
dans sa moitié antérieure; légèrement arrondi sur les côtés au-devant des 
angles postérieurs, qui sont fortement saillants et aigus en arrière ; revêtu 
d’une pubescence assez serrée, à ponctuation forte, assez serrée, un peu 
moins dense sur le disque; offrant postérieurement deux impressions 
assez larges, mais obsolètes. Élytres ovales-oblongues, obtuses au som- 
met, revêtues d’une pubescence dense ; à stries finement pointillées, tou- 
tes bien marquées, au moins aussi fortes au sommet; intervalles à ponc- 
tuation bien marquée, irrégulière, se disposant postérieurement en une 
seule série longitudinale assez régulière. Dessous du corps brunâtre. Pattes 
d’un brun-ferrugineux. Tarses testacés. 

Cette espèce doit se placer dans le voisinage de notre Th. brevicollis 
d'Europe, dont elle se distingue très facilement par sa sculpture. Elle fai- 
sait partie de la collection de M. de la Ferté, où elle était indiquée comme 
provenant des Indes boréales. 


3. THROSCUS ALGIRICUS. — PI, 8, fig. 2. — Supra brunnco-ferrugineus ; 
fronte distincte bicarinatä, carinis pone oculos evanescentibus, oculis 
depressione obliquä apicem usque incisis ; pronoto antice fortiler angus- 
tiore, lateribus ante angulos posticos dilatato-rotundato, sat crebre dès- 
tincte æqualiterque punctato; elytris valde distincte striatis, striis valde 
punctulatis, interstitiis sat crebre fortiterque punctulatis. — Long. 2 2/10 
à 2 8/10 mill., larg. 9/10 à 4 2/10 mill. 


Corps oblong, légèrement convexe, peu luisant, d’un brun-ferrugineux, 
revêtu en dessus d’une pubescence grise, couchée, bien distincte et assez 
serrée, Tête distinctement pointillée, à points peu serrés et égaux. Front 


Espèces nouvelles de T'hroscides. 351 


offrant entre les yeux deux carènes longitudinales bien marquées, sub- 
parallèles, plus éloignées l’une de l’autre qu’elles ne le sont des yeux, 
s’effaçant derrière le bord postérieur de ceux-ci. Ces derniers coupés obli- 
quement en entier dans leur milieu par une dépression bien marquée. 
Antennes d’un ferrugineux-brunâtre, à massue oblongue, un peu acumi- 
née à l'extrémité. Pronotum court, moins long que large, fortement rétréci 
en avant, à côtés visiblement dilatés arrondis au-devant des angles pos- 
térieurs qui sont fortement saillants et aigus en arrière; revêtu d’une 
pubescence assez dense, à ponctuation assez serrée, égale, bien distincte, 
sans espace lisse médian au-dessus de l’écusson; offrant postérieurement 
deux impressions assez grandes et peu marquées. Élytres oblongues, obtu- 
ses au sommet, revêtues d’une pubescence assez dense, disposée un peu 
en séries, à stries toutes très marquées, très distinctement pointillées. Inter- 
valles à ponctuation assez serrée et très notable, disposée çà et là en série, 
notamment en arrière. Dessous du corps d’un brun-ferrugineux. Pattes 
d’un ferrugineux-brunâtre. 

Le Throscus algiricus doit se placer entre les Th. carinifrons et elate- 
roides. 11 se distingue facilement du premier par ses carènes frontales 
moins élevées, n’atteignant point visiblement le bord antérieur du prono- 
tum, et la ponctuation plus forte de ses élytres; du second, par la sculp- 
ture de ces dernières et par ses carènes frontales plus notables. 


Cette espèce a été découverte sur les monts Edough, dans la province 
de Constantine, par M. Leprieur, à l’obligeance duquel j'en ai dû la com- 
munication. 


h. DRAPETES FUSCUS. — PI. 8, fig. 10. — Oblongo-ovatus, brunneo-fer- 
rugineus, glaber, fronte haud impressä ; pronolo longitudine vix breviore, 
antice sensim, apice præsertim, distincte attenuato, distincte sat crebre, 
posticä parte mediä subtilissime, punctalo, pone medium depressione obso- 
letä lineis duabus extus retrorsum obliquis, intusque apice lineolis dua- 
bus brevissimis angulalim conjunctis, auctis, antice lerminatä, notato : 
elytris subovatis, apice sensim leviter altenuatis, subtiliter sat dense punc- 
tatis; lobo prosternali fortissime punctato ; corpore subtus pedibusque fer- 
rugineis. — Long. 4 8/10 mill., larg. 2 mill. 


Corps ovale-oblong, peu convexe, luisant, d’un brun-ferrugineux en 
entier, glabre. Tête distinctement ponctuée. Front sans impression aucune. 
Antennes noires, à premier article ferrugineux. Pronotum légèrement 
moins long que large à la base, distinctement et graduellement rétréci en 
avant, surtout vers le sommet ; à angles antérieurs un peu arrondis, point 


352 Ïl. DE BONVOULOIR. 


sinué sur les côtés au-dessus des angles postérieurs, marqué d’une ponc- 
tuation bien distincte, assez serrée, très fine et éparse au milieu de sa 
base ; offrant derrière le milieu une très faible dépression limitée en avant 
par deux lignes obliques en dehors et en arrière, coudées anguleusement 
au sommet intérieurement en deux petites branches descendantes, extré- 
mement courtes et réunies en angle rentrant. Élytres subovalaires, gra- 
duellement rétrécies vers l'extrémité, marquées de chaque côté d’une 
impression bien marquée en dedans de l'épaule, n’offrant de chaque côté 
en dedans du bord latéral, lequel monte au-dessus de l’angle postérieur 
du pronotum, aucune trace de fine ligne élevée supplémentaire, pas même 
à la base ; finement et assez densément pontuées. Prosternum longitudi- 
nalement rebordé de chaque côté par deux carènes très marquées, limi- 
tées par de fins sillons, très subtilement pointillé dans son milieu, offrant 
de très gros points subconfluents en avant sur la mentonnière. Dessous du 
corps ferrugineux. Pattes ferrugineuses. 

Le D. fuscus doit rentrer dans la première division et se placer après le 
D. brunneus. I S'en distingue par sa forme beaucoup plus lar ge et la ponc- 
tuation bien plus forte de sa mentonnière. 

L'on doit la découverte de cette espèce à M. Bates qui l’a prise dans le 
Para. 


5. DRAPETES SUBMACULATUS. — PI, 8, fig. 8. — Olongus, glaber; 
fronte haud impressä ; capite piceo; pronoto ferrugineo-brunneo, latilu- 
dinis longitudine, antice sensim altenuato, distincte, basi medià sparsim 
sublilissime, punctato; pone medium depressione obsolelä lineis duabus 
extus relrorsum vix obliquis, intusque apice lineolis duabus approximatis 
brevissimis, auclis, antice lerminalä, notalo; elytris suboblongis casta- 
neo-ferrugineis, apice Summo nigris; sublililer punctatis ; corpore sub- 
lus ferrugineo-brunneo; pedibus brunneo-ferrugineis. — Long. à 2/10 
mill., larg. 2 mill. 


Corps oblong, médiocrement convexe, luisant, glabre, Tête d’un brun- 
obscur, finement ponctuée surtout au milieu. Front sans impression 
aucune. Antennes brunes en entier. Pronotum d’un brun-ferrugineux, à 
peu près aussi long que large, graduellement et distinctement resserré 
au sommet, avec ses angles antérieurs un peu arrondis, très faiblement 
ou à peine sinué au-dessus des angles postérieurs, marqué d’une ponctua- 
tion bien distincte et assez serrée, extrêmement fine au milieu de sa base, 
où il offre une dépression légère, limitée en avant par deux lignes très 
légèrement obliques en dehors et en arrière, obtusément coudées chacune 





Espèces nouvelles de Throscides. DS 


au sommet intérieurement, en deux petites branches descendantes très 
courtes et très rapprochées. Élytres suboblongues, légèrement atténuées 
en arrière, n’offrant de chaque côté en dedans du rebord latéral, lequel 
monte au-dessus de l’angle postérieur du pronotum, aucune trace de fine 
ligne élevée supplémentaire, pas même à la base, d’un châtain-ferrugi- 
neux avec une petile tache apicale noirâtre ; finement ponctuées, offrant 
une strie juxta-suturale très fine, largement effacée en arrière et plus 
encore en avant. Prosternum longitudinalement rebordé de chaque côté 
par deux carènes très marquées, limitées par de fins sillons, finement 
ponctué sur les côtés, à peu près lisse au milieu, offrant des points plus 
distincts et plus serrés en avant sur la mentonnière, Dessous du corps 
brun-ferrugineux. Pattes d’un ferrugineux-brunâtre. 

Cette espèce offre assez d’analogie avec le Drapetes tunicatus, avant 
lequel elle doit se placer. Elle s’en distingue par les lignes internes de la 
dépression du pronotum ne se réunissant point en V, par ses élytres noi- 
res tout à fait à l'extrémité et par le dessous du corps unicolore. Il serait 
possible, du reste, que chez l’exemplaire unique que je possède, les ély- 
tres soient devenues plus obscures après dessiccation. 

Elle provient de Cayenne. 


6. DRAPETES TRIPARTITUS. — PI. 8, fig. 9. — Oblongo-ovatus, latius- 
culus, niger, convexiusculus, fere glaber ; fronte haud impressé ; anten- 
narum articulo primo rufo-testaceo ; pronoto latitudine paululum breviore, 
antice sensim distincte altenuato, distincte, basi medi& sparsim subtilissi- 
meque, punctato, postice depressione latiore lineis duabus extus retrorsum 
vixæ cbliquis, antice V parvuli formé conjunctis, terminal, notalo; elytris 
subovalis convexis pone basin fasciä magnä communi rufà ultra medium 
exlensä suturäâque postice angulalim leviler productä, nolatis, sat dense 
subtiliter punctatis ; corpore sublus antice nigro, prosterno postice, pectore 
abdomineque rufis ; pedibus ferruginceis, femoribus subinfuscatis. — Long. 
k 7/10 mill., larg. 2 2/10 mill. 


Corps ovale-oblong, assez large, convexe, luisant, à peu près glabre 
supérieurement. Tête noire, à ponctuation distincte peu serrée. Front sans 
impression aucune, Antennes à premier article d’un testacé rougeûtre 
clair ; le second brun, les suivants tous noirs. Pronotum noir, offrant de 
chaque côté, à ses angles antérieurs qui sont arrondis, une petite tache 
rougeàtre ; un peu moins long que large à la base, graduellement et assez 
notablement rétréci en avant, un peu resserré au sommet, point sinué sur 
les côtés au-dessus des angles postérieurs; marqué d’une ponctuation 

h® Série, TOME Î. 23 


39/4 H, DE BONVOEULOIR. 


distincte el assez serrée, très fine et éparse au milieu de la base, où il 
offre une légère et large dépression, limitée en avant par deux lignes très 
faiblement obliques en dehors et en arrière, se réunissant au milieu en 
avant en formant un petit V rentrant bien marqué. Écusson noir. Élytres 
subovalaires s’atténuant graduellement en arrière, offrant de chaque côté 
en dedans du rebord latéral un rebord supplémentaire ou fine ligne élevée 
prolongée postérieurement en fin sillon, bien distincte à la base où elle 
monte au-dessus de l'angle postérieur du pronotum qui se trouve visible- 
ment enclavé entre elle et le rebord latéral; noires, mais marquées d’une 
large bande transverse, commune, d’un rouge-jaunâtre, commençant au 
premier cinquième antérieur et se terminant derrière le milieu, mais en 
formant un peu le V sur la suture, sans impression distincte en dedans 
de l'épaule, finement et assez densément ponctuées. Prosternum longitu- 
dinalement rebordé de chaque côté par deux carènes très marquées, limi- 
tées par de fins sillons, finement ponctué sur les côtés, lisse au milieu, 
offrant des points plus forts et plus denses en avant sur la mentonnière. 
Dessous du corps d’un noir de poix antérieurement, la moitié postérieure 
du prosternum, les meso et metapectus, ainsi que l’abdomen rouges 
en entier, Pattes ferrugineuses avec les cuisses très légèrement rem- 
brunies. 

Cette espèce, très voisine du Drapetes fasciatus, avant lequel elle doit 
se placer, s’en distingue par sa forme plus large et plus ovale, son pro- 
notum plus finement ponctué, à dépression plus large et limitée par des 
lignes encore moins obliques, et ses élytres ornées d'une bande beaucoup 
plus large, commune, un peu en V sur la suture en arrière et s'étendant 
jusque sur le repli inférieur des élytres. 

Elle a été découverte à Éga, dans les Amazones, par M. Bates. 


7. DRAPETES QUADRISIGNATUS. — Pl. 8, fig. 6. — Oblongus, niger, 
nilidus, supra pube subtili erectà hènc inde vestitus; fronte haud impressà ; 
pronoto latiludinis longiludine, antice sensim distincte attenuato, sat for- 
titer denseque punctato, pone medium depressione obsoletä, lineis duabus, 
extus retrorsum vix obliquis, intusque apice, lineolis duabus brevissimis, 
auctis, antice terminata, notato; elytris oblongo-ovatis, maculis duabus, 
flavo rufis utroque notalis, primé supra humeros subquadratä, alterâ minore 
subrotundatà atque longius ante apicem sità, distincte sal dense puncta- 
lis; corpore subtus nigro, subtiliter pubescente ; pedibus piceis. — Long. 
h 9/10 à 5 5/10 mill., larg. 4 8/10 à 2 2/10 mill. 


Corps oblong, médiocrement convexe, luisant, parsemé supérieurement 








Espèces nouvelles de Throscides. 255 


de petits poils blanchâtres, redressés, très épars, mais bien distincts. Tête 
noire, à ponctuation distincte, mais très peu serrée, Front sans impres- 
sion distincte, Antennes à premier article brun, les suivants noirs. Prono- 
tum noir, offrant de chaque côté, à ses angles antérieurs qui sont arron- 
dis au bout, une petite tache rougeàtre obsolète; à peu près aussi long 
que large, graduellement et assez notablement rétréci en avant, distine- 
tement resserré tout à fait au sommet, non sinué sur les côtés au-dessus 
des angles postérieurs; marqué d’une ponctuation assez forte el assez 
dense, très fine au milieu de sa base où il offre une dépression légère 
limitée en avant par deux lignes très faiblement obliques en dehors et en 
arrière ; très obtusément coudées chacune au sommet intérieurement en 
deux petites branches descendantes très courtes. Écusson noir. Élytres ova- 
les-oblongues, peu rétrécies en arrière, offrant de chaque côté en dedans du 
rebord latéral un rebord supplémentaire ou fine ligne élevée, prolongée 
postérieurement en fin sillon bien marqué, bien distincte à la base, où 
elle monte au-dessus de l'angle postérieur du pronotum, qui se trouve visi- 
blement enclavé entre elle et le rebord latéral; noires, marquées chacune 
sur l'épaule d’une tache fauve, ou plus souvent d’un jaune-fauve, presque 
carrée, atteignant le bord externe et couvrant à peine pius Ge la moitié 
de la largeur, et de plus, d’une seconde tache plus petite, de même cou- 
leur, subarrondie, placée aux deux tiers postérieurs, offrant une petite 
impression tout à fait obsolète en dedans de lépaule, distinctement et 
assez densément ponctuées. Prosternum longitudinalement rebordé de 
chaque côté par deux carènes très marquées, limitées par de fins sillons, 
finement ponctué sur les côtés, lisse au milieu, offrant des points plus 
forts et plus denses en avant sur la mentonnière, Dessous du corps fine- 
ment et assez densément pubescent, noir, excepté la partie antérieure de 
la mentonnière qui est brune. Pattes d’un noir de poix. 

Par sa coloration, cette espèce se rapproche du Drapetes quadripustu- 
latus, avant lequel on doit la placer. Elle s’en distingue facilement par la 
tache basilaire de ses élytres placée sur l'épaule, la tache postérieure située 
plus haut, par les deux lignes bien distinctes qui limitent la dépression 
du pronotum, et enfin les poils redressés, épars, mais bien distincts qu'elle 
offre en dessus. 

Elle provient d'Éga, dans les Amazones, d’où elle a été rapportée par 
M. Bates. 


8. DRAPRTES JANSONI. — PI. 8, fig. 5. — Suboblongus, niger, nitidus, 
supra pube griseä longiore depressä vestilus ; fronte haud impressä; pro- 
noto latitudinis longitudine, antice sensim déstinctius attenuato, crebre 


3b6 H. DE BONVOULOIR. 


fortilerque punclato ; postice supra basin haud transversim depresso ; ely- 
tris suboblongo-ovatis, postèice supra basin haud transversim depresso ; 
elytris suboblongo-ovalis, postice sensim attenuatis ; corpore subtus nigro, 
pube grise sublili depressà vestilo ; pedibus nigris, tarsis fuscescentibus. 
— Long. 4 mill., larg. 1 8/10 mill. 


Corps suboblong, légèrement convexe, assez luisant, revêtu en dessus 
d’une pubescence grisàtre, couchée, mais assez longue et assez serrée. 
Tête noire, fortement et densément ponctuée. Front sans impression mé- 
diane. Antennes à premier article d’un brun-obscur, les suivants noirs. 
Pronotum noir, offrant de chaque côté, à ses angles antérieurs qui sont 
arrondis au bout, une petite tache rougeàtre ; à peu près aussi long que 
large, graduellement et assez notablement rétréci en avant, resserré au 
sommet, point sinué de chaque côté au-dessus des angles postérieurs, 
marqué d’une ponctuation forte, serrée et même un peu rugueuse à la 
base, Mentonnière médiocrement saillante en avant, ne dépassant point 
les angles antérieurs du pronotum, nullement visible en dessus. Sillons 
antennaires assez longs, droits et parallèles. N’offrant postérieurement au- 
dessus de la base point de dépression transverse sensible. Élytres subova- 
les-oblongues, graduellement atténuées en arrière, noires, offrant de cha- 
que côté, en dedans du rebord latéral, un rebord supplémentaire ou fine 
ligne élevée, prolongée postérieurement en fin sillon, mais bien distincte 
à la base, où elle monte un peu au-dessus de l’angle postérieur du prono- 
tum; distinctement et densément ponctuées. Prosternum longitudinale- 
ment rebordé de chaque côté par deux carènes très marquées, limitées 
par de fins sillons ; offrant quelques petits points épars dans son milieu, 
distinctement et densément ponctué en avant sur la mentonnière. Dessous 
du corps revêtu d’une fine pubescence grisâtre, couchée, assez longue; 
noir en entier. Pattes noires avec les tarses brunûtres. 


Le D. Jansoni, de couleur entièrement noire comme le niger, s’en dis- 
tingue parfaitement par sa forme, sa ponctuation et sa pubescence. Il doit 
se placer entre ce dernier et le D. {omentosus. 

Cette espèce a été découverte par M. Wallace dans l’île de la Malaisie 
appelée Batchian. J'en ai dû la communication à M. Janson, auquel je suis 
heureux de la dédier. 


9. DRAPETES FLAVIFRONS. — PI. 8, fig. 4. — Suboblongus, niger, niti- 
dus, supra pilis griseis sparsius vestitus ; fronte haud impressä flavo-tes- 
taceâ; antennis longioribus, articulis tribus primis flavo-testaceis; pro- 
noto latitudinis longitudine, antice sensim sat fortiter attenuato, parum 





Especes nouvelles de Throscides. 357 


crebre distincte, supra basin quam subtilissime el sparsim punclaio, postice 
depressione mediâ subobsoletà lincis duabus extus parum obliquis éntusque 
apice lineolis duabus brevibus valde approximatis, auctis, antice t:rmi- 
natä, notalo; elytris suboblongo-ovatis, postice sensim attenuatis, leviter 
parum dense punclatis ; corpore sublus pube griseä subtili depressé narum 
dense veslilo; pedibus nigro-piceis, femoribus anticis irtus testaceis, tœr- 
sis dilute flavis. — Long. 3 7/10 mill., larg. 1 6/10 mill. 

Corps suboblong, légèrement convexe, très luisant, revêtu en dessus de 
petits poils grisâtres, fins et couchés, épars. Tête d’un jaune-testacé dans 
sa moitié antérieure, d’un noir-branâtre plus clair sur la ligne médiane 
dans sa moitié postérieure; bouche noire ; distinctement et assez densé- 
ment ponctuée, Front sans impression médiane, Antennes notablement 
allongées, proportionnellement moins larges que d'habitude, à premier 
article très robuste, d’un noir-brunâtre, avec les trois premiers articles 
d’un jaune-testacé. Pronotum noir, offrant de chaque côté, à ses angles 
antérieurs qui sont arrondis, une tache rougeàtre ; aussi long que large, 
graduellement mais assez fortement rétréci en avant, légèrement resserré 
tout à fait au sommet; point sinué sur les côtés au-dessus des angles pos- 
térieurs, marqué d’une ponctuation assez forte et peu dense, extrêmement 
fine et éparse le long de sa base; offrant postérieurement, en arrière du 
milieu, une faible dépression limitée en avant par deux lignes légèrement 
obliques en dehors et en arrière, coudées presque à angle droit en deux 
petites linéoles internes extrêmement courtes. Mentonnière médiocrement 
saillante en avant, ne dépassant point les angles antérieurs du pronotum, 
nullement visible en dessus. Sillons antennaires assez longs, atteignant 
presque au milieu du propectus, légèrement obliques en dedans, nulle- 
ment coudés avec la suture prosternale. Élytres subovales-oblongues, gra- 
duellement atténuées en arrière, noire:, offrant de chaque côté, en dedans 
du rebord latéral, un rebord supplémentaire ou fine ligne élevée, prolon- 
gée postérieurement en un fin sillon très obsolète, mais bien distincte à la 
base, où elle monte au-dessus de l’angle postérieur du pronotum qui se 
trouve enclavé entre elle et le rebord latéral; légèrement et peu densé- 
ment ponctuées. Prosternum longitudinalement rebordé de chaque côté 
par deux fortes carènes, limitées par des sillons distincts; couvert d’une 
ponctuation distincte et assez serrée sur la mentonnière. Dessous du corps 
noir, revêtu, notamment sur l'abdomen, d’une fine pubescence couchée, 
peu serrée et grisètre; bord antérieur de la mentonnière ferrugineux. 
Paltes d’un noir-brun, avec la face interne des cuisses antérieures testacée : 
Larses d’un jaune-testacé clair. 

Cette espèce est remarquable par la longueur de ses antennes et la cou- 


398 I. DE BONVOULOIR. 


leur de sa tête. Elle se distingue, en outre, dans la &euxième division du 
genre Drapetes, par les lignes obliques limitant la dépression postérieure 
du pronotum, et doit se placer entre les D. Jansoni et niger. 

Elle provient de l’île de Batchian. 


10. DRAPETES BATESII. — Suboblongus, nitidus, convexiusculus, 0b- 
scue brunnco-ferrugineus, supra fere glaber; fronte haud  impressé : 
pronolo latiludinis, longitudine, antice sensim attenuato, apice subito, 
fortiler, coarctato, distincte porum dense punctato, medio supra basin 
leviter transversim depresso ibique sublævigato, ad angulos posticos de- 
pressione-obliqu& notato: elytris suboblongo-ovatis, postice sensim leviler 
atlenuatis : sat subtiliter parwm crebre punctatis ; corpore sublus pedibus- 
que ferrugineis; tarsis lestaceis. — Long. 5 5/40 à 6 mill., larg. 2 5/10 à 
2 7/40 will. 


Corps suboblong, convexe, luisant, d’un brun obscurément rougeàtre, 
à peu près glabre supérieurement., Tête d’un brun-ferrugineux, offrant 
quelques poils gris épars, à ponctuation distincte et médiocrement serrée. 
Front sans dépression dans son milieu. Antennes à trois premiers articles 
ferrugineux, les suivants noirs. Pronotum aussi long que large, légèrement 
sinué au-dessus des angles postérieurs, graduellement rétréci en avant 
dans ses deux premiers tiers, fortement et brusquement resserré dans son 
cinquième antérieur, avec ses angles antérieurs arrondis au bout; à ponc- 
tuation assez marquée, peu serrée; transversalement et légèrement déprimé 
au milieu de la base où la ponctuation est imperceptible, offrant de chaque 
côté, au-dessus des angles postérieurs, une dépression assez notable. Sil- 
lons antennaires longs, atteignant au milieu du propectus, légèrement 
obliques en dedans, nullement coudés avec la suture prosternale. Élytres 
subovales oblongues, s’atténuant graduellement vers l'extrémité ; offrant 
une large impression bien marquée en dedans de l'angle, présentant de 
chaque côté, en dedans du bord latéral, un rebord supplémentaire ou fine 
ligne élevée, prolongée postérieurement en un fin sillon obsolète, mais bien 
distincte à la base où elle monte au-dessus de l'angle postérieur du pro- 
notum:; à ponctuation assez fine et peu serrée. Prosternum longitudivale- 
ment rebordé de chaque côté par deux carènes très marquées, limitées 
par de fins sillons; lisse dans son milieu, recouvert de points assez forts 
sur la mentonnière, Dessous du corps ferrugineux, recouvert d’une pubes- 
cence grisètre, couchée, médiocrement serrée. Pattes ferrugineuses. Tarses 
testacés. 


Le Drapetes Batesii, qui reproduit un peu le faciès des Dr'apetes brun- 


Especes nouvelles de Throscides. 359 


neus el nigricans, S'élaigne de toutes les espèces de la seconde division, 
à sillons antennaires longs et peu obliques, par son corps en entier d’un 
brun obscurément ferrugineux et doit se placer à la suite de celles-ci. 

Il a été découvert dans les Hautes-Amazones, par M. Bates, auquel je 
me suis fait un plaisir de le dédier. 


41. DRAPETES CLARKII. — PI. 8, fig. 7. — Oblongus, nitidus, convexius- 
culus, supra glaber ; capite nigro; fronte haud impressé ; pronoto rufo 
antice basique medio anqguste nigro; latiludinis longitudine ; lateribus 
fortiter sensim attenuato ; distincte parum dense punctato, postice depres- 
stone medid subobsolelä lineis duabus extlus obliquis intusque apice lineo- 
lis duabus brevibus sat approximalis, auclis, ante lerminala, notato; 
elytris suboblongo-ovatis, rufis, fascia basuli sal lat, alteräque post me- 
dium, transversis nigris, ornalis, postice attenuatis, subliliter parum 
crebre, antlice præserlim, punctatis ; corpore sublus rufo, lobo prosternali 
metapectoreque nigris; pedibus nigris, larsis fuscescentibus. — Long. 
9 9/10 mill., larg. 2 2/10 mill. 


Corps oblong, convexe, luisant, glabre supérieurement. Tête noire, 
offrant quelques poils gris épars, à ponctuation assez fine et assez écartée, 
Front sans dépression dans son milieu. Antennes à premier article ferru- 
gineux, brunâtre longitudinalement en dessus, second brunâtre, les sui- 
vants noirs. Pronotum d’un rouge-clair, noirâtre au milieu de son bord 
antérieur, ainsi que dans la partie médiane de sa base, à peu près aussi 
long que large, point sinué au-dessus des angles postérieurs, notablement 
et graduellement rétréei en avant, à peine resserré tout à fait au sommet, 
avec ses angles antérieurs arrondis au bout, à ponctuation assez marquée, 
peu serrée, très fine et peu serrée au milieu de sa base; offrant posté- 
rieurement, en arrière du milieu, une très faible dépression limitée en 
avant par deux lignes obliques en dehors et en arrière, anguleusement 
coudées au sommet en deux petites linéoles internes, assez courtes et sub- 
parallèles. Mentonnière médiocrement saillante en avant, ne dépassant 
point les angles antérieurs du pronotum, nullement visible en dessus ; 
sillons antennaires courts, très obliques en dedans, notablement coudés 
avec la suture prosternale. Écusson noir. Élytres subovales-oblongues ne 
s'atténuant bien sensiblement en arrière qu’à partir des deux tiers posté- 
rieurs, d’un rouge-clair, avec une assez large bande basilaire transverse 
commune et une bande semblable un peu plus étroite derrière le milieu, 
noires; ne présentant aucune impression en dedans de l'épaule; offrant 
de chaque côté, en dedans du rebord latéral, un rebord supplémentaire 


360 H. DE BONVOouLOIR. — Especes nouvelles de Throscides. 


ou fine ligne élevée, prolongée postérieurement en un fin sillon raccourci, 
mais bien distincte à la base où elle monte au-dessus de l'angle postérieur 
du pronotum; à ponctuation très fine et peu serrée en avant, un peu 
moins fine et plus dense vers le sommet. Prosternum longitudinalement 
rebordé de chaque côté par deux carènes très marquées, limitées par de 
fins sillons; lisse dans son milieu, recouvert de points assez forts sur la 
mentonnière, Dessous du corps rouge, avec la mentonnière et le meta- 
pectus noirs. Pattes noires. Tarses brunâtres. 

Cette jolie espèce se rapproche des Drapetes variegatus et ubro-fascia- 
tus, dont elle se distingue par la coloration de ses élytres et la forme de 
son pronotum. 

Elle a été découverte à Constantia, dans les États-Unis, par M. Hamlet 
Clark, à l'obligeance duquel j'ai dû sa communication. 


ESPÈCES NOUVELLES DE COLEOPTÈRES 


FAUNE CIRCA-MÉDITERRANÉENNE. 


Par M. L. REICHE. 





(Séance du 14 Août 1861.) 





1. APRISTUS PROPHETTI Reiche. — Æneus, purum nitidus, oblongus, 
suprà subtilissime reticulatus. Gaput rotundatum, convexiusculum, puncto 
utrinque ad oculos interne impressum ; oculis prominulis; antennis plus 
dimidio corporis longitudine, nigro piceis apice dilutioribus. Thorax cor- 
datus, capitis ad oculos latitudine, longitudine paulo latior, antice vix 
emarginatus ; angulis obtuse rotundatis; basi medio subrectè utrinque obli- 
que truncatus ; angulis ferè rectis, prominulis ; disco conveæiusculo, pro- 
fundè canaliculato, antice arcuatim impresso punctatoque, « latere margi- 
nato. Scutellum triangulare. Elytra thorace fere duplo laliora, duplo et 
dimidio longiora, subparallela; humeris rotundatis ; apice singulatim cbli- 
que truncata, in disco obsolele costata ; interstilio Lertio bipunctato, puncto 
primo pauld antè medium, secundo ad quartam partem inferiorem mpr'es- 
sis. Subtus cum pedibus nigro-piceus. — Longit. 3 1/2 mill. (4 5/8 lin.), 
latit. 4 2/3 mill, (2/3 lin.). — Hab. Alger. 


Cette espèce, la première de ce genre découverte en Algérie, est très voi- 
sine de l’Apr. reticulatus Schaum. (Berliner, Entom., Zeitsch. 1857, 139) ; 
elle en diffère par sa taille un peu plus grande et proportionnellement 
plus large, par sa couleur franchement bronzée, par les côtes de ses ély- 
tres plus marquées et par la ponctuation de son corselet. 

Jen tiens un exemplaire de la libéralité de M. Prophette, à qui je me 
fais un devoir de dédier cette espèce, en mémoire de son amour de la 
science et de son zèle à nous faire connaître les richesses entomologiques 
de l'Algérie. J'en ai reçu un autre exemplaire de M. Solsky de Saint-Péters- 
bourg, qui l’a trouvé près d'Alger, dans le mois de mars. 


2, MASOREUS ROTUNDIPENNIS Reiche, — Testaceus, nitidus, breviter 


oblonqus. Capul oblonqum, læve; sutu'a frontali valde impressa: oculis 


362 L. REICHE. 


prominulis; palpis apice antennisque pallidioribus ; mandibulis intùs apice- 
que piceis. Thorax capile dimidio latior, latitudine tertià& parte brevior, 
antice sat profunde emarginatus, sinuatus, suprà capitem paulo rotundatus ; 
anqulis obtusis ; a latere valde rotundatus, postice utrinque rotundatus 
medio productus; disco convexiusculo, canaliculato, marginato, lævigato, 
basi utrinque obsolete impresso. Scutellum triangulare lave. Elytra basi 
thoracis latitudine, indè ultrà medium graduatim ampliora et ibidem 
thorace dimidio latiora, apice oblique truncata, latitudine vix longiora, 
in disco octo lævi-striata; striis extüs et apice subobsoletis; in interstitio 
lertio punclis duobus, primo in medio secundo ad quartam partem infe- 
riorem; secundum marginem punclis non nullis impressis. — Longit. 5 
mill. (2 3/8 lin.), latit. 2 2/3 mill. (4 4/4 lin.). — Hub. Sicilia. 


Cette espèce se distingue facilement de toutes ses congénères par sa 
forme plus courte, beaucoup plus élargie, par sa couleur entièrement Les- 
lacée el par les angles postérieurs de son corselel nullement marqués. 


d. PLATYDERUS GREGARIUS Reiche, — Elongato-oblongus, fuscus, niti- 
dulus; Platyd. alacri Coquerel (Ann. Soe. Ent. 1858, 770) véicinus. Caput 
oblongum, lævigatum, inter antennas obsolete biimpressum: ore antennis- 
que rufo-testaceis. Thorax capite dimidio latior, latitudine pauld brevior, 
antèce latior, postice angustatus ; limbo antico sinuato, supra capitem 
rolundalo, postico medio emarginalo; angulis omnibus rotundatis ; disco 
lævigalo nilido, canaliculato, antice arcuatim late impresso, postice ulrin- 
que lineola obsoleta énstructo, in medio basis vix longitudinaliter striolato, 
undique marginato. Scutellum triangulatum, læve. Elytra thorace parum 
latiora, ovalia, lævi-striala; interstitio tertio tripunctato ; fusca, sutura 
margineque rufescentie. Sublus abdomine lævigato ; pedibus rufo-testa- 
ceis. — Longit. 6 4/2 mill. (2 3/4 lin.), latit. 2 mill. (4 lin). — Hab. in 
Kabylia oriental. À Dom Chapelier capta. 


Celle espèce, très voisine du Platyd. alacris Coquerel, en diffère par sa 
taille plus petite et sa forme plus allongée, par sa couleur beaucoup moins 
foncée, surtout sur les élytres, où la suture et les bords sont roussatres, 
et par son corselet un peu plus rétréei en arrière. 


4, PATYDERUS BREVICOLLIS Reiche, — Oblonqus, fuscus; capite thorace 
pedibusque rufescentibus. Caput oblongum, nilidissimum, lævigatun, inter 
antennas leviler biimpressum ; antennis palpisque testaceis. Thorax capite 
fere duplo tatior, latiltudine dimidio brevior, postice vix angustalus ; 
Ümbo antico sinuato suprà capitem rotundalo, postico medio emarginato : 
angulis omnibus rotundatis; disco convexe, læœvigato, canaliculato, antice 
arcualim obselete èmpresso, postice utrinque lineola obliqua obsolete ins- 


Coléoptères nouveaux médilerranéens. 363 


lruclo, in medio basis vix longiludinaliter, (sublente), striolato, undiqu 
marginato. Scutellum læve, triangulatum. Elytra thorace parum latiora, 
ovalia, lœvistriata, alutacea; interstitio tertio tripunctato. Sublus abdo- 
mine lævigato. — Longit. 7 mill. (3 1/5 lin.), latit. 2 2/3 mill (11/4 
lin.). — Hub. Oran, Algiriæ. 


Je dois cette espèce à la libéralité de M. le docteur Strauch, de Saint- 
Pétersbourg, qui l'a rapportée de son voyage en Algérie, en 1860; elle est 
voisine du Ptatyd. alacris Coquerel (Ann. Soc. Ent. 1858, 770), dont elle 
diffère par sa forme plus courte, son corselet convexe et plus court, avec 
ses impressions basilaires moins marquées et non ruguleuses, 


5. FERONIA (PERGUS) VAXDALITIÆ Reiche. — Oblongo-clongalus, sub- 
depressus, ater ; mas nilidulus, fœmina in elytris obscwra. Gaput oblongum 
lœve, inter antennas utrinque profunde rugoso-impressum ; oculès sat pro- 
minulis ; antennis validis compressis. Thorax subcordatus, depressus, capite 
ad oculos ferè dimidio latior, latitudine paulo brevior, antice medio paulo 
emarginalus ; angulis obtusis; a latere rolundatus, postice valde angusla- 
lus, basi reclè truncalus; angulis obtusis ; disco lævigato, obsolete trans- 
versüm rugulalo, canaliculato, ‘a latere marginalo ; tmpressionibus basilu- 
ribus obsoletis. Scutellum triangulare, lœve, basi longitudinaliler shriola- 
hum. Elylra thorace duplo et dimidio longiora basi thoracis bast latilu- 
dine, infr& humeros dilatata, indè ultra medium subpoœrallela el ibidem 
thoracis sumima latitudine paulo laliora, apicem versus « latere sinuala, 
apice conjunctim rotundata, indisco lœvigata, sublente shriaruwm vestigiis 
vix perspicuis instructa, secundum marginem punctata. — Longit. 20-2/ 
mill (9-10 2/3 lin.), latit. 6 1/2-8 1/2 mill. (3-3 3/4 lin.). — Hab. Van- 
dalitia Hispaniæ «a Dom. Tarnicer abunde lecla. 


Cette espèce, très voisine du Percus politus Dejean (Species, V, 780), en 
diffère par sa taille plus grande, sa forme plus allongée et bien moins con- 
vexe, ses élytres proportionnellement plus longues et sa surface moins 
brillante, eile a été répandue dans beaucoup de collections et particuliè- 
ment en Allemagne, sous le nom de Percus stultus Dulour : espèce très 
différente. 


6. ZABRUS LÆVIGATUS Reiche. — Breviter-oblongus, in hoc genere 
minor, fusco piceus, infr& dilutior; pedibus, antennès, palpis, labroque 
rufescentibus. Gaput latum inter oculos longitudinaliter biëmpressum. Tho- 
rax transversus, medio capile duplo lalior, antice parum angustatus ; angu- 
lés rotundalis ; postice ménus contractus ; angulis rectis ; a latere rotun- 
datus ; disco lxvigalo, medio tenuiler canaliculato rugisque lransversi 


36/ L. REICHE. 


leviter instructo, basi ad angulos posticos depresso, medio leviter longitu- 
dinaliter substrigato, utrinque foveola obsoleta designato. Scutellum lævi- 
galum. Elytra basi thoracis basi haud latiora, latitudine dimidio lon- 
giora, ponè medium latiora, apice sinuata, conjunctim subacuminata, 
striala; striis, præsertim in fœmina, sublævibus vel obsoletissime subpunc- 
Lalis, apice profundioribus ; interstitiis lævibus, planis, apicem versus sub- 
convexis. — Longit, 10 mill. (4 1/2 lin.), latit. 5 mill, (2 2/5 lin.), — Hub. 
Mostaganem, Algiriæ. À Dom Strauch repertus. 


Cette espèce, une des plus petites du genre, y prend place à côté du 
Zab. contractus Fairmaire (Ann. Soc. Ent. 1858, 774), elle en diffère, 
comme de presque toutes les espèces congénères, par l'absence de ponc- 
tuation sur le corselet, les stries lisses de ses élytres, sa forme plus courte 
et moins convexe, etc. 


7. CARTERUS STRIGOSUS Reiche. — Nigro-piceus, obscurus ; ore anten- 
nis pedibusque fuscis; oblonqus. Caput rotundatum, vertice punctatum, 
medio rugoso punctatum et lale biimpressum; labro subquadrato apice 
emarginalo; mandibulis exsertis, planis latis, longitudinaliter striatis ; 
antennis gracilibus, articulo primo majore subclavato, secundo minore 
cum lertio apice tumidulo, reliquis cylindricis. Thorax cordalus, capite 
dimidio lalior, latitudine vix dimidio brevior, antè medium valde dila- 
falo rotundatus, postice valde coarctatus, basi pedunculatus; angulis rec- 
lis; disco convexo, medio canaliculato ; canaliculo antice posticeque abbre- 
vialo ; crebre sat profunde punclalo; punclis in medio parum remotis. 
Sculellum triangulare, læve. Elytra thoracis latitudine et duplo longiora, 
parallela, apice conjunctim rotundata, punctato striata vel crenata: inters- 
tiliis convexis, crebre punctatis. — Longit 10-12 mill. (4 3/8-5 3/8 lin.), 
latit. 3 1/2-4 mill. (1 2/3-1 7/8 lin.). — Hab. Alger. 


Cette espèce, qui n’est pas très rare aux environs d'Alger et qu’on 
retrouve à Biskrah, est voisine du Cart. Lucasii Reiche (1) (Cart. rufipes 
Lucas, Expl. de l'Algérie, p. 30), elle en diffère par sa taille un peu moin- 
dre, sa forme plus convexe, sa ponctuation plus forte et plus serrée, les 
stries de ses élytres crénelées et les intervalles convexes. 


8. CARTERUS MANDIBULARIS Reiche. — Négro piceus, parum nilidulus ; 
ore, antennis pedibusque rufis; oblonqus, subdepressus. Gaput rotundatum, 
depressum, punctatum énter antennas profunde biimpressum : labro apèce 


\ 


(1) M. de Chaudoir ayant décrit un Gdogenius rufipes (Bullet. de Moscou, 1813. 
73), j'ai dû changer le nom donné à celle espèce par M. Lucas. 


Coléoptères nouveaux méditerranéens. 369 


emarginalo ; mandibulis valde exsertis, planis, latis, longitudinaliter 
striatis; antennis gracilibus, articulo primo majore subclavato, secundo 
multo minore cum tertio apice tumido, reliquis cylindricis. Thorax corda- 
lus, capile dèmidio latior, latitudine vix dimidio brevior, ante medium 
valde dilatato rotundatus, postice valde coarctatus, basi pedunculatus ; 
angulis rectis; disco subconvexo, medio obsolete canaliculato ; canaliculo 
antice posticeque abbrevialo ; crebre punclato; punctis in medio remotis. 
Scutellum triangulare, lœve. Elytra lhoracis latitudine et duplo longiora, 
parallela, apice conjunctim rotundala, punctato-striata; interstitiis sub- 
planis, punclatis rugulisque transversis instructis. — Long. 10 mill, (4 3/8 
lin), latit. 3 1/8 mill. (4 4/2 lin.). — Hab. Oran, Algiriæ. 


Cette espèce, voisine du Cart. Lucasii Reiche, en diffère par sa taille 
plus petite, sa tête plus fortement impressionnée et ponctuée, son corselet 
à ponctuation plus serrée et surtout plus forte, avec l'impression antérieure 
à peine marquée, ses élytres à stries plus profondes et plus fortement 
ponctuées et dont les intervalles sont également plus fortement ponc- 
tués. 

Je l'ai reçue du général Levaillant, avec la provenance indiquée. 


9. HARPALUS (OPHONUS) KABYLIANUS Reiche. — Oblongus, nigro-piceus, 
subnitidus, infrà dilutior ; antennis pedibusque rufescentibus ; thorace minüs 
elytrisque pubescentibus, Ophono brevicolle Dej. (Spec., 1vV, 218) vicinus 
al mullo major. Gaput oblongum, punctatum ; punctis in vertice remotis ; 
oculos versus longitudinaliter impressum. Thorax subcordatus , capite 
dimidio latior, latitudine tertia parte brevior, antice vix emarginatus ; 
angulis rotundalis; «à latere rotundatus, postice valde angustatus, antè 
medium latior ; angulis posticis ferè rectis, prominulis; disco parum con- 
vexo; medio remote, basi crebrius punctato, canaliculato, pube brevt griseo 
rare vestilo. Sculellum triangulare, lavigatum. Elytra, basi, thoracis basi 
valde latiora; humeris quadratis ; subparallela, apicem versus sinuata, 
in disco striata; striis vix punctatis; interstitiis sat crebre punctatis ; 
tomento breve griseo incumbente vestila. Subtus abdomine fusco-rufescente. 
— Long. 10 mill. (4 1/2 lin.), latit. 4 mill, (1 3/4 lin.). — Hab. in Kaby- 
lia orientali, À Dom Chapelier lecta. 


Gette espèce vient se placer dans la nomenclature entre les Ophonus 
brevicollis et complanatus Dej. Elle est beaucoup plus grande et diffère 
du premier par son corselet encore plus rétréci en arrière, avec les angles 
saillants et par la tomentosité de ses élytres; elle s’éloigne du second par 
son corselet cordiforme et sa ponctuation plus écartée, 


366 L. REICHE. 


10. FHARPALUS GAUDIONIS Reiche. — Nigro-cyaneo-viridis, sublus 
niger; antennis pedibusque piceis, et palpis apice lestaceis; oblongus, in 
mare nitidus. Gaput oblongum, lævigatum, inter antennas utrinque obso- 
lete impressum ; oculis sat prominulis; antennèis thoracèis basin atlengenti- 
bus. Thorax capile dimidio latior, latitudine terti& parte brevior, anti 
medium latior, poslice parum atlenualus ; angulis omnibus rotundatis, à 
latere paulo rotundatus ; disco convexiusculo, canaliculalo, antice ferè lœvi- 
gato, medio obsolete basi dislinctè crebre punclato, basi ulrinque rugato- 
impresso. Scutellum lævigatum, lriangulare. Elytra thorace paulo latiora, 
parallela, apice attenuata sat profunde emarginata, in disco griseo-tomen- 
tosa, striata; striis viæ punctalis ; interslitiis apice parum convexis crebre 
sat profunde punctalis. Fœmina in elylris obscura crebriusque punctata. 
— Longit. 42 mill. (5 4/2 lin.), latit. 5 mill. (2 lin.) — Hab. Constan- 
tinopolim versus in litiore Bosphorani. À Dom Gaudion lectus. 


Cette espèce remarquable est très voisine des Harp. italus Schaum. (ns. 
Deutschl., 4, 583) et hospes Sturm (Deutschl., Ins. 1v, 88). Elle diffère de 
tous deux par la ponctuation de ses élytres beaucoup plus serrée, surtout 
dans la femelle, et de l'Italus en particulier, par sa forme plus allongée 
et ses couleurs plus foncées. Je lai dédié à M. Gaudion, capitaine des 
paquebots des Messageries impériales dans la Méditerranée, à qui la science 
est redevable d’une quantité considérable d'insectes du levant, parmi les- 
quelles beaucoup sont nouvelles. 

J'en ai vu trois exemplaires, un 4 et une © dans la collection de M. Pel- 
let et une © dans la mienne, que je dois à la libéralité de notre zélé col- 
lègue. 


A1. HARPALUS BOSPHORANUS Reiche. — Fusco-piceus, nitidulus; ore, 
antennis, pedibusque dilutioribus ; statura et magnitudine Harp. lato Linné 
(limbato GYIL, Dej.), affinis ; Harp. solilari, Dej. vicinus. Gaput oblongo- 
rotundatum, sublilissèime punclulalum, ulrinque inter oculos puncto im- 
presso. Thorax capite dimidio latior, latiludine terlia parte brevior, sub- 
quadratus, antice vix emarginatus; angulis rotundaltis ; postice parum 
arcualim truncatus; angulis ferè reclis, retusis; antè medium paulo latior 
basi vix atlenualus;  laleribus subrectis; disco convexiusculo, undiquè 
marginalo; lèmbis rufescentibus; canaliculalo, antice parum punctlato, 
medio obsoletits basi crebre punctato-rugoso, utrinque basi obsolele im- 
presso. Sculellum triangulare, læve. Elytra thorace parum latiora et plus 
duplo longiora, subparallela, ënfrà medium paulo ampliora, apice extus 
sat profunde emarginata, sat profunde striata; striis lœvibus ; énterstitiis 
planis, lævigatis, in interstitio tertio puncto ad tertiam partem inferiorem 


Coléoptères nouveaux méditerranéens. 367 


impresso, punclis non nullis secundum marginem instructis. — Longit. 
9-10 mil (4-4 1/2 lin.), latit. 3 4/2 - 4 mill. (4 4/2-1 5/6 lin.). — Hub. 
Constantinopolim versus. À Dom Gaudion lectus. 


Cette espèce ressemble un peu aux Harpalus latus Linné et solitaris 
Dej. (torridus Motschulsky). Elle diffère du premier par son corselet plus 
court, légèrement rétréci en arrière, et par ses élytres plus allongées avec 
les intervalles des stries plus plats ; elle se rapproche davantage du solita- 
ris, dont elle diffère par sa tête moins grosse, ses antennes plus pâles et 
unicolores, la ponctuation de son corselet et ses élytres plus allongés. 

M. Pellet possède les deux sexes de cette espèce, dont je n’ai qu'un 
mâle. « 


12. HARPALUS GRANDICOLLIS Reiche, — Oblongus, latus, niger, in tho- 
race viridi vel cyaneo-niger, nitidus. Harp. melampo Duftschmidt (semi- 
violaceo Dej.) affinis. Caput oblongum, lævigatum ; palpis fuscis apice fer- 
rugineës ; antennis gracilibus nigro piceis, articulo primo ferrugineo. T'ho- 
rax amplus, capite duplo latior, latitudine lerlia parte brevior, antice 
parum angustatus, emarginatus ; angulis oblusis rotundatis ; a latere parum 
rolundalus, medio latior, postice leviler arcuatus, angulis ferè rectis oblu- 
siusculis ; disco sublævigato, canaliculato, striolis longitudinalibus antice, 
rugis transversis undulalis medio instructo, basi crebre punctato utrinque 
sat late rolundatim foveolato. Scutellum triangulare, l&vigatum. Elytra 
basi thoracis vix latitudine, pone medium parum ampliata, thorace duplo 
longiora, lævi-striata; interstitiis planis, subtile crebre punctatis ; punctis 
tribus ad apicem in interstitio quinto, septem in septimo, marginale crebre 
punctato. Mas. — Longit. 43 mill. (5 2/3 lin.), latit. 6 mill. (2 3/4 lin.). — 
Hab. Constantinopolim versus. 

Cette espèce remarquable, recueillie par M. Gaudion, a tout à fait l’as- 
pect du Harp. melampus, auprès duquel elle vient prendre rang; elle en 
diffère par son corselet beaucoup plus large, moins rétréci postérieure- 
ment, avec ses angles postérieurs plus marqués, et surtout par la ponctua- 
tion de ses élytres qui le rapprocherait du Harp. hospes Sturm. J'ai vu 
plusieurs individus mâles de cette espèce, je n’en connais pas la femelle. 


13. HARPALUS OBLITUS Dej. (Species IV, p. 273). — Syn. H. diversus 
et H. incertus Dej. 


Cette espèce se retrouve en Algérie et y varie de la couleur typique, 
vert-bronzé, au noir; la taille ne varie pas moins, elle est de 8 à 10 milli- 
mètres. 


368 L. REICHE. 


Je ne saurais admettre la confusion que fait M. Schaum (Berliner, Ent., 
Zeitsch., 1860, p. 87) de cette espèce, avec les Harp. patruelis, fastiditus, 
contemptus (et non contemtus) et minutus de Dejean (1), son corselet plus 
court, plus convexe, plus rétréci postérieurement et à angles postérieurs 
fortement arrondis, le distinguent parfaitement. Mon très savant ami me 
paraît ici avoir trop sacrifié à la manie de réunion des espèces, qui a subi- 
tement frappé toute une classe de zoologistes, et dont le résultat serait 
une grande simplification dans l'étude des êtres, en réduisant le nombre 
des espèces à quelques types variant à l'infini. Un pareil résultat peut être 
fort séduisant et attirer beaucoup d’adeptes, surtout s’il est obtenu à peu 
de frais et par des moyens à la portée de toutes les intelligences. Il suffit, 
en effet, dans un genre peu nombreux en espèces, de choisir l’une d'elles 
comme type et de déclarer que les autres n’en sont que des variétés. Dans 
un genre plus riche, on choisit quelques espèces typiques à la suite des- 
quelles es autres ne viennent plus se ranger qu’en synonymie comme 
variétés. 

Il arrive quelquefois, mais rarement, qu’on est dans le vrai pour quel- 
ques espèces, dont le fondateur n’a vu qu'un seul ou très peu d'exemplaires, 
mais dans la grande majorité des cas, je ne crains pas d'affirmer, pour ce 
qui regarde l’ordre des Coléoptères en Entomologie, que c’est l'inverse. 

Je me crois donc fondé à combattre toute réunion d’espèces qui ne pré- 
senterait pas un caractère absolu d’évidence ; convaincu que je suis, qu'il 
y à plus d’inconvénients à réunir des espèces contre nature, qu'à séparer 
des variétés bien tranchées, en les considérant comme espèces distinctes, 
jusqu’à ce qu'il soit bien prouvé qu'elles ne sont que des variétés. 

Ce n’est pas d'aujourd'hui, au surplus, que date la question des espèces 
et des variétés; cette question a occupé les plus grands naturalistes, et leurs 
conclusions n'ont pas été unanimes. Je ne ferai point ici la revue de toutes 
leurs opinions; je me contenterai de citer celle de Linné : d'après cet illus- 
tre réformateur de la science, toutes les espèces d’un même genre auraient 
formé dans le principe une seule espèce ; mais que s’élant propagées par 

(1) Je ne puis accepter comme synonymies de l'Harp. oblitus que les deux 
espèces que je cite plus haut : Æarp. diversus et incertus. La collection Dejean 
ne représentait qu'un seul individu du premier et deux du second ; l’oblitus lui- 
même était fondé sur un individu unique. 

Tous les types de la collection Dejean ont été communiqués à M. Schaum par 
mon intermédiaire, et j'ai pu, par conséquent, les étudier à loisir. De celte étude est 
résulté pour moi la conviction que les Harp. patruelis, fastididus, contemptus 
et minutus de Dejean sont des espèces bien fondées et que, bien loin de ressem- 


bler à l’oblitus, elles se rapprochent beaucoup plus de la variété de l’œneus appelée 
confusus par Dejean. 


Coléoplères nouveaux méditerranéens. 369 


des générations hybrides, de même que tous les congénères sont issus 
d’une même mère, des pères différents ont engendré les divers espèces. 
(Amaænitates academicæ, V1, 296). Est-ce là que veulent nous ramener les 
réunionisles ? Qu'ils y prennent garde, car les Genres de Linné sont 
aujourd'hui des Familles. 


14. AGABUS POLITUS Reiche. — Oblongo-ovalis, depressus, æneus, subtus 
ferrugineus, nitidus. Agab. Solieri Aubé vicinus. Gaput lœvigatum, ünter 
antennas utrinque lineola transversali instructum, verlice maculis duabus 
transversis aurantiacis decoratum ; labro, palpis antennisque testaceis. Tho- 
rax capile ferè duplo latior, latitudinis tertia parte brevior, sat profundi 
antice emarginalus, postice latior, basi leviter rotundatus, juxta scutellum 
utrinque subsinuatus ; laleribus parum rotundalis: disco lævigato, antice 
posticeque punctis émpressis in seria submarginali instructo, basi medio 
lævigato à latere marginato et rufulo. Scutellum triangularc, lævigatum. 
Elytra oblonga, thoracis basi latitudine, medio parum ampliora, apice con- 
junclèm rotundata, lævigata, punctis, in serichbus tribus dispositis obsolete 
instructa. ?. — Longit. 10 mill. (4 4/2 lin.), latit. 6 mill. (2 3/5 lin.). — 
Hab. in Kabylia orientali. À Dom Ghapelier lecta. 


Cette espèce, qui a la taille et le port de l’Agabus Solieri, en diffère par 
ses élytres entièrement lisses comme celles de l’Ag. cephalotes Reiche, 
sans aucune apparence Ge réticulations. Il est à remarquer que l'individu 
décrit est une femelle et que néanmoins il est d’un brillant remarquable. 
Le dessous du corps entièrement d’un ferrugineux pâle, y compris la por- 
tion réfléchie des élytres, me parait être à l’état normal. 


15. SILPHA GODARTI Reiche. — Niger; obscurus oblongus ; S. orientali 
el puncticolli affinis. Gapul oblongum, vertice ant collum valde transver- 
sim elevalum, crebre punctatum : palpis piceis ; antennis sat lenuibus, api- 
cem versus tncrassalis, lhoracis basim haud attingentibus, articulo tertio 
secundo paulo breviore. Thorax amplus, valde lransversus, longitudine 
plus dimidio latior, antice attenualus et parum emarginalus, à latere rotun- 
datus, basi utrinque parum sinuatus; angulis omnibus rolundatis ; disco 
parum inæquale, crebre punclato; punctis «a latere posticeque longitudina- 
liter confluentibus ; margine lalerali apicalique reflexo. Scutellum trian- 
gulare, apicem versus ulrinque sinuatum, crebre confluenter punctatum. 
Elytra basi thorace parum angustiora, indè usque in medio ampliora, 
apice conjunctim rotundata, sutura elevata costisque tribus, uirinque seria- 
tèm punctulalis, énstructa; costa externa carinæ forma; interstitiis dorsali- 
bus tribus regulariter remote quadratim punctatis, interstitio quarto valde 
declivo crebre-minute-punctato; margine lateralè expanso el reflexo. — 

H° Série, TOME L. 2/ 


470 L. REICHE. 


Longit. 47 mill, (7 4/2 lin.), lalit. 40 mill, (4 4/2 lin.). — Hab. Sebasto- 
polin versus, Crimæu. 


Cette espèce, que je dois à l’obligeance de M. Godart, de Lyon, et que 
je prends la liberté de lui dédier, vient prendre place entre les $. orientalis 
Brullé (Exp. de Morée, p. 464) el puncticollis Lucas (Exp. de l'Algérie, 
p.213), Syn. S. hëspanica Kuster. Elle est beaucoup plus grande que 
l'orientalis et plus large que le puncticollis, les intervalles des stries ont 
des points plus nombreux et plus petits que dans l’oréentalis, mais plus gros 
que dans le punceticollis. 


16. SILPHA GRISTATA Reiche, — Aer, obscurus, oblongus. Silpha tristi 
vicinus. Caputl oblongum crebre punctatum, postice ante collum transver- 
sim valde elevalum; antennis gracilibus ad apicem parum incrassatis. 
T'horax amplus, valde lransversus, longitudine plus dimidio latior, antice 
altenualus el parum emarginatus, «à latere rotundatus, postice utrinque basi 
sénuatus; angulis omnibus rotundatis; disco inæquale, crebre punctato ; 
punclis in medio minoribus et remotis «a latere basique majoribus el con- 
fluentibus; margine lalerali apicalique reflexo. Scutellum triangulare, ad 
apicem ubrénque sinuatum, crebre confluenter punctatum. Elytra basi tho- 
race parum angusliora, indè ultra medium ampliora, apice conjunctim 
rotundata, Ssulura elevata costisque tribus instructis; costis lœvibus, niti- 
dis, acutis ; tertia carinæ forma ; interstiliis dorsalibus tribus, æqualiter, 
sat profunde remote punclalis; interslitio marginali [ere perpendiculare 
ménutissime remote punctato; margine laterali expanso. — Longit. 15 
mill. (6 2/3 lin.), latit. 8 4/2 mill. (3 3/4 lin.). — Hab. Bona, Algiriæ. 


Cette espèce, voisine du $. tréstés Illiger (Kæfer preuss., 366), en diffère 
par sa taille plus grande, par ses côtes plus élevées, dont la troisième en 
carène, par la ponctuation confluente de la base de son corselet, par celle 
des élytres plus forte et moins serrée et par l'intervalle latéral presque 
perpendiculaire. 


47. ANISOTOMA PiCTA Reiche. — Convexa, subovala, nitida, piceo-tes- 
tacea; mandibulis basi, palpis, antennarum funiculo, thoracis lateribus, 
elytrorum disco pedibusque testaceis. Gaput subrotundum, crebre distincte 
punclalum ; oculis sat prominutis; anlennarum articulis tribus ultimis 
nigro-piceis, clava sat incrassata. Thorax capite plus duplo latior, latitu- 
dine dimidio brevior, antice valde postice parum angustatus; laleribus 
rolundatus, basi rectè truncatus ; angulis obtusis, disco crebre punctato. 
Scutellum triangulare, piceo nigrum, fortits punctalum. Elytra thoracis 
basi parum latiora, medio vix ampliora, apice conjunctim rolundata, sat 
fortiler punctato-striato ; striis bast et apice minus mpressis, interstitio 


Coléopteres nouveaux médilerranéens. 971 


primo, secundum suluram antèe medium, tertio, quinto et septimo punctis 
nonnullis remotis instructis: disco lestaceo, Ssulura limboque laterate, 
medio expanso, piceis. Pedes lestacei genubus tibièsque apice rufescentibus ; 
tibiis antertoribus apicem versus dilatatis el extus quadrispinosis et cilia- 
lis : femoribus posticis muticis ad apicem anqulatier lobatis ; tibiis arcua- 
lis. &. — Longit. 3 mil (4 4/3 lin.), latit. 2 mill, (7/8 lin.). — Hab. 
Alger. 

Par ses couleurs, cette jolie espèce a quelque analogie avec l'An. ornata 
Fairm. (Soc. Ent. 1855, xxx), mais la dilatation de ses jambes antérieures 
la place dans une autre division, près de l'An. dubia et elle est d’ailleurs 
différente de lornata par sa convexité plus forte, les stries de ses élytres 
beaucoup plus enfoncées sur le disque, ele. 


48. SAPRINUS SOLSKYI Reiche, — Ja systema Marseuliana fasciculo 
tertio pertinens. — Ovato-subquadratus, valdè convexus, nigro æneus, perni- 
tidus; antennis pedibusqus fusco-piceis. Caput crebre rugoso-punctulatum : 
stria antice interrupla; sal convexum ; antennarum clava rufescente. Tho- 
rax transversus, longitudine duplo latior, antice altenualus el profunde 
emarginalus , basi biarcualus medio parum angulalus ; angulis anticis 
rotundatis, posticis aculiusculis ; lateribus oblique rotundatis : disco crebre 
punctato, punclis medio subobsoletis, remotis, « lalere rugato-confusis, basi 
majoribus, Stria marginali integra. Elytra basi lhoracis latiludine et 
proximè latiora, indè ad apicem graduatim attenuata, apice truncata, 
crebre punclata; spatio subscutellare læve magno; stria sulurali integra, 
dorsalibus quatuor postice dimidiato-abbreviata, subhumerali interna dis- 
juncta, externa subobsoleta, marginali integra: quarta dorsali et suturati 
antice a@rcuatim conjuncta. Pygidium inflexum, crebre ocellatim-puncta- 
tum. Mesosternum marginatum ocellatim-punctatum. Prosternum carina- 
hum; striis basè valde, apice parum divergentibus. Tibiæ anticæ quatuor 
vel quinque dentatis. — Longit 6 mill. (2 42 lin.), latit. 4 1/4 mil. (4 7/8 
lin.). — Hab. Alger. 


Gette espèce, trouvée dans le courant du mois de juin, par M. Solsky, 
attaché au ministère de la guerre à Saint-Pétersbourg, est très remarqua- 
ble en ce que, par ses caractères, elle appartient au troisième groupe du 
système de M. de Marseul, dont elle constitue l'espèce de beaucoup la 
plus grande ; sa taille égalant où dépassant même celle du S. nitidulus. 

J'ai cru devoir dédier cet insecte à M. Solsky, dont le zèle pour les 
sciences naturelles lui à fait entreprendre un voyage d'exploration en 
Algérie. 


19. OËDENOCERA BISERIATA Reiche, — Fusca, subnilidua, suvcylin- 
drica. Gaput oblongiun, antice latius, postice parum cangustatum et in 


372 L. REICHE. 


collo transversim attenuatum, minutissime punctatum, utlrinque antennas 
versus obsolele impressum; antennis valde crassis, articulis transversis, 
articulo tertio quarto haud longior. Thorax apice capile paulo angustior, 
medio paulo lalior, basi angustatus, apice lateribusque rotundatus, lalitu- 
dine haud longior, crebre minutissime punctatus. Scutellum punctiforme. 
Elytra ad basim thoracis basi latitudine ; humeris obsoletis ; indè usque 
ultra medium sensim dilalata, hic thorace paulo latiora, apice obluse 
rotundata, striato punctata: striis prima el secunda valde impr'essis, apice, 
obsoletis, terlia basi tantum conspicua, cæteris omnino obsolelis. Subtus 
crebrè subtile punctata ; pedibus sat gracilibus. — Longit.3 1/2 mill. (4 2/5 
lin.), latit. 4 mill. (3/7 lin.). — Hab. Sicilia, Agrigentum versüs. 

Cette espèce, de la taille à peu près de la T'agenia minuta Solier (Ann. 
Soc. Ent., 1838, 32), en diffère par ses antennes bien plus épaisses, par 
la ponctuation beaucoup plus faible de la tête et du corselet, par la forme 
desélytres plus élargies postérieurement et surtout par les stries de ses 
élytres beaucoup plus fortement ponctuées, dont les deux premières sont 
seules très marquées quoique s’effaçant à l'extrémité, et la troisième 
sensible seulement à la base ; toutes les autres stries sont effacées. 

Cette espèce appartient, comme la mrinuta, la Corsica, à pumila et la 
subcostata de Solier, au deuxième groupe qu'a formé, dans le genre 
Tagenia, le savant monographe, et que Escholtz avait érigé en genre 
distinct sous le nom de Pachycera (Zool. Atlas, 1v, 7). Je propose de conser- 
ver ce genre, les caractères distinctifs étant parfaitement suffisants; seule- 
ment, comme le nom générique fait double emploi avec celui de Pachy- 
cerus Schünherr, j'ai cru devoir le changer en celui de OEdenocera qui a, 
à peu près, la même signification. 


20. HELOPS CONGENER (Dej. Cat.) Reiche. — Nigro-æneus vel niger, 
nilidus oblongus, deplanatus, Hel. Genei (Gené Ins. Sard. 14, 1, 74), afli- 
nis at mullo major. Gaput subrotundum, crebre punclatum inter antennas, 
transversèm lale impressum ; oculis sat prominulis, vix emarginatis ; pal- 
pis labroque piceis; antennis fusco-piceis, articulis tribus ultimis thora- 
cis basi superantibus:; articulis subcylindricis pænultimis tribus parum 
conicis, apicale oblongo. Thorax capite plus dimidio latior, latitudine 
tertia parte brevior, subquadratus, antice posticeque subrectè truncatus, 
apice parum attenualus; angulis oblusis ; a latere paulo rotundalus, antè 
basim sinuatus ; angulis posticis rectis; disco remote punclato, anguste 
marginato. Sculellum triangulariter rotundatun, læve. Elytra basi tho- 
racis latitudine, inde ad ultra medium graduatim ampliora, thorace duplo 
et dimidio longiora, à latere apicem versus sinuata, apice conjunctim acu- 
minata, sbriato valde punctata; interstitiis parum rugosis, ponè medium 
tuberculatis. Pede fusco-picei : tarsis rufescentibus. —Tongit. 10-13 mill, 


Coléopteres nouveaux médilerranéens. 375 


(4 412 -5 3/4 lin.), latit, 4-5 mill. (4 3/4 -2 1/4 lin.). — Hab. Oran, Algi- 
riæ et Tangier in Marocco. 

Cette espèce, par sa forme, vient se placer à côté de l’Helops Genet ; 
elle en diffère par sa taille plus grande, son corselet moins arrondi sur les 
côtés et moins rétréci en arrière, et surtout par les tubercules bien sail- 
lants sur la partie postérieure de ses élytres. M. Prophette me l’a envoyé 
comme venant d'Oran; je l'avais déjà de Tanger. 


21. IIELOPS LONGULUS Reiche. — Nigro-piceus ; parum nilidus, elon- 
gatus, subcylindricus ; Hel. villosipenne Lucas (Explor. de l’Algér., p. 350), 
stalura affinis at major. Caput subrotundum, crebre punctatum, inter 
antennas transversim late tmpressum ; epislomo rectè truncato; oculis vix 
prominulis parum emarginatis; antennis piceis, gracilibus, thoracis basi 
articulis tribus ullimis superantibus, articulis omnibus subcylindricis ; 
palpis rufescentibus. Thorax capite ferè duplo latior, lalitudine brevior, 
ante medium ampliatus el inde ad basèn graduatim attenuatus ; angulis 
oblusis; disco crebre punctalo, punctis medio parum remotis, a latere 
basique marginato. Scutellum triangulare minute punctatum. Elytra basi 
thoracis bast latiludine, infra humeros paulo latiora, indè usque infra 
medium. graduatim vix ampliora et ibidem thoracis sumima latitudine 
æqualia, apicem versus à latere parum sinuala, apice conjunctim vix 
acununuta, profunde striato-punctata; interstitiis sublente vix punctulatis. 
Pedes sal robusti; coxis tarsisque rufescentibus. — Longit, 10 mill. (4 4/2 
lin.), latit. 4 mill. (1 3/4 lin.). — Hub. Oran, Algirie. 

Cette espèce, qui a la forme allongée subeylindrique de l’Hel. villosipen- 
nis Lucas, en diffère par l’absence de tomentosité, par son corselet plus 
élargi à ponctuation non confuse et par les points, rangés en stries, de 
ses élytres, avec les intervalles lisses où à peine distinctement pointillés. 


22. HELOPS GossyprATUs Reiche, — Elongatus, angustus, subcylindri- 
cus, piceo-æneus, nilidus; ore, antennis pedibusque rufescentibus ; pilis 
griseis undique hirsutus. Caput subrotundum, crebre ac grosse puncta- 
Lun, inter antennas lr'ansversim late mpressum: oculis parum prominu- 
lis, paulo emarginalis; antennis gracilibus, thoracis basi superantibus : 
articulis cylindrico-conicis, ullimo clongato clavato. Thorax capite vix 
paulo lalior, subovalis, latitudine paulo longior, apice rotundatus, medio 
parum ampliatus, basi subrectè truncalus ; angulis oblusis ; disco crebre 
ac grosse punctato. Scutellum triangulare, grosse punctatum. Elytra basi 
thoracis vix latitudine, infra humeros laliora, indè usque ponè midiur 
graduatim vix ampliora, apice conjunctim sub acuminata, striato punc- 
lala; punclis remotis: inlerstiliis remole punctalis. — Longit. 5 1/2 - 


37/1 L. REICHE, — Goléaptères nouveaux méditerranéens. 


6 14/2 mill. (2 4/2-2 7/8 lin.), latit. 2 -2 1/2 mill. (1 -1 1/5 lin.). — Hab. 
Biskrah Algirieæ. 


Getle espèce se distingue facilement de ses congénères par sa forme 
presque cylindrique; son corselet à peine plus large que la tête et sa 
pubescence hérissée. J'en tiens un individu de M. Lethierry, qui l’a trouvé 
dans la localité signalée, M. Mocquerys m'en à donné un autre venant de 
Bou-Saada. 


93, HELOPS HIRTULUS Reiche. — Ænco-piceus, parum nilidus, oblongo- 
ovatus, brevis, Hel.,parvulo Lucas (Explor. de lAlgér., p. 355), stalura 
affinis at nuinor, pilis griseis undique hirsulus. Gaput subrotundum, cre- 
bre ac confuse punctatum, inter antennas transversèm lale ëmpressum ; 
oculis parum prominulis, viæ cmarginatis; antennis piceis basi rufes- 
centibus, brevibus, thoracis basi paulo superantibus; arliculis conicis, 
ultimo ovalo, «picem versts incrassalis; palpis rufescentibus. Thorax 
medio capite vix duplo latior, latiludine dimèidio brevior, & laterc rolun- 
datus, antice posliceque æœqualiter angustlalus, apice parum emarginalus, 
anqulis rotundatis: postice rectè Truncalus; angulis oblusis ; disco con- 
vevo crebre punctalo, apice basique marginato, « latere parum explanuto. 
Sculellum triangulure grosse punclatum. Elytra basi thoracis latiludine, 
pone medium ampliore, lalitudine summa dimidio longior«, apicem con- 
junclim subacuninata, tenuc striato-punctala; énterstiliis grosse punc- 
talis; pilis hirsutis subseriaiim instructa. — VLongit. 8 1/2- 4 1/2 mill. 
(1 4/2-9 lin.), Jatit. 2 4/5 mill. (4 lin). — Hab. Tlemcen, Algiriæ. 

Celle espèce, une des plus petites du genre, à ta forme et le port de 
l'Helops parvulus Lucas, dont il se distingue facilement par sa ponctua- 
tion beaucoup plus forte, son corselel plus arrondi latéralement el surtout 
par sa villosité hérissée. 

Je lai reçu de M, Prophette, comme provenant des environs de Tlem- 
cen. 


DESCRIPTION 


D'UNE 


NOUVELLE ESPÈCE DE COLÉOPTÈRE 
du genre MELANCHRES 


ET 
RECTIFICATION RELATIVE A UNE NOTE 


PUSLIÉE DANS LE Bulletin entomologique be 1859. 
Par M. F.-E, GUÉRIN-MENEVILLE. 


(Séance du {4 Novembre 1860.) 


Dans leur excellent travail intitulé : Espèces nouvelles où peu connues 
de Coléoptères, recueillies par M. F, de Saulcy, membre de l’Institut, dans 
son voyage en Orient (Ann. Soc. Ent., 1857, p. 190), MM. Reiche et Kéli- 
cien de Sauley ont fondé le genre Melancrus sur trois espèces trouvées à 
Beyrouth et sur les bords de la mer Morte. Celle que nous venons décrire 
aujourd'hui et qui provient des environs de Moka n'offrirait qu'un faible 
intérêt si elle était isolée, mais comme elle vient s'ajouter à un petit 
groupe bien défini, publié dans nos Annales, nous avons cru bien faire en 
la plaçant ici. 


MELANCRUS SUBCOSTATUS. — Ovalus, niger, nitidus. Antennis pedibus 
palpisque, nigro-piceis. Gaput subquadralun, parvulum, crebre puncta- 
Lum; cpistomo angulatim acuminalo. Thorax punctatus, capile plus du- 
plo latior, lalitudine plus dimidio  brevior, antice parum attenuatus, 
modice emarginalus, angulis acutis, poslice sinualus, angulis Fects, 
lateribus vix rotundalis, disco crebre punclato. Elytra manifesté punc- 
lala, pone medium dilatata apice acuminala, subcostata. — Long, 8 mill. ; 
larg. 4 mil. 

Comme on le voit par cette diagnose, cette espèce diffère très peu du 
Melancrus hegetericus de MM. Reiche et de Saulcy ({bid., p. 193, n° 130), 
el s'en distingue seulement par ses antennes et ses pattes presque entiè- 
rement noires et surtout par la ponctuation plus forte et les faibles côtes 
de ses élytres. — De Moka. 





Nous proliterons de celte circonstance pour signaler deux erreurs que 
nous avons commises en publiant quelques espèces du même groupe de 
Melasomes (Bullet. Entom., 1899, 4° lrimestre, p. GLxxXvIN). 


376  GUÉRIN-MÉNEVILLE. — Rectification au Bulletin de 1859, ete, 


Par une inadvertance que nous ne nous expliquons pas, nous avons dé- 
crit deux espèces nouvelles du genre Micipsa de M. Lucas, sous le nom 
de Cyrta du même auteur. Cette confusion provient, probablement, de ce 
que, ayant comparé nos individus à ceux de la collection du Muséum, il y 


aura eu, plus tard, une interversion étiquettes au moment où nous 
avons voulu décrire ces insectes. 


Quoi qu’il en soit, il faut aujourd'hui que l’on compose le genre Micipsa 
ainsi : 

1. Micipsa rufitarsis Lucas, Ann. Soc. Ent. de France, 1855, Bullet. 
Ent., p. XXxXIV. — Hab. Boghar et Boucada, en Algérie. 

9, M. Douei id., 1856, id., p. XLV. — Hab. l'Égypte. 


3. M. Philistinus Reiche et de Saulcy, id., 1857, p. 215. — Hah, Na- 
plouse. 


h. M. velox Guüér.-Mén., id., 1859, Bullet. Ent, p. GLXXXVII. — Hab. 
Oasis de Ouargla. 

5. M. Cursor Guér.-Mén., id., id, p. CLXXXIX. 

Notre Mécipsa velox est rès voisine de la Douer, mais elle s'en distin- 
aue parce qu'elle n'a pas de carène juxta-oculaire sur les côtés de la tête. 
Notre M. cursor, très voisine de la rufitarsis, S'en distingue par une 
forme plus allongée, par moins de lTuisant et par son corselet plus épais, 
surtout en avant. 

C’est probablement lune de ces espèces que feu Levrat a décrite sous 
le nom de Poneliæ Mulsantii dans les Annales de la Société linnéenne te 
Lyon, le 9 août 1852. 


C'est encore par inadverlance que nous avons établi le genre Abige, 
attendu que nos deux espèces appartiennent bien manifestement au genre 
Scelosodis de Solier, et que notre espèce d'Égypte est évidemment le type 
méme de Solier. En conséquence, il faut rétablir les choses ainsi : 

1. Scelosodis humilis Guér.-Mén. (Syn. Abiga id). — Hab. Ouargla, 


2. Scelosodis castaneus Solier (Svn. Abiga CGerisyi Guér.), — Hab, 
PÉgyple. 


DESCRIPTION 


DE 


CLYTIDES DE L'ANCIENNE COLOMBIE 


Par M. Auc, CHEVROLAT. 





Séance du 24 Juillel 1861. 





En 1860, J'ai donné, dans nos Annales, pages 454 à 504, les descrip- 
tions et une révision des Clytides propres au Mexique, et J'ai proposé en 
même {emps quelques coupes génériques qui me semblaient nécessaires. 

Je continue ce travail, ne m'occupant pour linstant que de ceux qui 
proviennent de l’ancienne Colombie, formant aujourd’hui, comme lon 
sait, trois états distincts : la Nouvelle-Grenade, le Venezuela et V'Équateur. 

Jusqu'à ce jour, aucune espèce de la dernière de ces républiques n’est 
connue en Europe, à ce que je crois. Dans les ouvrages qui traitent de 
ces insectes, je ne vois que quatre espèces publiées : 4° le Callidium rufuon 
Oliv., Clytus (1) rufus Lap. et Gory, Monographie; 2° le Neoclytus Mo- 
ritsié (Mann.) Thoms.; 3° le Cyllene crinicornis Chevrolat, qui est 
peut-être une espèce nouvelle ou une variété locale de l'espèce du Mexique, 
et 4° le Tillomorpha cleroides White. 

Le mémoire que j'ai l'honneur de présenter à la Société comprend quinze 
espèces qui toutes, à l'exception de la dernière, font partie de ma collec- 
lion. J'ai trouvé dans celle de Pejean, qui depuis longtemps est ma pro- 
priété, un Clytus (Neoclytus) scenicus, ainsi nommé par lui, et figurant à 
son Catalogue comme de Colombie, Get insecte unique, qui lui a été en- 
voyé par M. Leconte père, des États-Unis, n'appartient probablement pas 
aux pays dont je m'occupe, mais bien à l'Amérique septentrionale, et je 
n'ai pas cru devoir le comprendre. 

En décrivant les Cyllene erythropus, gultatus el crénicornis, pages 458 
à 460, j'ai négligé de désigner particulièrement la tache latérale qui est 
en regard de la hanche postérieure, mais je m'aperçois qu’elle a une assez 
grande importance, puisque, suivant chaque espèce, elle a nne couleur et 
une forme particulière. Dans l'erythropus, cette tache est du même jaune 
que celles qui existent au-dessous du corps, chez le guttalus elle est La 


4) Neoclytus Thoms. — Rhopalomerus nobis, p. 457, loc. cil.. Syn. Nom à 
supprimer comme ayant déja élé employé, 


978 À, CHEVROLAT. 


seule qui soit blanche, enfin elle est également blanche dans le crénicor- 
nis, dont le prothorax est traversé par quatre bandes jaunes, les deux 
précédentes espèces n’en offrant que hroës. 

M. J. Thomson, dans un récent ouvrage : Essai d’une classification de la 
famille des Cérambycides, Paris, 1860, à adopté les genres que j'ai créés. 
Seulement il à eu la malheureuse pensée d'établir le genre Clytus (4) sur 
un type américain, le Clytus robiniæ Forster (Cl. flexuosus Kab.), parce 
qu’il était le premier en tête et d'y comprendre les nombreuses espèces 
de l'Amérique équinoxiale que je rattache au genre Cyliene. Fabricius, 
créateur du genre Clytus, a levé la difficulté sur ce point, en donnant les 
caractères anatomiques du Clylus arcualus (Syslema Eleulheratorum, 
t 11, p. 347). Dès lors le genre Plagionotus Mulsant disparait et vient en 
synonymie, le Clytus robiniæ ne rentre pas, comme on lavait pensé, dans 
le genre Arhopalus Serville et Leconte, mais formera, probablement, une 
division parmi les Cyllene. 


1. CYLLENE MENALASPIS Dejean, — EÉlongala, nigro-velulina; ore, anten- 
nis pedibusque sanguineis ; in capile fascia occipitali circa oculorum am- 
bicnte, in Thorace fasciis tribus, 3° extus bifida, in elytris fascia infra 
basin singulisque maculis novem (quatuor suluralibus) ? læte fluvis. Gor- 
pore infra nigro, lhorace flavo, pectore fascits tribus (ullima medio in- 
terruptla) cl laleribus «bdominis fasciolis quatuor flavis. Nolula coxvæ pos- 
licæ alba. — Long. 17 à 21 mill. ; lat. 6 à 7 mill. 


Allongé, élargi sur les épaules et allant en se rétrécissant graduellement 
jusqu'au sommet. Noir velouté, bandes et taches du jaune le plus vif, Téle 
noire marquée en arrière d'une bande jaune qui se recourbe sur le côté 
el entoure chaque œil, carène antérieure arquée, élargie par le haut, sil- 
lonnée au milieu. Palpes, chaperon, lèvre et mandibules de couleur ferru- 
sineuse, extrémité des dernières noiratre. Antennes rouges, de la longueur 
du corps chez le 4 et des 2/5 chez la ?, ciliées de poils noirs, ayant le som- 
met des 2-7 articles muni d'un poil aigu. Prothorax orné de trois bandes 
igalement distantes, celle du milieu se recourbe en arrière. Élytres offrant 
au-dessous de la base une bande droite interrompue avant l'épaule, et sur 
chaque étui se remarquent neuf taches ainsi réparties : trois le long de la 
sulure el à distance égale, quatrième en marge en regard de la première 
sulurale, cinquième, sixième el septième sur une même ligne longitudi- 


(1) M. Thomson à agi de même pour les genres Lamia et Saperda que Mulsant 
avait établis avec raison (Histoire natur, des Coléopt. de France, Longicornes, 1839, 
pages 135 et 185) sur de grandes espèces d'Europe, le premier avec les Zamia 
lextor F. el le deuxième avec les Saperda tremulæ, punctata el scalaris F., € 
qui doivent être maintenus comme ayant l’anlériorite. 


Clytides de l'ancienne Colombie. 379 


pale, un peu plus en dedans que la précédente, huitième transverse sur 
le milieu de l’étui et entre les quatre premières, neuvième très petite au 
milieu, et au-dessous de la deuxième suturale, côte longitudinale très sail- 
lante terminée par une épine aiguë. Le dessous du corselet est jaune et 
n'offre sur chaque côté qu'un trait noirâtre. Poitrine avec trois bandes 
jaunes, dernière formant deux taches. Abdomen noir, présentant de chaque 
côté quatre taches transverses, jaunes, en regard de la hanche postérieure, 
existe un petit trait blanc en forme de virgule. Pygidium signalé en dessus 
par une tache jaune qui est arrondie en arrière et anguleuse en avant. 

Gelte espèce a été envoyée par M. Paul Lebas. Elle provient de la Nou- 
velle-Grenade et se classera près de notre G. erythropus. 


2, CYLLENE ELONGATA. — Angusta, nigro-velutina ; ore, antennis pedi- 
busque rubris; in capite fascia occipitalé circa oculorum protense el lèmbo 
antico, in thorace fasciis tribus, basali extus duplicata: in elytris fascia 
biarcuala infra basin, singulisque decem maculis (qualuor suluralibus), 
lle flavis, in lateribus pectoris tribus maculis rotundatis et in lateribus 
abdominis quatuor fasciolis : flavis: macula coxæ poslicæ, flava exlus 
nivea. — Long. @ 145 mill. ; & 19 mill. ; lat, 4 à 5 mill. 

& étroit, allongé, d'un noir velouté à taches el bandes du plus beau 
jaune ; © un peu élargi aux épaules et un peu plus courte, Tele ponctuée, 
offrant une bande occipitale jaune qui suit Le bord et contourne chaque 
œil, le bord antérieur est aussi jaune; carène conique sillonnée au milieu. 
Palpes, lèvre, chaperon, mandibules, antennes et pattes d'un rouge pâle. 
Prothorax marqué de trois bandes jaunes, celle basale présente au côté, 
au-dessus de l'angle postérieur, un trait oblique. Écusson jaune, avec sa 
base noire, Élytres étroites, ayant au-dessous de la base une bande jaune 
bi-arquée en dessous, dirigée sur l’écusson qu'elle avoisine et se limite de 
l'autre côté près de l'épaule; sur chacun des étuis dix taches ainsi répar- 
lies : quatre sur la suture, cinquième margirale, sixième, septième et hui- 
ième un peu plus en dedans, sur une même ligne, neuvième transverse, 
au milieu des quatre antérieures, dixième petite, presque réunie à la se- 
conde en marge, le dessous de l'épaule est aussi jaune: carène saillante 
lerminée en une pointe aiguë. Prothorax jaune en dessous, mayant de 
noir qu'un dessin formé par la réunion des trois traits noirs du dessus qui 
forment alors un angle prolongé obliquement en avant, Portrine avec trois 
taches latérales arrondies et jaunes, tache transverse jaune lavée de blanc 
en dehors en regard de la hanche postérieure. Abdomen noir, avec 
quaire taches latérales transverses, jaunes, qui diminuent de largeur et de 
grandeur vers l'extrémité; genoux intermédiaires cintrés, vus de face, 
postérieurs biépineux, Pygidium du 4 terminé en dessus par une tache 


U 


980 A. CHEVROLAT. 


apicale, transverse, arrondie en arrière el échancrée en cintre en dessus, 
mais celle-ci s’avance anguleusement de ce côté chez la 9. 

Cette espèce, originaire de Venezuela, a été trouvée aux environs de 
Caracas par M. Auguste Sallé, de qui je l'ai reçue. Bien que de forme 
différente, elle parait se rapprocher du Clytus proximus Lap. et Gory. 


3. CYLLENE CRINICORNIS Chev., Ann. 1860, p. 460, n° 5. — Thorar 
fasciis qualuor flavis: basale exlus duplicata. 


Un seul 4 des environs de Caracas, reçu de M. le docteur Rojas, ne n'a 
présenté que les différences suivantes avec les types mexicains : 

La tache qui se trouve en arrière de la hanche postérieure, au lieu 
d'être blanche, est d’un beau jaune comme celles du dessous du corps. La 
tache du pygidium est étendue en ligne longitudinale. Ces différences 
ne constituent peut-être qu'une variété locale? 

Dans le cas ou d’autres exemplaires confirmeraient la constance de ces 
deux caractères, Je nommerai provisoirement cet insecte G. sémiliqut- 
talus. 

H. CYLLENE CARACASENSIS. — Nigra: ocre, anlennis pedibusque obscure 
ferrugineis: in capile fascia occipitali tenui flexuos« oculos cingente, in 
thorace fasciis quinque, el'quinque in elytris (2° et S", antice angulatis, 
h° punclis duobus albis in medio, 5° rectangule ad ünun suhwr'æ prolon- 
gata): pallide luteis: laleribus corporis septies luteo signalis, macula coxæ 
posticæ ulla. — Long. 1/4 à 45 mil. ; lat, 4 à 4 1/4 mill. 

Noir, régulièrement atténué en arrière depuis l'épaule jusqu’au sommet. 
Tête à peine ponctuée, si ce n'est sur l'occiput, ornée en arrière des yeux 
d'une bande jaunâtre étroite et flexueuse qui contourne ces derniers; ca- 
rène médiane entière, sillonnée au centre. Palpes pàles. Chaperon, lèvre 
et mandibules d'un roux ferrugineux, extrémité des dernières brunâtre. 
Antennes atteignant aux 2/3 du corps, ferrugineuses. Prothorax marqué 
de cinq bandes dont trois d’un jaune pâle, médiane cintrée en arrière, 
troisième droite avec la première et la bordure de l'angle postérieur 
blanches. Écusson noir, terminé en jaune. Élytres présentant cinq bandes 
d’un jaune pâle : première largement cintrée sur le devant et reposant 
dans son centre sur l’écusson, deuxième anguleuse sur le haut de la su- 
ture, en partie blanche, troisième de même forme, jaune, mais plus étroi- 
tement anguleuse, quatrième oblique, présentant sur chaque côté de la 
suture une grosse tache blanche arrondie, cinquième oblique, subitement 
Méchie sur la suture qu'elle longe jusqu'à l’extrémité; elle occupe tout 
l'espace interne de la carène qui se termine en pointe aiguë. Corps noir en 
dessous, avec sept laches latérales jaunes : une sur la base du prothorax, 


Glytides de l'ancienne Colombie. 081 


trois sur la poitrine et trois sur l'abdomen, pas de tache vis-à-vis de la 
dernière hanche postérieure. Pygidium avec un petit point jaune. Pattes 
d’un rouge obscur, couvertes d’une poussière cendrée. 

Cette espèce avoisine les Clytus acutus Germ. et Cayennensis Lap. et Gory 
et se placera près d'elles. Elle a été trouvée aux environs de Caracas par 
M. A. Sallé, de qui je l’ai reçue. 

Je possède une variété de cette espèce que j'ai acquise chez M. Par- 
zudaky, provenant probablement d’une autre localité. Elle ne présente 
que six taches jaunes en dessous et le dessus du pygidium est entièrement 


jaune. 


9. NEOCEYIUS RUFUS Ov. Ent, L IV, G°:70,-D. 28, pl. 7, ils. 81 
(Gallidium). — Clytus rufus Schr., Syn. Ins., 1, 3, p. 467. — Lap. et 





Gory, Mon. p. 49., pl. 5, fig. 21. — Rubro-fuscus:; elytrorum maculis 
minulis quinque, 2 sulurali elongata, albis. — Long. 9 mill. ; lat. 3 mill, 


— Venezuela, Nova-Grenata, 


6. NEOGLYTUS LEBASIT. — Fuscus; in capite lineis duabus anticis, fascia 
postica extus oculos protensa ; in thorace margine antico, postico, macu- 
lisque quatuor basalibus: scutello; in elytris lincolis duabus in utroque 
latere calli humerali, fasciis tribus ad sulivam valde angulatis : albidis : 
corpore infra albido virescente, fasciis abdominalibus fuscis et angustis ; 
femoribus fortiler clavaltis, posticis longissimis, genubus posticis bispi- 
nosis. — Long. 114 à 44 mill. ; lat. 3 à 4 4/2 mill. 

Clytus Lebasii Dej., Cat., 3° éd., p. 956. 


Brun; lignes, taches et bandes d’un blanc jaunâtre; dessous du corps 
d’un blanc verdâtre à bandes étroites, brunes, une cintrée sur la poitrine 
et quatre sur l'abdomen. Téte tronquée, un peu avancée par le bas, mar- 
quée en avant de deux lignes séparées par une carène glabre, peu élevée, 
qui est sillonnée au milieu. Une bande directe, en arrière des yeux, 
s'étend jusqu'en dessous. Palpes, lèvre et chaperon testacés. Yeux d'un 
brun pâle. Antennes n’atteignant que le tiers antérieur des étuis, ferrugi- 
neuses sur leur moitié basale, ternes et plus obscures au delà, renflées au 
sommet. Prothorax oblong, offrant trois carènes dorsales couvertes d’'as- 
pérités transverses, latérales arquées, médiane élevée, avec l'intervalle 
déprimé ; bords antérieur et postérieur, ainsi que quatre taches basales 
oblongues, d'un blanc pâle. Écusson semi-arrondi, jaunâtre. Élytres à peine 
plus larges que le prothorax vers le milieu, deux fois un tiers aussi longues, 
un peu atténuées vers l'extrémité, à troncature oblique, bidentée sur 
chaque côté, deux petites lignes le long du calus huméral et dont l’interne 
est sillonnée, trois bandes tres anguleuses en avant sur la suture, première 


982 A. CHEVROLAT. 


et deuxième rapprochées et liées entre elles sur ladite suture, base et som- 
met grisètres. La bande qui se voit sur la poitrine s'appuie sur l’épaule, 
suit obliquement le côté au dessous et la traverse directement en arrière. 
Les bandes de l'abdomen sont glabres et reposent sur la bordure postérieure 
des segments. Pattes longues, brunes, revètues d’une villosité grise, cuisses 
très épaisses, antérieures denticulées en dessous sur l’arête interne mé- 
diane, postérieures fort longues, genoux intermédiaires uniépineux en 
dedans, postérieurs bidentés, tarses allongés, d’un brun pâle. 

Cette espèce devra avoisiner le N. araneiformis Oliv. 11 à été rapporté 
pour la première fois de Carthagène (Nouvelle-Grenade), par M. P. Lebas. 
Depuis, M. A. Sallé l’a retrouvé dans le Venezuela. 

Les deux exemplaires de cette dernière provenance présentent les diffé- 
rences ci-après : côtés de la carène dorsale du prothorax profondément 
sillonnés, élytres offrant au-dessous de la base une bande blanche qui se 
lie au trait interne avoisinant le calus huméral, l'extrémité de la suture 
est étroitement blanchâtre, ainsi que le sommet, et la première se réunit 
à la dernière bande. 


7. NEOCLYTUS JUSTINI. —Affinés Cl. olivaceoKap.et Gory, sed minor. Fusco 
luridus, capite obscuro ; antennis nigro-cinereis ; prothorace globoso, seri- 
ceo, linea dorsali elevata transverse scabrosa, fascia media lutea postice 
bifida; scutello nigro et albo-mæ'ginato : elylris usque ultra medium 
umbrinis, Lergo nigricantibus cum lilura obliqua, macula media communi 
trigona, valde triacula, punclulo-marginali; ochraceis, fascia recta cre- 
tacea, dein flavo-griseo terminatis el truncalis ; in peclore maculis tribus : 
1° ransversa albida, ® laterali flavo niveoque mixtla, 8" intus, lrigona 
flava; abdomine virescente, albido fasciato: pedibus crebre el ruge punc- 
latis, pilosis, nigris. — Long. 8 mill. ; lat. 3 mill. 

D'un fauve clair, mélangé d’obscur et de tons verdàtres ou ochracés, 
Tèle carrée, coupée obliquement, d'un noir verdâtre, ruguleuse et cou- 
verte d’un poil fin et court, Palpes roux. Lèvre el chaperon testacés sur 
leur bord antérieur. Mandibules noires, aiguës, chargées sur le côté d’une 
forte ponctuation. Feux bruns. Antennes noirâtres, revêlues d'une pous- 
sière cendrée et soyeuse; massue renflée, à articles annelés de blanc. Pro- 
thorax globuleux, coupé droit aux extrémités, offrant, sur le milieu longi- 
tudinal, une série d’aspérités transverses, d'un fauve cendré soyeux, une 
bande ochracée traverse le milieu et sur chaque côté s’en détache un trait 
direct qui s’appuie à la base. Écusson semi-arrondi, noir, bordé de jaune. 
Élytres jusqu'au deux tiers environ d’un fauve verdâtre, avec le tiers dorsal 
antérieur noir; trois dessins crétacés s’en détachent par étuis : le premier, 
en ligne oblique, commence avant le milieu, au-dessus de la marge, et se 





Clytides de l'ancienne Colombie. 389 


termine au-dessous de l’écusson; le deuxième commun, situé vers le centre, 
forme avec sa répétition une tache triangulaire rectiligne en dessous, avec 
chacun des trois angles aigus; le troisième est ponctiforme, transverse, el 
avoisine la marge vers le milieu; le calus huméral est noir, sur son bord 
existe une tache oblique cendrée qui occupe toute fa base, se dirige sur le 
côté et s'étend vers la marge; aux trois quarts est une bande droite d’un 
jaune chamois, le quart apical est mélangé de fauve jaunâtre et de ver- 
dâtre, le sommet est coupé droit et l'angle marginal est seul aigu. Poitrine 
avec trois taches de chaque côté : première transverse, blanche en avant; 
deuxième linéaire en dessous, jaunàtre, teintée de blanc vers l'extrémité; 
troisième triangulaire, jaune. Abdomen verdâtre, bord inférieur des seg- 
ments jaunâtre. Pattes noires, couvertes d’une ponctuation-serrée, coriacée 
et poilue; cuisses assez fortes, postérieures plus longues que le corps. Ge- 
noux des deux dernières paires biépineux. 

Je dédie cette insecte à feu J. Goudot, qui a rapporté de la Nouvelle- 
Grenade une suite de très belles espèces de ce pays. Celle dont il s'agit 
provient de son dernier envoi et a été découverte par lui à Honda. 

M. Sallé possède un exemplaire de cette espèce provenant de ses chas- 
ses dans le Venezuela. Sa taille est bien plus forte : 15 mill. de longueur 
sur 4 5/4 de largeur. Ses élytres sont noires depuis la base jusqu'aux deux 
tiers. Le trait verdàtre oblique qui s'appuie depuis la base sur le calus 
huméral ressort naturellement davantage. La ligne oblique et la tache 
triangulaire dorsale sont plus largement accusées, 

I viendra se placer après le N. olivaceus (Dej.) Lap. et Gory (Glytus). 


8. NEOCLYTUS MoRITzIt Th., Essai, 1860, p. 225. — Clytus Moritzir 
(Manh.), Cat. British Mus., 1855, p. 257, n° 37. — Œ. Cinereus, in capile 
lineis duabus anticis; prothorace villoso (supra planiusculo, lênea dorsali 
elevata scabrosa, lateribus valde angulalo) antice posticeque ; scutello; in 
elylris fasciis tribus angustis ad suluram antice angulalis; in pectore 
fasciola antica et postica alque in abdomine fasciis quatuor : albis. 

Var, d. Elytris in démidio longiludinis, nigris, intus cinereis. Ex mus. 
Dom A. Deyrollei. 

?. Minor. Niger. Elytris tantum basi cinereo mixtis, præterea ut in 4 
N. Rojasi Chevr., Olim. 


M. Sallé m'a communiqué la seule © qu'il ait prise, je la possédais éga- 


lement comme trouvée à Caracas et je l'aurais, sans lui, décrite comme 
étant distincte. 


?. Ce sexe est d’une taille moins élevée, ressemble entièrement au 4, 


984 À. CHEYROLAT. 


si ce n'est qu'il est presque entièrement noir; la base des élytres est 
nuancée de cendrée. 

Cette espèce est remarquable par son prothorax à villosité longue et 
pâle, et dont le milieu latéral est fortement anguleux. 


9. NEOGCLYTUS CRISTATUS. — Nigro-fuscus; ore pedibusque rufis, femo- 
ribus obscuris posticis longe clavatis ; capite lineis duabus anticis fasciaque 
post oculos recta: flavis: prothorace globoso, parvo, crista longitudinali 
integra, fasciis tribus flavis, media arcuata; scutello flavo ; elytris fasciis 
quatuor flavis : 1° humerwm includente, % et 3 antice angulatis, ad api- 
cem flavidis et truncatis; corpore infra flavido, abdomine fusco fasciato. 
— Long. 10 1/2 mill.; larg. 4 mill. 


D'un noir de suie, Téle tronquée, carrée, étroitement sillonnée et 
offrant en avant deux lignes, et sur le bord postérieur des yeux une bande 
étroite, qui toutes trois sont jaunes. Palpes, mandibules, moins lextré- 
milé, lèvre el chaperon ferrugineux. Antennes courtes, épaisses, brunes, 
premier et troisième articles assez longs, les cinq à six derniers sont roux. 
Feux d'un brun roux. Prothorax petit, arrondi, offrant sur sa région dor- 
sale une carène très élevée et entière, il est déprimé de chaque côté de 
celle-ci, orné de trois bandes jaunes, médiane un peu cintrée en arrière, 
basale présentant près de l'angle postérieur une tache arrondie de même 
couleur, Écusson triangulaire, jaune. Élytres plus larges que le prothorax, 
deux fois et demi aussi longues, parallèles, tronquées obliquement de la 
marge sur la suture, avec l'angle externe aigu, ornées de quatre bandes 
jaunes : première entourant complétement le calus huméral, deuxième 
avant et troisième après le milieu, toutes deux anguleuses vers le haut de 
la suture, quatrième transverse, le sommet offre une sorte de bande d’un 
cendré jaunâtre. Poitrine noirâtre pour le fond, recouverte d'une pubes- 
cence verdâtre, traversée par une bande jaune cintrée en avant. Abdomen 
verdâtre, présentant quatre petites bandes brunes et glabres. Pattes ferru- 
gineuses, ruguleuses et poilues, cuisses intermédiaires et postérieures 
brunes, dernières fort longues, genoux intermédiaires uni- et postérieurs 
bi-épineux. 

Gette espèce, originaire de la Nouvelle-Grenade, m'a été offerte par 
M. E. Mocquerys fils. Elle à la physionomie ainsi que la couleur sombre 
d'un Xylotrechus qui serait allongé. 


10. NEOCLYTUS BASALIS. — Nigro-brunneus; palpis, antennis (clavatis) 
basi pedibusque rufis ; l’mbo antico et postico prothoracis flavis ; elytris 
basi rufis cum fasciis quatuor anguste flavis, ullima aliquoties obsoleta ; 


Clytides de L'ancienne Colombie. 380 


pectore flavo, fasciam arcuatan rufam signato, abdomine nigro, fasciis 
quatuor flavis. — Long. 9 à 49 1/2 mill. ; lat. 2 à 3 1/2 mill. 


Très variable de grandeur. D'un brun noirâtre. Téte tronquée, carrée, 
marquée de deux lignes et d’une bande jaune; carène sillonnée, limitée 
au front. Palpes, mandibules à la base, lèvre et chaperon ferrugineux. An- 
lennes courtes, épaisses à l’extrémité, poilues, ferrugineuses, mais rem- 
brunies sur leur moitié postérieure. Prothorax arrondi, bordé de jaune 
en avant et en arrière jusqu'en dessous, élevé longitudinalement sur la 
région dorsale, déprimé près de là et portant trois séries d’aspérités 
latérales arquées. Écusson large, semi-arrondi, jaune. Élytres un peu plus 
larges que le prothorax, allant en s’atténuant jusqu'au sommet de la 
marge, tronquées à l'extrémité, avec les angles faiblement avancés, base 
entièrement rousse, quatre bandes étroites, jaunes, première et deuxième 
anguleuses en avant, troisième droite, quatrième apicale, quelquefois peu 
visible. Poitrine jaune, marquée d’une bande rousse, cintrée en arrière. 
Abdomen noir présentant quatre bandes jaunes, les deux premières larges, 
les deux autres étroites. Pattes ferrugineuses, à villosité blonde ; cuisses, 
particulièrement les postérieures qui sont longues, épaisses et brunâtres, 
dépassant de beaucoup les étuis; les quatre genoux postérieurs bi-épi- 
neux. 

Gette espèce à été trouvée aux environs de Caracas par M. A, Sallé, de 
qui je lai reçue. 


Espèces 11 à 13 à cuisses postérieures plus courtes, dépassant à peine les étuis, 
à livrée noire et à bandes jaunes et semblables aux Clytus arietis, gazella et 
autres espèces Européennes. 


A1. NEOCLYTUS REGULARIS. — Niger velulinus; capile flavo, carina me- 
dia nigra; prothorace fasciis tribus flavis, intermedia medio obsoleta, 
linea dorsal rugata; scutello flavo ; elytris fasciis quatuor flavis, 1° bast 
obsolete sericea, ? antice angulala, $, K-que rectis; ên pectore fascia 
guatuorque fasciis latis et flavis in abomine. — Long. 13 à 15 mill. ; 4 à 
4 14/2 mill. 

D'un noir velouté. Téte large, tronquée, jaune. Côte longitudinale noire 
et glabre sillonnée sur le front. Bouche noirâtre. Mandibules rousses, avec 
le sommet noir. Antennes courtes, épaisses, noirâtres, d’un brun terne sur 
l'extrémité, premier et surtout le troisième articles grands. Prothorax 
court, globuleux, bordé de jaune en avant et en arrière, une bande obso- 
lète, jaunâtre, est située un peu au delà du milieu et disparait sur le dis- 
que, le milieu longitudinal est élevé et chargé d’aspérités transverses, 

L° Série, TOME I. 25 


386 A. CHEVROLAT. 


Écusson semi-rond, jaune, à base noire, Élytres ornées de quatre bandes 
étroites, jaunes : première basale soyeuse, obsolète, d’un jaune verdâtre, 
deuxième oblique arquée, anguleuse au-dessous de l’écusson, troisième et 
quatrième droites, un peu élargies sur la suture, troncature apicale droite. 
Poitrine offrant en avant, sur le côté, un trait blanc et sur le milieu une 
bande jaune anguleuse, appuyée sur la naissance des pattes médianes et 
étendue jusque sur le côté où elle remonte directement. Abdomen avec 
quatre larges bandes jaunes. Pattes de moyenne longueur, cuisses épaisses, 
un peu aplalies, genoux intermédiaires et postérieurs bi-épineux, plante 
des tarses de couleur de terre, 

Deux exemplaires, originaires des environs de Caracas, m'ont été don- 
nés par M. À Sallé, 


12. NEOCLYTUS QUADRIFASCIATUS. — Niger antennis pedibusque rufis, in 
capile, lineis duabus anticis, lineaque post oculos, flavis; prothorace glo- 
boso, margine antico el postico angusle flavis; scutello semi-flavo ; ely- 
tris fasciis quatuor anguste flavis, duabus intermediis antice angulatis; 
in pectore macula et fascia et in abdomine fasciis quatuor flavis. — Long. 
40 mill. ; lat. 3 mill. 

Clytus h-fasciatus Chevr., Cat. British Museum, p. 264, n° 64. 


Noir, antennes et pattes ferrugineuses, avec les cuisses quelquefois rem- 
brunies. Téte tronquée, carrée, noire, finement chagrinée, sillonnée au 
milieu, offrant sur le devant deux lignes et une en arrière des yeux, qui 
toutes trois sont jaunes. Mandibules rousses sur l’un des deux exemplaires 
que je possède. Antennes courtes, très renflées au sommet. Prothorax 
arrondi, le milieu longitudinal est légèrement élevé et offre quelques petits 
tubercules peu distincts, sa surface est densément ponctuée, granuleuse et 
un poil fin, mou, jaunâtre et abaissé, s'aperçoit surtout vers les côtés, les 
bords antérieur et postérieur sont étroitement marginés de jaune, mais en 
dessus seulement. Écusson jaune sur l'extrémité. Élytres ornées de quatre 
bandes jaunes, étroites, première basale limitée avant l'épaule, deuxième 
et troisième anguleuses vers le haut de la suture, quatrième droite, 
sommet roux, tronqué obliquement sur le dedans, avec l’angle marginal 
aigu. Poitrine marquée en avant, sur le côté, d’un trait transverse, et en 
arrière d’une bande jaune. Abdomen avec quatre bandes de même cou- 
leur. Pattes moyennes, cuisses postérieures égales, subitement renflées sur 
leur moitié. 

Gette espèce, que j'ai acquise de M. Hoffmann, est propre à la Nouvelle- 
Grenade (get ©). 


13. NEOCLYTUS CLAVATUS. — Niger, opacuss palpis, antennis clavatis 


Glytides de L'ancienne Colombie. 587 


pedibusque rufis; capite coriaceo, truncato, vix sulcato, lineis duabus an- 
ticis flavis; prothorace rotundalo, coriaceo, pruinoso, linea longitudine 
fuliginosa el scabra, margine antico el postico anguste flanis, scutelio 
nigro; elytris fasciis tribus flavis : A° et 8° rectis, 2 in sulura antlice an- 
gulata usque ad basin et secundum scutellum ducta, ad apicem anguste 
fuscis; in pectore fasciis tribus et in abdomine quatuor flavis, duabus ulti- 
mis tenuibus et rufescentibus. — Long. 7 mill.; lat. 2 4/2 mill. 


D'un noir terne de suie, coriacé, recouvert sur la tête et sur le 
prothorax d’un poil court, cendré et pruineux. Téte tronquée, carrée 
en avant, marquée de deux lignes sur le côté interne des yeux et d’une 
troisième en arrière de ces derniers, qui tous sont jaunes; sillon étroit 
non entier. Palpes, lèvre, chaperon, antennes et pattes ferrugineux. Pro- 
thorax régulièrement arrondi, offrant sur le milieu longitudinal une 
carène entière, assez large, d’un brun roussâtre, qui est couverte d’as- 
pérités, les bords antérieur et postérieur sont jaunes jusqu'en des- 
sous sur la hanche antérieure. Écusson large, arrondi, brunâtre. Ély- 
tres offrant trois bandes jaunes placées à distance égale : première et 
troisième droites, deuxième anguleuse sur le haut de la suture et pro- 
longée le long de lécusson jusqu’à la base, le dessous de l'épaule et le 
sommet qui est obliquemeut tronqué et épineux en marge sont d’un roux 
clair. Poitrine avec trois taches transverses et abdomen orné de quatre 
bandes jaunes, les deux dernières faiblement indiquées. Pattes moyennes, 
cuisses assez fortement renflées, genoux intermédiaires et postérieurs 
bidentés. 

eçue de M. A. Sallé et comme ayant été découverte par lui aux envi- 
rous de Caracas. 

Cette espèce ressemble beaucoup aux N. 4-fascialus et au basalis, mais 
elle se distingue des deux par l'entourage jaunâtre de l’écusson, sans 
avoir la base des élytres jaune du premier et rousse du deuxième, de plus 
la deuxième bande des élytres est seule anguleuse, 


14. MECOMETOPUS (1) AMARYLLIS. — Caput, prothorax alque pedes an- 
tici rufi; scutello corporeque infra sulphureis ; elytris (maculis quatuor 
læte flavis) pedibusque quatuor posticis nigris. — Long. 11 1/2 mill. ; 
lat. 4 mill. 


Téte rouge, ponctuée, un peu en museau, avancé par le bas, côte lon- 
gitudinale peu saillante, lisse. Palpes el chaperon testacés. Mandibules noi- 
res seulement sur lextrémilé. Antennes courtes, ferrugineuses, grêles, 


(1) Thomson, Essai, 1860, p. 216, 


388 A. CHEVROLAT. — Clytides de l'Ancienne Colombie. 


avec la massue peu épaisse. Prothorax globuleux, tronqué aux extrémités, 
rouge, revêtu d’une courte pubescence grise, chargé d’une ponctuation 
serrée et coriacée. Écusson large, semi-arrondi, d’un jaune soufre. Élytres 
un peu plus larges que le corselet, deux fois et demie aussi longues, paral- 
lèles, tronquées au sommet avec l'angle marginal aigu, d’un noir velouté, 
marquées chacune de quatre taches du plus beau jaune : première basale 
grande, oblongue et oblique; deuxième punctiforme sur le bord de la 
marge, un peu en avant du milieu; troisième triangulaire sur la suture, 
et formant avec sa semblable une sorte de cœur renversé; quatrième 
large, transverse, située au delà du milieu. Poitrine jaune, portant sur le 
milieu de la base une large tache triangulaire noirâtre. Abdomen jaune, 
bord des segments étroitement noirâtres. Pattes avec la première paire 
rouge, les quatre suivantes sont noires. Cuisses intermédiaires et posté- 
rieures assez longues, modérément et régulièrement renflées, genoux inter- 
médiaires uni- et postérieurs bi-épineux. 

Je possède une variété dont l'abdomen, noir, n’a que deux bandes 
jaunes. 

Cette très jolie espèce, qui devra se placer près du Clytus lœtus Fab., 
se trouve aussi à Honda (Nouvelle-Grenade). C’est par M. J. Goudot qu’elle 
nous est venue. 


15. TILLOMORPHA CLEROIDES. — Nigra, pilis cinereis vagis; elytris 
antice pilis cinereis tectis, fascià nigerrimä obliquä, elytris apice niger- 
rimis lucidis; metathoracis lateribus argenteo-maculatis. — Long. 8 mill. 
— Venezuela. 

Tillomorpha cleroides White, Cat. Br. Mus., p. 290, n° 4. 


— D e=<— 





OBSERVATIONS ET NOTES SYNOMYMIQUES 


Par M. Ave. CHEVROLAT. 





(Séance du 14 Août 1861. 





Ayant dernièrement mis en ordre les trois familles suivantes, qui ont 
été révisées par notre savant collègue, M. le professeur Th. Lacordaire, je 
viens consigner ici les observations que l'étude des insectes qu'elles ren- 
ferment m'a procurées. 

PTINIDES. 


HEDoBrA Lal., ce genre contient à ma connaissance dix espèces, dont 
l’une inédite, a été découverte l’année dernière dans le midi de la France, 
par M. le docteur Grenier. 

Parmi celles que n’a pas mentionnées dans son travail monographique 
M. Boïeldieu, il faut comprendre PH. humeralis Muls. (Pr. Ac., 2, 309) ; 
l’Anobium gibbosum Say. (Journ. Ac., V, 171), l’un et l’autre des États- 
Unis, l'A. émperator Lap. (Rev. Silb., 4, p. 58), du Mexique, et l'H. suc- 
cincta Nob. (Mag. etRev. de Zool. 1861, p. 153), d'Algérie. 

Plinus spinicollis Sol. L’exemplaire de ma collection, originaire de 
Monte-Video, rapporté à l’espèce du Chili par M. Boieldieu, en est tout à 
fait distinct. Il est du double plus long, d’une forme et de dessins tout 
autres. 

Ptinus raptor St Un et une @ nr'ont élé envoyés d'Allemagne sous ce 
nom. Tous deux sont beaucoup plus grands, et la © surtout présente de 
telles différences, qu'il n’est pas possible de réunir cette espèce au P. 
bidens OI., ainsi que la fait M. Poieldieu. 

Les Trigonogenius globulus Sol., du Chili, et squalidus (Dej.) Boield. 
de la Nouvelle-Grenade, réunis sous ce dernier nom par le monographe, 
forment deux espèces distinctes. 


ANOBIOIDES. 


Dryophilus anobioides &. M. J. Duval a reconnu que mon espèce devait 
être identique avec le D. compressicornis Muls. En effet, ce dernier type 
m'ayant été complaisamment communiqué et l'ayant fait voir à la plupart 
de nos collègues de Paris, nous n’avons trouvé qu’une simple variété. 

Dryophilus pusillus GYL @. Syn. D. rugicollis Muls. D’après l'opinion 
de mon collègue et ami M. Reiche, la © de l’Anobium minutum Fab. 
serait encore la même espèce. 


090 A. CHEVROLAT. 


Les © des espèces de ce genre sont tellement dissemblables avec les &, 
qu'on pourrait les prendre pour d’autres espèces. 


Anobium (Priobium Mots.) castaneum F., Syn. A. lricolor O1, d’après 
le type même de l’auteur. 

Get insecte n'est rare que parce que l’on ne sait pas le moment où il 
faut le chercher. Il se trouve, en juin, dans les parties mortes d'arbres 
vivants, tels que le pommier et le châtaignier, c’est vers le déclin du jour 
qu'ils sort pour l’accouplement. 


Anobium (Priobium) castancum OS nm. A. lomentosum Dei. Cat. 9, 
] ’ ? H 
p. 130. — C’est une grande espèce velue d’un gris uniforme cendré. 


Anobium (Priobium) villosum Bon., Syn. A. hirtum NL. Piémont, 
Autriche et Algérie. — A. fasciatum Dufour, Expl. du val d'Ossuan, p. 158. 

Espèce voisine plus petite, également d'un gris-cendré, avec bandes 
brunes sur les étuis. 





Catorama pallida Germ., Sp. 79, 195 (Xylelinus). — Xyletinus pallidus 
Cast. 4, pl. 4, 295. — Xyletinus serricornis Sch., Cat., Dej., 5, p. 129. 


— Anobiun ferrugineun O1 in Mus. — Kug. in Schcid., Mag., 489? 

Cet insecte, très destructeur, attaque les feuilles de tabac desséchées el 
il s’est acclimaté sur tous les points du globe. Je le possède des deux 
Amériques, probablement sa patrie d’origine, d'Algérie, de Syrie et en 
Europe; on le retrouve dans la zone tempérée jusqu'en Danemark, d'où 
je lai reçu abondamment, 1! devrait donc figurer sur les catalogues comme 
espèces du pays. Mon ami, M. le docteur Schaum, me l’a envoyé d’Alle- 
magne, sous le nom de X, festaceus Dufts., ce n'est pas lui; ce dernier est 
plus gros et plus allongé. 


BOSTRICHIDES. 


M. Th. Lacordaire (Suites à Buffon, t. 4, p. 541), dit en parlant de ces 
insectes: « La patrie qui leur est assignée ne doit pas être prise à la 
» lettre, les Bostrichides, en général, ayant une forte tendance au cos- 
» mopolitisme. ». 

Fabricius, à son genre Apate, avait déjà constaté que son Apate carme- 
lita se trouvait à fois en Guinée et à Tanger. 

Exopides rufipes Blanchard in d'Orby, p. 205, pl. 49, 1. 4 (Psoa). — 
Exopipes gracilipes Boield., f. 5, (Psoa). 

C'est une même espèce, le premier est le & et le deuxième la Q. 

Le Melalqus cylindricus Dej., Cat. 3, p. 33/4, appartient à ce genre et 
forme une espèce voisine qui présente les mêmes différences de sexe. 


Apate francisca K., Syst. EL 2, 379 &. — Apate monacha Ol., Ent. 4, 


LU] 


Observations el notes synonymiques. 991 
111118; 
loc. cit. ©. 


Les 4 que renferme ma collection proviennent d'Espagne, d'Algérie et 
de Saint-Domingue, les © d'Algérie, du Sénégal et de Cuba. 





 Ent., 4, 77, 6 d'. —= Apale carmelita F., 


J'ai donné dans ma collection, à plusieurs espèces qui vivent exclusive- 
ment sur les Conifères, le nom de Conophoribium. Leurs antennes sont 
plus longues, plus grêles, les trois derniers articles sont allongés et non 
moniliformes vers la base, leur corselet n’est point élevé en bosse sur le 
disque, leurs étuis sont mous et testacés, leurs palpes sont plus courts, 
avec les deux derniers articles moyens, égaux et un tant soit peu élargis 
au sommet du terminal, 

J'y comprends les A, pint, longicorne St., abietènum, trituberculatum 
GyIL, angusticolle REZ, molle Lin., abietis F. et thoracicum Rossi (Che- 
vrieri Héer.), etc. 

Anobium punctatum Deg., Syn. À. morio Villa, Dupl., p. 48. 


Anobium domesticum Fourcroy, Ent., Paris, 1785. — Syn. À, strialum 
OI., Ent., 3, p. 16, 1790. 

Gastrallus lævigatus OI. (Anobium), Ent., 3, 16, p. a 1790. — Ano- 
béum émumarginatum Mull. in Gr., Mag., 4, 196, 1821. Anobium exile 
Gyl., Ins. Sv., 4, App., 325, 1827. 


Trypopilys excisus Mann., Bul. de Mosc., 1843, p. 93. Finlande. Cette 
espèce est distincte du T. carpini H. 

Xystrophorus (Dej.), denticornis Lap., Rev. Silb., 4, p. 58 (Plilinus).— 
X, serraticornis Dej., Cat., 3. Sénégal, Ge sera un genre bon à maintenir. 


Metholcus (J. Duval) cylindricus Gr., Voyage en Dalmatie, p. 202. — 
Metholcus Raymondi Muls. op. (genre Xyletinus), p. 177. France mérid. 
— Metholcus phænicis K'°, Ann., 1859, p. 53. Algérie. — Metholcus lon- 
gipennis Chev., Mag. et Rev., 2, p. 75, 1860. 


Pseudochina (J. Duv.) hæmorrhoïdalis 11., Mag., vi, 18 (Xylet.). = 
Xyletinus villosus Cast., Hist. nat. 1, 295. France mérid. 

Doivent faire aussi partie de ce genre les X. lœvis, testaceus SL, flaves- 
cens Dej., et mes X. torquatus et sulcicollis, Mag. et Rev. 2, 1859, p. 58/4; 
4860, p. 76; tous deux d'Algérie. 


Xyletinus laticollis Duf., Faun. Aust., 2. 450. Autriche. — Xylelynus 
subrotundus (Dej.) Larey, 1858, p. 129. France mérid. 

Le Xylelinus flavipes Cast, Hist. nat., 1, 295, Allemagne, est une 
espèce voisine, un peu plus allongée et étroite, d'un brun noirâtre cen- 
dré, à stries minces et profondes, dont les pattes sont ferrugineuses. 
L’exemplaire que je possède provient, je crois, du midi de la France. 


992 A. CHEVROLAT, — Observuiions el noles Synonymiques. 


Sinoxylon minutum F., Ent. Syn., 2, 363, Syn. castanopterus 
Fairm., Faune de la Polyn., tirage à part, p. 119. — Apate bambulæ 
Dalman. — Apate umbilicatus Mann. — Sénégal, Antilles, Venezuela, 
Java et Taïti. 





Xylopertha prœusta Gr., Voy. en Dalm., p. 224 (Sénoæylon Cat. Schaum). 
— Apale appendiculata Dej., Cat., 3, p. 334, $ humeralis Dahl. — Dal- 
matie, Sicile, Corse et île de Sardaigne. 


Xylopertha dominicana F., Syst. EL, 2, 380, 7 &. Indes. — Apate 
religiosa Boisduv., Voy. Astrolabe, 2, 460. Australie. — Apalc religiosæ 
Fairm., laune de la Polynés., p. 1142. Taïti. — Apate macrocera Lalt., 
Cat., Dej., 3, 334. Ile Maurice, 

\ylopertha longicornis O1., Ent., 4, 77, p. 15. Antilles, — Apate rufes- 
cens Dej., Cat., 3, 334. Brésil, Venezuela, Mexique. 





Xylopertha pustulata F., Syst. El, 2, 381. Tanger. — Apale hu- 
meralis Luc., Expl., p. 463. Algérie. — Apate Chevrierii Vil., Dupl., 49. 
France mér., Italie. 

Le type n’a qu'une tache rougeàtre sur chaque côté de la base du cor- 
selet, je possède un exemplaire semblable qui ne diffère nullement de 
ceux où le rouge occupe les deux tiers. 

Xylopertha truncata Er., Arch., p. 222, 150. Australie. — Apate ere- 
milu OI,, Ent., 4, 77, p.13? Coromandel. 

\ylopertha picea O1, Ent., 4, 77, 14. Sénégal, Cap-Vert, Madagascar, 
Cap. — Apate truncata Dej., Cat., 3, 354. Gayenne, Brésil. 

Bostrychus rugosus F., Syst. EL., ?, 380, 6 (Apute). Tanger. 

Mon exemplaire a été trouvé près d'Oran; il ressemble beaucoup au 
luctuosa O1., mais son abdomen est noir comme le reste du corps. 

Bostrychus serricollis Gr., Sp., 464. Amér. sept. — Apale modesta Vei., 
Cat., 3, 33/1. 

Bostrichus uncinatus Gr., Sp., p. 463 (Apate), d', Brésil. furcata 
Perty, Del, Ann., p. 83, 4. Montevideo. — Apate L-dentata Dej., Cal, 
3, 990, d. Buenos-Ayres. — Apate affinis De]. ? ©. Chiloë. 

Bostrychus jesuita F., Syst. EL, 2, 361. Nouvelle-Hollande. 

° Mes exemplaires et ® proviennent des Antilles, de la Nouvelle-Gre- 
nade et du Venezuela. 








Rhyzopertha pusilla F. Ent., Syn., Supp. v, 156. Europe, Asie, Afri- 
que. Amérique et Océanie. 


CARACTÈRES DIFFÉRENTIELS 
DE 


TROIS ESPÈCES NOUVELLES DE POEDERUS 


PROPRES À LA FAUNE FRANGAISE. 


Par M. le baron GAUTIER DES COTTES, 





{Séance du {1 Septembre 1861.) 





1. PosperRus Corsicus Gautier des Gottes, 


Cet insecte provient des chasses de la Corse de M. Bellier de Ja Chavi- 
gnerie. Il se trouvait dans le lot que j'ai acquis de ce collègue sous le nom 
de Pæderus longipennis Er. 

Mais il diffère de son congénère par les caractères suivants : 1° par la 
laille plus petite, par la forme générale plus allongée ; 2° par la Lête pres- 
que de la largeur du corselet; d’une forme aplatie; point allongée comme 
se présente celle du P. longipennis: 3° par les antennes qui sont presque 
unicolores, c’est-à-dire légèrement rembrunies vers leur extrémité ; 4° par 
le corselet un peu plus allongé, à côtés parallèles ; formant des angles 
moins arrondis; 5° par la ponctuation des élytres qui est plus fine et les 
parties testacées du corps plus claires. 


2. POEDERUS LONGICOLLIS Gaulier des Cotles. 


Ce Coléoplère, que je croyais, autrelois, être un Pæderus caligatus Er., 
en est bien différent, tant par sa manière de vivre que par ses caractères 
spécifiques. 

Il est d’un tiers, au moins, plus grand que le caligatus ; les parties tes- 
tacées sont toujours brunes ; la tête est aussi large que le corselet; celui-ci 
est du double plus grand que celui du culigatus:; très large aux angles 
antérieurs et allant s’amoindrissant vers les angles postérieurs, il forme 
un {rapèze renversé très allongé. 

Les antennes sont aussi longues que dans le longicornis Aubé, noires 
à partir du cinquième article. Les élytres sont semblables à celles du cali- 
galus, mais naturellement plus grandes. 

Ce magnifique Pæderus vit dans les champignons. M, Tappes avait déjà 


394 GAUTIER DES COTTES, —- Trois Pæœderus nouveaux. 


fait celte remarque sur un insecte de cette famille, qu’il avait négligé de 
prendre. s 

J'ai envoyé à mes correspondants plusieurs exemplaires de cet insecte, 
sous le nom de caligatus Er. Ce n’est que cette année que j'ai découvert 
les caractères qui l'en séparaient,. 

C'est à Souppes (Seine-et-Marne) où je pris la première fois cet insecte 
dans un champignon pourri, dans le mois de septembre 1858. Cette année, 
dans mon excursion en Savoie et en Dauphiné, j'ai été assez heureux de 
la capturer, également dans un champignon, au bas des montagnes des 
Alpes, mais toujours dans des endroits humides. 


3. POEDERUS CARBONARIUS Gaulier des Cottes. 


J'avais également confondu cette nouvelle espèce de Pæderus avec le 
P. longicornis Aubé. 

il en diffère par sa couleur d'un noir mat, à l’exception du corseiet 
globuleux, qui est d’un rouge de brique; tout le corps est couvert d’une 
légère pubescence blanche. Les antennes sont un peu moins longues que 
dans le longicornis, les articles en sont plus courts. Il se distingue égale- 
ment du ruficollis par sa laille plus grande, la couleur noire-mate et le 
corselet d’un rouge terne. 

Cet insecte a été pris, par M. Maire, sur les bords de la Loire; je crois 
du côté de la Charité. 

Il est le seul de ses congénères qui affecte cette couleur sombre, 


DESCRIPTION DE DEUX BUPRESTIDES NOUVEAUX 
(Catoxantha Bonvouloiri et Chrysochroa Mniszechii), 


Par M. Henri DEYROLLE. 





(Séance du 28 Août.) 





La collection de M. le comte de Mniszech, si riche surtout en Bupres- 
tides, renferme un grand nombre d'espèces inédites dont la description 
méritera plus tard de faire le sujet d’un travail spécial, mais en attendant 
que mes occupations me permettent ce loisir, je livre à la publicité les 
deux suivantes, à cause de leur importance toute exceptionnelle, vu le 
groupe auquel elles appartiennent. 


CATOXANTHA BONVOULOIRI. — Elytris violacco-cyaneis coslalis, medio 
postice flavo fasciatis, prothorace laleribus rugoso cupreo-aureo, disco 
obscuro, angulis lateribus prominulis ; subtus aureus, thorace utrinque 
plaga magna conjuncta abdomineque albo-testaceis. — Long. 40 à 45 mill., 
larg. 45 à 47 mill. 

Élytres d'un bleu-verdâtre, à reflets violets très prononcés sous un cer- 
lain jour, traversées chacune, un peu au delà du milieu, par une bande 
testacée, large d'environ 3 millimètres, n’atteignant ni le bord des élytres, 
ni la suture, très légèrement oblique, la concavité peu apparente tournée 
en avant. La tête, les deux premiers articles des antennes et le corselel 
d’un cuivreux doré éclatant, avec la partie médiane de ce dernier d’un 
cuivreux obscur. 

Élytres oblongues, arrondies aux épaules, un peu rétrécies en dessous 
de celles-ci, puis s’élargissant vers leur milieu, pour se rétrécir de nou- 
veau en s’arrondissant légèrement, échancrées au bout et armées d’une 
petite épine à angle sutural; très finement rugueuses, ayant sept côtes 
lisses qui tendent, en s’unissant à leur extrémité, à former quelques mail- 
les d’un réseau irrégulier plus ou moins effacées. Tele fortement canali- 
culée entre les yeux, cet espace très rugueux, corselet court, très large 
en arrière, rétréci en avant, long des quatre septièmes de sa largeur, avec 
les angles latéraux situés au delà des deux tiers de sa longueur très proé- 
minents, rugueux sur les côtés, simplement ponctué sur le disque qui est 
canaliculé, son lobe médian large et avançant dans les élytres. Dessous 
du corps el pattes d’un doré cuivreux brillant, avec l'abdomen en entier 


et deux taches latérales sur la poitrine, se rejoignant dans le milieu, d’un 
blanc testacé. 


Sa patrie est l'Inde boréale. 

Celle rare espèce, la troisième du groupe, avec les C. opulenta Gory et 
C. purpurea \Vhite, se distingue facilement de la première par sa couleur 
générale, la largeur et la direction de ses bandes, de la seconde par la 


396 H, DEYROLLE. — Chrysochrou Mniszechir. 


couleur de ses élytres beaucoup plus bleues, par son corselel beaucoup 
plus large et plus court, doré et non violet, enfin de toutes les deux par 
son abdomen entièrement blanc-testacé, sans trace de taches latérales noi- 
râtres. 

Elle n’existe encore à ma connaissance que par une seule élytre au 
British Museum, et dans la collection du comte, de Mniszech par 4 $ 
lesquels sont dus à l’obligeance inépuisable de M. de Bonvouloir, qui par 
ses travaux s’est déjà conquis une place dans le monde scientifique, et à 
qui je me fais un plaisir et un devoir de la Gédier comme témoignage de 
haute estime. 


CHRYSOCHROA MNISZECHIL. — Purpureo-cyanea nitida, elytris obsolete 
punclatis, postice unidentalis, chromo bifasciatlo, altera basilaris laterali- 
Ler prolongata, altera postice medio transversim dispositis. — Long. 4h 
mill., larg. 15 mill. 

Dessus du corps d’un beau bleu d’indigo à reflets violacés, tête forte- 
ment canaliculée entre les yeux, corselet un peu plus large qu'une fois et 
demie sa longueur, finement ponctué sur le disque, très fortement sur les 
côtés dont les points s’effacent graduellement en arrivant vers le milieu, 
bords latéraux arrondis, angles postérieurs légèrement acuminés. Élytres 
oblongues, légèrement et régulièrement arrondies de la base à l'extrémité, 
qui est à peine très légèrement dentée en scie, avec l'angle sutural épi- 
neux, très finement ponetuées et portant quatre côtes étroites à peine 
sensibles: elles sont traversées chacune par deux bandes d’un beau jaune 
de chrôme de trois à quatre millimètres de large, séparées de leur con- 
génère par la suture, l'une basilaire, prolonge un rameau plus étroit qui 
descend le long du bord externe jusqu’à environ le tiers de l’élytre, Pau- 
tre située un peu plus haut que les deux tiers de sa longueur, touche le 
bord externe et n’atteint pas aussi près de la suture que la première, elle 
est déchirée sur ses bords et étranglée dans son milieu, ce qui la divise 
en deux lobes dont l'externe est le plus large. En dessous, les côtés du 
corselet, de la poitrine, des deux premiers segments de l'abdomen et les 
pattes sont bleus, le reste du corps est de couleur marron, avec les 
dépressions latérales des anneaux de labdomen couvertes d’un duvet 
soyeux d’un beau jaune vu sous un certain jour, 

Je dédie ce magnifique insecte, comme faible hommage de ma recon- 
naissance, à M. le comte de Mniszech, assez avantageusement connu 
du monde entomologiste pour qu'il soit superflu d’énumérer ici les rai- 
sons pour lesquelles des espèces remarquables comme celle-ci me sem- 
blent seules mériter de lui être dédiées. 

Elle vient de Siam et devra se placer dans le groupe des C. Rogeri el 
Perroteti. 

he —— 


NOTE sur LE CHRYSODEMA ERYTHROCEPHALA 


BUPRESTIEN QUI HABITE L'ILE DE BALADE 
(Nouvelle-Galédonie ), 


Par M. H. LUCAS. 
(Séance du 12 Juin 1861.) 


Le R. P. Montrouzier, cet infatigable ouvrier apostolique auquel la 
science est redevable d’un Essai sur la Faune entomologique de la Nou- 
velle-Calédonie (Balade) et des îles des Pins, Art, Lifu, etc., qui se publie 
dans nos Annales, 3° série, p. 229 (1860), a décrit sous le nom d’eryfhro- 
cephala un Sternoxe qui appartient plutôt au genre Chrysodema qu'à 
celui de Buprestis. En donnant la diagnostique de cette espèce Op. cit., 
p. 219, qui n’a pas été envoyée, il est probable que ce missionnaire 
mariste n’a eu à sa disposition qu'un individu plus ou moins usé, car il a 
passé sous silence un certain nombre de caractères que ce zélé entomolo- 
giste aurait sans aucun doute exposés, si l'unique individu qui lui à servi 
à faire cette description avait été plus frais. 

Un chirurgien de la marine, zélé botaniste, M. Vieillard, qui a séjourné 
assez longtemps à Balade et qui a étendu ses recherches en histoire natu- 
relle jusqu'à l'Entomologie, a fait don dernièrement au Muséum d’une 
boîte contenant environ cent quarante Insectes, appartenant pour la plu- 
part à l’ordre des Coléoptères. En jetant les yeux sur cette boîte, J'ai été 
frappé de la beauté des espèces qu’elle contenait, en petit nombre malheu- 
reusement, mais qui, cependant, donnent, malgré cela, un aperçu des 
richesses entomologiques que doit nourrir Balade et des découvertes dans 
tous les ordres que l’on y ferait si cette ile venait un jour à être explorée 
à fond. En contemplant ces espèces, dont les unes sont remarquables par 
leurs formes bizarres, les autres par la diversité de leurs couleurs, mes 
yeux furent attirés par la présence d'un Sfernoxe à front d’un rouge- 
orange, à bords des segments abdominaux tachés de cette couleur, et que 
je reconnus en lisant la trop courte description qui en a été donnée par 
le Révérend Père Montrouzier, pour être le Buprestis erythrocephala de 
cel auteur. 

Ayant sous les yeux un second individu excessivement frais de cette remar- 
quable espèce, qui a été donnée au Muséum par M. Vieillard, je mets à pro- 
fit cette bonne occasion pour décrire de nouveau ce Buprestien, afin de 
signaler aux entomologistes les caractères involontairement omis par le 
R. P, Montrouzier, qui n’a eu à sa disposition qu'un individu assez fruste 


098 H. Lucas. 


de cette espèce lorsqu'il a fait connaître pour la première fois ce curieux 
Serricorne. 


CHRYSODEMA (BUPRESTIS) ERYTHROCEPHALA Montrouzier, Annales de la 
Société Entom., 3° série, tom. 8, p. 249, n° 52 (1860). — C. viridi-ænea, 
nitida, punctata; fronte depressa, tomentoso rubro-aurantiaca ; thorace 
utrinque bi-impresso, in medio longitudinaliter unisulcato; elytris anticè 
utrinque fortiter uni-impressis, posticè dentato-serratis , sulura rubro- 
cupreo micante ; abdomine viridi-æneo, punctato, lateribus utrinque tomen- 
toso rubro-aurantiaco quinque maculatis; pedibus viridi-æncis, punctatis, 
articulis tarsorum testaceis, ultimo attamen viridi-æneo. — Long. 30 mill., 
lat. 10 mill. 


D'un beau vert bronzé, brillant. La tête présente une ponctuation assez 
forte, irrégulière, disséminée, et dans son milieu elle est parcourue par 
un sillon sensiblement accusé et qui est d’un rouge cuivreux brillant; le 
front est lisse, profondément déprimé et revêtu chez les individus bien 
frais d’une tomentosité assez allongée, serrée et d’une belle couleur rouge- 
orange ; l’épistome est ponctué et d’un vert brillant; la lèvre supérieure 
est lisse et d’un brun foncé; les mandibules d’un brun cuivreux, irrégu- 
lièrement et profondément ponctuées, sont noires à leur extrémité ; la 
lèvre inférieure est lisse et d’ur vert cuivreux brillant; quant aux palpes 
maxillaires et labiaux, ils sont roussâtres et couverts de poils testacés. 
Les antennes un peu plus longues que le thorax sont d'un brun foncé, 
finement ponctuées à leur bord inférieur, avec le premier article d’un 
brun cuivreux. Le thorax plus long que large, plan en dessus, est arrondi 
sur les côtés et profondément excavé en dessous des bords latéro-posté- 
rieurs: il présente une ponctuation plus forte que celle de la tête, plus 
profondément marquée, irrégulière et un peu plus serrée; il est parcouru 
dans son milieu, qui présente quelques reflets d’un cuivreux rougeàtre, 
par un sillon longitudinal assez profond et marqué de chaque côté, sur les 
bords latéraux antérieurs et postérieurs, de deux profondes impressions 
dont celles situées près des angles de la base sont les plus grandes; chez 
les individus bien frais et qui n’ont subi aucun frottement, ces dépressions 
sont revêtues d’une tomentosité abondante, serrée et d’un blanc sale; en 
dessous et sur les côtés, il est d’un vert bronzé, ponctué, avec les exca- 
vations latérales couvertes d’une tomentosité semblable à celle du thorax. 
L'écusson est très petit, profondément enfoncé, d’un vert cuivreux et cou- 
vert d’une tomentosité d’un blanc sale. Les élytres un peu plus larges que 
le thorax sont terminées en pointe aiguë à leur extrémité et fortement 
épineuses sur leurs bords latéro-postérieurs; elles sont striées particuliè- 
rement dans le voisinage de la suture, et ces stries présentent une ponc- 


Chrysodema erythrocephala. 399 


tuation assez forte et régulièrement disposée ; sur les côtés, elles sont irré- 
gulièrement ponctuées et dans le voisinage de la petite humérale qui est 
arrondie et saillante, on aperçoit de chaque côté une dépression transver- 
sale assez forte, profonde, et qui est revêtue d’une tomendosité d’un blanc 
sale ; quant à la suture, elle est d’un beau rouge cuivreux brillant, et des 
reflets de cette couleur se font remarquer aussi, particulièrement vers la 
partie postérieure des élytres. Le sternum est ponctué et d’un vert cui- 
vreux brillant; les pattes sont de même couleur que le sternum, avec les 
tibias des seconde et troisième paires d’un brun roussâtre, et les tarses, 
le dernier article excepté cependant, testacés. L’abdomen est ponctué, 
d’un vert bronzé cuivreux, avec la partie postérieure des segments mar- 
ginée de violacé cuivreux et ceux-ci ornés de chaque côté, chez les indivi- 
dus qui n’ont subi aucun frottement, de cinq taches ovalaires formées par 
une tomentosité allongée, serrée, d’une belle couleur rouge-orange. 

Gette jolie espèce, qui rappelle par sa forme le Chrysodema Varennesi, 
dans le voisinage duquel elle vient se placer, habite Balade, et fait partie 
des riches collections entomologiques du musée de Paris, auxquelles elle a 
été donnée par M. Vieillard. 


QUELQUES REMARQUES 


SUR LES 


MÉTAMORPHOSES DE L'AROECERUS FASCICULATUS 


COLÉOPTÈRE RHYNCHOPHORE DE LA TRIBU DES ANTHRIBIDES, 


Par M. H. LUCAS. 


(Séance du 24 Juillet 1861.) 





Quoique MM. Chapuis et Candèze aient fait faire un pas très grand à 
lEntomologie en publiant un catalogue des larves des Coléoptères (1), on 
peut dire que malgré ce consciencieux travail, la morphologie est à peine 
ébauchée et qu'elle sera encore pendant longtemps un champ vaste à 
explorer. En me rendant le 29 août 1859 au laboratoire d’Entomologie, 
je rencontrai sur un T'amariscus gallica eux petits Coléoptères qui, à la 
première vue, me semblèrent étrangers à l'Europe. Dans la même journée, 


(1) Mémoires de la Société royale des Sciences de Liége, t. 8, p. 341 (1853), 


00 H. LuCAS. 


M. le professeur Valenciennes m’envoya un cornet contenant trois indivi- 
dus vivants de ce même Coléoptère, en me demandant mon avis à ce 
sujet; je m'empressai de lui dire que cet insecte Rhynchophore appartenait 
à la tribu des Anthribides, mais que je le croyais exotique : Vous ne vous 
trompez pas, en eflet, me répondit ce savant professeur, car ces quelques 
insectes ont été rencontrés vivants dans une boîte provenant de Chine. Le 
lendemain, le hasard me conduisit à la salle de déballage et, quelle fut 
ma surprise, de rencontrer sur les vitres de cette salle et sur des toiles de 
Tegenaria domestica, plusieurs individus encore vivants de ce même 
Coléoptère. Gette dernière rencontre excita tout particulièrement mon 
attention et, en poussant plus loin mes investigations, je trouvai une boîte 
contenant plusieurs branches formant plusieurs paquets, renfermées dans 
du papier chinois; j'ouvris un de ces paquets et je rencontrai deux indi- 
vidus vivants de cette même espèce. Nul doute que les individus pris sur 
le Tamariscus gallica et sur les vitres de la salle de déballage, ne pro- 
vinssent de ces mêmes paquets de plantes, et désirant étudier les méta- 
morphoses de ce Coléoptère, je priai M. Decaisne de vouloir bien me lais- 
ser visiter ces paquets de branches envoyées de Chine au Muséum par 
M. Fontanier. Ce professeur, toujours obligeant, me laissa explorer ces 
rameaux appartenant à une espèce de Gingembre et, en les visitant avec 
une attention scrupuleuse, je finis par rencontrer des larves et des nym- 
phes de ce Coléoptère. Quelque temps après, je communiquai ce Rhyn- 
chophore à mon ami M. Chevrolat, possesseur d’une riche collection de 
“urculionites, et j'appris de ce confrère toujours zélé et plein de com- 
plaisance, que ce Coléoptère, de la famille des Anthribides, était lAræcerus 
coffeæ de Fabricius. Connaissant le travail plein d’intérèt publié par MM. 
Chapuis et Candèze sur les larves des Coléoptères, je consultai cet ouvrage, 
véritable vade mecum morphologique, et m'’aperçus que ces auteurs ne 
signalaient que trois larves appartenant à cette tribu, ce sont les Brachy- 
Larsus scabrosus, Choragus Sheppardi el Gratoparis lunatus. La larve, dont 
je vais faire connaître les métamorphoses, sera donc la quatrième de cette 
tribu et, quoique beaucoup d'entomologistes aient parlé de cet insecte qui 
a reçu cinq noms spécifiques différents, aucun d’eux n’a fait connaître la 
vie évolutive de cette Anthribide. Cette espèce cosmopolite est abondam- 
ment répandue dans l’ancien et le nouveau monde, car sa larve se plait à 
dévorer des substances qui nous sont indispensables ou au moins qui sont 
irès recherchées partout, telles que le café, le cacao, etca 


DE LA LARVE. — Elle est longue de 5 millimètres 1/2 à 6 millimètres 
1/4, et mesure en largeur 4 millimètre 1/4 à 2 millimètres. Cette larve, 
par sa forme courte et cylindrique, présente un faciès qui rappelle un peu 


Aræcerus fasciculatus. \ 101 


celui du Cratoparis lunatus de Fabricius, que MM. Chapuis et Candèze 
ont décrite et figurée p. 540, pl. 7, fig. 8, mais chez cette larve, les orga- 
nes locomoteurs manquent, tandis qu'ils sont, au contraire, parfaitement 
développés dans celle de l'Aræcerus coffeæ. La tête, de consistance cor- 
née, est d’un jaune testacé brillant; elle est bordée de ferrugineux sur 
les côtés et postérieurement, et quatre taches de cette couleur dispo- 
sées en demi-cercle se font remarquer sur son milieu ; celles qui occupent 
les parties latérales sont grandes, trianguliformes, les médianes, au con- 
traire, beaucoup plus petites, sont très rapprochées et de forme ovalaire ; 
antérieurement, elle est entièrement d'un ferrugineux foncé, et sur les 
côtés latéraux elle est couverte de points assez forts et assez serrés; elle 
est ovalaire, plus longue que large et assez convexe ; postérieurement elle 
est arrondie, presque coupée droit sur les côtés latéraux, avec tout son 
bord antérieur concave et formant une excavation large, arrondie et pro- 
fonde ; elle est lisse et couverte de poils allongés, peu serrés, d’un brun 
clair; sur les côtés latéro-antérieurs, près de la naissance des mandibu- 
les, on aperçoit une petite saillie d’un jaune testacé et qui, exposée à un 
fort grossissement, m'a paru composée de deux articles, dont un basilaire 
très court ; quant au second, il est plus allongé et implanté dans la par- 
tie médiane du premier article; ne faudrait-il pas considérer ce petit 
appareil comme étant le représentant des antennes ? En effet, je croirais 
assez que ce sont ces organes, Car, suivant MM. Chapuis et Candèze, les 
antennes, dans la larve du Cratoparis lunatus, ne sont représentées que 
par un petit tubercule mousse situé en dehors des mandibules. En exa- 
minant les parties latérales de la tête et en les soumettant à des grossis- 
sements divers, j'ai aperçu, de chaque côté, près de la naissance des man- 
dibules, une petite saillie d’un noir brillant, à centre un peu plus clair, 
arrondie ; ne faudrait-il pas aussi considérer ces petits tubercules comme 
étant les organes de la vision ? Quand on examine la partie antérieure de 
la tête, on voit qu’elle présente une plaque écailleuse désignée sous le nom 
de sus-céphalique, et qui est limitée postérieurement par une saillie en 
demi-cercle d’un ferrugineux foncé. La lèvre supérieure, plus large que 
longue, est ferrugineuse, bimaculée de noir brillant, avec tout son bord 
antérieur cilié de poils d’un jaune testacé, peu allongés et serrés. Les 
mandibules courtes, arquées, robustes, sont allongées; elles sont d’un 
ferrugineux foncé et armées chacune, à leur côté interne, de deux fortes 
dents spiniformes d’un noir foncé brillant. Les mâchoires d’un ferrugi- 
neux clair, sont courtes et robustes; le lobe interne, qui ne paraît être 
qu'un prolongement de la mâchoire, est allongé, cylindrique, terminé 
en pointe aiguë à son extrémité, qui est hérissée de poils ferrugineux; 
il ne dépasse pas en longueur les palpes maxillaires : ceux-ci sont compo- 
L° Série, TOME L. 26 


01 H. Lucas. 


sés de trois articles, dont le premier ou le basilaire est allongé et épais; 
le second est plus court; quant au troisième, il est à peu près de la lon- 
gueur du précédent, mais plus mince, terminé en pointe et hérissé de 
poils très courts, d’un ferrugineux clair. La lèvre inférieure, plus large 
que longue, est légèrement creusée dans son milieu; elle est glabre et 
entièrement d’un jaune-pàle; quant aux palpes labiaux, ils sont très 
courts, tuberculiformes et composés chacun de deux articles, dont le ter- 
minal, ferrugineux, parait comme emboîté dans le précédent. Quand on 
observe les diverses pièces qui composent la bouche chez une larve 
vivante, on remarque qu’elles sont sans cesse en mouvement, que les palpes 
maxillaires sont les organes qui offrent plus de mobilité, que les màchoi- 
res, dans l’acte de mastication, sont dirigées presque de bas en haut, et 
que les palpes labiaux, bien moins mobiles que les maxillaires, sont mis 
en mouvement par la lèvre inférieure, qui, elle-même, paraît sortir et 
rentrer à volonté d’une pièce allongée, cylindrique, avec laquelle elle semble 
articulée. Les divers anneaux qui composent le thorax sont confondus, de 
manière qu'il est difficile de distinguer nettement à la première vue les 
divisions qui représentent le prothorax, le mésothorax et le métathorax ; 
ces divers segments, charnus, sont blancs, plus ou moins plissés en des- 
sus et sur les parties latérales, et le premier ou le prothorax présente sur 
les côtés latéro-antérieurs un petit espace très légèrement écailleux; ils 
sont hérissés de poils d’un roux clair, courts, peu serrés et placés çà et là. 
Les pattes allongées, assez robustes, sont d’un testacé pâle ; les tubercules 
pédigères sont saillants et les divers articles qui composent ces organes lo- 
comoteurs sont hérissés de soies très fines et allongées; quant à l’article 
terminal ou l’ongle, il est court, légèrement courbé et aigu. L’abdomen 
allongé est toujours plus ou moins courbé ; il est de la même couleur que 
le thorax, charnu et plissé ; les segments qui le composent sont au nom- 
bre de neuf, divisés par des plis transversaux plus ou moins saillants, 
recouverts en dessus, sur les côtés et en dessous de poils raides, allongés, 
peu serrés et presque disposés en séries transversales ; le dernier segment 
ou l’anal est lisse et ne présente rien de remarquable. Les stigmates sont 
au nombre de neuf paires; la première occupe le bord latéro-antérieur du 
mésothorax, les huit autres sont placés sur les huit premiers segments 
abdominaux et situés entre les plis que présentent les parties latérales de 
ces divers segments. 

Cette larve, dont les mouvements sont assez lents, se tient dans les 
branches d’une espèce de Gingembre de Chine, dont elle dévore toute 
la partie ligneuse, ayant soin toutefois d’en respecter l'écorce. Elle éta- 
blit dans les rameaux de cet arbrisseau des galeries longitudinales, pro- 
fondes et comblées de poussière. Lorsqu'elle est sur le point de se méta- 


Aræcerus fasciculatus. 403 


morphoser en nymphe, elle établit une loge assez grande qu’elle a le soin 
de placer aussi près que possible de l'écorce, afin que l’insecte, une fois 
développé, puisse sortir sans éprouver trop de résistance. En effet, il n’a 
qu’à découper avec ses mandibules une rondelle préalablement préparée 
par la larve, et c’est par cette ouverture que l'insecte parfait abandonne 
la tige dans laquelle il a subi toutes les phases de sa vie évolutive, 

Cette larve se nourrit aussi des fruits du cacao et du café, et comme 
ces substances sont très recherchées, à cause de l'usage journalier que 
nous en faisons, il n’est pas surprenant de voir l’insecte parfait cité par 
les auteurs comme habitant les Indes orientales, le cap de Bonne-Espé- 
rance, l'Amérique méridionale, etc. 


DE LA NyMPHe, — Elle est longue de 5 millimètres et a environ 4 mil- 
limètre 3/4 de largeur. Elle est courbée ; testacée, couleur qui tourne au 
brun lorsqu'elle est sur le point de se métamorphoser en insecte parfait. 
La tête lisse, convexe, arrondie en dessus, est parcourue dans son milieu 
par un sillon longitudinal. Les yeux sont ovalaires et entièrement roussâ- 
tres. La lèvre inférieure est d’un jaune testacé, légèrement teinté de roux. 
Les palpes maxillaires et labiaux sont très visibles; ils sont d’un jaune 
roussâtre, couleur qui devient beaucoup plus foncée lorsque cette nym- 
phe est sur le point de se métamorphoser en insecte parfait. Les mandi- 
bules sont testacées et leur extrémité est d’un brun roux foncé. Les anten- 
nes sont jaunâtres et occupent une position longitudinale; elles passent 
entre le prothorax et les pattes de la première paire, et ses derniers arti- 
cles viennent prendre un point d'appui sur le milieu des fémurs des 
pattes de la deuxième paire. Le prothorax, d’un jaune testacé, est fine- 
ment rebordé sur les parties latérales qui sont marginées de ferrugineux ; 
il est convexe, arrondi en dessus et à travers l’épiderme transparent qui 
sépare l’insecte futur du monde extérieur, on aperçoit les taches brunes 
qui orneront cet organe. Le mésothorax est entièrement d’un jaune tes- 
tacé, Les élytres sont courtes, testacées, sensiblement plissées, terminées 
en pointe à leur extrémité quiest d’un brun foncé. Le métathorax, de 
même couleur que le mésothorax, ne présente rien de remarquable; il 
supporte les ailes qui sont entièrement cachées par les élytres, et qui ne 
sont constatables que parce qu’elles dépassent un peu l'extrémité de ces 
organes. Les pattes sont d’un jaune testacé, et celles de la première et de 
la deuxième paire placées sur les élytres sont repliées sur elles-mêmes, 
de manière que les articles des tarses reposent longitudinalement sur la 
région sternale; celles de la troisième paire sont cachées par les ailes, 
et les tarses de cette troisième paire viennent prendre un point d'appui 
sur le quatrième segment abdominal. L’abdomen, d’un jaune testacé, est 


h04 H. LUCAS. — Aræcerus fasciculatus. 


parcouru de chaque côté par de petites saillies charnues, hérissées de 
poils, et dans le voisinage desquelles sont situés les stigmates ou les 
organes de la respiration; quant au dernier segment abdominal, il est 
bituberculé et ne présente rien de remarquable. 

Gette nymphe, qui reste douze à quinze jours sous cet état, remue sans 


cesse sa partie postérieure lorsqu'on la touche ou qu’on cherche à l’exa- 
miner. 


DE L’INSECTE PARFAIT. — Cette espèce ayant été décrite et figurée par 
les auteurs, je ne la décrirai pas de nouveau, et pour compléter l’histoire 
de ce Rhynchophore cosmopolite, je signalerai chronologiquement les diffé- 
rents noms sous lesquels les auteurs l'ont fait connaitre. 


Aræcerus (Gurculio) fasciculatus De Géer, Mém. pour servir à lHist. 
nat. des Ins., tom. 7, p. 276, n° 10, pl. 16, fig. 2 (1775). — Bruchus 
cacao, Fabr., Spec. Ins., tom. 1, p. 75, n° 6 (1781). — Ejusd. Mantiss., 
Ins., tom. 1, p. 41, n° 8 (1787). — Ejusd. Entom. Syst., tom. 1, pars 2°, 
p. 370 (1792). — Macrocephalus cacao, Olv., Entom., tom. 1v, n° 80, 
p. 45, 21, pl. 2, fig. 21 a, b (1795). — Anthribus peregrinus Herbst., 
Nat. Insect., tom. 7, p. 168, n° 40, pl. 106, fig. 9 (1797). — Bruchus 
cacao Fabr., Syst. Eleuth., tom. 2, p. 397, n° 6 (1801). — Bruchus cras- 
sicornis Fabr., Syst., Eleuth., tom. 2, p. 399, n° 23 (1801). — Anthribus 
coffeæ Fabr., Syst., Eleuth., tom. 2, p. 411, n° 28 (1801). — Aræcerus 
coffeæ Sch., Syn., Insect., tom. 1, pars 1°, p. 157, n° 2 (1833). 


Ce Rhynchophore est très agile, et lorsqu'on cherche à s’en emparer, il 
échappe facilement à la main qui veut le saisir au moyen de petits sauts 
qu’il exécute avec beaucoup de facilité et parcourt ainsi un espace de 25 
à 30 millimètres environ. Si on persiste à le poursuivre, il prend la fuite 
et met en usage, alors, ses organes du vol. J'ai remarqué aussi que quel- 
quefois il contrefait le mort, et cela se présente lorsqu'on le laisse libre 
après l'avoir préalablement tenu pendant un certain temps entre les 
doigts. 

Cette espèce, dont j'ai été assez heureux de pouvoir étudier la vie évo- 
lutive, ne détruit pas que le Café et le Cacao, elle se plaît à dévorer aussi 
d’autres substances, particulièrement une espèce de Gingembre assez com- 
mune en Chine, et dont des rameaux ont été envoyés au Muséum de 
Paris, par M. Fontanier, voyageur naturaliste de cet établissement scien- 
tifique. 


RÉVISION DES COLÉOPTÈRES DU CHILI 


(Suite) (1). 


Par M. L. FAIRMAIRE et P. GERMAIN. 





(Séance du 10 Novembre 1858.) 





Les Staphylinides du Chili, assez intéressants sous le rapport du nom- 
bre des espèces, le sont moins sous celui des formes et de la variété. La 
grande majorité des genres sont européens, mais toutes les espèces sont 
de petite taille et le groupe des Staphylins proprements dit n’est pas 
représenté dans cette faune; le plus grand insecte de cette famille ne 
dépasse pas 10 millimètres et c’est un géant! 

Solier, dans la Zoologie du Chili publiée par M. CI Gay, a décrit une 
cinquantaine d’espèces ; malheureusement ses descriptions sont d’un laco- 
nisme désespérant, et les types qui ont servi à son travail sont ou détruits 
pour la majeure partie, ou dans un état de conservation des plus défec- 
tueux. Par un autre malheur, Solier, dont les descriptions ont été faites 
bien des années avant leur publication, ne connaissait pas, à cette époque, 
l'excellente monographie d'Erichson. Il en est résulté bien des méprises 
en ce qui concerne les genres ; cependant, sur les douze nouveaux genres 
créés par Solier, il y en a sept ou huit à conserver. 

Notre travail comprend presque trois fois autant d'espèces que la Fauna 
Chilena. Pour le rendre plus complet, nous avons cru devoir citer les des- 
criptions de Solier que nous n’avons pu rapporter à aucune des espèces 
qui nous sont connues. Il y a probablement quelques doubles emplois, 
mais il est permis de douter qu'on parvienne désormais à débrouiller les 
espèces de Solier qui restent encore dans l'obscurité, 


Genre FALAGRIA, 


1 #, SULCICOLLIS Germain, Anal. Univ. de Chile, 1855, 390. — Long. 
2 2/3 mill. — Obscure æœnea, nitida ; capite globoso, sublævigato, protho- 
race obsolete punctulato, angusto, subcordiformi, medio profunde sulcato ; 
elytris œneo-piceis , obsolete punctatis, parce pubescentibus , prothorace 
mullo latioribus, abdomine segmentis basi transversim valdè impressis ; 
antennis pedibusque teslaceis. 


D'un brun-roussâtre, bronzé très brillant, plus foncé sur la tête et le 


(4) Voyez Annales, 3e série, 1858, tome VI, page 709; 1859, lome VII, page 483, 
et 4e série, 1860, tome [, page 105, 


406 L. FAIRMAIRE ET P. GERMAIN. 


corselet, à fine pubescence grisâtre ; antennes et pattes d’un roux-testacé. 
Antennes beaucoup plus longues que la tête et le corselet, épaisses, gros- 
sissant vers l'extrémité. Corselet plus étroit que la tête, fortement arrondi 
en avant, avec les côtés angulés avant le milieu, fortement rétréci en 
arrière, avec les côtés sinués et ayant une profonde fossette latérale; au 
milieu, sur le disque, un profond sillon. Élytres beaucoup plus larges que 
le corselet, presque carrées, à ponctuation indistincte. Abdomen un peu 
rétréci à la base, mais aussi large au milieu que les élytres, à ponctuation 
et à pubescence plus visibles ; chaque segment ayant à la base une forte 
impression transversale. — Quillota, sous les débris de végétaux. 


Genre GASTRORHOPALUS Sol. in Gay, Hist. de Chile, Zool., 1v, 333. 


Genre très voisin des Calodera, mais remarquable par l’étranglement 
de l'abdomen et la forme des deux premiers articles des palpes labiaux 
qui sont fort dilatés ; le labre est aussi très fortement échancré. Les anten- 
nes sont fortes et assez longues. 

Maxillæ mala interiore intüs dense spinulosa, anteriore apice truncata 
et breviter uncinata. Palpi maxillares elongati, articulo penultimo longo, 
clavato, ultimo aciculari ; palpi labiales articulis 2 primis inflatis, penul- 
timo cylindrico, ultimo aciculari. Labrum bi- aut trifidum. Abdomen basi 
coarctatum, apice dilatatum. Tarsi filiformes, articulis 4-primis conjunc- 
dis ultimo haud brevioribus. 


4, G. NIGER Sol., 1 c., 334, pl. 6, fig. 12. — Long. 4 1/2 mill. — 
Niger, parum nitidus; prothorace lateribus leviter sinualo; elytris dense 
punctato-granulatis ; abdomine segmentis primis brevissimis, punctatis, 
apicalibus multo majoribus, minus transversalibus, lϾvigatis, nitidis; 
ore, antennis pedibusque nigris. — Valdivia. 

Chez cette espèce, que nous ne connaissons pas en nature, le labre est 
trilobé; l'abdomen parait moins fortement rétréci à la base que chez 
lelegans. 


2. G. RUSSATUS. — Long. 2 2/3 mil — Rufus, fulvo-pubescens, capite 
prothoraceque fusco-nigris, dense punctatis, hoc basi fere striolato, elytris 
prothorace fere duplo latioribus ; postice angustatis punctatis ; abdomine 
basi valde angustato, segmento quarto præcedente duplo longiore, nigro, 
apice angusle rufo, segmento quinto angustiore, nigro; apice late rufo- 
testaceo. 

D'un testacé-rougeâtre, à pubescence d’un roussâtre plus clair; tête et 
corselet à ponctuation assez fine, serrée, un peu confluente, presque strio- 
lée à la base du corselet. Tête ayant en avant une légère impression 


Goléopteres du Chili. L07 


triangulaire. Corselet légèrement sinué sur les côtés avant la base. Ély- 
tres convexes, presque deux fois aussi larges que le corselet, atténuées 
vers l'extrémité; suture déprimée vers l’écusson; à rugosités un peu 
squameuses. Abdomen pas plus large à la base que le corselet, s’élargis- 
sant peu à peu, de manière que le quatrième segment est aussi large que 
les élytres à leur base, les deuxième, troisième et quatrième segments 
très convexes en travers et ayant à la base une forte impression transver- 
sale crénelée; quatrième segment noir, avec l'extrémité rougeâtre, cin- 

_quième segment trapézoïdal, atténué et tronqué en arrière, noir avec la 
moitié apicale rousse. — Santiago, sous les pierres, très rare. 

Cet insecte offre le faciès et la coloration de l’Ilyobates nigricollis; il 
diffère de l’elegans par l'abdomen moins étroit à la base, ne se dilatant 
pas brusquement au quatrième segment, mais s’élargissant peu à peu; les 
élytres sont aussi plus rugueuses et plus larges. 


3. G. ELEGANS Sol, 1 c., 335, pl. 6, fig. 43. — Long. 2 1/4 mill. — 
Niger, capile punctulato; prothorace nigro aut obscure rufo, sat tenuiter 
dense punclato, punctis plus minusve confluentibus ; elytris postice leviter 
angustatis, rubris, punctulalis, medio lævigatis; abdomine segmentis 3 
primis nodulosis, sublransversis, æqualibus, ullimis majoribus inflatis, 
quarto nigro fasciato; antennis pedibusque rubris. — Valdivia. 

Chez cette espèce, le quatrième segment de l'abdomen un peu plus de 
deux fois aussi long que le cinquième; chez le niger, ce même segment 
est seulement un peu plus long; chez le russatus, il est de moitié plus 
long. 

Genre BLEPHARHYMENUS Sol. 


Maxillæ mala interiore apice intus spinulis ciliata, exteriore apice unci- 
nala longèius pubescente. Liqula elongata, linearis, apice bifida Palpi 
labiales triarticulali, articulo tertio secundo longiore. Tarsi postici arti- 
culo primo elongato. 

Ce genre, remarquable par la forme du corselet qui offre deux sillons 
longitudinaux, ressemble à quelques Calodera, dont il offre la coloration ; 
son faciès le rapproche aussi des Autalia et des Bolitochara. 


1. B. suLGICOLLIS Sol., I. c., 340, pl. 7, fig. 4 — Long. 3 mill — 
Rufus, capite lævigalo, prothorace sparsim punctato, sulcis 2? profunais, 
antice posticeque obsoletis, fortiter punctatis, impresso, spatio medio e:e- 
valo; elytris rufo-luleis, basi obscure rufis: abdomine postice nigro cin- 
gulato; ore, antennis pedibusque rufescentibus. — Forêts subandines de 
Chillan, en Secouant des branches de Fagus Dombeyi. 


108 L. FAIRMAIRE ET P. GERMAIN. 


2. B. EUcHROMUS. — Long. 3 mill. — Nitidus rufo-testaceus, elytris pro- 
thoracis multo latioribus punctulutis, basi infuscatis, apice nigro margi- 
natis ; abdomine læœvi, rufo, post medium nigro, apice pallide flavicante, 
antennis pedibusque teslaceis. 


Brillant, d’un roux testacé, à fine pubescence grisätre. Tète et corselet 
finement ponctués, ce dernier convexe, atténué en avant, ayant à la 
base une légère fossette,. Antennes fortes, dépassant un peu la base du 
corselet, les trois premiers articles allongés, les quatrième et cinquième 
carrés, aussi longs réunis que le troisième, les suivants de plus en plus 
transversaux, le dernier ovoide, acuminé, aussi long que les deux précé- 
dents. Élytres presque carrées, beaucoup plus larges que le corselet, ayant 
le bord postérieur fortement sinué près de l'angle externe; assez densé- 
ment ponctuées ; rembrunies autour de l’écusson et bordées de noir à 
l'extrémité. Abdomen très lisse, rougeâtre, noir après le milieu, d’un 
jaunâtre pâle à l'extrémité. Pattes et antennes testacées. — Golfe de 
Reloncavi. 


Genre ILYOBATES,. 


4, I. NITIDIVENTRIS. — Long. 2 4/3 mill — Dilute brunneus opacus, 
elylris piceo-testaceis, abdomine piceo-rufo nitido, apice nigro cincto, 
capile, prothorace elytlrisque dense punctatis, pubescentibus, antennis pedi- 
busque testaceis. 


Très voisine de l’I. nigricollis. D'un brun-ciair, presque mat, à pubes- 
cence grise, élytres, antennes, palpes et pattes d’un testacé roussâtre, 
abdomen brillant, d’un testacé roussätre, avec l’avant-dernier segment 
noir. Tête, corselet et élytres fortement ponctués. Antennes ne dépassant 
pas la base du corselet; très fortes, les trois premiers articles allongés, 
deuxième et troisième égaux, le quatrième plus court, les articles 5 à 10 
très transversaux, le dernier grand, pyriforme., Tête et corselet convexes,. 
Élytres pas plus longues et un peu plus larges que le corselet. Abdomen 
presque lisse, à fines aspérités rares, plus visibles sur les côtés, dernier 
segment fortement strié, avec une carène longitudinale. — Golfe de Relon- 
cavi. 


2. I. PEGTORALIS Sol., L. c., 1V, 354, pl. 7, f. 41 (Alcochara). — Long. 
3 1/2 mill. — Rufo-testaceus, elytris ad scutellum et ad angulum anterio- 
rem fusco-nigro maculatis, abdomine ante apicem nigro cingulalo; capite 
prothoraceque tenuiter dense punctulatis, hoc antice tantum angustato, 
basi foveola signato: antennis obscure rufis, capite prothoraceque haud 
longioribus, apicem versus sat incrassatis ; elytris prothorace latioribus, 


Coléoptères du Chili. 409 


dense punctatis; abdomine fere parallelo, elytris paulo angustiore, — 
Calbuco, Santiago, commun sur les fleurs du Quélloja saponaria. 


Genre GALODERA. 


4, C. TRUNCATA, — Long. 3 1/2 mill. — Nigra nitida, tibiis anticis 
tarsisque rufescentibus; antennis capite prothoraceque longioribus, apice 
incrassatis, prothorace basi medio obsolete foveolato; elytris prothorace 
latioribus, tenuissime ace dense punctulatis; abdomine basi leviter angus- 
tato, lateribus valde marginato, apice truncato et pilis, subtus densioribus, 
instructo. 


Voisine de G. uliginosa. D'un noir assez brillant, avec l'extrémité des 
jambes, surtout des antérieures, et tous les Larses roussâtres. Antennes 
notablement plus longues que la tête et le corselet réunis, grossissant peu 
à peu vers l'extrémité, deuxième et troisième articles presque égaux, 
allongés, le quatrième beaucoup plus court, les avant-derniers plus courts, 
plus épais, le dernier presque aussi long que les deux précédents, ovalaire- 
acuminé, Corselet assez convexe, à peine rétréci en arrière, de même lar- 
geur que la tête à la base, au milieu une petite fossette peu marquée. 
Élytres beaucoup plus larges que le corselet, à peine plus longues, à ponc- 
tuation extrêmement fine, serrée, à pubescence cendrée, excessivement 
fine et courte. Abdomen aussi large que les élytres, légèrement rétréci à 
la base, à ponctuation indistincte; dernier segment aussi long que les 
deux précédents, largement tronqué, ayant quelques poils plus serrés en 
dessous. — Plateaux élevés des Cordilières, 3,300 à 3,600 mètres; se 
tient dans les petits ruisseaux, accroché sous les pierres à la façon des 
Elmis. 


2. C PINGUICORNIS. — Long. 3 4/2 mill — Fusco-nigra, subnitida, 
prothorace elytrisque piceis, antennis validis, fuscis, basi piceis, dense 
punctulata, abdomine lævi, nitidiore, fulvo-pubescens, prothorace basi foveo- 
lato, capile latiore, angustato, pedibus rufo-piceis. 


D'un brun-noir brillant sur la tête et l'abdomen, d’un brun un peu rou- 
geâtre sur le corselet et les élytres, à ponctuation fine et serrée et à pubes- 
cence d’un cendré roussàtre, sauf sur l’abdomen qui est presque lisse et 
presque glabre. Antennes d’un brun-foncé, avec le premier article roussà- 
tre, épaisses, dépassant un peu le corselet, troisième article à peine plus 
long que le deuxième, les suivants carrés, devenant transversaux, le der- 
nier ovalaire, aussi long que les deux précédents. Palpes bruns, roussà- 
tres à la base. Corselet rétréci tout à fait en avant, légèrement atténué en 
arrière; angles postérieurs droits; au milieu de la base une fossette trans- 


10 L, FAIRMAIRE ET P. GERMAIN. 


versale, Écusson ponctué. Élytres plus larges que le corselet, presque de 
moitié plus longues, à ponctuation plus forte et un peu râpeuse. Abdomen 
parallèle, ayant une forte impression à la base des quatre premiers seg- 
ments, l’avant-dernier ayant une étroite bordure päle, le dernier rougeä- 
tre. Pattes rougeâtres. — Golfe de Reloncavi. 


3. C SEMIPOLITA. — Long. 2 2/3 mill — Subdepressa, testacea, 
nilida, griseo-pubescens, capite prothoracisque disco paulo obscurioribus, 
tenuiter dense punctatis, abomine fere lævi, nigro-fusco, nitidiore, antennis 
fuscis, basi testaceis, pedibus anoque r'ufo-testaceis. 

Un peu déprimée, d’un testacé assez brillant, à fine pubescence grise, 
très finement et densément ponctuée, tête un peu rembrunie ainsi que le 
disque du corselet. Antennes assez fortes, atteignant presque la base du 
corselet, brunes, avec les quatre premiers articles testacés, les trois pre- 
miers articles allongés, les autres transversaux, le dernier grand, pyri- 
forme. Corselet presque aussi long que large, rétréci en avant, base légè- 
rement arrondie, angles postérieurs obtus ; une faible impression transver- 
sale au milieu de la base. Élytres d’un quart plus longues et d’un tiers plus 
larges que le corselet, bord postérieur légèrement sinué près les angles, 
un peu plus fortement ponctuées que le corselet. Abdomen presque lisse, 
d’un brun-noir très brillant, segments vaguement marqués de rougeàtre- 
obscur, bord postérieur de l’avant-dernier segment et le dernier roussä- 
ires. 


h. © SUBMETALLICA — Long. 3 mil — Fusco-ænea nilida, anten- 
nis piceis, basi dilulioribus, palpis pedibusque pallide testaceis; dense ac 
tenuiter punctulata, prothorace postice angustato, basi medio foveato, pos- 
tice vix perspicue lineato ; elytris latis, convexis, rugoso-squamosis ; abdo- 
mine lævi, nitidiore. 

Forme de la C. riparia. D'un brun-rougeàtre, bronzé, brillant; anten- 
nes d’un rougeàtre foncé avec la base plus claire; bouche, palpes et 
pattes d’un testacé pâle. Tète convexe, finement ponctuée. Corselet de 
même largeur que la tête, densément et finement ponctué, rétréci en 
arrière ; au milieu de la base, une fossette transversale assez profonde se 
prolongeant en avant par un sillon à peine distinct. Écusson ponctué, 
ayant une ligne enfoncée peu distincte. Élytres deux fois aussi larges que 
le corselet, convexes, à rugosités en forme d'écailles, convexes ; suture 
déprimée à l’écusson. Abdomen très convexe en dessous, presque plan 
en dessus, lisse, plus brillant, atténué un peu à l'extrémité; dernier seg- 
ment roussâtre ; dessous à pubescence grise assez longue et assez serrée. 
— Chiloë. 


Coléopteres du Chile. qu 


Genre TACHYUSA. 


1. T. FIssICOLLIS. — Long. 2 1/2 mill. — Griseo-testacea, capite nigro, 
impresso, abdomine nigro, basi rufo, antennis obscuris, apice leviter cras- 
sioribus, prothorace subquadrato, medio longitudinaliter impresso, abdo- 
mine basi haud constricto. 


Assez brillante, à fine pubescence grise, d’un testacé grisâtre sur le cor- 
selet et les élytres. Tête noire, ayant au milieu une large impression. 
Antennes obscures avec le premier article testacé, grossissant légèrement 
vers l'extrémité, atteignant presque la base du corselet. Gelui-ci en carré 
arrondi, ayant au milieu une impression longitudinale, peu marquée, plus 
profonde et élargie à la base. Élytres plus larges et de moitié plus longues 
que le corselet, rembrunies sur les côtés. Abdomen noir, brillant, avec la 
base d’un roux-testacé, non rétréci vers la base. Pattes d’un testacé clair. 
— Montagnes d’Aculco, en secouant les feuilles du Fagus pr'ocera. 


Genre EUTHORAX Sol. 


Ce genre est identique avec celui qui a été établi par M. Kraatz, (Linnœa 
Entom., 1857, 40) sous le nom de Myrmecochara et dont voici les carac- 
tPrec 

Maxillæ mala interiore intus apice spinulis nonnullis ciliata, subtus 
parce pubescente. Ligula brevis, sensim attenuata, apice fissa. Palpi labia- 
Les distincte triarticulali, articulo ® minore. Tarsi omnes 5-articulatr, 


postici articulo 4° elongato. 


Corps assez large, un peu déprimé, ailé, atténué vers l'extrémité. Cor- 
selet presque plus large que les élytres, arrondi à la base, sur les côtés et 
à tous les angles. Élytres un peu plus courtes, tronquées, légèrement 
échancrées à l'angle externe. Abdomen atténué vers l'extrémité, déprimé, 
assez largement rebordé. Tarses de cinq articles, les postérieurs ayant le 
premier article un peu allongé. 

Les deux espèces chiliennes de ce genre vivent avec les fourmis: la 
troisième espèce, M. pictipennis Kr., de la Louisiane, vit dans les nids 
de Termites. 


4. E. RurIGORNIS Sol., I. c., 346, pl. 7, fig. 4. — Long. vix 2 mill — 
Fuscus capite obscuro, prothoracis tergo pallide miniato, medio obscuriore, 
lævibus ; elytris punctulatis, brevibus, testaceis, basi lateribusque obscu- 
ris; abdomine fusco-nigrescente lateribus elevatis ; ore, antennis pedibus- 
que rufescentibus, — Illapel, sous les pierres avec des fourmis, 


h12 L. FAIRMAIRE ET P. GERMAIN. 


2. E. SCUTELLATUS. — Long. 2 mill. — Subdepressus, rufo-testaceus, 
sat nitidus, macula scutellari fusca, capite et abdomine ante apicem inter- 
dum obscuris; elytris prothorace paulo brevioribus, postice late emargina- 
lis, angulo externo acuto; abdomine medio leviter dilatato, lateribus 
incrassatis. 


Assez déprimé, d’un roussâtre assez clair, brillant, à pubescence d’un 
gris roussâtre assez longue ; une tache scutellaire brunâtre, ainsi qu’une 
bande transversale avant l'extrémité de l'abdomen; tête parfois enfoncée; 
antennes et pattes d’un roussâtre plus clair. Tête convexe, finement ponc- 
tuée. Antennes dépassant à peine la base du corselet, grossissant légère- 
ment vers l'extrémité, Corselet deux fois et demie aussi large que long, à 
peine plus étroit au bord antérieur qui est largement mais faiblement 
échancré; côtés presque droits ; bord et angles postérieurs arrondis. Ély- 
tres un peu plus courtes que le corselet, largement échancrés ensemble à 
l'extrémité, angle externe saillant, aigu, abdomen atténué en arrière, 
mais à bords latéraux épais et élargis au milieu; à poils d’un gris roussà- 
tre plus longs et plus serrés vers l’extrémité. — Santiago, dans les endroits 
secs, sous les pierres, presque toujours avec des fourmis. 


Genre EURYUSA. 


1. KE. PARALLELA. — Long. 2 mill — Parallela, teslaceo-rufa, punc- 
tata, griseo-pubescens, abdomine nitidiore, ante apicem nigro cinctlo, capite 
nigro, elytris postice nigro strigatis, antennis brevibus, crassis, prothorace 
convexo, elytrorum basi vix sensim latiore. 


d. Parallèle, assez épaisse, d'un testacé rougeätre peu brillant, tête, 
corselet et élytres fortement ponctués, à pubescence grise bien marquée. 
Tête noire. Antennes très épaisses, dépassant un peu en arrière la base 
du corselet, les trois premiers articles allongés, le quatrième un peu trans- 
versal, les suivants s’élargissant de plus en plus. Corselet convexe, à peine 
plus large que la base des élytres, arrondi sur les côtés, bord postérieur 
indistinctement sinué de chaque côté. Élytres d’un quart plus longues que 
le corselet, assez fortement sinuées à l'extrémité près de l'angle externe, 
ayant en arrière une petite bande oblique noirâtre et une étroite ligne de 
même couleur sur la suture à l'écusson. Abdomen plus brillant, à fines 
aspérités, ayant le cinquième segment d’un brun-noir, avec l'extrémité 
rougeàâtre, sur lavant-dernier segment une carène bien visible. 

@. Un peu moins convexe, antennes moins épaisses et un peu plus lon- 
gues, abdomen atténué en arrière, ayant parfois la base de chaque seg- 
ment noirâtre. Élytres parfois dépourvues de bande noirâtre, — Golfe de 
Reloncawvi. 


Coléoptères du Chili. 15 
Genre ALEOCHARA. 


1. A. CRIBRICOLLIS. — Long. 4 mill. — Nigra, nitida, elytris castaneo- 
rubris; antennis sal crassis, prothorace vix longioribus ; capite protho- 
raceque parum dense sat grosse punctatis, hoc postice rotundato; scutello 
lævi; elytris parum dense punctalis ; abdomine parallelo, apice vix atle- 
nualo, tenuissime punctulato. 


D'un noir très brillant, élytres d’un rouge-marron brillant ; tête et cor- 
selet à ponctuation assez grosse, mais peu profonde et peu serrée. Anten- 
nes dépassant à peine la base du corselet, assez épaisses, à articles un peu 
transversaux, le dernier pyriforme, obtusément acuminé, aussi long que 
les deux précédents. Corselet très arrondi à la base et aux angles posté- 
rieurs. Écusson imponctué. Élytres à peine plus larges, pas plus longues 
que le corselet, à ponctuation assez fine et très peu serrée; non sinuées 
à l’angle externe. Abdomen parallèle, à peine rétréci à l'extrémité, à ponc- 
tuation extrêmement fine, peu visible. Jambes brunes, tarses rougeûtres. 
— Santiago, sous les bouses sèches, rare. 


2. A. BIPUSTULATA SOL, 1. c., 348, t. 7, f. 7 (Mecorhopalus). — Long. 
8 1/2 mill. — Oblonga, parallela, nigra, nitida, prothorace sat fortiter 
parum dense punctato, dorso bisulcato, sulcis punctatis, interstitio Iœvi ; 
elytris punctatis, nigris, macula magna rubra, variabili; abdomine sat 
dense aspero punctato; antennis pedibusque piceis aut obscure rufis. 


Var. B. Elytris totis rubris (Mecorhopalus elongatus Sol., 1. c., 349, t, 6, 
fig. 5.) 


Santiago, Valdivia, Carelmapu, commune sous les houses sèches. 
Cette espèce se distingue facilement de la précédente par la forme plus 
allongée et le corselet à deux sillons bien marqués. 


3. À. SIGNATICOLLIS. — Long. 2 1/2 à 5 mill. — Subæneo-nigra, niti- 
dior, elytris fuscis, plus minusve late fulvo maculatis, parum dense fulvo 
pubescens; antennis fuscis, capite prothoraceque haud longioribus, sat 
crassis, articulis 3 primis elongalis, quarlto subquadrato , sequentibus 
transversis, prothorace sparsim punctalo, spatio medio lævi, utrinque 3 
punctis majoribus dispositis ; elytris prothorace brevioribus sat fortiter 
dense punctatis ; pedibus piceis. 

Presque parallèle; d’un noir très brillant, presque bronzé; élytres 
brunes avec une grande tache apicale roussâtre ou rougeûtre très variable, 
mal arrêtée, envahissant parfois presque toute l’élytre. Antennes noires, 
brunes à la base, pas plus longues que la tête et le corselet, les trois pre- 


hi L. FAIRMAIRE ET P. GERMAIN. 


miers articles allongés, le quatrième presque carré, les suivants courts, 
transversaux, le dernier grand, acuminé. Palpes d’un brun noir, roux à 
la base. Corselet convexe, de moitié plus large que long, largement 
arrondi au bout et aux angles postérieurs, les antérieurs presque obtus, 
ayant quelques points très écartés, laissant au milieu un espace lisse, 
bordé de chaque côté par une rangée de points irréguliers, parmi lesquels 
ordinairement trois plus gros. Élytres plus courtes que le corselet, arron- 
dies à l'angle externe, à ponctuation forte, assez serrée. Abdomen paral- 
lèle, légèrement atténué à l'extrémité, à fines aspérités de râpe, plus mar- 
quées sur le dernier segment. Pattes d’un brun-rougeûtre, tarses plus 
clairs, cuisses enfumées. — Santiago, sous les bouses sèches. 


h. A. ATRA Sol, L C©., 1V, 8348, pl. 7, fig. 6 (Mecorhopalus). — Long. 
& à 51/2 mill — Atra, nitida, griseo-pubescens; antennis brevibus, 
crassis, articulis 3 primis elongatis, 4° latiore, brevi, sequentibus 6 latis, 
brevibus, æqualibus, ultimo paulo angustiore, obconico ; palpis maxilla- 
ribus articulo ultimo et palpis labialibus testaceis-flavis ; capite prothora- 
ceque punctulatis, hoc transverso, brevi antice leviter angustato; elytris 
prothorace tertia parte brevioribus, ad angulum externum integris, punc- 
tatis, abdomine aspero punctato, apice tantum angustato ; pedibus nigris, 
tarsis, apice rufo-piceis. — Santiago, Valdivia, commun sous les charognes 
et au bord de la mer sous les débris de baleine. 


Nous ne savons exactement à quel genre rapporter l'espèce suivante, 
qui cependant pourrait être une Homalota : 


A. NITIDICOLLIS S0l., L c., 352. — Long. 2 mil. — Capite nigro ; 
tergo prothoracis levissimo, rufo-obscuro, nitidiore ; elytris rufo-obscuris, 
punctulatis; abdomine nigro; antennis pedibusque rufis. — Illapel. 


ïenre HOPLANDRIA Kraatz, Linn., Entom., 4857, 4. 


Maxillæ mala interiore intus apice spinulis brevioribus ciliata, supra 
medium spinis duabus longioribus instrucla. Ligula valde elongata, linea- 
tis, summo apice bifida, laciniis latere interiore pilis non nullis brevius- 
culis, apice interdum pilo longiore munitis. Palpi labiales graciles, dis- 
tincle triarliculati, articulo secundo includentibus multo minore. Tarsi 
antici 4-, posteriores 3-articulati, postict articulis 4-primis æqualibus. 

Tête un peu plus étroite que le corselet ; antennes un peu plus longues 
que la tête et le corselet ; plus ou moins épaisses vers l'extrémité, les trois 
premiers articles assez allongés, les deuxième et troisième obconiques. 
Labre grand, légèrement arrondi; mandibules simples: palpes maxillai- 


Coléoptères du Chili. A5 


res médiocrement allongés, deuxième article un peu plus long que le pre- 
mier, épaissi vers l'extrémité, le troisième subulé, d’un tiers plus court 
que le précédent. Corselet beaucoup plus étroit que les élytres, plus large 
que long, avec tous les angles arrondis. Élytres un peu plus longues 
que le corselet, tronquées, distinctement sinuées à l'angle externe. Abdo- 
men atténué vers l’extrémité. Pattes de longueur médiocre. 

d. Un tubercule élevé à l'angle sutural ou externe des élytres, et une 
carène longitudinale sur le sixième segment de l'abdomen. 


4. H. LUTEIVENTRIS SOl., 1. c., 1V, 354. (Aleochara). — Long. 2 1/2 
mill — Nigra, nitida, tenuissime dense punctulata, ore, antennis, pedibus, 
prothoracisque lateribus dilute rufescentibus; elytris pallide rufescentibus, 
ad scutellum et ad angulos exteriores nigro late maculatis ; abdomine apice 
rufo; antennarum articulo ultimo apice infuscato. 


B. Prothorace rufescente, medio infuscato, elytris angustius nigro macu- 
latis, maculis externis interdum fere obsoletis, abdomine basi rufescente, 
segmentis apice rufo-marginatis. — Valdivia, Illapel, Santiago, commun 
sur les fleurs du Quilloja saponaria. 

Peut-être faut-il rapporter à la var. B de cette espèce l’une des deux 
Oxypoda décrites récemment par M. Boheman dans le Voyage autour du 
monde de la frégate Eugénie. 


2. H. mELANOGARA Sol., L. c., 353, t. 7, fig. 10 (Aleochara). — Long. 
2 4/2 mill. — Nigra, prothorace, elytris, abdominis apice, antennis, palpis 
pedibusque rufescentibus, griseo-pubescens, capite, prothorace elytrisque 
tenuiter dense punctulatis, abdomine apicem versus attenuato, segmentis 
rufo-marginatis. 


3. H. BIIMPRESSA Sol., 1. c., 1V, 352 (Aleochara). — Long. 2 3/4 mill. 
— Testacea sat nitida, capite, elylrorum macula apicali-externa abdomi- 
nisque segmentis 3 ullimis nigro-fuscis; antennis brunneis, basi testaceis ; 
prothorace sal profunde bisulcato; elytris punclatis; abdomine læœvi, seg- 
mento ultimo rufo marginato. 


D'un testacé un peu rougeâtre, assez brillant, à pubescence grise assez 
longue; tête, une tache à l'angle externe des élytres et les trois derniers 
segments de l’abdomen d’un brun noir. Antennes noirâtres, avec la base 
testacée, épaisses, à poils assez longs. Gorselet transversal, court, à peine 
plus large que la tête, ponctué, ayant sur le disque deux sillons assez lar- 
ges et assez profonds. Élytres de moitié plus longues et d’un tiers plus 
larges que le corselet, à pubescence assez serrée, à ponctuation serrée : 
suture un peu enfoncée en avant, strie suturale bien marquée. Abdomen 


16 L. FAIRMAIRE ET P. GERMAIN. 


un peu plus étroit à la base que les élytres, se rétrécissant peu à peu vers 
l'extrémité; lisse, très brillant, le dernier segment marginé de roussâtre. 
— Chiloé, Valdivia. 

N'ayant vu que deux individus © de cette espèce, c’est avec doute que 
nous la rangeons parmi les Hoplandria. 


h. H. ANTHRAGINA. — Long. 2 2/3 mill — Oblonga, parum convexa, 
antice apiceque attenuata, nigra, nilida, antennarum basi, palpis tbiisque 
rufo-testaceis, tenuissime ac densissime punctulata, elytris prothorace latio- 
ribus el dimidio longioribus ; abdominis segmentis quinto sextoque longio- 
ribus, angusle rufo marginatis. 

Oblongue, faiblement convexe, atténuée en avant et en arrière, d’un 
noir-foncé assez brillant, avec les palpes, la base des antennes et les jam- 
bes d’un roux-testacé, les jambes postérieures obscures; couverte d’une 
ponctuation excessivement fine et serrée et d’une pubescence grisâtre très 
fine. Antennes un peu plus courtes que la tête et le corselet, les trois pre- 
miers articles allongés, presque égaux, les suivants plus courts, s’élargis- 
sant assez fortement vers l'extrémité. Corselet notablement atténué en 
avant. Élytres plus larges et de moitié plus longues que le corselet, à 
ponctuation plus distincte. Abdomen atténué notablement en arrière, à 
partir du milieu, les quatre premiers segments fortement rebordés. — 
Golfe de Reloncavi. 


Il faut probablement rapporter au genre Hoplandria, les deux espèces 
suivantes : 


TACHYPORUS BICOLOR Sol, 1. C©., 849, t. 7, fig. 2. — Long. 3 1/2 mill. 
— Bicolor, capite prothoraceque rufis, levibus ; elytris nigris, aspero-punc- 
tatis, medio obliteratis; humeris margine postico rufis; abdomine nigro, 
segmentis margine postico aspero-punctatis duobus primariis basi 
punctulatis; antennis basi rufis, apice obscuro-nigris; pedibus rufis. — 
Chili. 


ALEOCHARA PUNCGTICOLLIS Sol., 1. ©., 853. — Long. 2 mill. — Nigra, 
capite et prothorace supra punctatis; elytris punctatis, corpore concolo- 


ribus, margine postico rufo ; abdomine lœvigato; antennis pedibusque 
rufis. — Chili. 


Genre OXYPODA. 


4, O. SEMIFLAVA. — Long. 4 mil — Fusiformis, subdepressa, luteo- 
flava, nitida, elytris infuscatis, humeris margineque postico angusto luteis, 
abdomine attenuato nigro, segmentis primis late, mediis anguste luteo 





Coléoptères du Chile 417 


marginatis, apice luteo, elytris tenuiter sat dense punctulatis, ad angulum 
enternum valde sinuatis. 


Fusiforme, atténuée surtout en arrière, assez déprimée, d’un jaune-tes- 
tacé brillant; à pubescence d’un gris-roussâtre médiocrement serrée, assez 
longue. Élytres un peu enfumées, avec les épaules et une étroite bordure 
apicale d’un testacé roussâtre ; abdomen noir, les premiers segments lar- 
gement marginés de rougeâtre, les autres plus étroitement, extrémité 
roussètre. Antennes assez fortes, les trois premiers articles allongés, le 
troisième un peu plus court qne le deuxième, dernier article aussi long 
que les trois précédents. Corselet assez convexe, largement arrondi au 
bord postérieur et sur les côtés, angles postérieurs obtusément arrondis. 
Élytres à peine plus larges, d'un quart plus longues que le corselet, assez 
fortement sinuées avant les angles postérieurs qui sont très saillants ; à 
ponctuation un peu squameuse, peu profonde, assez serrée. Abdomen un 
peu plus brillant que le reste du corps, à fines aspérités peu serrées ; 
ayant sur les côtés quelques poils noirs hérissés, plus serrés vers l’extré- 
mité; dernier segment échancré; styles terminaux saillants. Pattes d’un 
jaune testacé pâle. — Concepcion, dans du bois pourri. 


9, O. SEMIPICEA. — Long. 4 mill. — Fusco-brunnea, nitida, antennis, 
palpis pedibusque rufo-teslaceis, parce griseo-pubescens, abdomine nigro, 
segmentis apice rufo-marginatis, antennis elongatis, apicem versus .cras- 
sioribus, elytris abdomineque tenuiter punctato-asperalis. 

D'un brun foncé, brillant, à fine pubescence grise, antennes, palpes et 
pattes d’un roux testacé. Antennes de moitié plus longues que la tête et 
le corselet réunis, grossissant assez notablement vers l'extrémité, dernier 
article deux fois aussi long que le précédent, premier article d’un tiers 
plus long que le troisième. Corselet plus étroit que les élytres, lisse, 
rétréci en avant, arrondi sur les côtés et au bord postérieur. Élytres d’un 
quart plus longues que le corselet, offrant de fines aspérités très peu ser- 
rées, assez fortement sinuées au bord postérieur, avant l'angle externe, 
très finement bordées de rougeàire à la suture et au bord apical. Abdo- 
men atténué en arrière de la base, d’un noir brillant; chaque seg- 
ment marginé de roussâtre, à fines aspérités peu serrées. — Golfe de 
xeloncavi. 


3. O. TRIPLAGIATA. — Long. 3 1/2 mil -— F{avo-testacea, nitida, 
capite vix obscuriore, elytris plaga scutellari triangulari et macula ad 
angulum externum nigris, abdomine apice attenuata, nigro, segmentis 
rufo-marginatis, apice rufo. 

Fusiforme, peu convexe, d’un jaune testacé brillant, couverte d'une 

L° Série, TOME I. 27 


ls L. FAIRMAIRE ET P. GERMAIN. 


pubescence grise, fine, plus serrée sur les élytres. Tête un peu plus obs- 
cure au sommet. Anténnes un peu plus longues que la tête et le corselet, 
grossissant vers l'extrémité, le dernier article aussi grand que les deux 
précédents. Corselet deux fois aussi large que long, fortement arrondi sur 
les côtés et en avant, nullement sinué à la base, à ponctuation peu serrée 
et peu distincte. Élytres pas plus larges à la base que le corselet, s’élar- 
gissant un peu en arrière, d’un tiers plus longues, à ponctuation ràpeuse 
bien visible; d’un jaune testacé avec une tache scutellaire triangulaire et 
une autre à l'angle interne, noires; bord postérieur fortement sinué avant 
cet angle. Abdomen atténué en arrière, à aspérités peu serrés; noir bril- 
lant, segments marginés de roux. — Quillota, Santiago, sur les fleurs du 
Quilloja saponaria. 


h. O. caiLensis Kraatz, Berlin, Ent., Zeitschr., 1859, 15. — Long. 
2 1/2 mil — Brevior, subtilissime confertissimeque punctata, nigra, 


antennis, pedibus, thorace elytrisque rufo-testaceis, his circa scutellum 
leviter infuscatis. 

A peine plus longue, mais plus large que l'O. cuniculina Er., distincte 
par sa couleur; couverte d'une pubescence fine d’un gris soyeux. Anten- 
nes grèles, presque plus longues que la tête et le corselet, d’un roux tes- 
tacé, dernier article obscur à l'extrémité, presque aussi long que les deux 
précédents, troisième article à peine plus court que le deuxième, un peu 
conique, les articles 4 à 6 un peu plus longs que larges, les suivants à peine 
plus courts, mais un peu plus longs que larges, les derniers à peine trans- 
versaux. Palpes roux. Tête beaucoup plus petite et plus étroite que le corselet 
d’un brun noir, roussâtre en avant. Corselet transversal, plus de deux fois 
aussi large que long, à peine plus étroit à la base que les élytres, rétréci 
en avant ; faiblement sinué de chaque côté à la base; angles obtus, sur- 
tout les antérieurs, qui sont presque arrondis et tombants; surface légère- 
ment convexe. Écusson roussâtre. Élytres plus longues d’un tiers que le 
corselet. Abdomen atténué vers l'extrémité, d’un brun noir, bord posté- 
rieur de chaque segment brun en dessus, rougeâtre en dessous. Poitrine 
noire. Pattes testacées. — Chili. 


5. O. cINGULATA Bob. Freg. Eugen. Resa, Ins., 25. — Long. 2 mill. 
— Flavo-testacea, nitida, subtilissime creberrime punctulata, breviter cine- 
reo-pubescens; capile, pectore, prothorace medio segmentisque abdominis 
3 penultimis nigro-fuscis. 

Forme de l'O. patagonica, mais d’une coloration différente. Tête arron- 
die, légèrement convexe, d’un brun-noir, brillant, à ponctuation très fine, 
serrée, à pubescence courte, cendrée. Chaperon testacé, Palpes d’un jaune- 


Coléoptères du Chile. hA9 


testacé. Yeux petits, arrondis, noirs. Antennes un peu plus longues que la 
tête et le corselet, grêles, d’un jaune testacé, dernier article oblong, acu- 
miné, non rembruni. Corselet aussi large que la base des élytres, de moi- 
tié plus court que large, presque tronqué en avant, légèrement arrondi à 
la base et sur les côtés, rétréci en avant ; tous les angles obtus, les anté- 
rieurs tombants; disque légèrement convexe, à ponctuation serrée, fine, 
d’un jaune testacé, assez brillant, à pubescence courte, cendrée, plus ou 
moins arrondi au milieu. Écusson petit, triangulaire, brun. Élytres un peu 
plus larges et de moitié plus longues que le corselet, droites sur les côtés, 
tronquées à l'extrémité qui est légèrement sinué en dehors, avec l’angle 
externe saillant ; déprimées en dessus, d’un testacé brunâtre sale, peu 
foncé, un peu brillant, à pubescence courte, cendrée, à ponctuation très 
fine, très serrée. Poitrine noire, à pubescence courte. Abdomen atténué 
vers l'extrémité, d’un jaune testacé, brillant, les trois avant-derniers seg- 
ments d’un brun-noir. Pattes d’un jaune testacé clair. — Port Famine. 

Il serait possible que cette espèce ne fût aussi qu’une variété de l’Ho- 
plandria luteiventris. Dans le cas où cet insecte appartiendrait réellement 
au genre Oxypoda, il serait nécessaire de changer son nom, déjà employé 


par Mannerheim. 
1 


6. O. PATAGONICA Boh., Freg. Eugen. Resa., Ins. 25. — Long. 2 1/4 
mL — Nigra, nitida, antennis pedibusque flavo-testaceis, illis articulo 
ultimo leviter infuscato; prothorace subtilèssime, creberrime punctulato, 
flavo-lestaceo, medio macula magna, fusca notato; elytris flavo-testaceis, 
subtilissime crebre punctulatis, regione scutellari triangulariter nigra. 


Tête arrondie, légèrement convexe, noire, assez brillante, à ponctua- 
tion serrée, à pubescence cendrée, courte. Palpes d’un jaune testacé. Yeux 
petits, arrondis, peu convexes, noirs. Antennes un peu plus longues que 
la tête et le corselet, grèles d’un jaune testacé, troisième article un peu 
plus long que le deuxième, le dernier oblong, acuminé, légèrement rem- 
bruni. Corselet aussi large que la base des élytres, de moitié plus large 
que long, presque tronqué en avant, légèrement arrondi à la base et sur 
les côtés, rétréci en avant, tous les angles obtus, les antérieurs tombants ; 
disque légèrement convexe, à ponctuation fine, serrée; d’un jaune tes- 
tacée, un peu brillant, au milieu une tache assez grande, presque arron- 
die, d’un brun foncé. Écusson petit, triangulaire, noir. Élytres un peu plus 
larges, mais de moitié plus longues que le corselet, droites sur les côtés, 
tronquées à l'extrémité, légèrement sinuées en dehors, avec l’angle externe 
un peu saillant, déprimées, d’un jaune testacé, brillantes, à ponctuation 
très fine, serrée, région scutellaire maculée triangulairement de noir. 
Abdomen atténué vers l'extrémité, à ponctuation très fine et très serrée ; 


120 L. FAÏRMAIRE ET P. GERMAIN. 


bordure apicale des segments et anus testacés en dessous. Pattes d’un 
testacé pâle. — Port Famine. 


7. O. MELANOCEPHALA Sol, 1. c., 356, t. 7, fig. 13 ( Polylobus). — 
Long. 2 mill — Rufescens; capite obscuriore ; abdomine transversim 
nigro-fasciato ; antennis pedibusque rufeolis. — San-Carlos. 


L’individu qui a servi de type à cette espèce portait une petite carène 
sur le sixième segment de l'abdomen. 


Genre POLYLOBUS Sol. in Gay, Hist. de Chile, Zool. 1v, 354. 


Maxillæ-mala interiore intus 5 spinulis raris ciliata, exteriore extris 
apice multilobata, lobis rotundatis. Ligula brevissima, bifida. Palpi labiales 
triarticulati, articulo primo breviore. Tarsi 5-articulati. 

Ce genre se rapproche beaucoup des Oxypoda, mais il s’en éloigne par 
la division du lobe externe des mâchoires et par la languette très courte, 
fendue jusqu’à la base. 


A. P. MACULIPENNIS Sol., 1. c., 356, t. 7, fig. 12. — Long. 2 2/3 mill. 
— Niger, dense cinereo-pubescens; prothoracis lateribus rufis; elytris 
rufo-luteis, macula communi triangulari et utrinque macula postica nigris; 
antennis pedibusque rufis. — San-Garlos, Valdivia. 


B. Elytris nigris, fascia obliqua rufo-lutea. 


2. P. LUTESCENS. — Long. 2 1/2 à 3 mill. — Pallide luteo-rufescens, 
rufo-sericans, abdomine nigro, basi rufo, apice luteo, pubescenti, lateribus 
apiceque pilis nigris hirsulo; prothorace brevi, lævi, lateribus, bast et 
angulis posticis rotundato ; elytris dense ac tenuiler punctulatis. 

D'un roussàtre pâle, brillant, à pubescence d’un roux soyeux, assez 
serrée ; tête parfois un peu plus obscure ; abdomen noir, avec les deux 
premiers segments d’un roux teslacé, les segments noirs, marginés de 
rougeâtre obscur, le cinquième largement roussâtre à l'extrémité. Anten- 
nes à peine plus longues que la tête et le corselet, grossissant un peu vers 
l'extrémité, le dernier article acuminé, aussi long que les deux précédents. 
Corselet très court, rétréci en avant, arrondi sur les côtés, à la base et 
aux angles postérieurs ; ponctuation indistincte. Élytres à peine plus lar- 
ges et d’un tiers plus longues que le corselet, à ponctuation entièrement 
fine, serrée ; bord postérieur légèrement sinué avant l’angle externe; parfois 
une faible teinte enfumée sur les côtés. Abdomen atténué vers l’extrémité 
dès la base, brillant, à fines aspérités à peine distinctes, ayant sur les 
bords quelques poils noirs plus serrés à l'extrémité. — Santiago, Quillota, 
sur les fleurs du Quélloja saponaria. 


Golcopteres du Ghilr, 121 


Ressemble beaucoup à l'Hoplandria melanocara Sol. ; en diffère par la 
taille plus grande, la tête plus petite, la ponctuation plus fine et l'absence 
des caractères sexuels chez les &. 


8. P. FASCIATIPENNIS. — Long. 2 mill. — Pallide rufo-testaceus, dense 
tenuiter punctulatus, prothorace postice leviter impressus, elytris ad angu- 
hum externum oblique fusco fasciatis, abdomine tenuissime asperulo, niti- 
diore, ante apicem nigro. 


D'un roux testacé pâle, à ponctuation extrêmement fine, serrée, plus 
marquée sur les élytres qui ont, à l’angle externe, une bande noirâtre, 
oblique, assez étroite. Antennes à peine aussi longues que la tête et le 
corselet, épaisses, grossissant vers l'extrémité à partir du quatrième arti- 
cle. Corselet transversal, fortement arrondi sur les côtés, ayant avant la 
base une légère impression transversale dans laquelle tombent deux lignes 
parallèles longitudinales, à peine distinctes. Élytres un peu plus larges et 
environ de moitié plus longues que le corselet. Abdomen un peu plus 
brillant, paraissant lisse, mais à ponctuation ràpeuse, extrêmement fine et 
écartée, avant-dernier segment noirâtre. — Santiago, sur les arbustes 
fleuris. 


Genre HOMALOTA, 


1. H. oBscurA Sol., |. c., 351, t. 7, fig. 8 (Aleochara). — Long. 1 1/2 
à 2 mil, — Nigra, capile, prothorace abdomineque nitidioribus, elytris 
fuscis, punclulatis, antennis femoribusque fuscis, tibiis tarsisque testaceis. 


Oblongue, un peu déprimée, d’un noir foncé brillant, à pubescence 
grisâtre très fine, rare, élytres et antennes brunes. Tête peu convexe, un 
peu plus étroite que le corselet. Antennes fortes, grossissant peu à peu 
vers l'extrémité, aussi longues que la tête et le corselet; premier, deuxième 
et troisième articles allongés, les deuxième el troisième égaux, quatrième 
article carré, articles 5 à 10 transversaux, le dernier un peu acuminé, à 
peu près aussi long que les deux derniers. Corselet d’un tiers plus large 
que long, largement arrondi à la base, sur les côtés et aux angles posté- 
rieurs. Élytres un peu plus larges et presque de moitié plus longues que 
le corselet, à ponctuation ràpeuse, fine, mais très visible. Abdomen paral- 
lèle, à peine atténué à l'extrémité, les deux premiers segments fortement 
impressionnés à la base. Pattes d’un roussâtre sale, les cuisses noirâtres. 
— Elqui et San-Carlos. 


2. H. AnGusrATA Sol., 1. c., 351, t. 7, fig. 9 (Aleochara). — Long. 2 
mill, — Angustior, nigra; capite prothoracisque tergo nitidioribus, levis- 
simis ; antennis nigris, pedibus obscuro-rufis. — San-Carlos. 


122 EL. FAIRMAIRE ET P. GERMAIN. 


3. H. OBSCURIPENNIS Sol., 1. C., 351 (Aleochara). — Long. 2 mill. — 
Nigra, capite tergoque prothoracis subtiliter punctulatis; elytris rufo- 
obseuris, punctulatis; antennis pedibusque rufis, — Valdivia, San-Carlos, 
Chesque. 


h. H. sQquALIDIPENNIS. — Long. 3 1/2 mill. — Depressa, nigra, dense 
cinereo-pubescens, elytris squalide palpis pedibusque dilute testaceis, anten- 
nis obscure testaceis, crassis, apice haud incrassalis, articulis 3-10 trans- 
versis, prothorace transverso, elytris haud longioribus, margine postico 
extus emarginatis, ad scutellum leviter énfuscatis, abdomine post medium 
attenualo. 


Cette espèce ressemble tellement à l'H. lividipennis de nos pays, qu’il 
paraît douteux qu'on puisse l’en séparer ; le corps est un plus large, lab- 
domen est un peu moins atténué, la ponctuation est un peu plus distincte, 
mais c’est tout. — Santiago, dans les bouses de vaches. 


Genre ANOMOGNATHUS Sol., in Gay, Hist. de Chile, Zol. 1v, 337. 


Mandibulæ inœquales, altera medio subdentata, nitra dentem et apicem 
subserrala, altera edentata, lobo ciliato, basi tantum mandibulæ applicato 
instructa. Maxillæ mala interiore intus apice spinulis ciliata. Liqula bre- 
vis, bifida. Palpi labiales triarticulati, articulo secondo breviore. Tarsi 
postici 5 articulati, articulis 4 primis breviusculis, subæqualibus. 


Ce genre, dont l'unique espèce a le faciès de l’'Homalopa cuspidata, 
ne se distingue guère des Homalota que par la forme des mandibules. 


1. A. FILIFORMIS Sol., |. C., 339, pl. 6, fig. 15. — Long. 4 1/2 mill. 
— Testaceus, depressus ; capite obscuro, subnigro; prothorace majore, 
hoc subquadrato ; elytris sat elongatis ; abdomine elytris angustiore, paral- 
lelo, apice obscuro ; antennis pedibusque testaceis. — Chili. 


Genre OLIGOTA. 


1. O. ryGmæA Sol, 1. c., 336, t. 6, £. 14 à (Holobus). — Long. 1/2 à 
2/3 mill. — Oblongo-ovata, convexa, nigra nilida, tenuiter punctulata, 
antennis, palpis pedibusque flavidis, abdomine elytris dimidio longiore, 
basi lateribus valde marginato, apice valde acuminato. 


Oblongue-ovalaire, convexe, d’un noir-foncé, avec les antennes, les 
palpes et les pattes d’un jaune clair. Antennes ayant les deux premiers 
articles grands et épais, les trois derniers formant une massue allongée. 
Tête et corselet très finement ponctués; élytres plus fortement et très 


Goléopteres du Chili. 128 


visiblement, à pubescence grise plus visible, un peu plus larges que le 
corselet, arrondies au bord postérieur et à l’angle sutural. Abdomen for- 
tement rétréci en arrière, marginé fortement sur les côtés à la base, den- 
sément striolé en long. — Santiago, sous les pierres, 


2. O. APICIVENTRIS. — Long. 2/3 mill, — Oblonga, brunnea, sat nitida, 
antenrarum basi, palpis, pedibus abdominisque segmento ultimo flavo-testa- 
ceis, elytris obscure castaneis, tenuiter densissime punctulaiis, abdomine 
subparallelo. 


Oblongue, médiocrement convexe, d’un brun foncé assez brillant, à 
pubescence d’un gris roussâtre, base des antennes, palpes et pattes d’un 
testacé jaunâtre. Tête et corselet à ponctuation excessivement fine. Anten- 
nes grossissant peu à peu, mais notablement vers l’extrémité, les trois 
derniers articles plus gros que les autres. Corselet transversal, arrondi sur 
les côtés. Élytres plus larges et de moitié plus longues, d’un brun un peu 
marron, a ponctuation très serrée, plus forte que celle du corselet. Abdo- 
men presque parallèle, d’un brun foncé, chaque segment bordé de rous- 
sàtre, le dernier entièrement de cette couleur. — Santiago, sous des débris 


animaux. 
Genre GYROPHÆNA. 


4. G. TRANSVERSA Sol., 1. C©., IV, 352 (Aleochara). — Long. 2 4/2 mill. 
— Nigra, nitida, capite punctato, minus nitido, prothorace lato, brevi, 
tenuiter sat dense punctulato, medio postice obsolete triimpresso, rufo, 
disco subinfuscato, elytris punctulatis, nigro-fuscis, basi macula magna 
rufa ; abdomine lœvi, nitidiore, articulo ultimo apice rufescente, antennis 
pedibusque pallide testaceis. — Chili. 


Genre MYLL/ÆNA. 


4. M. PARVICOLLIS Kraatz, Berlin. Entom. Zeitschr., 1859, 45. — 
Long. 2 1/3 à 5 mill — Nigra, opaca, cinereo-sericea, antennis bre- 
viusculis, articulis K primis testaceis, prothorace elytris tertia parte bre- 
viore, angulis posticis obtusis. 


Un peu plus longue et plus large que la M. dubia, dont elle est du reste 
bien voisine; d’un noir mat, très densément et très finement ponctué, à 
pubescence soyeuse très courte, serrée, Antennes assez courtes, de la lon- 
gueur de la tête et du corselet, d’un brun-noir, les quatre premiers arti- 
cles testacés, le troisième un peu plus court que le deuxième, le quatrième 
presque plus petit que le précédent ; articles 5 à 10 à peine plus courts, 
mais un peu plus larges, lavant-dernier légèrement transversal, le dernier 


A2! L. FAIRMAIRE ET P. GERMAIN. 


assez grand. Palpes d’un brun-testacé. Tête petite. Corselet à peine deux 
fois aussi large que long, aussi large à la base que les élytres, rétréci en 
avant, légèrement arrondi sur les côtés et à la base; angles antérieurs 
fortement infléchis, les postérieurs très obtus, presque arrondis, non sail- 
lants; surface peu convexe. Élytres d’un tiers plus longues, un peu rétré- 
cies vers la base. Abdomen fortement atténué, à pilosité noire sur les 


côtés. Pattes d’un brun-noir ainsi que les hanches, genoux et base des 
tibias d’un testacé brunâtre. — Chili. 


2. M. piLuripes. — Long. 1 1/2 à 2 mill — Nigro-fusca, subopaca, 
cinereo-sericea, anlennis palpisque obscure testaceis, pedibus oreque dilute 
teslaceis, abdomine apèce testaceo, prothor ace elytris haud sensim breviore, 
angulis posticis rotundatis. 


Voisine de la M. glauca, mais plus petite, plus parallèle, à antennes plus 
courtes et moins grêles. D’un brun noirâtre, couverte d’une pubescence 
épaisse d’un cendré un peu roussâtre qui la rend mate; palpes et anten- 
nes d’un testacé obscur, les deux premiers articles plus pâles ; bouche et 
pattes d’un testacé clair. Antennes pas plus longues que la tête et le cor- 
selet, troisième article notablement plus court que le deuxième et égal au 
quatrième, les suivants grossissant peu à peu, mais sans devenir trans- 
versaux. Tête finement et densément ponctuée, ayant au milieu une ligne 
enfoncée très fine. Corselet de moitié plus large que long, à peine rétréci 
en avant, arrondi aux angles postérieurs. Élytres pas plus longues que le 
corselet. Abdomen fortement atténué en arrière, avec l'extrémité de la- 


vant-dernier segment et le dernier roussâtres. — Quillota, dans les bois 
pourris. 
3. M. FERRUGATA. — Long. 4 4/2 à 2 mill — Nigra, opaca, ferru- 


gineo-sericans, antennis breviusculis, obscure testaceis, capite leviler sul- 
cato, prothorace elytris haud breviore, angulis posticis oblusis, abdomine 
apèce fulvescente, pedibus fulvis, femoribus infuscatis. 


D'un noir mat, à pubescence fine, courte, serrée, couleur de rouille, 
devenant roussâtre à l'extrémité des élytres; antennes, palpes, pattes et 
extrémité de l’abdomen fauves; cuisses brunes. Tête assez petite, ayant 
au milieu un sillon peu profond, mais bien marqué. Antennes assez fortes, 
dépassant un peu le bord postérieur du corselet, d’un testacé brunâtre, 
avec la base plus claire; troisième article un peu plus court que le 
deuxième, les suivants égaux, grossissant peu à peu vers l'extrémité, le 
dernier le plus grand. Corselet de moitié plus large que long, légèrement 
rétréci en avant, légèrement arrondi au milieu de la base et sur .les côtés 
en avani: angles antérieurs tombants, les postérieurs obtusément arron- 


Coléoptèeres du Chili. 125 


dis. Élytres aussi larges à la base que le corselet, pas plus longues, s’élar- 
gissant en arrière, bord postérieur fortement sinué près l'angle externe. 
- Abdomen médiocrement atténué vers l'extrémité qui est roussâtre ; ayant 
sur les côtés des poils noirs, plus serrés à l'extrémité. — Quillota, dans 
les bois pourris. 


Genre HABROCERUS. 


4. H. MARGINICOLLIS Sol, |. c., IV, 345 (Tachyporus). — Long. 2 1/2 
mill. — Oblongo-ovatus, nigerrimus, nitidissimus, antennis rufo-piceis, 
prothorace anguste testaceo marginato ; abdomine tenuissime punctulato, 
subopaco, segmentis piceo obscure et anguste marginalis. 


Oblong, un peu ovalaire, d’un noir foncé très brillant. Antennes à peu 
près aussi longues que la moitié du corps, d’un roussâtre obscur, grossis- 
sant un peu vers l'extrémité. Tête, corselet et élytres très lisses. Gorselel 
ayant une bordure latérale d’un roussàtre obscur; sur le bord postérieur 
un gros point de chaque côté de l’écusson. Élytres d’un tiers plus longues 
que le corselet, élargies en arrière, tronquées à l'extrémité, avec l'angle 
externe largement arrondi. Abdomen à ponctuation extrêmement fine, 
serrée, ce qui le rend beaucoup moins brillant, hérissé de longs poils 
noirs ; chaque segment à bordure étroite d’un roussâtre obscur. Pattes 
d’un brun foncé. — Chiloë. 


I faut peut-être ranger parmi les Habrocerus l'espèce suivante : 


TAGHYPORUS RUFESCENS Sol., 1. c., 343, t. 7, fig. 3. — Long. 2 1/2 
mill. — Rufescens; capite, prothorace elytrisque nitidis, levissimis ; abdo- 
mine nigro, triangulari, subtiliter punctulato; antennis pedibusque rufis. 
— Chili. 


Genre TACEHINUS. 


4 T, LUTEONITENS.— Long. 5 mill.—Totus testaceo-luteus, lœvis, niti- 
dissimus, capile abdomineque interdum obscurioribus; anlennis corpore 
dimidio longioribus, apice paulisper incrassalis ; elylris prothorace plus 
duplo longioribus ; abdomine brevi, punctato. 


Entièrement d’un roux testacé très brillant, tête et abdomen parfois 
obscurs ; très lisse. Antennes plus longues que la moitié du corps, gros- 
sissant un peu vers l’extrémité. Corselet arrondi sur les côtés, légèrement 
rétréci en avant, angles postérieurs obtus, émoussés. Élytres plus de deux 
fois aussi longues que le corselet. Abdomen court, à poncluation assez 
fine, assez serrée, ayant un faible reflet irisé, 


26 L. FAIRMAIRE ET P. GERMAIN. 


Genre CONURUS. 


4. C. APICIVENTRIS. — Long. 2 4/2 mill. — Convexus, niger, sat niti- 
dus, griseo-pubescens, antennis, ore, pedibus, prothoracis elytrorumque 
margine postico angusto testaceo-rufis ; abdomine testaceo-rufo, segmento 
primo magno, nigro, testaceo-rufo apice anguste marginato. 

Ovalaire, un peu oblong, très convexe, d’un brun-noir, assez brillant, 
couvert d’une pubescence cendrée très fine, serrée ; antennes, bouche et 
pattes d’un roux testacé, ainsi qu’une bordure étroite à la base du corse- 
let et à l'extrémité des élytres; abdomen d’un roux testacé, avec le pre- 
mier segment grand, noir, à bordure apicale étroite, d’un roux testacé. 
Antennes grossissant notablement à l'extrémité, atteignant presque la base 
du corselet. Celui-ci aussi long que les élytres, atténué en avant, à bord 
postérieur embrassant Jargement la base des élytres. Élytres un peu plus 
étroites que le corselet, s’atténuant vers l'extrémité, à ponctuation extré- 
mement fine et serrée. Abdomen court, hérissé sur les côtés de longs poils 
noirs, raides, plus serrés à l'extrémité ; premier segment aussi long que 
les trois suivants réunis. — Santiago, dans les bois pourris. 


2, G. OBSCURIPENNIS. — Long. 1 2/3 à 2 14/2 mill — Rufo-testaceus, 
sal nilidus, griseo pubescens, elytris infuscatis, sutura apiceque vage rufo 
limbatis; abdomine paulo nitidiore, rufo, segmentis basi fuscis. 

Oblong, médiocrement convexe, d’un roussätre testacé un peu obscur, 
élytres un peu brunâtres, avec la suture, le bord apical et l'angle externe 
rougeâtres, abdomen d’un roux testacé plus brillant, avec la base des pre- 
miers segments nojirâtre. Antennes atteignant à peine la base du corselet, 
grossissant notablement vers l'extrémité, le dernier article tronqué obli- 
quement. Corselet légèrement rétréci en avant, bord postérieur presque 
droit, les angles embrassant la base des élytres. Élytres à peine plus lon- 
gues que le corselet, à ponctuation excessivement fine, un peu striolée en 
travers. Abdomen à pubescence rousse, plus longue, hérissé sur les côtés 
de poils noirs plus nombreux à l'extrémité. — Quillota, Santiago ; dans le 
bois pourri. 

B. Entièrement d’un brun assez foncé en dessus. 


3. G. TESTACEUS Sol, 1. c., 344 (Tachyporus). — Long. 3 mill — 
Testaceus, prothorace longiore, elytris obcurioribus, rufis, longioribus, 
abdomine obscuro-rufo ; segmentis postice nigris, duobus primariis latio- 
ribus, alteribus contractilibus; antennis pedibusque testaceis. — Chili. 


4. G macuLipENNis Sol., L c., 34h (Tachyporus). — Long. 3 mill, — 


Coléopteres du Ghili. 427 


Obscure rufus; capite prothoraceque levigatis ; elytris punctulatis, rufis, 
utroque macula magna notato, abdomine nigro, segmentis postice rufo- 
marginatis; pectore nigro, antennis pedibusque rufis. — Chili. 

Faut-il reconnaître dans cette espèce notre G. obscuripennis ? Mais la 
taille est différente et la ponctuation des élytres est loin d’être visible. 


Genre BOLETOBIUS. 


4. B. UNICOLOR, — Long. 4 1/2 mill. — Omnino rufo-testaceus, niti- 
dissimus, palpis pedibusque vix dilutioribus, abdomine apice vix obscu- 
riore, elytris prothorace paulo longioribus, sparsim asperatis, abdomine 
mar gine postico segmentorum asperato. 

Assez convexe, entièrement d’un roux testacé très brillant, avec les pal- 
pes et les pattes à peine plus pâles et l'extrémité de l'abdomen à peine 
plus foncée. Surface du corps très lisse. Corselet rétréci en avant, arrondi 
sur les côtés et à la base; de chaque côté de la base, avant l'angle posté- 
rieur, un gros point. Écusson triangulaire, lisse. Élytres un peu plus lar- 
ges et d’un tiers environ plus longues que le corselet, s’élargissant un peu 
en arrière, offrant des aspérités de râpe très écartées. Abdomen atténué 
en arrière, ayant le bord postérieur des segments à aspérités semblables, 
plus serrées; les derniers segments ayant des poils couchés assez raides, 
— Quillota, dans les bois pourris. 


Genre HETEROTHOPS, 


1. He: DISCOIDEUS. — Long. 5 à 6 mill. — Fusco-niger, nilidus, capitis 
parte antica et lateribus, prothoracis lateribus margineque postico, anten- 
nis, palpis pedibusque flavo-lestaceis, femoribus basi nigricantibus, pro- 
thorace antice bipunctato; scutello dense punctato, medio rufo; elytris 
dense punclatis, sal dense pubescentibus; abdomine acuminuato, sat dense 
ac longe piloso, apice densius. 


Var. B. Tolus rufo-lestaceus, prothorace maculis duabus disci obs- 
curis. 


D'un brun-noir très brillant, avec les côtés et la partie antérienre de la 
tête, les côtés et une étroite bordure postérieure du corselet, les antennes, 
les palpes et les pattes d’un jaune testacé, base des cuisses noirâtre. Tète 
et corselet très lisses, ce dernier ayant en avant deux points enfoncés, 
Écusson densément ponctué, roussâtre au milieu. Élytres très densément 
ponctuées, à pubescence grisätre assez longues. Abdomen très acuminé, 
finement ponctué, à pubescence cendrée, assez serrée, assez longue et à 
poils noirs, longs, épars, plus serrés à l'extrémité, 


128 L. FAIRMAIRE ET P. GERMAIN. 


Var. B. Entièrement d’un roux testacé brillant, avec le disque du cor- 
selet plus ou moins brunâtre, offrant ordinairement deux macules dorsa- 
les. — Santiago, Quillota; dans le bois pourri, quelquefois sous les pierres 
et les feuilles mortes. 


senre QUEDIUS. 


4. Q. ÆNEIPENNIS. — Long. 5 à 6 mil — Niger, nilidissimus, capite 
ovalo, prothorace valde angustiore, hoc antice angustato, disco utrinque 
bipunctato, elytris obscure æneis, dense ac tenuiter asnerato-squamosis, 
sutura rufescente, scutello dense punctato. 


D'un noir très brillant, avec les élytres d’un bronzé foncé brillant. Tête 
ovalaire, plus étroite que le corselet, ayant quelques gros points le long 
des veux et deux au sommet. Antennes d'un brun-noir, assez fortes, de 
grosseur presque égale à partir du troisième article, deuxième et troisième 
articles presque égaux. Corselet rétréci en avant, à peine arrondi sur les 
côtés, ayant de chaque côté en avant, en avant, deux points et, en arrière, 
un de chaque côté du bord postérieur. Écusson densément ponctué. Ély- 
tres s’élargissant un peu en arrière, bord postérieur sinué à l’angle externe, 
couvertes de rugosités squameuses assez fines et serrées ; suture rougeûtre, 
pubescence grisätre, couchée, assez longue. Abdomen à peine atténué en 
arrière, à aspérités de ràpe médiocrement serrées, un peu irisé, paraissant 
parfois obscurément roussâtre sur les côtés et sur le bord postérieur des 
segments et qui est plus marqué en dessous. Pattes d’un brun foncé avec 


les genoux et les tarses rougeàtres. — Aculco. 
9, Q. SEMIFLAVUS. — Long. 6 1/3 mill. — Flavo-testaceus, nitidus, 


elytris pallidioribus, abdomine nigro, segmentis rufo lale marginatis, 
lateribus pilis nigris longis hirsulo, apice densius, segmento ullimo apice 
leviter sinualo, stylis apicalibus exsertis, longe pilosis ; prothorace dorso 
ulrinque bipunctalo ; scutello tenuiter dense punctulato; elytris prothorace 
longioribus, parum dense Lenuiter punctalis. 

D'un jaune testacé très brillant, avec les élytres plus pâles, un peu gri- 
satres; abdomen noir brillant, avec les segments assez largement margi- 
nés de roux. Tête ovalaire, plus étroite que le corselet. Antennes assez 
grèles, atteignant presque la base du corselet, premier article long, les 
deuxième et troisième égaux, le quatrième un peu plus long, les avant- 
derniers devenant plus courts, le dernier aussi long que les deux précé- 
dents, fortement échancré à l'extrémité. Corselet notablement rétréci en 
avant, ayant, comme la tête, quelques grands poils épars sur les côtés : 
deux séries dorsales de deux points. Écusson triangulaire, à ponctuation 
fine, serrée. Élvtres à peine plus larges et un peu plus longues que le cor- 


Coléopteres du Chili. 429 


selet, à ponctuation fine, peu serrée et à poils gris, épars; une fine bor- 
dure brune autour de l’écusson et sur la suture qui est un peu relevée. 
Abdomen presque parallèle, à peine rétréci à l'extrémité, à fines aspérités 
de râpe; hérissé sur les côtés de longs poils noirs plis serrés à l’extré- 
mité; styles abdominaux roussâtres, saillants, à longs poils noirs ; dernier 
segment légèrement échancré. — Concepcion. 


3. Q. LEIOCEPHALUS Sol., 1. c., 1V, 318 (Staphylinus). — Long. 6 1/2 
ill, — Niger, vix subæneus, nitidus, antennis sat brevibus, fuscis, basi 
testaceis, palpis fuscis, prothorace antice leviler angustalo, dorso utrinque 
bipunctato, punclo secundo divaricalo; scutello punctato ; elytris punc- 
tatis, vittula obscure rubra, variabili notatis ; abdomine aspero-punctato, 
parce griseo-pubescente, pilis longis nigris, apice densioribus, lateribus 
hirlo, segmentis apice obscure rufo marginatis, 2 ullimis rufo-testaceo 
late marginatis; pedibus fusco-piceis, genubus tarsisque rufescentibus. 

Presque parallèle, d’un noir brillant, à peine bronzé. Tête aussi large 
que le corselet, ayant entre les antennes deux très petites fossettes arron- 
dies; quelques gros points derrière les yeux et au bord interne. Antennes 
assez épaisses, ne dépassant pas le milieu du corselet, d’un brun-noirâtre, 
avec les deux ou trois premiers articles d’un roux testacé; deuxième et 
troisième articles presque égaux, allongés, les suivants presque égaux, 
pas plus longs que larges, grossissant à peine, le dernier pyriforme. Corselet 
un peu rétréci en avant, largement arrondi au bord et aux angles posté- 
rieurs; séries dorsales de deux points, le deuxième éloigné du premier vers 
le bord externe. Écusson triangulaire, assez densément ponctué. Élytres 
presque plus étroites que le corselet, à peine plus longues ; bord posté- 
rieur légèrement sinué au milieu; à ponctuation assez serrée; à pubes- 
cence grise, peu serrée; sur chacune une bande d’un rouge foncé, com- 
mençant à l’épaule et se terminant en se dilatant à l'angle sutural, enva- 
hissant parfois une partie notable de l’élytre. Abdomen presque parallèle, 
un peu rétréci tout à fait à l'extrémité, à ponctuation de ràpe, assez fine, 
à pubescence grise peu serrée; sur les côtés des poils noirs, longs, écar- 
tés, mais serrés à l'extrémité; bord postérieur des segments d’un rougeà- 
tre très obscur sur les premièrs, d’un roux assez clair sur le dernier et 
lPavant-dernier. Pattes d’un brun foncé, avec les genoux et les tarses rou- 
geâtres. — Chiloé, sous les écorces et les bois pourris. 


h. Q. PyrosromA Sol., 1 c., 320, t. 6, fig. 5 (Staphylinus). — Long. 
6 mill. — Niger, capite nitido, lævi; prothorace nitido, parum punctato, 
antice angustato; elytris dense punctulatis, subnigris, nitidulis, vix vires- 
centibus; scutello dense punctulato; ore rufo; pedibus rufo-obscuris ; 
antennis bruneis, basi rufo-piceis. — Illapel, F 


1430 L. FAIRMAIRE ET P. GERMAIN. 


Genre PHILONTHUS. 
A. Corselet à séries dorsales de trois points. 


4. P. IMPRESSIFRONS Sol, 1. ©., 316, pl. 6, fig. 3 (Staphylinus). — 
Long. 5 à 7 1/2 mill. — Obscure rufescens, nitidus, æneo subtinctus, 
elytrorum fascia angusta basali et vittis tribus abdominis, lateralibus 
interdum valde abbreviatis, æneo fuscis ; capite breviter ovato, medio sul- 
cato, utrinque punctis sat numerosis, grossis; antennis sat brevibus, apice 
interdum infuscatus, articulis ultimis transversis, ultimo præcedente paulo 
longiore; prothorace capite haud latiore, lateribus et postice rotundato, 
antice paulo angustato ; scutello triangulari, acuto, parum dense punctato, 
elytris prothorace vix latioribus, quartà parte longioribus, dense sat for- 
titer punctatis; abdomine apice angustato, parum dense sat fortiter punc- 
tato, segmentis utrinque foveola impressis. — Commune à Quillota sous 
les tas de végétaux. 


Les petits individus, qui viennent de Chiloë, ont la tète bien moins 
grosse, la ponctuation un peu plus fine et la coloration plus foncée. 


2. P. LIVIDIPENNIS — Long. 8 mill — Ater, nitidissimus, ore, palpis, 
antennis, scutello, elytris, prothoracis lateribus pedibusque livide testaceis ; 
prothorace antice utrinque tripunctato, punctis 2? posticis magnis, protho- 
race basi angulisque posticis rotundato, scutello punctato, elytris parum 
dense punctatis, abdominis segmentis basi punctatis, ultimo nigro-villoso. 


D'un noir très brillant, avec la bouche, les palpes, les antennes, les 
côtés du corselet, l’écusson, les élytres et les pattes d’un rouge livide. 
Tête plus étroite que le corselet, ayant quelques gros points au bord 
interne des yeux. Antennes moins longues que la tête et le corselet, pre- 
mier article aussi long que les deux suivants, deuxième et troisième égaux, 
plus longs que les autres, les suivants diminuant peu à peu de longueur 
et s’épaississant, le dernier fortement échancré. Corselet plus large que la 
tête, un peu rétréci en avant, fortement arrondi aux angles postérieurs et 
à la base ; séries dorsales de 3 points, les deux postérieurs gros ; quelques 
gros points écartés le long du bord postérieur. Écusson très finement et 
peu densément ponctué. Élytres plus larges et d’un tiers plus longues que 
le corselet, légèrement élargies en arrière, à ponctuation écartée. Abdo- 
men un peu plus étroit à la base que les élytres, un peu atténué vers 
l'extrémité, ayant la base de chaque segment assez fortement et densé- 
ment ponctuée, le reste très lisse, le dernier assez fortement échancré, à 
poils noirs assez longs et assez serrés. — Forêts subandines de Chillan, 
sur les feuillages. 


Coléoptères du Chili. SL 


B. Corselet à séries dorsales de quatre points. 


8. P. CHILENSIS Sol., L c., 315, 3 (Staphylinus). — Long. 4 mill — 
Niger, nitidulus; capite lœvi, transverse 4-punctato et prothorace qua- 
drato, punctis raris impressis, nitidioribus ; elytris laxe punctulatis, viridi- 
æneis, tenuiter rufo marginatis, sulco longitudinali in utroque impresso; 
abdomine segmentis postice anoque subtus rufis. — San-Carlo, Coquimbo, 
Longotomo. 


h. P. PYROPTERUS Kraatz. — Slaphylinus rufipennis Sol., 1. c., IV, 317. 
— Long. 4 1/2 à 5 mill. — Parum oblongus, niger, nitidus, prothorace, 
elytris pedibusque rufis; capite lævigato; antennis capite prothoraceque 
vix brevioribus, fuscis, articulis 2 primis oreque pallide testaceis ; articulis 
5-10 fere quadratis, 3° 4° longiore et angustiore gracili, articulo ultimo 
precedente dimidio, longiore, apice rotundato; prothorace lævissimo, capile 
latiore, antice angustato, basi et angulis posticis valde rotundato, punctis 
dorsalibus minutis, distantibus; scutello obscuro, dense punctulato; ely- 
tris prothorace latioribus, haud longioribus, dense tenuiter punctatis, 
dense sed tenuissime punctulato, dense fulvo-pubescentibus; abdomine 
dense sed tenuissime punctulato, fulvo-pubescente, segmento rufo sat late 
marginalis ; pedibus pallide testaceis. — Santa-Rosa, Illapel, Quillota. 

Quelquefois le corselet est d’un brun-rougeàtre, même entièrement d’un 
brun-noir, et les élytre, ont parfois une bande noire le long de la suture. 


4 


C. Corselet à séries dorsales de cinq points. 


5. P. PERPLEXUS. — Long. 7 mil — Æneo-niger; nitidus, abdomine 
atro, nitido, ore, antennis pedibusque fuscis ; çapite inter oculos K punc- 
talo; prothorace postice rotundato, antice levissime attenuato ; scutello 
tenuissime strigosulo; elytris prothorace paulo, latioribus, fere brevio- 
ribus, dense sat tenuiter aspero-punctatis ; abdomine tenuissime asperulo, 
lateribus et apice præserlim nigro-hispido. 

D'un noir un peu bronzé brillant, abdomen d’un noir foncé brillant ; 
antennes, bouche et pattes d’un brun noir. Tête ovalaire, plus étroite que 
le corselet, ayant entre les yeux qualre points en ligne transversale. Cor- 
selet plus large que la tête, légèrement atténué en avant, fortement 
arrondi en arrière, à séries dorsales de cinq points, le premier et le der- 
nier écartés des trois médians ; de chaque côté une ligne arquée de quatre 
points; un gros point à l'angle postérieur. Écusson très finement striolé. 
Élytres un peu plus larges, presque plus courtes que le corselet, coupées 
obliquement à l'extrémité, à ponctuation râpeuse et à pubescence grisâtre 
assez serrées. Abdomen à fines strigosités plus marquées à la base et sur 


132 L. FAIRMAIRE ET P. GERMAIN. 


les côtés des segments ; des poils noirs hérissés, écartés sur les côtés, plus 


nombreux à l'extrémité. — Santiago, commun sous les détritus végé- 
taux. 
6. P. niripiPeNNis Sol., 1. ©., IV, 316. — Long. 5 1/2 mill. — Niger, 


nitidissimus, parce griseo-pilosus, capite quadrato, punctis grossis sparsim 
impresso; antennis capite prothoraceque brevioribus, apicem versus levi- 
ter incrassatis, nigris, opacis, articulis 3 primis nitidis, ultimis brevibus; 
palpis nigris, mandibulis rufo-piceis; prothorace capite haud latiore, 
oblongo, antice abrupte angustato, basi leviter rotundato, lateribus paral- 
lelis; scutello rugose punctato; elytris prothorace paulo latioribus, tertia 
parte fere longioribus, sat dense et sat grosse punctatis; abdomine tenuis- 
sime punctato, longius piloso; pedibus nigris, genubus tarsisque piceis.— 
Conception, en secouant les feuillages. 
Cette espèce est très voine du P. sordidus Gray. 


D. Corselet à séries dorsales de six points. 


7. P. PUNCTIPENNIS S01., 1. c., 319, t. 6, fig. 4 (Staphylinus). — Long. 
h 1/2 mill. — Niger, nitidulus, capite parvo, inter oculos bipunctato, pro- 
thoraceque parum punctato, nitidioribus; elytris dense et subtiliter punc- 
tulatis, utrinque stria longitudinali prope suturam impresso. — Santa- 
Rosa. £ 


8 APRisunGarus 5011 2c0 "IV, 914 pl:#6; Dg. 2 (Cafius). -—— Long. 
6 mill. — Fuscus, cinereo dense pubescens, capite nigricante ; protho- 
race lœvi, nitido; capite sat magno, lateribus valde punctato; antennis 
pedibusque fusco-rufis, illis articulis 6°, 7°, 8°, 9° et 40° transversis ; pro- 
thorace oblongo postice “angustato, basi valde rotundato, angulis anticis 
obtuse rectis; disco utrinque sulcato, sulcis grosse ac dense punctatis, 
lateribus parum dense sat grosse punctatis; scutello atro, opaco, obsolete 
punctalo; elytris prothorace longioribus et paulo latioribus, densissime ac 
tenuissime rugosulo-punctulatis; abdomine Gensissime ac minus tenuiter 
punclato, densius pubescente, apice rufescente ; pectore nigricante. — 
Sur toute la côte, commun dans le sable, avec les Phaleria, sous les amas 
de fucus. 


Il remplace dans ces contrées le P. æantholoma de nos côtes, auquel il 
ressemble beaucoup. 


Espèces douteuses. 


9. P. cHLOROPTERUS Sol., 1. c., IV, 319 (Séaphylinus). — Long. 5 1/2 
mill. — Niger, capite parvo, nitido, lœvi, inter oculos bipunctato; protho- 








Coléoptères du Ghili. 435 


race antice leviter et abrupte angustato, subquadrato, nitido, lœvi, punctis 
raris impresso; elytris viridi-æneis, satis laxe punctatis. — Dans les en- 
droits humides. 

Get insecte est bien un Philonthus, mais à raison du mauvais état de 


l'échantillon unique qui existe, on ne peut s'assurer du nombre des points 
composant les séries dorsales. 


10. STAPHYLINUS ANGUSTATUS S0l., 1. ©., 320, t. G, fig. 6.—Long. 4 mil. 
— Rufo-obscurus, capite obscuriore, nitido, lævi; prothorace rufiore, læ- 
vigato, antice angustato ; elytris dense punctulatis; ore, antennis pedibus, 
prothoraceque concoloribus. — Chili. 

Le type, mal conservé, ne permet pas de reconnaitre à quel genre cette 
espèce peut appartenir ; on remarque sur le corselet de cet insecte, de 
chaque côté, une rangée oblique de trois points, dont les intermédiaires 


forment, avec deux autres plus gros placés entre eux, une ligne de quatre 
points transversale au milieu du corselet. 


A1. STAPH. GINCTUS Sol., 1. ©., 314. — Long. 2 1/2 mill. — Rufulus, 
capile postice angustato, rotundato; prothorace supra punctato, postice 
bifoveolato; elytris basi punctatis, postice lœvissimis; abdomine postice 
nigro cincto; antennis pedibusque corpore concoloribus. — Chili. 


Le type de cette espèce n’existe plus; Solier lui-même pensait que ce 


n'était pas un vrai S{aphylinus, et il est probable qu'elle devait appartenir 
au groupe des Aleocharit. 


12. STAPH. PARVUS Sol., 1. ©., 321, pl. 6, fig. 6. — Long. 2 mill. — 
Rufus, capite prothoraceque suborbicularibus, lœvigatis; elytris punc- 
tulatis; ore pedibusque concoloribus; antennis obscurioribus, basi rufs. 
— Chili. 

Cet insecte n'appartient certainement pas au genre Philonthus, mais le 
type n'existe plus et la figure ne saurait y suppléer. 


Genre LEPTOLINUS. 


L. GRIBRIPENNIS. — Long. 5 1/2 mill, — Négro-fuscus, nitidus, elytris 
fusco-caslaneis, antennis, palpis pedibusque testaceis, abdominis segmentis 
apice anguste testaceo marginatis, capite oblongo, subquadrato, parum 
dense punclato, medio lævi; prothorace paulo angustiore, oblongo-lineis, 
2 dorsalibus punclatis, lateribus vage punctato, elytris vix latioribus, pa- 
rum dense punctatis, abdomine lævi. 


Peu convexe, d’un brun noir brillant avec les élytres d’un brun un peu 
he Série, TOME [L. 28 


3 JL. KAIRMAIRE ET P. GERMAIN. 


rougeâtre, antennes, palpes et pattes testacées. Tête en carré oblong; un 
sillon ponctué derrière chaque œil et à la base de chaque antenne; ponc- 
tuation très peu serrée, milieu lisse. Antennes de la longueur de la tête, 
articles deuxième et troisième égaux, allongés, et quatre à dix transver- 
saux. Corselet oblong, à peine plus étroit que la tète, faiblement rétréci 
en arrière, faiblement sinué sur les côtés, arrondi à la base et aux angles 
postérieurs; deux séries dorsales de points assez serrés, presque doubles, 
sur les côtés des points épars. Écusson tronqué. Élytres un peu plus lar- 
ges, pas plus longues que le corselet, à ponctuation assez forte, mais très 
peu serrée. Abdomen lisse où à peine ponctué sur les côtés, segments 
bordés de roux, le dernier entièrement de cette couleur. Tarses antérieurs 
dilatés. — Concepcion, sous les pierres. 


Genre LEPTACINUS,. 


4. FL. ApICIPENNIS. — Long. 3 4/2 mill. — Subdepressus, nigro-fuscus, 
nilidus, antennis, palpis pedibusque rufescentibus, elylris ad angulum 
calernum late pallidis, prothorace lineis duabus dorsalibus multi-punc- 
tatis, scutlcllo lœvi, elytris punclatis, abdomine fere lævi, segmentis apice 
obscure rufescente-marginatis. 

Presque parallèle, assez déprimé, d’un brun noirâtre, brillant, parsemé 
de poils grisàtres peu serrés, plus visibles sur les élytres, antennes, palpes 
et pattes d’un roux testacé, une grande macule à l’angle externe des ély- 
tres d’un roussâtre très pâle, occupant parfois presque la moitié de l’élytre. 
Tète assez convexe, presque lisse au milieu, assez densément ponctuée 
sur les côtés; antennes courtes, à peine plus longues que la tête. Corselet 
légèrement rétréci en arière, devenant un peu rougeàtre à la base, ayant 
deux lignes dorsales de points fins, très serrés, et sur les côtés quelques 
rares points. Écusson presque lisse. Élytres à peine plus larges et plus 
longues que le corselel, presque arrondies à Pextrémité, à ponctuation 
bien marquée, peu serrée. Abdomen à ponctuation indistinete, d’un rous- 
sâtre obscur, chaque segment plus foncé à la base, le dernier jaunâtre. — 
Santiago, sous les détrilus végétaux. 


Genre OTHIUS. 


A. O. SEMI-PUNCTATUS. — Long. 4 mill. — Parallelus, subdepressus, 
niger nilidus, elytris abdomineque dense griseo-pubescentibus, antennarum 
basi, palpis, tibiis tarsisque leslaceis ; capite quadralo, grosse punctato, 
prothorace lateribus punctalo, elytris dense ac tenuissime punctatis, abdo- 
mine minus tenuiter dense punclato. 


Parallèle, un peu déprimé, d’un noir brillant, plus brun sur les élytres, 





Cotéoptères du Chili. 435 


qui sont couvertes, ainsi que l'abdomen, d’une pubescence grisàtre assez 
longue et serrée, beaucoup plus rare sur le reste du corps; antennes, pal- 
pes et pattes, sauf les fémurs, d’un roux testacé. ‘Fête presque carrée, 
assez convexe, à ponctuation forte, peu serrée, au milieu un étroit espace 
lisse. Corselet à peine plus étroit, pas plus long, à ponclualion assez forte, 
peu serrée, au milieu une bande lisse. Élytres un peu plus larges et pres- 
que de moitié plus longues que le corselet, déprimées, à ponctuation 
extrêmement fine, serrée, bord apical plus clair. Abdomen parallèle, à 
ponctuation un peu moins fine, un peu râpeuse, serrée; chaque segment 
marginé très étroitement de roussàtre. — Santiago, sous les débris végé- 
taux. 


Genre BAPTOLINUS. 


1. B. FULVICOLLIS. — Long. 3 mill. — Elongatus, subdepressus, fuscus, 
nilidus, capite nigro, prothorace palpis, pedibus antennarumque articulo 
primo, rufis, elytris punctalis abdomineque sal dense griseo-pubescentibus, 
hoc segmentis apice late rufescente marginalis. 

Allongé, un peu déprimé, brillant; tête noire; corselet, premier article 
des antennes, palpes et pattes d’un roux testacé ; élytres et abdomen d’un 
brun peu foncé, ce dernier à segments largement marginés de roux foncé; 
écusson roussàtre. Tête quadrangulaire, à côtes parallèles, ayant deux ou 
trois rangées de gros points sur les côtés. Antennes grossissant faiblement 
vers l’extrémité, atteignant presque la base du corselet, deuxième et troi- 
sième articles égaux. Corselet un peu plus large que la tête, pas plus long 
que large, ayant deux séries dorsales de trois points assez gros, et de cha- 
que côté deux autres points. Écusson triangulaire, lisse. Élytres à peine 
plus larges el un peu plus longues que le corselet, à ponctuation ràpeuse 
bien marquée, brunes comme l'abdomen et couvertes comme lui d’une 
pubescence grise assez longue. Abdomen atténué en arrière après le 
milieu; segments largement marginés de roussàtre. — Concepcion, sous 
une écorce d'arbre mort. 


Genre ECHTASTER. 


4. KE. pepressus Sol., 1. C., 310 (Rugilus). — Long. 3 1/2 mill. — 
Nigro-fuseus, opacus, breviter cinereo pubescens, interdum prothorace 
elytrisque fusco-brunneis; ore, pedibus antennarumque basi pallide testa- 
ceis; dense ac tenuiter asperulus; capite magno, suborbiculato; protho- 
race angusto, postice fere ab apice attenuato, antice valde rotundalo-cons- 
tricto, medio leviter carinato; elytris prothorace latioribus ac longioribus; 
abdomine postice valde attenuato, apice truncato, segmentis 4 primis late- 


436 L. FAIRMAIRE ET P. GERMAIN. 


ribus sat fortiter marginatis. — Santiago, dans les endroits secs, sous les 
pierres ; ses mouvements lents rappellent ceux des Salamandres. 


Genre STILICUS. 


1. S. cuiLensis Sol., 1. c., IV, 309, pl. 5, fig. 11 (Rugilus). — Niger, 
nitidior, capite rotundato, dense punctato, antice rugoso; antennis brun- 
neis ; prothorace ovato, antice valde angustato, dense ac grosse punclato 
subopaco, carina media lœvi nitidiore; elytris apice anguste et obscure 
piceis, parum dense punctatis, sutura antice valde depressa, stria suturali 
profunda; abdomine lævi, segmentis basi valde transversim impressis el 
punctatis, segmento penullimo magno, apice pallido anguste marginato ; 
pedibus nigris, genubus tibiarum apice tarsis rufescentibus, — Valdivia, 
Quillota, sous les pierres, rare. 


2, S. APICIPENNIS. — Long. 4 1/2 mill. — Niger, nitidus, antennis, 
palpis, pedibus villaque elytrorum apicali rufo-testaceis ; capile subqua- 
drato, dense punclato; anlennis amice obscurioribus; prothorace dense 
punctulalo, villa lala media lœvi; elytris quadralis [ere lævigatis, parce 
griseo-pubescentibus, stria suturalè sat profunda; abdomine lenuissime 
punctulalo, apice vix rufescente. 


D'un brun-noir très brillant; mandibules, palpes, pattes et une bande 
apicale sur les élytres d’un roux testacé; antennes de même couleur, 
obscures vers l'extrémité. Tête presque carrée, avec les angles très arron- 
dis, un peu rétrécie en arrière, à ponctuation serrée, formant presque de 
petites stries au bord antérieur; labre striolé, brun. Corselet fortement 
rétréci en avant, à ponctuation assez fine, peu profonde, serrée; au milieu 
une large bande lisse, un peu élevée. Élytres formant un carré presque 
parfait, lisses, à pubescence grisâtre peu serrée; suture enfoncée en avant; 
strie sulurale profonde. Abdomen un peu moins brillant, à ponctuation 
extrémement fine et à pubescence grisâtre, éparse, avec quelques poils 
noirs assez longs sur les côtés; avant-dernier segment étroitement bordé 
de roussätre obscur, le dernier entièrement de cette couleur. — Chili, 
commun sous les détritus végétaux. 


Genre LATHROBIUM. 


4. L. RUFOPARTITUM. — Long. 4 1/2 mill. — Elongalum parum con- 
vexum, testaceo-rufum, nitidum, capite nigro, elytrorum basi abdomineque 
nigro-fuscis, segmentis rufo-marginatis, ore, antennis pedibusque dilute 
leslaceis, capite subquadrato sparsim punctato, prothorace oblongo medio 
punclorum lineis duabus, elytris sparsim punctato-lineatis. 


Coléoptères du Chilr. 137 


Allongé, peu convexe, d’un testacé rougeàtre très brillant, avec les an- 
tennes, la bouche et les pattes d’un testacé clair. Tête noire, presque car- 
rée, à ponctuation très écartée; antennes aussi longues que la tête et le 
corselet, deuxième et troisième articles égaux. Corselet oblong, légèrement 
rétréci en arrière, ayant deux séries dorsales de cinq ou six points de 
chaque côté, près du bord une série de quatre points, entre ces séries 
quelques points épars. Élvtres plus larges et de moitié plus longues que 
le corselet, ayant à la base une grande tache d’un brun noir, non tranchée 
sur les bords, atteignant parfois la suture, dépassant souvent le milieu de 
l'élytre; sur chacune quatre lignes d’assez gros points peu serrés, la pre- 
mière le long de la suture. Abdomen moins brillant, densément et très 
finement ponctué, avec le bord apical de chaque segment d’un roux tes- 
facé, — Quillota, sous les détritus végétaux. 


Genre SCOPÆUS. 


1. S. ANGUSTATUS S0l., 1. ©., 312, t. 6, fig. 1 (Polyodontus). — Long. 
2 4/2 mill. — Subdepressus fuscus, antennis, palpis, pedibus elytrorum 
margine postico piceo-tlestaceo, dense griseo-pubescens, sublilissime punc- 
lulato, capite subquadrato, elytris prothorace dimidio longioribus, abdo- 
mine basi leviler angustato. 


Allongé, un peu déprimé, d’un brun foncé assez brillant, à pubescence 
grise, serrée ; antennes, palpes, pattes et bordure apicale des élytres d’un 
testacé obscur ; ponctuation excessivement fine, peu distincte. Tête pres- 
que quadrangulaire, un peu prolongée et tronquée en avant. Corselet plus 
étroit que la tête et le corselet, rétréci notablement en avant, très faible- 
ment en arrière; au milieu une petite bande longitudinale lisse, très peu 
marquée. Élytres de moitié plus longues que le corselet. Abdomen légè- 
rement rétréci vers la base. — Santiago, sous les pierres. 


Genre LITHOCHARIS. 


Le] 


1. L. OBSCURIVENTER. — Long. 8 1/2 mill. — Subdepressa, nigra, nitida, 
prothorace, elytris pedibusque tlestaceo-rufis, antennis rufo-piceis, abdo- 
minis arliculo ultimo rufo marginato; capile quadralo, dense ac tenuiter 
punclato, prothorace laleribus antice angulato, postice anguslato, tenuiler 
dense punctulato, linca media angusla lœvi ; elytris prothorace haud latio- 
ribus, dense punctulatis ; abdomine tenuissime punctulato. 


Un peu déprimée, parallèle, d’un noir brillant, corselet, élytres et pattes 


d’un roux testacé, tête presque carrée, avec les angles arrondis, un peu 
convexe, à ponctuation fine, assez serrée, Antennes d’un roux-brunätre, 


1138 L. FAIRMAIRE ET P. GERMAIN. 


les premiers articles plus clairs; n'atteignant pas le milieu du corselel. 
Corselet tenant à la tête par un col très distinct; aussi large que long, 
légèrement rétréci en arrière, bord antérieur saillant au milieu, en angle 
obtus; angle postérieur fortement arrondi; surface à ponctuation fine, 
assez serrée, au milieu une ligne lisse, peu distincte. Élytres un peu plus 
larges et de moitié plus longues que le corselet, à ponctuation aussi serrée, 
mais peut-être un peu plus fine. Abdomen s’élargissant faib'ement vers 
l'extrémité; à ponctuation excessivement fine, indistincte et à pubescence 
cendrée, très fine, marquée sur les côtés; cinquième segment presque 
tronqué, avec les angles arrondis, marginé de roussâtre, à poils noirs plus 
serrés que sur le reste de l’abdomen. — Santiago, sous les pierres. 


9, L. FUSCIVENTRIS. — Long. 3 1/2 mill — Nigra, nitida parum con- 
vexa, prothorace elytrisque rufis, capite rufo plus minusve infuscalo, capite 
prothoraceque minus dense, elytris dense punctatis, prothorace subquudrato, 
elytris magnis, antennis pedibusque rufo-testaceis. 


Presque parallèle, un peu déprimée, noire, assez brillante, corselet et 
élytres d’un testacé rougeàtre, tête plus ou moins rembrunie, antennes, 
palpes et pattes d’un roux teslacé, ainsi que l'extrémité de l'abdomen, 
Tête assez convexe, quadrangulaire, à peine plus large que le corselet, à 
ponctuation peu serrée. Corselet presque quadrangulaire, très légèrement 
rétréci en arrière, à ponctuation assez serrée, au milieu une petite bande 
lisse. Élytres un peu plus larges et presque deux fois aussi longues que 
le corselet, à ponctuation fine et serrée. Abdomen à ponctuation indis- 
tincte, extrémité roussètre, — Santiago, sous les pierres, dans les endroits 
humides. 


3. L. FASTIDIOSA. — Long. 3 à 3 4/2 mill — Délute brunneo-tlestacea, 
parum nilida, depressa, densè griseo-pubescens, capile nigro, antennis, 
palpis pedibusque dilute testaceis, abdomine dilule brunneo , segmentis 
apice testaceo-marginatis, elytrorum sutura el apice anquste testaceis. 


Déprimée, d’un roussätre obscur très peu brillant, à ponctuation exces- 
sivement fine, serrée, peu distincte, à pubescence grise très courte, ser- 
rée, tête noire, bouche, antennes, suture, bordure apicale des élytres et 
des segments abdominaux et pattes d’un roussâtre pàle. Tête en carré 
transversal, arrondie aux angles, un peu convexe ; antennes moniliformes, 
dépassant un peu le milieu du corselet. Corselet presque carré, pas plus 
étroit que la tête, ne paraissant pas rétréci en arrière, arrondi aux angles 
postérieurs et à sa base. Élytres un peu plus larges et d’un tiers plus lon- 
gues que le corselet. Abdomen à ponctuation indistincte, segments mar- 
ginés de roux, l’avant-dernier plus largement, le dernier entièrement de 


Coléopleres du Chile, 99 


celle couleur el hérissé de quelques grands poils. — Santiago, sous les 
pierres, dans les endroits secs. 


h. L. VITTATIPENNIS. — Long. 3 4/2 à 4 mill. — Subdepressa, rufo- 
lestacea, sal nitida, tenuiter dense punctata, elytris plaga discoidali vitti- 
formé fusca, abdomine obscuro, segmentis apice rufescentibus, apice ipso 
rufescente. 


Assez déprimée, d'un roux testacé assez brillant, à ponctuation fine, 
très serrée, plus fine encore sur l’abdomen et à fine pubescence grise. 
Tête ovalaire, courte, coupée droit à la base avec les angles arrondis, 
hérissée sur les côtés, ainsi que le corselet, de poils assez longs; anten- 
nes courtes, presque moniliformes, n'atteignant pas le milieu du cor- 
selet. Corselet oblong, à peine plus étroit que la tête, légèrement rétréci 
en arrière, tous les angles oblus. Élytres un peu plus larges et presque 
deux fois aussi longues que le corselet, ayant chacune une bande brune 
très variable de largeur, occupant parfois la majeure partie de la surface, 
quelquefois au contraire très étroite. Abdomen brunâtre, avec le bord 
apical de chaque segment, la moitié postérieur du pénultième et le der- 
nier d’un roux testacé, — Commune sous les détritus végétaux. 


9. LITHOCHARIS? CRYPTOBIOIDES. — Long, 4 1/2 mill, — Elongata, 
sal convexa, nigra, nilida, elytlris prothoraceque fuscescentibus, palpis, 
pedibus antennisque testaceis, capite oblongo, laxe punctato, prothorace 
dorso ulrinque tripunclato, elytris punctatis, pubescentibus, abdomine 
dense punclato-asperato, segmentis fulvo marginatis. 


Allongé, assez convexe, d’un noir brillant avec les élytres et le corselet 
d’un brun brillant, Tête en carré allongé, ayant de chaque côté de gros 
points peu serrés. Antennes d’un testacé obscur ainsi que les palpes, avec 
le premier article plus clair ; n’atteignant pas la base du corselet. Ce der- 
nier convexe, faiblement rétréci en avant, ayant deux séries dorsales de 
quatre points, plus trois en triangle de chaque côté. Écusson en triangle 
un peu allongé, presque lisse. Élytres un peu plus longues que le corselet, 
pas plus larges, à ponctuation assez serrée et à pubescence grisàtre, assez 
longue, couchée, moins brillante que le corselet. Abdomen allongé, atté- 
nué un peu à l'extrémité, à ponctuation de râpe fine et serrée, ce qui le 
rend presque mat à la base des segments, leur bord postérieur roussâtre ; 
pubescence un peu plus longue que celle des élytres, plus couchée ; styles 
abdominaux saillants, à longs poils noirs. Paltes d’un testacé pâle. — 
Aculco. 

Cet insecte présente les caractères du G. Lithocharis, mais son faciès 
est tout à fait celui d’un Lathrobium. 


40 L, FAIRMAIRE ET P. GERMAIN. 


Genre MECOGNATHUS Wollast. 

4. M. scULPTILIS. — Long. 4 mill —- Gapite, prothorace elytrisque 
brunncis, antennis, palpis pedibusque pallide rufo-piceis, abdomine fusco 
apice rufescente ; capile magno, dense striolalo, prothorace grosse shrialo- 
rugoso, linea media lævi, elylris brevioribus, grosse punctatis, abdomine 
basi dense punctato, post medium parcius, apice obsolele. 


D'un brun roussâtre peu foncé, brillant ; abdomen d’un brun foncé avec 
l'extrémité roussâtre; antennes, palpes et pattes roux. Tête en carré 
arrondi aux angles, plus large que le corselet, couverte de petites stries 
serrées, un peu confluentes; antennes atteignant le milieu du corselet. 
Gelui-ci plus court et plus étroit que la tête, fortement et également 
rétréci à la base et en avant, partie médiane un peu rétrécie en arrière ; 
couvert de grosses stries serrées, ou plutôt de gros points allongés, con- 
fluents; au milieu une ligne lisse un peu élevée. Élytres pas plus larges 
que le corselet, presque de moitié plus courtes, rétrécies en avant, large- 
ment tronquées en arrière, paraissant soudées; couvertes de très gros 
points serrés qui les rendent fort rugueuses; suture fortement enfoncée 
derrière l’écusson, puis relevée. Abdomen à ponctuation forte à la base, 
diminuant peu à peu et obsolète à l'extrémité, — Golfe de Reloncavi, sous 
les bois pourris. 


Genre GNATHYMENUS Sol, in Gay, Hist. de Chile, Zool. 1v, 326. 


Ce genre se rapproche beaucoup des Pæderus par la forme des palpes 
maxillaires ; cependant le corps en est un peu moins cylindrique ; il est 
aptère et les éiytres, fort courtes, sont soudées, avec les épaules effacées. 


4, G. APTERUS Sol. I. c., 327, pl 6, fig. 10. — Long. 3 1/2 mill. — 
Niger, nitidus; capite prope oculos punctato; prothorace longitrorsum 
lineis punctoruñ duabus impresso; elytris lœvigatis, margine longitror- 
sum punetatis; ore, antennis pedibusque rufis; ano rufo-obscuro. — 
Valdivia, sous les mousses et les feuilles tombées. 


Solier parle d'individus de couleur rougeàtre, avec labdomen noir, rou- 
geàtre à l'extrémité, Ge pourrait être une variété aussi bien de Papterus 
que de l'espèce suivante qui en est extrêmement voisine. 


2, G, QUADRIPARTITUS. — Long. 3 1/2 mill — Niger, nitidus, capite, 
ore, antennis, elytris, pedibus anoque rufis, capite antice punctato et bifo- 
veolato ; prothorace dorso lineis duabus dense punctulatis impresso ; elytris 


Coléopteres du Ghilr. ai 


prothoracis tertium partem æquantibus; abdomine vix perspicue punclulato, 
apice densius piloso. 

Très brillant, noir, avec la tête, les élytres et l'extrémité de l'abdomen 
d’un testacé rouge, antennes et pattes d’un testacé plus clair. Tête ayant 
au bord antérieur deux petites fossettes, peu densément ponctuée sur les 
côtés et en avant. Corselet de même largeur que la tête, également rétréci 
en avant et en arrière, presque parallèle au milieu, sur le disque deux 
lignes parallèles de points serrés. Élytres à peine aussi longues que le tiers 
du corselet. Abdomen à ponctuation peu distincte sur la base des seg- 
ments, sixième segment et extrémité du cinquième d’un testacé rouge, 
le sixième aussi long que les deux précédents réunis, — Chiloé, golfe de 
Reloncavi. 


Genre OEDODACTYLUS N,. G. 


Palpi maxillares articulo ullimo truncatlo, breviler ovato. Maxillæ 
intùs longius barbatis. Liqula inlegra, lata, truncala. Abdomen immar- 
ginalum, haud reticulalum. 

Genre très voisin des Palaminus, dont H diffère par les yeux non sail- 
lants, le corselet oblong, le dernier article des palpes maxillaires plus 
fortement tronqué; par les mâchoires plus longuement ciliées, à lobe 
externe rétréci à la base, par la languette large, entière, tronquée, par le 
labre ayant au milieu une courte échancrure; par la forme des tarses 
antérieurs, dont les trois premiers articles seulement sont fortement dila- 
tés el presque carrés, le quatrième est assez petit, étroit, comme le cin- 
quième; par les tarses postérieurs ayant le premier article allongé, le 
deuxième plus petit, les troisième et quatrième égaux, très petits, le qua- 
trième un peu bilobé, enfin par l'abdomen cylindrique, paraissant immar- 
giné ; offrant à la base de chaque segment un petit pli peu distinct, 
court, mais assez marqué et entier sur le cinquième segment; les quatre 
premiers segments n’offrent pas non plus la sculpture réliculée et comme 
imbriquée des Palaminus, et le cinquième plus allongé, en cône tronqué, 
laisse voir à peine l'extrémité des styles abdominaux. Comme chez ce 
dernier genre, les jambes postérieures forment en dehors un angle oblus 
avant l’extrémité. 


1. OE. FUSCO-BRUNNEUS. — Long. 6 mil — Elongatus, subcylindri- 
cus, fusco-brunneus, nitidus, fulvo-pubescens, ore, antennis Larsisque tes- 
taceo-fulvis, capile prothoraceque tenuiter sal dense punclulalis, elytris 
prolhorace paulo latioribus, lertia parte longioribus, fortiter ac dense punc- 
tatis; abdomine asperulo-punctato, segmentis ? ultimis minus fortiter. 
segmentis apice d'lutioribus. 


h42 L. FAIRMAIRE ET P. GERMAIN. 


Allongé, presque cylindrique, d’un brun un peu rougeàtre foncé, à 
pubescence fauve plus serrée sur les élytres et l'abdomen. Antennes et 
bouche d'un roux testacé. Tèle presque ronde, presque lisse, n'ayant que 
quelques petits points épars, hérissée de quelques poils raides. Antennes 
filiformes, à articles de longueurs presque égales, les deux derniers beau- 
coup plus courts. Corselet oblong, arrondi en avant sur les côtés, qui se 
redressent légèrement en arrière; angles postérieurs très obtus, à ponc- 
tuation fine, médiocrement serrée. Écusson petit, ponctué. Élytres un peu 
plus larges et d'un tiers plus longues que le corselet, échancrées, ensem- 
ble à l’extrémité; à ponctuation forte, serrée; suture un peu relevée. 
Abdomen un plus étroit que les élytres, cylindrique, atténué seulement 
au dernier segment, à fines aspérités de râpe assez serrées sur les quatre 
premiers segments, beaucoup moins sur les derniers ; bord postérieur des 
segments plus pâle. Pattes d'un testacé rougeûtre, ayant parfois les fémurs 
et les tibias plus foncés. — Santiago, sous les pierres, dans les endroits 
humides, très rare, 


2. OE. CASTANEIPENNIS. — Long. 4 1/2 mill. — Parallelus, subdepres- 
sus, fusco-niger, nilèdus, prothorace fusco-piceo, elylris rufo-caslaneis, 
lateribus basique nigricantibus, ore, palpis, antennis pedibusque testaceis; 
capile lateribus punctato, prothorace lineis 2 parallelis, dense punctulalis, 
apice profundis ct conjunctis, lateribus sparsim punctato, elylris vix 
punclulatis, abdomine lenuissime punclulalo, segmentis angustissime rufo 
marginalis, 

Parallèle, assez déprimé, d’un brun noir très brillant, un peu rougeâtre 
sur le corselet; bouche, palpes, antennes et pattes d’un testacé un peu 
pâle ; élytres d’un rouge-marron avec les côlés et la base noirâtres. Tête 
convexe, à poncluation très écartée, plus serrée sur les côtés. Corselet 
assez convexe, de même largeur, ayant sur le disque deux lignes paralle- 
les de points fins, très serrés, profondes et se rejoignant en arrière; de 
chaque côté une ligne oblique de points et plus latéralement des points 
épars. Élytres un peu plus longues que le corselet, ayant quelques lignes 
de points peu distincts, strie suturale bien marquée. Abdomen à ponctua- 
tion extrèémement fine; chaque segment à bordure apicale roussâtre très 
étroite; vers l'extrémité quelques poils assez longs. — Santiago, sous les 
pierres, dans les endroits humides. 


Genre BARYOPSIS N, G. 


Ce genre est extrémement voisin des Pinophilus, dont il diffère par les 
yeux non saillants, oblongs, les palpes maxillaires dont le troisième article 


Coléopteres du Ghili. Ur 


est en cûne renversé et le dernier est conique, pointu, et les palpes labiaux 
dont le dernier artiele est aussi conique et pointu; par le labre qui est 
court, largement échancré au milieu, avec les deux lobes divariqués. 
Prosternum ayant aussi entre les hanches antérieures une forte carène 
tranchante. Écusson court. Antennes courtes, filiformes, avec le premier 
article aussi long, mais bien plus gros que les suivants, le troisième un 
peu plus long que les deuxième et quatrième. Paltes assez courtes el assez 
fortes, garnies de poils raides; tarses antérieurs non dilatés, ayant le 
premier article un peu plus long que le deuxième, les deuxième et troi- 
sième égaux, le quatrième plus petit: tarses postérieurs ayant les deuxième 
et troisième articles égaux, le premier presque aussi long que les deux 
suivants. 


4. B. BREVIPENNIS. — Long. 40 mill — Subparallelus, parum con- 
vexus, fusco-niger, parum nilidus, capite oblongo, dense strigoso, punctis 
grossis sparsis, antennis capile parum longioribus, labro palpisque rufis ; 
prothorace oblongo, punctis grossis sparsulo, medio levissime sulcato ; 
elytris prothorace dimidio brevioribus, tenuiler alutaceis, punctis grossis 
sparsis, abdomine punctis grossis raris spaïso, fulvo pubescente, segmentis 
rufo piceo marginalis ; pedibus piceo-rufis. 

Allongé, presque parallèle, assez déprimé en dessus; dun brun noir 
médiocrement brillant, labre, bouche et antennes d’un roux testacé; pattes 
d’un rougeâtre obscur. Tête oblongue, de même largeur que le corselet, 
presque droite sur les côtés, le chaperon coupé droit en avant, se relevant 
un peu de chaque côté à l'insertion des antennes; couverte de strioles 
serrées, plus fines en avant et parsemée de gros points écartés, Gorselet 
oblong, presque droit sur les côtés; arrondi à tous les angles, parsemé 
de gros points écartés, ayant au milieu une légère impression longitudi- 
nale, Écusson en triangle obtus à la pointe, à ponctuation excessivement 
fine. Élytres de moitié plus courtes que le corselet, tronquées obliquement 
à l'extrémité; réticulées très finement, ce qui les rend presque mates et 
parsemées de gros points peu nombreux, peu enfoncés, Abdomen fine- 
ment réticulé et parsemé aussi de gros points peu nombreux et peu enfon- 
cés ; segments bordés de brun-rougeàtre. Pattes de cette couleur, — Golfe 
de Reloncavi, sous les bois pourris, très agile, rare. 


Genre STENUS. 


4 S. Gayi Sol., [. c., 1v, 306, pl. 5, fig. 10. — Long. 2 1/4 mill — 
Niger, nitidus, capite, prothorace elytrisque subplumbeis, subrugose punc- 
tatis; palpis antennisque flavo-lestaceis, his clava nigra; capite protho- 
race latiore, leviter bisulcalo, medio parum convexo; prothorace oblongo, 


h4lh L. FAIRMAIRE ET P. GERMAIN. 


lateribus medio leviter ampliato, postice angustiore, linea media obsoleta 
lævi; elytris amplis, prothoracis basi duplo latioribus, prothorace paulo, 
ad scutellum depressis ; abdomine elytris multo angustiore, apicem versus 
sensim attenuato, basi grosse punctato, apicem versus obsoletius; pedi- 
bus flavo-testaceis, genubus nigris; tarsorum articulo penultimo bilobo, 
— Assez commune sous les pierres dans tout le Chili. 


2. S. ANTHRAx. — Long. 2 4/2 mill. — Tolus niger, nitidus, capite 
prothorace elytrisque grosse punctatis, s«l rugosis ; capile medio et ad 
oculos leviter cérinalo ; prothorace oblongo, medio leviter latiore, lènea 
media subelevata; elytris grossius punctalis, prothoracis fere duplo latio- 
ribus ; abdomine haud marginato, clytris mullo angustiore, basi sat forte 
punclalo, apicem versus obsoletius ; tarsorum articulo penultimo sim- 
plice. 


Entièrement noir brillant, tête, corselet et élytres à ponctuation grosse, 
assez rugueuse, Tête ayant au milieu et près de chaque œil une légère 
carène. Corselet oblong, à peine élargi au milieu, beaucoup plus étroit 
que la tête et les élytres, ayant au milieu une ligne élevée peu marquée. 
Élytres à peine plus longues et presque deux fois aussi larges que le cor- 
selet, à ponctuation plus grosse, arrondies chacune à l'extrémité. Abdo- 
men non marginé, notablement plus étroit que les élytres, à ponctuation 
assez forte et assez serrée à la base, plus faiblement vers l'extrémité. — 
Cordilières de Santiago, à plus de 3,000 mètres. 


d S. PERTUSUS. — Long. 3 1/2 mill. — Niger, nilidus, palpis pedibus- 
que flavis, antennis flavis, clava obscura; capile, prothorace elytrisque 
grosse ac dense punctatis, capite medio carinato ; prothorace oblongo, late- 
ribus medio ampliato, postice angustiore; elytris prothorace paulo bre- 
vioribus, abdomine cylindrico, basi valde, apicem versus obsoletius, 
punclato ; tarsorum articulo penullimo bilobo. 


D'un noir brillant, antennes, palpes et pattes d’un jaune un peu testacé, 
massue des antennes obscure. Tête, corselet et élytres à ponctuation grosse 
et serrée, plus grosse sur ces dernières. Tête ayant au milieu une carène 
bien marquée, fortement ridée en avant. Corselet oblong, plus étroit que 
la tôte, élargi au milieu sur les côtés, plus rétréci en arrière qu’en avant. 
Élytres plus larges et un peu plus courtes que le corselet, très légèrement 
déprimées en avant sur la suture. Abdomen non marginé, presque cylin- 
drique, à peine atténué en arrière, à ponctuation forte à la base, diminuant 
peu à peu el très faible à l'extrémité. — Chiloë, sous les écorces el les 
bois pourris. 


Coléoptères du Ghilr. h45 


Genre BLEDIUS. 


4. B. Livipipes. — Long. 3 2/3 mill — Fusco-brunneus, elylris inter- 
dum dilutioribus, pedibus, ore antennarumque articulis 2 primis flavo- 
testaceis ; capile inter oculos lèneo impressa signato; prothorace lateribus 
rotundato, postice angustiore, Sparsim punctato, medio canaliculato; 
elytrès densè punctulatis; abdomine tenuissime punctulato, apice angustato, 
obscure rufescente. 


D'un brun foncé, assez brillant, parfois plus clair sur les élytres, bou- 
che, pattes et les deux premiers articles des antennes d’un roux testacé. 
Tête très finement réticulée ainsi que le corselet, presque male, ayant 
entre les antennes une ligne enfoncée transversale. Corselet arrondi sur 
les côtés et rétréci en arrière, à ponctuation peu serrée; au milieu un fin 
sillon longitudinal. Élytres pas plus larges, mais de moitié plus longues 
que le corselet, à ponctuation assez fine, très serrée, à fine pubescence 
grisätre. Abdomen noir, brillant, à ponctuation presque indistincte, rétréci 
à l'extrémité qui est un peu roussâtre. — Quillota, enterré dans les sables 
mouillés. 


2. B. RUFIPES Germain, Ann. Univ. de Chile, 1855, 390. — Long. 
2 1/4 mill — Nigro-fuscus, subopacus, elylris pallide brunneis, cinereo 
pubescentibus, pedibus pallide leslaceis; prothorace antice subparallelo, 
postice angustato; elytris prothorace latioribus, dense punctatis ; abdo- 
mine nigro, nitidissimo, tenuiler punctato, cinereo-pubescente. 


D'un brun-noirâtre presque mat sur la tèle et le corselet; antennes 
d’un brun foncé; élytres d’un brun roussâtre, à pubescence cendrée ; 
abdomen d’un noir brillant, à pubescence cendrée; pattes d’un testacé 
pàle. Antennes courtes, à derniers articles transversaux. Tête ayant une 
très petite fossette de chaque côté, près l'insertion des antennes, Corselet 
cylindrique, très finement réticulé, légèrement rétréci en arrière. Élytres 
notablement plus larges et plus longues que le corselet, finement et den- 
sément ponctuées. Abdomen presque parallèle, très brillant finement 
ponctué, avec le dernier segment lisse, roussätre, à pubescence cendrée. 
Pattes d’un testacé roussâtre, — Quillota, dans les sables mouillés. 


3. B. CLAVIVENTRIS. — Long. 3 mill — Brunneus, sat nitidus, abdo- 
mine apice lale nigricante, nilidiore, ore, pedibus antennarumque basi sat 
pallide testaceis ; capite, prothoraceque tenuiter reticulatis, elytris dense 
punctulatis, prothorace medio leviler canaliculato; abdomine basi elytris 
angustiore, postice dilalato. 


D'un brun assez brillant, avec la plus grande partie postérieure de l’ah- 


à « 
A6 L. FAIRMAIRE ET P. GERMAIN. 


domen noirâtre, plus brillante, bouche, pattes et base des antennes d’un 
roux testacé pâle; à pubescence grisàtre, courte et peu serrée. Têle el 
corselet à réticulation très fine, presque mats, ce dernier ayant au milieu, 
dans toute sa longueur, un sillon assez fin. Élytres un peu plus larges et 
à peine plus longues que le corselet, densément poncluées, convexes. 
Abdomen notablement plus étroit à la base que les élytres, élargi à Pex- 
trémité, les premiers segments ayant à la base une impression transver- 
sale, — Quillota, enterré dans le sable mouillé. 


Gette espèce est remarquable par la forme de l'abdomen qui est rétréci 
à la base; les palpes maxillaires ont les deuxième et troisième articles 
plus gros que chez les autres Bledius et la languette est droite, nullement 
sinuée. 


h. B. MACULIPENNIS Sol., 1 c., 332 (Teropalpus). — Long. 3 mill — 
Niger, subobscurus, supra dense punctulatus ; prothorace convexiusculo, 
dimidio antico parallel postice oblique angustato; elytro utroque linea 
rufa, transversa, postice notato; pedibus antennisque corpore concolori- 
bus. — Chili. 


Genre OXYTELUS Grav. 


4. O. suzcaTts Sol, 1. c., 829, pl. 6, fig. 11. — Long. 2 1/2 mill. — 
Niger, capite postice utrinque punetato, prope oculos lirea longitudinali 
elevata, abbreviata, notato; prothorace punctato, medio sulco longitudi- 
nali lœvi et utrinque sulcis 2 profundioribus notato, sulco exteriore pro- 
fundior et latiore; elytris punclatis, sutura elevata; pedibus, geniculis 
tarsisque rufis. — Chili, sous les arbres morts; paraît peu agile, Il est 
probable que l’insecte représenté sous ce nom, appartient à un autre 


genre. 


9, O. TESTACEIPENNIS. — Long. 4 mil. — Brunneo-rufus, nilidus, 
capite prothoracisque margine nigricantibus, antennis fuscis, bast testa- 
ceis, capile summo striolato, prothorace dense punclato, trisulcalo, lateri- 
bus lale impresso; elytris obscure rufo-testaceis, dense shrigoso-punctula- 
lis; abdomine fere lœvi, nilidiore, pedibus rufo-teslaccës. 

D'un roux brunâtre, brillant; bouche et pattes d’un roux testacé; tête 
et tour du corselet noirâtres ; antennes d’un brun noirâtre, avec la base 
testacée. Tête finement striolée au sommet. Corselet transversal, entier 
sur les bords, arrondi sur les côtés et aux angles, striolé-ponctué, ayant 
au milieu trois sillons assez larges, tous profonds, les latéraux élargis en 
avant et en arrière; de chaque côté une large impression. Élytres plus 
longues et un peu plus larges que le corselet, d’un roussàtre testacé obs- 


Coléoptires du Chili. h47 


cur, finement striolées-ponctuées. Abdomen lisse, d’un roussâtre clair à 
l'extrémité. 4 deux très petites dents sur le dernier segment, 


Genre TROGOPHLÆUS, 


4. T. NITIDIVENTRIS. — Long. 4 1/9 mill. — Depressus, niger, nitidus, 
clytris macula discoidali post medium obscure rufa ; prothorace convexo, 
elytris multo angustiore, lateribus antice valde rotundalo, postea sat 
fortiter constriclo, dense ac lenuiter punctato, ante basim foveolis duabus 
approximatis, transversis; elytris subquadratis, densé ac sat tenuiter punc- 
lalis, griseo-pubescentibus, «ad scutellum impressis: abdomine suborato, 
glabro, fere lævi, nitidiore, segmento penultimo angustissime pallido mar- 
ginato. 


Oblong, d’un noir assez brillant, à pubescence grise assez serrée sur la 
tête, le corselet et surtout les élytres. Tête finement et densément ponc- 
tuée comme le corselet, ayant au sommet un gros point enfoncé. Anten- 
nes dépassant notablement la base du corselet, grossissant peu à peu vers 
l'extrémité, les derniers articles aussi larges que longs, mais non trans- 
versaux, le dernier acuminé. Corselet convexe, pas plus long que la tête, 
fortement arrondi sur les côtés en avant, fortement rétréci en arrière, 
ayant avant la base deux impressions transversales presque contiguës. 
Élytres très grandes, plus de deux fois aussi longues que le corselet, pres- 
que carrées, à ponctuation un peu plus grosse et un peu moins serrée que 
celle du corselet, à pubescence plus serrée, ayant sur la région scutellaire 
une impression allongée ; sur le disque, en arrière du milieu, une tache 
d'un rougeàtre obscure peu distinct. Abdomen faiblement ovalaire, légè- 
rement rélréci à la base, presque lisse, glabres très brillant ; avant-der- 
nier segment très étroitement bordé de roussâtre pâle. — Santiago, dans 
les ruisseaux, accrochés sous les pierres. 


2. T. SIGNATUS Er., Staph., 803. — Long. 4 mill. — Elongatus, niger, 
nitidus, pube brevi cinerea vestitus, elytris macula prope apicem versus 
suturam minuta rufa notatis, prothorace elytris dimidio angustiore, late- 
ribus antice rotundato, postice sensim constricto, dense ac tenuiter pune- 
tato, 5-foveolato, foveolis duabus posticis approximatis, tribus anticis 
transversim dispositis, laleralibus rotundatis, intermedia lunata, sœpe 
nigro-ptceus, angulis anticis obscure rufis ; elytris subquadratis, protho- 
racis basi duplo latioribus, densè punctatis ; abdomine subparallelo, antice 
leviter angustato, fere lævi, segmenta penultimo apice pallido marginato ; 
pectore postice utrinque macula rubra signato; pedibus antennarumque 
basi rufo-lestaceis. — Quillota, accroché sous les pierres dans l’eau. 


hAë8 L. FAIRMAIRE ET P, GERMAIN. 


Il est à remarquer que ce Staphylinide est le seul chilien décrit par 
Erichson dans son Genera. 


8. T. IMPRESSIPENNIS. — Long. 3 mil — Depressus, nigro-fuscus, 
nilidus, ore, pedibus antennisque rufis, his apice nigricantibus ; protho- 
race elytris mullo angustliore, basi angustato et late bifoveolato; elytris 
subquadratis, inæqualibus, émpressis, dense ac tenuissime punctulatis ; 
abdomine subovato, antice leviter angustato, scgmento penultimo pallido 
mar ginalo. 

Oblong, un peu déprimé, d’un brun-noir assez brillant, à pubescence 
grise, couchée, assez serrée; bouche, pattes et antennes d’un roux tes- 
tacé, ces dernières d’un brun foncé à l'extrémité. Tète densément et fine- 
ment ponctuée, ayant deux légères fossettes. Corselet ponctué de même, 
de moitié plus étroit que les élytres, plus fortement rétréci à la base qu’en 
avant, côtés anguleusement arrondis; avant la base deux fosseltes presque 
contiguës. Elytres presque carrées, à ponctuation fine el serrée; surface 
très inégale; une impression scutellaire assez courte, mais forte; une 
autre partant de l'épaule, se bifurquant avant le milieu, suivant d’un côté 
la suture et se perdant promptement de l’autre. Abdomen presque ova- 
laire, légèrement rétréci à la base, fortement relevé sur les côtés ; à ponc- 
tuation moins distincte et moins serrée; avant-dernier segment bordé de 
roussâtre pâle. — Quillota, accroché sous les pierres dans les ruisseaux. 


h. T. MErsus. — Long. 8 mill, — T'otus niger, griseo-pubescens, capile 
prothorace elytrisque punctatis, minus nitidis, abdomine nitidiore ; anten- 
nis arliculis L ullimis latioribus, ullimo pyriformi: capite profunde bi- 
impresso; prothorace poslice angustato ; ante basim foveola arcuata, medio 
carina lævi divisa; elylris prothorace latioribus, subquadratis, densius 
punctatis: abdomine tenuissime punctulato, segmento penultimo late si- 
nualo, marginuto. 


Entièrement d’un noir brillant, à fine pubescence grisètre, plus serrée 
sur la tête, le corselet et surtout les élytres. Corps assez déprimé en des- 
sus, tête, corselet et élytres ponctués, ces dernières plus fortement. Tête 
ayant de chaque côté en avant une forte impression oblongue. Antennes 
atteignant à peine en arrière la base du corselet, grossissant à l’extrémité, 
les quatre derniers articles plus larges, le dernier pyriforme. Corselet 
rétréci en arrière, faiblement en avant, angles antérieurs droits, bien mar- 
qués; avant la base une impression peu profonde en fer à cheval, divisée 
au milieu par une légère carène qui s’efface en avant. Élytres presque 
carrées, plus larges que le corselet, Abdomen plus étroit à la base que les 
élytres, s’élargissant en arrière, à bords latéraux assez épais, à ponctua- 





Coléoptires du Chili. 419 


tion très fine, obsolète vers l'extrémité ; avant-dernier largement mais peu 
profondément sinué, dernier segment conique, beaucoup plus étroit, — 
Plateaux élevés des Cordilières, à 3,300 et 3,600 mètres, dans les ruis- 
sceaux, accrochés sous les pierres avec la Galodera truncalu. 


5. T. STRICTICOLLIS. — Long. 2 1/2 mill, — Niger, plumbeo pubescens, 
palpis teslaceis, capile prothorace elytrisque densissime ac tenuissime 
punclatis, pœ'um nilidis, abdomine fere lævi, nilidiore; antennis arti- 
culis 8 ultimis latioribus, ultimo pyriformi; capite leviler bifoveolato; 
prothorace postice angustalo, angulis anticis prominulis, ante basim foveo- 
ls L oblongis sat profundis, interstitio elevalo; elylris prothorace latio- 
ribus, subquadraltis, sutura ulrinque basi tmpressa; abdominis segmento 
penultimo angustissime pallido marginato. 


Déprimé, d'un noir peu brillant, à pubescence grise un peu plomhée, 
très courte et serrée; palpes roussâtres. Tête, corselet et élytres à ponc- 
tuation très fine et très serrée, Tête un peu plus étroite que le corselet, 
ayant deux légères impressions ; antennes un peu plus longues que la base 
du corselet, grossissant vers l'extrémité, les trois derniers articles plus 
gros, le dernier pyriforme. Corselet fortement rétréci en avant, côtés pres- 
que anguleusement arrondis en avant, légèrement sinués en arrière, angles 
antérieurs un peu saillants; en arrière, quatre fossettes peu profondes, 
mais bien visibles, séparées au milieu par une ligne élevée, les deux de 
chaque côté se confondant un peu. Élytres beaucoup plus larges que la 
base du corselet, assez courtes, une petite impression allongée de chaque 
côté de l’écusson. Abdomen plus brillant, moins pubescent, presque paral- 
lèle, à ponctuation peu marginée, surtout vers l'extrémité; avant-dernier 
segment largement échancré, à bordure pâle, très étroite. — Forêts 
subandines de Chillan, sous un débris de bois pourri, à moitié submergé. 

G. T. soBrINus. — Long. 2 4/2 mill. — Præcedenti simillimus, sed 
colore, forsan immaturus, distinclus ; niger, capile prothorace elytrisque 
piceis, anlennarum basi pedibusque testlaceis, prothorace magis convexo, 
postice angustato, sed lateribus postice non sinuatis, elytris magis punc- 
tatis et ad suturam longius impressis. . 


Très voisin du précédent, dont il diffère par la couleur moins foncée de 
la tête, du corselet et des élytres, ce qui peut être dû à l’état immature 
du seul individu que nous possédons, par les pattes et la base des anten- 
nes d’un testacé roussâtre, par le corselet plus convexe, à côtés non sinués 
en arrière, par les élytres plus fortement et plus densément poncluées, à 


L° Série, TOME I. 29 


50 L. TAIRMAIRE ET P. GÉRMAIN. 


impression juxta-suturale allongée, faisant paraître la suture élevée, — 
Quillota, enterré dans le sable mouillé. 

7. T. ANDICOLA. — Long. 8 à 3 4/2 mill. — Subparallelus, sat crassus, 
fusco-riger, sat nitidus, griseo-pubescens, elytris pedibusque piceis; capite 
punctato, biimpresso, prothorace postlice angustato, parce punctato, impres- 
sione poslica lala, dense punctala, medio divisa, elytris subquadratis, ad 
scutellum depressis, abdomine punctato, apicem versus lenuiter. 


Presque parallèle, assez épais, d’un brun noir assez brillant, à pubes- 
cence grise, plus serrée sur le corselet et les élytres surtout, élytres d'un 
brun assez foncé, pattes d'un testacé brunâtre. Tête ponctuée, ayant en 
avant deux fortes impressions ; antennes fortes, dépassant à peine en 
arrière la base du corselet, grossissant vers l'extrémité, les cinq derniers 
articles plus gros. Gorselet fortement rétréci en arrière, un peu moins en 
avant, mais à côtés non sinués avant la base ; en arrière une large impres- 
sion arquée, peu profonde, fortement et densément ponctuée, séparée en 
deux par une bande élevée, presque lisse, s’élargissant en avant, où la 
ponctuation est écartée; de chaque côté au milieu une petite élévation. 
Élytres presque carrées, plus larges que la base du corselet, à ponctuation 
forte et serrée, déprimées à la place de l’écusson, bord postérieur et suture 
parfois plus pâles. Abdomen légèrement rétréci à la base, finement ponc- 
tué, presque obsolètement à l'extrémité, avant-dernier segment légère- 
ment sinué, à bordure roussàtre très étroite. — Cordilières de Santiago, 
dans l’eau. 


8. T. oBscurus Sol., 1. c., 324, & 6, fig. 9 (Homalotrichus). — Long. 
3 mill. — Fuscus, prothorace rufo-obscuro punctulato, medio linea longi- 
tudinali lœvi notato; elytris, humeris angulisque posticis rufo-obscuris ; 
dense punetulatis ; palpis, antennarum basi pedibusque rufis. — Chili. 


9. T,. LUTEIPES Sol., L ©., 325 (Homalotrichus). — Long. 2 1/2 mill 
— Niger, capile antice bifoveolato ; prothorace transverso, punctulato, 
subæquali; elytris rufo-obscuris, punclulalis ; ore, anlennarum basi pedi- 
busque rufo-luteis. 


Allongé, un peu déprimé, d’un noir brillant, avec le corselet et les 
élytres d’un brun roussâtre brillant, antennes ayant parfois le premier 
article d’un roux testecé, pattes d’un brun roussâtre, plus claires à l’ex- 
trémité; densément ponctué, à pubescence grise assez rare, Tèle moins 
carrée, ayant aussi une petite impression près des antennes. Corselet peu 


Coléoptères du Ghili. 451 


convexe, moins fortement rétréci en arrière, angles antérieurs droits, 
assez pointus; au milieu une ligne élevée bien marquée séparent avant 
la base deux impressions assez larges bien marquées ; en avant deux autres 
impressions {rès faibles. Élytres deux to's aussi larges et presque deux 
fois aussi longues que le corselet, un peu inégales, Abdomen presque lisse, 
légèrement rétréci à la base, — Santiago, sous les bouses sèches. 


40. T. ruscus Sol., 1. c., 325 (Homalotrichus). — Long. 8 mill — 
Fuscus, prochorace rufo-obscuro purclulaio, medio linea longitudinali 
lævi notato; elytris, humeris angulisque posiicis rufo-obscuris, dense 
punclutatis ; palpis, basi antennarum pedibusque rufis. 


Allongé, assez épais, d’un noir brillant un peu bronzé, avec le corselet 
et les élytres d’un roux brunâtre, base des &ntennes, palpes et pattes d’un 
roux testacé ; souvent l'extrémité des élytres et de l'abdomen d'un roux 
clair; densément ponctué, à pubescence grise. Tèle presque carrée, une 
petite impression près Ces antennes. Corselet convexe, fortement rétréci 
en arrière, presque cordiforme, avec les angles antérieurs pointus; au 
milieu une petite ligne lisse, séparant avent la base, deux impressions ar- 
quées, très légéres. Élytres de moitié plus larges que la grande largeur 
du corselet presque deux fois aussi longues, à peu près carrées, égales, 
Abdomen lisse, brillant, parallèle, — Quillota, enterré dans les sables 
mouillés. 


Genre THINOBIUS. 


A, T. SEMINIGER. — Long. 1 à 4 1/2 mill. — Subparallelus, depressus, 
alter, parum nitidus, sat dense rufo-cinereo-pubescens, elytris densius 
pubescentibus, antennis piccis, basi paulo dilutioribus, pedibus piceis. 


Presque parallèle, déprimé, d'un noir foncé peu brillant, à pubescence 
d’un cendré roussàtre, courte, serrée, obsolète sur l'abdomen, ce qui le 
fait paraître plus noir; antennes brunes, un peu plus claires à la base ; 
pattes brunes avec les genoux plus clairs. Tête légèrement convexe, fine- 
ment ponctuée ; antennes grossissant vers l'extrémité, le dernier article 
presque aussi grand que les deux précédents. Corselet court, transversal, 
plus large que la tête, un peu arrondi sur les côtés, au milieu desquels on 
voit une petite fossette peu marquée; ponctuation extrèmement fine, Ély- 
tres un peu plus larges et presque deux fois aussi longues que le corselet, 
largement arrondies à l’angle sutural; à pubescence beaucoup plus ser- 
rée, ce qui leur donne une teinte différente. Abdomen à ponctuation 


452 L. FAIRMAIRE ET P. GERMAIN. 


presque indistincte, assez fortement relevé sur les bords latéraux. — San- 
tiago, enterré. dans le sable mouillé. 


Genre HOMALOTRICHUS Sol., L. c., 324. 


Ce genre se rapproche beaucoup des Coprophilus, dont il offre le faciès : 
les organes buccaux ont une extrème analogie, notamment la disposition 
particulière des soies du labre; mais les mandibules sont inégales et au 
lieu d’être toutes deux acuminées avec une dent au milieu, lune est 
bidentée à l'extrémité et l’autre est subacuminée ; l’avant-dernier article 
des palpes maxillaires est plus court; enfin la tête paraît proportionnelle- 
ment plus petite et les angles antérieurs du corselet ne sont pas pointus. 


4. I. STRIATUS Sol., 1. ©., 323, t. 6, fig. 7. — Long. 3 mill. — Niger, 
prothorace vage punclato, prope basim subirripresso, medioque obsoletiàs 
subcarinalo ; elytris obcure rufis, striis punclulatis impressis; stria sub- 
suturali profundiori; ore, antennarum basi pedibusque rufis. 


Allongé, presque parallèle, assez déprimé, d'un noir brillant, avec la 
base des antennes, les pattes et les élytres d’un testacé rougeàtre, ces 
dernières ayant une grande tache latérale brune se fondant dans la cou- 
leur du fond et avec une autre sur la base de la suture. Antennes nota- 
blement plus longues que la tête et le corselet. Corselet médiocrement 
ponctué, légèrement arrondi sur les côtés, plus étroit que les élytres, 
ayant à la base deux impressions à peine distantes, séparées par une 
petite ligne lisse qui disparait au milieu. Élytres plus de deux fois aussi 
longues que le corselet, à stries ponctuées; parfois entièrement brunes 
avec la base un peu plus claire. Abdomen parallèle, presque lisse ; 4, sur 
lavant-dernier segment une carène saillante, relevée à l'extrémité. — 
Santiago, sous les bouses sèches, assez rare. 


2, Il, IMPRESSICOLLIS Sol., 1. c., 323, t. 6, fig. 8. — Long. 4 mill — 
Niger, prothorace subcordato, laxe punctato, medio fovea magna triangu- 
lari, tubereulum oblongum, lævigatum, postice ineludente, notato ; ely- 
tris nigris vel rufo-obscuris, sulcis -punctatis æqualibus impressis; ore, 
basi antennarum pedibusque rufis vel rufo-obscuris, — San-Carlos, dans 
les endroits humides, sous les amas de végétaux. 


3. H. SUBSTRIATUS Kraatz, Berlin, Entom., Zeitscher., 1859, 16. — 
Long. 3 1/2 mill. — Nigro-subæneus, nitidus, antennis, pedibus elytrisque 
brunneis, his dorso subregulariter punctato-striatis, thorace crebrius sub- 





Coléopteres du Chile. 153 


tiléter al profunde punclato, plaga indeterminata parva dorsali utrinque 
mediaque basali ad medium usque producta levigalus. 


Un peu plus court et plus large que lH. striatus, facile à distinguer 
par le corselet plus densément et plus finement ponctué, les élvires plus 
finement et moins régulièrement ponctuées-striées, et par Pabdomen plus 
distinctement ponctué sur les côtés. Antennes assez courtes, à peine plus 
longues que la tête et le corselet, brunes, troisième article un peu plus 
long que le deuxième et plus mince, obconique, le quatrième un peu plus 
long que large, le cinquième un peu plus court que le précédent, les arti- 
cles 5 à 10 sensiblement plus larges, les derniers médiocrement transver- 
saux. Têle à ponctuation serrée, irrégulière. Front moins ponctué au mi- 
lieu, ayant de chaque côté, à l'insertion des antennes, une fosselte longi- 
tudinale. Corselet d’un tiers plus étroit que les élytres, plus d’une fois 
et demie aussi large que long, fortement rétréci vers la base, légèrement 
arrondi sur les côtés avant le milieu, légèrement sinué après, tronqué à 
la base, angles postérieurs presque droits, les antérieurs peu obtus, pres- 
que saillants; surface un peu convexe. Écusson ponctué à la base. Élytres 
plus d’une fois et demie aussi longues que le corselet, ayant cinq stries 
de points, les trois dorsales un peu séparées des deux suturales et plus 
régulières ; intervalles lisses, sauf le deuxième qui offre quelques points. 
Abdomen brillant, les côtés visiblement réticulés, peu profondément ponc- 
tués. Pattes brunes. — Chili. 


Genre OMALIUM. 


4. O. RUSSATUM. — Long. 2 à 2 1/2 mill. — Depressiusculum, brunneo- 
fuscum, nitidum, prothorace postice rufescente, elytris rufis, sculello et 
apice fuscis, antennis basi pedibusque rufo-lestaceis ; prothorace à foveo- 
lato, punctulato, elytris prothorace plus duplo longioribus, dense èrregu- 
lariler punctatis; abdomine lateribus inlerdum el segmentorum mar gine 
postico rufescentibus, fere lœvi. 


Déprimé, brillant, d’un brun-noirâtre, avec le corselet roussâtre vers la 
base, élytres d’un roux testacé avec la région scutellaire et une grande 
tache apicale d’un brun-noirâtre; base des antennes et pattes d’un roux 
testacé. Têle inégale, très ponctuée. Antennes assez fortes, dépassant à 
peine la base du corselet, les six derniers articles notablement plus larges 
que les premiers, hérissés de poils sur les bords. Corselet transversal, un 
peu plus étroit que les élytres, très faiblement rétréci vers la base, ponc- 
tué ; côtés presque droits, brusquement arrondis en avant; cinq fossettes: 


Lol L. FAIUMAIRE ET P. GERMAIN. 


les deux médianes oblongues, une plus petite entre elles en avant, les 
deux latérales presque arrondies. Écusson mat, presque imponctué. Ély- 
tres un peu plus larges et pas tout à fait trois fois aussi longues que le 
corselet, tronquées à lextrémité, avec langle externe très arrondi, à 
ponctuation assez forte et serrée, irrégulière ; sur chacune une légère côte 
un peu oblique, à peine saillante; suture un peu élevée. Abdomen à 
ponctuation extrêmement fine, souvent roussàtre sur les côtés et à l’extré- 
mité, parfois même ayant les segments bordés de cette couleur. — Chiloé, 
sous les écorces. 


2, O. INSIGNE. — Long. 2 1/2 mill. — Valde depressum, parallelum, 
testaceo-rufo, nilidum, elylris apice nigricantibus, abdomine fusco, basi 
apiceque rufescente; capile quadraio, punctato, prothorace punctato, late- 
ribus antice angulato, postice angustiore, quadrifoveolalo; elytris protho- 
race triplo longioribus, sat fortiter linealo-punctalis, abdomine lenuissème 
punctulato, 


Très déprimé, parallèle, d’un roux testacé brillant, avec l'extrémité des 
élytres noirâtre; abdomen d’un brun foncé, avec l'extrémité et parfois 
la base d’un roux testacé. Tête quadrangulaire en arrière, triangulaire en 
avant, échancrée à la base, aussi large que le corselet, parfois enfumée, 
assez fortement ponctuée; deux petites fossettes sur le sommet et deux 
autres entre les antennes. Antennes dépassant le bord postérieur du cor- 
selet, les six derniers articles notablement plus gros que les précédents. 
Corselet court, un peu rétréci en arrière, angulé sur les côtés en avant, 
assez fortement ponctué, ayant quatre impressions bien marquées, les 
deux médianes oblongues. Élytres trois fois aussi longues et un peu plus 
larges que le corselet, tronquées à l'extrémité, avec l’angle externe 
arrondi; à points assez forts, assez serrés, rangés en ligne, Abdomen 
rétréci tout à fait à l'extrémité ; à ponctuation indistincte, un peu con- 
vexe en arrière, à pubescence plus marquée. — Santiago, sous les bouses 
sèches. 


Genre PHYSOGNATHUS Sol. in Gay, Hist, de Chile, Zool, 1v, 303. 


Ce genre parait fort remarquable par son analogie avec les Pselaphidæ ; 
l'abdomen ne présente que quatre segments apparents; les larses, au 
moins les postérieurs, sont en revanche de cinq articles. La forme et la 
sculpture du corselet et la conformation des hanches antérieures semblent 
rapprocher cet insecte des Omalium, 


Coléoptères du Chili. 155 


1x P. osscurus Sok,ul, c., 804; pl:5, fig. 9. — Long. 2 mill, — 
Parallelus, subdepressus, obscurus, pubescens, prothorace ante basim 
foveato, utrinque striis duabus, una obliqua, signato, lateribus medio 
late impressis ; ore, antennis, elytris pedibusque rufis; elytris basi lateri- 
busque infuscatis. — Valdivia. 


Genre ISOMALUS. 


4. I. SEMIRUFUS. — Long. 2 mill — Depressus, nilidus, fusco-niger, 
ore, prothorace, elytris pedibusque teslaceo-rufis, anlennis fuscis, basi 
lestaceis, abdominis segmentis anguste rufo marginatis; prothorace disco 
bipunclato ; elytris prothorace longioribus, 


Très déprimé, brillant; d’un brun-noir, avec la bouche, le corselet, les 
élytres, les pattes et la base des antennes d’un roux testacé; abdomen un 
peu moins brillant que le reste du corps, segments étroitement marginés 
de roux. Tête de même largeur que le corselet, ayant une très faible 
impression près la base des antennes. Corselet plus étroit que les élytres, 
notablement rétréci en arrière, ayant sur le disque deux points peu visi- 
bles. Élytres plus d’une fois et demie aussi longues que le corselet, un peu 
brunâtres sur les côtés, lisses, mais paraissant finement striolées sous un 
fort grossissement. Abdomen un peu convexe, avec l’extrémilé roussâtre. 
— Ile de Juan Fernandez, sous les écorces de bois pourri. 


2, I. MYRMIDON. — Long. 1 1/3 mil. — Valde depressus, rufo-tes- 
ceus nilidus, lœvis, capite quadrato paulo obscuriore, prothorace pos- 
tice valde angustato, elytris prothorace dimidio longioribus, medio infus- 
calis. 


Très déprimé, d’un roux testacé brillant, lisse. Tête carrée, un peu 
obscure; antennes grossissant vers l'extrémité. Corselet aussi large en 
avant que la tête, fortement rétréci en arrière, ayant le long des bords 
un sillon peu profond : à la base, de chaque côté, une très légère impres- 
sion allongée. Élytres de moitié plus longues que le corselet, légèrement 
atténuées vers la base, extrémité un peu arrondie ; un peu rembrunies au 
milieu, — Santiago, dans un arbre pourri. 


Genre PSEUDOPSIS, 


4. D, ADUSTIPENNIS. — Long. 2 1/2 mil — Oblongus, antice postice- 
que allenualus, supra depressus, rufus parum nilidus, elytris flavo- 


456 FAIRMAIRE ET GERMAIN. — Coléopteres du Chili. 


testaceis, angulo apicali nigro; prothorace quinque-foveolato; elytris 
grosse punclatis, utrinque leviter tricostalis ; abdomine obscuriore, sat 
fortiter dense punctato, segmentis utrinque oblique impressis. 


Oblong, presque également atténué en avant et en arrière ; déprimé ; 
d’un roux testacé peu brillant. Tête densément striolée-ponctuée. Anten- 
nes fortes, grossissant notablement vers l'extrémité, les deux premiers 
articles très gros. Corselet fortement arrondi sur les côtés qui sont très 
finement crénelés; sur le disque cinq fossettes : deux antéro-latérales les 
plus grandes, deux basilaires oblongues, une médiane élargie en avant, 
toutes assez fortement striolées ; bords postérieurs et antérieurs fortement 
rebordés. Élytres à peine plus larges que le milieu du corselet, ayant cha- 
cune trois côtes assez fines, les intervalles remplis de gros points assez 
serrés ; d’un jaune testacé, angle apical externe noir. Abdomen plus foncé 
que le corselet, brun au milieu, fortement rebordé, assez fortement ponc- 
tué, chaque segment ayant sur les côtes une impression oblique. — Chiloé 
et golfe de Reloncavi, dans les bois pourris. 





DESCRIPTION pE LA LARVE DU TERETRIUS PARASITFA (1), 
Par M. C.-E. LEPRIEUR. 
(Séance du 12 Juin 1861.) 


Dans le courant du mois d'octobre 1857, j'eus l’occasion d'examiner des 
tiges de Bambous profondément vermoulues, dans l’intérieur desquelles je 
rencontrai, mêlés à un grand nombre d'individus de lPApate æyloper- 
thoïdes Jacq. Duv., quelques Teretrius parasita Marseul. Je venais de lire 
dans nos Annales les recherches de notre savant collègue M, Perris sur 
les Insectes du Pin maritime et j'avais été particulièrement frappé de ces 
faits si curieux de parasitisme qu'il signale à chaque page de son mé- 
moire. Pensant, avec quelque apparence de raison, que je devais me trou- 
ver en présence d’un fait analogue, je me procurai de nouvelles tiges 
vermoulues de Bambou que je dépeçai avec plus de soin que les premières 
et j'eus le bonheur de trouver dans les galeries qui les sillonnaient, ct 
mélangées aux insectes parfaits, deux larves qu’il était impossible de rap- 
porter à PApate, 

Notre collègue M. Perris, à qui je communiquai mes dessins et la des- 
cription de la larve, confirma pleinement mes doutes et m’engagea à les 
offrir à la Société; mais depuis mon séjour à Paris, M. de Marseul m'ayant 
appris que ce Teretrius était une espèce nouvelle, je le priai de vouloir 
bien le décrire dans le Supplément à la Monographie des Histérides qu'il 
préparait pour nos Annales. 

Qu'il me soit permis, en terminant, de témoigner publiquement à nos 
deux collègues, ma reconnaissance pour les excellents conseils qu’il ont 
bien voulu me donner. 


Larvz (1861, pl. 3, genre XLIT, fig. 2 à). — Allongée, parallèle, aplatie, 
charnue, d’un blanc jaunâtre sale; tête, premier article du thorax et pattes 
ferrugineux. — Long. 8 à 9 mill. 

Téte plate, cornée, ferrugineuse, rectangulaire, plus longue que large, à 
surface lisse ; bord antérieur avancé et fortement denticulé, Je n'ai pu voir 
d’yeux. Mandibules ferrugineuses, à courbure régulière, très aiguës et 
n'offrant pas la moindre trace d’une dent interne. 

Mächoëres cylindrico-coniques de deux articles, dont le second porte à 
son extrémité interne un lobe papilliforme terminé par un poil, Palpes 


(1) Nous donnons ce travail immédiatement pour n’en pas retarder l'impression, Il 
devait se trouver premitivement dans le Supplément à la Monographie des Histérides 
de M, de Marseul,. ED: 


458 LEPRIEUR. — Larve du Teretrius parasita. 


maxillaires de quatre articles : le premier légèrement renflé à son sommet, 
un peu plus court que les suivants, qui, égaux en longueur, diminuent 
insensiblement de diamètre jusqu’au dernier est qui aigu à l'extrémité et 
terminé par un poil. 

Lèvre inférieure saillante, en triangle sub-équilatéral, échancrée sur les 
côtés. Palpes labiaux de trois articles : le premier plus allongé que les 
suivants, faiblement arqué en dedans, légèrement renflé au sommet, les 
deux suivants presque égaux entre eux, mais diminuant insensiblement 
de diamètre. 

Antennes droites, de quatre articles : le premier très court, élargi à la 
base ; les trois suivants légèrement en massue, presque égaux en longueur ; 
le troisième muni de deux soies un peu en avant de l'extrémité qui porte 
un petit article supplémentaire surmonté d’une soie; le dernier muni au 
sommet de trois soies divergentes dont la médiane est un peu plus longue 
que les latérales. L’insection des antennes se fait au point de jonction du 
tiers extérieur avec le tiers médian du bord antérieur de la tête, en de- 
dans des mandibules. 

Thorax à peine plus large que la tête. — Prothorax un peu plus long 
que large, arrondi en avant. — Méso et métathorax de moitié plus courts 
que l'anneau précédent, transversaux. 

Pattes de longueur moyenne, robustes, très épineuses, mais surtout le 
tibia. Tarse représenté par un ongle allongé muni en dessous de deux où 
trois denticules aigus. 

Abdomen de neuf segments dont les huit premiers sont transversaux, de 
la largeur du métathorax, arrondis latéralement et munis de quelques 
poils. — Le neuvième segment est conique, déclive en arrière et pourvu à la 
naissance de la déclivité de deux appendices divergents, bi-articulés, dont 
le dernier est aigu et terminé par un long poil; en dessous, le neuvième 
segment se prolonge en un mamelon pseudopode rétractile assez allongé. 

Si on vient à comparer la larve du Teretrius parasita avec celles des 
Histérides décrites et figurées par M. Perris (Ann. Soc. Ent. Fr., 1854, 
p. 85 et suiv.), on lui reconnaitra les analogies les plus remarquables avec 
celle du Plegaderus discisus : le nombre des articles des mâchoires, des 
palpes maxillaires et labiaux est le même ; leur disposition et jusqu'à leurs 
proportions relatives sont presque identiques. 

La forme de la lèvre inférieure et surtout celle des mandibules, qui sont 
entièrement inermes, l'en différencient complétement. Les antennes n'of- 
frent qu'un seul article supplémentaire au sommet du troisième article. 
Le pseudopode anal est proportionnellement plus allongé. 

Je ne connais pas la nymphe. 





ESSAI SUR LES MÉTAMORPHOSES DU TRACHYS PYGHŒA 


INSECTE DE LA FAMILLE DES BUPRESTIDES. 


Par M. C.-E. LEPRIEUR. 


(Séancè du 14 Août 1861) (1). 





Depuis l’époque où Linné embrassail de son vaste génie les trois règnes 
de la nature et saisissant de son coup d'œil d’aigle les lois qui les régis- 
sent, en traçait dans le Systema naturæ le code impérissable, l'étude de 
l'histoire naturelle à fait d'immenses progrès. 

La connaissance plus approfondie des êtres, l'exploration de territoires 
jusqu'alors inconnus, une appréciation plus rationnelle des limites du 
genre et de l’espècr, ont élevé le nombre de celles-ci à un degré tel, que 
non seulement un homme, quelque grand que fût son génie, ne pourrait 
plus aborder, comme l’a fait l'illustre savant suédois, l'étude des trois 
règnes de la nature; mais que celle d’un seul d’entre eux est encore trop 
vaste pour que sa vie puisse l’embrasser tout entier. 

L'étude d’un ordre, d’une classe et quelquefois même d'une espèce à 
variétés nombreuses, suffit pour absorber de longues années, et encore 
cela n’est complétement vrai que pour la botanique. 

Dans l'étude des animaux, en effet, il faut tenir compte d’un élément 
nouveau et bien important : la faculté de sentir et même jusqu'à un cer- 
Lain point celle de penser, et de là résulte pour les savants qui s'occupent de 
l’histoire des animaux, l'obligation de restreindre encore plus le cercle de 
leurs recherches. Les uns se contentent de recueillir les êtres, d’autres 
étudient leurs mœurs, d’autres enfin doués d’un esprit plus synthétique, 
plus généralisateur, s’aidant des travaux des uns et des autres, cherchent 
les règles d’une classification naturelle. 

De ces trois genres d'étude, le deuxième est bien évidemment le plus 
attrayant; mais aussi le plus difficile. Mis en présence d’un être doué, 
non seulement de la vie, mais encore de la faculté de sentir, d’un être 
dont il ne peut apprécier les habitudes qu'en lui laissant une liberté indis- 


(14) Ce mémoire, présenté à l’Académie des Sciences par S. Ex. M. le maréchal 
Vaillant, au nom de M. Leprieur, a été, dans la séance du 16 février 1857, l’objet 
d’un rapport de M. Duméril dont les conclusions suivantes ont été adoptés : 

« Nous pensons que le mémoire de M. Leprieur confirme et développe beaucoup 
mieux la première observation de Réaumur sur les larves des Trachydes, qui ont 
toutes très probablement la même manière de vivre; que ses recherches établissent 
un fait positif sur ce point trop peu connu de l’histoire de ces insectes ; que l'exactitude 
de ses recherches mérite l'approbation de l’Académie, qui les a reçues avec intérêt et 
que la publication en est très désirable. » 


460 C.-E. LEPRIEUR. 


pensable à leur complète manifestation, celui qui se voue à l'étude des 
mœurs des animaux doit s'attendre, on le comprend facilement, à bien 
des fatigues et surtout à bien des désappointements. Les sujets de son 
observation y échappent bien souvent et des années se passeront quelque- 
fois avant qu'il retrouve l’occasion de reprendre et de mener à bonne fin 
des recherches brusquement interrompues. 

Mais aussi celui-là seul qui s’est voué à de semblables études, peut 
comprendre avec quel bonheur on suit pas à pas les preuves sans nombre 
d'un instinct qui, bien souvent, touche à l'intelligence, tant on y trouve 
l'existence d'un véritable raisonnement, 

Il ne faut pas croire, en effet, que les animaux vertébrés, que les insec- 
tes même, moins bien doués que les premiers sous ce rapport, parcourent 
un cercle rigoureusement tracé d'avance ef dont ils ne pourraient en 
aucune manière s’écarter. C'est surtout dans les actes dont le but final 
est la conservation de l'espèce, dans tous ceux qui doivent avoir pour 
résultat de soustraire le développement des œufs ou des larves, espoir des 
générations futures, aux chances nombreuses de destruction qui les mena- 
cent, que se manifeste au plus haut degré cette intelligence. IT me serait 
facile d'en citer des exemples bien connus dans la science; mais je 
craindrais de donner par là, à cette note, une étendue hors de propor- 
tion avec le sujet qui m'occupe. 

Un caractère qui domine dans l'étude de l’entomologie, caractère auquel 
on tloit la conservation facile des individus, et la possibilité de former ces 
collections où l'éclat des métaux vient s'unir au feu des pierres précieuses, 
consiste dans la composition chimique de leurs téguments, et il doit en 
être tenu compte lorsqu'on se livre à des recherches sur les mœurs de 
ces animaux. En effet, tandis que chez les animaux supérieurs, les mus- 
cles, la plus grande partie des tissus et la trame organique des os, sont 
constitués par des matières albuminoïdes et que, par conséquent, ces 
mèmes matières sont indispensables à leur alimentation, chez les insec- 
tes, au contraire, le squelette extérieur et la majeure partie de leurs tis- 
sus sont constitués par un principe considéré longtemps comme distinct, 
et désigné par MM. Lassaigne et Odier sous les noms d’Entoméléine et de 
Chitine, Une analyse chimique plus exacte a fait abandonner cette manière 
de voir et prouvé la parfaite identé de la Ghitine avec la cellulose. Cette 
substance est en effet inattaquable par les alcalis et les acides faibles, qui. 
laissent pour résidu extrème de leur action suffisamment prolongée, un 
squelette complétement incolore, conservant jusque dans ses détails les 
plus délicats la forme de l'insecte. Cctle matière, mise sur des charbons 
ardents, brûle sans se déformer, sans s2 fondre et sans exhaler celte 
odeur si caractéristique de la combustion des matières protéiques, qu'on 
a l'habitude de comparer à celle de la corne brûlée. 


Métamorphoses du Trachys pygmæa. h61 


Il est très facile de comprendre l'existence de la cellulose chez les insec- 
tes, lorsque l’on songe que le plus grand nombre de ceux-ci vit aux 
dépens des végélaux, et que ceux qui sont carnassiers rencontrent dans 
les insectes dont ils font leur proie, cette même matière organisée et ani- 
malisée. Néanmoins, si on peut dire d’une manière générale que tous les 
insectes vivent aux dépens des végétaux, cette règle souffre de nombreuses 
exceptions et tandis que certaines plantes nourrissent à peine quelques 
insectes, d’autres deviennent la proie d’un grand nombre d'espèces; de 
sorte que la répartition des insectes, relativement aux plantes qui leur 
donnent l'hospitalité, se fait d’une manière très inégale. 

Il est très probable que la nature des sucs propres des plantes, qui sont 
tantôt âcres ou vénéneux, tantôt gommeux, sucrés ou astringents, doit 
exercer sur le choix des insectes une grande influence. C’est ainsi, pour 
citer quelques exemples, que les Thymélées, une partie des Solanées, les 
Euphorbiacées, etc., sont négligées par les insectes, tandis que les Labiées, 
les Crucifères, les Borraginées, les Synanthérées et une foule d’autres 
familles dont toutes les espèces sont inoffensives, servent de berceau à un 
nombre considérable d'insectes appartenant à différents ordres. Les Mal- 
vacées sont dans ce dernier cas et viendraient, au besoin, fournir à la 
thèse que je soutiens, des preuves nombreuses irrécusables. Un grand 
Curculionite, le Lixus angustatus, vit à l'état de larve dans les tiges de la 
plupart des espèces des genres Malva el Althœa. Les Apion malvæ, 
æneum, le Baridius nilens, se nourrissent aux dépens de leurs feuilles. 
Il en est de même des Podugrica malvæ et fuscipes. 

Si la présence sur les Malvacées, de ces divers insectes dont les mœurs 
sont d’une observation facile et par conséquent très connues, n'avait pour 
moi rien d'insolite, il n’en fut pas de même lorsque j'observai sur les 
feuilles des Malva sylvestris et rotundifolia des taches grossièrement cir- 
culaires, d’un jaune légèrement brunâtre, résultant évidemment de la 
destruction du parenchyme par des larves mineuses de feuilles. 

Malheureusement, quand je fis cette remarque, la saison était fort 
avancée; l’insecte parfait quel qu’il fût d’ailleurs, avait abandonné son 
berceau et il me fut impossible de faire à l'égard de l’espèce, autre chose 
que de vagues conjectures; toutefois mon. attention avait été éveillée ; 
l’année suivante je commençai plus tôt mes recherches et je pus suivre 
pas à pas, pour ainsi dire, le développement de larves aplaties, que je 
crus devoir dès l’abord, rapporter à un Goléoptère. Bientôt je les vis, sous 
mes yeux, se transformer en nymphes, puis en insectes parfaits, et je 
reconnus avec un vif étonnement, non pas, comme je l’eusse supposé 
d’abord, un Curculionite ou une Chrysoméline ; mais un insecte du groupe 
des Buprestides, dont j'avais déjà trouvé quelques individus sur les mêmes 
plantes; c'était le Trachys pygmaa. 


162 €.-E. LEPRIEUR. 


L'existence d’une larve de Buprestide mineuse de feuilles, parcourant 
dans quelques semaines toutes les phases de son développement, était 
un fait par lui-même assez extraordinaire pour exciter ma curiosité. En 
effet, toutes les larves connues appartenant à ce groupe, vivent dans des 
troncs d'arbres, qu'elles sillonnent dans tous les sens de galeries tortueu- 
ses, à l’aide de mandibules d’une grande énergie: de plus elles ont géné- 
ralement besoin d'un laps de plusieurs années pour atteindre leur entier 
développement. Aussi avant de tenter étude complète des métamorphoses 
de cet insecte, je priai mon excellent ami et collègue, M. Léon Dufour, de 
me faire savoir s’il croyait le fait acquis à la science et surtout publié. Sa 
réponse fut négative ; certain désormais d’avoir à faire connaître un trait 
de mœurs inédit, je renouvelai mes recherches avec d'autant plus d'ar- 
deur que mes études antérieures, en jalonnant ma route de faits déjà 
observés, me permettaient d'éviter toute espèce d’erreur, 

Le Trachys pygmæa, charmant insecte du groupe des Buprestides, vit 
très abondamment sur les feuilles des Malva sylvestris el rotund’folia, 
ainsi que sur celles de lA/cæa rosea, dont sa larve dévore le parenchyme, 
en ayant le plus grand soin de ménager les deux épidermes. Malheureu- 
sement le changement de coloration ainsi produit, trahit sa présence et 
permet à ses ennemis de s’introduire dans une retraite pourtant bien exac- 
tement fermée. 

Vers le cemmencement du mois d’avril (en Algérie, du moins), on com- 
mence à apercevoir, à la face inférieure des végétaux cités précédemment, 
des points blancs d’un demi-millimètre de diamètre environ, placés sou- 
vent au bord de la feuille, ou quelquefois, mais bien plus raremen!’, sur le 
disque (pl. 9, fig. 2 «). Ges points, qui adhèrent très fortement à la 
feuille, sont constitués par une sorte de pellicule sécrétée par la femelle 
et recouvrent, en le mettant à labri de la sécheresse aussi bien que de 
l'humidité, un petit œuf jaunâtre, légèrement aplati. On ne rencontre 
habituellement qu'un ou deux œufs sur la même feuille, et ce n’est que 
dans des cas très rares que ce nombre se trouve dépassé. 

Au bout d’un nombre de jours, qui varie suivant la température, l’état 
de sécheress? ou d'humidité de l'atmosphère, la jeune larve éclot et à 
l'abri de l'enveloppe protectrice qui la recouvre, perce l’épiderme et arrive 
au sein du parenchyme destiné à lui servir de nourriture. Elle ne forme 
pas, comme la plupart des larves mineuses de feuilles, un canal plus ou 
moins sinueux et s'élargissant de plus en plus, au fur et à mesure de son 
propre développement, mais bien un disque irrégulier, proportionné à sa 
taille, dont elle ronge les bords à mesure qu’elle grandit. Après quinze 
ou dix-huit jours environ et quatre changements de peau, la larve arrivée 
au terme de sa vie, se transforme en nymphe, sans avoir tissé aucune 
espèce de coque, sans avoir cherché à produire, aux dépens de la feuille 


Métamorphoses du Trachys pygmaæa. 462 


qui lui a fourni sa nourriture, aucune espèce d’enveloppe. Toutes sont 
placées dans un des coins de l’espace vide où elles ont vécu et disposées 
de telle sorte que leur dos repose sur lépiderme inférieur. La nymphe est 
d’abord blanche, puis elle devient noire et après avoir passé huit ou dix 
jours dans cet état, se transforme en insecte parfait, 

Tel est le sort des larves assez heureuses pour avoir pu parcourir sans 
encombre les dive:ses phases de leur développement ; mais elles sont 
exposées dans leur frèle demeure à tant de dangers, que le plus grand 
nombre périt avant l’époque de la transformation en nymphe et les feuilles 
qu'elles habitaient se trouvent alors couvertes de disques jaunâtres, dont 
la dimension varie de 4 jusqu'à 10 millimètres de diamètre. Lorsqu'on 
ouvre avec précaution ces cellules, on y trouve tantôt les débris des lar- 
ves qui n'ont pu arriver à leur entier développement, tantôt des nymphes 
d’ure petite espèce de Chalcidite, dont les larves sont parasites de celles 
des Trachys. | 


LARVE (pl 9, fig. 2 b). Apode, allongée, déprimée, plus large en 
avant qu'en arrière et diminuant insensiblement de diamètre ; d’un blanc 
de lait très légèrement azuré, lachée en dessus et en dessous de brun 
noirâtre sur les douze premiers segments, les dorsaux glabres, les ven- 
traux à lobes latéraux débordants, hérissés de poils courts spinuliformes. 
Tête cornée, brunâtre, enchâssée presque en entier dans le premier seg- 
ment. — Long. 0,007. 

Habite sous un large et irrégulier décollement épidermique des feuilles 
des Malva sylvestris et r'otundifolia. 


Premier segment ou prothoracique échancré en avant, à deux taches 
triangulaires, rapprochées à la ligne médiane. Deuxième ou mésothoraci- 
que à peine un peu plus étroit, à deux lignes transversales courtes, pres- 
que contiguëês bout à bout. Troisième où métathoracique un peu plus large, 
avec une tache en forme de T renversé, à branches très courtes. Quatrième 
ou premier abdominal, plus court et plus étroi!, avec une lache en forme 
de trident à courtes branches. Les six suivants presque égaux entre eux, 
ayant chacun une tache en T renversé. Le onzième un peu plus étroit, à 
tache rectangulaire. Le douzième à tache arrondie, un peu contracté en 
avant. Le dernier plus ou moins rétractile, formant en dehors une saillie 
peut-être anale. 

Indépendamment des taches qui se reproduisent identiquement sur les 
deux surfaces dorsale et abdominale, tous les segments, à l'exception du 
quatrième et des deux derniers, portent de chaque côté et en dehors des 
taches, un point tuberculeux qui doit jouer un rôle dans l'acte de la loco- 
motion. Sauf le premier et les deux derniers, toutes les plaques dorsales 
sont débordées, comme je Pai dit plus haut, par des lobes hérissés, qu’on 


64 C.-E. LEPRIEUR. 


peut considérer comme des mamelons ambulatoires. En dessous du trei- 
zième existe un petit tubercule charnu, destiné probablement aux mêmes 
fonctions. Les stigmates très difficilement reconnaissables sont placés : la 
première paire, près du bord antérieur du mésothorax un peu en dessus ; 
les autres au tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux, 


Nympne (pl 9, fig. 2 c et 2 d). Glabre et sans nul appendice, large- 
ment ovalaire, rappelant la forme de linsecte parfait. En dessous, on dis- 
tingue très bien les antennes, les deux premières paires de pattes, les 
élytres, les ailes qui les dépassent et les tarses de la troisième paire de 
pattes. On reconnait aussi en dessous six segments abdominaux, en dessus 
huit segments dorsaux. — Long. 0,004. 


Insecte parfait. Courtement ovalaire, rétréci postérieurement et rappe- 
lant la forme d’un triangle. Tête et corselet d’un cuivreux doré brillant. 
Élytres variant du vert au violel, en passant par les nuances intermé- 
diaires. 

On conçoit facilement qu'up insecte n'ayant pour seule défense contre 
l'atteinte des parasites, que l'épaisseur de l’épiderme d’une feuille, devait 
aisément devenir leur victime. La femelle d’une petite espèce de Chalci- 
dite, sait fort bien percer, à l’aide de sa tarière, le frêle obstacle qui la 
sépare de la larve et introduire, dans l'intérieur du corps de celle-ci, un 
œuf dont le développement la fera bientôt périr. 

Ce parasite a une longueur de deux millimètres et demi. La tête et le 
corselet sont d’un noir bronzé, l'abdomen d’un jaune-rougeûtre et les 
pattes jaunes. 

Les Trachys qui échappent à tous les périls, qui menacent leur existence 
pendant ses diverses phases, disparaissent peu de temps après l’accouple- 
ment. Je ne crois pas cependant que les femelles fécondées déposent 
immédiatement leurs œufs. Je n’ai jamais en effet rencontré de ces der- 
niers, soit sur les feuilles, soit sur les tiges desséchées des mauves qui 
avaient servi de berceau aux insectes parfaits. Le développement des 
larves qui en proviendraient serait, du reste, extrèmement difficile, pour 
ne pas dire impossible pendant les sécheresses excessives de l'été algérien. 
il est donc extrêment probable que les mâles meurent, après avoir salis- 
fait au vœu de la nature, tandis que les femelles fécondées, averties par 
un admirable instinct, se réfugient dans quelques trous et après avoir 
passé l'été et l'hiver dans un profond engourdissement, se réveillent au 
moment précis où la végétation nouvelle pourra offrir à leur progéniture 
l'abri et l’aliment qui lui conviennent. 

Il y a peu d'années que l’on connaît les métamorphoses des Buprestides 
et le premier, pour ainsi dire, le regrettable et savant Audouin, commu- 


Métumorphoses du Trachys pygmæu 465 


niqua à la Société un morceau de tronc de hêtre, qui lui avait été envoyé 
de Compiègne, et qui était sillonné de galeries larges en rapport avec la 
forme aplatie des larves qui les habitaient. M. Audouin n'avait pu observer 
complétement leurs métamorphoses ; mais la présence du Buprestis Bero- 
linensis à l'état parfait, dans ces mêmes galeries, lui fit supposer que les 
larves appartenaient à cette espèce. 

Plus tard, MM. Aubé, Ratzeburg, Edouard Perris, etc., sont venus, par 
leurs recherches, apporter des matériaux nombreux et importants pour 
l'étude des larves de ce groupe, et l’intéressant travail de notre collègue, 
sur les insectes du pin, m'avait servi de guide dans la description que 
j'avais faite des parties de la larve. Comme lui, j'avais admis l’existence 
de treize anneaux à l'abdomen, et j’avoue que ce n’est pas sans quelque 
regret que j'ai vu notre savant collègue abandonner plus tard cette idée 
et admettre en étudiant les larves des Longicornes, que ces larves, de 
même que celles des Buprestides, ne doivent pas être considérées comme 
faisant une exception remarquable parmi les Coléoptères, mais bien comme 
constituées sur un plan identique. Seulement, chez ces larves, le mamelon 
anal qui, dans certains cas, remplit les fonctions d’un véritable pied, a 
acquis un développement considérable. Après les considérations générales 
exposées d’une manière si savante et si claire à la fois dans nos Annales, 
il y aurait de ma part une grande présomption à vouloir entrer de nou- 
veau, dans cette question, à ce point de vue. Je crois cependant devoir 
faire remarquer les différences de forme qui existent entre la larve du 
Trachys pygmæa et les diverses larves de Buprestides figurées par MM. 
Ratzeburg et Perris. 

Chez ces dernières, le premier anneau du thorax dans lequel se trouve 
profondément enchatonnée la tête, acquiert une dimension considérable 
et se présente le plus généralement sous la forme d’un disque aplati, dont 
le diamètre est au moins deux fois, souvent trois ou quatre fois celui de 
la portion abdominale. Toujours aussi ce premier anneau du thorax est 
plus large que les deux suivants. 

Dans la larve du Trachys pygmæa, au contraire, le premier anneau du 
thorax a une forme ellipsoïde, il est moins large que les deux autres 
anneaux thoraciques, et ne dépasse que d’un tiers environ le diamètre 
des deux avant-derniers anneaux de l’abdomen. 

Je crois qu’il faut attribuer cette différence sensible dans la forme géné- 
rale à l'influence des milieux dans lesquels vivent les larves. 

Celle du Trachys, placée entre les deux épidermes d’une feuille, n’ayant 
aucun effort à faire pour saisir et broyer entre les mandibules le paren- 
chyme gorgé de sues, dont elle fait sa nourriture, n’avait pas besoin de 

4° Série, TOME I, 90 


466 C.-E. LEPRIEUR. — Mélamorphoses du Trachys pygmæa. 


cette musculature énergique, qui caractérise à un si haut degré les larves 
arboricoles des Buprestides. 

Il est probable qu'à mesure qu'on connaîtra un plus grand nombre de 
larves appartenant à ce groupe, on trouvera entre elles des différences 
analogues. 

J'ai quelque sujet de croire que la larve de l’Aphanistichus angustatus 
Luc., doit vivre dans quelques plantes des marais, jonc ou Schænus, et je 
ne serais point étonné que celle du Cyphonota Lawsonia (Cyphosoma 
gravida), qu'on rencontre exclusivement à l’état parfait (je ne parle ici 
que des environs de Bône) sur une espèce de Schænus cor mun dans cer- 
tains marais d’Hippone, vécût soit dans les racines, soit dans les tiges de 
cette plante. 

Il est du reste assez difficile de mettre en avant des hypothèses sembla- 
bles; car, comme aucun entomologiste ne lignore, les végétaux que fré- 
quentent les insectes parfaits, sont souvent fort éloignés, au point de vue 
botanique de ceux dans l’intérieur desquels ils ont pu vivre sous la forme 
de larve, et celui qui voudrait établir, à l'égard de cette question, une 
règle absolue, se préparerait bien des mécomptes, ce n’est donc que par 
des observations nombreuses et suivies sur le développement des diverses 
espèces, que l’on pourra arriver un jour à formuler les lois générales aux- 
quelles obéissent les êtres de la nature, et c’est à approcher de ce but que 
tendront toujours mes efforts. 

Au moment de terminer cette note, je veux encore exprimer hautement 
à MM. Dufour et Perris, ma gratitude pour les conseils et les indications 
qu'ils m'ont donnés et qui ont concouru à rendre mon travail moins im- 
partait. 


EXPLICATION DES FIGURES N° 2 DE LA PLANCHE 9. 


2 «a. Feuille de Malva rotundifolia attaquée par deux larves (de dimen- 
sion naturelle). — Comprenant : des OEufs; un disque provenant de la 
destruction du parenchyme par une larve adulte ; et un autre disque pro- 
venant de la destruction du parenchyme par une larve qui n’a pas atteint 
son développement. 


2 b. Larve adulte. — Sa grandeur naturelle. 


[) 


c. Nymphe vue par dessous, — Sa grandeur naturelle. 


Le) 


d. Nymphe vue par dessus. 


NOTE A L'OCCASION DE L'HISTOIRE DES MÉTAMORPHOSES 
DU TRACHYS PYGMOEA DE M. LEPRIEUR, 


Par M. LÉON DUFOUR, Président honoraire. 





(Séance du 14 Août 1861. 


Les mémoires modèles de notre Réaumur sont des archives inépuisables 
de faits intéressants, lorsqu'on les étudie avec attention. 


M. Vallot, de Dijon, correspondant de l'Académie des sciences de Paris, 
publia, il y a près de 60 ans, un excellent livre ayant pour titre : Concor- 
dance systématique servant de table de matières à l'ouvrage de Réaumur.. 
Paris, an x, 4802. 

Cet estimable auteur fut mal inspiré en attribuant à la Chrysomela poly- 
goni Lin., la fig. 48 de la pl. 2 du tome 3 de Réaumur, qui portait dans 
l'explication de cette planche ce signalement : Scarabé à corps un peu 
aplati, dans lequel se transforme un ver mineur des feuilles de Mauve. 

Je conviens que cette figure 18 est grossière et peu faite pour nous 
mettre d'emblée sur la voie du véritable nom technique à imposer à l’in- 
secte qu'elle est censée représenter ; si cependant on eût lu avec soin le 
texte relatif à ce Scarabé (qui signifie Coléoptère dans le sens de Réaumur), 
on y eût vu une foule de traits qui ne sauraient convenir à la susdite 
Chrysomela. 

Qu'il me soit permis de transcrire dans son entier le texte du célèbre 
observateur : « Vers la mi-septembre (loc. cit., p. 83), j'ai eu le Scarabé 
» (fig. 148) d’un ver mineur en grand (ce qui veut dire que ce ne sont pas 
» des mines en galeries plus où moins linéaires) des feuilles de Mauve; il 
» est d’une classe différente de celle du Scarabé du Bouillon blanc (Cureulio- 
» nite): son corps est aplati autant et plus que celui d'aucun Scarabé. Sa 
» tête est courte et porte deux antennes à filets grainés. Quand il marche, 
» son corps semble toucher le plan sur lequel il avance. Les fourreaux de 
» ses ailes sont d’un bleu violet ; son corselet, sa tête et son ventre sont de 
» couleur de bronze, ce qui rend ce Scarabé aisé à reconnaitre, malgré 
» sa pelitesse. Les Scarabés bleus de divers genres sont ordinairement 
» tout bleus. Lorsque j'ai trouvé ces insectes dans les feuilles de Mauve, 
» ils y étaient déjà en nymphes très plates comme l’est le Scarabé; mais 


168 LÉON Durour. — Métamorphoses du Trachys pygmæa. 


» ces nymphes n'y étaient point renfermées dans des coques. Quoique 
» j'aie eu beaucoup de ces nymphes, je n'ai pu avoir aucun des vers 
» mineurs dont elles viennent, le temps de trouver ces insectes sous 
» leur première forme était apparemment passé lorsque je les cher- 
» Cchais. » 

Je le demande à l’entomologiste tant soit peu versé dans la connaissance 
des espèces et dans l'appréciation de l'esprit de l’époque réaumurienne, 
n'est-il pas convaincu que ce Scarabé de Réaumur appartient au Trachys 
pygmæa F.? Après le laps de 125 ans depuis la publication des immor- 
tels mémoires, il était réservé à la savante et infatigable sagacité de notre 
collègue M. Leprieur, de devenir l'OEdipe de Réaumur, de remplir par une 
bonne description et par de fidèles dessins, une lacune si ingénument 
avouée par notre historien des métamorphoses des insectes. 

La science marche parfois lentement, mais enfin elle marche. 


RD 


ÉTUDES 


QUELQUES ORTHOPTÈRES DU MUSÉE DE GENÈVE 


NOUVEAUX OU IMPARFAITEMENT CONNUS, 


Par M. Heu DE SAUSSURE, 


(Séance du 12 Septembre 1860.) 





Je réunis dans ce mémoire diverses notes que j'ai prises en classant 
la collection des Orthoptères du musée de Genève. Plusieurs de ces notes 
ne sont que complémentaires. D’autres s'appliquent à des types nouveaux 
qui m'ont paru mériter l'attention par leurs mœurs, par leur grande taille, 
ou par des caractères remarquables (1). 


FAMILLE DES MANTIDES,. 


Le type qui suit est intermédiaire entre le genre Acanthops et le genre 
Schizocephala. 


Genre OXYOPHTHALMUS (2). 


Corps grêle, linéaire, allongé, mais beaucoup moins que chez les Schi- 
zocéphales. Antennes ayant la moitié de la longueur du corps, très fines; 
leurs deux premiers articles seuls gros; ceux qui suivent très courts; ceux 
de l'extrémité plus allongés. Tête très aplatie, horizontale, échancrée en 
demi-cercle au sommet, à cause des protubérances aiguês des yeux. 


(4) Depuis que ce mémoire a été lu à la Société et au moment de meltre sous 
presse, nous recevons le volume de M. Westwood sur les Phasmides (Catal. of Orth, 
Ins. of the Brit. Mus.). Nous trouvant à Paris e£ ne pouvant à l'instant même véri- 
fier si nos espèces se confondent avec celles que l’auteur fait connaître, nous avons 
supprimé la partie de cette notice qui concernait les Phasmides, afin d’éviter les 
doubles emplois, ne conservant ici que la description de deux espèces, dont l’une est 
relalive à la planche {1 qu’il était impossible de transformer au dernier moment, 


(2) o£vs, pointu; o08æames. œil. 


470 H. DE SAUSSURE. 


Yeux grands, allongés, terminés par une pointe plutôt que par une épine, 
point divergents, ce qui fait que la tète n’est pas triangulaire, mais plutôt 
de forme lenticulaire, Prothorax grèle, aplati, presque égal partout, plus 
long que le méso et le métathorax pris ensemble. Yeux piriformes, paral- 
lèles ou un peu convergents en dessus, terminés par une pointe subépi- 
neuse, écartés surtout à la face dorsale de la tête. Ailes et élytres cou- 
vrant les quatre premiers segments de l'abdomen. Pattes très courtes, 
grèles et sans distinction; les antérieures très ravisseuses, ayant la cuisse 
un peu renflée; le tibia égal aux deux tiers de la longueur de la cuisse, très 
épineux, offrant surtout à sa base deux grandes épines; le tarse aussi long 
que la cuisse. 


Ce type se distingue des Schizocéphales par ses antennes plus longues à 
proportion; par ses formes plus raccourcies, par ses pattes courtes; les 
antérieures étant très ravisseuses, comme chez les Théoclytes et fortement 
armées; par ses yeux écartés, parallèles, ou convergents d’arrière en 
avant; par sa tête arrondie, son thorax court et un peu plat, non cylin- 
drique. Cependant il se rapproche beaucoup des Schizocéphales par les 
formes grèles de son corps, la brièveté de ses ailes et de ses élytres mem- 
braneuses; par sa tète étendue dans un plan longitudinal, ete. 

D'un autre côté il s'éloigne des Acanthops par son corps tout à fait 
linéaire, même l'abdomen; par sa tête lenticulaire et ses yeux point diver- 
gents vers le sommet; par son prothorax qui n’est pas dilaté, ses élytres 
membraneuses, à nervures transversales droites qui dessinent des carrés, 
etc. 


1. OXYOPHTHALMUS GRACILIS (PI. 11, fig. 4). — Fuscus seu viridis ; 
parvulus; antennæ gracillimæ, capilé et thoraci æquales ; oculi distantes, 
antice paulum convergentes ; pedes intermedit brevissimi: anticorum tibiæ 
femoribus 14 breviores ; tarsi antici femoris longitudine: femora el tibiæ 
nigro-maculata el hæ spinosæ ; alæ hyalinæ, subfuscescentes, costa pallide 
fusca; anteriores margine fusco latiore, cum maculis 2 ultra medium 
confluente. 


©. Antennes à peu près égales à la moitié de la longueur du corps, très 
fines dans toute leur étendue, à articles très courts à la base, assez allon- 
gés vers le bout; leur premier article gros, le deuxième un peu plus gros 
que le suivant. Tête fortement aplatie, horizontale; la face regardant en 
dessous; le vertex horizontal aussi, légèrement convexe, lisse, mais non 
luisant et offrant deux sillons obliques ; l’échancrure de son bord anté- 
rieur assez large, n'étant pas triangulaire, mais en forme de trapèze ou de 
demi-cercle, Yeux en forme de demi-poire, convexes (ce qui donne aux 


Orthoptères nouveaux du musée de Genève. 474 


bords latéraux de la tête une forme arquée), terminée par deux pointes, 
qui ne sont pas divergentes. Les yeux plus étendus en dessous qu’en des- 
sus; parallèles en dessous, séparés par une large bande faciale argentée, 
à peu près également large partout; en dessus un peu convergents d’ar- 
rière en avant, et séparés par la large surface du vertex; la largeur du 
bord antérieur de ce dernier, entre le sommet des yeux, égal à sa lon- 
gueur, Ocelles globuleux, assez distants, formant un triangle dont là 
pointe regarde en bas et se trouve placée entre les antennes. Prothorax 
ayant à peine une fois et demie la longueur du méso et du métathorax 
pris ensemble, déprimé quoique convexe en dessus, offrant un sillon trans- 
versal au dessus de l'insertion des hanches antérieures, et insensiblement 
rétréci au milieu; en dessous concave, partagé par une carène, Abdomen 
linéaire, terminé en pointe ; ses filets anaux dépassant à peine le bout de 
l'abdomen. Élytres et ailes atteignant presque le bout du quatrième seg- 
ment; transparentes, avec une légère teinte brune. Le bord antérieur des 
ailes, celui des élytres, plus largement, leur base et deux élargissements 
au delà du milieu, figurant deux taches brunâtres avec des reflets violets ; 
les ailes repliées offrant aussi des reflets violets. Pattes courtes el sans 
distinction; les intermédiaires très courtes, seulement aussi longues que 
la tête et le thorax réunis. Hanches antérieures, aplaties en dessus, iner- 
mes; leurs cuisses un peu élargies, fortement dentées. Tibias de la moitié 
de la longueur des cuisses, armés d’une forte griffe comme chez les Acan- 
thops; larses aussi longs que la cuisse ; leur premier article de la longueur 
des autres pris ensemble, 

Couleur d'un brun testacé ou verte. Tarses bruns. Hanches antérieures 
ornées de deux taches noires en dessous et d’une en dessus vers le bout. 
Cuisses ornées en dessous de trois ou quatre taches noires et, en dessus, 
d’une seule. Les épines noires au bout, 

Longueur 0,031; prothorax 0,0085; élytre 0,015. 

Ge charmant Orthoptère a été pris par M. Humbert, dans l'ile de 


Ceylan. 
FAMILLE DES PHASMIDES. 
Genre BACILLUS Latr, — Sous-genre RAMULuS (1). 
Corps linéaire; filiforme dans les 4, un peu aplati chez les ©. Antennes 
courtes, très grêles, filiformes ; leur premier article long et aplati; 


deuxième beaucoup plus petit; les suivants grêles, plus longs que larges 


(1) Ramulus, pelite branche. 


472 H, DE SAUSSURE, 


Tête allongée et aplatie, horizontale. Chez les ®, le métathorax plus large 
que le mésothorax. Pattes grêles, filiformes et très longues; les antérieu- 
res souvent plus longues que le corps, carénées, inermes ou seulement 
munies de quelques épines aux cuisses antérieures. Abdomen atténué à 
l'extrémité, surtout chez la femelle, terminé par deux appendices stylifor- 
mes chez les femelles. Plaque suranale de la femelle comprimée, dépas- 
sant la sous-anale, échancrée et émettant par son échancrure un troisième 
appendice styliforme médian; plaque sous-anale en forme de poche (de 
feuille de couteau de maïs), gonflée en dessous, terminée par trois laniè- 
res membraneuses qui s’avancent moins loin que la plaque suranale. Chez 
les mâles la plaque sous-anale rudimentaire; les trois derniers segments 
carénés, et le dixième ou dernier formé par deux lames triangulaires sty- 


liformes latérales, entre lesquelles on voit, en dessous, le forceps copu- 
lateur, 


2. BACILLUS (RAMULUS) HUMBERTI — Véridis, fusco lineatus; % filé- 
formis, ® depressa; abdominis apice acuminato; pedes postici & corporis 
fere longitudine, antici &valde longiores ; in breviores; antennæ breves, 
graciles apice fuscescentes, articulo primo elongato, depresso; pedes & 
inermes; ® femoribus anticis supra spinosis; libiis posticis subtus spinis 
5, supra 33; appendices anales styliformes, in $ elongati. 


d. Petit, très grêle, filiforme ; ressemblant à la Bacteria striata Burm., 
mais le corps plus grêle encore et les pattes beaucoup plus longues, 
surtout les antérieures. Antennes un peu plus longues, aussi lon- 
gues que le prothorax et le mésothorax pris ensemble, grêles et fili- 
formes. Tête très allongée, plus longue que le prothorax, horizontale ; 
yeux peu saillants. Le premier article des antennes allongé, assez étroit, 
aplati; le deuxième très petit. Prothorax un peu bosselé, bordé. Renfle- 
ment du corps, à l'insertion des pattes, peu considérable. Abdomen fili- 
forme; ses appendices anaux Jancéolés, plus courts et moins grêles que 
chez la femelle, formant par leur réunion le dernier segment dorsal; lais- 
sant passer en dessous le forceps copulateur. Pattes filiformes toutes sim- 
ples, dépourvues d’épines; les postérieures presque aussi longues que le 
corps ; les antérieures beaucoup plus longues. Premier article des tarses 
plus long que les autres pris ensemble. Corps lisse, de couleur verte, avec 
trois lignes brunes longitudinales au thorax et une ligne sur le premier ar- 
ticle de chaque antenne. 

Longueur du corps 0,068; mésothorax 0,015; mélathorax 0,013 ; lar- 
geur du thorax 0,001; cuisses antérieures 0,034; Libias 0,038; cuisses 
postérieures 0,027 ; tibias 0,029; antennes 0,018. 


Orthoplèeres nouveaux du musée de Geneve. 178 


®. Beaucoup plus grande que le mâle. Corps beaucoup plus gros, assez 
aplati. Tête ayant la même forme, aplatie, allongée, ne s’élargissant guère 
en avant, avec les yeux placés près de l'extrémité antérieure; peu sail- 
lants. Premier article des antennes aplati, à bord interne tranchant et par- 
couru au milieu par une ligne un peu saillante ; le troisième article plus 
long que le deuxième, arrondi postérieurement. Thorax parcouru par un 
sillon longitudinal. Prothorax pas plus large que la tête, offrant un faible 
sillon transversal et un peu rebordé sur les côtés; mésothorax déprimé, 
un peu moins large que la tête et le corselet dans ses deux tiers anté- 
rieurs, puis fortement élargi à son extrémité postérieure; métathorax plus 
large, à peine rétréci au milieu. Abdomen déprimé, partagé par un sillon, 
comprimé au bout, terminé en pointe. Le dernier, ou neuvième segment, 
caréné, terminé par deux petits lobes qui sont séparés par une échancrure 

-à angle aigu. Stylets terminaux longs et grèles; le petit lobe médian qui 
représente le dixième segment, caréné, ne s’avançant que jusqu’au quart 
ou au cinquième de la longueur des stylets. Fourreau vaginal trifide, ne 
s’avançant pas tout à fait aussi loin que le cinquième segment, large. 
Pattes très grèles, striées, avec des lignes élevées. Cuisses antérieures tri- 
quêtres, légèrement dilatées, offrant, le long de leur bord supérieur, huit 
ou neuf petites épines. Les autres paites presque inermes ; le tibia posté- 
rieur armé en dessous, au bord externe depuis le milieu, de quatre ou 
cinq petites épines et, en dessus, sur le milieu de la face supérieure, près 
du bout, de trois autres, Guisses intermédiaires offrant vers le bout, à leur 
bord antérieur, une petite crête lobulée ou crénelée (parfois subtridentée). 
Tarses grêles; le premier article formant la moitié de leur longueur; plus 
long aux pattes antérieures, 

Celle espèce, peu saillante par ses formes, vu l’absence de signes dis- 
tüinctifs remarquables, trouve son principal caractère dans les proportions 
des diverses parties du corps. Chez la femelle, les pattes sont beaucoup 
moins longues que chez le mâle; les postérieures équivalent à la longueur 
de la tête, du thorax et des deux premiers segments de l'abdomen; les 
antérieures ont en sus la longueur des trois segments suivants. Les inter-- 
médiaires sont de la longueur du thorax et de la tête. (Toutefois on remar- 
que des variations dans ces dimensions, comme cela se voit souvent chez 
les Phasmides. Ainsi, chez notre individu, la patte postérieure gauche est 
petite, anormale, sans distinction). Les antennes ont plus de la moitié de 
la longueur du mésothorax, mais moins de la moitié du méso et du pro- 
thorax pris ensemble. 

Longueur du corps 0,107; prothorax 0,0035; mésothorax 0,025 ; méta- 
thorax 0,027; tibias antérieurs 0,041; postérieurs 0,029; largeur du 
mésothorax au milieu 0,002; du métathorax 0,003. 


474 H. DE SAUSSURE. 


Habite: L'ile de Ceylan, où elle a été découverte par M. A. Humbert, 
conservateur du musée de Genève. 


Genre BACTERIA Latr. 


3. BACTERIA (BACUNCULUS) ÆSTUANS. (PI. 11, fig. 2). — Gracilis; 
caput basi crenulalum; pronotum insculplum, anqulatum ; pedes elon- 
gali, filiformes, mutici. 


®. Corps très grêle; mésothorax rétréci, presque comme chez un mâle. 
Tête aplatie, parfaitement horizontale; yeux globuleux et saillants. Pre- 
mier article des antennes grèle et allongé. Surface de la tête irrégulière- 
ment sillonnée; son bord postérieur terminé par quatre crénelures qui 
sont séparées par trois fissures (fig. 2 «). Prothorax aplati, sillonné et 
bosselé ; son bord antérieur offrant trois petites saillies, dont l’une: 
médiane, et les deux autres formant les angles du prothorax. La portion 
antérieure de ce dernier partagée par un sillon, aux deux extrémités 
duquel sont deux petits tubercules. Méso et métathorax rétrécis au milieu, 
granulés, surtout le premier, sur les côtés duquel on voit quatre ou cinq 
granules plus forts. Les quatre ou cinq derniers segments de l'abdomen 
fortement carénés. Le dernier sublobulé au bout. Fourreau très court, ne 
dépassant pas le pénultième segment. Pattes grèles et mutiques ; premier 
article des tarses de la longueur des trois articles suivants pris ensemble ; 
moins long aux pattes mitoyennes. — Couleur ferrugineuse. 

Longueur 0,058 ; mésothorax 0,013; métathorax 0,105. 

Du vieux Calabar. 

Je tiens cet insecte de M. C.-A. Dohrn, président de la Société entomo- 
logique de Stetlin. 


FAMILLE DES ACRIDIDES. 

Æribu des FTRUXALIENS. 

Genre ATRACTOMORPHA (1). 
Faciès intermédiaire entre les Truæralis et les Pyrgomorpha, mais le 
prosternum armé d’une forte protubérance en forme de lame transversale, 
Tête horizontale, parfaitement conique, le chanfrein, vu de profil, parais- 


sant à peine concave, Rostre allongé. Antennes épaisses el filiformes. Pro- 


A) arpauros, fuseau; wopei, forme, 


Orthopleres nouveaux du musée de Geneve. 75 


thorax terminé en angle obtus. Corps fusiforme lorsque les élytres sont 
repliées, 

Ce genre a le faciès des Truxalis, mais par la tèle il se rapproche assez 
des Opomala, dont il diffère par les antennes filiformes et par un corps 
trapu. 


H. ATRACTOMORPHA CRENULATA? Fabr, — Véridis ; rostrum elongatum, 
depressum ; facies valde declivis; pronotum rotundatum;  elytra apice 
acumänala, ensiformia; «alæ rosescentes, nervis roseis, apice véridibus ; 
caput cum pronoto perfecle conicum lateribus serratis. 


De couleur vert-pomme. Corps fusiforme. Tête et prothorax formant 
ensemble un cône réguliers leur bord latéral finement crénelé, Rostre 
long, en sorte que les yeux sont placés au milieu de la longueur de la 
tête; arrondi à l'extrémité et un peu aplati. Prothorax arrondi, point 
creusé en selle, n'offrant qu'au milieu un faible vestige de carène. Élytres 
falciformes terminées en pointe aiguë, mais la pointe formée par le bord 
antérieur qui est seul arqué (comme dans les faux). Ailes transparentes, 
roses, surtout autour de la base, 

Longueur de la © 0,026; tète 0,004; élytre 0,022. 

Le 4 est plus petit et plus grèle. 

Habite: L'ile de Ceylan, où M. Humbert, conservateur du musée de 
Genève, l’a collecté. 

Cette espèce se rapproche beaucoup du Truxalis psittacinus Haan, 
mais elle me paraît en différer par son prothorax, terminé par un angle, 
et par son chanfrein droit, point concave. 

LE 


5. ATRACTOMORPHA CONSOBRINA. — À. crenulata affinissima, sed cor- 
niculo præslernali subemarginalo, subbidentato. 


Parfaitement semblable, pour les formes et la grandeur, à PA. crenu- 
lala; ayant aussi les ailes roses à la base, mais s’en distinguant par des 
antennes un peu plus grèles, des formes un peu plus étroites, des élytres 
un peu moins larges, par sa tête plus horizontale et son rostre un peu 
plus allongé, La lame presternale, subéchancrée, figurant presque deux 
dents. 

De l'ile de Ceylan. 

Espèce voisine du Truxalis psillacinus Haan, 


176 H. DE SAUSSURE, 


Genre CALAMUS (1). 


Corps linéaire. Tête horizontale, extrêmement allongée (en forme de 
bâton ou de cheville atténuée vers le bout) ; le rostre formant plus de la 
moilié de la longueur de la tête, parfaitement prismatique, offrant trois 
arêtes vives, un peu excavé à l'extrémité en dessus. Antennes larges, 
allongées et lamellaires, avec une carène tranchante à leur face inférieure, 
insérées dans des fossettes placées tout à fait à l'extrémité du rostre. Yeux 
placés en arrière du milieu de la tête, peu saillants. Élytres très longues 
et linéaires. Prosternum armé d’un tubercule dentiforme. Pattes très 
courtes, cuisses postérieures n'ayant pas la moitié de la longueur du 
corps, ni même des élytres, grèles, un peu comprimées, striées. Protho- 
rax court, point excavé en forme de selle, point rétréci en avant, ni renflé 
en arrière, terminé d’une manière arrondie. 

Ce type est intermédiaire entre les Truxalis et les Mesops, car son 
corps est allongé et son proslernum est armé d’une pointe comme chez 
ces derniers, mais il conserve plutôt le faciès des Truæalis à cause de sa 
tète pyramidale. 


6. CALAMUS LINEARIS (PI 41, fig. 8). — Corpus lineare. Caput fusco- 
nigr'um, Subspiniforme, apice truncatum, supra striatum, oculis longe 
post medium caput insertis; rostrum perlongum, perfecte prismaticum ; 
antennæ apicales, latæ ; pronotum compressum prominenter slriatum, pos- 
lice haud dilatatum. Abdomen carinatum; femora postice gracilia, elytri 
démidio mullo breviora, in apice spina elongata instructa; alæ hyalinæ ; 
fusco leviter tessellutæ, abdominis longitudine ; elytra fusco-fulva abdomen 
et etèam pedes poslicos superantia. 


Insecte linéaire. Tête formant plus du tiers de la longueur du corps, 
en forme de cheville un peu conique, plus haute que large et portant en 
dessus des lignes saillantes qui la font paraître striée. Yeux peu saillants, 
placés au premier quart ou au tiers de la longueur de la tête. Rostre (ou 
ce qui est au delà des yeux) deux fois plus long que la portion qui pré- 
cède ; parfaitement prismatique, offrant trois arêtes vives, surtout l’infé- 
rieure qui ressemble au tranchant d’un rasoir, quoique partagée par un 
sillon longitudinal. La face supérieure moins large que les latérales, con- 
vexe jusqu’au milieu du rostre, puis faiblement cannelée jusqu’au bout. 
Le bord supérieur de la tête, comme l’inférieur, parfaitement droit, étant 
vus de profil. Antennes aussi larges que l'extrémité du rostre en dessus. 


(4) De xaraun, luyeau de blé, ou de xxnawoç, Luyau, flûte. 


Orthoptères nouveaux du musée de Genève. 77 


Prothorax comprimé, à peine égal au tiers de la longueur de la tête, 
offrant partout des lignes élevées longitudinales ; ces lignes doubles et 
irrégulières sur les côtés. Abdomen linéaire, comprimé et caréné en des- 
sus. Pattes très courtes ; les postérieures dépassent l'abdomen de la moitié 
du tibia. Cuisses, de la longueur de la tête, un peu comprimées, grêles 
et striées, terminées par une longue épine qui surplombe la base du tibia; 
celui-ci égal aux trois quarts de la longueur de la cuisse. Élytres tout à fait 
linéaires, ressemblant à des feuilles de paille d'avoine, terminées en pointe 
aiguë, aussi longues que le corps et les deux tiers de la tête, dépassant 
un peu les tarses des pattes postérieures étendues. Aïles atteignant le bout 
de l'abdomen, transparentes, ornées de petites lignes brunâtres transver- 
sales. Couleur de la tête, du prothorax, des antennes et des pattes, noi- 
râtre; abdomen, élytres et cuisses postérieures d’un jaune-brunâtre, cou- 
leur de chaume, ; 

Longueur du corps 0,048 ; tête 0,016; élytres 0,043; largeur des ély- 
tres 0,0025; cuisses postérieures 0,015. 

La patrie de ce très curieux Orthoptère est inconnue. L’individu que 
nous avons sous les yeux se trouve dans la collection Jurine, au musée de 
Genève, 


Genre PHYMATEUS Serv. (Pæcilocera Burm., Divis. II, Sect. A.). 


7. PHYMATEUS SQuARROSUS Linné, — Olivaceus. Verlicis fastiqium 
breve, angulare, marginibus acutis, apice sulco partilum. Antennæ femo- 
ribus posticis longiores. Pronotuwn antice spinis minutis 2, maximis 2 
instructum; in medio bicorne; postice subrugosum, subcarinatum, mar gi- 
nibus mullispinosis. Pedes postici gracillimi. Elytra abdomen superantia, 
fusca, flavo vel viridi late reticulata ; alæ fusco et testaceo vel rubro tes- 
sellatæ, nervis sanguineis. — Longit. 0,065. 


Linné, Mant. Ins., 533. — Fab., Ent. Syst., LL, 52, 21. — Drury, Exot. 
Ins., I, tab. 49, fig. 4. ©. 


Cette espèce constitue avec le Ph. apicicornis Fairm., Arch. Ent. de 
Thomson, I, pl. 9, fig. 2, un petit groupe caractérisé par la forme an- 
gulaire du vertex. Drury représente les élytres tronquées, sans doute 
par erreur. De plus, la couleur foncière brune des élytres et des taches, 
est indiquée comme de simples mouchetures, tandis que le vert et le rouge, 
qui ne devraient former que de simples réticulations, sont ici indiqués 
comme couleur foncière. Cependant, je ne crois pas qu’il puisse y avoir 
de doute sur l'identité de l'espèce et de nos individus originaires du vieux 
Calabar, et que M, Dohrn à bien voulu me procurer. 


h78 Ï. DE SAUSSURE. 


Ce Phymatée diffère notablement de la Pæcilocera squarrosa Burmeister 
qui est figurée par Stoll (lab. 85, fig. 25), et qui devra prendre le nom de 
Stollii. 


Eribu des FEFREICHENS. 


l' Section. TERRESTRES. 


Genre TETTIX Charp. — Sous-genre CLADONOTUS (1). 


Formes et facies des Tettix, mais les angles huméraux peu ou pas mar- 
qués. Première portion du prothorax élevée en dos d'âne tranchant (ou 
en forme de toit aigu); la seconde portion ou le processus postérieur 
aplati, dénué de crête, rugueux, court et tronqué à l'extrémité. La crête 
du prothorax surmontée d'un appendice ascendant en forme de branche. 
Lobes latéraux terminés par une épine, Cuisses épineuses. Élytres et ailes 
nulles ou cachées. 


8. CLADONOTUS HUMBERTIANUS. — Parvulus, robustus, granulatus, sca- 
berrimus; facies verlicalis, lata, frontis carina supra bidentata, inter 
antennas paulum elevata, ovata; pronotum acute tectiforme, tuberculoso- 
scabrum, denticulato-cristalum, antice acute spiniforme supra verlicem 
productum; in dorso summo corniculo ramoso instructum in marginibus 
spinoso, apice trispinoso et bifurcalo; lobi laterales pronoti trigono spi- 
nosi; processus posticus deplanatus, scaberrimus, basi foveatus, supra 
transversim plicis rugosis scaber,  marginibus peracutis, denticulatis, 
apice late truncalus, bispinosus ; femora omnia spinos«. 


4. Insecte noirâtre, petit et trapu. Tête très courte, verticale, large, 
très inégale, granulée et rugueuse. Yeux globuleux et éloignés. Vertex 
large, très court, enfoncé sur le bord du prothorax, bordé d’une carène 
transversale granuleuse et dépassé par les yeux; son bord se terminant 
‘de chaque côté à une petite dent juxtaposée à l'œil et dirigée en haut. 
Front large et très élevé, vertical, rugueux, partagé par une carène biden- 
tée. Les deux lames entre les antennes peu élevées, écartées, circonscri- 
vant un ovale excavé ; la carène faciale, au dessous de l’ocelle, bien déve- 
loppée. 

Prothorax très raboteux, taillé en forme de toit très élevé et très tran- 
chant dans sa partie principale ; formant une crête très tranchante et den- 


(4) xaæd'os, branche, rameau; v&ros, dos. 


Orthoptères nouveaux du musée de Genève. 179 


ticulée, Du sommet de celle-ci (ou un peu en avant du milieu) il s'élève 
un long appendice rameux, ayant la forme d’une apophyse comprimée et 
lamelleuse, ascendante, presqu’aussi longue que la moitié du corps, arquée 
en avant, terminée par une troncature triépineuse ou tridentée, qui 
regarde en avant et qui émet par son sommet une grande bifurcation spi- 
niforme, dirigée en haut. Le bord antérieur de cet appendice, un peu 
denté et formant, avec le prolongement antérieur du prothorax, un demi- 
cercle; son bord postérieur offrant deux arêtes bi ou triépineuses. Extré- 
mité antérieure du prothorax prolongée, à angle aigu par dessus la tête ; 
sa crête armée de quatre ou cinq épines, et terminée au-dessus du vertex 
par une épine dirigée en avant. Les côtés du prothorax (ou pans du toit) 
raboteux, granulés et tuberculeux; lobes latéraux prolongés en forme de 
de dent triangulaire aiguë (à bord postérieur parfois dentelé). Prolonge- 
ment du prothorax large et court, largement tronqué à l’extrémité et bié- 
pineux au bout, de la longueur de l'abdomen; sa base offrant deux forts 
enfoncements, entre lesquels vient mourir la crête dorsale denticulée; sa 
surface plate, subarquée, à carène médiane nulle ou indistincte et très 
raboteuse, offrant deux plis transversaux irréguliers en forme de vagues ; 
tous les bords forment des arêtes très vives et fortement denticulées; le 
bord postérieur un peu relevé; les bandes latérales rabattues verticale- 
ment, larges et grossièrement ponctuées. 

Plaque sous-anale comprimée et triangulaire; aiguë au bout, mais sub- 
échancrée en dessous avant l'extrémité, Pattes épineuses. Guisses des deux 
premières paires un peu dilatées et à bords tous bi ou tridentés; cuisses 
postérieures renflées et très rugueuses : leurs tubercules obliques devenant 
longuement épineux; genou surmonté d’une grande lame triangulaire 
aiguë et précédé d’une dent analogue; la face externe offrant deux ou 
trois longues épines, sans compter d’autres moins grandes ; le bord infé- 
rieur finement denticulé. Épines des tibias postérieurs fortes (Élytres et 
ailes nulles ?). 

Longueur du corps 0,008 ; l’apophyse dorsale 0,003-A. 

Habite : La région chaude de l'ile de Ceylan. Ce curieux insecte a 
été découvert par M. A. Humbert autour de Peradinia, et à Trincomalie, 
dans les chemins. Il vit à la manière des Tettix, sur les sables et dans 
les prés. 

Variété. Les épines, tubercules et apophyses, même l’appendice rameux 
du dos varient beaucoup de forme et de grandeur; les premières man- 
quent souvent en plusieurs endroits. 


480 Ï. DE SAUSSURF. 


Ie Section. AMPHIBIES. 


Genre SCELYMENE Serv, — Scelimene Serv., Orthopt. 


Antennes filiformes, assez longues, fines, avec les deux premiers articles 
gros. Téte à peu près comme chez les Tettix. Corps plus allongé, le dos 
toujours aplati, partagé par une carène en général faible et linéaire. 

Bord antérieur du prothorax lronqué, plus large que la tête. Prolonge- 
ments latéraux un peu dilatés, lobés ou denticulés, ou épineux. Processus 
postérieur du prothorax très long (dépassant, en général, même les tarses 
postérieurs, lorsque les pattes sont étendues), plat et bordé d’arêtes très 
vives; sa surface tuberculée ou rugueuse ; ses bandes latérales rabattues 
verticalement, étroites. Angles huméraux bien dessinés. 

Appendices anaux chez les femelles grêles et denticulés; plaque sous- 
anale des mâles triangulaire et comprimée. 

Pattes carénées ; les cuisses souvent munies de dents ou d’apophyses. 
Tibias postérieurs terminés par quatre fortes épines articulées, mais 
dépourvus d’épines à leurs bords postérieurs; leurs arêtes, simplement 
tranchantes, lamelleuses ou élevées en forme de lame membraneuse. Tarses 
dépourvus de pelotes. Le premier article des tarses postérieurs tridenté 
en dessous. 

Élytres très petites, lancéolées ou ovalaires, tout à fait latérales, rugueu- 
ses et cornées. Ailes très longues, repliées sous le processus prothoraci- 
que qui leur sert de fourreau, et en général un peu dépassées par lui. 
Étendues, elles sont amples, arrondies postérieurement, garnies de nervu- 
res longitudinales en éventail, régulièrement espacées et de petites nervu- 
res transversales scalaires qui y dessinent des carrés longs. La marge anté- 
rieure, entre les deux nervures marginales, opaque, et en arrière de celle- 
ci une nervure parallèle, plus forte que les autres qui sépare un champ 
étroit rempli de veines scalaires transversales. 

Chez toutes nos espèces les ailes sont transparentes et brillent des plus 
beaux reflets irisés. La marge est opaque ou subopaque ; le bord externe 
et postérieur est arqué, lobulé et finement bordé de brunâtre. 

En définissant ce genre, Serville n’en a formé qu’une subdivision du genre 
Tettix, mais les insectes qui la composent méritent à tous égards d’en 
être séparés et doivent plutôt être rapprochés du genre Amorphopus, incom- 
plétement connu de Serville et qui, lui aussi offre des tibias postérieurs 
dépourvus de la double rangée d’épines. 

Les mœurs singulières des Scelymènes ont été observées par M. A. 





Orthoptères nouveaux du musée de Genève. 81 


Humbert, conservateur du musée de Genève, et elles légitiment la sépara- 
tion de ces insectes et des Tettix. 

Les Scelymènes vivent sur les bords des ruisseaux et des étangs. Elles 
se tiennent postées sur les pierres et s'élancent fréquemment sur l'eau, 
en sautant et en voletant au moyen de leurs grandes ailes membraneuses. 
Elles se posent sur l’eau sans se mouiller, et reprennent leur vol en par- 
tant de la surface liquide. Gette faculté de prendre l'eau pour point de 
départ, est sans doute en rapport avec la dilatation du premier article des 
tarses postérieurs qu'on observe chez quelques espèces. Ces insectes 
paraissent, du reste, ne pas craindre de s’immerger complétement ; ils 
sautent dans l’eau aussi bien qu’à la surface, et il est probable que leurs 
tibias postérieurs, à bords membraneux, et le premier article des tarses 
postérieurs, lorsqu'il est élargi, leur tiennent lieu de nageoires. 

Enfin les Scelymènes aiment aussi à se rafraîchir dans les filets d’eau 
qui coulent le long des rochers. On les trouve souvent cramponnés au roc 
et entièrement recouverts par le courant, ayant l'air de prendre un bain. 

Ces mœurs ont été également observées sur la Sc, crocodilus et sur la 
Se. gavialis. 


A'e Division. Premier article des tarses grêle, non dilaté, Tibias posté- 
rieurs bordés de membranes peu élevées, ou par de simples arêtes tran- 
chantes. — Gavialidium (1). 


(Corps très rugueux; prolongements latéraux du prothorax multilobés 
ou multidentés. Processus prothoracique long, bordé d’arêtes très vives, 
Vertex continuant la ligne du dos). 


9. SGELYMENA CROCODILUS. — Grèsea, dense ct valde granulata; dorso 
plano, tuberculato, processu elongato, apice arcualo, supra ubique forami- 
nato, reticulato-rugoso, tuberculis vel carinis H-obliquis insuper rugatus ; 
carina mediana postice tenuis, antice elevatior, pinnata el ter subinter- 
rupla; carinæ lalerales acutæ, antice elevalæ pinnalæ, ante humeros 
sulco oblique interruptæ; carinulæ dorsales anticæ parallel, elevatæ, 
crenulatæ ; anguli humerales, dente énstructi; inter llos tubercula 2 
rugosa ; lobi laterales pronoti margine producto, tridentato; occiput bitu- 
berculatum ; vertex juxta oculos bidentatus ; femora 1-2 margine supero 
et nfero tridentato; postica inflata, elongato-tuberculata, margine supero 
bidentato, infero unidentato; tarsorum posticorum articulus primus gra- 
cilis, subtus tridentatus. 


(1) Petit Gavial. 
L° Série, TOME I, 91 


82 H. DE. SAUSSURE. 


©. Corps très rugueux, granulé et comme corrodé, Dos assez large, très 
plat ou subconcave sur le processus, bordé d’arêtes très vives, subélevées. 
Prothorax longuement prolongé en forme de queue; son extrémité plus 
ou moins arquée en haut. ‘Fête petite, rugueusement granulée, horizon- 
tale. Yeux globuleux, saillants, dépassant un peu le vertex en avant el en 
hauteur; celui-ci un peu plus large que le diamètre d’un œil, tronqué 
d’un œil à l’autre, subcaréné, armé vers son extrémité de deux dents spi- 
niformes dirigées eu haut et juxtaposées aux yeux; l’occiput offrant deux 
petits tubercules rugueux, Face peu oblique, élargie vers le bas et arron- 
die, fortement granulée et un peu basanée ; la double lame de la quille 
entre les antennes très élevée, mais la carène presque totalement effacée 
par les rugosités au-dessous de l’ocelle. Prothorax parfaitement plat en 
dessus, prolongé en une longue queue qui se relève un peu à l'extrémité et 
qui dépasse les tarses des pattes postérieures étendues. La carène médiane 
très distincte, interrompue ou plongeant dans un enfoncement entre les 
angles huméraux ; sa partie antérieure un peu élevée, trois fois incisée et 
irrégulièrement crénelée, Toute la surface dorsale très raboteuse, ressem- 
blant à de la pierre rongée par le temps; toute criblée de trous irrégu- 
liers disséminés dans un parenchyme réticulé, saillant; entre les angles 
huméraux, de chaque côté de la carène, un tubercule étoilé ou rameux 
ou réticuleux; plus en arrière, sur la base du prolongement, de chaque 
côté, deux autres éminences irrégulières, transversales ou indistinctes 
(parfois nulles). Un enfoncement de chaque côté de la carène en avant et 
en arrière des deux tubercules interhuméraux; les antérieurs formant de 
véritables fossettes très distinctes. 

Les ceux petites carènes latérales parallèles de l'extrémité antérieure du 
prothorax très prononcées, plus élevées que la médiane, fortement créne- 
lées et bi ou triéchancrées. Arêtes marginales du dos très tranchantes 
jusqu’à l'extrémité postérieure et fortement granulées, presque crénelées, 
émettant aux angles huméraux un tubercule dentiforme; passant à l’état 
de carènes (presque de crêtes), crénelées en avant des angles huméraux, 
se divisant en dehors des carènes dorsales antérieures et gagnant oblique- 
ment le bord latéro-antérieur du prothorax presque parallèlement aux 
petites carènes dorsales antérieures; ces crêtes, interrompues par une 
gouttière oblique qui va tomber dans la fossette dorsale et qui correspond 
au sillon transverse postérieur. Une autre gouttière en sillon oblique, 
parallèle à celui-ci, passe derrière l'extrémité des cuisses dorsales anté- 
rieures et interrompt ou efface les latérales avant qu’elles atteignent le 
bord latéro-antérieur. Bords latéro-antérieurs crénelés, obtusément biden- 
tés; bord inférieur des lobes latéraux prolongé horizontalement en forme 
de palettes arrondies et tricuspides, ou triépineuses (la pointe médiane le 





Orthoptères nouveaux du inusée de Genève. 183 


plus souvent crochue au bout). Bandes latérales du processus prothoraci- 
que rabattues à angle droit, criblées et réticulées comme le dos. 

Élytres lancéolées. Ailes moins longues que le processus de 2 ou 3 mil- 
limètres; leur marge opaque et grossièrement ponctuée. Ailes assez cour- 
tes, brillant de reflets roses et violets; la marge grisàtre, peu opaque, 
les nervures, de la couleur du corps. 

Cuisses des deux premières paires tridentées à leurs deux bords; à 
dents lobuliformes; les postérieures renflées, carénées et coordonnées ; 
leurs bords finement denticulés ; l’inférieur unidenté; le supérieur bidenté 
(sans compter le lobule terminal) et élevé en crête vers la base, offrant 
vers le milieu de sa face externe un petit tubercule. Tibias carénés, iner- 
mes. Premier article des tarses postérieurs grêle, tridenté en dessus, Val- 
ves anales © longuement denticulées et terminées par une épine. 

Couleur grisätre. Souvent les tibias et la face noirs. 


®. Longueur du corps 0,0235 ; longueur du prothorax 0,022; largeur 
du prothorax aux épaules 0,0046; longueur de la cuisse postérieure 
0,0073. 


4. Longueur du corps 0,019; longueur du prothorax 0,0185; largeur 
du prothorax aux épaules 0,0035; longueur de la cuisse postérieure 
0,0062. 

Habite : L'ile de Geylan. Get insecte a été découvert par M. A. Humbert, 
autour de Kaduganawa (à environ 1,000 pieds d'altitude). Ce voyageur en 
a rapporté de nombreux individus pris ên copula. 


Obs. Examinées à l'ombre, les saillies de la carène médiane apparais- 
sent comme des tubercules allongés; alors l’insecte parait avoir quatre 
tubercules semblables, disposés en losange entre les angles huméraux. Quel- 
quefois les rugosités du processus prennent la forme de vagues, et les 
quatre tubercules deviennent des arêtes obliques, pennées sur la carène 
médiane. Les inégalités de la partie préhumérale du prothorax sont sou- 
vent moins nettes que celles que nous avons décrites. 


10. SCELYMENA ALLIGATOR. — SC. Crocodilo affinissima, at minor, cor- 
pore scaberiore, processu breviore; differt lobis lateralibus pronoti apice 
trilobalis ; carinis vix crenulatis ; carina media elevatiore undulata sub- 
cristala; occipile multico; carina faciei sub ocellunr medium distincta ; 
pronoti processu scaberrèmo tuberculis obliquis K elevalioribus; (femoribus 
posticis in marginibus vix dentatis). 


S, Très voisin de la Sc. crocodilus, mais plus petit, Vertex conformé 


84 H. DE SAUSSURE, 


de la même manière, offrant aussi les deux dents à côté des yeux, mais 
l'occiput dénué de tubercules. Carène faciale distincte au dessous de 
l'ocelle médian. Prothorax ayant la même forme, {out aussi anguleux, plus 
raboteux encore, mais moins plat parce que la carène médiane est plus 
élevée et forme un tranchant qui se prolonge jusqu’au bout du processus. 
Celui-ci plus court. La carène médiane fortement ondulée, lobée, rabo- 
teuse dans sa première moitié ou même au delà, Les petites carènes paral- 
lèles antérieures très élevées, mais peu ou pas crénelées. Angles humé- 
raux armés d’un tubercule; carènes latérales en avant de ceux-ci très 
fortes et fortement interrompues par la gouttière du sillon postérieur. 
Arèêtes latérales du processus très tranchantes, caréniformes, mais non 
dentelées. Lobes latéraux du prothorax fortement bossués, tuberculés ; 
terminés par trois lobules égaux. Surface du processus très raboteuse ; 
ses quatre tubercules obliques, en forme de vagues, élevés, mais les ban- 
des latérales rabattues un peu moins fortement que chez la Sc. crocodilus. 
Cuisses postérieures à peine dentées et plus grêles, offrant aussi vers le 
milieu de leur face externe un petit tubercule, Tarses postérieurs dépas- 
sant le bout du processus. 

Le reste à peu près comme chez l'espèce citée. 

Longueur du prothorax 0,019; largeur du prothorax aux épaules 
0,003; longueur de la cuisse postérieure 0,0054. 


Habite: L'ile de Ceylan. Découvert par M. A. Humbert, qui la pris 
en octobre, autour de Kaduganawa, dans un sentier, 


9e Division. Premier article des tarses postérieurs fortement dilaté, 
membraneux dans toute sa longueur, comme ailé. Tibias postérieurs bor- 
dés de membranes élevées. — Scelymena Serv. 

(Corps moins rugueux ; lobes latéraux du prothorax uniépineux. Pro- 
cessus prothoracique très long, à arêtes peu vives. Tête ascendante). 


Ce type, à en juger d’après la conformation de ses pattes postérieures, 
est le plus aquatique des deux. 


A1. SCELYMENA PRODUCTA Serv. — Grisea, haud scabra sed granulata ; 
oculi maxime prominuli; vertex haud tuberculatus; facici carina infra 
distincta ; corpus angustius, antice carinis tenuibus haud crenulalis ; mar- 
gine antico in angulis Spina acuta armalus ; lobi laterales spina unica elon- 
gata instructi; anguli humerales vix tuberculati; pronoti processus linea- 
ris, nec excavatus nec planus, sed transversim conveæus, carinis laterali- 


Orlhopteres nouveaux du musée de Geneve. 185 


bus evanescentibus, apice tarsos posticos valde et alas vix superans ; femora 
1, 2 inermia, poslica in marginibus sublobulata ; tarsorum posticorum 
arliculus primus dilatatus, membranaceus. 


Elle diffère de la Sc. crocodilus par les caractères suivants : 


Tête relevant un peu, lisse et finement granulée, dénuée de tubercules ; 
quille frontale moins saillante entre les antennes; la carène distincte en 
dessous de l’ocelle médian. Yeux beaucoup plus saillants. Corps plus 
grêle et plus allongé, moins rugueux, seulement granulé; les carènes 
faibles et point crénelées dans la partie antérieure du prothorax. Les deux 
sillons transversaux du prothorax distincts. Tubercules dorsaux faibles, 
linéaires, allongés. Angles huméraux presque dénués de dents, n'étant 
ni tranchants ni relevés; arètes latérales du processus faibles; celui-ci 
linéaire depuis son milieu, n'étant pas plat, avec des arètes vives, mais 
convexe transversalement, à peine arqué postérieurement. Ailes atteignant 
presque l’extrémité du prothorax. Angles du bord antérieur de celui-ci 
portant de chaque côté une petite épine aiguë, et les lobes latéraux armés 
seulement d'une longue épine aiguë, dirigée un peu en avant. Angles pos- 
térieurs des lobes latéraux formant des angles droits ou subaigus & 
Cuisses des deux premières paires grêles et mutiques; celles de la troi- 
sième paire moins renflées que chez la Sc. crocodilus, garnies de plusieurs 
petites saillies, Premier article des tarses postérieurs fortement dilaté, 
membraneux. Processus du prothorax dépassant notablement les tarses 
postérieurs. Valves anales grèles, denticulées d’épines et terminées par des 
pointes crochues. 

Ailes très longues, amples, brillant de reflets bleuâtres ou verdâtres et 
violets ; la marge d’un gris jaunâtre, comme le corps. 


®. Longueur du corps 0,026; longueur du prothorax 0,095; largeur 
du prothorax aux épaules 0,604; largeur des cuisses postérieures 0,008. 

d. Longueur du corps 0,022; longueur du prothorax 0,021; largeur 
du prothorax aux épaules 0,0032. 

Habite: L'ile de Java. 


12. SCELYMENA GAVIALIS. — SC. productæ séméllima, at differt vertice 
angustissimo antice valde carinato el plicatis 2 oculos marginentibus ; pro- 
nolo latiore, tuberculis linearibus 6 distinclioribus; humeris muticis, 
margine antico pronoti in angulis haud spinoso; femoribus posticis cras- 
sioribus et subtus dentatis ; colore nigro, coccènco marmorato, vel pronoti, 
el femorum moœrginibus, valvisque analibus coccineës ; femoribus À, 2 subtus 


186 H, DE SAUSSURE. 


bidentatis. — Variat pronoti lateribus bispinosis vel femoribus posticis 
submulicis. 


Formes intermédiaires entre celles de la Sc. crocodilus et de la Sc. 
producta; large aux épaules comme chez la première et ayant le proces- 
sus du thorax long et grêle, comme chez la seconde, Du reste très voisine 
de la seconde, ayant comme elle la tète et le prothorax lisses et densé- 
ment granulés; les yeux très saillants; la face, le prothorax et les cuisses 
construits de la même manière; les lobes latéraux uniépineux (lépine un 
peu plus crochue); mais s’en distinguant par les caractères suivants : 

Vertex très étroit, tout à fait resserié entre les yeux, fortement caréné 
et offrant deux petites carènes parallèles aux yeux. Angles du bord anté- 
rieur du prothorax n'ayant qu'un tubercule au lieu d’une épine. Carènes 
latérales et médianes linéaires, mais un peu plus fortes, Les six tubercules 
du dos plus distincts, formant des lignes élevées longitudinales, placées 
sur des bosses. Cuisses des deux premières paires bidentées en dessous. 
Cuisses postérieures plus renflées, armées en dessous de quatre fortes épi- 
nes (parfois oblitérées, ou seulement de 1 ou 2, ou passant à l’état de 
petits lobes); en dessus, avant le genou, souvent une ou deux petites 
épines ou lobules. Angle postérieur des lobes latéraux aigu. Tarses pos- 
térieurs fortement tridentés en dessous, atteignant l'extrémité du proces- 
sus prothoracique ou à peu près. 

Couleur noire, souvent marbrée de rouge-vermillon; la face souvent 
rouge; les épines du prothorax, des cuisses, les valves anales, les bords 
et l'extrémité du prothorax également ornés de rouge, et souvent les carè- 
nes marquetées de cette couleur. Ailes à peine moins longues que le pro- 
cessus du prothorax, grandes et amples, brillant de magnifiques reflets 
violets ; leur marge noirâtre. 

Le mâle très grèle. 

?. Longueur du corps 0,026; longueur du prothorax 0,025; largeur 
du prothorax aux épaules 0,005; longueur des cuisses postérieures 
0,009, 

d. Longueur du corps 0,0235; longueur du prothorax 0,0223; lar- 
geur du prothorax aux épaules 0,004; longueur des cuisses postérieures 
0,0077. 


Habite : L'ile de Ceylan. Cette espèce a été découverte, comme les 
deux premières, par M. Humbert, qui l'a prise autour de Peradenia, en 
octobre et novembre. 


Variétés. Un individu ©, évidemment de même espèce, a le processus 


Orthopleres nouveaux du musée de Geneve, 187 


du prothorax raccourci et sensiblement plus court que les ailes. Un autre, 
qui est plus fortement peint de rouge, à une seconde petite épine aux 
lobes latéraux du prothorax, et une ou deux dents aux bords supérieurs 
des cuisses antérieures; les dents des bords inférieurs sont aussi plus 
fortes. 


FAMILLE DES LOCUSTIDES. 


Le singulier Orthoptère dont la description suit, forme un genre nou- 
veau d’un faciès tout exceptionnel. 

Cet insecte attire à première vue l'attention, par la singularité de ses 
formes et par son aspect qui n'offre de ressemblance avec aucune des 
Sauterelles que lon connait ou que je trouve figurées dans les ouvrages. 
Quoique possédant plusieurs des caractères qui se retrouvent chez divers 
genres de Locustides, il en diffère singulièrement par leur combinaison. 
Aussi n’est-il possible de le faire cadrer dans aucun des genres de cette 
famille, même en les prenant dans leur acception la plus large. Telles 
sont les raisons qui m'ont conduit à décrire cet Orthoptère, quoique luni- 
que individu qui sert pour son étude soit en assez mauvais état. Voici de 
quelle manière on peut définir le genre dont il est jusqu’à présent le seul 
représentant. 


Genre CORYCUS (1). 


Palpes courts, terminés par un article allongé, un peu élargi, mais non 
dilaté. 

Mandibules grosses, assez courtes. 

Antennes glabres, très écartées à leur insertion; leur premier article 
gros; le deuxième petit; le reste grêle, 

Téte grosse, très large; le front extraordinairement large, (pl. 44, fig. 
h, 7), séparant les antennes par un grand espace qui est occupé par la 
suture transversale du front et du vertex. Celui-ci convexe, Yeux petits 
el globuleux. 

Prothorax très large, plat en dessus, arrondi en arrière; à échancrure 
humérale presque nulle; ses côtés rabattus, mais ne formant pas d’arête 
avec la face dorsale (pl. 11, fig. 4). 


(1) xwpuxos, ou, ballon, galle ou tumeur des feuilles, à cause de Ja forme hal- 
lonnée des ailes et la ressemblance de l'insecle avec les excroissances vertes de cer- 
taines plantes, 


188 Hl. DE SAUSSURE. 


Sternum assez étroit. Prosternum lisse, n’offrant que deux très petits 
lubercules rapprochés. Mésosternum armé de deux épines aiguës, folia- 
cées (1). Métasternum échancré comme chez les Phylloptères. 

Élytres très grandes, surtout extraordinairement larges, arrondies, bal- 
lonnées, complétement aplaties sur les côtés (les faces latérales séparées 
de la partie supérieure par une arête cintrée ?), offrant chez les mâles, 
vers le bas, un pli rentrant qui s’étend dans toute sa longueur, parallèle- 
ment au bord inférieur (p). Nervures grosses et peu nombreuses. L’extré- 
mité postérieure de l’élytre en offrant de grosses transversales. 

Ailes plus courtes que les élytres. 

Abdomen court (3). Anus des mâles offrant deux stylets assez longs ; la 
plaque sous-anale en forme de lame arquée, fourchue au bout (fig. 5). 

(Les pattes manquent). 

Ce genre rappelle celui des Phylloptères par son prosternum presque 

mutique, par son métasternum foliacé et échancré, par ses antennes fines 
et glabres, et enfin par la largeur du front (2). 
. A ces caractères, il unit celui d’avoir des élytres très amples, larges 
dès leur base, de façon à recouvrir le mésothorax dans le repos, un peu 
comme chez les Pterochroza. Mais c’est évidemment du genre Cyrtophyl- 
lus Burm. qu'il se rapproche le plus, car il a les antennes constituées de 
la même manière; les élytres sont aussi arrondies, larges et ballonnées; 
le mésosternum est biépineux, le prosternum faiblement bituberculé, et 
la plaque sous-anale du mâle atteint une longueur remarquable, 

Les élytres sont ce qu’il y a de plus remarquable dans ce type, et elles 
ne ressemblent pas à celles des autres Orthoptères (fig. 4, 6). 

Elles ont une surface latérale plate, demi-circulaire, rabattue et tom- 
bante, qui forme de chaque côté de l'abdomen une face unie. Vu leur 
largeur, ces élytres n'ont pas un bord supérieur et un bord inférieur, 
avec deux extrémités étroites, comme chez les autres Orthoptères de cette 
famille, mais elles ont trois bords ; un supérieur ou dorsal, un inférieur 
et un postérieur, presque vertical, Le supérieur et le postérieur se ren- 
contrent sous un angle obtus et arrondi, lequel représente le bout de 
l’élytre (a) (3). 


(1) Formant deux folioles comme chez les Phylloptères, mais ces folioles étant 
relevés et devenant spiniformes. 

(2) Ce caractère s’observe chez certaines espèces de Phylloptères dont j’ai fait le 
sous-genre Lobophyllus (Revue et Magasin de Zoologie, 1859). 

(3) Le bord postérieur et la partie de l’élylre qui l’avoisine (6, 0) sont dus à l’im- 
mense développement du bord inférieur de l’élytre, comme l'indique le prolongement 
en forme de crochet de la nervure principale inférieure (r, s, s) qui supporte la marge 


Orthopteres nouveaux du musée de Genève. 189 


La nervure principale cubitale (c) occupe le milieu du replat supérieur 
de l’élytre; elle se bifurque et sa branche inférieure est fort sinueuse. Le 
milieu de la portion latérale de l’élytre est occupé par la nervure radiale 
(r), et celle-ci envoie à la branche inférieure de la nervure cubitale des 
nervures transversales parallèles qui dessinent de grandes cellules (uw). 
Mais ce qu’il y a surtout de particulier, c’est que cette nervure longitudi- 
nale contourne et longe le bord postérieur de l'aile en le remontant (s), 
et devient marginale postérieure. Plus en avant se trouve une grande ner- 
vure transversale (), placée dans le crochet que forme la nervure ra- 
diale (1); cette nouvelle nervure est libre et indépendante, mais elle reçoit 
les deux branches de la nervure cubitale (c). L'espace placé entre ces 
deux nervures (marginale et h'ansverse principale), est rempli par des 
nervures longitudinales qui dessinent de grandes cellules (o) et qui forment 
un réseau destiné à donner de la force à la portion postérieure de l’élytre. 
Le tambour du mâle est très développé (e). 


13. CORYGUS JURINEI (PI. 14, fig. 4-7). — Viridis; vertex el pronotum 
punctata ; frons inter antennas latissimus:; elytra latissima, convexu. 


d. Insecte vert. Tête lisse; le vertex seul, jusqu’à la suture frontale, 
ponctué. Espace entre les antennes, égal presque à la moitié de la largeur 
de la tête. Prothorax ponctué, aplati en dessus, dépourvu d’arêtes, élargi” 
en arrière, traversé par deux sillons. Élytres densément ponctuées, assez 
luisantes ; leur marge antérieure ayant un bord droit, partagé par un pli 
profond, parallèle au bord antérieur, au fond duquel est une nervure. 
Tambour de lélytre gauche composé d’un long espace coracié, au bout 
duquel est un épaississement en ovale {ransversal, divisé par une ligne 
lisse cornée et précédé d’un petit espace submembraneux ; tambour de 
l’élytre droite (inférieur) allongé, membraneux; le bord des deux élytres 
qui correspont! à ces tambours, fortement épaissi. Ailes (très détériorées) 
membraneuses, à réticulation forte, testacée. Hanches antérieures armées 


e l’élytre et rejelte l’angle terminal de celle-ci à l’extrémité supérieure (a). Le bord 
postérieur (1) n’est donc ici que la continuation du bord inférieur (m) lequel est de- 
venu extraordinairement arqué par suite de l’hypertrophie de la surface de l’élytre. 


(1) Cette nervure transversale est donc une nervure principale isolée, qui ne s’at- 
tache pas à la base de l’aile, mais se ramifie dans tous les sens et se fixe par ses rami- 
fications secondaires à la nervure radiale et à la dorsale, On peut la nommer nervure 
transverse principale. Elle apparait ici, vu l’ampleur de Pélytre, pour donner de la 
solidité à la face postérieure de celle-ci el l'empêcher de se plisser. Elle n’existe que 
dans ce genre parce que celui-ci est le seul qui ait l’élytre terminée par une espèce de 
face postérieure, 


190 H, DE SAUSSURE. 


d’une forte épine. Anus armé de deux assez longs stylets (4). Plaque 
sous-anale en forme de ruban arqué, dépassant de beaucoup l'abdomen, 
et assez longuement bifide (fig. 5). 

Longueur avec les élytres 0,055; longueur de l’élytre 0,045; largeur de 
l'élytre 0,032. 

La patrie de ce remarquable insecte est inconnue. On la trouvera pro- 
bablement dans l'Amérique du Sud (1). 


Le type se voit au musée de Genève, dans la collection de feu Jurine. 


Genre ANOSTOSTOMA Gray, Serv. — (Stenopelmutus Burm.). 


Ce genre, très remarquable par ses formes trapues et son faciès de Gril- 
lon, par sa tête renflée et ses énormes mandibules, renferme des éléments 
variés. Ainsi, certaines espèces sont ailées; d’autres ne le sont pas; les 
unes sont armées d'épines sur le bord inférieur des tibias antérieurs, 
d’autres en sont dépourvues. L'oviscapte est tantôt droit, tantôt très 
court et recourbé, à valves partagées par un sillon. Le corps est tantôt 
renflé, tantôt comprimé, Les mandibules sont parfois d’une longueur extra- 
ordinaire et difformes, mais le plus ordinairement grandes et en forme 
de couteau. L’oviscapte, en général très court, varie cependant de forme. 

Enfin, un examen plus approfondi montre que les plaques sternales peu- 
vent être, ou larges et transversales, point échancrées au bord postérieur ; 
ou plus étroites, entières et même arrondies. Le prosternum porte en 
général une lame dirigée en arrière qui est souvent bidentée, souvent 
aussi obtuse ou presque nulle. Malgré ces différences, on aurait de la 
peine à diviser le genre Anostostoma, Car tous ses représentants jouissent 
d'un certain facies analogue qui fait de ce groupe un genre très naturel. 
Si néanmoins l'on venait à le partager, il faudrait conserver le nom de 
Stenopelmatus pour les espèces dont le prosternum est inerme. 

Je renvoie pour des détails ultérieurs sur ce genre curieux à mes 
mémoires pour servir à l'Histoire naturelle du Mexique, où je décris plu- 
sieurs insectes qui en font partie. 


14. ANOSTOSTOMA COULONI. (PI, 42). — Maxima, crassa, fulva; elytra 
et alæ abdominis longitudine ; pedes vix crassi; tibiæ haud compressæ ; 


(1) S’il se trouvait dans quelque autre collection un individu plus complet, apparte- 
nant à cette espèee ou à une espèce voisine, je serais heureux d’en recevoir communi- 
salion, 


Orthoptèeres nouveaux du musée de Geneve. H9L 


intermediæ supra spinis fixvis 5, sublus articulatis 2 (insuper spinis digi- 
talibus 6 terminalibus) anticæ supra spinis 3, subtus 2; caput valde infla- 
tum, lave, nitidum, at facie subtus antennas corrugata et in fronte cari- 
nulis duabus ascendentibus, distantibus:; oculi maximi, in medio capitis 
altitudine inserti; antennæ basi distantes; pronotum antice latius, trans- 
versim sulco maximo transitum; sternum muticum, angustum; metlaster- 
num triangulare, anlice acutum, margine postico arcualo; terebra recta, 
anum Super ans. 


®. Insecte d’un fauve uniforme, de taille très grande (ayant plus de 
3 pouces de longueur) et de forme trapue, quoique les pattes soient assez 
grèles pour le genre. Tête très grosse, très renflée, déprimée par devant, 
luisante; vertex très convexe, dépassant le bord du prothorax; joues con- 
vexes, un peu ponctuées; tout l’espace situé entre les veux et les man- 
dibules, ainsi que le devant de la face au dessous de l'insertion des anten- 
nes, fortement chagrinés et ridés; sur le front deux petites carènes dis- 
tantes de 3 millimètres, s’élevant jusqu'à la hauteur du sommet des yeux, 
en se rapprochant d’abord un peu, puis devenant divergentes. Labre cor- 
diforme et ponctué. Yeux très grands, subréniformes, c’est-à-dire ovoïdes, 
avec le bord interne droit, et placés à peu près à mi-hauteur de la tête à 
partir de l'insertion des mandibules ou légèrement plus haut. Mandibules 
très fortes, cultriformes, dentées le long du bord interne, mais pas trop 
longues (équivalant en longueur à la distance qui sépare chaque antenne 
de la base du labre, ou à celle qui sépare le centre des deux yeux, ou 
encore égales aux trois derniers articles des tarses intermédiaires). Palpes 
très allongés et grêles; les labiaux ayant cependant leur dernier article 
un peu dilaté. Antennes assez distantes à leur base, très longues et séta- 
cées. Prothorax formant seulement une large ceinture, élargi en avant; son 
bord antérieur concave, à angles prononcés ; en arrière de ce bord, une 
forte gouttière transversale, et plus en arrière encore, de chaque côté, une 
petite gouttière oblique, mal marquée. Sternum étroit, Prosternum point 
bidenté, offrant seulement une saillie rudimentaire en forme de toit: 
mésosternum enfoncé postérieurement, creusé au milieu pour loger une 
protubérance du métasternum; ce dernier en forme d’éventail, triangu- 
laire, à bord postérieur arqué. Abdomen très grand. Oviscapte droit, 
grêle et dépassant le bout de l'abdomen; ses valves étroites, à bords 
tranchants; le bord inférieur un peu dilaté ; le sillon de leur face externe 
court, placé très bas, ne les partageant pas en deux parties égales. Filets 
anaux longs et poilus. Aïles et élytres très grandes, de même longueur, 
couvrant tout l'abdomen; les premières enfumées. Pattes longues et grêles 


192 H. DE SAUSSURE. 


pour le genre, quoique encore trapues, absolument parlant, Cuisses anté- 
rieures assez dilatées; les postérieures peu à proportion. Tibias tous assez 
grèles, point comprimés, à arèle supérieure prononcée ; les antérieures 
grêles, portant (outre l'éventail terminal d’épines articulées) en dessus 
une où deux épines fixes et en dessous deux articulées, au bord posté- 
rieur; les intermédiaires offrant en dessus deux ou trois épines et en des- 
sous une ou deux; les postérieurs en dessus quatre où cinq. Les épines 
articulées qui forment les éventails terminaux des tibias, toutes assez 
petites, eu égard à la grandeur des pattes (pas plus grandes que les épines 
fixes). 

La taille extraordinaire de ce magnifique insecte permet de prendre avec 
exactitude les mesures suivantes : 

Longueur totale 0,085; longueur des élytres 0,060; longueur des ailes 
0,055; hauteur de la tête avec les mandibules 0,026; longueur des man- 
dibules 0,013 ; largeur de la tête 0,019; longueur des yeux 0,0055; dis- 
tance entre les antennes 0,006; longueur du prothorax 0,014; largeur du 
prothorax à sa partie antérieure 0,018 ; longueur des palpes maxillaires 
0,024; longueur des cuisses antérieures 0,018; longueur des tibias 0,049; 
longueur des cuisses postérieures 0,031; longueur des tibias 0,029; lon- 
gueur des tarses postérieurs 0,021; longueur des filets anaux 0,015; lon- 
gueur de loviscapte 0,011. 

Ce bel insecte est originaire de Pile de Java, 

Le type se voit au musée de Neuchâtel (Suisse). Je le dédie à M. L. Cou- 
lon, directeur de ce musée, qui à bien voulu me le communiquer. 


Genre RAPHIDOPHORA Charp. 


15. RAPHIDOPHORA CAVERNARUM. — T'eslaceo-albida; corpore in medio 
crasso, ventricoso, antice et postice atlenuato ; vertex abbreviatus, declivis, 
Luberculo duplice instructus ; oculi parvi, nigri; antennæ longissimæ, cor- 
pore quater longiores, articulis 1-2 crassis, ascendentibus, subcontiguis; 
oviposilor elongatus, gracilis styliformis, pone dimidium compressus el 
apice subarcuatus, sub apicem in imagine 5-incisus. Cerci perlongi. 
Lamina infra-analis &, bidentata. Pedes filiformes, perlongi: tibiæ 1-2 
sublus biseriatim 5-6 spinosæ, posticæ sublus uniserialim apicem versus 
spinosæ, supra biseriatim spinosusculæ et spinis aliquot magnis dislantibus 
instructæ. Tarsi perlongi. 


®. Corps renflé au milieu, atténué aux deux extrémités, Têle courte et 


Orthoptères nouveaux du musée de Genève. 195 


élevée, petite. Vertex très court, incliné, ne dépassant pas les yeux, et 
comme excisé en devant, pour faire place à la base des antennes qui 
remontent par dessus la tête. La face, plus avancée que le vertex; au 
sommet du front, au dessus de l'insertion des antennes, une double saillie 
(en forme de tubercule pyramidal double). Face lisse et ponctuée. Point 
de quille médiane entre les antennes, ni de fossettes antennaires; anten- 
nes insérées très haut, et dirigées en haut; leur premier article très grand, 
subcontigu à son congénère, occupant le vide qui résulte de la troncature 
du vertex; le fouet trois ou quatre fois plus long que le corps. Yeux très 
pelits, noirs et piriformes. Palpes maxillaires extraordinairement longs 
(aussi longs que la moitié du corps) ; le dernier article le plus long, renflé 
en bouton à l'extrémité. Arceaux du corps comme chez les Daihinia. 
Filets anaux très longs. Oviscapte long, presque droit, grèle, un peu 
arqué au bout, comme chez les Daïhinia, comprimé depuis le milieu et 
offrant en dessous, à l'extrémité, cinq petites encoches qui forment pres- 
que des dents de scie regardant en arrière, Pattes très longues et très 
grêles. Guisses des deux premières paires linéaires, à peine comprimées ; 
celles de la première paire aussi longues que les deux tiers du corps ; 
celles de la troisième paire plus longues que le corps, filiformes dans leur 
seconde moilié et pas plus épaisses que les antérieures, peu renflées dans 
leur première moitié; mais leur bord inférieur droit. Tibias filiformes, 
sensiblement plus longs que les cuisses; ceux des deux premières 
paires armés en dessous d’une double rangée d’épines écartées, offrant 
cinq ou six épines à chaque rangée ; ceux de la troisième paire n’offrant 
en dessous que vers le bas, quatre ou cinq épines au bord externe, mais 
leurs deux bords postérieurs garnis d’une double rangée d’épines fines, 
couchées et très serrées, et, en outre, de cinq ou six grandes épines espa- 
cées sur chaque bord. Parmi les six épines terminales, les deux supé- 
rieures sont très longues. Tarses filiformes, très longs; les antérieurs 
plus longs que les postérieurs, presque aussi longs que la cuisse anté- 
rieure. Chez tous le premier article, deux fois plus long que le deuxième ; 
le troisième, très petit et le quatrième plus petit que le deuxième. A la 
face externe de la hanche antérieure, une forte épine triangulaire, Couleur 
nulle ou testacée. 


d. Plus petit. Plaque sous-anale bidentée, 

®. Longueur du corps 0,023-A4; longueur de l’oviscapte 0,014; longueur 
des antennes 0,090; cuisses postérieures 0,02/. 

Habite : La grotte du Mammouth, aux États-Unis. 

Il est probable qu'il existe une espèce analogue dans les grottes de 


494  H. DE SAUSSURE. — Orthoptères nouveaux du musée de Genève. 


Cuba, car j'ai aperçu, mais sans avoir pu réussir à m'en emparer, un 
insecte de ce genre dans la grotte de Matanzas (Cuba). 


EXPLICATION DES PLANCHES. 


Tous les insectes sont figurés de grandeur naturelle. 


PI. 41, fig. 1. Oxyophthalmus gracilis Sauss. ©. 


PI. 12, fig. 


1 a. Sa tête grossie, vue par devant. 

2. Bacteria æstuans Sauss. 

2 «& Sa tête et son prothorax grossis, vus en dessus. 

3. Galamus linearis Sauss. ©. 

h. Corycus J'urinei Sauss. 

5. Plaque sous-anale 4, et extrémité de l'abdomen vue en 
dessous. 

6. Élytre du Corycus Jurinei. 

m, marge ou bord inférieur. — {, bord postérieur. — #4, €, t, 
bord supérieur, — «, angle terminal de l'élytre. — p, pli 
de la marge. — +, tambour, — 7, nervure radiale. — 
ss, Sa continuation formant la marginale postérieure. — 
t, nervure éransverse principale. — c, nervure cubitale 
(branche inférieure ou externe). — 4, sa branche supé- 
rieure où interne, bordant le replat dorsal de l'élytre. 
— 0, grandes cellules postérieures. — u, cellules à bran- 
ches rameuses radio-cubitales. 

7. La tête, vue par devant. 


1. Anostostoma Couloni Sauss. 

À a. Sa tête vue par devant. 

4 b. L’anus grossi. 

1 c. Une cuisse de la première paire, vue de profil. 


ORTHOPTÈRES DE BOURBON ET DE MADAGASCAR. 


Par M. le docteur CHarLes COQUEREL. 





(Séance du 9 mai 1860.) 





A. PHASMIDES. 


Genre ACHRIOPTERA Coquerel (Genre nouveau), 


Mon collègue et ami M. Vesco, chirurgien de la Marine Impériale, a 
découvert à Port-Leven (Madagascar) un magnifique Phasmide, pour 
lequel j'ai cru devoir former un nouveau genre, que je désigne sous le 
nom d’Achrioptera (æypaos, inutile ærepoy aile). 

Il doit être placé à côté des Cyphocranes, dont il se distingue par la 
petitesse des ailes et par l'absence des ocelles. Les cuisses sont épineuses 
comme dans les genres suivants : Platycrane, Monandroptère, etc. Mais 
chez ces derniers, les ailes manquent quelquefois chez les femelles, tandis 
qu’elles présentent, lorsqu'elles existent, dans le sexe mâle surtout, un 
développement considérable. Chez les Cladoxtres, les organes du vol sont 
rudimentaires, mais les cuisses ne sont pas épineuses et la forme de la 
tète est tout à fait différente. 

Je désignerai l’unique espèce de ce genre singulier sous le nom d’Achriop- 
tera fallax. 


Â. ACHRIOPTERA FALLAx Coquerel (PI. 9, fig. 1). — Long. 43 cent. 


Corps d'un vert foncé brillant. 

Téte un peu rétrécie postérieurement, offrant en dessus des lignes lon- 

gitudinales d’un blanc jaunâtre. 

Feux bruns. 

Antennes brunes, filiformes. 

Prothorax un peu plus long que la tête, garni en dessus de lignes sem- 

blables et qui semblent continuer les précédentes. 

Mésothorax près de cinq fois plus long que le prothorax, cylindrique, 
| étroit, plus large en arrière, creusé latéralement d'un sillon blanchâtre ; 
| armé en dessus et en dessous d’une douzaine d’épines, les postérieures et 
| inférieures plus fortes. Côtés dégarnis d’épines en avant; tout à fait en 
| arrière cinq à six épines très fortes. 





496 CH. COQUEREL. 


Métathoraz plus large que le segment précédent, égalant en longueur 
les deux tiers de ce dernier, inerme en dessus où règnent de chaque côté 
deux sillons blanchâtres ; armé sur les côtés et en dessous d’épines très 
fortes et très aiguës, légèrement inclinées en arrière, 

Élytres rudimentaires d’un brun rougeàtre. 

Ailes très peu développées, plus petites que le métathorax; leur bord 
antérieur opaque, d'un brun jaunâtre, leur surface d’un rose carmin très 
vif, plus pâle et presque transparent vers leur insertion et dans les deux 
tiers de leur étendue, couvertes de petites taches d’un noir-brunâtre, qui 
suivent assez régulièrement la direction des petites nervures. 

Abdomen très long (plus long que le reste du corps) très grêle, cylin- 
drique, lisse et brillant; deux fortes épines en dessous vers l'extrémité 
postérieure du premier segment. 

Pattes de la couleur du corps, couvertes en dessus de petites taches 
blanches, avec les cuisses d’un jaune foncé en dessous et sur les côtés. 

Jambes antérieures dégarnies d’épines ; les autres offrant quelques épi- 
nes en dessous, de chaque côté vers leur extrémité. 

Cuisses antérieures n'ayant d’épines (au nombre de cinq) que dans la 
seconde moitié de leurs bords inférieur et antérieur ; les intermédiaires 
et les postérieures très fortes, surtout les premières, armées en dessus de 
petites épines dirigées en arrière, et sur les côtés en dessous d’une rangée 
d’épines très fortes el très aiguës. 

De Port-Leven (Madagascar). 


9, MONANDROPTERA INUNCANUS Serville. 


M. Westwood (in Arcana Entom., t. I, pl. 8, p. 25) figure un Orthop- 
ière de la famille des Phasmides, sous le nom de Craspedonia gibbosa. 
Voici ce qu'il en dit: 

« Get insecte, l'un des plus grands du groupe, appartient aux Phasmi- 
des, mais il diffère de tous les genres et sous-genres proposés récemment 
par Gray, Burmeister et Serville. Il se rapproche du Phasma dilatata 
(Heleropteryx de Gray) et du Drapherodes gigas des Indes-Orientales, 
mais il diffère des deux par l’ovipositor, les tarses et l’état très rudimen- 
taire des ailes, dont les vestiges sont seuls visibles. En conséquence, je 
propose de le considérer comme un sous-genre intermédiaire, sous le nom 
de Craspedonia. » : 

Suivent les caractères de ce nouveau genre. 

L'espèce qui constitue cette division serait le Diaphoderes gibbosa, 
décrit par Burmeister (in Handb. 4. Ent. 2, p. 575), et d’après cet auteur 
proviendrait du Brésil. - 


tn ne En 





Orthoptères de Bourbon et de Madagascar. 197 


M. Westwood ajoute: « Ce bel insecte est remarquable en ce qu'il a 
seulement quatre articles à ses tarses antérieurs, différant sous ce rapport 
de toutes les espèces connues de la famille à laquelle il appartient. Les 
détails de la bouche de cet insecte ont été figurés dans l’Introd. ta. the 
mod. classific. of. Insect., Vol. 4, p. 431, fig. 53, 2-6. 

D'après la belle figure que donne M. Westwood, et la description qui 
l'accompagne, il est évident pour moi qu’il y a erreur de la part de ce 
savant naturaliste. L’individu qui lui a servi de type pour établir son 
genre Craspedonia, n'est que la femelle du Monandroptera inuncanus, 
décrit depuis longtemps par Serville dans les Orthoptères des suites à 
Buffon, p. 244 (année 1839). De plus, il y a erreur aussi de la part de 
Burmeister, qui décrit le même insecte sous le nom de Diaphoderes gib- 
bosa dans son manuel d'Entomologie, postérieur à l'ouvrage de Serville. 
Il faut encore ajouter que le Phasmide en question n’est pas du Brésil, 
mais des îles de France et de Bourbon. M. Serville avait eu l'individu qui 
lui servit de type, de la collection de Maréchal, qui l'avait recueilli à lile 
de France. Depuis 1853, j'ai recueilli moi-même plusieurs individus de 
la même espèce à l'ile Bourbon. 

La femelle est aplère. Le mâle est, au contraire, muni d’ailes très lon- 
gues qui, malheureusement, manquent (par accident) dans l'individu de 
ma collection. Un officieux, ignorant et maladroit, lui coupa les ailes avec 
des ciseaux pour l'empêcher de s'échapper. 


Voici les dimensions des individus vivants : 


Femelle. — Longueur générale 43 centimètres; largeur du premier 
segment abdominal 48 millimètres; pattes antérieures 7 centimètres ; 
pattes moyennes 9 centimètres ; pattes postérieures 6 centimètres. 


Mâle. — Longueur 9 centimètres ; largeur 6 millimètres ; pattes anté- 
rieures 6 centimètres, 3 millimètres; pattes moyennes A centimètres; 
pattes postérieures 5 centimètres ; antennes 4 centimètres (deux articles). 


La description de Serville, faite sur les individus desséchés depuis long- 
temps, est tout à fait défectueuse quant aux couleurs. Voici la coloration 
que présentent les individus vivants : 


Mae. — D'un vert très vif, plus foncé que chez la femelle. 


Tête. De chaque côté de la ligne médiane trois sillons d’un vert plus 
foncé que la teinte générale, les intervalles rugueux et plus clairs, une 
ligne d’un vert jaunâtre bordant les joues en dessous. Parties de la bou- 
che, yeux et antennes d’un fauve-clair 

T'horaæ d'un vert foncé plus clair en dessus, vers le milieu, côtés d’un 

L° Série, TOME L. 92 


198 CH. COQUEREL. 


gris lilas. Les épines du métathorax fauves, fond des deux rugosités qu’il 
présente à la base, noir. 

Abdomen vert foncé plus clair el jaunâtre en dessus. 

Élytres d'un vert plus clair que le corps, jaunàtre en dessus, avec quel- 
ques taches brunes. 

Ales Srer 

Pattes d'un vert très foncé, les épines fauves, avec la pointe noire; 
tarses d’un fauve-clair. 


FEMELLE, — Corps en dessus d’un vert pré très clair. 


Téte, trois lignes longitudinales et les rebords des joues d’un vert jau- 
nâtre. Parties de la bouche et antennes d’un fauve clair. 

Thorax bordé de fauve rougeûtre sur les côtés (les épines de la même 
couleur) d’un gris verdâtre sur les côtés, noir en dessous. 

Abdomen, segments blanchâtres à leur point de jonction inférieure; 
crête latérale d’un fauve vif sur les quatre ou cinq premiers, bordés en 
dessous d’une bande formée par de petites lignes longitudinales irrégu- 
lières; d’un vert plus foncé en dessous. 

Pattes Vertes en dessus, fauve clair en dessous, base des cuisses noires 
en dessous (surtout l’inférieure), origine des cuisses antérieures d’un 
fauve rougeätre en dessus. 

Les deux individus qui ont servi de type à cette description, ont élé 
pris à Moka (ile de la Réunion), sur un goyavier (Psidium pomiferwm). 
Depuis, j'ai pris plusieurs femelles à Salazie, dans les montagnes de la 
même île. Il est à noter que beaucoup de Phasmides vivent sur le goya- 
vier. À Madagascar, j'ai pris plusieurs espèces de la même famille sur le 
même arbuste. Aux Seychelles, la curieuse Mouche-feuille (Phyllium 
siccifolium) vit également sur cette plante, et il faut la plus grande atten- 
tion pour la découvrir au milieu de ses feuilles épaisses. Pendant le séjour 
que j'ai fait dans ces îles, j'ai trouvé souvent des femelles et une fois seu- 
lement un mâle. Ce dernier est beaucoup plus rare; il en est de même 
pour la plupart des Phasmides. 

M. Westwood signale quatre tarses seulement aux pattes antérieures 
de son insecte. C’est un vice de conformation particulier à son individu, 
peut-être aussi a-t-il eu affaire à un insecte mutilé et rétabli par une 
main inhabile. Tous les Monandroptera que nous avons examinés, ont 
cinq articles à tous les tarses. 


8. RAPHIDERUS SCABROSUS Serville, Guérin. 


La femelle est d’un vert pré très clair en dessus, avec les yeux, les 


a 


Orthoptères de Bourbon el de Madagascar. 199 


antennes, la base des cuisses (surtout des antérieures), la partie inférieure 
des segments abdominaux, jaunâtres. Le disque du prothorax et ses côtés 
sont également bordés de jaune. La pointe de toutes les épines qui gar- 
nissent le prothorax en dessus, ainsi que les côtés de tous les segments 
thoraciques est noire bordée de fauve. Le dessous du corps est d’un vert 
plus foncé que le dessus, avec quelques points épineux jaunes à extrémité 
noire. Les côtés rebordés du thorax sont d’un blanc jaunâtre pour la partie 
comprise entre les pattes postérieures et médianes. 

Le mâle, aptère comme la femelle, est entièrement d’un brun clair, 
couleur feuille-morte, avec les épines noires. 

Cette espèce est assez commune dans l'ile de la Réunion, au quartier 
de Salazie. 

M. Guérin (Iconog., pl. 53, fig. 4), a décrit le mâle de cette espèce 
sous le nom de Bacteria scabrosa. 

M. Gray (Synops. page 44) en a fait le type de son genre Acanthoderus 
(mâle). 

M. Griffith (Anim. Kingd., pl. 4410, fig. 4), a représenté le mâle, 

M. Aud.-Serville le premier décrivit les deux sexes d’après des indivi- 
dus rapportés de lile de France par M. Marchal, et changea le nom 
d’'Acanthoderus de M. Gray en celui de Raphiderus, parce que, dit-il, ce 
nom à été appliqué antérieurement à un genre de Coléoptères longicornes. 
Il rappelle en outre que M. Brullé regardait les Acanthoderus de Gray 
comme des larves de Cyphocranes, et que le témoignage de M. Marchal 
venait détruire cette opinion. (Voy. Aud.-Serv., Orthopt., p. 246). 

Mes observations confirment celles de M. Marchal; les deux individus 
décrits par Aud.-Serville sont les deux sexes d’une même espèce, et ces 
insectes n’acquièrent jamais d'organes du vol. 


B. ACRIDITES. 


Genre PHYMATEUS Thumberg. 


Le genre Phymatée renferme de grands Acridiens du Cap de Bonne- 
Espérance, remarquables par leur prothorax tuberculeux, leurs antennes à 
articles distincts, au nombre de 17 ou 48, et leur tête à cône frontal très 
court continu avec la tête. 

J'ai recueilli à Bali, sur la côte de la grande île de Madagascar, une 
espèce nouvelle de ce beau genre, que je désignerai sous le nom de PH, 
SUXOSUS: 


500 CH, COQUEREL. — Orthoptères de Bourbon et de Madagascar. 


PHYMATEUS SAXOSUS Ch. Coquerel, — Long. du corps 54 mill., enver- 
gure 406 mill. 


Téte d'un bleu foncé, avec des taches d’un jaune-orangé ; antennes d'un 
bleu foncé ; yeux bruns. 

Prothorax peu tuberculeux sur les côtés rabattus; disque rétréci en 
avant, arrondi en arrière, bord postérieur saillant garni de gros tubercu- 
les d’un rose carmin très vif; le fond du prothorax de la même couleur 
que la tête; deux taches jaune-orange situées sur le bord externe des 
côtés. 

Élytres plus longues que l’abdomen, étroites à la base, arrondies à l’ex- 
trémité, peu transparentes, d’un bleu de cobalt assez clair; toutes les 
nervures transverses chargées d’une tache fauve plus larges qu’elles. 

Ailes un peu moins longues que les élytres, arrondies à leur bord 
externe, peu transparentes, d’un rouge corail très vif, leur moitié supé- 
rieure offrant un grand nombre de petites taches noires assez irrégulières, 
occupant le milieu de l’espace qui sépare les nervures transverses ; ces 
taches plus nombreuses entre les nervures longitudinales supérieures, 
confluentes à l'extrémité de celles-ci. 

Abdomen d'un bleu foncé en dessus, avec le bord inférieur des seg- 
ments bordé ce jaune, d'un brun jaunâtre en dessous, ainsi que les deux 
derniers segments thoraciques. 

Pattes d’un bleu foncé, les intermédiaires ornées d’une tache jaune à 
leur base en dessous ; cuisses postérieures présentant des lignes longitu- 
dinales élevées jaunes ; jambes postérieures armées de deux rangées de 
fortes épines brunes à pointe noire. 

De Bali (Madagascar). 

La coloration des ailes suffit pour distinguer cette espèce de ses congé- 
nères. Dans le Ph. saxosus les ailes sont d’un beau rouge corail dans 
toute leur étendue; dans le PA. morbillosus Thumb., elles ne présentent 
cette coloration que depuis leur sinus; dans le Ph. scabiosus Thumb., 
ces organes sont noirâtres ; dans le Ph. leprosus Fabr. le fond de laile 
est transparent, incolore, avec les nervures jaunâtres et des taches noi- 
râtres. 


DESCRIPTION DE DEUX HOMOPTÈRES 


TYPES DE GENRES NOUVEAUX, 
Par M. le docteur V. SIGNORET. 


(Séance du 9 Janvier 1861.) 





4° Genre DRACELA (PI. 40, fig. 2). 


Insecte faisant partie du groupe des Issides et qui viendrait, par la con- 
formation de la tête, se placer avant le genre Cadrela. Tête protubérante 
en avant, cette protubérance formée par le prolongement des arêtes laté- 
rales du vertex; celui-ci profondément creusé en gouttière, échancré 
antérieurement. Front caréné, fortement échancré antérieurement. Cha- 
peron avec la carène médiane protubérante. Joues assez grandes par 
suite du développement des arêtes du vertex. Yeux très gros, presque 
sphériques. Antennes libres, placées en dessous des yeux. Prothorax très 
étroit, anguleusement arrondi en avant. Élytres abattues de chaque côté 
du corps et présentant cinq nervures longitudinales se bifurquant vers 
l'extrémité et offrant des anastomoses transverses. Ailes très développées. 
Pattes, les antérieures mutiques, assez longues: les postérieures très 
courtes ; les cuisses à peine la moitié de la longueur des tibias, ceux-ci 
offrant au côté externe deux fortes épines vers le sommet. 


DRACELA ANNULIPES Sign. (PI 40, fig. 2 et 2 «). — Long. 0,040 ; 
larg. 0,005. — Cayenne. 


D'un brun foncé, avec des macules et les côtés de la poitrine jaunes. 
Tête noirâtre en dessus et en dessous. Joues jaunâtres. Front offrant près 
du chaperon, de chaque coté de la carène médiane, deux tubérosités. Pro- 
thorax brun, avec deux taches sous-orbitaires ; très étroit, le bord anté- 
rieur anguleusement arrondi. Écusson brunâtre, maculé de jaune aux 
angles antérieurs. Élytres d’un brun rougeûtre, avec les nervures nojirâtres 
par place. Ailes d’un jaune blanchâtre à la base et d’un brun noirâtre au 
sommet. Abdomen d'un brun jaunâtre. Pattes brunes, annelées de jaune ; 
les postérieures entièrement d'un brun pâle. 


2 Genre CADRELA Signoret (PI. 10, fig. 3). 


Ce genre, du groupe des Issides, est sans contredit des plus extraordi- 
naires par sa forme qui rappelle quelques individus aptères du genre 


002 V. SIGNORET, — Deux Homoplères nouveaux. 


Issus. L’Issus grylloides Fab. figuré par Spinola dans son Essai sur les 
Fulgorelles (Ann. Soc. Ent., 1839, pl. 17, fig. 2). 

Tête avec les arêtes externes très élevées, ce qui fait que le front et le 
vertex sont canaliculés, comme creusés en gouttières. Front sans carène 
médiane. Chaperon aplati et caréné ; verlex sans carène médiane et séparé 
du front par une arête transverse, convexe en avant, Joues larges. Yeux 
très grands et présentant au bord inférieur une échancrure. Pas d’ocelles, 
à moins qu'ils ne soient logés dans l'échancrure dont il est parlé ci-dessus ; 
mais, cependant, malgré tout le soin possible, je n'ai pu les découvrir. 
Antennes assez éloignées des yeux et très rapprochées du bord postérieur. 
Prothorax très étroit, formant un angle antérieurement, creusé en gout- 
tière. Écusson très grand, bicaréné, la carène médiane manquant. Élytres 
appliquées le long du corps, larges, arrondies en arrière, convexes et pré- 
sentant des nervures plus où moins bifurquées et de nombreuses anasto- 
moses transverses. Ailes à l’état rudimentaire. Corps aplati perpendicu- 
lairement. Abdomen englobé par les élytres. Pattes, les antérieures man- 
quent; tibias postérieurs offrant au côté externe quatre épines. 


CADRELA NIGRONERVOSA Sign. (PI. 10, fig. 3, 3 a, 3 b). — Long. 0,008; 
larg. 0,0025 ; haut. 0,004. — Du Brésil. 


D'un brun marron, extrémité du chaperon et nervures noires. Tête 
étroite, vertex plus long que large, arète latérale très développée, un peu 
foliacée et brunâtre. Front deux fois et demie au moins plus long que 
large. Chaperon très caréné, aplati à l'extrémité, celle-ci noirâtre. Prothorax 
très étroit, formant au milieu un triangle isocèle, les côtés ne consistant 
qu'en une arête. Écusson avec le bord antérieur presque droit, ainsi que 
les bords latéraux. Élytres d’un aspect écailleux, s’élargissant progressive 
ment de la base au sommet du bord externe et du bord interne, lesquels 
viennent se réunir au sommet en formant une ligne courbe. Nervures 
noires et allant se rendre après leur bi ou trifurcartion au bord externe en 
ligne courbe régulière. Nervures transverses droites, formant avec les 
nervures longitudinales autant de parallélogrames plus ou moins réguliers. 


E D) a Lo 
EE  —— 


RECHERCHES SUR LA CHALEUR ANIMALE DES ARTICULÉS. 


COMMUNICATIONS VERBALES 
FAITES A LA SOCIÉTÉ 


Dans ses séances des 8 Mai, 28 Juin et 23 Octobre 1861 
Par M. le Professeur Maurice GIRARD, 


Notre collègue (séancé du 8 Mai) annonce qu'il a entrepris des expé- 
riences sur la chaleur propre des Insectes, au moyen d'un appareil 
thermo-électrique d’une sensibilité extrème et qui reste comparable à lui- 
même; que cet appareil permet d'opérer sur des Insectes pris isolément, 
sans aucune lésion et à Pair libre, ce qui les laisse dans des conditions 
normales. 

Il à reconnu que la chaleur des Insectes présente de grandes variations 
dans le même individu, variations qui se lient sans doute à cette faculté 
reconnue (ans les Insectes, de pouvoir suspendre leur respiration en fer- 
mant leurs stigmates. La chaleur semble disparaitre quelque temps avant 
la mort de l’insecte el augmenter avec les mouvements ou le nombre des 
contractions musculaires accompagnées sans doute d’une combustion 
comme clans les animaux supérieurs. 

Des insectes, surtout à l’état de larves ou en nymphes, peuvent n'avoir 
que la température ambiante et se réchauffer peu à peu par l'agitation ou 
par d’autres causes, et réciproquement des Insectes, soit en larves, soit 
adultes, plus chauds que l’espace ambiant peuvent progressivement des- 
cendre à la température extérieure, surtout s'ils s'engourdissent. Des che- 
nilles prises au repos ont même offert cette particularité d’être un peu au- 
dessous de la température ambiante, La chaleur ne parait pas dans les 
chenilles être localisée dans certains anneaux, mais appartenir à tous. Les 
chrysalides ont été trouvées à la température ambiante, Enfin, sans avoir 


504 M. GIRARD. 


encore toutefois un assez grand nombre d'expériences, la loi énoncée par 
Melloni et Nobili, que les larves de Lépidoptères dégageraient plus de 
chaleur que les adultes, paraît très douteuse, 


Dans la séance du 18 Juin, notre collègue indique quelques-uns des 
résultats nouveaux de ses recherches sur la température normale des 
Insectes; il a pu reconnaître sur la Triphæna fimbria, dont il a étudié 
les trois états successifs, grâce à l’obligeance de MM. Fallou et Goossens, 
que l'adulte dégage beaucoup plus de chaleur que la chenille et que, 
notamment pour cet Insecte, la loi énoncée par Nobili et Melloni, pour 
les Lépidoptères, est complétement inexacte. Les nymphes immobiles de 
Lépidoptères restent habituellement à la température ambiante, une 
seule fois, un dégagement notable de chaleur a été constaté sur une 
nymphe de Papilio Machaon, dont la transformation venait de s’opérer 
et qui élait encore très molle et très mobile. Au contraire, les nymphes 
à téguments desséchés, comme cela a lieu peu avant léclosion de 
l'adulte, ont souvent offert un abaissement de température, et ce fait 
singulier s’est reproduit trop fréquemment et sur trop de sujets pour 
qu'on puisse l’attribuer à un accident. Il ne peut s'expliquer que par 
l'évaporation et par la mauvaise conductibilité de la terre sèche où 
séjournent ces chrysalides. 

Comme on pouvait s’y attendre, la nymphe d'un Locustien (Orthop- 
tère), agile et prenant de la nourriture, a offert, au contraire, une éléva- 
tion de température, comparativement au milieu extérieur. 

Ce sont les Hyménoptères qui paraissent avoir, en les prenant dans 
leur ensemble, les plus grands excès de température, s’élevant parfois à 
h° centigrades au moins au dessus de la température ambiante pour un 
individu isolé. Les vers à soie, si voraces, présentent de bonne heure une 
notable élévation de température. Elle augmente fortement pendant toute 
la période d'activité fébrile où s'opère la confection du cocon, et au con- 
traire, pendant les mues où l’insecte demeure privé de nourriture et im- 
mobile, la température redevient celle de l'air ambiant. Si on rapproche 
ce fait de cet autre, que des Insectes, après avoir séjourné dans l'oxygène 
pur, ont accusé une notable élévation de température, il sera difficile de 
ne pas trouver dans ces expériences la preuve que, chez les Insectes 
comme chez les animaux supérieurs, le dégagement calorifique est en 
raison de l’activité de la fonction respiratoire. 


ns in nude Mi SC À 


x 
= 
x 


Sur la chaleur animale des Articulés. 


Dans la séance du 23 Octobre, M. Girard fait connaître la suite des 
résultats de ses recherches sur le sujet qui l’occupe dans cette notice : 


Le fait le plus intéressant est toujours celui de l’abaissement de la tem- 
pérature des chrysalides au-dessous de celle de Pair ambiant. Il coïncide 
avec une évaporation que l’on constate par la perte de poids croissante des 
chrysalides à la balance de précision. Les chrysalides nues dégagent de la 
chaleur dans les premiers moments qui suivent la transformation, alors 
qu'elles sont molles et gonflées de liquide, puis peu à peu elles se refroi- 
dissent à mesure qu’elles se dessèchent. 

Les chrysalides en cocon, notamment celles des vers à soie, ont toujours 
présenté une élévation de température au moment où on les sort du cocon, 
mais ensuite, laissées à l'air libre, elles perdent de leur poids par évapo- 
ration et descendent un peu au-dessous de la température ambiante. Ge 
fait explique lusage du cocon, comment il s’oppose à une trop grande 
dessiccation de la chrysalide, qui amène un refroidissement funeste. Ce 
refroidissement doit être une cause de mort pour les insectes, et l'usage 
qu'ont certains amateurs de mouiller les chrysalides est incontestablement 
avantageux; c’est aussi ce qu'on fait au reste pour prévenir la mort des 
fœtus d'oiseaux dans les incubations artificielles. 

On doit faire remarquer que nous ne prétendons pas que la température 
intérieure s’abaisse au-dessous de celle de l'air ambiant. I! s’agit seulement 
de la température de la surface du corps; mais on peut conclure de ce 
fait que la chaleur propre est devenue assez faible pour ne plus pouvoir 
contrebalancer le froid dù à l’évaporation superficielle ; les insectes adultes 
doivent posséder une température interne plus élevée, car jamais, dans de 
très nombreuses expériences, nous n'avons constaté un pareil abaisse- 
ment; ils sont toujours au-dessus de la température ambiante, même dans 
leurs périodes de faible activité. 

Ayant cherché si le sexe des insectes avait de l'influence sur leur 
chaleur propre, j'ai reconnu d’une manière incontestable que chez les 
Bombycides les mâles sont plus chauds que les femelles, et si au pre- 
mier abord ce fait paraît naturel, en considérant que les mâles bien plus 
actifs offrent une combustion musculaire plus considérable, on aurait pu 
toutefois penser qu'une compensation pouvait s'établir eu égard à la masse 
habituellement bien plus forte des femelles. L'expérience seule pouvait 
décider. Les différences sont surtout très fortes sur les Bombyx quercüs, 
liparis dispar, etc. 

Les Phryganes ont présenté un fait analogue, avec des différences moins 
marquées. Peut-être en est-il de même pour les Piérides (Lépidoptères). 
On doit au reste se garder de généraliser ces résultats, 


506 M. GIRARD. 


La chaleur dégagée n’est en rapport direct avec la masse des insectes 
que lorsqu'il s’agit d'insectes de même espèce ou espèces très voisines, 
et de même sexe, ce qui a été constaté entre autres sur des Bourdons. 

Pour les insectes envisagés en général, rien de pareil ne se présente; il 
y a des différences spécifiques, génériques et ordinales considérables, 
n'ayant qu'un rapport éloigné avec la masse. Ce sont les Hyménoptères 
qui me paraissent les insectes développant le plus de chaleur et parmi eux 
les Bourdons sans contredit, insectes très velus. Les Sphinx, les Noctuelles, 
les Diptères à vol puissant sont aussi doués d’une température assez 
élevée au-dessus de celle du milieu extérieur. 

La température des larves et chenilles nues, les seules que l'appareil 
employé permette d'étudier convenablement, offre de grandes variations. 
de l'ai toujours trouvée notallement inférieure à celle de l'adulte (ce fait 
joint à celui relatif aux chrysalides infirme complétement la loi énoncée 
par Melloni et Nobili pour les Lépidoptères), et parfois, dans des états 
d'engourdissement ou de somnolence de la larve, inférieure à celle de Pair 
anbiant. J'ai observé entre autres plusieurs larves terricoles (c’étaient des 
larves d’'Orycles nasicornis) et toujours elles ont donné du froid. Je crois 
qu'elles sont à la température du terreau humide dans lequel elles vivent, 
température que j'ai reconnue être un peu plus basse que celle de l’air am- 
biant, en vertu de l’évaporation. 

Je n'ai fait encore que peu d'expériences sur les Articulés autres 
que les insectes. J'ai trouvé les Crevettes de ruisseau (Crustacés Amphi- 
podes) et les Cloportes (Crustacés Isopodes) exactement à la température 
ambiante, Les Armadilles (Crustacés [sopodes) m'ont présenté un léger 
excès de température. J'ai constaté de la chaleur propre chez les Epéires 
(Arachnides) en quantité médiocre et assez variable. En outre, j'ai aussi 
observé sur ces Arachnides à téguments assez minces des abaissements 
superficiels au-dessous de la température ambiante, en même temps qu'une 
diminution progressive de poids. 


Enfin, dans la même séance du 23 Octobre, notre collègue donne 
quelques-uns des résultats de ses expériences sur un Acherontia Atropos 
mâle, eclos le 12 octobre 4861 et pesant 2 gr. 696 : 

L'insecte étant privé de ses ailes, dit-il, eut l'abdomen placé sur le ré- 
servoir d’un excellént thermomètre à mercure (1), et il fut maintenu par 


(1) Ce mode d’expérimentalion, qui n’est nullement le mien, mais celui de New- 
port, est assez grossier et offre toujours une erreur de plusieurs dixièmes de degrés. 
Je ne l’emploie parfois que pour de lès gros insectes et comme contrôle approxi- 
malif, — G, 


VA ES 


> 


Sur La chaleur animale des Articulés. 507 


des pinces de bois non conductrices, le thermomètre disposé dans la posi- 
tion qui rendait minimum tout échauffement étranger et séparé de tout 
support conducteur par une couche de duvet de cygne. L’instrument de 
16°,8 cent s’éleva en 8 minutes à 19°,1 et y demeura stationnaire. 

L'insecte fut ensuite placé de sorte que le sternum et la tête fussent en 
contact avec le thermomètre, et la température, au bout de 1 minute, 
s’éleva à plus de 24°. 

Au bout de 3 minutes l'instrument fut à 21°,5 et ne s’éleva plus pen- 
dant les 2 minutes suivantes. Ce résultat est à noter pour prendre place 
dans des recherches encore fort incomplètes, vu leur difficulté, sur la ques- 
tion de savoir si la chaleur propre est également ou inégalement distribuée 
chez les animaux à centres nerveux multiples. 

L’insecte fut ensuite éventré avec un scalpel délicat et aussitôt un ther- 
momètre très sensible, à réservoir cylindrique effilé, fut introduit dans le 
thorax, le corps de l’insecte n'étant pas, bien entendu, saisi entre les 
doigts, mais avec une pince de bois et reposant sur du duvet mauvais con- 
ducteur. Le thermomètre qui marquait 160,3 s'éleva en 2 ou 3 secondes 
à 29°,3, puis redeseendit rapidement, et au bout de 3 minutes ne mar- 
quait plus que 23°,4. Cette expérience montre bien combien les vivisec- 
tions des anciennes observations de température des insectes, notamment 
de John Davy, ont dû exagérer les résultats normaux. 


J'ai observé sur cet Afropos mâle le cri caractéristique. Dans Pétat nor- 
mal, il ne le produisait pas en volant, mais seulement quand je le pous- 
sais ou le piquais pour le forcer à marcher. 

Après avoir été privé de ses ailes, il fit entendre plusieurs fois son cri, 
lorsque le thorax fut fendu, en même temps que les pattes s’agitaient par 
des mouvements convulsifs. Le thorax avait été fendu au sternum et au 
dos, et le cri se produisit près d'une minute quand je retournai à plusieurs 
reprises le réservoir du thermomètre dans l’axe du corps. Il ne restait d’in- 
lact que la tête et la base de la trompe. 

On sait que les expériences de Duponchel et de Passerini laissèrent la 
question indécise sur le lieu et la cause du bruit. Il m'a semblé provenir 
uniquement de la base de la trompe, que la fente m’atteignait pas, et je le 
crois dû à une vibration d'air frottant contre une surface en biseau à l’ins- 
tar de l'embouchure d’un tuyau sonore en bec de flûte. Ce cri n’exige pas 
l'intégrité de la trompe, car le docteur Lorey l’a constaté après l’ablation 
de celle-ci. Il n’exige pas davantage la liberté de mouvement de cette 
trompe. L’insecte produisit son cri plusieurs fois, après que j'eus fixé la 
trompe étendue sur un liége au moyen de deux fines épingles perforant 


508 M. GIRARD. —— Sur la chaleur animale des Articulés. 


chacune des deux gouttières accolées dont elle se compose. Un liquide 
blanchâtre sortit par les trous. 

Ce cri me paraît lié à la sensibilité. Je ne l’ai observé que sur un mâle, et 
une femelle que je possédai vivante ne le fit pas entendre ; mais c’est là 
sans doute un fait accidentel, car M. Depuiset m'a dit avoir obtenu une 
nombreuse éclosion d’Acherontia atropos devant offrir des mâles et des 
femelles, et dont tous les insectes criaient. 

Mes expériences s'accordent avec celles indiquées par M. Abicot (Ann. 
Soc. Entom. de Fr., 1843, t. I, 2° série; Bull., p. 1v) et destinées, selon 
l'auteur, à réfuter l'opinion de M. Goureau, que les épaulettes contribuent 
à la production de ce son en frottant contre le mésothorax. M. Abicot 
remarqua que, la trompe une fois coupée à sa naissance, il ne se produit 
plus aucun cri. 

Sans doute l’ablation exécutée par le docteur Lorey ne portait pas aussi 
loin et respectait l’origine de la trompe, de sorte que le cri persistait de 
même que lorsque j'avais fixé la trompe et empêché son mouvement sans 
altérer la base. On voit comment peuvent se concilier les expériences qui 
paraissent au premier abord contradictoires du docteur Lorey et de 
M. Abicot,. 


SUPPLÉMENT 


À IA 


MONOGRAPHIE DES HISTÉRIDES 


(Suite) (1). 


Par M. S.-A. de MARSEUL. 


(Séance du 28 Décembre 1859.) 


es 





XXII, Genre HisTER L. S. N. (4735). — Mars., Hist. (1854), page 161. 
Pl. 82119, G'°XX. 


4 (5 a). HisTER CEYLANUS. PI. 5, fig. 4. 


Ovalis, conveæus, niger, nitidus; fronte lala obsolete marginata labro 
brevi transverso; mandibulis bidentatis; pronoto utrinque trifoveolato, 
cilialo, stria laterali interna antice haud continuata, externa postice abbre- 
viata ; elytris margine inflexo 1-sulcalo, sub humero foveolato, striis tenui- 
bus, subhumerali interna et 1-3 dorsalibus integris, 4-5 postice vix punctis 
indicatis ; propygidio ulrinque impresso pygidioque circum alle mar gi- 
nalo, punctulatis; prosterno brevi, angustalo; mesoslerno inciso stria 
interrupta ; tibiis anticis 3-dentatis, posticis biseriatim spinosis. — Long. 
15 mill., larg. 41 mill. 

Ovale, convexe, noir, luisant, Antennes brun de poix, massue compri- 
mée, oblongue, pubescente. Tête grosse; front transverse, légèrement 
convexe, entouré d’une fine strie semi-circulaire, obsolète en devant; 
labre court, transverse ; mandibules fortes, recourbées en pointe mousse, 
bidentées en dedans, non canaliculées. Pronotum beaucoup plus large que 
long, bisinué au milieu de la base, avec les angles mousses, légèrement 
arqué et bordé de cils sur les côtés, profondément échancré et rétréci en 
devant, avec les angles abaissés, assez aigus; strie latérale interne peu 
forte, ne dépassant pas l'angle antérieur, externe fine, atteignant le milieu ; 
trois fovéoles de chaque côté le long de la strie latérale interne, deux en 
devant et une à la base, Écusson très petit, triangulaire, Parapleures visi- 


(1) Voir, pour la Monographie, les Annales de 1853, 1854, 1855, 1856 et 1857, 
et, pour le Supplement, les Annales de 1860, pages 581 et 835, et 1861, page 141. 


510 S.-A. DE MARSEUL. 108 


bles. Élytres une fois et demie plus longues que le pronotum, de sa lar- 
geur à la base, dilatées à l'épaule, fort rétrécies et à peine arquées au 
bout, avec l'angle externe arrondi et le sutural obtus ; marquées transver- 
salement d'une impression basale et d’une subapicale ; bord infléchi uni- 
sillonné dans toute sa longueur, avec une fossette peu distinctement poin- 
tillée sous l'épaule ; stries ponctuées, assez fines, sabhumérale interne se 
terminant à l'épaule d’une manière confuse, 1-3 dorsales entières, pres- 
que équidistantes, très sensiblement rapprochées postérieurement; 4 et 5 
représentées par des lignes de très faibles points ; sulurale nulle. Propy- 
gidium en hexagone transverse, largement impressionné de chaque côté, 
couvert de points très fins visibles à la loupe, et sur les côtés de points 
un peu plus forts, espacés. Pygidium obscur, court, en demi-cercle, pian, 
couvert d’une très fine ponctuation, rebordé d'un étroit bourrelet dans 
tout son pourtour, Prosternum étroit, arrondi à la base; mentonnière ne 
dépassant pas les angles, rebordée, non rabattue; lame pectorale forte- 
ment entaillée en angle; fossette antennaire nulle. Mésosternum fortement 
échancré, rebordé seulement sur les côtés. Pattes robustes ; jambes anté- 
rieures dilatées, fortement tridentées, postérieures épaisses, courbées, 
médiocrement élargies, garnies d’une double rangée d’épines. 

Ceylan. (Collection Deyrolle). 

Cette espèce vient se placer en tête du deuxième groupe, immédiate- 
ment avant le H. Bengalensis, dont elle se distingue par son labre sans 
avancement conique, son pygidium bordé d’un bourrelet et plus finement 
ponctué, la strie latérale du pronotum cessant à l'angle antérieur, la qua- 
trième strie dorsale des élytres sans appendice. 


2 (8 a). HISTER HEROS. PI 5, f, 2. 


Ovalis, convexus, niger, nitidus, lævis ; fronte biimpressa, stria margi- 
nali hexagona inlegra, a@rcu impresso utrinque; labro concavo; pronoto 
antice utrinque foveolato punctato, striis 2 lateralibus integris ; elytris sub 
apicem transverse tmpressis, striis dorsalibus 1-4 éntegris, 5° in medio, 
abbreviala, sulurali brevissima obsoleta; subhumerali interna inlegra ; 
margine tnflexo bisulcalo, foveolalo punctato ; propygidio pygidioque dense 
punclulutis; mesoslerno emarginato, stria inlegra; tibiis anticis 3-den- 
talis, posterioribus biseriatinr multi-spinosis. — Long. 14 mill., larg. 
11 mill. 

Hister heros Er. Fn. Angola, 226, 42 (1842). — Mars, Hist., 1854, 
D. 249,000" 

Ovale, convexe, lisse, noir luisant. Tête assez grosse; front bombhé, 
transverse, entouré d’une forte strie semi-hexagonale, légèrement fovéolé 


109, Supplément à la Monographie des Histérides, 511 


et marqué d’une striole arquée de chaque côté au-dessus des antennes ; 
épistome un peu concave, Labre en demi-cerele creusé. Mandibules fortes ; 
terminées en pointe arquée, dentées en dedans. Pronotum court, très 
convexe au milieu, profondément échancré en cercle antérieurement, avec 
les angles saillants obtus, arqué et bordé de cils noirs sur les côtés, bisi- 
nué à la base; creusé de chaque côté en devant d’une fossette ponctuée ; 
strie latérale interne entière, assez rapprochée du bord, forte sur les côtés, 
coudée brusquement et plus fine en devant ; externe fine, raccourcie à la 
base et dépassant un peu l'angle. Parapleures saillantes. Écusson petit, 
triangulaire. Élytres une fois et demie plus longues que le pronotum, de 
sa largeur à la base, dilatées à l'épaule, très rétrécies et obliques au bout, 
avec l’angle externe arrondi, le sutural très ouvert; impressionnées trans- 
versalement vers l'extrémité: bord infléchi bordé d’un double sillon, 
creusé d’une fossette ponctuée à l’épaule ; strie humérale fine, oblique ; 
subhumérale interne forte, atteignant presque la précédente; stries dor- 
sales crénelées, 1-4 entières, fortes, inégalement espacées, 5° raccourcie 
au tiers antérieur, plus faible; suturale très courte, obsolète. Propygidium 
court, transverse, à peine impressionné de chaque côté, finement et den- 
sément ponctué. Pygidium ponctué de même, semi-circulaire, peu con- 
vexe. Prosternum étroit, arrondi à la base; mentonnière courte, large- 
ment rebordée. Mésosternum échancré en devant, bordé d’une forte strie 
entière, el en dehors, d’une deuxième courte. Jambes antérieures densé- 
ment ponctuées en dessous, armées de trois fortes dents, la première très 
courte ; postérieures garnies d’une double rangée de courtes épines (40 à 
12 paires). 

Cette espèce, qui provient d’Angola, avait été décrite en quelques mots 
seulement par Erichson, dans sa faune de ce pays, et m'était restée incon- 
nue. La © que j'ai sous les yeux, type d’Erichson, a de tels rapports avec 
la @ de certains H. nigrita, que je suis porté à croire que c’est une simple 
variété de cette espèce. Elle est un peu plus bombée, les stries internes 
des élytres sont moins profondes, les deux strioles du front sont réduites à 
deux arcs bien marqués; mais ces strioles varient beaucoup dans le H, 
nigrila; en général, elles sont nombreuses et mêlées, cependant j'ai trouvé 
quelques individus où elles étaient presque aussi régulières. 


8 (11 a). Hister Rocca. PI. 5, Ê 3. 


Ovalis convexiusculus, niger nilens , antennis brunneis ; fronte Siria 
integra, antice recta, mandibulis canaliculatis ; pronoto cilialo, subfoveo- 
lalo, stria laterali interna in angulo cessante, exlerna postice subabbre- 
viala; elytris striis validis crenalis ; subhumerali interna humerum attin- 


519 S.-A. DE MARSEUL. 110 


gente, 1-4 dorsalibus integris, 5° basi, suturali in medio abbreviatis, mar- 
gine inflexo punclato bisulcato; pygidio parce punctulato ; mesosterno 
sinuato marginaloque ; tibiis anticis valide tridentatis ; posticis biserialim 
longius spinosis. — Long. 12 mill., larg. 8 mill. 


Ovale, assez convexe, noir luisant et lisse. Antennes brunes, massue 
roussâtre au bout. Front large, plan, ceint d’une strie semi-cireulaire 
entière, droite en devant; labre court, arrondi. Mandibules courbées en 
pointe aiguë, bidentée en devant, canaliculées. Pronotum court, large, 
presque droit et un peu bisinué au milieu à la base, avec les angles obtus, 
obliquement arqué et cilié sur les côtés, très rétréci et fortement échancré 
en devant, avec les angles abaissés, peu saillants; strie latérale interne 
forte, entière, assez rapprochée du bord et lui étant parallèle, cessant à 
l'angle sans se recourber ; externe plus fine, cessant au même point, mais 
n’atteignant pas la base. Écusson en petit triangle allongé. Parapleures 
visibles. Élytres beaucoup plus longues que le pronotum, de sa largeur à 
la base, curvilinéaires sur les côtés, fort rétrécies et coupées obliquement 
au bout, laissant un angle sutural rentrant très ouvert, avec une faible 
impression subapicale transverse, et l'angle externe arrondi; stries fortes, 
crénelées, dorsales parallèles, sauf la première qui est coudée au tiers 
antérieur ; 4-4 entières, 5° à peine raccourcie à la base, suturale en arc 
adossé à la suture ne dépassant pas le milieu, si ce n’est par une ligne de 
points; subhumérale interne atteignant l'épaule; bord infléchi ponctué, 
bisillonné. Propygidium court, tranverse, déclive; pygidium en demi- 
cercle abaissé, à peu près plan, sans rebord élevé ; couverts l’un et l’autre 
d’un pointillé espacé. Prosternum en carène tranchante, court, arrondi en 
bouton à la base; mentonnière courte, large, arrondie et rebordée, 
rabattue. Mésosternum échancré, bordé d’une strie entière. Jambes anté- 
rieures armées de trois fortes dents, postérieures garnies de longues épines 
sur deux rangs serrés. 

Afrique, Svakop (Coll. Boheman). 

Ressemble beaucoup au H. striolatus dont il n’a ni la strie suturale 
entière, ni la latérale externe très raccourcie et l’interne entière, ni les 
mandibules sans canal. Elle se place à côté du H. Scævola, dont elle dif- 
fère par sa cinquième dorsale et sa suturale. 


L (12 a). HISTER INCISUS. PL. 5. f. 4. 


Ovalis, convexiusculus, niger, lævis, subnitidus; antennis pedibusque 
brunneis ; fronte stria subinterrupta, labro depresso; pronoto antice utrin- 
que foveolato, stria lateral interna antice, externa postice abbreviata; 
striis dorsalibus 1-4 validis éntegris, 4° démidiata ; subhumerali interna 


ait Supplément à la Monographie des Histérides. 515 


ad humerum producta, margine inflexo sulcato, foveolato; pygidio sat 
dense punclulalo, margine elevato; mesosterno emarginalo, stria integra; 
tibiis anticis 3-dentatis, posticis biserialim spinosulis. — Long. 8 mill., 
larg. 6 mill. 

I. éncisus Er., Jahrb., 134, 13, 1834. — Mars., Hist. (1854), page 
2HANOUALE 

Ovale, assez convexe, lisse, noir, luisant sur la tête et le pronotum, mat 
sur le reste. Antennes brunes. Front transverse, faiblement convexe, 
entouré d’une strie semicireulaire, sinueuse et subinterrompue au milieu, 
Labre arrondi, déprimé. Mandibules arquées en pointe assez aiguë, dentées 
en dedans, la gauche un peu plus longue. Pronotum court, profondément 
échancré en devant, avec les angles saillants, rabattus, obtus; arqué sur 
les côtés, bisinué à la base ; strie latérale interne forte, éloignée du bord, 
un peu sinueuse, terminée avant l'angle, et là bordée d’une fossette légère ; 
latérale externe raccourcie postérieurement au milieu. Parapleures visi- 
bles. Écusson petit, triangulaire. Élytres une fois et demie plus longues 
que le pronotum, de sa largeur à la base, dilatées à l'épaule, rétrécies et 
obliques au bout, angle sutural large et peu profond ; impression subapi- 
cale à peine sensible; stries fortes, crénelées, un peu inégalement espa- 
cées, 1-4 dorsales entières, 5° raccourcie vers le milieu; subhumérale 
interne atteignant l'épaule ; bord infléchi bordé d’un double sillon, fossette 
subhumérale à peine ponctuée. Propygidium en hexagone, très large, bi- 
impressionné au bout, couvert d’une ponctuation très fine et très serrée, 
entremêlée de points un peu plus gros. Pygidium semi-cireulaire, peu con- 
vexe, ponctué assez densément, avec le rebord étroit et relevé. Prosternum 
arrondi et plus large à la base, en carène étroite; mentonnière courte, 
largement rebordée. Mésosternum fortement échancré, bordé d’une strie 
non interrompue. Pattes brunes; jambes antérieures fortement tridentées ; 
postérieures garnies de deux rangs de spinules nombreuses. 

Amérique boréale. 

Cet individu ©, que M. Gerstæker m'a communiqué comme le type de 
l'H. éncisus Er. et qui cadre bien avec la description de l’auteur, me sem- 
ble identique avec la © du H. Chinensis. Y a-t-il eu confusion, ou bien 
Erichson lui-même, trompé par la provenance de son insecte, n’aurait-il 
pas songé à le comparer au Chinensis? Le faciès est celui des espèces 
indiennes et ne se retrouve dans aucune espèce d'Amérique. 


5 (21 a). HISTER ADJEGTUS. PI. 5, Î. 5. 


Ovatus, convexiusculus, niger nitidus politus ; fronte plana stria valida 
4° Série, TOME I, 33 


bi S.-A. DE MARSEUL,. 119 


integra, labro trigono; mandibulis intus dentalis, apice oblique cæsis ; 
pronoto ciliato, stria lateralé interna haud interrupla, externa brevi, 
parva utrinque foveola ; elytris striis dorsalibus validis 1-4 integris, 5 et 
sulurali vix abbreviatis: subhumerali interna humerali puncto aucta ; 
margine inflexo bisulcatoz pygidio puncticulato, margine tenui elevato ; 
proslerno angusto, mesosterno sinualo, stria marginali integra; tibiis 
anticis 3-dentatis, posticis biseriatim spinosis. — Long. 10 mill., larg. 
7 1/2 mill. 


Ovale, assez convexe, noir luisant et lisse. Antennes brun de poix. 
Front large, plan, entouré d’une strie semi-circulaire forte, non interrom- 
pue, droite derrière l’épistome. Labre triangulaire. Mandibules fortes, 
arquées, dentées en dedans, la gauche taillée au bout en biseau. Pronotum 
court, large, presque droit et crénelé à la base, un peu bisinué au devant 
de l’écusson, avec les angles obtus, courbé et bordé de cils sur les côtés, 
très rétréci et largement échancré en devant, avec les angles abaissés el 
peu saillants; strie latérale interne forte, parallèle à la marge, entière et 
non interrompue, arrondie à l'angle antérieur et bordée d’une faible fos- 
sette, sans coude post-oculaire; latérale externe courte, formant un arc. 
Écusson en triangle allongé. Parapleures saillantes. Élytres beaucoup plus 
longues que le pronotum, de sa largeur à la base, dilatées à la base, très 
rétrécies et arrondies séparément au bout, avec un angle sutural rentrant; 
stries fortes, crénelées ; subhumérale interne atteignant l’épaule et munie 
en dehors d’une courte strie; dorsales 1-4 entières, 5° et suturale à peine 
raccourcies à la base, marquées cependant; interstries inégaux ; une légère 
impression subapicale transverse; bord infléchi longé de deux sillons, 
dont lexterne seul remonte l'angle huméral. Propygidium court, très 
incliné, biimpressionné légèrement et parsemé de points peu serrés. Pygi- 
dium court, circulaire, très déclive, couvert d’un pointillé peu serré et étroi- 
tement rebordé. Prosternum en carène tranchante, arrondi à la base ; 
mentonnière largement rebordée, en pointe obtuse. Mésosternum faible- 
ment sinué en devant, strie marginale forte, non interrompue. Jambes 
antérieures armées de trois fortes dents, sans rides en dessous; intermé- 
diaires et postérieures garnies d’une double rangée de longues épines. 

Port-Natal (coll. Mnizech). 

Cette grande et belle espèce vient se placer dans le système du tableau 
synoptique, à la suite du H. Tropicalis, dont le sépare la longueur de la 
cinquième strie dorsale et de la suturale. Elle a des rapports plus intimes 
avec le H. striolatus, dont la distinguent son pygidium à rebord élevé, 
ses stries cinquième dorsale et suturale raccourcies et moins fortes. 


115 Supplément à la Monographie des Histérides. 515 


6 (22 à). HisrER FEssus. PI, 5, f. 6. 


Ovalis, convexus, niger nitidus, lævis ; fronte plana stria semicirculari 
integra antice recla; mandibulis brevibus cavis ; pronolo ciliato, stria 
laterali interna integra, extlerna brevi; elytris margine inflexo sulcato, 
stria subhumerali énterna ad humerunm producta, À dorsali integra, 2* 
nterrupla, 3-4 apicali puncto constantibus ; pygidio parce punctulato, 
haud marginato; mesosterno emarginato, strir haud interruptaz; tibiis 
anlicis 3-dentatis, posticis biserialim spinosis. — Long. 11 mill., larg. 
8 mill. 


Ovale, convexe, noir lisse et luisant. Antennes brunes. Front large, 
presque plan, ceint d’une strie fine, entière, un peu sinueuse, qui le 
sépare de l’épistome. Labre court. Mandibules courtes, fortes, courbées 
en pointe au bout, dentées en dedans, creusées en dessus. Pronotum 
court, beaucoup plus large que long, presque droit à la base ainsi que 
sur les côtés, avec l'angle arrondi; rétréci et largement échancré en 
devant, avec les angles abaissés, obtus, cilié; strie latérale interne entière, 
atteignant presque la base et se rapprochant un peu du bord externe, 
arquée derrière les yeux; latérale externe formant un arc qui descend 
presque jusqu'au milieu. Écusson triangulaire. Parapleures saillantes. 
Élytres beaucoup plus longues que le pronotum, de sa largeur à la base, 
dilatées curvilinéairement sur les côtés, rétrécies et presque droites au 
bout, avec l'angle externe arrondi et une impression transverse subapi- 
cale ; bord infléchi lisse, creusé sous l'épaule et bordé d’un sillon; strie 
humérale fine, oblique; subhumérale interne forte, atteignant l'épaule; 
première dorsale entière, deuxième interrompue, composée d’un rudi- 
ment basal et d’une assez longue strie apicale, troisième d’un point apical 
et d’un autre basal, quatrième d’un seul point apical. Propygidium court, 
transverse, déclive, largement biimpressionné au bout, couvert de petits 
points espacés. Pygidium en demi-cercle, plan très incliné, peu densément 
pointillé, non rebordé, Prosternum étroit, arrondi à la base; mentonnière 
courte, rebordée, arrondie, Mésosternum échancré, bordé d’une strie 
entière, Jambes antérieures lisses en dessous, fortement tridentées ; pos- 
térieures garnies d’un double rang de spinules. 

Chine, Shang-Haï (coll. Deyrolle). 

Cette espèce se place à côté du H. Japonicus, dont elle diffère par la 
disposition des stries dorsales des élytres, 


7 (2h a). HistErR PELOPIS. PI. 5, f. 7. 


Oblongo-ovalis, convexus, niger, nitidus politus, elytris partim abdo- 


516 S.-A. DE MARSEUL. 114 


mineque Supra obscuris ; fronte plana, puncliculata, sthr'ia antice obsoleta ; 
pronolo puncliculato, stria laterali interna integra, externa brevi, margini 
approximalis ; elytris striis lenuibus, 1-3 dorsalibus integris, K° et subhu- 
merali externa, antice abbreviatis, cæleris nullis ; margine inflexo bisul- 
calo; propygidio biimpresso, pygidioque æqualiter dense punctatis ; pro- 
sterno angusto ; mesoslerno sinualo, marginatoque ; tibiis anticis 3-den- 
tatis, posticis biserialim spinosis. — Long. 14 mill., larg. 7 mill. 


Ovale allongé, convexe, noir luisant, lisse, mat sur la plus grande partie 
des élytres et sur le dos de l'abdomen. Antennes brunes, funicule ferru- 
gineux. Front large, arrondi, assez convexe, pointillé, strie semihexago- 
nale, entière, quoique très obsolète en äevant, interrompue par derrière ; 
épistome court, bisinué sur les côtés. Labre arrondi en pointe au milieu. 
Mandibules arquées en pointe, sans cannelure, bidentées en dedans. Pro- 
notum court, beaucoup plus large que long, densément pointillé sur toute 
sa surface, tronqué et bordé de points à la base, avec les angles droits 
obtus; cilié et à peine arqué sur les côtés, rétréci et échancré en devant, 
avec les angles abaissés assez saillants; strie latérale interne rapprochée 
du bord, sinuée à la base, non interrompue en devant, anguleuse derrière 
les yeux; externe courte, arrondie jusqu'aux yeux. Écusson triangulaire. 
Parapleures visibles en dessus, Élytres une fois et demie plus longues que 
le pronotum, de sa largeur à la base, curvilignes sur les côtés, rétrécies 
et coupées droit au bout, avec les angles arrondis; lisses et mates, lui- 
santes seulement autour de l’écusson; stries fines ponctuées, 1-3 dorsales 
entières, assez parallèles, équidistantes, un peu plus rapprochées posté- 
rieurement ; quatrième obsolète, raccourcie en devant, cinquième et sutu- 
rales nulles; subhumérale interne rapprochée de la première dorsale, 
atteignant l'épaule; externe nulle; bord infléchi imponctué, parcouru 
d'un sillon sinué dans toute son étendue, et d’un deuxième plus rappro- 
ché du bord jusqu’à l'épaule, un peu concave sous l’aisselle. Propygidium 
court, en hexagone transverse, couvert de points assez gros, inégalement 
distants quoique assez serrés, faiblement biimpressionné. Pygidium très 
incliné, en demi-cercle, faiblement convexe, assez densément ponctué. 
Prosternum en carène étroite, arrondi à la base ; mentonnière rabattue, 
en pointe arrondie ne dépassant pas les angles antérieurs du prothorax, 
rebordée, ponctuée ; lame pectorale profondément échancrée, offrant un 
pli, pour le passage du scape; fossette antennaire peu arrêtée. Mésosternum 
sinué, avec une forte strie marginale entière. Jambes antérieures courtes, 
en triangle, armées de trois fortes dents; postérieures garnies d’une dou- 
ble rangée de nombreuses épines noires, serrées. 

Morée, j 


115 Supplément à la Monographie des Histérides. 917 


Ilest tellement voisin de la variété noire du H. H-mnaculalus, que ce 
n'est qu'avec la plus grande hésitation que je me décide à le décrire 
comme espèce distincte, 11 est cependant plus ovalaire et beaucoup moins 
parallèle, ses élytres sont obscures sur la plus grande partie de leur éten- 
due, les stries dorsales plus parallèles, le propygidium ponctué sur toute 
sa surface. 


8 (24 b) HISTER CRUENTUS. PI. 5, f. 8. 


Oblongo-ovalis, subconvexus, niger nilidus, funiculo rufo ; fronte trans- 
versa stria éntegra; mandibulis supra depressis; pronoto lateribus ciliato, 
stria laterali interna haud énlerrupta, postice sinuata, externa dimidiata ; 
elytris rubris, basi apiceque anguste, suturæ basi angulatim nigris, fossa 
marginalé trisulcata, stria subhumerali interna brevi postica, dorsalibus 
1-38 éntegris, 4 apicali ; propygidio bifovcolalo, pygidioque sat dense punc- 
tatis; prosterno angusto lobo bimarginato; mesosterno sinualo, stria inte- 
gra; tibiis latis, triangularibus anlicis 8-dentatis, posticis biserialim 
spinosis. — Long. 7 mill., larg. 5 mill. 

Hister cruentus Er., in Klug, Jahrb., 1, 137, 21 (1834). — Mars., Hist., 
1854, page 242, 2° 2/4. 


Ovale, allongé, assez convexe, noir luisant, avec les élytres rouges, étroi- 
tement bordées de noir à la base et au bord apical, et ornées d’une tache 
noire en triangle sur la suture. Antennes brunes, funicule ferrugineux. 
Front large, transverse, pointillé, bordé d’une strie semihexagonale pro- 
fonde, qui le sépare nettement de l’épistome. Mandibules arquées, dentées 
en dedans, terminées en pointe aiguëê, sans gouttière, mais faiblement 
creusées en dessus. Pronotum beaucoup plus large que long, presque 
droit à la base, avec les angles mousses, oblique et garni de longs cils jau- 
nes sur les côtés, rétréci et fortement échancré en devant, avec les angles 
abaissés obtus, très finement pointillé à un fort grossissement ; strie laté- 
rale interne entière, non interrompue et fine en devant, forte et sinuée 
vers la base latéralement ; externe fine rapprochée de la marge, atteignant 
le milieu. Écusson pelit, triangulaire. Parapleures visibles. Élytres une 
fois et demie plus longues que le pronotum, de sa largeur à la base, à 
peine arquées sur les côtés, presques droites au bout, avec un angle sutu- 
ral bien accusé, les angles externes arrondis et une impression subapicale ; 
bord infléchi creusé d’une fossette superficielle trisillonnée ; stries dorsa- 
les 1-3 bien marquées, entières; parallèles, quatrième apicale, formée de 
quelques points; subhumérale interne courte, rapprochée de la première 
dorsale, remontant à peine au milieu; suturale nulle, à moins de prendre 
pour elle un double pli placé au bout près de la suture. Propygidium 


518 S.-A, DE MARSEUL, 116 


légèrement biimpressionné au bout, couvert de points gros et assez serrés, 
Pygidium assez densément ponctué, lisse au bout. Prosternum assez étroit, 
arrondi à la base: mentonnière courte, rabattue, bordée d’une double 
strie. Mésosternum sinué en devant, entièrement rebordé. Métasternum 
taché de rouge. Jambes courtes, dilatées au bout en triangle : antérieures 
3-dentées ; postérieures garnies de deux rangées d’épines. 

Cette remarquable espèce est voisine du H. 4-maculatus, Variété à ély- 
tres couvertes de rouge dans toute leur étendue, Elle en diffère par sa 
taille plus petite, sa forme moins élargie, ses stries dorsales plus fortes 
et plus régulières, la ponctuation du pygidinm moins serrée, et s’effaçant 
au bout. 

Elle vient du Cap de Bonne-Espérance. Le type d’Erichson, que j'ai 
sous les yeux, est de Cafrerie. 


9 (29 b). HISTER TRIGONIFRONS. PI. 5, Î. 9. 


Ovalis, parum conveæus, niger, nitidus ; fronte triangulariter cavalta, 
ulrinque punctata, stria semihexagona profunda, postice interrupla, man- 
dibulis canaliculatis ; pronoto stria laterali interna valida integra lateri- 
bus sinuata, externa vix abbrevialaz; elytris striis dorsalibus 4-5 et sub- 
humerali interna validis integris, cæteris nullis; margine inflexo foveo- 
lato bisulcatoque; propygidio biimpresso pygidioque obscuris, parce ct 
æqualiter punctatis; prostcrno sal lato; mesosterno recto, marginalo ; 
tibits anticis dilatatis 3-dentalis, posticis biscriatim spinosulis. — Long. 
8 mill., larg. 5 mill. 


Ovale, oblong, peu convexe, noir, luisant. Antennes brun-noir, Front 
large, entouré d’une strie semihexagonale profonde, interrompue à loc- 
ciput; creusé au milieu d’une cavité triangulaire à base antérieure, flan- 
quée d’un point de chaque côté. Mandibules recourbées en pointe aiguë, 
bidentées en dedans, canaliculées. Pronotum court, large, arqué à la base, 
avec les angles presque droits, oblique sur les côtés, rétréci et bisinueu- 
sement échancré en devant, avec les angles abaïssés, obtus; strie latérale 
interne forte, entière, non interrompue, sinuée vers la base et anlérieu- 
rement, externe plus faible, presque entière, formant en devant un crochet 
au moment de rejoindre l’interne. Écusson petit, triangulaire ; parapleures 
visibles. Élytres une fois et demie plus longues que le pronotum, de sa 
largeur à la base, curvilinéaires sur les côtés, avec une fossette au bord 
infléchi, bisillonnée, le sillon supérieur atteignant presque la base, tron- 
quées droit au bout, avec l'angle arrondi et un petit hiatus sutural ; strie 
subhumérale interne et 1-3 dorsales fortes, entières, inégalement espacées 
surtout à la base, les autres nulles. Propygidium et pygidium obscurs ; 


117 Supplément à la Monographie des Histérides. 519 


l'un en hexagone transverse, bLifovéolé, couvert d’une ponctualion uni- 
forme, médiocre et peu serrée; l’autre tant soit peu plus densément 
ponctué, lisse et luisant au bout, plan sur les trois quarts de sa surface, 
Prosternum assez large, tronqué à la base; mentonnière bimarginée, non 
rabattue, dépassant à peine les angles. Fossette antennaire découverte, 
creusée sous l'angle entre les deux lames. Mésosternum large, droit en 
devant, rebordé d’une strie entière en demi-cercle. Pattes assez courtes; 
jambes antérieures fortement triangulaires, 3-dentées, postérieures un peu 
plus étroites, garnies de deux rangées de spinules. 

Ceylan. 

Cette belle espèce vient se placer immédiatement auprès du ÆH. encaustus ; 
elle s’en distingue par la cavité triangulaire et la strie interrompue posté- 
rieurement du front. 


40 (30 «). HisTER Vipuus. PL 5, f. 10. 


Ovalis oblongus, convexiusculus, niger nitidus ; fronte subdepressa, 
puncticulata, stria integra, antice subrecta ; mandibulis marginatis ; pro- 
nolo striis validis integris, basi approximatis, intervallo antice strigoso, 
interna pone oculos sinuata, haud interrupla:; elytris striis dorsalibus 4-5 
validis creñnatis integris, subhumerali interna humerum attinente, K° tenus 
basi, 5° brevissina, sulurali utrinque abbreviala; margine inflexo trisul- 
cato punctato; propygidio biimpresso pygidioque dense punctalis ; pros- 
Lerno angustlo, mesosterno recto marginato; libiis anticis valide 3-dentaltis, 
poslicis biseriatim spinosis. — Long. 11 mill., larg. 6 mill. 

Hister viduus Fabr. in Bohem., Caffr, 1, 535, 581 (1851). — Mars, 
Hist., 1854, p: 247, 2° 457: 


Ovale allongé, convexe, noir, luisant. Antennes brunes. Front large, 
presque plan, un peu impressionné et pointillé au milieu, séparé de lépis- 
tome par une strie semicirculaire entière, droite par devant, anguleuse 
sur les côtés; épistome court. Labre très petit. Mandibules robustes, 
courtes, courbées en pointe aiguë, dentées en dedans, aplaties en dessus, 
avec un étroit rebord élevé. Pronotum assez large, un peu arqué et cré- 
nelé à la base, avec les angles obtus; peu courbé sur les côtés, rétréci et 
profondément échancré en devant, avec les angles abaissés, saillants, 
obtus ; stries latérales fortes, entières, assez distantes sur les côtés, mais 
rapprochées par derrière, interne coudée derrière les yeux, non interrom- 
pue, externe formant un crochet; intervalle antérieur occupé par des 
gerçures nombreuses. Écusson en triangle équilatéral très petit. Para- 
pleures visibles. Élytres un peu plus longues que le pronotum, de sa lar- 
geur à la base, dilatées à lépaule, rétrécies et coupées obliquement au 


520 S.-A. DE MARSEUL. 118 


bout, avec l'angle externe arrondi et laissant entre elles un angle sutural 
rentrant très ouvert; bord infléchi creusé d’une fossette pointillée, tri- 
sillonné; stries externes fortes, crénelées, subhumérale interne atteignant 
l'épaule; 1-3 dorsales entières, avec le premier interstrie plus large 
antérieurement; quatrième dorsale fine, un peu raccourcie à la base, cin- 
quième apicale obsolète, ainsi que la suturale, un peu plus longue; on 
remarque deux plis au dessus à la base. Propygidium en hexagone trans- 
verse incliné, bifovéolé au bout, très densément ponctué. Pygidium 
ponctué de même en demi-cercle, peu convexe, très abaissé. Prosternum 
étroit, court, tronqué à la base ; mentonnière abaissée, arrondie et rebor- 
dée. Mésosternum sans sinus, bordé d’une strie droite, non interrompue. 
Jambes courtes; antérieures fortement tridentées; postérieures garnies 
d’une double rangée d’épines. 

Cafrerie. 

Cette espèce, dont j'ai le type sous les yeux, vient avant le H. rectister- 
nus, dont il diffère par sa taille plus grande, ses stries latérales du prono- 
tum plus rapprochées, avec les gercures de l'intervalle, par son front 
pointillé et surtout par sa quatrième strie dorsale presque entière. 


41 (33). HisTER nOoMAS. PL 5, f. 41. 


Ovalis, convexus, niger nilidus; fronte plana stria valida semicircu- 
lari; pronoto stria lalerali interna éntegra, externa basi abbreviata sub- 
énterrupla; elytris striis validis crenatis, 1-4 dorsalibus integris, 5° versus 
medium , sulurali el subhumerali interna ultra  abbrevialtis, margine 
inflexæo foveolato, bisulcato:; propygidio pygidioque punctulatis; mesosterno 
sinualo marginato ; tibiis anticis k-dentalis, posticis biserialim multispi- 
nosis. — Long. 8 mill., larg. 6 mill. 


Hister nomas Er., Jahrb., 137, 23, 1834. — Mars., Hist., 1854, p. 216. 
PIRONG SOS: 


Ovale court, convexe, noir luisant, Antennes brunes. Tête petite, arron- 
die. Front plan, entouré d’une strie forte, arquée et à peine sinuée aux 
angles oculaires. Labre très petit. Mandibules courtes, en pointe courbée 
au bout, sans fossettes, et sans autre dent qu'une petite imperceptible en 
dedans de la droite. Pronotum très rétréci et échancré en devant, avec 
les angles abaissés et obtus; arrondi sur les côtés el à peine arqué à la 
base; strie latérale interne forte, parallèle, plus fine et complète en 
devant; externe fine suivant l’interne jusqu’à l'œil, n’atteignant pas tout 
à fait la base, et interrompue un peu avant sa terminaison. Parapleures 
visibles. Écusson triangulaire, très petit. Élytres une fois et demie plus 


119 Supplément à la Monographie des Histérides. 521 


longues que le pronotum, de sa largeur à la base, curvilinéairement dila- 
tées sur les côtés, rétrécies et arrondies au bout, angle sutural bien mar- 
qué; stries fortes, crénelées, 1-4 dorsales entières, cinquième raccourcie 
au milieu, suturale bien au delà, subhumérale interne à l'épaule; inter- 
stries assez égaux, sauf le premier qui est élargi à la base; bord infléchi 
creusé d'une fossette à peine ponctuée à l’épaule, bordé d’un sillon bien 
marqué et accosté au milieu d’un autre court. Propygidium en hexagone 
transverse, à peine impressionné de chaque côté au bout. Pygidium assez 
convexe, en ogive, l’un et l’autre couverts d’un pointillé serré impercepti- 
ble et de points fins moins serrés. Prosternum en carène étroite, arrondi 
à la base; mentonnière courte, terminée en pointe par devant et rebordée. 
Jambes antérieures armées de quatre dents, la première très faible, la 
dernière biépineuse ; postérieures garnies de nombreux denticules dispo- 
sés sur deux rangs. 

Cette espèce vient du Cap de Bonne-Espérance. 

L’individu d’'Abyssinie que j'ai rapporté (XX, 83) à l'espèce d’Erichson, 
el qui m'a servi de type, n’en diffère que par sa taille plus petite, sa forme 
un peu moins ventrue, la cinquième dorsale un peu plus courte et la strie 
suturale externe du pronotum raccourcie vers la base. Cependant je ne 
doute pas que ces deux exemplaires ne soient identiques, 


12 (36 a). HISTER IGNAVUS. PI. 5, f. 12. 


Suborbiculæris, convexus, niger nilidus lævis ; fronte plana, sbria inte- 
gra antice recla, mandibulis convexis; pronoto striis lateralibus validis 
parallelis, énterius approximatis, interna haud interrupta, pone oculos 
sinuala, externa gemina; elytris striis dorsalibus 1-3 integris, subhu- 
merali interna ad humerum producla, K° basi el apice brcvi, margine 
tnflexo foveolalo trisulcato; propygidio pygidioque sat dense, bast fortius 
punctatis; mesosterno reclo, marginaloz; tibiis anticis valide tridentatis, 
posticis biserialim spinosis. — Long. 8 mill., larg. 6 mill. 

Hister ignavus Fahr., in Bohm., Ins. Caffr, 1, 533, 579 (1851). — 
Mars., Hist. (1854), p. 243, 2° 30°. 


Ovale, suborhiculaire, bombé, noir lisse et luisant, Antennes brunes. 
Front large, plan, ceint d’une strie demi-circulaire, entière, droite en 
devant. Épistome court. Labre abaissé, transverse, Mandibules robustes, 
courbées en pointe obtuse, dentées en dedans, sans canal ni rebord. Pro- 
notum court, large, à peine arqué à la base, avec les angles un peu obtus ; 
presque droit sur les côtés, rétréci et largement échancré en devant, avec 
les angles abaissés, obtus; stries latérales fortes, entières, rapprochées. 
parallèles au bord latéral et entre elles; interne coudée derrière les yeus. 


222 S.-A. DE MARSEUL. 120 


non interrompue; externe accompagnant l’interne jusqu'à l'œil; elle est 
accostée d’une autre extérieure entière ou presque entière. Écusson en 
petit triangle, court. Parapleures visibles, Élytres plus longues que le pro- 
notum, de sa largeur à la base, dilatées fortement à l'épaule, rétrécies et 
un peu arquées au bout, avec une impression subapicale transverse et 
l'angle externe arrondi; laissant entre elles un angle sutural rentrant assez 
ouvert; bord infléchi creusé d’une fossette à l'épaule, trisillonné; strie 
humérale fine, oblique, subhumérale interne atteignant l'épaule, fort rap- 
prochée de la première dorsale qui est entière, ainsi que la deuxième et 
la troisième : cette dernière terminée quelquefois par des points, quatrième 
représentée par un trait apieal et un basal, Propygidium en hexagone trans- 
verse, déclive, assez densément et assez fortement ponctué dans son pour- 
tour. Pygidium en demi-cercle convexe, très abaissé, ponctué densément et 
assez fortement à la base, finement au bout. Prosternum court, assez large, 
tronqué à la base; mentonnière très courte, abaissée, obtusément arron- 
die au bout et bimarginée latéralement. Mésosternum sans sinus, bordé 
d'une strie droite, entière. Jambes antérieures armées de trois fortes 
dents, ponctuées en dessous; postérieures allongées, étroites, garnies 
d'une double rangée d’épines. 

Cafrerie. 

Cette belle espèce se distingue sans effort de toute autre par sa forme 
et ses trois siries latérales du pronotum. Elle vient après le H. latobius. 


143 (45 a). IHSTER vVilis. PI. 5, f, 13. 


Oblongus, convexus, niger, nitidus; antennis brunneis; fronte con- 
vextuscula shria valida recta integra, mandibulis margine elevato ; pronoto 
stria laterali interna integra, externa subintegra ; elytris striis 1-3 dorsa- 
libus integris, subhumerali interna humerum attingente, margine inflexo 
trisulcato, fovea punctata; propygidio circum parce, pygidio dense punc- 
tatis; prosterno angusto haud striato, mesosterno subsinualo marginato ; 
libiis anticis H4-dentatis, 4° obsoleta; posticis biseriatim spinosis. — Long. 
6 mill., larg. 4 4/2 mill. 

Hister vilis Fahr. in Bohem., Ins, Caffr. 1, 536, 582 (1851), — Mars. 
Hist. (1854), p. 245, 2° 36°. 


Allongé, convexe, noir luisant et lisse. Antennes brunes, avec la massue 
rousse, Front large, un peu convexe, entouré d’une forte strie entière, 
droite par devant, qui le sépare de l’épistome. Labre court. Mandibules 
courtes, courbées en pointe aiguë, bidentées en dedans, creusées en des- 
sus, avec un rebord élevé en dehors. Pronotum beaucoup plus large que 
long, arqué à la base, avec les angles obtus, peu courbé et cilié sur les 





421 Supplément à la Monographie des Histérides. 026 
côtés, rétréci et échancré en devant, avec les angles abaissés, arrondis et 
peu saillants; stries latérales fortes, interne un peu sinuée à la base, 
imperceptiblement coudée derrière les yeux, non interrompue ; externe 
ne partant pas tout à fait de la base, arquée à l'angle et s’arrètant avant 
les yeux. Écusson en petit triangle équilatéral. Parapleures visibles. Ély- 
tres un peu plus longues que le pronotum, de sa largeur à la base, cur- 
vilinéaires sur les côtés, rétrécies et coupées obliquement au bout, avec 
les angles externes arrondis, laissant entre elles un angle sutural rentrant 
très ouvert ; stries dorsales très fortes, crénelées, 4-3 entières, les autres 
nulles; subhumérale interne forte, très rapprochée de la première dor- 
sale et atteignant l'épaule; bord infléchi trisillonné, creusé d’une fossette 
ponctuée. Propygidium en hexagone transverse, déclive, biimpressionné 
au bout, entouré de points peu serrés. Pygidium en demi-cercle, assez 
convexe, très abaissé, couvert d’une ponctuation assez forte et serrée. 
Prosternum arrondi à la base, sans stries; mentonnière arrondie, fncli- 
née et rebordée; mésosternum subsinué et entièrement rebordé. Pattes 
brun-noir. Jambes antérieures dilatées, garnies de trois dents assez fortes 
et d’une quatrième très petite; postérieures garnies de deux rangées 
d’épines. 

Cafrerie. 

Cette espèce, dont j'ai reçu le type de M. Boheman, vient se placer après 
le H, cribrurus auquel elle ressemble beaucoup, mais dont elle se distin- 
gue, à première vue, par l'absence complète des quatrième et cinquième 
stries dorsales et de la suturale. Si l’on tient compte de la quatrième dent 
des jambes, elle coïncide dans le tableau méthodique avec le Æ. maurus, 
sinon avec le 1. lalobius. 


44 (55 a). HISTER PULLATUS. PI. 5, f. 14. 


Ovalis, convexiusculus, niger nitidus, antennis brunneis ; fronte media 
profunde sulcata, stria retro acuminata; mandibulis canaliculalis ; pro- 
nolo stria marginali interna haud interrupta, externa brevi arcuata; ely- 
tris strèis crenalis vulidis, 4-4 dorsalibus integris, 5° et sulurali dimidia- 
lis, subhaunerali interna humerum atlingente; propygidio bifoveolato 
parce, pygidio basi subtilius punclalis, prosterno angustato, mesosterno 
subrecto, marginato ; tibiis anticis 3-dentatis, posticis biserialim Spinosis, 
— Long. 6 mill., larg. 4 mill. 

Hisler pullatus Er., Jahrb., 138, 24 (1834). — Mars., Hist. (1854), 
p.211, 2357 


Ovale, légèrement convexe, noir luisant, poli. Antennes brunes, massue 
ferrugineuse, Front transverse, entouré d’une strie fermant un petit angle 


52/ S.-A. DE MARSEUL. 1429 


rentrant, pénétrant dans un profond sillon longitudinal médian, nettement 
séparé de l’épistome. Mandibules courtes, recourbées en pointe, dentées 
en dedans et creusées en gouttière en dessus. Pronotum beaucoup plus 
large que long, convexe, presque droit à la base, avec les angles mousses, 
à peine arqué sur les côtés, très rétréci et bisinueusement échancré en 
devant, avec les angles abaissés, obtus ; stries ponctuées, interne très 
forte, non interrompue, externe en arc court et placé dans l'angle même. 
Écusson petit, triangulaire. Élytres une fois et demie plus longues que le 
pronotum, de sa largeur à la base, à peine arquées sur les côtés, presque 
droites au bout, avec l'angle arrondi: fossette subhumérale bisillonnée ; 
stries crénelées, fortes, dorsales 1-4 entières, rapprochées postérieure- 
ment, cinquième n'atteignant pas le milieu, suturale un peu plus longue ; 
subhumérale interne rapprochée de la première dorsale, atteignant 
l'épaule, Propygidium transverse, bifovéolé, couvert à la base de points 
fort espacés; pygidium un peu bombé, en demi-cercle, finement ponctué 
à la base. Prosternum étroit, à peine élargi à la base ; mentonnière étroite, 
rebordée sur les côtés, dépassant les angles prothoraciques ; fossette anten- 
paire à peine distincte, Mésosternum légèrement sinué, fortement rebordé. 
Pattes courtes. Jambes antérieures {riangulaires, armées de trois dents, 
postérieures de deux rangées d’épines. 

jette espèce, provenant des Indes-Orientales, vient se ranger auprès 
de l’Hister scissifrons, dont elle se distingue par sa quatrième strie dor- 
sale entière, 


15 (70 «). HisTer conpucrus. PI 6, f. 15. 


Suborbicularis, convexus, niger nilidus: clava rufa; fronte plana stria 
integra antice recta, mandibulis depressis ; pronoto stria laterali interna 
subintegra haud interrupta, externa brevi: elytris margine inflexo indis- 
lincle bisulcato, stria subhumeralt interna cum appendice punctis formata 
obsoleta, dorsalibus crenatis 1-3 integris, 4-5 el suturali antice valde 
abbrevialis;  propygidio biimpresso, pygidioque punctatis ;  prosterno 
angusto, mesosterno emarginato stria integra; tibiis anticis A-denticulatis, 
posticis biseriatim spinosulis. — Long. 6 1/2 mill., larg. 5 4/2 mill. 


Ovale, presque orbiculaire, convexe, noir luisant et lisse. Antennes 
brunes, massue roussâtre. Front plan, transverse, finement pointillé à un 
fort grossissement; entouré d’une strie droite en devant, non interrom- 
pue, qui le sépare de lépistome. Labre court. Mandibules courbées en 
pointe aiguë, dentées en dedans, concaves en dessus, mais sans rebord. 
Pronotum court, large, faiblement arqué et bordé de points serrés à la 
base, avec les angles arrondis, courbé sur les côtés, rétréci et échancré 


125 Supplément à la Monographie des Histérides. 525 


en devant, avec les angles abaissés et peu saillants; strie latérale interne 
forte, assez distante du bord externe, s’en rapprochant à la base qu’elle 
n’atteint pas, arquée en devant sans former de coude postoculaire : externe 
formant un arc court, descendant à peine au tiers antérieur, Écusson en 
triangle, court. Parapleures visibles. Élytres une fois et demie plus lon- 
gues que le pronotum, de sa largeur à la base, curvilinéaires sur les côtés, 
rétrécies et arrondies au bout séparément, laissant entre elles un angle 
sutural rentrant; bord infléchi creusé d’une fossette sans points visibles, 
longé d’un sillon entier et d’une faible trace d’un deuxième au milieu; strie 
subhumérale interne, ainsi que son appendice huméral, formée d’une ligne 
obsolète de points, humérale fine, oblique; stries dorsales assez fortes, 
crénelées, 1-3 entières, parallèles, quatrième raccourie avant le milieu, 
mais continuée par quelques points jusqu’à la base, cinquième plus rac- 
courcie, suturale n’atteignant pas le milieu. Propygidium en hexagone 
transverse, déclive, biimpressionné, couvert au bout de points peu serrés, 
paraissant ocellés et entremèlés d’un fin pointillé à un fort grossissement. 
Pygidium en demi-cercle, convexe, très incliné, ponctué de même, mais 
plus finement, Prosternum court, étroit, densément pointillé, arrondi à la 
base; mentonnière en pointe obtuse, largement rebordée. Mésosternum 
sinué en devant et bordé d’une strie entière. Pattes brun de poix. Jambes 
antérieures 4-denticulées; postérieures courtes et larges, garnies d’une 
double rangée d’épines. 

Brésil (coll. Mnizech). 

Cette espèce, voisine pour la forme du H. éncertus, après lequel elle 
vient, a les côtés du pronotum plus arrondis, les stries internes des ély- 
tres disposées différemment, et les jambes antérieures 4-denticulées. 

Elle a beaucoup de rapports également avec le H. spurius, mais elle est 
plus courte, plus convexe, plus arrondie, et l’appendice huméral est bien 
moins marqué. 


16 (71 a). HisTER SPURIUS. PI, 6, f, 16. 


Ovulus, convexæus, niger, nitidus; fronte in medio depressa, stria mar- 
ginali relrorswun antice angulata; pronoto stria laterali interna haud 
interrupta integra, extlerna ante medium desinente; elytris striis 1-3 dor- 
salibus inlegris, validis, 4-5 el suturali apicalibus, subhumerali interna 
punctis formala, appendice humerali valido; fossa marginis inflexi bisul- 
cala; propygidio bifoveolalo, parum dense, pygidio densissime punctatis ; 
proslerno basi angustato; mesosterno emarginato, stria integra; tibiis 
dilalatis anticis extus 5-dentatis, posticis biserialim spinosis. — Long. 
7 mill., larg. 5 mill. 


596 S.-A. DE MARSEUL. 19/4 


Ovale, assez convexe, noir, luisant. Antennes à massue brune. Front 
transverse, densément poinlillé, faiblement impressionné au milieu; strie 
marginale entière, avee un tout petit angle rentrant. Labre petit. Mandi- 
bules recourbées en pointe aiguë, à peine concaves en dessus. Pronotum 
beaucoup plus large que long, à peine arqué à la base, avec les angles 
mousses et quelques points sur la marge, oblique sur les côtés, rétréci et 
fortement échancré en devant, avec les angles abaissés, obtus; strie laté- 
rale interne entière, non interrompue en devant, se terminant dans un 
petit enfoncement ; externe dans l'angle même, s'étendant de l'œil jusqu’au 
tiers de la longueur. Écusson petit, triangulaire. Parapleures visibles. 
Élytres une fois et demie plus longues que le pronotum, de sa largeur à 
la base, dilatées à l'épaule, rétrécies et presque droites au bout, avec un 
petit angle sutural et les angles externes arrondis; fossette du bord inflé- 
chi bien marquée, avec deux sillons dont le supérieur atteint la base ; 
stries dorsales 1-3 fortes, entières, équidistantes, un peu rapprochées pos- 
térieurement, quatrième, cinquième et suturale courtes, apicales, obsolè- 
tes, subhumérale interne décomposée en une ligne de points, avec un 
appendice arqué, fortement marqué. Propygidium en demi-hexagone 
transverse, bifovéolé, couvert de points forts, peu serrés. Pygidium bombé, 
en demi-calote de sphère, très densément ponctué. Fossette antennaire 
découverte, bien creusée sous l’angle, lame pectorale sinuée. Prosternum 
rétréci et arrondi à la base ; mentonnière à peine rabattve, dépassant les 
angles et bimarginée. Mésosternum échancré et bordé d’une strie entière. 
Jambes fortement dilatées, surtout les antérieures; celles-ci armées de 
quatre petites dents dont la dernière bifide; les autres garnies d’un dou- 
ble rang de spinules. 

Shang-Haï, Chine (coll. Deyrolle). 

Cette espèce a quelque chose d'’insolite, pour le port et la forme, dans 
le groupe où elle vient se ranger systématiquement; elle se place près du 
IH. putridus, avec lequel elle ne peut être confondue, surtout à cause de 
son front déprimé, de ses jambes antérieures 4-dentées, de sa fossette 
subhumérale, avec un sillon moins fort et imponctué, de l’appendice de 
la strie subhumérale mieux arqué et plus fort. 


47 (77 a). HISTER AREOLIFER. PI. 6, f. 17. 


Ovalis, convexus, niger nitidus ; fronte plana, stria semihexagona inte- 
gra; pronoto stria laterali haud interrupta; elytris striis punctatis, 1-3 
dorsalibus integris, K° postica dimidiata, subhumerali utraque brevibus, 
margine inflexo bisulcato; pygidio propygidioque dense fortiter punctalis ; 
mesosterno sinuato marginatoque; tibiis anticis 3-dentalis, poslicis spino- 
sis. — Long. 7 mill., larg. 5 mill. 


125 Supplément à la Monograplue des Histérides, 597 


Ovale, assez convexe, noir, luisant. Antennes brunes. Front plan, trans- 
verse, finement pointillé, entouré d’une forte strie semi-hexagonale, Labre 
petit, arrondi. Mandibules déprimées en dessus, recourbées au bout en 
pointe aiguë. Pronotum beaucoup plus large que long, convexe, arrondi à 
la base, avec une courte strie antéscutellaire, arqué sur les côtés, profon- 
dément échancré en devant avec les angles abaissés, saillants; strie laté- 
rale interne entière, ponctuée, non interrompue; un petit rudiment de 
latérale externe en devant ; la marginale forte et pouvant être prise pour 
elle. Parapleures saillantes. Écusson triangulaire. Élytres une fois et demie 
plus longues que le pronotum, de sa largeur à la base, dilatées à l'épaule, 
coupées obliquement au bout, avec l'angle externe arrondi et la suture 
formant un angle rentrant à peine marqué; stries dorsales crénelées, 1-3 
entières, fortes, quatrième occupant la moitié postérieure; humérale, 
oblique, bien marquée ; subhumérale externe courte, placée à l'épaule, in- 
terne un peu plus bas; bord infléchi creusé sous l'épaule, avec deux sillons, 
accostés au milieu d’un troisième court. Propygidium assez court, incliné, 
sans fovéoles bien marquées, couvert d’une forte ponctuation serrée, Pygi- 
dium ponclué de même, en demi-cercle peu convexe, vertical. Prosternum 
saillant, assez étroit, sans stries, arrondi à la base ; mentonnière pointillée, 
peu rabattue, arrondie et rebordée au bout. Mésosternum échancré en 
devant, bordé d’une strie entière sinuée. Jambes antérieures larges, 
armées de trois dents, apicale bifide; postérieures garnies de six ou sept 
paires d’épines disposées sur deux rangs. 

Mexique. 

Il se place près du H. Hipponensis, dont il a le faciès en grand ; il se 
distingue aisément de tous ceux de la division par son pronotum dépourvu 
de strie latérale externe, la brièveté de la subhumérale interne et l'absence 
complète de la cinquième dorsale et de la suturale, enfin par ses jambes 
antérieures tridentées. 


18 (81 a). HIsTER LATITIBIUS. PI 6,f. 18. 


Oblongus, subconvexus, niger nitidus; antennis rufo-brunneis; fronte 
tréimpressa profunde marginala; mandibulis canaliculatis ; pronoto striis 
lateralibus integris, interna basi subabbreviata; elytris striis 1-4 dorsali- 
bus inlegris, 5° et suturali versus medium abbreviatis, subhumerali interna 
appendice arcualo aucta, margine inflexo lrisulcalo; propygidio bifoveo- 
lalo pygidioque fortiter punctatis; mesosterno profunde sinuato, mar gi- 
nato; tibiis lalioribus anticis 4-dentatis, posticis dense spinosis. — Long. 
6 1/2 mill., larg. 4 mill. 


Oblong, assez convexe, noir, luisant. Antennes roux-brun, Front large, 


528 S.-A. DE MARSEUL. 196 


pointillé, tiimpressionné, bordé d’une forte strie sinuée sur les côtés. 
Épistome court. Labre arrondi. Mandibules recourbées en pointe aiguë, 
canaliculées. Pronotum court, arrondi à la base, arqué et bordé de cils 
sur les côtés, largement et profondément échancré en devant, avec les 
angles abaissés et arrondis; stries latérales ponctuées, interne sinuée et 
un peu raccourcie postérieurement, arrondie en devant, coudée derrière 
les yeux, avec un petit point, non interrompue; externe parallèle au bord 
latéral, longeant un peu la base et suivant l’interne jusqu’à l’œil. Para- 
pleures saillantes. Écusson triangulaire. Élytres une fois et demie plus 
longues que le pronotum, de sa largeur à la base, rétrécies et coupées 
obliquement au bout, avec l’angle externe arrondi et un angle sutural 
large et peu profond; stries fortes, crénelées, dorsales 1-4 entières, inter- 
stries élargis en devant; cinquième raccourcie au milieu, suturale un peu 
au delà ; subhumérale interne parallèle à la première dorsale, rapprochée 
d'elle, atteignant l'épaule, munie d’un appendice arqué, long et bien 
marqué ; bord infléchi trisillonné. Propygidium en trapèze incliné, court, 
couvert d’une forte ponctuation assez serrée, avec une impression de chaque 
côté. Pygidium ponctué de même, bombé, en demi-cercle, très abaissé. 
Prosternum assez étroit, saillant, arrondi et élargi à la base; mentonnière 
à peine rabattue, rebordée et arrondie en devant. Mésosternum étroit, 
profondément échancré en devant, avec une forte strie marginale entière. 
Pattes brunes. Jambes aplaties, très dilatées : antérieures armées de quatre 
dents obtuses; postérieures garnies d’un double rang de courtes épines 
serrées. 

Birma. 

Cette espèce, allongée et parallèle, se place après l’H. Eschscholtzit et 
s’en distingue par sa strie humérale fine, sa fossette tristriée sous le bord 
infiéchi, la strie latérale du pronotum sinuée et raccourcie à la base, et 
surtout par la largeur de ses jambes postérieures comprimées. 


19 (83 a). Hisrer Aoupicus. PI, 6, f. 19. 


Ovalis, convexus, niger, nilidus; fronte convexa, stria semicirculari 
integra ;, mandibulis haud canaliculatis ;  pronoto stria laterali unica 
haud interrupla; elytris margine inflexo foveolato punctato, unisulcato, 
humeris elevatis, stria subhumerali arcu brevi appendicalo, dorsalibus 
1-3 integris, 4-5 apicalibus, suturali antice abbreviata ; propygidio pygi- 
dioque sat dense et valide punctatis; prosterno brevi, mesosterno subsi- 
nualo marginatoque ; tibiis anticis 5-dentatis, posticis biserialim spinosis. 
— Long. 6 1/2 mill., larg. 4 mill. 


Ovale, convexe, noir luisant, Antennes noires, funicule rouge-brun, 


r 


197 Supplément à la Monographie des Histérides. 529 


Front arrondi, faiblement convexe en dessus, entouré d’une strie semicir- 
culaire non interrompue. Labre court et petit. Mandibules sans canal, 
recourbées en pointe aiguë, édentées. Pronotum bombé, court, arrondi à 
la base, avec les angles obtus, arqué sur les côtés, échancré en devant, 
avec les angles obtus et abaissés; strie latérale entière, parallèle au 
bord latéral et très rapprochée, non interrompue en devant, sans 
coude derrière les yeux. Écusson en triangle aigu. Parapleures visibles en 
dessus. Élytres un peu plus longues que le pronotum, de sa largeur à la 
base, dilatées à l’épaule, arrondies latéralement, tronquées au bout, avec 
les angles extérieurs obtus, et une impression transverse subapicale ; bom- 
bées sur le dos et saillantes à l'épaule; bord infléchi avec une fossette 
ponctuée bordée d’un sillon; strie subhumérale interne munie d’un petit 
arc en dehors du tubercule huméral; stries dorsales fines, 1-3 entières, 
parallèles avec le deuxième interstrie plus large que le premier, quatrième et 
cinquième courtes, fines, apicales ; suturale un peu plus longue seulement, 
Propygidium couvert d’assez gros points serrés, sans fossettes latérales. 
Pygidium bombé, ponctué de même. Prosternum court, arrondi à la base, 
assez étroit, sans stries; mentonnière courte, arrondie; fossette antennaire 
bien accusée. Mésosternum subsinué, bordé d’une strie entière. Jambes 
antérieures armées de cinq dents aiguës, postérieures de cinq ou six grou- 
pes d’épines. 

Indes Orientales (coll. Chevrolat). 

Gette espèce vient se placer systématiquement à côté du H. 16-strialus, 
avec lequel il est impossible de la confondre. 

Elle se rapproche beaucoup pour la forme du H. duplicatus, qui provient 
des mêmes contrées, mais elle n’a pas comme lui deux stries latérales au 
pronotum, les mandibules canaliculées, les jambes antérieures 3-dentées, 
et le bord infléchi des élytres bisillonné, etc. 


20 (87 a). HiSTER FALDERMANNI. PI 6, f. 20. 


Ovulis, convexus, niger nilidus ; antennis brunneis ; fronte plana, stria 
tenui integra retrorsum angulata, mandibulis convexis ; pronoto striis 2- 
integris postice approxæimalis, interna haud interrupta; elytris humeris 
prominulis, stria subhumeralè externa subintegra, 1-4 dorsalibus per 
paria basi approximalis, 5° et suturali apicalibus ; margine inflexo 1- 
sulcalo, fovcola punctatas propygidio dense, pygidio creberrime punctu= 
latis; proslerno plano, mesoslerno sinuato marginaloque ; tibiis anticis 6- 
denticulatis, posticis clongatis biserialim spinosulis. — Long. 5 1/2 mill., 
larg. 4 1/2 mill. 


Ovale, convexe, noir, luisant. Antennes brunes, à fanicule rouge, Front 
4° Série, TOME I, sy 


530 S.-A. DE MARSEUI. 128 


plan, arrondi, entouré d’une petite strie entière, qui le sépare de l’épis- 
tome et forme un petit angle rentrant. Labre quadrangulaire. Mandibules 
courbées en pointe aiguë, convexes. Pronotum beaucoup plus large que 
long, arqué à la base, avec les angles obtus, courbé sur les côtés, très 
rétréci et échancré en devant, avec les angles abaissés, peu saillants; 
strie marginale longeant le bord antérieur jusqu'en dedans des yeux ; laté- 
rales fines, entières, un peu plus rapprochées vers la base, interne arron- 
die à l’angle antérieur, non interrompue et sans coude postoculaire; 
externe à peine recourbée et cessant dans l’angle même. Écusson en trian- 
gle isocèle allongé. Parapleures visibles. Élytres une fois et demie plus 
longues que le pronotum, de sa largeur à la base, dilatées et proéminentes 
à l'épaule, curvilinéaires sur les côtés, rétrécies et presque droites au 
bout, avec une légère impression transverse, l'angle externe arrondi et un 
petit angle sutural rentrant, bombées au milieu; bord infléchi creusé 
d’une fossette subhumérale ponctuée, longé d’un sillon entier, avec quel- 
ques vestiges d’un deuxième vers le milieu; strie humérale fine, oblique, 
subhumérale externe entière, courbée en devant, n’atteignant pas tout à 
fait la base; une ligne obsolète de points représente l’interne ; dorsales 
fines, crénelées, 1-4 entières, rapprochées par paires à la base, cinquième 
et suturale courtes, apicales. Propygidium en hexagone, déclive, trans- 
verse, couvert d’une ponctuation serrée. Pygidium en demi-cercle bombé, 
rabattu, très densément pointillé. Prosternum arrondi et assez large à la 
base, court; mentonnière abaissée, en pointe obtuse, avec un large rebord, 
Mésosternum sinué et bordé d’une strie entière. Pattes brunes. Jambes 
antérieures 6-dentelées; postérieures étroites, allongées, garnies d’un 
double rang de spinules. 

Manille, île de Luçon (coll. Mnizech). 

Cette espèce, que M. le comte de Mnizech m'a communiquée sous le 
nom de H. Manillensis Fald., a-t-elle été décrite par cet auteur ? En tout 
cas, j'ai dû remplacer ce nom par celui de Faldermanni. Excessivement 
voisine du H. cadaverinus, elle pourrait bien n’en être qu’une petite variété. 
La seule différence que j'y remarque, c’est la ponctuation plus fine et plus 
serrée du pygidium, la strie frontale formant un angle rentrant et la laté- 
rale interne du pronotum sans coude. 


21 (94 a). HISTER LETHIERRYI. PI. 6, f. 21. 


Oblongus, subconvexus, niger nitidus, antennis pedibusque ferrugineis ; 
supra punclulatus ; fronte stria semicirculari integra; pronoto stria late- 
ralë interna integra, externa brevi; elytris striis dorsalibus 4-3 et subhu- 
meralé exlerna integris, 4-5 apicalibus, suturali basi abbreviata ; mar- 


129 Supplément à la Monographie des Histérides. 531 


gine inflexo unisulcalo, pygidio propygidioque convexis valide et dense 
punctalis ; mesoslerno sinualo marginatoque; tibiis anticis 4-dentatis, 
posticis valide 5-spinosis. — Long. 5 mill., larg. 3 1/2 mill. 


Allongé, assez convexe, noir luisant, finement pointillé en dessus. Anten- 
nes et pattes ferrugineuses. Front large, un peu bombé, entouré d’une 
forte strie semihexagonale non interrompue. Épistome court. Labre petit, 
sinué, Mandibules convexes, recourbées en pointe mousse. Pronotum 
court, bombé, arqué à la base et bordé de points plus forts, arrondi et 
cilié sur les côtés, largement échancré en devant, avec les angles abaissés, 
obtus, saillants. Strie latérale interne forte, parallèle à la marge, entière, 
non interrompue; externe fort courte. Parapleures visibles. Écusson 
triangulaire. Élytres une fois et demie plus longues que le pronotum, de 
sa largeur à la base, à peine saillantes à l'épaule, un peu rétrécies et cou- 
pées obliquement au bout, avec les deux angles arrondis et formant un 
angle rentrant bien marqué. Stries dorsales 4-3 fortes, parallèles, équidis- 
tantes, quatrième et cinquième représentées chacune par un court rudi- 
ment apical; suturale atteignant presque la base; subhumérale externe 
forte, entière, coudée à l'épaule ; bord infléchi fortement unisillonné, sans 
fossette subhumérale. Pygidium et propygidium bombés, fortement et 
assez densément ponctués ; l’un en trapèze sans fovéoles, l’autre en demi- 
cercle. Prosternum saillant, étroit, élargi et arrondi à la base; menton- 
nière un peu rabattue, rebordée; mésosternum profondément échancré et 
entièrement rebordé. Jambes antérieures armées de quatre dents mousses ; 
postérieures garnies de cinq fortes épines formant des petits groupes et de 
cils abondants. 

Batna (Algérie), trouvé en mars sous les pierres, par M. Lethierry, 
qui m'en a donné un exemplaire et auquel je l’ai dédié, 

I se distingue aisément du H. terricola, après lequel il se place, par 
sa forme plus étroite, la ponctuation du pygidium et du propygidium beau- 
coup plus serrée, par les stries dorsales de ses élytres plus fortes et la 
suturale plus longue et mieux marquée. 


22 (94 b). HisTER TouTHMosis. PI, 6, f. 22. 


Oblongus, convexus, niger nitidus, elytris pedibus antennisque ferrugi- 
neis; fronte stria integra valida; pronoto stria laterali interna integra, 
exlerna interrupla ; elytris striis subhumerali exlerna, 2-3 dorsalibus 
éntegris, L°interrupta, 4-5 apicalibus, suturali basi abbreviata, margine 
tnflexo, unisulcalo ; propygidio pygidioque valide punctatis : mesosterno 


582 S.-A. DE MARSEUL. 430 


profunde sinualo marginatoque; tibiis anticis 3-dentatis, posticis k-spino- 
sis. — Long. 6 4/2 mill., larg. 4 mill. 


Allongé, convexe, noir luisant, à peine distinctement pointillé sur le 
front et le pronotum. Antennes ferrugineuses. Front convexe, large, 
entouré d’une forte strie semicirculaire, sinuée au milieu et sur les côtés. 
Labre court, sinué au bout. Mandibules fortes, saillantes, arquées en 
pointe mousse au bout. Pronotum beaucoup plus large que long, bombé, 
arqué et bordé de points à la base, avec une ligne antéscutellaire, oblique 
et cilié sur les côtés, avec les angles postérieurs largement arrondis, rétréci 
et profondément échancré en devant, avec les angles très obtus et abais- 
sés; strie latérale interne forte, ponctuée, distante du bord, parallèle, 
arrondie derrière les yeux et non interrompue; externe s'étendant pres- 
que tout le long du côté, mais interrompue. Parapleures saillantes. Écus- 
son triangulaire, Élytres une fois un tiers plus longues que le pronotum, 
de sa largeur à la base, rougeâtres, saillantes à l'épaule, rétrécies et cou- 
pées presque droit au bout, avec l'angle externe arrondi et la suture for- 
mant un angle rentrant; une impression subapicale; stries dorsales fortes, 
ponctuées, bien marquées, réduites à des points postérieurement ; pre- 
mière interrompue au-dessous de l'épaule, 2-3 entières, 4-5 réduites à de 
courts rudiments apicaux, suturale raccourcie un peu à la base; subhu- 
mérale externe forte, coudée à l’épaule et atteignant presque la base; 
bord infléchi parcouru d’un double sillon, l’interne fort, ponctué, mar- 
qué d’une fossette sous l'épaule. Propygidium en hexagone court, incliné, 
convexe, couvert de points ocellés. Pygidium en calotte sphérique, ponc- 
tué de même, perpendiculaire. Prosternum assez saiant, élargi et arrondi 
à la base, étroit et concave en devant ; mentonnière courte, peu saillante, 
pointillée, arrondie et rebordée au bout. Mésosternum étroit, presqu'aussi 
long que large, fortement échancré au milieu, bordé d’une forte strie 
sinuée, arrondie de chaque côté. Premier segment de l'abdomen long, 
avec une strie de chaque côté en dedans des hanches, qui sont assez rap- 
prochées; les autres segments sont bordés d’une ligne de points serrés. 
Jambes épaisses, ciliées en dedans: antérieures obtusément tridentées, 
postérieures armées de quatre groupes d’épines et garnies de cils épais. 

Égypte. 

Frès voisine de la précédente ; elle pourrait se confondre avec elle, si 
lon ne prenait garde à sa forme plus bombée, à la ponctuation du propy- 
gidium et du pygidium un peu moins serrée, quoique l’étant beaucoup, 
à ka sirie latérale externe du pronotum interrompue et à ses jambes tri- 
dentées, 


151 Supplément à la Monographie des Histérides. 533 


Elle m'a été donnée par M. le docteur Schaum, qui l'a trouvée dans son 
voyage en Égypte. 


23 (98 a). Hister DAURIGUS. PI. 6, f 25. 


Ovalis, parum convexus, niger nitidus, antennis brunnetïs ; fronle punc- 
tulata stria semihexagona, mandibulis canaliculatis; pronoto stria late- 
rali interna integra, externa valde abbreviata; elytris striis 1-3 dorsali- 
bus integris, 4-5 et suturali apicalibus, subhumerali interna brevi media, 
margine inflexo foveolato bisulcatoque; propygidio utrinque bièmpresso, 
pygidioque puncliculatis punctatisque; prosterno lobo antice obluse acu- 
minato ; mesoslerno marginalo; tibiis anticis 3-dentatis, posticis biseria- 
tim spinosis, — Long. 7 mill., larg, 4 4/2 mill. 


Ovale, peu convexe, noir, luisant. Antennes brun-roux, scape obscur. 
Front finement pointillé, légèrement bombé, séparé de l’épistome par une 
strie semihexagonale profonde. Labre court. Mandibules canaliculées, 
sans dent interne. Pronotum court, presque droit et bordé de points à la 
base, arqué sur les côtés, échancré et rétréci en devant, avec les angles 
abaissés et aigus; strie latérale interne forte, non interrompue en devant, 
externe raccourcie au milieu, arquée à l’angle antérieur et terminée der- 
rière les yeux. Écusson triangulaire, Parapleures visibles. Élytres plus lon- 
gues que le pronotum, de sa largeur à la base, un peu dilatées à l'épaule, 
rétrécies au bout, avec l'extrémité à peine arquée et une légère impression 
transverse subapicale, angle externe arrondi et l’interne formant un petit 
angle sutural; stries dorsales crénelées, 1-3 entières, fortes, quatrième 
courte, apicale, décomposée, cinquième réduite à un point; suturale éga- 
lement courte; subhumérale externe oblique, forte et courte, placée au 
milieu; bord infléchi fovéolé à l’épaule, avec deux sillons dont lexterne 
remonte au delà de la fossette. Propygidium faiblement biimpressionné, 
couvert d’un pointillé très fin et très serré, et en même temps de plus 
gros points clairsemés, surtout au milieu du bord postérieur. Pygidium 
bombé, avec la double ponctuation, lune et l’autre plus également répar- 
ties. Prosternum court, étroit, arrondi à base, horizontal ; mentonnière 
courte, inclinée, en pointe obtuse; fossette antennaire marquée. Mésos- 
ternum échancré en devant, entièrement rebordé. Jambes antérieures 
armées de trois dents faibles, apicale bifide; postérieures garnies de deux 
rangées de spinules assez serrées, 

Daurie, Sibérie orientale. 

Cette espèce a les plus grands rapports avec l’Héster Sibiricus que j'ai 
décrit (I, p. 305); mais je ne puis les réunir, parce que celle-la a le 


53/4 S,-A, DE MARSEUL. 132 


pygidium plus fortement ponctué, les jambes antérieures tridentées, et la 
strie subhumérale beaucoup plus forte. 

M. le docteur Aubé en possède un individu que M. de Mannerheim lui a 
envoyé sous le nom de H. Sibiricus. J'en ai recu deux de M. de Mots- 
chulsky, qu'il m’assure être le J1. distans de Fischer. Cependant la des- 
cription si laconique de l’auteur ne s’y rapporte guère. Dans la crainte 
de jeter la confusion en les réunissant à tort, je préfère lui donner provi- 
soirement le nom de Dauricus. 


2h. (98 b). HISTER STURNUS. PI. 6, f. 24. 


Ovulis, convexiusculus, niger nitidus, politus, antennis rufis, pedibus 
brunneis; capile puncticulato, fronte plana, stria valida integra, antice 
recla, mandibulis cavis ; pronoto stria laterali interna integra, externa 
postice tenuissima dimidiata; elytris margine inflexo 3-sulcato, stria sub- 
humerali externa brevi ad humerum, dorsalibus 1-3 integris, et suturali 
apicalibus ; propygidio biimpresso parce, pygidio dense punctatis; prosterno 
anguslo ; mesosterno sinualo marginäloque ; libiis anticis 8-dentatis sublus 
rugulosis, poslicis biseriatim spinosis. — Long. 7 mill., larg. 5 mill. 


Ovale, peu convexe, noir lisse et luisant. Antennes rousses. Front large, 
plan, densément pointillé, entouré d’une forte strie semi-circulaire entière, 
droite par devant, qui le sépare de l’épistome. Mandibules courbées en 
pointe, concaves en dessus. Pronotum court, très large, presque droit 
et bordé de points à la base, avec un petit enfoncement scutellaire, et les 
angles obtus, faiblement arqué sur les côtés, très rétréci et échancré en 
devant, avec les angles abaïissés et peu saillants ; strie latérale interne 
forte, entière, parallèle sur les côtés, arquée à l’angle antérieur, sans 
coude derrière les yeux ; externe formant un arc bien marqué qui devient 
fin et se rapproche de la marge postérieurement jusqu'au milieu, Écusson 
très petit. Parapleures saillantes. Élytres une fois et demie plus longues 
que le pronotum, de sa largeur à la base, curvilinéaires sur les côtés, pres- 
que droites et un peu rétrécies au bout, avec les angles arrondis, laissant 
entre elles un petit angle sutural rentrant; bord infléchi creusé en fos- 
sette imponctuée, avec trois sillons, dont l’interne atteint seul la base ; 
subhumérale externe réduite à un appendice fort court à l'épaule ; humé- 
rale fine, oblique; 1-3 dorsales parallèles, crénelées, fortes, entières; 
quatrième et suturale réduites à de courts rudiments apicaux. Propygidium 
en hexagone transverse, déclive, biimpressionné au bout, couvert de 
points assez gros, écartés, et d’un pointillé serré. Propygidium rabattu, 
en demi-cercle bombé, très densément ponctué. Prosternum en carène 


138 Supplément à la Monographie des Histérides. 590 


étroite, court, arrondi en bouton à la base; mentonnière en pointe obtuse, 
inclinée, avec un large rebord. Mésosternum sinué el entièrement rebordé, 
Pattes brunes; jambes larges, courtes ; antérieures rrguleusement ponc- 
tuées en dessous, armées de trois dents, apicale biépineuse, postérieures 
garnies de deux rangées d’épines. 

3résil (coll. Mnizech). 

Cette belle espèce se place à côté du H. Dauricus, avec lequel il 
n'est pas facile de la confondre, pas plus qu'avec les espèces voisines, 
malgré la petitesse des différences caractéristiques, à cause de sa forme 
large, aplatie, 


25 (99 a). HISTER MANDARINUS. PI. 6, f. 25. 


Ovalis, convexiusculus, niger, nitidus ; fronte plana, stria semihexagona 
inlegra, mandibulis convexis ; pronoto stria interna integra, externa 
démidiata; elytris striis validis crenatis, 1-5 dorsalibus integris, 5° ver- 
sus medium, sulurali ante abbreviatis, subhumeralt externa brevi, fossa 
marginis inflexi tr'isulcata punctata; propygidio utrinque foveolato, pygi- 
dioque parce sal fortiter punctatis; mesosterno emarginato, stria haud 
enterrupla ; libis latis anticis 3-dentatis, posticis biseriatim spinosulis. — 
Long.  mill., larg. 


Ovale, convexe, noir, luisant. Antennes brunes. Front plan, finement 
pointillé, entouré d’une strie semihexagonale très marquée, entière. Labre 
très petit. Mandibules convexes, recourbées au bout en pointe aiguë. 
Pronotum convexe, arrondi à la base, avec les angles obtus et les para- 
pleures découvertes, oblique et à peine arqué sur les côtés, rétréci et 
bisinueusement échancré en devant, avec les angles abaissés, peu aigus 
et peu avancés; strie latérale interne complète, droite sur les côtés, 
externe raccourcie au milieu, finissant au niveau des yeux. Écusson petit, 
triangulaire. Élytres une fois et demie de la longueur du pronotum, de sa 
largeur à la base, curvilinéairement dilatées sur les côtés, avec le bord 
infléchi creusé à l'épaule, trisillonné et ponctué, rétrécies et coupées obli- 
quement au bout, avec une légère impression subapicale ; stries fortes et 
crénelées, 1-4 entières, cinquième raccourcie au milieu, suturale prolon- 
gée un peu au delà, mais ne partant pas de l'extrémité ; interstries 3 et 4 
plus étroits que les autres; strie subhumérale externe très raccourcie 
postérieurement. Propygidium bifovéolé, couvert de gros points espacés, 
ainsi que le pygidium. Prosternum étroit, arrondi à la base, muni d’une 
mentonnière saillante, étroite et fortement rabattue, Mésosternum forte- 
ment échancré en devant et entièrement rebordé. Jambes larges et cour- 


536 S.=A. DE MARSEUL. 134 


tes; antérieures armées de trois dents assez aiguës, postérieures garnies 
d’un double rang de spinules peu nombreuses. 

Chine (coll. Javet). 

Cette espèce vient se ranger près du H. Gehini, dont elle diffère peu; 
elle est seulement un peu plus petite et sa strie prothoracique externe est 
-raccourcie postérieurement. Elle a de grands rapports de forme avec PH. 
coracinus, mais la disposition des stries des élytres est bien différente, 
ainsi que la ponctuation de son pygidium. 


26 (99 b). HisTer Micrpsa. PI. 6, Î. 26. 


Ovalis convexiusculus, brunneus nilidus, fronte bifoveolata, Stria 
semi-hexagona; pronoto stria laterali interna inlegra, «a margine dis- 
tanti, externa breviz; elytris striis validis, 1-4 dorsalibus integris, 5° 
ante, suturali ultra medium abbreviatis, sublhumerali externa brevi, ad 
“humerum; margine inflexo foveolato trisulcatoque ; propygidio valide, 
pygidio basi tenuiter, parce punctatis; mesosterno marginato, antice haud 
Sinualo, prosterno brevi basi truncato ; tibiis anticis valide A-dentatis, 
posticis biserialim spinosis. — Long. 8 mill., larg. 4 2/3 mill. 


D'un brun luisant, plus rougeâtre sur les élytres, aux antennes et aux 
pattes ; ovale, assez convexe. Front plan, transversal, légèrement bifovéolé, 
séparé de l’épistome par une forte strie semihexagonale. Labre très petit. 
Mandibules terminées en pointe, légèrement concaves. Pronotum beau- 
coup plus large que long, à peine arqué et bordé de points à la base, 
oblique sur les côtés, rétréci et bisinueusement échancré en devant, avec 
les angles obtus, abaissés ; strie latérale interne fine, droite et éloignée 
du bord sur les côtés, non interrompue en devant; externe courte, attei- 
gnant à peine le tiers. Écusson triangulaire très petit. Élytres plus longues 
que le pronotum, de sa largeur à la base, curvilinéaires sur les côtés, 
rétrécies el droites au bout, avec les angles externes arrondis, une impres- 
sion subapicale et un petit angle sutural; stries ponctuées et bien mar- 
quées ; 1-4 dorsales entières, cinquième raccourcie avant le milieu, sutu- 
rale au delà, subhumérale externe réduite à un court rudiment placé au 
niveau de l'épaule; bord infléchi creusé d’une fosselte 3-sillonnée. Pro- 
pygidium couvert de points espacés assez gros; pygidium ponctué de 
même, mais plus finement et plus obsolètement. Prosternum tronqué à la 
base, resserré ; mentonnière courte, inclinée, Mésosternum sans sinuosité, 
entièrement rebordé. Jambes antérieures dilatées, fortement 4-dentées ; 
postérieures garnies de 5 à 6 rangées de spinules. 

Celle espèce, l’une des plus petites du genre, est décrite sur un indi- 


135 Supplément à la Monographie des Histérides. 597 


vidu venant d’Alger, de la collection de M. Aubé. Elle vient se ranger 
systématiquement à la suite du H. Gehini, dont elle diffère essentielle- 
ment. Elle ressemble beaucoup au H. Smyrnæus par la couleur, la taille 
et la forme, mais les stries suturale et cinquième dorsale, ainsi que la 
latérale du pronotum, raccourcies, l'en distinguent aisément. 

Je dois dire ici, après avoir comparé les types des H. Smyrnæus el 
Peyroni, que ces deux espèces n’en font qu'une, qui devra porter le pre- 
mier nom. 


97 (100 «). HistTer corAx. PI 6, f. 27. 


Ovalis, convexus, niger nitidus ; fronte rotunda, postice impressa, stria 
semihexagona integra; pronoto stria laterali interna haud interruptla 
pone oculos obtuse angulata, externa integra; elytris 1-2 dorsalibus vali- 
dis punclatis integris, 3° postice interrupla, marginis inflext foveola tri- 
sulcata ; propygidio biimpresso punctis validis spœrsis, pygidio basé punc- 
tato ; mesosterno sinualo, stria marginali integra utrinque gemina; tibiis 
anticis 3-dentatis, posticis dense spinosis. — Long. 6 mill., larg. 4 1/2 
mill. 


Ovale, court, convexe, noir, luisant. Antennes brunes. Front convexe, 
impressionné sur le vertex, entouré d’une strie forte, semihexagonale, 
entière, Épistome court. Labre petit, arrondi. Mandibules fortes, recour- 
bées au bout en pointe peu aiguë, sans canal. Pronotum court, arrondi à 
la base, arqué sur les côtés, fortement rétréci et bisinueusement échancré 
en devant, avec les angles abaissés, obtus; strie latérale interne forte, 
parallèle au bord latéral, coudée derrière les yeux, non interrompue ; 
externe à peine raccourcie à la base, recourbée en devant, mais sans 
suivre l’interne, Entre les deux on voit un court rudiment d'une troisième 
strie. Parapleures visibles. Écusson triangulaire. Élytres une fois un tiers 
plus longues que le pronotum, de sa largeur à la base, dilatées en cercle 
sur les côtés, fortement rétrécies au bout, coupées presque droit, avec 
une légère impression subapicale et avec les angles arrondis ; stries dorsales 
fortes, ponctuées, 1-2 entières, troisième entière, mais interrompue par 
derrière, les autres nulles, ainsi que les subhumérales; bord infléchi 
creusé d’une fossette trisillonnée sous lPépaule. Propygidium en demi- 
hexagone transverse, incliné, bifovéolé, finement pointillé, avec quelques 
gros points épars Ce chaque côté. Pygidium ponctué çà et là le long de la 
base, bombé, perpendiculaire, en demi-cerele. Prosternum arrondi à la 
base, élargi, un peu plus étroit en devant ; mentonnière à peine rabaltue, 
arrondie et rebordée en devant. Mésosternum sinué en devant, rebordé 
d’une strie entière, et de chaque côté d’une autre strie courte, Jambes 


538 S.-A. DE MARSEUL, 136 


antérieures armées de trois dents fortes, la plus haute faible ; postérieures 
garnies de sept ou huit paires d’épines serrées. 
Indes Orientales. 


28 (100 c). HISTER COQUERELLI. PI. 6, f. 28. 


Oblongo-ovalis, convexiusculus, piceus nitens, antennis pedibusque rufis ; 
capile dense punclulato, fronte stria carinata integra, ante oculos dentata, 
mandibulis cavis; pronoto puncticulato, stria laterali interna haud inter- 
rupta, posterius sénuata, exlerna inlegra; elytris margine inflexo trisul- 
calo; slria subhumerali ad humerum arcuata, abbreviata, lénea puncto- 
rum continuata; dorsalibus et suturali integris, ? posterioribus antice 
Junclis; propygidio pygidioque parce punctatis; prosterno angusto bi 
strialo; mesosterno recto marginato; tibiis anticis h-dentatis, posticis 
biserialim spinosis. — Long. 3 1/4 mill., larg. 2 mill. 


Ovale, oblong, peu convexe, brun de poix, luisant. Antennes rousses. 
Toute la tête densément pointillée; front large, transverse, peu convexe, 
entouré d'une strie bien marquée, entière, anguleuse, qui le sépare de 
l’épistome, avec une dent en dedans des yeux. Mandibules arquées en 
pointe au bout, concaves, avec un rebord externe, élevé. Pronotum beau- 
coup plus large que long, à peine arqué et crénelé à la base, avec les 
angles obtus, faiblement courbé sur les côtés, largement échancré et 
rétréci en devant, avec les angles abaisssés, arrondis; couvert d’un petit 
pointillé écarté; strie marginale non interrompue ; latérale interne égale- 
ment entière, éloignée du bord latéral, coudée aux deux tiers et se rap- 
prochant de la marge vers la base; externe entière, terminée en devant 
par un petit crochet. Écusson en petit triangle, court. Parapleures visibles. 
Élytres une fois et demie plus longues que le pronotum, de sa largeur à 
la base, subparallèles sur les côtés, un peu rétrécies et coupées droit au 
bout, avec les angles externes arrondis; bord infléchi sans fossette, tri- 
sillonné au milieu. Strie subhumérale externe formant un arc court à 
l'épaule, puis continuée par des points; on peut donc le considérer 
comme ayant une faible strie subhumérale interne, avec un appendice 
huméral où simplement avec une externe raccourcie postérieurement ; 
humérale fine, oblique ; dorsales fortes, crénelées, entières, cinquième et 
suturale réunies par un are basal. Propygidium en hexagone irrégulier, 
déclive, assez long, couvert de gros points oblongs, épars, entre lesquels 
on aperçoit à un très fort grossissement de très petits points. Pygidium 
rabattu en demi-cercle très bombé, peu densément ponctué, et finement 
au bout. Prosternum étroit, tronqué et dilaté à la base, bistrié, court; 
mentonniere infléchie, assez saillante, arrondie au bout, ponctuée et 


157 Supplément à la Monographie des Histérides. 539 


rebordée; mésosternum lisse, droit en devant, bordé d’une forte strie 
arquée, entière. Pattes brun-roux. Jambes antérieures courtes, dilatées et 
L-dentées; postérieures garnies d’un double rang d’épines. 

Kertch, Crimée (coll. Fairmaire). 

Cette espèce, qui fait partie de la collection de l'auteur de la Faune des 
Coléoptères de France, M. Fairmaire, lui vient de M. Coquerel, à qui je 
suis heureux de pouvoir la dédier, en souvenir de nos amicales relations 
entomologiques. 

Elle se range près du Æ. Smyrnæus, dont elle diffère par sa strie laté- 
rale interne coudée, son prosternum bistrié et sa forme plus ovalaire. 
Elle à aussi quelques rapports avec le H. Micipsa, mais chez ce dernier la 
suturale externe est très raccourcie, ainsi que la suturale et la cinquième 
dorsale, et le prosternum est sans stries. 


29 (101 a). HIsTER LAGO. PI. 6, f. 29. 


Ovalis, parum convexus, niger, nitidus, antennis pedibusque rufo-pèceis ; 
fronte punctulata subplana, sbria poslice completa, mandibulis extus mar- 
ginalis ; pronolo basi punctato, striis 2 laleralibus integris, poslice 
approæimatis ; elytris striis validis parallelis 1-4 dorsalibus integris, 5° 
ad medium, suturali ultra ascendente, subhumerali externa brevi ad 
basim, margine inflexo 3-sulcato; propygidio sat valide, pygidio tenue 
parce punctatis; mesosterno recto marginato, proslerno bistrialo ; tibiis 
anticis H-dentatis, posticis biseriatim spinosulis. — Long. 3 mill., larg. 
1 3/4 mill. ; 


Ovale, un peu aplati, noir, luisant. Antennes rousses, avec le scape noir 
de poix. Front transverse, presque plan, finement ponctué, entouré d’une 
strie forte semi-hexagonale, entière, mème complète par derrière ; une 
fossette médiane très légère sur le vertex ; épistome étroit, court; labre 
très petit. Mandibules arquées en pointe aiguê, ponctuées et avec un 
étroit rebord élevé. Pronotum beaucoup plus large que long, faiblement 
arqué et bordé de points à la base, avec les angles arrondis, oblique sur 
les côtés, rétréci, largement échancré en devant, avec les angles abaissés, 
obtus, couvert d’une très fine ponctuation; strie latérale externe rappro- 
chée du bord, à peine raccourcie à la base, arquée en devant et ne sui- 
vant pas l’interne; celle-ci non interrompue derrière la tête, sinuée sur 
les côtés, se rapprochant beaucoup de l’externe vers la base qu’elle 
atteint. Écusson petit.» Parapleures visibles. Élytres plus longues que le 
pronotum, de sa largeur à la base, curvilinéaires sur les côtés, sans dila- 
lation marquée, rétrécies et presque droiles au bout, avec les angles 
émoussés ; stries dorsales fortes, sans points bien marqués, 1-4 parallèles, 


240 S.=A. DE MARSEUL. 13 


entières, cinquième remontant jusqu’au milieu, suturale au delà; subhu- 
mérale externe courte, longeant l'épaule ; bord infléchi parcouru de trois 
sillons ponctués, dont les deux premiers remontent jusqu’à la base, le 
troisième très court au milieu. Propygidium incliné, hexagonal, couvert 
de gros points épars. Pygidium bombé, avec une fine ponctuation espacée. 
Mésosternum droit en devant, entouré d’une strie semi-circulaire com- 
plète. Prosternum étroit, dilaté et tronqué à la base, avec deux stries rap- 
prochées, finissant un peu avant la mentonnière qui est rabattue et rebor- 
dée; fossettes antennaires vagues. Pattes d’un rouge de poix. Jambes 
antérieures courtes, dilatées, fortement 4-dentées; postérieures garnies 
de six ou sept paires de spinules. 

Ceite jolie espèce, provenant de Grèce (col. Kraatz), vient se placer 
dans le groupe remarquable par sa petite taille, sa forme aplatie, sa strie 
subhumérale réduite à un court rudiment placé en dehors de l'épaule, 
dont l'Hister Smyrnæus est le type. 


VIe GROUPE. 
30 (110 a). Hisrer sTIGMosus. PI. 6, f. 30. 


Ovalis, convexus, nigro-piceus, nitidus, antennis pedibusque ferrugineis ; 
fronte rotunda stria valida antice sinuata ; pronoto extus punctalo, stria 
laterali interna valida, sénuata, haud interrupta; elytris stria subhume- 
rali extlerna, dorsalibus 1-3 éntegris, N° basi parum, 5 et suturali in 
medio abbrevialis, margine inflexo unisulcato, foveola grosse punctata ; 
propygidio ulrinque impresso pygidioque grosse punctatis ; prosterno basi 
bistriato, lobo brevi reflexo:; mesosterno subsinuato marginatoque ; tibiis 
anticis 5-denticulatis, posticis spinosis. — Long. 5 mill., larg. 4 1/2 mill. 


Ovale, convexe, d’un noir de poix luisant, tirant sur le brun. Antennes 
ferrugineuses. Front arrondi, convexe, pointillé, ceint d’une forte strie 
semi-circulaire, sinuée en devant. Épistome court. Labre petit, arrondi. 
Mandibules épaisses, non canaliculées, recourbées en pointe peu aiguë. 
Pronotum ceurt, arrondi à la base, sinué sur les côtés, rétréci et échancré 
en devant, avec les angles abaissés, obtus ; strie latérale interne forte, 
entière, ponctuée, parallèle au bord, sinuée, sans coude derrière les yeux; 
surface pointillée, mais assez fortement ponctuée en dedans de la strie ; 
strie latérale externe nulle; marginale bien marquée et rejoignant presque 
au milieu celle du côté opposé. Parapleures visibles. Écusson triangulaire 
enfoncé. Élytres une fois et demie plus longues que le pronotum, de sa 
largeur à la base, dilatées à la base, rétrécies et coupées droit au bout, 


139 Supplément à la Monographie des Histérides. 54 


avec l’angle externe arrondi et un angle sutural rentrant très obtus ; une 
impression transverse subapicale; couvertes postérieurement de quelques 
petits points espacés; stries assez fines, ponctuées, bien marquées, 1-3 
dorsales entières, parallèles, quatrième un peu raccourcie à la base, cin- 
quième avant le milieu, suturale vers le milieu; subhumérale externe . 
coudée à l'épaule et n’atteignant pas tout à fait la base ; interstries un 
peu concaves; bord infléchi sillonné dans toute son étendue, creusé sous 
l'épaule d’une fossette garnie de gros points irréguliers. Propygidium en 
trapèze incliné, avec une impression de chaque côté, couvert de gros 
points ocellés, assez régulièrement serrés, Pygidium en triangle peu con- 
vexe, presque perpendiculaire, ponctué de même. Prosternum assez large 
entre les jambes, bordé d’une strie de chaque côté, arrondi à la base, un 
peu plus étroit en devant; mentonnière courte, rabattue, arrondie et 
rebordée au bout. Mésosternum faiblement sinué en devant et bordé d’une 
strie entière, Pattes ferrugineuses; jambes antérieures larges, armées de 
cinq petites dents; postérieures garnies de sept ou huit paires d’épines 
serrées. 

Cette espèce vit en France dans les bolets pourris. Je lai trouvée souvent 
en automne dans les bois tapissés de mousses ; elle tient le milieu entre 
l'A, carbonarius et V'H. marginatus, dont elle a beaucoup le faciès. Ge 
nom lui avait été donné par Germar, comme je m'en suis convaincu par 
l'inspection d’un individu provenant de M. Schaum, entièrement identique 
aux miens. 


81 (114 a). HisTER Lits. PI. 6, f. 31. 
° 

Ovalis, parum convexus, niger nilidus ; fronte plana punctulata, stria 
semihexagona integra; pronoto lateribus punctulato, stria interna valida 
integra, externa nulla, marginal valida; elytris striis dorsalibus 1-3 
integris, validis, 4-5 et suturali obsoletis apicalibus, subhumerali exlerna 
brevi ad humerum, marginis inflexi foveola trisulcata; propygidio pygi- 
dioque æqualiter punctatis; mesosterno sinuato marginaloque; tibiis anti- 
cis h-denticulatis, posticis spinosis. — Long. 7 mill, larg. 5 mill. 


Ovale, peu convexe, noir luisant. Antennes brunes. Front large, plan, 
pointillé, ceint d’une forte strie semihexagonale, à angles arrondis. Épis- 
tome court. Labre petit, arrondi. Mandibules épaisses, recourbées en 
pointe aiguë, sans canal. Pronotum beaucoup plus large que long, arrondi 
à la base, arqué sur les côtés, rétréci et fortement échancré en devant, 
avec les angles abaissés, aigus et assez saillants; strie latérale interne 
forte, ponctuée, assez rapprochée du bord et lui étant parallèle, formant 
un angle presque droit en devant, mais sans coude derrière les yeux; 


542 S.-A. DE MARSEUL. 440 


latérale externe nulle ; marginale forte à l'angle antérieur et se continuant 
jusqu'aux yeux; ponctuation assez marquée en dedans de la strie latérale. 
Parapleures visibles. Écusson petit, triangulaire. Élytres une fois et demie 
de la longueur du pronotum, de sa largeur à la base, arquées sur les 
côtés, rétrécies et presque droites au bout, avec les deux angles arrondis, 
formant un petit angle sutural rentrant ; stries dorsales 1-3 fortes, entières, 
avec les interstries plus larges en devant, quatrième, cinquième et sutu- 
rale réduites à quelques courts rudiments formés de points; subhumé- 
rale externe unique, bien marquée, courte, au niveau de l’épaule ; bord 
infléchi creusé d’une fossette subhumérale, 3-sillonnée. Propygidium for- 
tement incliné, en hexagone transverse court, sans fovéoles, couvert de 
points assez forts, pas très serrés et également espacés. Pygidium ponctué 
de même, en demi-cercle bombé, rabattu. Prosternum saillant, étroit, un 
peu élargi et arrondi à la base ; mentonnière à peine rabattue, pointillée, 
rebordée en devant; lame pectorale fortement échancrée. Mésosternum 
sinué, rebordé entièrement, avec une courte strie de plus dans l'angle 
antérieur. Jambes élargies, surtout les antérieures, qui sont ponctuées en 
dessous et armées de quatre dentelures, l’apicale bifide; postérieures 
garnies de six ou sept paires d’épines. 

Mexique. 

Placé entre les H. Californicus et stercorarius, il est plus élargi, moins 
densément ponctué au pygidium que le premier, moins fortement que le 
deuxième ; il a des rudiments apicaux des stries internes des élytres, et 
sa strie latérale du pronotum est fort rapprochée du bord. 


32 (116 a). HISTER MYRMIDON. PL 6, £ 32. 


Orbicularis, convexus, niger nilidus, antennis pedibusque rufis ; fronte 
plana stria semicirculari integra; pronoto stria laterali interna integra, 
haud interrupta; elytris striis validis crenatis, 1-4 dorsalibus integris, 
5° ultra medium, sulurali basi, Subhumerali externa postice abbreviatis, 
margine inflexo bistrialo; propygidio parce punctato, pygidio vix dis- 
tincle puncticulato; mesosterno recto marginalo; tibiis anticis latis tri- 
denticulatis, apicali trispinoso valde prominenti; posticis biseriatim spi- 
nosis. — Long. 3 1/2 mill., larg. 2 1/2 mill. 


Orbiculaire, convexe, noir de poix luisant. Antennes rousses. Front 
plan, large, ceint d’une forte strie semicirculaire entière, qui le sépare 
de l’épistome. Labre petit. Mandibules courbées en pointe, déprimées. 
Pronotum court, large, à peine arqué et crénelé à la base, avec les angles 
obtus, courbé sur les côtés, rétréci et bisinueusement échancré en devant, 
avec les angles abaissés, obtus; strie latérale interne n’atteignant pas tout 


CNE Supplément à la Monographie des IHistérides. 545 


à fait la base, assez distante du bord latéral, mais s’en rapprochant un 
peu par derrière, non interrompue et coudée derrière les yeux. Écusson 
petit, en triangle. Parapleures visibles. Élytres un peu plus longues que 
le pronotum, de sa largeur à la base, curvilinéaires sur les côtés, faible- 
ment arquées au bout, avec les angles arrondis, laissant entre elles un 
petit angle sutural rentrant; bord infléchi bisillonné, sans fossette ponc- 
tuée ; stries fortes, crénelées, subhumérale externe arquée sous l'épaule, 
atténuée postérieurement et plus ou moins raccourcie; une ligne de points 
obsolètes simulant une strie interne; 4-4 dorsales entières, parallèles, cin- 
quième raccourcie au milieu, suturale au delà. Proygidium incliné, trans- 
verse, convexe, couvert de points écartés. Pygidium en demi-cerele con- 
vexe, paraissant lisse, mais réellement densément pointillé. Prosternum 
en carène tranchante, court, concave, élargi et tronqué à la base; men- 
tonnière courte, rabattue en pointe arrondie et rebordée. Mésosternum 
non sinué, bordé d’une strie droite entière. Pattes d’un brun roux. Jam- 
bes antérieures triangulaires, armées d’une longue dent apicale, obtuse, 
triépineuse, et plus haut de deux autres petites dentelures; postérieures 
garnies d’une double rangée d’épines. 

Célèbes, 

Cette gentille petite espèce, qui le cède à peine au H. cælestis, Vient 
après le H. bifrons, dont elle se distingue par sa taille bien inférieure, 
par son pygidium presque lisse et par son front sans fossette. 


33 (122 a). HISTER PTEROMALUS. PI, 6, f. 33. 


Ovalis, depressus, niger, politus, nitidus: fronte depressa, stria integra 
subsinuala mandibulis convexis; pronoto stria laterali interna valida inte- 
gra, externa brevi lenuissima ; elytris margine inflexo bistriato, stria 4° 
dorsali integra, 2-8 postice abbrevialis, propygidio biimpresso pygidioque 
parce punctatis ; mesoslerno sinualo stria interrupla marginali, transversa 
arcuala; tibiis anticis sublus levibus 3-dentalis, posticis biserialim spino- 
sulis. — Long. 7 mill., larg. 3 mill. 


Ovale, oblong, déprimé, noir lisse et très luisant. Antennes brunes. 
Front transverse, un peu enfoncé au milieu, entouré d’une faible strie 
semicirculaire, subbisinuée, non interrompue. Labre court. Mandibules 
arquées en pointe au bout, dentées en dedans, convexes. Pronotum court, 
large, faiblement arqué à la base, avec les angles obtus, presque droit sur 
les côtés, rétréci et largement échancré en devant, avec les angles abais- 
sés, peu saillants; strie latérale interne forte et coudée latéralement, rap- 
prochée du bord vers la base, plus fine et à peine sinuée derrière les 
yeux; externe formant un arc court, très fin en devant. Écusson très 


54h S.-A. DE MARSEUL. 142 


petit, en triangle aigu. Parapleures visibles. Élytres une fois et demie plus 
longues que le pronotum, de sa largeur à la base, dilatées à l'épaule, un 
peu rétrécies et presque droites au bout, avec l’angle externe arrondi et 
laissant entre elles un petit angle sulural ; une légère impression subapi- 
cale transverse; bord infléchi également lisse, avec une faible fossette et 
deux fines stries, dont l’externe très courte; première dorsale forte, 
entière, 2-3 raccourcies postérieurement vers le milieu. Propygidium en 
hexagone transverse, déclive, biimpressionné au bout; pygidium en demi- 
cercle, rabattu, plan; l'un et l’autre peu densément ponctués. Prosternum 
en carène étroite, élargi et arrondi à la base ; mentonnière inclinée, arron- 
die et rebordée. Mésosternum échancré, avec une strie marginale large- 
ment interrompue et une transversale en arc bien marqué. Jambes anté- 
rieures fortement tridentées, lisses en dessous ; postérieures garnies d’un 
double rang d’épines. 

Ceylan (coll, Mnizech). 

Cette espèce curieuse ne peut se confondre avec aucune autre du genre ; 
elle vient se placer dans le groupe, en tête des espèces noires, immédia- 
tement après le H. 4-notatus. 


VIIe GROUPE. 


34 (122 b). HISTER SHANGHAICUS. PI, 6, f, 34. 


Ovalis, convexus, niger, nitidus, clava brunnea; fronte depressa, stria 
marginali integra, mandibulis haud canaliculatis ; pronoto striis integris, 
marginali antice continua ; elytris fossa subhumerali bisulcata, striis 1-2 
dorsalibus integris, 8" postice abbreviata, cæteris nullis; pygidio obscuro 
lævi, propygidio utrinque subimpresso basi parce punclulalo; prosterno 
lato sat brevi, mesosterno recto, striis 2, externa interrupta ; tibiis dilata- 
lis, anticis extus 5-dentatis, posticis biscrialim spinosis. — Long. 7 mill., 
larg. 6 mill. 


Ovale, convexe, noir, lisse, luisant. Antennes brun de poix, avec la 
massue ferrugineuse. Front légèrement impressionné au milieu, entouré 
d’une strie semihexagonale. Mandibules courtes, épaissies à la base, ter- 
minées en pointe, non creusées en gouttière. Pronotum court, large, fai- 
blement arqué à la base, avec les angles très mousses, oblique sur les 
côtés, rélréci et bisinueusement échancré en devant, avec les angles 
abaissés et obtus; stries parallèles, assez rapprochées latéralement, 
externe dépassant un peu l'angle antérieur, interne non interrompue, 
marginale suivant le bord antérieur. Écusson triangulaire, Élytres une 


145 Supplément à la Monographie des Iistérides. 545 


fois et demie pius longues que le pronotum, de sa largeur à la base, cur- 
vilinéairement dilatées sur les côtés, rétrécies et arrondies au bout, avec 
un angle sutural bien marqué et une petite impression subapicale ; fos- 
sette subhumérale profonde, lisse, bisillonnée; stries fines, imponctuées, 
1-2 dorsales entières, troisième un peu raccourcie postérieurement, toutes 
les autres nulles. Propygidium en hexagone transverse, légèrement bifo- 
véolé, pointillé à la base; pygidium bombé, en demi-cercle, lisse; lun 
et l’autre segment obscurs. Prosternum large, court, tronqué à la base; 
mentonnière peu rabattue, ne dépassant pas les angles antérieurs; fossette 
antennaire formée par un pli sous l'angle. Mésosternum droit en devant, 
bordé de deux stries, l’interne entière. Jambes très dilatées; antérieures 
armées de cinq dents, postérieures garnies d’une double rangée d’épines. 

Gette espèce, provenant de Shang-Haï (Chine), n’a pas d’anaiogue dans 
tout le groupe, elle vient se placer en tèle, immédiatement après le 
IT. -notatus. 


35 (124 a). HISTER CORONATUS. PI, 6, f. 356. 


Ovalis, convexus, niger nilidus politus, antennis pedibusque rufis ; fronte 
impressa, slria valida semicirculari angulosa integra; mandibulis sub- 
cavis; pronoto striis lateralibus crenatis, interna inlegra, pone oculos 
arcuala, exlerna brevi; elytris striis 1-2 validis integris, 3-4 late inter- 
ruptis, sulurali brevi media, margine inflexo bistriato; propygidio utrin- 
que impresso, pygidio bilobo, profunde ocellalo punctatis; prosterno plano 
haud strialo; mesosterno sinuato marginatoque ; tibiis anticis obluse 
tridentatis , posticis biseriatim spinosis. — Long. 6 mill., larg, 4 1/2 
mill. 


Ovale, convexe, noir luisant et très lisse. Antennes rousses. Front 
arrondi, concave, entouré d’une forte strie semicirculaire, anguleuse laté- 
ralement, qui le sépare de l’épistome. Labre court. Mandibules courbées 
en pointe, déprimées en dessus. Pronotum beaucoup plus large que long, 
arqué et comme finement crénelé à la base, avec les angles obtus, presque 
droit sur les côtés, rétréci et fortement échancré en devant, avec les 
angles abaissés, peu saillants et très obtus ; strie latérale interne crénelée, 
forte, parallèle au bord latéral et assez rapprochée de lui, sans coude post- 
oculaire, non interrompue; externe formant un arc court dans l’angle 
antérieur. Écusson en petit triangle équilatéral. Parapleures visibles. Ély- 
tres une fois et demie plus longues que le pronotum, de sa largeur à la 
base, curvilinéaires sur les côtés, rétrécies et presque droites au bout, 
avec les angles arrondis, laissant entre elles un petit angle sulural ren- 
trant; bord infléchi lisse, sans fossette, avec deux fines stries entières ; 


he Série, TOME 39 


046 S.-A DE MARSEUL All 


humérale très fine, oblique; dorsales 1-2 fortes, entières, parallèles ; 
troisième largement interrompue où formée d’un rudiment basal du tiers 
de la longueur et d’un point apical; quatrième interrompue davantage 
encore ; suturale courte, placée au milieu. Propygidium en hexagone 
transverse, incliné, fortement impressionné de chaque côté au bout, 
couvert de gros points ocellés, serrés, qui forment un espace antérieure- 
ment trilobé en forme de couronne, et dans l'intervalle quatre espaces 
lisses et en relief, Pygidium en demi-cercle très bombé, avec une double 
bosse, ponctué comme le propygidium. Prosternum assez large, arrondi 
à la base, sans stries, plan; mentonnière courte, non abaissée, en pointe 
obtuse, rebordée. Mésosternum sinué et bordé d’une strie assez fine en- 
tière. Pattes brun ferrugineux. Jambes antérieures armées de quatre 
petites dents, lapicale munie de deux épines; postérieures garnies de 
deux rangées d’épines. 

Mexique (coll. Sallé). 

Cette singulière espèce est excessivement voisine du A. diadema; 
cependant je n'ose les réunir, n’en ayant vu que très peu d'individus ; 
car, outre leur provenance différente, celle-ci a le prosternum dépourvu 


de stries et les jambes antérieures garnies seulement de quatre denti- 
cules, 


86 (129). HISTER LENTULUS. PI, 7, f. 36. 


Ovalis, conveæus, niger nilidus, antennis pedibusque brunneis; fronte 
stria circulart integra; pronoto ciliato, stria laterali interna haud inter- 
rupta, externa antica brevissima; elytris slriis validis crenatis, dorsali- 
bus 1-3 éntegris, K° el sulurali subintegris, 5° in medio abbreviata, subhu- 
merali interna apicali, margine inflexo vage punclato, bisulcato; pygidio 
propygidioque parce punclatis, plagialim rufis; mesosterno sinualo mar- 
ginaloque; tibiis anticis 3-dentatis, posticis biseriatim multispinosis. — 
Long. 6 mill., larg. 4 mill. 

Hister lentulus Er. Jahrb., 149, 55 (1834). — Mars., Hist., 1854, 
D. 964, pl. 24, G® XX, 1.129: 


Ovale, convexe, noir luisant. Antennes brunes. Tête arrondie; front 
convexe, séparé de l’épistome par une strie semicirculaire non interrom- 
pue. Labre très court. Mandibules arquées en pointe, faiblement uniden- 
tées en dedans, sans fossette. Pronotum rétréci et largement échancré en 
devant, avec les angles abaissés, obtus et peu saillants; oblique et cilié 
sur les côtés, à peine arqué à la base ; strie latérale interne forte el pres- 
que droite sur les côlés, fine, rapprochée de la marge et entière en 
devant ; latérale externe réduite à un petit arc dans l’angle même. Para- 





145 Supplément à la Monographie des Histérides. 5/47 


pleures visibles en dessus. Écusson petit, triangulaire, Élytres une fois 
et quart plus longues que le pronotum, de sa largeur à la base, curvili- 
néaires sur les côtés, rétrécies et coupées obliquement au bout, formant 
un angle sutural ouvert et bien marqué; stries fortes, crénelées, parallèles, 
1-3 dorsales entières, quatrième et suturale à peine raccourcies à la base, 
cinquième raccourcie au milieu; subhumérale obsolète, réduite à un 
court appendice; bord infléchi bisillonné, vaguement ponctué, sans fos- 
sette bien accusée à l'épaule. Propygidium en hexagone transverse, cou- 
vert d’une ponctuation peu serrée, avec une impression apicale de chaque 
côté. Pygidium bombé, triangulaire, ponctué de même. Sur l’un et l'autre 
une tache rouge transversale, dentelée, Prosternum en carène étroite, 
arrondi à la base; mentonnière courte, rebordée. Mésosternum sinué, 
rebordé. Pattes brunes. Jambes antérieures tridentées; postérieures gar- 
nies de nombreuses épines sur deux rangs. 

Cette espèce provient du Cap de Bonne-Espérance. 

Le type d'Erichson ne diffère du mien que par sa taille un peu plus 
grande, les stries de ses élytres plus fortes et plus crénelées, et par ses 
taches rouges de l'abdomen qui, du reste, pourraient n'être qu’acciden- 
telles. 


37 (129 a). HISTER HALDEMANNI. PI, 7, fig, 37. 


Ovalis, oblongus, convexus, niger nitidus ; antennis rufis pedibus brun- 
neis; fronte stria integra, mandibulis concavis ; pronoto stria laterali 
interna integra pone oculos sinuala, externa brevi; elytris striis dorsali- 
bus 1-4 integris, 5° el suturali apice brevibus ; margine inflexo bisulcato; 
pygidio parce, in medio lenuissime punctalo; prosterno angusto, mesos- 
Lerno sinuato marginato; tibiis anticis 3-denticulalis, posticis biseriatim 
spinosulis. — Long. 6 mill., larg. 4 mill. 


Ovale, oblong, convexe, noir luisant, couvert en dessus d’un très fin 
pointillé, visible à un fort grossissement. Antennes rousses. Front arrondi, 
peu convexe, ceint d’une strie semicireulaire, un peu coudée, entière, qui 
le sépare de l’épistome. Labre très court. Mandibules courbées en pointe 
au bout, un peu déprimées en dessus. Pronotum beaucoup plus large que 
long, arqué et bordé de petits points pressés à la base, avec les angles 
obtus, à peine courbé sur les côtés, rétréci et échancré en devant, avec 
les angles abaissés, aigus et peu saillants; strie marginale visible jus- 
qu'aux yeux; latérale interne assez forte, parallèle sur les bords latéraux, 
un peu sinuée derrière les yeux, non interrompue; externe fine, courte, 
formant un are dans l’angle antérieur. Écusson petit, en triangle équilaté- 
ral, Parapleures visibles. Élytres une fois et 1/3 plus longues que le pro- 


548 S.-A. DE MARSEUL. 146 


notum, de sa largeur à la base, curvilinéaires sur les côtés, rétrécies et 
faiblement courbées au bout, avec l'angle externe arrondi, laissant entre 
elles un petit angle sutural rentrant; bord infléchi sans fossette, avec 
deux forts sillons rugueux au fond, dont l'interne seul atteint la base; strie 
humérale très fine, oblique; dorsales crénelées, fortes, parallèles, 1-4 
entières, cinquième raccourcie beaucoup avant le milieu, suturale un peu 
plus haut. Propygidium en hexagone transverse, déclive, convexe, couvert 
d'assez forts points épars. Pygidium en demi-cercle, très bombé, rabattu, 
couvert de points écartés devenant très fins au milieu. Dessous densément 
et fortement ponctué sur les côtés. Prosternum court, en carène étroite, 
arrondi à la base; mentonnière abaissée, en pointe arrondie et largement 
rebordée. Mésosternum échancré et bordé d’une strie marginale entière. 
Pattes brunes. Jambes assez larges et courtes ; antérieures armées de trois 
petites dents, l’apicale munie de deux épines ; postérieures garnies d’une 
double rangée d’épines. 

Amérique boréale (coll. Mnizech). 

Cette espèce vient après le H. lentulus, et ne peut se confondre avec 
aucune autre du groupe. Elle a cependant la forme du H. civilis, mais 
ses stries dorsales et suturale et les dents des jambes antérieures l'en éloi- 
gnent de prime-abord. 


38 (136 a). HISTER SEDAKOVII. PI, 7, Î. 38. 


Ovalis, convexiusculus, niger nilidus, supra puncticulatus, antennis 
rufis, pedibus brunneis ; fronte slria semihexagona integra ; mandibulis 
rugosis canaliculatis ; pronoto stria laterali intern« integra, externa basi 
parum abbreviata; elytris striis dorsalibus 1-4 integris, 5° apicali, sutu- 
ralè dimidiata, margine inflexo profunde sulcato; propygidio parce et 
grosse, pygidio basi punclalis ; mesosterno sinualo marginatoque; tibiis 
anticis latis obluse tridentatis; posticis multispinosis. — Long. 5 1/2 
mill., larg. 3 mill. 


Ovale, un peu allongé, assez convexe, noir luisant. Antennes rousses. 
Front large, bombé, pointillé, entouré d’une forte strie semihexagonale 
entière. Épistome court. Labre très petit, arrondi. Mandibules recourbées 
en pointe aiguë, concaves et rugueuses en dessus. Pronotum beaucoup 
plus large que long, arrondi et bordé de points à la base, avec un point 
anté-scutellaire, oblique sur les côtés, rétréci et profondément échancré 
en devant, avec les angles abaissés, obtus et assez saillants; très finement 
pointillé sur toute sa surface ; strie latérale interne forte, ponctuée, dis- 
tante du bord latéral, entière, un peu sinuée à la base, arquée à l’angle 
antérieur, sans coude derrière les yeux ; latérale externe plus fine, un peu 


147 Supplément à la Monographie des Histérides. 549 


raccourcie à la base, suivant quelque temps linterne en devant. Parapleu- 
res visibles. Écusson triangulaire, petit. Élytres une fois et demie plus 
longues que le pronotum, de sa largeur à la base, faiblement dilatées à 
l'épaule, rétrécies et obliques au bout, avec les angles arrondis, suture 
avec un angle rentrant bien marqué; stries dorsales fortes, ponctuées, 
1-4 entières, avec les interstries égaux entre eux, plus larges en devant ; 
cinquième réduite à des points apicaux ; suturale raccourcie au milieu et 
watteignant pas tout à fait le bout; bord infléchi creusé d’une fosselte 
bisillonnée et ponctuée. Propygidium en trapèze court, incliné, couvert 
de gros points inégalement espacés. Pygidium bombé, en demi-cercle, 
ponctué à la base et pointillé sur une partie de sa surface à un fort gros- 
sissement. Prosternum court, étroit, bosselé au milieu, un peu élargi et 
arrondi à la base; mentonnière étroite, un peu rabattue, arrondie et 
rebordée en devant. Mésosternum sinué et rebordé. Pattes brunes. Jambes 
antérieures élargies, armées de trois dents obtuses, l’apicale très large ; 
postérieures garnies de huit paires d’épines et ciliées. 

Kiatchta (Sibérie orientale). 

Il se distingue des H. bissexstriatus el sordidus, entre lesquels il se 
place, par ses mandibules concaves, rugueuses, son pygidium lisse, 
son prosternum dépourvu de strie marginale et la strie latérale externe 
du pronotum dépassant de beaucoup le milieu. 


39 (136 b). HISTER SORDIDUS. PI. 7, f. 39. 


Ovalis, parum convexus, niger nilidus, antennis, pedibus elytrisque 
partim rufis; fronte plana stria semihexagona, integra ; mandibulis den- 
talis, haud canaliculatis ; pronoto stria laterali interna haud interrupla, 
exlerna brevi; elytris striis 5-4 dorsalibus integris, 5° ante, suturali 
versus medium abbreviatis, subhumerali nulla; fossa subhumerali bisul- 
cata ; propygidio pygidioque dense punctatis ; prosterno mesosternoque 
subsinuato marginatis ; tibiis anticis 4-dentatis, posticis biseriatim spino- 
sulis. — Long. 3 1/2 mill., larg. 2 1/3 mill. 


Hister sordidus Aubé, Soc. Ent., 322, 30 (1850). — Mars., Hist., p. 
GITE ELITE 


Ovale, peu convexe, noir, faiblement luisant. Antennes ferrugineuses. 
Front large, presque plan, séparé de l’épistome par une strie semihexago- 
nale bien marquée. Labre très court. Mandibules convexes en dessus, 
arquées au bout en pointe aiguë, obtusément dentées en dedans. Prono- 
tum beaucoup plus large que long, faiblement arqué et bordé de points à 
la base, oblique en dedans sur les côtés, courbé vers les angles antérieurs 


550 S.-A, DE MARSEUL. 148 


qui sont assez aigus et abaissés, échancré en devant; stries latérales fines, 
interne entière, un peu recourbée en dedans postérieurement, externe 
très courte. Écusson très petit, triangulaire. Élytres une fois et demie de 
la longueur du pronotum, de sa largeur à la base, curvilinéaires sur les 
côtés, rétrécies postérieurement , avec les angles arrondis, extrémité 
droite, avec un petit angle sutural; bord infléchi imponctué, creusé 
d’une fossette sous l'épaule, avec deux sillons qui remontent au delà; 
stries dorsales fines, 1-4 entières, cinquième raccourcie avant le mi- 
lieu, suturale un peu au delà ; subhumérales nulles. Presqu'entièrement 
d’un rouge-brun, sauf le pourtour de l'écusson. Propygidium très légère- 
ment bifovéolé au bout, couvert d’une ponctuation assez forte, serrée, 
égale. Pygidium bombé, également et densément ponctué, mais obsolète- 
ment vers le bout. Prosternum étroit, arrondi à la base, entièrement 
rebordé dans sa moitié postérieure; mentonnière courte, inclinée, rebor- 
dée et arrondie en devant. Mésosternum légèrement sinué, avec une strie 
marginale entière. Pattes ferrugineuses, élargies. Cuisses pointillées. 
Jambes antérieures dilatées, armées de quatre dents, les deux dernières 
rapprochées; postérieures garnies de cinq ou six paires de spinules, 

Cette espèce, décrite par M. Aubé sur un seul individu venant d'Espa- 
gne, vient se ranger auprès de l'H. bésseæstriatus, avec lequel elle à les 
plus grands rapports de formes et de couleurs. Elle en diffère surtout par 
ses mandibules convexes, la ponctuation plus forte, plus serrée et plus 
uniforme du propygidium et du pygidium, et en particulier par la strie 
marginale du prosternum. 


VIII GROUPE. 


HO (146 a). HISTER CARAMANUS. PI. 7, f, 40. 


Oblongo-ovatus, convexiusculus, niger, nitidus, clava rufa; fronte 
plana, stria semicirculari integra; mandibulis haud canaliculatis ; pronoto 
stria laterali unica haud interrupta ; elytris striis 1-4 dorsalibus integris, 
2" et suturali versus medium abbreviatis, subhumerali nulla; margine 
inflexo foveolato, punctato bisulcatoque; propygidio utrinque impresso 
pygidioque valide et dense punctatis; proslerno compresso, mesosterno 
recto marginaloque ; tibiis anticis obluse H-dentalis, posticis biseriatim 
spinosulis. — Long. 5 mill., larg. 3 1/2 mill. 


Ovale, oblong, faiblement convexe, noir, luisant, Antennes brunes, à 
massue roussâtre. Front transverse, à peine bombé, entouré d’une strie 
demi-circulaire sinuée en devant, Labre court et petit. Mandibules sans 


149 Supplément à la Monographie des Histérides, 551 


canal, terminées en pointe assez aiguë, peu recourbée. Pronotum court, 
transverse, arqué et bordé dé points à la base, avec les angles droits, 
obtus, curvilinéaire sur les côtés, rétréci et échancré en devant, avec les 
angles abaissés, obtus; strie latérale interne unique, non interrompue en 
devant, formant un coude léger derrière les yeux. Éeusson en triangle très 
petit. Parapleures visibles en dessus. Élytres beaucoup plus longues que 
le pronotum, de sa largeur à la base, faiblement arrondies sur les côtés, 
avec une fossetle sous le bord infléchi, ponctuée et longée par deux 
faibles sillons, tronquées un peu obliquement au bout; stries dorsales fines, 
ponctuées, 1-4 entières, parallèles, cinquième raccourcie au milieu, sutu- 
rale un peu plus longue; troisième interstrie plus large que les autres. 
Propygidium incliné, biimpressionné légèrement au bout, couvert de gros 
points serrés. Pygidium bombé, vertical, en demi-calotte sphérique, ponc- 
tué de même. Prosternum court, dilaté et tronqué à la base, rétréci au 
delà, muni d’une mentonnière abaissée et arrondie au bout; fossettes an- 
tennaires visibles, Mésosternum droit en devant, rebordé d’une strie forte, 
entière, et sur les côtés d’une seconde strie courte, extérieure. Jambes an- 
térieures élargies en triangle, munies de quatre petites dents obtuses ; 
postérieures garnies de nombreuses spinules sur deux rangées. 

Caramanie, Anatolie (coll. Chevrolat). 

Cette espèce vient se placer immédiatement avant le H. corvinus, dont 
elle a absolument le faciès et les stries ; elle s’en distingue par ses mandi- 
bules sans canal et par son pygidium et son propygidium beaucoup plus 
fortement et plus densément ponctués. 


LA (148 b). HISTER GRITICUS. PI. 7, f. A1. 


Ovalis, convexiusculus, niger nilidus, antennis brunneis: fronte plana 
stria semicirculari integra; mandibulis haud canaliculatis ; pronoto stria 
laterali tenui interna inlegra ; elytris striis dorsalibus 1-3 integris, K° late 
interrupta, suturali brevi media; margine inflexo bisulcato ; propygidio 
biimpresso pygidioque parce punctatis ; prosterno plano bistriato ; mesos- 
terno subsinualo marginalo; tibiis anticis obluse tridentatis; poslicis 
multispinosis. — Long. 5 mill., larg. 3 1/2 mill. 


Ovale, peu convexe, noir, luisant. Antennes brunes. Front plan, large, 
entouré d’une strie forte, entière, à peine sinuée sur les côtés. Épistome 
court. Labre petit, arrondi. Mandibules épaisses, arrondies en pointe 
obtuse. Pronotum court, large, à peine arqué à la base, presque droit sur 
les côtés, largement et profondément échancré en devant, avec les angles 
abaissés, obtus; strie latérale interne fine, un peu sinuée, sans coude 


552 S.-A,. DE MARSEUL. 150 


derrière les yeux. Parapleures saillantes. Écusson triangulaire. Élytres une 
fois un tiers plus longues que le pronotum, de sa largeur à la base, curvi- 
linéaires sur les côtés, rétrécies et à peine arquées au bout, avec les deux 
angles arrondis; stries dorsales bien marquées, faiblement ponctuées, 1-3 
parallèles, entières, avec les interstries égaux, quatrième réduite à deux 
courts rudiments, l’un basal, lautre apical; suturale courte, n’atteignant 
ni le milieu, ni tout à fait le bout; subhumérales nulles ; bord infléchi lar- 
gement bisillonné, Propygidium en trapèze court, incliné, faiblement biim- 
pressionné, couvert de gros points épars. Pygidium en calotte sphérique 
également et assez fortement ponctué. Prosternum médiocrement élargi; 
bistrié dans sa moitié postérieure, arrondi à la base, droit ; mentonnière 
dans le même plan, saillante, en pointe arrondie et rebordée en devant. 
Mésosternum sinué, entièrement rebordé d'une forte strie sinueuse. Jam- 
bes antérieures élargies, armées de trois dents obtuses, l’apicale large ; 
postérieures garnies de nombreuses paires de courtes épines serrées. 

Mexique. 

Diffère du H. Goudotii, à côté duquel il se range, par sa strie frontale 
arquée et non sinuée, son prosternum bordé d’une strie marginale et son 
mésosternum sinué, et en général par sa forme plus allongée, parallèle et 
moins convexe. 


Species auctorum invisæ : 


h2. HISTER HOSPITUS. J. Le Conte, Phil., 1859, p. 312. 


Subrotundus, convexus, niger nitidus, stria frontali subsinuata:; pronoto 
unistriato; elytris striis 3 dorsalibus primis integris, K° et 5° obsoletis, 
suturalè ante medium antice abbreviata, subhumerali nulla; propygidio 
utrinque ad latera impresso; tibiis anticis 8-dentatis. — Long. 5 mill. 


«Ouest des États-Unis. 


Arrondi, convexe, noir, luisant, imponctué, strie frontale subsinuée. 
Mandibules sans dents. Pronotum avec une strie entière, dont la portion 
descendante fait un angle droit avec la portion de devant. Élytres avec les 
trois premières stries dorsales entières, égales, 4-5 obsolètes ou marquées 
seulement par un point basal et un apical, suturale raccourcie antérieure- 
ment avant le milieu; subhumérale nulle; épipleures ponctuées, bistriées. 
Propygidium avec une impression de chaque côté et le pygidium densé- 
ment ponctués. Mésosternum très légèrement échancré. Jambes antérieures 
tridentées, dent antérieure grande. 


Qx 
[S 
[JE] 


151 Supplément à la Monographie des Histérides. 


43. HISTER REGULARIS Le Conte, Phil., 1859, p. 312. 


Ovalis, parum convexus, niger, nitidissimus, impunctalus, fronte stria 
subplana; pronoto striis 2, externa abbreviala, interna integra; elytris 
striis 8 dorsalibus primis integris, 4-5 medio antice abbrevialis, suturali 
ante medium antice abbreviata, subhumerali medio antice abbreviata, pygi- 


dio punctato; tibiis anticis 3-dentatis. — Long. 8,7 mill. 


Afrique. 

Ovale, un peu convexe, noir, très luisant, imponctué, strie frontale 
presque entière, un peu courbée au milieu ; mandibules fortes, bidentées, 
profondément excavées longitudinalement. Pronotum bistrié, strie externe 
très raccourcie postérieurement avant le milieu, interne entière, sinuée au 
milieu, la marginale très légèrement marquée. Élytres un peu rétrécies 
derrière, avec les stries imponctuées, 2-3 égales, entières, 4-5 raccourcies 
antérieurement au milieu, suturale un peu avant, subhumérale imponc- 
tuée; pygidium ponctué. Jambes antérieures 3-dentées. 


h4. HISTER GRANADENSIS J. Le Conte, Phil., 1859, p. 312. 


Suboblongus, convexus, niger, nilidus, stria frontali sinuala ; pronoto 
bistrialo, striis subæqualibus subintegris; elytris striis dorsalibus 1-4 
inlegris, 5°, suturali et subhumerali antice abbreviatis; propygidio utrin- 
que impressione profunda laterali el cum pygidio punctato; tibiis anticis 
h-dentatis. — Long. 6,5 mill. 


Panama, Nouvelle-Grenade. 


Un peu oblong, convexe, noir, luisant. Tête ponctuée, légèrement 
impressionnée, strie sinuée., Pronotum très finement pointillé, bistrié ; 
stries presque égales, presque entières, externe un peu plus raccourcie 
que l’interne, Élytres lisses, 1-4 stries dorsales égales, entières, cinquième 
très raccourcie derrière le milieu, suturale raccourcie par devant, subhu- 
mérale au milieu; épipleures bistriées; propygidium avec une profonde 
impression latérale de chaque côté, el avec le pygidium densément poin- 
tillé. Jambes antérieures 4-dentées, dent antérieure bifide, postérieure 
petite. 

essemble au H. cænosus. 


45. HIsTER DEFÉCTUS J. Le Conte, Phil., 1859, p. 312. 


Rotundus, n'acr nitidus, stria frontali rotundata: pronoto bistriato ; 


554 S.-A, DE MARSEUL. 152 


stria interiore inlegra, exleriore ante medium postice abbreviata; elytris 
striis dorsalibus 1-4 integris, 5° nulla vel punctum merum, sulurali 


abbreviala, subhumerali nulla; tibiis anticis 4-dentatis. — Longueur 
3,8 mill. 


De New-York jusqu'en Géorgie, États-Unis. 

Arrondi, noir, luisant, imponctué, hormis sur la tête; strie frontale 
arrondie, mandibules unidentées. Pronotum bistrié, strie interne entière, 
externe postérieurement raccourcie avant le milieu. Élytres avec les quatre 
premières stries dorsales entières, égales, cinquième représentée par un 
simple point ou manquant tout à fait, suturale raccourcie antérieurement 
avant le milieu et postérieurement près du bout, subhumérales nulles; 
épipleures ponctuées, bistriées. Mésosternum ponctué, entier; pygidium 
densément ponctué. Jambes antérieures 4-dentées, dent antérieure 
échancrée, 


6. HISTER AMBIGENA J. Le Conte, Phil., 1859, p. 113. 


Subrotundus, subconveæus, niger nitidus, punctulatus, Stria frontali 
antlice plana: pronoto striis 2 inæqualibus, exteriore postice valde abbre- 
viala; elytris striis omnibus dorsalibus integris, 5° et suturali antice con- 
neats, subhumeralibus 2? antice abbreviatis ; tibiis anticis tridentatis. — 
Long. 4,4 mill. 


Vermont, États-Unis. 


Arrondi, subconvexe, noir, luisant, pointillé; strie frontale droite en 
devant. Mandibules sans dents. Pronotum bistrié, strie interne entière, 
externe raccourcie postérieurement avant le milieu. Toutes les stries dor- 
sales des élytres, avec la suturale, entières, égales, cette dernière, réunie 
antérieurement avec la cinquième à la base; les deux subhumérales rac- 
courcies antérieurement, l’externe plus longue. Épipleures poncluées, uni- 
striées. Pygidium ponctué. Mésosternum non échancré. Jambes antérieu- 
res tridentées; dent antérieure échancrée. 


47. HISTER FURTIVUS J. Le Conte, Phil., 1859, p. 318. 


Subrotundus, niger nilidus, impunclalus; pronoto bistriato, stria exte- 
riore poslice abbreviata ; elytris striis 3 exterioribus integris æqualibus, 
L° antice abbreviata, 5° basali, suturali utrinque abbreviata, humerali 
distincta, subhumerali vix ullæ, epipleuris punctatis, 3-striatis; prosterno 


158 Supplément à La Monographie des Histérides. 599 


antice truncato, ulrinque dente parvo armato, tibiis anticis trèdentalis. — 
Long. 10 mill. 


Géorgie, États-Unis. 

Arrondi, noir, luisant, imponctué; strie frontale entière, arrondie. Pro- 
notum bistrié, strie externe raccourcie postérieurement au delà du milieu. 
Élytres avec 1-8 stries dorsales entières, quatrième raccourcie antérieure 
ment au milieu, cinquième basale représentée par un simple point, ou 
manquant entièrement, suturale raccourcie antérieurement, humérale dis- 
tincte, à peine une subhumérale ; épipleures ponctuées, avec trois stries, la 
troisième rudimentaire; prosternum tronqué au bout, avec une petite 
dent de chaque côté; propygidium et pygidium ponctués, le premier avec 
une impression de chaque côté. Jambes antérieures 3-dentées. 

tessemble beaucoup au H. depurator, mais ce dernier a le prosternum 
arrondi au bout, courbé et bordé ; il a aussi la strie suturale quelquefois 
entière, mais plus souvent raccourcie aux deux bouts. 


XXII, Genre EPIERUS Er., Jahr., 158, x1 (1834). — Mars., Hist. (1854), 
p. 674, pl. 12, Genre xx1. 


Dans ce genre si naturel, beaucoup d'espèces présentent un caractère 
sexuel remarquable; le d est armé à la partie antérieure de Pépistome de 
petites dents de formes variées, qui ne se retrouvent pas dans la $. Cette 
particularité, que j'ai observée pour la première fois dans une pelite 
espèce des États-Unis, dont M. Le Conte avait nommé le G'cornulus el 
la © decipiens, se reproduit souvent; mais je n'ai pu encore me rendre 
compte de son degré d'extension, 


4 (La). EPtERUS TRUX. PL 8, Î, 1. 


Ovalis convexus, niger nitidus lævis, antennis pedibusque rufo-brunnetis ; 
fronte condèxa; pronoto dense punctulato, stria marginali integra; elytris 
slriis subhumerali externa, dorsalibus 1-2 validis integris, 8° basi abbre- 
viata, 4-5 et suturali obsoletis abbreviatis; margine inflexo punctulato 
unisulcato; propygidio pygidioque punctlulatis; prosterno striis paralleles; 
mesosterno bisinuato, stria marginali interrupta,  transversa arcuala ; 
tibiis anticis serratis, posticis ciliatis. — Long. 4 3/4 mill., larg. 2 1/2 
mill. 


Ovale, assez convexe, noir luisant, lisse. Antennes brun-roux. Front 


556 S.-A, DE MARSEUL. 154 


bombé, sans strie, pointillé sous un fort grossissement. Épistome déclive, 
sans ligne de démarcation avec le front. Labre transverse, déprimé au 
milieu, avec deux cils. Mandibules très rétractiles, recourbées en pointe très 
aiguê. Pronotum beaucoup plus large que long, prolongé en angle obtus 
au milieu de la base, avec une faible impression antéscutellaire et les an- 
gles droits; oblique sur les côtés, rétréci et échancré en devant, avec les 
angles abaissés, aigus: couvert de petits points serrés; strie marginale 
fine, rapprochée du bord, entière. Écusson petit, en triangle très aigu. 
Élytres une fois et demie plus longues que le pronotum, de sa largeur à 
la base, faiblement courbées sur les côtés, rétrécies et coupées droit au 
bout, avec les angles arrondis ; couvertes d’un pointillé très fin, visible à 
un fort grossissement ; stries dorsales 4-3 assez fortes et bien marquées, 
1-2 entières, troisième raccourcie à la base, quatrième entière mais obso- 
lète, ainsi que la cinquième qui est très courte; suturale un peu mieux 
marquée, raccourcie aux deux extrémités; strie subhumérale externe 
abaissée, forte, un peu coudée à l'épaule; bord infléchi faiblement ponc- 
tué avec un sillon. Propygidium et pygidium obliquement déclives, poin- 
üllés, l'un transverse, en trapèze, l’autre semicirculaire, avec trois petites 
impressions, une à chaque angle. Dessous densément pointillé. Proster- 
num assez large, sinué à la base, un peu plus étroit au milieu, bordé 
d’une strie de chaque côté; mentonnière large, courte, rabattue, arrondie 
et rebordée au bout. Mésosternum bisinué en devant, avec les angles très 
marqués; bordé d’une fine strie interrompue au milieu ; traversé d’une 
autre strie arquée, plus forte, très rapprochée au milieu du bord anté- 
rieur. Pattes brun-ferrugineux. Jambes antérieures garnies de courtes 
épines serrées; postérieures ciliées. 
Mexique. K 


Diffère de l'E. mundus, après lequel il se range, par sa forme plus 
étroite, plus allongée et moins bombée, et par le bord infléchi avec une 
seule strie. 


2 (7 a). EPIERUS ALBERTI. PI, 8, f. 2. 


Ovalis, convexus, nilidus niger, lævis, antennis pedibusque rufo-brun- 
neis; fronte puncticulata antice depressa; pronoto dense punctulato, stria 
marginali interrupta:; elytris parce puncticulatis striis tenuibus punctatis, 
1-2 et  dorsalibus integris, 8° basi, 5° in medio, et suturali ultra abbre- 
vialis ; subhumerali exlerna valde depressa; margine inflexo sulcalo vix 
punclulalo; propygidio pygidioque punctalis; proslerno lato bistrialo: 


155 Supplément à la Monographie des Histérides. 557 


mesosterno bisinuato marginatoque ; tibiis anticis serrulatis, posticis cilia- 
tis. — Long. 3 mill., larg. 2 mill. 


Ovale, convexe, noir, luisant, lisse. Antennes rousses. Front transverse, 
un peu déprimé en devant, saillant sur les yeux, mais se continuant avec 
l’épistome, sans ligne de démarcation; finement pointillé. Labre impres- 
sionné et bicilié, court, transverse. Mandibules rétractiles, courbées en 
pointe acérée, dentées en dedans. Pronotum beaucoup plus large que long, 
arqué à la base, avec les angles droits, à peine courbé sur les côtés, 
rétréci et profondément échancré en devant, avec les angles abaissés, 
aigus et saillants; couvert de points médiocrement serrés, plus forts dans 
le pourtour; strie marginale forte latéralement, fine en devant, interrom- 
pue entre les yeux. Écusson punctiforme. Élytres une fois et demie de la 
longueur du pronotum, de sa largeur à la base, curvilinéaires sur les 
côtés, rétrécies et coupées droit au bout, avec les angles externes arron- 
dis; surface parsemée de points très fins, très espacés ; stries dorsales assez 
fines et peu profondes, ponctuées, 1-2 entières, parallèles, troisième un 
peu raccourcie à la base, quatrième entière, parallèle à la troisième et 
sinuée comme elle; cinquième raccourcie au milieu ; suturale obsolète et 
raccourcie en devant; subhumérale externe forte, entière, très abaissée, 
coudée à l'épaule; bord infléchi avec quelques points, creusé d'un petit 
sillon. Propygidium court, transverse ; pygidium en demi-cercle allongé, 
inclinés lun et l’autre et couverts d’une double ponctuation, un pointillé 
à peine visible, entremêlé de gros points moins serrés. Prosternum large, 
pointillé, sinué à la base, bordé de stries parallèles; mentonnière large, 
densément ponctuée, rabattue, arrondie et rebordée en devant. Mésoster- 
num bisinué en devant, bordé d’une strie sinuée, entière, à angles arron- 
dis. Pattes roux-ferrugineux. Jambes antérieures garnies d’épines courtes 
et serrées; postérieures de cils. 

Rio-Janeiro, Brésil. 

Vient se ranger après le E. levistrius, dont il diffère surtout par son 
prosternum beaucoup plus large et la strie marginale du pronotum inter- 
rompue. 


3 (8 a). ÉPIERUS NITESCENS. PI. 8, f. 3. 


Ovalis, convexus, niger lævis nitidus, antennis pedibusque ferrugineis 
fronte antice depressa, margine elevalo in medio inciso ; clypeo tuberculato ; 
pronolo lateribus punctato, stria marginali éntegra:; elylris striis tenut- 
bus, subhumerali externa el dorsalibus 1-4 integris, K el sulurali antice 
abbreviatis, margine inflexo unislrialo; propygidio pygidioque punclu- 


558 S.-A. DE MARSEUL. 456 


latis; prosterno bistriato, mesosterno bisinuato marginatoque; tibiis anti- 
cis serrulatis, posticis extus vix ciliatis. — Long. 2 1/2 mill., larg. 4 1/2 
mill. 

Ovale, assez convexe, noir, luisant, lisse. Antennes brun-roux. Front 
convexe, saillant sur les yeux et formant une avance sur l’épistome, avec 
une impression aboutissant à une coulisse étroite. Épistome bien distinct 
du front, surmonté en devant d’un petit tubercule. Labre transverse, 
déprimé, bicilié. Mandibules rétractiles, courbées en pointe très aiguë. 
Pronotum beaucoup plus large que long, angulairement avancé et déprimé 
à la base au devant de l’écusson, avec les angles droits, faiblement arqué 
sur les côtés, rétréci et profondément échancré en devant, avec les angles 
aigus, abaissés. Écusson en triangle aigu. Élytres une fois et demie plus 
longues que le pronotum, de sa largeur à la base, curvilinéaires sur 
les côtés, rétrécies et coupées droit au bout, avec les angles arrondis ; 
stries fines, 1-4 dorsales entières, troisième sinueuse, cinquième et sutu- 
rale raccourcies vers la base; bord infléchi pointillé, avec un sillon; 
subhumérale externe coudée à l'épaule. Propygidium court, transverse ; 
pygidium en triangle allongé ; l’un et l’autre inclinés, pointillés. Proster- 
num assez large, bistrié, sinué à la base, un peu plus étroit au milieu ; 
mentonnière rabattue, assez large, arrondie au bout et rebordée. Mésos- 
ternum bisinué, bordé d’une strie forte, entière, éloignée du bord. Paltes 
ferrugineuses. Jambes antérieures garnies d’épines courtes el serrées ; 
postérieures presque sans cils. 

Brésil 

Distinct de toutes les autres espèces du genre par son épistome sur- 
monté d’une profonde incision et d’une petite dent apicale, il se place à 
côté du E. bisbistriatus, dont il diffère en outre par les stries intérieures 
des élytres entières ou peu raccourcies, bien marquées, quoique fines. 


Li (10 a). EPIERUS CAVISCUTUS. PI, 8, f. 4. 


Breviter ovalis, convexus, niger nilidus, antennis rufis, pedibus ferrugi- 
neis; fronte convexa puncticulata ; pronolo parce puncticulato, ante scutel- 
lum foveolato; stria marginali integra; elytris striis validis crenatis, 1-4 
dorsalibus integris, 5° et sulurali basi abbrevialis; subhumerali depressa, 
ad humerum curvata, marginali distante ; margine inflexo punctato 1- 
strialo; pygidio punctulalo; proslerno lalo bistrialo; mesosterno stria 
marginali interrupta, transversa arcuala integra, puncticulatis. — Long. 
3 mill., larg. 2 mill. 


Ovale, court, convexe, noir, luisant. Antennes rousses. Front large, 


157 Supplément à la Monographie des Histérides. 559 


convexe, pointillé. Pronotum court, beaucoup plus large que long, arrondi 
et crénelé à la base, avec une profonde impression antéscutellaire et les 
angles droits; faiblement arqué sur les côtés, rétréci et largement échan- 
cré en devant, avec les angles courts, peu saillants et abaissés; couvert 
d'une ponctuation fine et peu serrée; strie marginale entière, Écusson 
punctiforme. Élytres beaucoup plus longues que le pronotum, de sa lar- 
geur à la base, curvilinéaires sur les côtés, très rétrécies et coupées droit 
au bout, avec l'angle externe arrondi; stries dorsales fortes, crénelées, 
1-4 entières, cinquième et suturale un peu raccourcies à la base, celle-ci 
un peu moins que celle-là, première presque droite, les autres arquées en 
dedans de plus en plus; les interstries augmentant également de largeur; 
subhumérale interne nulle, externe forte, abaissée, entière, coudée à 
l'épaule, distante de la première dorsale et assez de la marginale ; bord 
infléchi 4-strié, pointillé. Propygidium court, transverse, déclive, couvert 
d’un pointillé très fin, parsemé de points un peu plus gros. Pygidium en 
demi-cercle, à peine convexe, ponctué de même et légèrement impressionné 
au bout, Prosternum pointillé, large, sinué à la base, avec deux stries un 
peu rapprochées en devant; mentonnière rabattue, arrondie et rebordée. 
Mésosternum pointillé, large, bisinué, bordé d’une fine strie interrompue 
et traversé d’une strie forte, arquée, entière, rapprochée du bord anté- 
rieur, Pattes d’un brun-rouge. Jambes étroites, antérieures garnies de 
courtes spinules serrées; postérieures ciliées. 

Mexico, en avril, trouvé par M. Sallé. 

Cette espèce vient se placer à côté du E. lucens, dont elle se distingue 
par ses stries plus fortes, sa subhumérale externe moins rapprochée de la 
marginale et par son pronotum impressionné au devant de l’écusson ; 
caractère qui la sépare également du E. éntermedius. 


5 (12 a). EPiERUS rissus, PI. 8, f, 5. 


Ovalis, convexus, piceus nitidus, antennis pedibusque rufis: fronte con- 
vexu puncliculata; pronoto parce punclato, slria marginali integra; ely- 
ris striis dorsalèbus crenatis cl suturali integris ; subhumerali interna 
basali, externa depressa integra ; margine inflexo punctalo sulcalo ; pro- 
pygidio pygidioque sparsim punctalis ; mesosterno bisinualo marginato ; 
libiis anticis serrulatis, posticis ciliatis. — Long. 2 1/2 mill., larg. 4 1/2 
mill. 


Ovale, convexe, brun de poix luisant, Antennes rousses. Front pointillé, 
convexe; épistome déclive. Labre transverse, impressionné et bicilié, 


560 S.-A. DE MARSEUL. 158 


Mandibules rétractiles, courbées en pointe aiguë, dentées en dedans. Pro- 
notum beaucoup plus large que long, couvert de points espacés, arqué à 
la base, avec les angles droits, faiblement courbé sur les côtés, rétréci et 
profondément échancré en devant, avec les angles abaissés, aigus et sail- 
lants; strie marginale entière et non interrompue. Écusson punctiforme. 
Élytres une fois et demie plus longues que le pronotum, de sa largeur à 
la base, curvilinéairement dilatées sur les côtés, fort rétrécies et coupées 
droit au bout : stries dorsales fortes, crénelées, plus enfoncées et rappro- 
chées à l'extrémité, entières; premier interstrie parallèle, plus étroit que 
les autres, ceux-ci à peu près égaux, sinueux, troisième plus élargi à la 
base que les deux adjacents; suturale entière, mais très fine à la base ; 
subhumérale interne courte, basale; externe abaissée, entière, droite; 
bord infléchi sillonné, pointillé. Propygidium transverse, court; pygidium 
en demi-cercle allongé ; l’un et l’autre inclinés, couverts d’une ponctuation 
fine, éparse, Prosternum parallèle, sinué à la base, bistrié; mentonnière 
rabattue, très courte, arrondie et rebordée en devant. Mésosternum bisi- 
nué, bordé d’une strie arquée, accostée dans les angles d’un rudiment 
extérieur très court, traversé d’une autre strie anguleuse, forte, crénelée, 
qui se confond avec la limite. Pattes rousses. Jambes antérieures garnies 
de courtes épines serrées ; postérieures ciliées. 

kio-Janeiro, Brésil (coll. Boheman). 

Se place à la suite de l'E. éntermedius, dont il a beaucoup des caractères ; 
il en diffère par sa strie subhumérale interne, son prosternum plus étroit 
et ses deux stries transverses du mésosternum. 


6 (16 «). Erierus NOTIUs. P]. 8, f, 6. 


Oblongus, convexæus, piceus nitidus, antennis pedibusque rufis ; fronte 
convexa puncliculata; pronoto punctalo, stria marginali integra; elytris 
striis dorsalibus et suturali crenatis integris ; subhumerali exlerna inte- 
gra subrecta, margine inflexo punctato sulcalo; pygidio propygidioque 
punctatis; proslerno éngusto bistrialo; mesosterno bisinuato, shria margi- 
nali integra; tibiis anticis serrulatis, posticis ciliatis. — Long. 3 mill., 
larg. 2 mill. 


Oblong, convexe, brun de poix luisant. Antennes rousses. Front con- 
vexe finement pointillé. Épistome déclive. Labre transverse, impressionné, 
bicilié. Mandibules rétractiles, recourbées en pointe aiguë, dentées en 
dedans, Pronotum beaucoup plus large que long, couvert de points assez 
serrés, presque rugueux au devant de l’écusson; faiblement arqué à la 


159 Supplément à la Monographie des Histérides. 561 


base, avec les angles droits; un peu courbé sur les côtés, avec la marge 
rougeàtre, rélréci et profondément échancré en devant, avec les angles 
abaissés, obtus; strie marginale bien marquée, presque sur la marge, 
Écusson très petit, punctiforme. Élytres une fois et demie plus longues 
que le pronotum, de sa largeur à la base, curvilinéaires sur les côtés, 
rétrécies, coupées droit au bout, avec l'angle externe arrondi et la marge 
rougeàtre, couvertes d’un pointillé à peine visible à un fort grossissement ; 
stries dorsales et suturale fortes, crénelées, entières, atteignant presque la 
marge postérieure, sinuées en divers sens, et inégalement espacées; sub- 
humérale externe continuant la marginale du pronotum, presque droite, 
d’abord très distante de la première dorsale, s'en rapprochant insensible 
ment et la joignant presque à l'extrémité; bord infléchi densément ponc- 
tué, avec un sillon rapproché du bord. Propygidium en hexagone court ; 
pygidium petit, en demi-cerele, peu convexe : l’un et l’autre ponctués et 
inclinés. Dessous finement et densément pointillé. Prosternum étroit, assez 
long, sinué à la base, avec deux stries adossées. Mentonnière courte, 
large, rabatlue, arrondie et rebordée, Mésosternum trois fois plus large 
que le pronotum, subbisinué, bordé d’une strie forte, droite, anguleuse 
de chaque côté. Pattes d’un roux-ferrugineux. Jambes antérieures garnies 
d’épines courtes el serrées; postérieures élargies et ciliées, 

Brésil. 

Plus parallèle, un peu plus ponctué, avec le prosternum plus étroit et 
plus fortement bistrié que dans le E. lucidulus, à côté duquel il se place. 


7 (18 «). EPIERUS INVIDUS. PI, 8, f. 7. 


Ovalis, depressus, niger nitidus; antennis pedibusque rufis;  fronte 
antice depressa puncticulala; pronoto punctulato, stria marginali inter- 
rupla ; elytris striis dorsalibus validis crenatis, 1-4 integris, 5° suturali- 
que versus medium abbrevialis; subhumerali extlerna integra depressa ; 
margine tnflexo sulcalo punctato;  propygidio pygidioque punctulatis ; 
prosterno lato bistrialo, basi emarginato ; mesosterno bisinuato mar ginato- 
que; Libiis anticis serrulatis, posticis ciliatis, — Long 3 mill,, larg, 4 3/4 
mill, 


Ovale, allongé, déprimé, noir luisant. Antennes rousses. Front finement 
pointillé, peu convexe, déprimé en devant, non saillant sur l’épistome. 
Labre court, impressionné, bicilié. Mandibules rétractiles, courbées en 
pointe aiguë, dentées en dedans. Pronotum beaucoup plus large que long, 
couvert de points serrés, plus forts dans son pourtour, arqué à la base, 

h° Série, TOME Ï. 9 


562 S.-A. DE MARSEUL. 160 


avec les angles droits, courbé sur les côtés, rétréci et profondément 
échancré en devant, avec les angles abaissés, aigus; strie marginale forte 
sur les côtés, affaiblie en devant et interrompue entre les yeux. Écusson 
punetiforme. Élytres une fois et demie plus longues que le pronotum, de 
sa largeur à la base, presque parallèles sur les côtés, rétrécies et tronquées 
droit au bout, avec les angles externes arrondis; stries fortes, crénelées, 
1-3 dorsales entières, parallèles, équidistantes, quatrième aussi entière, 
mais s’éloignant davantage à la base de la troisième, cinquième et sutu- 
rale raccourcies un peu au delà du milieu; subhumérale externe abaissée 
sous le bord, entière, coudée légèrement à l'épaule; bord infléchi pone- 
tué, creusé d’un large sillon. Propygidium court, transverse; pygidium 
plan, en ogive assez allongée ; l’un et l’autre inclinés, pointillés. Proster- 
num très large, pointillé, sinué à la base, bordé de stries fortes un peu 
divergentes en devant; mentonnière large, courte, un peu rabattue, 
arrondie et rebordée au bout. Mésosternum bisinué en devant, très court, 
bordé d’une forte strie non interrompue, anguleuse de chaque côté. Pattes 
roux-ferrugineux. Jambes antérieures garnies de courtes épines serrées; 
postérieures linéaires ciliées, 

Rio-Janeiro, Brésil. 

Plus allongé et moins ovalaire que le E. rufipennis, auprès duquel il se 
place ; il s’en distingue en outre par le prosternum large et rebordé à la 
base, les élytres noires et la cinquième dorsale et la suturale nettement 
raccourcies à la base, 


8 (21 a). Errerus pivisus. PI 8, f, 8, 


Oblongo-ovalis, convexus, piceus nilidus, antennis pedibusque rufis ; 
fronte convexa, pronolo parce punctulalo, sh'ia marginali integra ; elytris 
striis cunctis validis crenalis integris subparallelis, subhumerali externa 
ulrinque dislanti vix arcuata, 4-5 antice parum approximatis, 4° énter- 
vallo latiori ; margine inflexo punctalo unistrialo; pygidio parce punctu- 
lalo ; sublus punclulalo prosterno sat angusto, striis medio parum propio- 
ribus ; mesosterno Stria unica marginali integra, — Long. 8 mill., larg. 
4 4/2 mill. 


Ovale, allongé, convexe, brun de poix, luisant. Antennes rousses. Front 
transverse, bombé, lisse. Pronotum beaucoup plus large que long, arqué, 
finement crénelé à la base, avec les angles droits; courbé sur les côtés, 
rétréci et largement échancré en devant, avec les angles courts, abaissés 
et obus; couvert de petits points espacés, plus gros latéralement; strie 





161 Supplément à la Monographie des Histérides. 569 


marginale entière. Écusson punctiforme. Élytres deux fois plus longues 
que le pronotum, de sa largeur à la base, presque parallèles sur les côtés, 
rétrécies et coupées droit au bout, avec l'angle externe arrondi; stries 
dorsales 1-5, suturale et subhumérale externe fortes, crénelées, entières ; 
celle-ci sous le bord latéral, à peine coudée à l'épaule, distante de la mar- 
ginale; première dorsale et suturale droites, les autres arquées et écar- 
tées de plus en plus en dedans, quatrième et cinquième assez distantes à 
la base; bord infléchi unistrié et pointillé. Propygidium transverse, 
déclive ; pygidium encore plus abaissé, en demi-cercle, peu convexe, l'un 
et l’autre peu densément ponctués ; dessous du sternum assez densément 
pointillé. Prosternum plan, assez étroit, subsinué à la base, à stries très 
fortes, subparallèles, un peu écartées à la base. Mentonnière rabattue, 
obtusément arrondie et rebordée. Mésosternum bisinué, bordé d’une forte 
strie entière, à angles droits sur les côtés. Pattes roussâtres. Jambes anté- 
rieures serrulées; postérieures ciliées, 

Mexique. 

Cette espèce vient à la suite du E. Antéllarum, avec lequel elle ne peut 
se confondre, à cause de sa convexité, de la disposition des stries dor- 
sales 4-5, etc, 


9 (21 b). EPIERUS VAGANS. PI, 8, f. 9. 


Ovalis, convexiusculus, niger nitidus, antennis pedibusque rufis; fronte 
convexæa; pronolo sat dense punctato, stria marginali integra; elytris 
striis integris crenalis validis, 4-5 dorsalibus sinuatis basi approximalis, 
subhumerali externa recta distanti, margine inflexo puncticulato, 1-striato ; 
propygidio parce punclato; subtus sal dense punctulalus; prosterno sat 
lalo, striis validis; mesosterno stria marginali integra. — Long 3 1/2 
mill., larg. 2 4/3 mill. 


Ovale, allongé, peu convexe, noir, luisant. Antennes rousses. Front 
convexe, lisse. Pronotum beaucoup plus large que long, arqué et crénelé 
à la base, avec les angles droits, un peu courbé sur les côtés, très rétréci 
et largement échancré en devant, avec les angles abaissés, courts et assez 
aigus; couvert d’une ponctuation fine, un peu plus forte vers la base, 
peu serrée; strie marginale entière. Écusson punctiforme. Elytres deux 
fois plus longues que le pronotum, de sa largeur à la base, curvilinéaires 
sur les côtés, très rétrécies et coupées droit au bout ; bord infléchi 4- 
strié, pointillé; strie subhumérale droite, forte, entière, éloignée de la 
marginale ; dorsales 4-5 et suturale entières, fortes et crénelées ; les trois 


564 S.-A. DE MAPRSEUL. 162 


dernières sinuées et très rapprochées entre elles à la base. Propygidium 
déclive, transverse; pygidium en demi-cerele, peu convexe ; couverts l'un 
et l’autre de points assez forts, épars. Dessous densément pointillé. Pros- 
ternum plan, allongé, bistrié, tronqué à la base, un peu rétréci au milieu; 
mentonnière courte, réfléchie, obtusément arrondie et rebordée. Mésos- 
ternum subsinué, dépassant d’un quart le prosternum de chaque côté, 
bordé d’une strie marginale entière, formant un angle droit de chaque 
côté. Pattes d’un brun-roux. Jambes étroites ; antérieures serrulées ; pos- 
térieures ciliées. 

Mexico (coll. Sallé). 

Celte espèce, de taille assez grande, vient se placer après le E, Antilla- 
rm, dont elle se distingue surtout par le prosternum qui est beaucoup 
moins étroil. 


10 (25 «). Errerus MARIE, PI. 8, f, 10. 


Oblongus, convexus, piceus, nitidus, antennis pedibusque rufisi fronte 
concava supra oculos elevala, clypeo apice biangulato reflexo ; pronoto 
sparsèm punclulato, stria marginali haud interrupta ; elytris striis dorsa- 
libus 4-5 et suturali, subhumerali et externa depressa integris ; margine 
inflexo puncticulato sulcato; propygidio pygidioque punctatis ; prosterno 
bistrialo, mesosterno sinuato marginatoque ; tibiis anticis serrulatis, posti- 
cis ciliatis. — Long. 2 mill., larg. 4 4/4 mill. 


Oblong, convexe, brun de poix luisant. Antennes rousses. Front 
convexe, élevé sur les yeux, avec l’épistome terminé par deux dents 
aiguës et fort relevées. Labre transverse, assez court. Mandibules rétrac- 
tiles, courbées en pointe aiguë, dentées en dedans. Pronotum beaucoup 
plus large que long, couvert de petits points très espacés; arqué à la 
base, peu courbé sur les côtés, rétréci et échancré en devant, avec les 
angles abaissés, aigus; strie marginale entière. Écusson punctiforme. 
Élytres une fois et demie plus longues que le pronotum, de sa largeur à 
la base, curvilinéaires sur les côtés, rétrécies et coupées droit au bout, 
avec l’angle externe arrondi; stries fortes, crénelées, dorsales 1-5 et sutu- 
rale entières ; interstries inégaux, 2-3 assez larges: subhumérale interne 
forte, entière, abaissée sous le bord, courbée à l'épaule, faisant suite à la 
marginale du pronotum, se rapprochant insensiblement de la première 
dorsale, la joignant presque à l'extrémité; bord infléchi pointillé, sillonné 
dans toute son étendue. Propygidium assez long, en hexagone transverse, 
pygidium en demi-cercle, lun et l'autre inclinés et ponctués, Prosternum 





163 Supplément à la Monographie des Histérides. 560 


bistrié, droit à la base; mentonnière rabattue, pointillée, arrondie et 
rebordée en devant, Mésosternum sinué et bordé d’une strie forte, entière. 
Pattes brun-roux. Jambes antérieures garnies d’épines courtes et serrées ; 
postérieures ciliées. 

Rio-Janeiro, Brésil, 

Se distingue de toutes les autres espèces du genre par la conformation 
bizarre de l’épistome. 11 se place à la suite du E. rubellus pour la forme 
générale du corps, mais dans le tableau synoptique il se rapproche du E. 
notius, 


Species auctorum fnvisæ : 


11, EPIERUS MEXICANUS J. Le Conte, Phil., 1859, 313. 


Ellipticus, convexiusculus, niger nilidus, fronte convexa, impunctata ; 
pronolo dense puncticulato, stria marginali integra; elytris impunclalis, 
striis omnibus integris punctatis, marginali inlegra leviler impressas epi- 
pleuris punclatis, unistriatis. — Long. 8,1 mil, 


Mexico. 


Elliptique, assez convexe, noir, luisant. Tête imponctuée. Front convexe. 
Pronotum densément pointillé, strie marginale légèrement enfoncée, 
entière. Élytres lisses, imponctuées, toutes les stries égales, entières, 
ponctuées, la marginale ou subhumérale entière, faiblement enfoncée ; 
épipleures ponctuées, unistriées, Pygidium densément pointillé. 


19. EPIERUS ELLIPTICUS J, Le Conte, Phil, 1859, 913. 


Ellipticus, depressus, niger nilidus, fronte convexa puncticulata, pro- 
noto dense puncticulato, stria marginali integra; elytris impunctatis, 
striis omnibus integris punctatis; Subhumerali sive marginali fortiter 
impressaz; epipleuris punctatis unistriatis, — Long. 2,5 mill. 


États-Unis du Sud. 

Elliptique, assez déprimé, noir luisant. Front convexe, pointillé, Prono- 
tum densément pointillé, strie marginale entière, assez fortement enfon- 
cée. Élytres imponctuées, toutes les stries ponctuées, entières, la margi- 
nale ou subhumérale entière, fortement imprimée ; épipleures ponctuées, 
unistriées. Pygidium densément pointillé. Pattes d’un roux-obscur, 


566 DE MARSEUL. — Suppl, à la Monographie des Histérides. 164 


13, Eprerus DEvIUS J, Le Conte, Phil., 1859, p. 914. 


Ellipticus, convexiusculus, niger nitidus, impunctatus ; fronte convexa ; 
pronoto stria marginal integra; elytris striis dorsalibus impunctatis 5 
integrès, suturali basi valde ante medium abbreviata, marginali integra; 
epipleuris punctatis 1-striatis. — Long. 3,2 mill. 


Mexico. 

Elliptique, assez convexe, noir, luisant, imponctué. Front convexe, non 
pointillé. Pronotum à strie marginale entière. Élytres à stries dorsales 1-5, 
entières, égales, imponctuées, les intérieures plus légèrement marquées, 
suturale raccourcie à la base bien avant le milieu, marginale ou subhu- 
mérale entière; épipleures ponctuées, unistriées. Pygidium densément 
pointillé. Pattes noires, 


"<< FD ————<—— 


DESCRIPTION 


, 


D'UN 


GENRE NOUVEAU ET DE DEUX ESPÈCES NOUVELLES DE COLÉOPTÈRES 
DE FRANCE. 


Par M. H, ve BONVOULOIR. 





(Séance du 24 Septembre 1864.) 





Genre APHOENOPS de Bonv. 


Palpi maxillares articulo ullimo præcedente fere longiore, conico, sub- 
acuto, Oculi nulli. Elytrorum striæ primæ parte recurva nulla vel indis- 
lincta. Tarsi antici in utroque sexu simplices, articulo quarto subtus 
antice lobo cortiaceo, setis duabus spiniformibus aucto. 


Corps allongé, oblong. Tète oblongue, plus ou moins fortement resserrée 
postérieurement, en forme de cou; sillons frontaux légèrement courbes, 
Yeux nuls. Labre assez court, transverse, largement échancré antérieu- 
rement, Mâchoires à lobe interne étroit, allongé, se terminant en 
pointe arquée aiguë, intérieurement cilié par une dizaine d’épines ; 
à lobe externe palpiforme, grêle, avec son deuxième article le double 
plus court que le premier, Palpes maxillaires externes allongés, à der- 
nier article en cône allongé ou subfusiforme, un peu acuminé au som- 
met, très légèrement plus long que le précédent (pl. 16, fig. 2 b). 
Menton grand, dilaté-arrondi sur les côtés, profondément et fortement 
échancré dans son milieu en avant, avec ses angles antérieurs par suite 
aigus et saillants; fond de l’échancrure bisinué mais n’offrant point de 
dent bien distincte. Languette submembraneuse, contenue tout entière 
dans l’échancrure, dépassant à peine les supports des palpes en avant où 
elle est obtusément anguleuse; paraglosses très grèles, deux fois plus 
longues que la languette, très finement ciliées (pl, 16, fig. 2 «). Palpes 
labiaux allongés, à deuxième article un peu épaissi vers le sommet, der- 
nier plus court que lui, offrant la même forme que le dernier des maxil- 
laires. Mandibules comme chez les Anophthalmus. Antennes filiformes, 
notablement plus longues que la moitié du corps, à deuxième article un 


568 H. DE PBONVOULOIR. 


peu plus court que le suivant, mais plus allongé que le premier, lequel 
est seul à peu près glabre. Prothorax petit, moins grand que la tête, sub- 
ovalaire. Élytres obliquement coupées de chaque côté, à la base, de ma- 
nière à offrir un angle latéral très obtus vers leur quart antérieur ; à stries 
nulles ou très obsolètes, avec la partie recourbée normale de la première, 
nulle ou très indistincte. Pattes allongées et grèles. Tarses antérieurs 
simples dans les deux sexes, avec leur quatrième article offrant, en dessous 
au sommet, un lobe coriace, obtus, terminé par deux fortes soies accolées 
et simulant, dans l’ensemble, une longue épine (pl. 16, fig. 2 d). 

Ce genre se distingue des Anophthalmus par sa tête plus longue, ses pattes 
notablement plus longues et plus grêles, son prothorax plus petit el 
subovalaire, la forme de son menton qui n'offre point de dent distincte 
dans le fond de son échancrure, et principalement par ses tarses antérieurs 
complétement simples dans les deux sexes, et avec le quatrième article 
muni d'un lobe sétigère en dessous. Le caractère de tarses simples dans 
les deux sexes paraît très important dans le groupe des Pogonites, groupe 
dans lequel il forme une exception unique. La figure au trait que j'ai 
donnée du tarse antérieur a été faite d’après un exemplaire mâle, dont le 
sexe a été reconnu par la dissection. 

J'ai fondé ce genre sur une espèce nouvelle curieuse que je vais dé- 
crire, et à laquelle il faut, je pense, adjoindre lAnophthalmus crypticola 
Lind., autant du moins que je peux en juger par les deux seuls exem- 
plaires que je possède, et peut-être aussi FA. Pandeller. 

J'ai dû à l’obligeance de mon ami M. Jacquelin du Val la dissection et 
les dessins des parties de la bouche et du tarse antérieur de ce genre. 


A. LESCHENAULTI de Bonv. 


Elongato-oblongus, testaceo rufescens; capite magno, elongato, poslice 
colli formä fortiter coarctato; antennis corpore vix brevioribus ; pro- 
thorace subovato-oblongo, subcylindro, capile muilto angustiorc ; elytris 
oblongis, obsolete punctato-rugulosis, vix stria suluralë postice deleta 
punctisque tribus setigeris notatis. Pedibus valde elongatis. — Long. 7 1/2 
à 8 1/2 mill. (pl. 16, fig. 2). 


Corps allongé, oblong, légèrement convexe, en entier d’un testacé rous- 
satre luisant, Tête grande, oblongue, fortement rétrécie en arrière et offrant, 
à sa base, un cou resserré bien distinct; marquée, dans sa moitié anté- 
rieure, de deux sillons profonds, légèrement arqués; recouverte de quelques 
fines soies redressées assez longues. Antennes presque aussi longues que 
le corps ou seulement un peu plus courtes. Prothorax pelit, ovale-oblong, 


Genre nouveau et deux espèces nouvelles de Coléopteres. 069 


subcylindrique, notablement plus étroit que la tête, également rétréci en 
avant et en arrière, avec ses angles postérieurs nullement saillants, mar- 
qué, dans toute sa longueur, d’un sillon médian fin, plus profond au som- 
met et à la base, avec le rebord latéral ordinaire défléchi, très fin, peu 
marqué. Élytres oblongues, fortement et brusquement rétrécies à la base 
qui n’est pas plus large que le prothorax, avec un angle latéral externe 
très ouvert, mais sensible; assez densément couvertes de points très légers 
qui les rendent imperceptiblement rugueuses, marquées, tout contre la 
suture, de chaque côté, d’une strie graduellement effacée en arrière, et, 
de plus, de quelques traces très obsolètes, de deux à trois lignes longitudi- 
nales, marquées, sur la place ordinaire de Ja troisième strie, de trois points 
enfoncés, assez gros, bien marqués, de chacun desquels part une soie 
longue et obliquement redressée, offrant, sur leur bord externe, trois 
points enfoncés, moins distincts et placés un peu plus haut, de chacun 
desquels part une soie droite, extrêmement fine et très longue. Pattes 
grèles, très allongées, 

J'ai pris cette espèce dans la grotte de Béda, près de Bagneères-de- 
Bigorre. Elle se trouve le plus souvent le long des parois humides, el 
beaucoup plus rarement sous les pierres, 

Je l’ai dédiée à mon ami et collègue M. Leschenault du Villars. 

Elle offre quelque analogie avec le cryplicola Lind. ; mais, sans parler 
de la taille, qui est presque du double, elle s’en distingue facilement par 
sa tête, moins parallèle, plus fortement rétrécie postérieurement, avec un 
cou plus étroit et plus notable, par les sillons frontaux moins prolongés 
en arrière, par le pronotum plus cylindrique et plus ovalaire, et enfin par 
ses élytres moins distinctement striées, 


DICHOTRACHELUS BIGORRENSIS de Ponv. 


Oblongus, nigro-piceus, undique squamulis brunneo-griseis dense ves- 
titus. Fronte fasciculis duobus tubereuliformibus e setis brevibus clavatis 
ornalo ; rostro capile longiore, supra longitudinaliter late sulcato. Thorace 
depresso, latitudinis fere longitudine, lateribus mediis, recto, dein antice 
posticeque obliquo, basi subrotundato, supra medio longitudinaliter late 
impresso, utrinque oblique bifoveolalo, setis clavatis vel luberculiformibus 
brevissimis vestilo. Elytris maculis minulis flavo-lestaceis ornalis, apice 
coarclalis sed conjunclim rotundalis ; subtiliter distincte striato-punctatis, 
sulura, poslice præsertim, inlerstitiisque allernis fortiler clevatis, selisque 
brevibus clavalis cristatis. Abdomine infra segmenta primo leviler fovco- 


070 H. pe BONVOULOiR. 


lato, apice segmento sexto brevi aucto. Tibiis anticis intus distincte bisi- 
nualis. — Long, 6 à 7 mill, (pl. 16, fig. 3), 


Corps oblong, assez convexe, d’un noir de poix ou d’un noir brunâtre, 
mais entièrement re vêlu, de toutes parts, de petites écailles arrondies, très 
serrées, d’un brun gristre et, de plus, varié sur les élytres par de petites 
laches d’un testacé jaunâtre. Tête convexe sur le vertex, où elle est 
entièrement dépourvue de soies, munie de chaque côté, au-dessus des 
yeux, d’une sorte de tubercule arrondi, formé par de grosses soies courtes, 
épaisses et serrées. Bec d’un quart plus long que la tête, assez épais, très 
obtusément subquadrangulé, point échancré au sommet, muni, en dessus, 
d’un sillon longitudinal médian, large et assez profond, commençant un peu 
avant le sommet et se prolongeant entre les deux tubercules frontaux, au 
niveau du bord postérieur desquels il s'arrête ; revêtu de soies d’un brun 
jaunâtre, épaisses, mais très courtes, et par suite, plus ou moins appa- 
rentes. Antennes d’un ferrugineux brunâtre ; premier article du funicule 
en massue, moitié au moins plus long que le suivant, deuxième obconique, 
trois à sept courts, subarrondis. Prothorax déprimé supérieurement, à 
peine plus large que long, resserré au sommet, à peu près droit sur le 
milieu des côtés, obliquement coupé ensuite en arrière vers les angles 
postérieurs qui sont nuls, légèrement arrondi à sa base ; longitudinalement 
marqué, dans son milieu, d’un sillon très large mais peu profond, rétréci 
en avant et en arrière où il devient très fort et paraît échancrer la base, 
offrant, en outre, de chaque côté, deux fossettes obliques, l’une antérieure, 
plus petite et légère, l’autre derrière le milieu ; revêtu, sur toutes les par- 
lies saillantes de sa face supérieure , de soies très épaisses et claviformes 
mais très courtes et çà et là réduites à des sortes de tubercules. Elytres 
ovales, oblongues, arrondies aux épaules, brusquement resserrées au som- 
met, où toutefois elles sont obtuses et arrondies, marquées de stries légères, 
mais très distinctement ponctuées, avec les intervalles alternes et la 
suture fortement élevés en carènes, ce qui, outre cette dernière qui se 
déprime graduellement en avant où elle est très peu élevée, produit trois 
côles sur chaque élytre, dont la médiane est abrégée postérieurement, 
tandis que les deux autres se réunissent au bout; ces côtes et la suture, 
notamment dans sa moitié postérieure, recouvertes de soies épaisses, 
courtes, en massue et disposées de façon à faire paraître les côtes plus 
élevées ; ces soies variées de noir et de jaune testacé, de manière à former 
de petites Laches. Abdomen offrant sur le premier segment ventral, dans 
son milieu en arrière, une petite impression ou légère fosselte arrondie, 
laissant apercevoir au sommet un sixième segment additionnel court, 





Genre nouveau et deux espèces nouvelles de Coléoptères. 271 
transverse, mais bien marqué au niveau des autres et point rétractile. 
Pattes brunes, revêtues en entier, comme le corps, de petites squamules 
serrées d’un brun grisâtre, entremêlées de soies assez fines ; jambes anté- 
rieures très sensiblement bisinuées intérieurement. 

J'ai pris trois exemplaires de ce curieux insecte au pic du midi de 
Bigorre, au mois d'août, sous les pierres. 

Il est très remarquable par la présence d’un sixième segment ventral 
additionnel, caractère qui, toutefois, n’est peut-être que sexuel. Gette 
espèce est très voisine du Rhythyrhinus Linderi de M. Fairmaire, insecte 
appartenant également au genre Dichotrachelus. Elle s’en distingue par 
les intervalles alternes des élytres plus élevés, par le pronotum plus octo- 
gonal, plus arrondi à la base et plus droit sur les côtés, par les jambes 
antérieures très sensiblement bisinuées en dedans, tandis qu’elles le sont 
à peine chez le D. Linderi, lequel n'offre aucune impression sur le pre- 
mier arceau ventral de l'abdomen, ne présente point de segment addi- 
tionnel au sommet de ce dernier (du moins chez l'exemplaire obligeamment 
communiqué par M. Fairmaire), mais offre, sur le cinquième arceau, une 
fossette médiane oblongue très marquée; enfin le D. Bigorrensis diffère 
du Linderé par ses élytres obluses et arrondies au sommet. 


UN MOT SUR LA GALLE DE LA RONCE, 


Par M. LÉON DUFOUR. 


Président honoraire, 





{Séance du 11 Décembre 1861.) 





Suum cuique. 


Les lapsus de mémoire ne sont pas étrangers même aux naturalistes 
les plus versés dans la science. Notre collègue M. Lucas n’a point échappé 
à cette infidélité de la case des souvenirs en publiant, dans le Bulletin 
entomologique (2° trimestre, 1861, p. xx), un article sur ce qu'il appelle 
une hypertrophie d’une branche de Rubus. 

Il y a plus de cent ans que cette galle a été décrite et figurée par Réau- 
mur (Mém., t. IL, p. 425, pl. 36). 

Il à aussi décrit la larve qu’il supposait, avec raison, appartenir à un 
Diptère, dont il n’avait point connu l’insecte ailé. 

J'ai moi-même publié la description et la figure de cette galle et de ses 
habitants en 1845 (Mém. de la Soc. roy. de Lille). Mieux servi que Réau- 
mur par le hasard, j'ai pu donner avec plus de détails que lui l'histoire de 
la larve et de la nymphe légitimes de la galle ; enfin, j'ai reconnu que le 
véritable fondateur de celle-ci était le Lastoptera picta Meig. (Dipt. Eur., 
t. I, p. 89, tab. 3, fig. à). 

Ainsi, contre l’assertion de M. Lucas, ce n’est point un Gynipside qui est 
l’auteur de la galle ; cet Hyménoptère n’est que le parasite de la larve fon- 
datrice, et notre Réaumur avait aussi signalé cet usurpateur. 


SUR LES GENRES CALYPTOMERUS REDT. ET COMAZUS Fair. 


Par M. FAUVEL. 


(Séance du 23 Octobre 1861.) 





On a déjà beaucoup agité la question de savoir si les deux genres Calyp- 
tomerus Redtenb. et Comazus Fairm. étaient ou non identiques. Le 
catalogue de Sleltin (6° édit., 1856), laissant le C. enshamensis Steph. 
parmi les Clambus, adopte et inscrit à la suite le genre Calyplomerus (1). 
M. Kraatz (Berlin. Entom. Zeitschr., 1857, 174) se prononce pour la validité 
de l’espèce de M. Redtenbacher, mais ne dit rien du genre. Ce dernier 
auteur, dans la seconde édition de sa Fauna austriaca (298, 1857), main- 
tient et décrit de nouveau comme distinct son Calyptomerus alpestris. 
Enfin le Catalogue de M. Schaum (1859) adopte tout à la fois les deux genres 
et les deux espèces. D'un autre côté, M. Fairmaire (Faune franç., 1, 
928, 1855), M. de Marseul (Catal., 1857) et M. Jacquelin du Val (Genera, 
1, 114, 1856, et Glanures entomol., 29, 1859) rejettent comme synonyme 
le G. alpestris, et donnent leurs raisons à l'appui. 

On voit que nos voisins les Allemands sont seuls de leur opinion sépa- 
ratiste. Malheureusement, ils ne fondent cette opinion que sur des carac- 
tères incomplets, et, bien que l’insecte en litige se trouve et ait été décrit 
chez eux, nous n’en étions pas mieux renseignés jusqu'ici sur une question 
de leur compétence. 

Ayant recueilli, dans notre dernière excursion à la Grande-Chartreuse 
(Alpes dauphinoises), un certain nombre de Calyptomerus, remarquables 
par leur grande taille, je les comparai aux exemplaires trouvés en Nor- 
mandie et, après un examen approfondi des descriptions et des insectes, 
j'eus le plaisir de reconnaître que ma petite découverte n’était pas sans 
importance, 

En résumé, voici à quelles conclusions J'ai été conduit : 

On n’invoque, pour valider la séparation des Calyptomerus et Comazus, 
que deux seuls caractères : les tarses postérieurs de trois articles, au lieu 
de quatre, et les antennes de neuf articles. Au reste, pas la moindre diffé- 


(ti) M. Jacquelin du Val va un peu loin en indiquant dans ses Glanures (loc. cit.) 
que les auteurs de ce Çatalogue regardent les deux genres comme identiques. I1 me 
semble au contraire que de la séparation des espèces résulte tacitement l'opinion 
contraire, En effet, le genre Comazus étant passé sous silence, je ne sais pourquoi, 
tout ce qu’on peut en induire, c’est qu'il est assimilé aux Clambus, parmi lesquels 
l'espèce est inscrite, 


574 FAUVEL. 


rence, la forme du corps est la même, et le premier article des tarses 
est, dans l’un et l’autre genre, beaucoup plus long que les suivants. Or, il 
suffit d'examiner ces tarses et ces antennes au microscope pour se con- 
vaincre de la difficulté de bien voir, d’une part, le premier article de celles- 
ci qui reste presque toujours caché sous les bords latéraux de la tête, et 
de l’autre, la ligne de division entre les deuxième et troisième articles des 
tarses, qui n’est sensible que sous un certain jour. Je n'hésite donc pas 
un instant à penser, avec M. Jacquelin du Val, que M. Redtenbacher a mal 
vu ces organes et que les deux genres en question doivent être réunis 
sous le nom de Calyptomerus, antérieur à celui de Comazus. 

Quant à l'espèce (G. alpestris), il y a, en apparence, plus de difficulté, 
ét je regrette de ne pouvoir, en ce point, me ranger à l’avis du savant 
auteur du Genera. M. Redtenbacher indique pour longueur 1/3 de ligne, 
soit 1 millimètre environ, ce qui représente bien la taille du GC. enshamensis 
Steph. Probablement il y a encore ici quelque erreur, car M. Kraatz a 
depuis déclaré (loc. cit.), Sans doute en connaissance de cause, que 
l'alpestris est presque deux fois plus grand que ce dernier. Aussi, en 
vertu de celte affirmation importante, qui prouve que M. Kraalz à eu sous 
les yeux l’insecte alpestre que je décris plus loin, il me paraît hors de 
doute que, si les deux genres sont identiques, les deux espèces sont parfaite- 
ment distinctes et valables (1). J'ajoute qu’il ne faut pas attacher trop 
d'importance à l'évaluation, souvent approximative, de la taille d'insectes 
aussi petits et en général peu étudiés, et qu’en outre il suffit de comparer le 
dessin que j'ai fait de l'antenne du GC. alpestris avec celui que donne 
M. Jacquelin du Val de l'antenne du C. dubius Marsh., enshamensis 
Steph. (Gener. d. Coléopt., I, pl 38, fig. 189 b), pour se convaincre que 
les quelques différences qu’elles présentent sont réellement mais purement 
spécifiques, 


Genre CALYPTOMERUS Redt, 


Faun. Austr., édit. 1, 159, édit. 2, 298. — Jacq. Duv., Gen., I, 114. — 
Comazus Fairm. et Lab., Faun. Fr., 1, 328. 


Corpus ovatum, ante globoso-convexum. Gaput maximum, triangulare. 
Antennæ decem articulatæ, articulis primis duobus crassis, 3-6 elongatis, 
7-8 ovalis, ultimis multù validioribus (pl. 16, fig. 4 a, C. alpestris Redt.). 
Prothorax transversale, lateribus subacuminatum. Elytra apice sublrun- 
cata sive subacuminata, Abdomen segmentis sex apparentibus infrà com- 


(4) Je ne parle pas de l’assimilation du Cyrtocephalus cephalotes au C. ensha- 
mensis admise par M. Lacordaire. Suivant la majorité des auteurs, l’insecte de 
Dejean serait, au contraire, synonyme du Clambus armadillo De Géer, 





Genres Calyptomerus et Comazus. 57 


[Sa] 


positum. Tarsi 4 articulati, articulo primo valdè elongato. (PI, 16, fig. 4 
b, G. alpestris Redt.) 


4, C. ALPEsTRIs Redt., Faun. Austr., édit. 1, 159 et édit, 2, 298. — 
Fairm. et Lab., Faun. Fr., 1, 328. 


Major, subtriangularis, nitidus, rufo-brunneus, prothorace vix dilutiore, 
pube flavescente lenuissimä depress& subtilissimè vestilus, elylris magnä 
plagä ferrugincä confusä discoidali, posterius lenuissime punctatis, apice 
subacuminatis. — Long. 1 2/3 mill. 


Oviforme, presque triangulaire, très convexe en avant; brillant. D'un 
brun roussâtre, avec le prothorax et la tête à peine plus clairs. Remar- 
quable par sa pubescence fauve couchée très fine et très courte, bien 
moins serrée que chez les suivants, surtout en avant. Dernier article des 
antennes obtus, plus court que le précédent. Prothorax très court, bord 
postérieur confondu avec les latéraux, angles antérieurs subarrondis. 
Élytres subtriangulaires subacuminées au sommet, avec une grande tache 
ferrugineuse couvrant les deux tiers postérieurs, plus claire vers la suture, 
ce qui fait paraître la base enfumée, à ponctuation extrêmement fine et 
visible seulement en arrière et sous un certain jour; strie suturale effacée. 

Trouvé en nombre, à la fin de juillet, en battant des fagots de branches 
de pin. 

Grande-Chartreuse (Isère), au pied du Grand-Som, à 2,500 mètres 
environ d’élévation. — Autriche (Redtenh.). 

Très distinct par sa grande taille, sa pubescence, la coloration de ses 
élytres, leur ponctuation, etc. 


2, C. pupius Marsh., Ent. Brit., I, 234 (Scaphidium). — Clambus ensha- 
mensis Steph., Illustr,, II, 184. — Fairm. et Lab., Faun. Fr., I, 328, 
(Comazus), — Jacq. Duv., Gen., I, pl 38, £ 180 (Calyptomerus), el 
Glan. entom., I, 80. 


Ovatus, subnitidus, brunneus seu rufo-brunneus, prothorace vix dilu- 
liore, pube flavescente multd longiore depress4 dense vestilus, elytris con- 
fusä plagû transversali apice dilutioribus, posterius tenuiter perspicuè 
punctatis, apice subtruncatis. — Long. 4 à 1 1/3 mill. 


Bien distinct du précédent par sa forme ovalaire, subparallèle ; beaucoup 
plus petit. Peu luisant. Brunâtre ou d’un brun roussâtre, avec le prothorax 
à peine plus clair, et une bande transversale à l'extrémité des élytres, peu 
distincte, d’un ferrugineux obseur, Dernier article des antennes plus long 


976 ... FAUVEL, — Genres Calyplomerus el Comazus. 


que le précédent, ovalaire. Entièrement couvert d’une pubescence fauve 
assez courte, mais bien plus longue et plus écartée que chez l'alpestris. 
Prothorax un peu plus étroit, angles antérieurs subacuminés. Élytres nota- 
blement moins rétrécies en arrière, plutôt subparallèles, subtronquées à 

extrémité, à ponctuation assez fine, mais bien visible sur les deux tiers 
postérieurs environ; strie suturale courte, très rapprochée de la suture, 
mais distincte. 

En petites familles dans les lieux humides et obscurs, les caves, les cel- 
liers ; souvent dans les fagots et les détritus. 

Toute la Normandie, — France, Angleterre, Allemagne, Madère (Wol- 
laston). 

Remarquable par sa forme, sa pubescence, la ponctuation de ses 
élytres, etc, 


3. C. TROGLODYTES Fauvel. 


Minimus, sublriangularis, nilidus rufo-testaceus, prothorace rubido, 
pube flavescente longiore depressà satisque rarû vestitus, elylris apice sen- 
sim dilutioribus, sublriangularibus postcrius subtilissimè punctatis. — 
Long. 2/3 à 3/4 mill. 


Voisin du précédent, mais se rapprochant davantage de l'alpestris par 
sa forme subtriangulaire. Bien plus petit; brillant. D’un roux testacé avec 
la tête et le prothorax rougeàtres, entièrement couvert d’une fine pubes- 
cence jaunâtre, assez longue, mais bien plus écartée que chez le dubius, 
surtout en avant. Prothorax comme chez lalpestris, angles antérieurs 
presque arrondis. Élytres subtriangulaires, devenant insensiblement plus 
claires vers leur sommet, à ponctuation très fine et visible seulement sous 
un certain jour ; strie suturale moins courte, plus marquée que chez les 
précédents. ‘ 

Dans les mêmes localités que le dubius. Parait plus rare. 

Caen (Calvados), Saint-Lô (Manche), et peut-être toute la France. 

Sans doute confondu jusqu'ici avec le précédent, il mérite cependant 
d’en être distingué par sa très pelite taille, sa forme, la couleur de son 
prothorax, sa pubescence écartée, etc. 

Il est du reste facile, au microscope, de reconnaitre les caractères spé- 
cifiques de ces trois Calyplomerus. 








MISCELLANEA ENTOMOLOGICA 


\ 


QUATRIÈME PARTIE ({). 


Par M. L. FAIRMAIRE. 





(Séance du 27 Novembre 1861.) 





À. CICINDELA TRISIGNATA. — Notre collègue, M. Grenier, m'a commu- 
niqué une variété très intéressante de cette espèce ; elle est d’une grande 
taille (44 mill.), d'un beau bleu azuré sur les élytres et un peu verdâtre 
sur la tête et le corselet, les dessins blancs sont bien nets; elle a été 
prise dans le midi de la France, mais je ne sais pas dans quelle localité 
précise. 


2. CICINDELA HYBRIDA. — M. Grenier m'a aussi communiqué un indi- 
vidu de cette espèce, qui vient à Pappui de lopinion de M. Schaum pour 
la réunion, avec la C. hybrida, de plusieurs espèces russes ou sibériennes, 
telles que les GC. Sahlbergi, lateralis, etc. Chez cet individu, la lunule 
humérale est très développée, la lunule médiane se prolonge le long du 
bord externe et se joint à la lunule postérieure de manière à donner 
complétement à notre insecte le faciès de la C. lateralis. 


9. PRISTONYGHUS GYANESCENS. — Long. 13 à 15 mill. — Apterus, niger, 
nitidus, supra atro-cæruleus, nilidus, antennis, palpis pedibusque piceis, 
prothorace subcordato, angulis posticis obluse rectis, elytris striatis, 
striis lenuissine punctatis, unguibus basi tenuissime aut vix perspicue 
pectinalis. 

Gette espèce ressemble extrèémement au subcyaneus IL, sa coloration 
est un peu plus brillante, le corselet est moins fortemert ridé, plus cor- 
diforme, les angles postérieurs sont plus émoussés, les impressions pos- 
térieures sont plus profondes, bien moins ponctuées, les élytres sont 
striées de la même manière, peut-être plus finement et leur ponctuation 


(1) Voyez les trois autres parties des Miscellanea entomologica : 3e série, 
lome IV (1856), pages 517 à 542; tome V (1857), pages 725 à 745, et tome VII 
(1859), pages 21 à 64. 

h° Série, TOME I. 07 


978 L. FAIRMAIRE. 


est plus fine, les intervalles sont tout à fait plans; les pattes sont plus 
rougeâtres, les tibias intermédiaires sont presque droits, mais les crochets 
des tarses ne sont dentelés que très faiblement à la base, et cette dente- 
lure est même parfois presque indistincte. 

Trouvé à l'entrée des grottes de l'Ariège par M. v. Bruck, et dans celle 
de Lourdes par M. Stableau. 


h. TRECHUS POLITUS. — Long. 4 1/2 mill. — Oblongus, brunneo-casta- 
neus, nitidissimus, antennis, palpis pedibusque rufo-testaceis ; antennar um 
articulo tertio quarto vix longiore ; prothorace lateribus rotundato, pos- 
tice leviter angustato, angulis posticis subacutis, utrinque impressione 
lala, punctata; elytris magnis, ovalis, utrinque 5 striatis. 


Oblong, d’un brun-rougeûtre très brillant, antennes, palpes et pattes 
d’un roux-testacé. Deuxième article des antennes à peine plus long que 
le quatrième. Corselet légèrement rétréci en arrière, côtés arrondis, se 
redressant un peu et seulement à la base, pour former des angles posté- 
rieurs très pointus, presque aigus; de chaque côté de la base une impres- 
sion arrondie, large, ponctuée ; ligne médiane bien marquée. Élytres ova- 
laires, grandes, ayant chacune cinq stries visibles, fines, les suturale splus 

marquées. 

Eaux-Bonnes, M. vom Bruck. 

Ressemble au procerus, mais le corselet n’est pas aussi cordiforme, les 
fosseltes sont moins profondes, plus ponctuées, et les stries des élytres 
sont très faibles. 


5. T. PLANIUSCULUS. — Long. 4 mill. — Oblongus, depressus, brunneo- 
castaneus, nilidus, elytris basi apiceque dilutioribus, antennis, palpis 
pedibusque pallide rufo-lestaceis, antennarum articulis 2 et 4 æqualibus, 
prothorace lateribus leviler arcuato, postice leviter angustiore, angulis 
posticis rectis, acutis, basi transversim valde mpresso, el utrinque unifo- 


0 


veolato, elytris utrinque striis 3 impressis, reliquis fere obsoletis. 


D'un brun-marron brillant, plus clair à la base et à l'extrémité des 
élytres, antennes, palpes et pattes d’un roux-testacé clair. Deuxième arti- 
cle des antennes égal au quatrième. Corselet transversal, rétréci en arrière, 
assez convexe, légèrement arrondi sur les côtés qui se redressent seule- 
ment à la base, angles postérieurs droits, assez pointus, à la base une 
forte dépression transversale, de chaque côté une forte impression oblon- 
eue, ridée intérieurement, au milieu un sillon assez fort où se termine la 
ligne médiane, profonde dans toute sa longueur et qui n’atteint pas tout à 
fait le bord antérieur, Élvtres ovalaires, déprimées, à stries ponctuées, 





Miscellanea entomologica. 579 


les trois ou quatre premières bien marquées, assez profondes, les autres 
très fines, la troisième biponctuée. 

Basses-Pyrénées, Eaux-Bonnes, trouvé par M. E. vom Bruck ; Hautes- 
Pyrénées, M. Pandellé. 

Voisin du déstigma, en diffère par les élyires notablement déprimées, 
à stries ponctuées, le front non séparé du chaperon par un sillon trans- 
versal et la base du corselet qui n'offre de chaque côté qu'une impression 
avec des angles postérieurs seulement droits; diffère du pinguis par le 
corselet moins arrondi sur les côtés, les élytres plus longues, moins ova- 
laires. 


6. SCYDMOENUS SULCATULUS. — Long. 2/3 mill. — Testaceo-rufus, 
nilidus, pubescens, antennis, palpis pedibusque pallide testaceis, anten- 
narum articulis 5 ullémis crassioribus, prothorace antice angustato, medio 
leviler canaliculalo, ante basim transversim profunde sulcato, elytris 
ovalis, basi foveatis el ad humeros plicatis. 


D'un roux-testacé brillant, à pubescence d’un roussàtre très clair, peu 
serrée, antennes, palpes et pattes plus clairs. Antennes ayant les cinq 
derniers articles formant une massue allongée, transversaux, le dernier 
pyriforme. Tète médiocrement convexe, unie. Corselet oblong, rétréci en 
avant, avec les côtés légèrement anguleux, au milieu un sillon longitudi- 
nal peu profond, s’arrêtant avant la base dans un fort sillon transversal, 
offrant de chaque côté deux fosseltes, l’externe oblongue, plus profonde. 
Élytres ovalaires, plus larges à la base que le corselet, offrant de chaque 
côté une fossette assez forte et une autre externe plus petite, accompagnée 
en dehors d’un pli assez marqué. 

Cette espèce, qui se rapproche à la fois de l'angulatus et de l’helvolus, 
est remarquable par le sillon longitudinal du corselet. 

Elle a été trouvée dans la mousse, aux Eaux-Bonnes, par notre collè- 
gue M. E. vom Bruck, et parait fort rare. 


7.5. MusCORUM. — Long. 4 mil — Rufo-testaceus, nilidus, parce 
pubescens, convexus, prothorace postice leviler angustato, ante basin utrin- 
que bifoveato, elytris oblongo-ovalis, basi prothorace haud latioribus et 
ulrinque profunde unifovcatis. 


D'un roux-testacé brillant, pubescent, palpes et pattes un peu plus 
clairs. Antennes grossissant vers l'extrémité, les quatre derniers articles 
ormant une massue assez distincte. Corselet un peu rétréci en arrière, 
côtés arrondis en avant, convexe, à peine plus long que large; avant la 
base, de chaque côté, deux fosselles rondes, Élytres ovalaires, rétrécies 


280 L. FAIRMAIRE. 


à la base, où elles ne sont pas plus larges que la base du corselet, ayant 
chacune une profonde et large fossette basilaire. 

Très voisin du S. pubicollis, en diffère par la taille plus petite, la cou- 
leur plus pâle, la fossette de la base des élytres plus profonde, le corselel 
moins pubescent et sans fosseite au milieu de la base. 


Hautes-Pyrénées, dans la mousse, très rare, trouvé par M. vom Bruck. 


8. S. srrictTus. — Long. 2/3 mill — Testaceus, nitidus, antennis 
apice crassis, prothorace subcordato, lateribus postice rectis, ante basin 
sulco transverso utrinque sulco brevi longitudinali termineto, elytris basi 
bifoveolatis. 


D'un roux-testacé brillant, à pubescence rare. Antennes grossissant 
fortement à l'extrémité, mais peu à peu, les quatre ou cinq derniers arti- 
cles ne formant pas une massue distincte. Corselet oblong, presque cor- 
diforme, côtés fortement arrondis en avant, droits en arrière; avant la 
base un sillon transversal, sans fossettes bien distinctes, terminé de cha- 
que côté par un court sillon longitudinal. Élytres oblongues-ovalaires, 
ayant près de l’écusson une fossette bien marquée et une autre avec un 
pli à chaque épaule, à ponctuation extrêmement fine, 


Pyrénées-Orientales, Le Vernet, dans les mousses, trouvé par M, E. v. 
Bruck. 

Voisin du S. subcordatus, mais moins convexe, à pubescence bien 
moins serrée, moins longue, à élytres plus courtement ovalaires, moins 
ponctuées et à antennes grossissant rapidement à l'extrémité. 


9. QUEDIUS SIMPLICIFRONS. — Long. 9 mill — Niger, nitidus, anten- 
nis rufo-piceis, basi rufo-testaceis, artliculo secundo terlio dèmidio bre- 
viore, pedibus plus minusve rufescentibus, elytris prothorace brevioribus, 
sculello punctato, fronte inter oculos utrinque uni-punctato. 


Extrèmement voisin du frontalis, mais plus petit, reconnaissable, au 
premier abord, par la couleur des pattes qui sont d’un roux-testacé plus 
ou moins clair. Tête n'ayant qu'un gros point en avant près des yeux, 
en arrière cinq autres ; antennes d’un roussâtre enfumé, les trois premiers 
articles testacés, deuxième article de moitié plus court que le troisième, 
les autres articles presque cylindriques; d’un roux-brunätre, les trois 
premiers articles testacés, ainsi que les palpes. Corselet un peu plus court, 
un peu plus arrondi sur les côtés. Écusson très ponctué. Élytres un peu 
plus courtes que le corselet, densément et finement rugueuses, moins 
brillantes, un peu rougeätres sur le bord réfléchi. Abdomen jrisé. Pattes 





Mascellanea entomologice. o81 


roussatres, plus où moins foncées, les cuisses postérieures noiratres. 
Tarses antérieurs fortement dilatés. 
Trouvé en Corse par notre collègue M. Bonnaire. 


10. ACHENIUM RUFULUM. — Long. 6 mill — Brunneo-testaceum aut 
rufo-testaceum, nitidum, antennis, ore, pedibusque dilutioribus, elytro- 
rum sulura et abdominis segmentis ad apicem dilutioribus ; capite qua- 
drato, punctalo, prothorace medio punctato bi-lineato, elytris subseriatim 
punctlatis, abdomine tenuissime dense punctalo. 


Très déprimé, d’un brun où d’un roux-testacé brillant. Antennes, 
palpes et pattes plus clairs, ainsi que la suture et le berd postérieur des 
élytres et le bord postérieur des segments abdominaux. Tête presque 
carrée, très ponctuée, presque lisse au milieu. Gorselet presque aussi 
large que la tête, fortement rétréci en arrière, les angles postérieurs 
arrondis, les antérieurs plus marqués, presque droits; au milieu deux 
lignes parallèles finement ponctuées, des points épars sur les côtés. Ély- 
tres pas plus courtes que le corselet, à ponctuation presque en lignes, 
moins régulière vers l'extrémité. Abdomen à ponctuation excessivement 
fine, serrée, le dernier segment hérissé de longs poils. 

Fos, près Marseille. 


11. BYRRHUS MELANOSTICTUS. — Long. 9 4/2 mill — Breviter ovatus, 
niger, tomento cinereo nitidulus, elytris maculis velulinis nigris, sparsis 
ornatis, laleribus regulariler, dorso intricalo-striatis, larsorum articulo 
Lertio longe appendiculato. 


Ovalaire, court, convexe, non atténué en avant, d’un brun-noir, mais 
couvert, sur les élytres notamment, d’une couche tomenteuse cendrée. 
Tête ayant entre les yeux quatre petites impressions rondes, peu mar- 
quées, et une cinquième ou gros point au sommet. Antennes grêles à la 
base, grossissant beaucoup vers Pextrémité, où elles forment une longue 
massue comprimée, troisième article deux fois aussi long que le qua- 
trième, le cinquième court, en cône renversé, le sixième un peu trans- 
versal, les septième, huitième, neuvième et dixième très transversaux. 
Corselet court, largement sinué de chaque côté de la base, ayant quelques 
bandes noires veloutées. Écusson d’un noir velouté, ayant au milieu, 
comme le corselet, une très étroite ligne dénudée, Élytres ayant leur 
grande convexité en arrière; sur les côtés, le long du bord externe, deux 
stries un peu ponctuées, au-dessus deux autres stries parallèles et une 
strie suturale régulière, les autres vermiculées et irrégulières, les inter- 
valles marqués de petites bandes dun noir velouté, irrégulières, de taches 


582 L. FAIRMAIRE. 


de même couleur, et parsemés de petites taches peu nombreuses d’une 
pubescence roussàtre qu'on voit aussi sur le corselet. Dessous d’un brun 
noir presque mat, couvert d’aspérités extrêmement fines, serrées. Tarses 
ayant le troisième article muni en dessous d’un appendice allongé, plus 
long que l’article. 

Pyrénées-Orientales, Le Vernet, sous les mousses, trouvé par M. E. v. 
Bruck; trouvé aussi au mois de juin, à la fontaine de las Esquieres, par 
notre collègue M. J. Bigot. 

Ressemble assez au B. Suffriani, mais plus court, plus brusquement 
arrondi à l'extrémité, du moins chez les mâles, les stries latérales sont 
plus régulières, plus distinctes, et les impressions de la tête sont très dif- 
férentes. 


12. GEOTRUPES AMEDEI. — Long. 14 à 16 mill — Subhæmisphaæricus, 
niger, sericeo-subnitidus, elytris obscure cyañescentibus, clypeo obsolete 
tuberculato, prothorace parce tenuiler punctulato, elytris evidenter punc- 
tato-substriatis ; subtus, cum pedibus, violaceus, nitidus. 


xessemble extrêmement au vernalis, mais plus court et un peu moins 
convexe, d’un noir-bleuàtre, un peu violacé sur les côtés des élytres, très 
peu brillant, un peu soyeux. Tête finement et très densément rugueuse ; 
chaperon ayant un petit angle obtus, très faiblement élevé. Corselet 
rebordé sur les côtés et au milieu de la base, à ponctuation fine, très 
écartée, sans ponctuation dans les intervalles, mais plus grosse et plus 
serrée sur les bords; angles antérieurs moins arrondis. Écusson lisse, 
avec quelques points à la base. Élytres à lignes de points assez gros, for- 
mant presque de légères stries, intervalles sans ponctuation, ayant quel- 
ques rides peu distinctes ; dessous du corps d’un violet brillant, ainsi que 
les pattes. Jambes antérieures fortement tridentées, avec une quatrième 
à la base très faible. Abdomen très fortement ponctué. 


Ge joli Géotrupe a été pris aux environs de Constantinople par M. Amé- 


dée Alléon. 


13. DASGILLUS SIGANUS. — Long. 11 mill. — D. cervino simillimus, 
sed paulo longior, magis parallelus, parcius rufescenti-pubescens, ad basim 
vrothoracis ad suturam et margines laterales anguste densius pubescens, 
elytris evidentius marginatis, prothorace antice minus angustato, utrin- 
que ad basim magis sinualo, angulis posticis paulo magis oblusis, pedibus 
brevioribus; € capile prothoraceque obscurioribus, antennarum articulo 
secuñndo sensim breviore. 


Ce Dascillus ressemble extrêmement au cervinus et n’en diffère que 





Mascellanea enlomologicu. 583 


par sa forme plus parallèle, les élytres plus longues, les pattes plus cour- 
tes, le corselet beaucoup moins rétréci en avant, à base plus fortement 
sinuée de chaque côté, à angles postérieurs plus obtus; le deuxième arti- 
cle des antennes est plus court, surtout chez la ©; la coloration est aussi 
un peu différente, à cause de la pubescence qui est beaucoup plus rare, 
d'un cendré roussàtre et qui, plus serrée, forme une bordure étroite le 
long de la suture, des bords latéraux des élytres et du bord postérieur du 
corselet ; les élytres sont plus fortement rebordées. 
Sicile, monts Madonies. 


14. PTINUS SUBMETALLICUS. — Long. 3 mil — Ovatus, convexus, 
fusco-æneus, nitidus, prothorace opaco, globoso, postice valde constricto, 
elytris ovalis, lævigalis, valde punctato lineatis, antennis pedibusque 
piceo-fuscis. 


Ovalaire, très convexe, d’un brun un peu bronzé, mat sur la tête et le 
corselet, brillant sur les élytres, pattes et antennes d’un brun moins 
foncé ; couverts d’une pubescence roussâtre. Tête densément mais très 
finement ponctué, à pubescence roussâtre peu serrée. GCorselet fortement 
globuleux, étrangié à la base, convexe, d’une réticulation qui le fait parai- 
tre squameux, parsemé de pubescence roussâtre peu serrée. Élytres ova- 
laires, convexes, avec les épaules un peu carénées, lisses, à lignes d'assez 
gros points peu serrés, plus fins en arrière; parsemées de quelques poils 
courts, hérissés. Antennes fortes, moniliformes, le premier article très 
gros. 

Cette belle espèce, qui est voisine du frigidus, a été prise au Vernet 
(Pyrénées-Orientales), dans les mousses, par M. E. v. Bruck. 


15. ERYX SUBSULCATUS. — Long. 13 mill — Niger, nitidus, dense 
punctalus, prothorace antice angustalo, angulis posticis oblusis, anticis 
obtuse rotundalis, elylris punctato-strialis, margine reflexo non omnino 
sulcato. 


Cette espèce ressemble extrêmement à l'E. Fairmairei Reiche; elle 
est d’une taille un peu plus grande, le bord postérieur du corselet est 
plus fortement saillant au milieu, les élytres sont plus fortement striées 
et ces stries sont remplies d’une ponctuation plus forte que celle des 
intervalles, la strie courte, près de lécusson, est bien visible ; enfin, le 
bord réfléchi n’est creusé en gouttière que jusqu'aux deux tiers de sa lon- 
gueur; les côtés du sternum sont plus finement ponctués; les angles 
antérieurs qui sont complétement effacés et arrondis chez l'E, Fairmairer, 


8/4 L. FAIRMAIRE, 


sont ici arrondis, mais un peu marqués, ce qui rend le bord antérieur 
plus échancré. 

Sicile. 

ë 

16. SMIGRONIX CORSICUS. — Long. 2 mill. — Aer, supra nilidus, 
minus conveæus, squamulis albidis sparsutus, prothorace subgloboso, 
antice angustato, sat dense punctulato, elytris striatis, éntersliliis alu- 
taceis. 


Extrèmement voisin du $. cæcus, mais plus allongé, moins convexe, le 
rostre est plus arqué, le corselet moins court, moins globuleux, n'offre 
pas d'apparence dune ligne médiane lisse et est à peine squameux sur 
les côtés, 

Trouvé en Corse par notre collègue M. Bonnaire. 


Sur le Genre DICHOTRACHELUS. 


Ce genre de Curculionite, créé par M. Stierlin (Ent. Zeit., Stelt., 1853, 
171), pour deux insectes trouvés dans les Alpes, est intéressant pour la 
faune française, puisqu'il renferme six des sept espèces aujourd’hui décri- 
tes et qui sont peu connues de nos entomologistes. Je crois donc leur 
rendre service en leur donnant les caractères du groupe et les diagnoses 
des espèces qui, pour la plupart, ont passé sous mes veux, grâce à l’obli- 
geance de notre collègue M. E. v. Bruck. 


Antennes de onze articles, médiocrement épaisses, scape n’atteignant 
pas tout à fait le bord postérieur des yeux, épaissi vers l'extrémité; les 
deux premiers articles du funicule allongés, premier artic'e de moitié 
plus long que le deuxième, les suivants globuleux, le dernier plus large 
que long; massue de trois articles, ovale, un peu acuminée; insertion 
des antennes placée en avant du milieu du rostre, plus où moins distante 
de l'extrémité ; sillons antennaires se dirigeant droit sur les yeux, courts, 
assez profonds, faiblement élargis vers les yeux. Rostre à peine plus long 
que la tête, non échancré en avant, ni élargi, ni lobé à l'extrémité. Han- 
ches antérieures contiguës, presque globuleuses, les intermédiaires sépa- 
rées par un espace assez étroit. Prosternum sans canal pour le rostre. 
Pattes robustes, cuisses modérément épaisses vers l'extrémité, inermes, 
jambes droites, un peu sinuées avant l'extrémité, sans éperons terminaux ; 
crochets simples, non dilatés à la base. Corselet non dilaté en avant près 
des yeux, arrondi à la base. Écusson à peine visible. Élytres ovalaires, 
recouvrant {oui l'abdomen, à épaules arrondies, légèrement sinuées à la 





Mascellanea: entomologicu. 289 


base. Corps oblong, un peu comprimé, à soies épaisses serrées. Corselet 
sillonné au milieu. Étytres à côtes élevées, garnies de soies serrées, der- 
nier segment abdominal ayant une fossette allongée chez les . 

M. Stierlin avait primitivement classé ces insétes entre les Ofiorhyn- 
chus et les Peritelus; mais depuis il les a rapprochés des S/yphlus, et je 
crois qu'il a raison; j'avouerai même qu'il me paraît difficile de les sépa- 
rer; car, à part la forme du corselet et la disposition des soies qui recou- 
vrent le corps et lui donnent un faciès particulier, je ne vois pas de carac- 
tères assez saillants pour motiver une coupe générique. 


Le groupe des Dichotrachelus comprendrait les espèces suivantes : 


17. 1 D. LiNDeRI Fairm., Ann Soc. Ent. Fr., 1859, 87 (Rhytirhinus). — 
Long. 5 à 7 mill, — Pyrénées-Orientales, Canigou, trouvé par MM. Linder 
et E. v. Bruck. 

Cette espèce, comme la suivante, est remarquable par la forme du cor- 
selet qui est élargi sur les côtés et presque trisillonné ; les soies sont plus 
courtes, plus rares que chez le Rudenit et les dernières espèces. 


18. 11. D. BIGORRENSIS de Bonvouloir, Ann. Soc. Ent. Fr., 1861, p. 969, 
pl. 46, fig. à. 


19. 1x1. D. SULCIPENNIS Slierlin, Ent. Zeit., Stetl., 4855, 474. — Long, 
6 mill. — Nigro-fuscus, setis squamosis penicillatus, rostro late canalicu- 
culato, ad basim transversim impresso, inter oculos penicillis densioribus, 
prothorace transverso, lateribus dilatato, late trisulcato, antice sat abrupte 
angustato, lateribus et carinis densiüs penicillatis, basi valde arcualo, 
elytris ovatis, apice acuminatis, sutura et utrinque costis tribus elevalis 
penicillatis, interstitiis punetato-bilineatis, apicem versus profundioribus. 

Ressemble au Linderi, mais moins allongé, plus hérissé de touffes de 
soies ; fait le passage entre les deux précédents et les suivants. 

Il se trouve au Mont-Rose, cependant j'ai pris au Mont-Cenis, sous le 
glacier de Rochemelon un Déchotrachelus que j'ai malheureusement perdu 
el que je crois devoir rapporter à cette espèce. 


20. 1v. D. RupenI1 Slierlin, 1. c., 183. — Rhytirhinus alyènus Brémi. 
— Long. 4 1/2 mill. — Nigro-fuscus, squamulis terreis, lateribus et carinis 
selis squamosis dense lectus, rostro fere gibboso, leviter canaliculato, ad 
oculos penicillato, prothorace oblongo, elytris mulio angustiore, antice 
penicillato, antice leviter atlenuato, medio sat anguste canaliculato, et 
ante medium leviter transversim sulcato, elytris ovatis, ad basim tantum 


586 L. FAIRMAIRE. 


angustalis, sutura et utrinque costis tribus elevatis, penicillatis, interstitiis 
punctato-bilineatis, apicem versus paulo profundioribus. 

Chez cette espèce et les suivantes, le corselet est bien moins large, non 
dilaté sur les côtés et les touffes squameuses sont plus serrées. 

Cet insecte se trouve au mont Bernina, au Saint-Gothard, au Saint-Ber- 
pard et jusqu’au mont Blanc. 


21. v. D. Imuorri Stierlin, L c., 1857, 63. — Long. 6 mill. — Elon- 
gatus, niger, squamulis fusco-testaceis nigrisque variegatus rostro el 
fronte tenuiter canaliculatis; thorace latitudine longiore ; elyiris oblongis, 
selis eorum clavatis. 

Extrèémement voisin du sulcipennis pour la taille et le faciès, mais dis- 
tinct par la forme allongée et les soies claviformes. 

Mont Bernina, dans les Grisons. Je n’ai pas vu cette espèce. 


29. vi. D. sABAUDUS. — Long. 4 1/2 mill. — D. Rudenii simillimus, 
fronte sulcala, prothorace paulo breviore, antice minus altenualo, supra 
transversim haud sulcalo, basi media haud truncato, sed rolundato, medio 
minus profunde canaliculato, elytris ad humeros magis angulatis, costis 
valde penicillatis, selis palealis, sulura postice tantum penicillata. 

*essemble beaucoup au Rudenii, mais pourtant le front offre un sillon 
distinet, le corselet est un peu moins étroit, le sillon du milieu est plus 
large et moins profond, la base, au lieu d'être coupée droit au milieu, 
est arrondie, il n°y a pas de sillon transversal, les élytres sont plus angulés 
aux épaules, la suture n’est garnie de ces poils squameux qu'à partir du 
milieu, elle est très saillante en arrière. 

Trouvé sur le mont Mirantin, près d’Albertville, en Savoie, par mon 
ami M. de Manuel. 


93. vii. D. MuscorRUM Fairm., Ann. Soc., Ent. Kr., 1848, 170. — 
Trouvé d’abord par M. Souverbie à Luchon, puis retrouvé assez fréquem- 
ment par notre collègue M. Pandellé. 


Enfin si le genre Déchotrachelus devait exister, il faudrait très probable- 
ment y joindre le Styphlus verrucosus KsW. des Pyrénées-Orientales, et une 
jolie espèce du Guadarrama, trouvée par MM. Léon Dufour et Perris dans 
leur voyage en Espagne. 


94. STYPHLUS RUBRICATUS. — Long. 3 mill — Fusiformis, converus, 
ruber, parum nitidus, elytris circulo communi nigro, ad suturam inter- 
ruplo, medio notatis, rostro carinulato, antennarum clava nigra, protho- 
race valde rugoso, elytris grosse punctato-striatis, interstitiis elevalis. 


Miscellanea entomologica. 087 
Assez épais, convexe, fusiforme, d’un rouge-brique peu brillant ; les 
élytres ayant au milieu un cercle noir commun, interrompues deux fois à 
la suture; massue des antennes et rostre noirâtres. Tête rugueuse et cou- 
verte de poils squameux, un fin sillon entre les yeux; rosire ayant trois 
fines carènes. Corselet presque quadrangulaire, pas plus large que long, 
un peu étranglé en avant, avec une impression transversale, à peine rétrécl 
à la base; densément granuleux, au milieu un très court sillon. Élytres 
oblongues-ovalaires, pas plus larges à la base que le corselet, mais s’élar- 
gissant ensuite et atténuées après le milieu, ayant de larges stries formées 
par d'énormes points, intervalles convexes, lisses; parsemés de poils 
squamiformes, plus gros à l'extrémité. Jambes garnies de poils raides peu 
serrés. 
Hautes-Pyrénées, Cauterets, trouvé par MM. E. v. Bruck et Pandellé, 


Genre PACGHNEPHORUS,. 


Ge genre, qui ne renfermait, il y a peu d'années, que trois où quatre 
espèces, s’est enrichi successivement de plusieurs espèces nouvelles, Afin 
de faire mieux comprendre le groupement de ces dernières, j'ai cru devoir 
reproduire la diagnose des Pachnephorus déjà décrits. 


A. Corps assez court, parsemé de taches squameuses blanchâtres, élytres 

courtes, à stries fortement crénelées. 

25. 1. P. TESSELATUS Duft. — Küst., L. €, IV, 96 — Long 2 à 3 
mill. — Parvus, sat elongatus, dilute cupreo-æneus, pube albida squa- 
mosa, dense tectus, prothorace lateribus haud angulato antice leviter 
angustato, dorso subdenudato, elytris punctato-striatis, interstitus sat 
dense punctulatis subtus nigro-œneus, pedibus antennisque concoloribus, 

Autriche, Suisse. 


26. 11. P. vizLosus Dft. — Küst., 1 ©. IV, 95. — Long. 2 1/2 mill. — 
Elongato-subeylindricus, obscure Ͼneus, nitidiusculus, prothorace punc- 
tatissimo, punctis basalibus majoribus, lateribus subangulalo ; elytris 
maculis irregularibus albo-tomentosis, punctato-striatis, interstitiis planis, 
vage punctulatis, antennarum basi, femoribus tibiisque rufescentibus. 

Autriche. 


27, 111. P, ARENARIUS Fab. (Cryptocephalus). — Küst. Käf. Ent. IV, 


588 L. FATRMAIRE. 


93. — Long. 1 1/2 à 3 mill. — Elongalo-ovatus, œæneus, cupreo-micans, 
parce albido-pubescens, prothorace punctatissimo, lateribus vix sensim 
angulato, capite summo sulcatulo, elytris valde punetato- striatis, intersti- 
Liis tenuissime punetulatis, albido subvittatis, antennis pedibusque nigris, 
æneo-nitidis. 

Allemagne, Piémont, France, Dunkerque (Lambert), Rosoy (Allard), 
Lyon! Troyes (Le Grand). 


98. iv. P,. LEPIDOPTERUS KüÜSE, 1. ©. IV, 94.— Long. 2 1/2 mill. — Nigro- 
æneus, Cupreo-micaps, nitidiusculus, albido strigosus maculatusque, ely- 
tris punctato-striatis, interstiliis punctatissimis, pectore abdominisque 
lateribus virescenti-albidis. 

Autriche. 


29. v. P. imPrEssus Rosenh., Th. Andal., 310. — Long. 2 1/2 à { 
mill. — Oblongus, subcylindricus, œneus, nitidus, dense fortiter puncta- 
tus, subtus dense supra Sparsim griseo-squamosus, elytris profunde punc- 
tato-striatis, pone humeros oblique émpressis, antennis pedibusque rufis. 


Gette espèce, qui ressemble un peu à l’arenartus, est facilement recon- 
naissable à limpression transversale qui se trouve en arrière de chaque 
épaule ; la ponctuation est très forte, mais celle du corselet l’est moins 
sur les côtés que chez l’aspericollis ; et la tête offre une impression trans- 
versale au lieu d’une ligne longituïinale ; les stries des élytres sont forte- 
ment crénelées. 

Midi de la France, Toulon, Hyères, Marseille, Espagne, Sicile el 
Algérie. 


30. VI P. ASPERICOLLIS. — Long. 2 4/2 à 4 mill — Oblongus, æneus, 
nitidus, maculis albido-toinentosis sparsus, fronte media longitudinaliter 
lineata, prolhorace rugoso-punctato, lateribus fortius, elytris ovatis, sat 

_grosse punclato-linealis, interstitis levibus, parcius el breviler pilosrs, 
pedibus rufo-æneis. 


Le corselet est remarquabie par sa forte ponctuation au milieu el par 
ses rugosités latérales qui forment presque des tubercules; les élytres pré- 
sentent aussi une impression en arrière des épaules, mais bien moins 
marquée que chez l’impressus, les stries des élytres sont moins fortes et 
à points un peu moins gros. 


Midi de la France, Hyères, ‘Toulon, Marseille, Sicile, Algérie. 


Miscellanea entomologica. 589 


B. Corps oblong ou allongé, sans taches squameuses, élylres oblongues ou 
parallèles, à lignes de points assez gros, fiqurant de légires stries. 


JA. vit, P. CYLINDRIGUS Luc. — Long. 2 à 4 mil — Maximus elon- 
gatus, æneus, nitidus, prothorace sæpius cupreo, elylris Sæpius «æneo- 
cyanescentibus, prothorace oblongo, lateribus angulalo, sat tenuiter punc- 
tato, elylris punctato-substriatis, interstitits haud sensim punctulatis, 
pilis brevissimis albidis serialin dispositis, antennarum basi, tibiis tar- 
sisque rufescentibus. 


Cette espèce, qui varie beaucoup de taille et de coloration, se retrouve 
dans le midi de la France, l'Italie, la Sicile, l'Algérie, l'Espagne. C’est le 
P. cylindricus Lucas, Explor. de l’Algér., Entom, Il, aaa, mais je n'ose y 
rapporter le P. cylindricus de Küster qui, d’ailleurs, ne paraît pas avoir 
lantériorité. Cet auteur décrit les élytres comme étant ponctuées assez 
densément, avec des vestiges de slries en arrière. Je nai pas encore vu 
d'exemplaires offrant ce caractère, les lignes ponctuées diminuant au con- 
traire dans toutes les espèces que j'ai examinées. Voici au surplus la diag- 
nose de Küster : 


92. vi. P. CYLINDRICUS Küster, Käf. Eut., IV, 92. — Long. 4 1/2 
mill. — Maximus, elongalus, œæneus, prothorace lato, subrotundato, pune- 
tatissimo, elytris truncato-ovalis, irregulariter punctatis, pilis argenteis 
erectis seriatim dispositis, antennarum basi pedibusque rufescentibus. 

France méridionale, 


33. IX. P. BrRuckIL. — Long. 2 2/3 à 3 1/2 mill — Major, elongatus, 
æneus, nitidus, prothorace oblongo, laleribus vix angulato, sal fortiter 
profunde punctato, elytris punctato-léneatis, interstiliis evidenter seriatim 
punctulatis, leviter transversum rugulosis, seriatim albido-hispidis, anten- 
narum basi rufescente, pedibus obscurioribus. 


Ressemble au cylindricus, mais plus court, à ponctuation plus forte ; 
sa tête est presque rugueusement ponctuée, avec un fin sillon longitudi- 
nal; le corselet est à peine angulé obtusément sur les côtés, rétréci en 
arrière, la ponctuation est forte, profonde, assez serrée ; la base est très 
légèrement rebordée; l’écusson offre deux ou trois points; les élytres 
sont plus courtes, à lignes de points serrés, les intervalles légèrement 
ridés transversalement, offrant une ligne de points et de poils blanchâtres, 


290 L. FAIRMAIRE. 


courts, un peu hérissés, rangés en lignes; la base des antennes est 
rousse, les pattes sont d’un bronzé roussâtre. 

Béziers, M. E. v. Bruck. 

Le Gest bien plus petit et plus allongé que la ©. 


34. X. P. CORINTHIUS. — Long. 2 4/2 mill. — Oblongus, æneo-subau- 
ralus, nilidior, fere glaber, prothorace oblongo, lateribus breviler angu- 
lalo, parum dense punctulato, elytris punctato-lineatis, interstitiis haud 
perspicue punctulatis, breviter serialim albido-hispidis, pedibus concolori- 
bus, antennis basi vix picescentibus. 


Ressemble au Bruckii, mais plus petit, plus brillant, à tête plus forte- 
ment ponctuée, à corselet plus court, beaucoup plus finement ponctué, 
plus angulé sur les côtés, glabres à élytres beaucoup moins fortement 
ponclués, non rugueuses ni ponctuées sur les intervalles, à poils blan- 
châtres, hérissés, très courts et plus rares, les pattes sont concolores, un 
peu rougeàtres aux tarses et à l’extrémité des jambes; la base des anten- 
nes est à peine d’un rougeàtre obscur. 

Béziers, M. E. v. Bruck. 


35. XI. P. LOEVICOLLIS. — Long. 2 4/4 mill. — Oblongus, æneus, niti- 
dior, pube albida brevissime parce indutus, prothorace parce ac tenuis- 
Sime punclulato, lateribus obluse rolundalo-angulatis, clytris brevibus, 
ovatis, convexis, punctato-lineatis, interstitiis levissime rugosulis, lateri- 
bus fortius, pilis brevibus ereclis seriatim disposilis; antennarum basi 
tibiis tarsisque rufescentibus. 

Sicile. 

Cette espèce est remarquable par la forme ovalaire et convexe des ély- 
tres et par la ponctuation à peine distincte du corselet. 


36. 1. DIA SPHOEROIDES. — Long. 2 1/2 à 3 mill. — Brevissime ovata, 
convexa, sat dense tenuiter punclata, elylris forlius punctatis, parce 
albido-pubescens, antennarum basi pedibusque rufis, fronte breviter sul- 
cata, elytris ulrinque lineis tribus sublævibus obsoletissimis, prothorace 
antice evidentius angustalo. 


Très voisine de l'æruginea, même forme et même coloration, mais le 
corselet plus court, plus atténué en avant, élytres moins fortement arron- 
dies en arrière; les côtés du corselet convergent presque dès la base et 
ne rentrent pas autant aux angles postérieurs, le sillon frontal est bien 
marqué el souvent court; l’écusson offre presque toujours un gros point ; 














Miscellanea entomologicu. 591 


la ponctuation est un peu moins serrée sur les élytres et laisse ordinaire- 
ment de chaque côté trois lignes presque lisses, peu distinctes. 
Italie, Toscane. 


87. 11. D. OERUGINEA Fab. (Eumolpus). — Long. 2 à 2 1/2 mill — 
Breviter ovata, convexa, sat dense sat tenuiter punetata, parce albido- 
pilosa, antennarum basi pedibusque rufis, genubus fuscis, fronte longi- 
tudinaliter sulcata, inter oculos ? foveolata, elytris apice abrupte rotun- 
datis, prothorace antice angustato lateribus basi arcuatis. 

Midi de la France. 


98. I. D. GLOBOSA Küst., XIII, 93.— Long. 2 1/2 mill.— Gette espèce, 
que l’on réunit généralement à la précédente, me parait en différer spé- 
cifiquement par la forme moins courte, plus ovalaire, la ponetualion 
plus forte et plus serrée sur le corselet qui est plus rétréci à la base, par 
l'écusson ponctué à la base, par les élytres finement ridées sur les côtés, 
à pubescence un peu plus longues; le sillon frontal est plus léger, plus 
court, les antennes et les pattes sont rougeàtres, les genoux seulement 
rembrunis. 

Espagne. 


99. 1V. D. OBLONGA Blanch., Ann. Soc. Ent. Fr., 1855, Bull. 1v. — 
Long. 1 1/2 à 2 1/2 mill. — Oblongo-ovata, convexa, œneo-cuprea, nitida, 
albo-pilosa, antennis pedibusque rufis; fronte inter oculos levissime aut 
brevissime sulcata, elytris fortiter seriatim punctatis, elytris ad basim 
leviter, circa scutellum minime, marginatis, stria suturali obsolete im- 
pressa, prothorace longiore, antice posticeque angustalo, dense ac te- 
nuissime punctalo. 

Sicile. 


HO, v. D. pRoxIMA. — Long. 2 à 2 1/2 mill — Oblongo-ovata, con- 
vexa, anlennis pedibusque rufis, fronte inter oculos leviter sulcala, elytris 
ad basim el circa sculellum evidentius marginatis, minus forliler ac 
irregulariler punclalis, rugosulis, prothorace longiore antice posticeque 
angustato. 


Extrèmement voisine de la précédente, mais toujours plus grande et 
facile à distinguer par la base des élytres qui est relevée, ce rebord se 
continuant de chaque côté de lécusson, tandis que chez l’oblonga ce 
rebord est moins marqué et va en diminuant jusqu’à la base de lécusson; 
le sillon frontal est assez profond chez les &, faible et court chez les 9, 


592 L. FAIRMAIRE. 


les mâles sont bien moins étroits; le corselet est plus court, à ponctua- 
tion un peu plus fine et un peu plus écartée, les élytres paraissent un peu 
moins fortement et plus irrégulièrement ponctuées, avec des rides on- 
dulées très faibles, mais visibles, el n'offrant pas de vestiges d’une strie 
suturale. 

Hyères (Delarouzée). 


HA. 1 TIMARGHA RECTICOLLIS. — Long. 40 1/2 mill. — Nigra, parum 
nilida, subtus paulo nitidior, leviler cærulescens, antennis pedibusque 
cyaneo-micantibus, capite rugoso, parumn dense punctato, linea acute 
angulata vix distincta, prothorace antice vix angustiore latioribus fere 
rectis, sat dense punctulato, punctis majoribus sparsuto, elytris basi 
prothorace haud  latioribus, post medium ampliatis, leviter rugulosis, 
punclis grossis parum dense impressis, énterstitiis parcè tenuiter punc- 
tulatis. 


D'un noir peu brillant, un peu plus en dessous, avec un très faible 
reflet bleuâtre, antennes et pattes d’un bleu d’acier. Tête un peu rugueuse, 
à ponctuation forte, peu serrée, marquée d’une ligne peu distincte, for- 
mant un V dont l’angle serait au sommet. Antennes moniliformes, n’attei- 
gnant pas tout à fait la moitié du corps, grossissant vers l'extrémité, le 
septième article plus gros que le sixième et le huitième. Corselet deux 
fois aussi large que long, médiocrement convexe, très légèrement rétréci 
en avant, nullement en arrière, côtés presque droits, bord antérieur très 
largement sinué, avec les angles un peu saillants, mais arrondis, les pos- 
térieurs plus que droits; ponctuation assez fine, assez serrée, mélangée 
de points plus gros, écartés; le long du bord postérieur une rangée de 
points serrés. Écusson court, tronqué, rugueux. Élytres à peine plus larges 
à la base que le corselet, s’élargissant jusqu’au delà du milieu, puis s’ar- 
rondissant assez brusquement ; surface un peu vermiculée, à ponctuation 
forte, médiocrement serrée, les intervalles à ponctuation fine, écartée, 
suture déprimée. Abdomen à ponctuation très fine, plus forte sur les 
côtés et sur le dernier segment. 

Hautes-Pyrénées, Peyne de Leyris, trouvée par M. E. v. Bruck. 


42. 11. T. monrTicoLaA L. Duf., Zônes, Ent. Pyr., 53. — Long. 9 à 11 
mil — Nigra, sal nitida, interdum cærulescens, sublus cum pedibus 
cyanescens, nilidior, capite parum dense punclato, clypeo utrinque obli- 
que strialo, fronte summa media striala, prothorace antice leviler angus- 
tato, lateribus brevissime arcualis, basi fere rectis, parum dense sut tenué- 








Miscellanea entomologica. 595 


ter punctatis, elytris globosis, basi prothorace lalioribus, vermiculato- 
rugosis, r'ugis grosse punclatis, interstiliis convexis, lenuiter Sparsim 
punctatis, sutura subelevata, leviore. 


Espèce variable de taille, de forme et un peu de coloration. Convexe, 
d’un noir assez brillant, parfois terne, passant quelquefois au bleuâtre ; 
bord réfléchi des élytres, dessous du corps et pattes d’un bleu d’acier 
foncé, Tête à ponctuation peu serrée, ayant de chaque côté une ligne 
oblique, rejoignant presque un sillon au milieu du sommet du front. Cor- 
selet légèrement rétréci en avant, côtés légèrement arrondis, presque 
droits vers la base; ponctuation peu serrée, assez fine, parsemée de quel- 
ques points plus gros. Écusson lisse, uni. Élytres globuleuses, plus larges 
à la base que le corselet, couvertes de rugosités vermiculées, parsemées 
de gros points médiocrement serrés, intervalles à ponctuation fine, écar- 
tée; suture légèrement élevée, un peu plus lisse que le reste. Poitrine 
très peu ponctuée. & plus petit, plus court, plus convexe, à tarses forte- 
ment dilatés, antennes plus fortes, plus longues, abdomen à ponctuation 
assez forte sur les bords, lisse au milieu, dernier segment densément 
ponctué, légèrement impressionné ; © abdomen presque lisse, une très 
faible impression sur les angles antérieurs du corselet. 

Toutes les Pyrénées, sauf le massif du Canigou, dans les prairies alpines, 

Les impressions de la tête varient, les antérieures sont quelquefois très 
courtes, les côtés du corselet, qui sont presque toujours droits et paral- 
lèles à la base, sont parfois légèrement arquées en arrière, la ponctuation 
paraît tantôt égale, tantôt distinctement mélangée de points fins et de plus 
gros; au milieu du corselet 1l y a une étroite bande lisse, qui parfois est 
très difficile à distinguer; les élytres, qui souvent sont presque mates 
chez les ©, ont des rides bien marquées chez les individus typiques, mais 
ces rides s’effacent progressivement et l’on ne voit souvent que des lignes 
irrégulières allant d’un point à un autre, 


43. 111, T, CYANESCENS. — Long. 8 à 10 mill, — Atr'o-cyanescens, sal 
nitida, interdum violacea, sublus haud nitidior, pedibus violaceis, capite 
parum dense punctalo, clypeo utrinque oblique impresso, fronte summa 
striata, prothorace antice leviler angustato, lateribus levissime arcuatis, 
basi fere rectis, margine postico evidenter marginato, dense sat tenuiter 
punctato, interstitits levissime rugosulis, elytris subglobosis, minus con- 
vexis, tenuiter vermiculato-rugosulis, rugis grosse punctatis, tnterstitiis 
haud aut levissime convexis, tenuiter punctatis, sutura haud elevata, 
antice leviler impressa. 


Ressemble beaucoup à la monticola, Mais moins convexe et toujours 
h° Série, TOME I. 38 


594 L. FAIRMAIRE. 


d’un bleuâtre plus où moins foncé ou violacé ; le corselet est toujours plus 
convexe en long, plus densément ponctué et très légèrement xugueux, le 
bord postérieur est visiblement rebordé ; l’écusson offre souvent de chaque 
côté un gros point, ou une impression transversale au sommet; les ély- 
tres moins convexes, avec des rides bien marquées, moins fortement ponc- 
tuées, mais les intervalles sont presque plans ou faiblement convexes, la 
suture est unie et le plus souvent légèrement déprimée à la base, le des- 
sous du corps est bien plus ponctué, pas plus brillant que le dessus; les 
pattes sont d’un beau violet d'acier. 

Dans les mêmes localités que la mnonticola. 

La forme du corselet est aussi variable, tantôt les côtés sont presque 
parallèles, tantôt ils sont légèrement arrondis, ou bien faiblement angulés ; 
les élytres sont presque mates chez les ©, leur ridulation varie beaucoup 
d'intensité. 


Un. 1v. T. INTERSTITIALIS. — Long. 40 à 43 mil. — Nigra, nitida, 
pedibus cyanescentibus, capite sat dense punctato, antice utrinque impresso, 
fronte S'summa foveolata, ® striala, prothorace antice posticeque fere 
æqualiter angustato, lateribus leviter arcuatis, & ante basim leviter sinua- 
tis, parum dense punctato, interstitiis tenuiter punctulatis, scutello pos- 
lice impresso, elytris subglobosis, minus convexis, basi prothorace paulo 
latioribus, leviter rugosulis, rugis sat fortiter punctatis, interstitiis sat 
dense tenuiter punctulatis, sulura leviter elevata. 


Ressemble beaucoup à la nonticola, même coloration, même forme, 
mais le corselet plus arrondi sur les côtés qui rentrent très légèrement à 
la base, à ponctuation un peu plus serrée, à bord postérieur plus visible- 
ment marginé; écusson un peu convexe, tombant à l'extrémité ; élytres 
plus densément ponctuées, à rides plus fines, avec les intervalles beaucoup 
plus ponctués ; tête plus unie, à ponctuation un peu moins serrée, dessous 
d’un noir à peine bleuâtre, ainsi que les pattes, moins ponctué que chez 
la monticola ; & sillon frontal presque en fossette, angles antérieurs du 
corselet plus saillants; © saillie prosternale entre les pattes antérieures 
plus large que chez la monticola. 

Pyrénées-Orientales, Vernet, assez commune ! Trouvée par M. v. Bruck 
dans les mêmes localités, 


h5. v. T. STRANGULATA. — Long. 9 à 12 mill — Minus convera, 
nigra, subopaca, subtus cum pedibus nilidior, levier cærulescens, capite 
punctato, utrinque linea obliqua impressa, prothoracis lateribus rotunda- 
tis, ante angulos posticos sinuatis et abrupte rectis, prothorace dense punc- 





Miscellanea entomologica. 595 


tulato, punctis majoribus sparsulo, elytris ovato-globosis, basi prothorace 

paulo latioribus, sat dense vermiculato-rugosis, rugis grosse sed parce 
> goss, TURS 4 

punclalis, interstiliis alutaceis. 


Un peu moins convexe que la monticola, plus ovalaire, d’un noir un 
peu mat, plus brillant en dessous et aux pattes, et même un peu bleuûtre. 
Tête assez densément, mais peu fortement ponctuée; de chaque côté une 
ligne oblique rejoignant presque la strie frontale. Corselet assez fortement 
arrondi sur les côtés qui sont plus ou moins fortement sinués, tout à fait 
avant la base; ponctuation fine, peu profonde, serrée, parsemée de quel- 
ques points plus gros ; bords postérieur et antérieur visiblement marginés. 
Écusson uni, un peu, convexe. Élytres ovalaires, courtes, médiocrement 
convexes, un peu plus larges à la base que le corselet, à rides assez bien 
marquées, vermiculées, parsemées de gros points peu serrés, les inter- 
valles soyeux, réticulés. 

Hautes-Pyrénées, assez commune (Pandellé). 

Celte espèce varie sous le rapport de la sculpture des élytres et de 
leur convexité; les rides sont souvent très superficielles et les intervalles 
plans, surtout chez les © ; parfois les intervalles sont assez convexes. 


hG6. vi. T. SINUATOCOLLIS. — Long. 9 à 10 mill. — Nigra, sat nitida, 
sublus cum pedibus vix nitidior, capite dense punctato, utrinque breviter 
impresso, fronte media vix striala, prothoracis lateribus rotundatis, ante 
angulos posticos leviler sinuatis, prothorace dense punctalo, interdum 
levissime ruguloso, punctis majoribus sparsuto, elytris breviter ovatis, 
basi prothorace paulo latioribus, dense vermiculato-rugosulis, rugis dense 
grosse punctalis, intlerstitiis Lenuiler sat dense punctlatis. 


Très voisine de la shrangulata, mais un peu plus petite, beaucoup 
plus densément ponctuée, un peu plus brillante; côtés du corselet bien 
moins fortement arrondis et surtout moins fortement sinués à la base, bord 
postérieur à peine visiblement rebordé ; élytres à ponctuation double, 
serrée, un peu moins déprimées; tête plus densément ponctuée, à 
impressions antérieures presque nulles; dessous du corps plus ponctué, 
à peine plus brillant que le dessus. 

Pyrénées-Orientales, le Vernet! Trouvée aussi par M. v. Bruck. 


7. CHRYSOMELA GALLEGA. — Long. 8 à 10 mil. — Oblonga, subpa- 
rallela, atro-cyanea, nitida, prothoracis lateribus minus incrassatis, in- 
tus profunde ac grosse punclatis, disco fere lævi, sculello acuto, lævi, 


596 L. FAIRMAIRE. — Miscellanea entomologica. 


elytris rufis, oblongo-subparallelis, disco irrequlariter, lateribus et sutu- 
ram versus Subserialim profunde grosse punctatis. 


Ressemble extrêmement à la C. grossa, mais plus petite, moins con- 
vexe dans le sens de la longueur, plus allongée, à coloration presque 
noire; le corselet est visiblement plus court, moins rétréci en avant, les 
côtés sont moins largement épaissis, les points qui bordent ce bourrelet 
sont plus gros, plus confluents et le disque est plus finement ponctué ; 
l’écusson est entièrement lisse, pointu, plat, plus étroit; les élytres sont 
plus parallèles, un peu plus allongées, à ponctuation aussi forte que celle 
de la C. grossa, en séries régulières vers la suture, moins sur les côtés et 
un peu irrégulières dans le reste. 


Rapportée de Galice par M. Gougelet. 


ESPÈCES NOUVELLES DE COLÉOPTÈRES FRANÇAIS. 


Par M. Cnarces BRISOUT pe BARNEVILLE, 


(Séance du 11 Décembre 1861.) 





1. PLATYSTETHUS BURLEI Ch. Bris. — Aplerus, niger, nitidus, pedibus 
piceis, libiis tarsisque testaceis, fronte maris bispinosa, capite, thorace 
canaliculato elytrisque nilidis, parce punctatis, his brevissimis. — Long. 
2 14/3 à 2 1/2 mill. 


Tête des mâles grande, un peu plus large que le prothorax, chez la 
femelle égale à la largeur du prothorax, ponctuée subtilement assez serré 
de chaque côté, avec une petite impression et quelques rudiments de stries, 
et sur le milieu de la tête, postérieurement, avec un canal bref ; épistome 
lisse, chez le mâle la partie antérieure est armée de deux épines fines 
assez longues, rouges, chez la femelle l’épistome est mutique ; antennes 
deux fois plus longues que la tête, noires, deuxième article de moitié plus 
long que le troisième, ferrugineux obscur, ainsi que le troisième et quel- 
quefois le quatrième, l’avant-dernier transversal, le dernier un peu plus 
long que les deux précédents réunis. Prothorax plus large que long, for- 
tement rélréci vers la base, assez fortement arrondi sur les côtés, légère- 
ment à sa base, antérieurement légèrement bisinué, assez convexe, 
finement ponctué, épars, au milieu profondément canaliculé. Élytres de 
même largeur que le corselet à sa base, presque de moitié plus courtes 
que le prothorax, non alutacées, ponctuées éparses ; le long de la suture et 
du bord apical on remarque une petite ligne enfoncée. Abdomen du mâle 
assez fortement rétréci vers la base, abdomen de la femelle peu rétréci, 
très subtilement alutacé, latéralement et dessous avec des poils dressés, 
épars. Mâle, septième segment ventral impressionné longitudinalement à 
la moitié de chaque côté, légèrement caréné, avec extrémité saillante, en 
forme de petit denticule. Se distingue facilement à la brièveté de ses ély- 
tres non alutacées. 

Trouvé par M. Burle aux environs de Gap. 


2. LEPTOMASTAX DELAROUZEI Ch. Bris. — Totus rufo-testaceus, nitidus, 
antennis, palpis pedibusque pallidioribus:; capile postice emarginato, tho- 


098 CH. BRISOUT DE BARNEVILLE. 


raceque lævigato; elytris punctulalo-substrialis. — Longueur environ 
1 2/3 mill. 


D'un roux testacé brillant, antennes et pattes plus claires. Tête courte, 
transversale, latéralement fortement arrondie, postérieurement échan- 
crée, convexe sur le disque, déprimée vers les yeux. Les yeux sont repré- 
sentés par un petit point noir; de chaque côté de l’échancrure postérieure 
on remarque une petite fossette et entre elles le commencement de deux 
petits sillons. Mandibules très grandes, minces, arquées, très aiguës, 
mutiques en dedans. Palpes maxillaires de trois articles, le premier très 
court, le deuxième assez mince, un peu claviforme et courbe, le troisième 
grand, ovale, paraissant formé de deux articles soudés; palpes labiaux 
très grêles, de trois articles, le deuxième armé de quelques fines épines, 
le dernier aciculaire, aussi long que les deux autres réunis. Antennes 
insérées au milieu du front, grossissant peu à peu vers l’extrémité, com- 
posées de onze articles, le premier allongé, un peu courbé vers l'extrémité, 
presque égal aux quatre suivants réunis, le deuxième conique, les suivants 
transversaux, presque égaux, le dernier pyriforme, acuminé. Gorselet à 
peine plus étroit que la tête, ovalaire, fortement arrondi sur les côtés, sa 
plus grande largeur avant le milieu, un peu rétréci antérieurement, mais 
bien plus fortement postérieurement, convexe, lisse. Élytres soudées, 
ovales, arrondies ensemble à l'extrémité, ne recouvrant pas l'extrémité 
de l'abdomen, modérément convexes, déprimées longitudinalement sur la 
suture, surtout antérieurement, avec le vestige de deux stries; la première 
paraît composée de deux lignes de points fins, presque parallèles, la 
deuxième d’une série de points obsolètes; ces stries et ces points dispa- 
raissent vers la base et à l'extrémité. Pattes moyennes, cuisses épaisses, 
claviformes, jambes grêles, tous les tarses de cinq articles, crochets très 
pelits. Dessous lisse; poitrine et abdomen à ponctuation très obsolète; 
hanches coniques, les antérieures contiguës, les intermédiaires séparées 
par un mésosternum caréné, les postérieures distantes; abdomen de six 
segments, la ligne de séparation des deux derniers peu distincte. S'éloigne 
du Coquereli par sa tête moins large, distinctement échancrée postérieure- 
ment, son corselet plus dilaté, ses élytres non acuminées et les séries de 
points plus fins. 

Trouvé à Collioures par Ch. Delarouzée, en compagnie de fourmis grises. 
J'ai dédié cette espèce à mon infortuné ami Gh. Delarouzée, comme témoi- 
gnage d’amilié et de reconnaissance. 


3. SCYDMOENUS CONFUSUS Ch. Bris. — Niger, nilidus, antennis basi 
tibiisque ferrugineis; prothorace oblongo, griseo-hirlo; elytris ovatis, 


Nouveaux Coléoptères francais. 599 


obsoleteque parce punclutis, sal dense pilosis ; antennis articulis 4 ullimrs, 
abrupte majoribus. — Long. 4 à 1 1/5 mill. 


Confondu le plus souvent avec l’hirticollis, il en diffère cependant par 
ses antennes plus courtes, son corselet plus allongé, ses élytres à ponc- 
tuation moins écartée, plus visible, et surtout par ses élytres beaucoup 
moins larges, plus ovales, à pubescence plus serrée et beaucoup plus 
courte. 

Trouvé à Hyères par Ch. Delarouzée. 


4. ANISOTOMA CAULLEI Ch. Bris. — Breviter ovalis, picea; prothorace 
crebre punctalo, lateribus angulisque posticis rotundatis, basi truncato; 
elytris punctato-strialis, margine subtililer ciliatis; pedibus posticis 
incrassalis. — Long. 3 à 3 1/2 mill. 


Ovale court, convexe, brun-noirâtre ou fauve-rougeûtre assez brillant. 
Tête à ponctuation fine, assez serrée. Antennes ferrugineuses, massue forte, 
noire, le premier et le dernier article plus étroits que les deux autres. 
Prothorax assez petit, plus étroit que les élytres, transversal, assez forte- 
ment arrondi sur les côtés, sa plus grande largeur après le milieu, plus 
rétréci en avant qu'en arrière; les angles postérieurs obtusément arron- 
dis, convexes, ponctués fin et assez serré, distinctement déprimés de cha- 
que côté, le long de la base. Écusson ponctué. Élytres en ovale court, 
plus de deux fois plus longues que le corselet, arrondies latéralement, 
très convexes postérieurement, bord latéral garni de poils assez serrés, pas 
très longs; ponctuées-striées, la strie suturale plus fortement enfoncée 
postérieurement; les intervalles sont à peu près plans, à ponctuation 
fine, assez serrée, avec quelques gros points espacés dans les intetvalles 
alternes. Pattes noirâtres ou jaune-ferrugineux, assez longues, tibias dila- 
tés vers l’extrémité, avec le bord externe fortement épineux. Cuisses pos- 
térieures un peu épaissies, l'angle terminal interne est terminé par une 
saillie arrondie, l’externe présente un angle plus accusé chez le mâle que 
chez la femelle. Tibias postérieurs légèrement courbés en dedans chez la 
femelle, plus fortement chez le mâle, surtout vers l'extrémité. Les articles 
des tarses sont assez allongés, avec leur extrémité un peu noueuse, Des- 
sous ponctué finement sur les parties latérales de la poitrine, les segments 
abdominaux et les cuisses. 

Très voisine de la ciliaris, S'en distingue par son corselet moins dilaté 
sur les côtés, ses pattes plus longues, moins massives, ses tarses à articles 
plus allongés, un peu noueux. 

Trouvé par M. Gaulle, à Cayeux, sur le sable du bord de la mer. 


600 CH. BRISOUT DE BARNEVILLE, 


5. CRATONYCHUS PUNCTATOCOLLIS Ch. Bris. — Niger, nitidus, grisco- 
pubescens ; prothorace longitudine paulo latiore, parum convexo, dense 
fortiterque punctato; elytris prothoracis latitudine, vix triplo longiori- 
bus, punctato-striatis, interstiliis convexiusculis; pedibus nigro-brunnets, 
femoribus anterioribus rufescentibus; antennis nigris. — Long. 15 mill., 
larg. 3 3/4 mill. 


Tête convexe, quelquefois un peu impressionnée , couverte de gros 
points ombiliqués. Antennes noires, brunâtres, lanugineuses 4 Gorselet 
rétréci en avant, médiocrement arrondi sur les côtés, les angles posté- 
rieurs dirigés en arrière, carénés, légèrement sillonné postérieurement, 
densément couvert de gros points ombiliqués, confluents antérieurement 
et sur les côtés. Élytres rétrécies à partir de la base, ou peu après, assez 
profondément striées, garnies de points ronds assez forts; la première strie 
plus faiblement ponctuée ; intervalles un peu convexes, éparsement pointil- 
lés. Dessous du corps ponctué fin, assez serré ; bords latéraux du corselet 
avec des gros points oblongs ombiliqués, médiocrement serrés; proster- 
num couvert de très gros points ronds ombiliqués. Pattes obscures, avec 
les hanches et les cuisses antérieures d’un ferrugineux obscur. 

Cette espèce a toute la forme générale du rufipes, elle s’en distingue 
facilement par sa couleur, son corselet moins arrondi, couvert de très 
gros points, ses élytres plus fortement striées et garnies de points plus 
gros. 


Hyères, trouvé par Ch. Delarouzée et M. le docteur Grenier. 


6. BOTHRIDERES ANGUSTICOLLIS Ch. Bris. — Elongatus, nigro-brunneus, 
nilidus ; prothorace oblongo, sulcato; elytris elongatis, subtiliter punc- 
tato-striatis, stria suturæ proæima profundiori, interstitiis 8 et 5 cari- 
natis. — Long. 4 1/2 mill. 


Noir-brun, avec la tête et le corselet plus clairs. Tête marron, poncluée 
assez serré, largement déprimée au milieu; yeux proéminents. Antennes 
ferrugineuses, courtes, assez grêles, de onze articles, 2-9 très courts, la 
massue composée de deux gros articles transversaux. Corselet convexe, 
un peu plus large que la tête avec les yeux, plus long que large, rétréci 
d'avant en arrière, tronqué en avant, coupé obliquement vers les angles 
antérieurs qui sont bien accusés; étroitement déprimé à la base, large- 
ment dans sa longueur au milieu, ce sillon n’atteignant ni la base ni le 
sommet, plus profond et plus étroit postérieurement; ponclué assez 
serré et assez finement. Élytres allongées, plus larges que le corselet, 


Nouveaux Coléoptères francais. 601 


avec quatre où cinq stries ponctuées, les autres se réduisant à des séries 
de points très fins, la première strie est très profonde, surtout postérieu- 
rement, et relève ainsi la suture en forme de carèue; les troisième et 
cinquième intervalles, et le septième postérieurement, sont aussi relevés 
en carène et portent deux séries de points très petits. Pieds rouge-ferru- 
gineux, les cuisses présentent à leur sommet interne une dilatation arron- 
die, les antérieures ont de plus une petite dent saillante à leur base; les 
libias sont terminés à leur extrémité externe par une forte dent, les anté- 
rieurs et les intermédiaires sont armés au côté externe de trois denticules ; 
les tibias antérieurs sont dilatés peu à peu vers l'extrémité, les postérieurs 
sont grèles ; leurs tarses sont assez allongés, le premier article est plus 
long que les deux suivants réunis. Le dessous du corps est ponctué, 
écarté. 

Très facile à distinguer par son corselet long et étroit. 

Trouvé au Perthus, dans un chêne-liége, par Ch. Delarouzée. 


7. JULISTUS FULVO-HIRTUS Ch. Bris. — Oblongus, convexus, nigro- 
fuscus, fulvo-hirlus; thorace hr'ansverso:; elytris sat profurde punctatis ; 
antennis 5-10 articulis serratis; antennarum basi, tibiis larsisque obscure 
ferrugineis. — Long. 4 1/2 à 5 1/2 mill. 


Tête beaucoup plus étroite que le corselet, ponctuée finement et peu 
serré, au côté interne de cliaque œil avec une petite fossette oblongue. 
Palpes maxillaires de quatre articles, le premier très court, le deuxième 
allongé, le troisième plus court, le quatrième grand, fortement sécuri- 
forme. Antennes plus longues que la tête et le corselet réunis, le premier 
article en ovale allongé, le deuxième de moitié plus court que le premier 
et plus étroit, le troisième allongé, grêle, égal en longueur au premier, 
le quatrième obconique, égal au deuxième, les 5-10 triangulaires, l'angle 
interne assez aigu, le dernier est ovalaire, plus grand que le précédent ; 
le premier et surtout le deuxième article sont brunàätres-ferrugineux. 
Corselet transverse, un peu rétréci antérieurement, latéralement assez 
fortement arrondi, à la base et au sommet légèrement arrondi (on remar- 
que de chaque côté une petite impression transversale vers la partie anté- 
rieure et une autre longitudinale vers les angles postérieurs), ponctué fine- 
ment, médiocrement serré, couvert de longs poils jaunes dressés, aux- 
quels se mêlent quelques poils plus obscurs. Élytres oblongues, un peu 
dilatées postérieurement, légèrement impressionnées derrière l'écusson et 
aux épaules, ponctuées serré assez fortement, couvertes de poils fauves, 
obliques, assez longs, médiocrement serrés, dessous ponctué fin, assez 


602 CH. BRISOUT DE BARNEVILLE. 


serré. Tarses un peu allongés, le premier article plus long que le suivant, 
crochets armés à leur base d’une dent aiguê. 

Très sembiable au funera Kiesw. et au Dasytes floralis Oliv. et Gyll. 
(cette espèce doit évidemment rentrer dans le genre Julistus Kiesw.), se 
distingue facilement par sa pubescence fauve. 

Trouvé dans les montagnes de Lesterelle par Ch. Delarouzée. 


8. HEDOBIA ANGUSTATA Ch. Bris. — Nigra, elongata, parallela, parce 
pubescens,  granulato-rugosa, prothorace subrolundato ,  lateribus albo 
notatis ; elytris elongatis, parallelis, albo-maculalis. — Long. 2 1/2 à 3 
mil. 


Forme allongée, cylindrique, noir-brun foncé, peu brillant, avec le pre- 
mier article des antennes, le sommet des cuisses et les tarses plus clairs, 
couvert d’une pubescence couchée très courte, jaunâtre, peu serrée sur 
les élytres, plus obscure et plus serrée sur le prothorax. Tête avec les 
yeux aussi large que le prothorax, assez plane, très finement granulé- 
rugueux, avec un endroit lisse sur le disque, la pubescence est mêlée de 
quelques petites squamules blanchâtres. Antennes écartées à leur base, 
atteignant les trois quarts des élytres, filiformes, de onze articles, le pre- 
mier épais, aminci à la base, le deuxième court, les suivants oblongs, 
presque égaux, le premier un tiers plus long que le précédent ; chez la 
femelle les articles sont un peu plus courts. Prothorax un peu plus large 
que long, arrondi sur les côtés, très obliquement coupé vers le dessous, 
dans sa partie antérieure, en forme de capuchon, sans ligne latérale dis- 
tincte, légèrement arrondi à la base qui est rebordée finement ; disque 
relevé postérieurement en une gibbosité comprimée, dont l'extrémité est 
couverte de longs poils jaune-doré ; vers les angles postérieurs et laté- 
ralement, quelques squamules blanches forment une bande plus ou moins 
interrompue ; finement granulé-rugueux. Écusson blanc. Élytres près de 
moitié plus larges que le prothorax, allongées, cylindriques, obtusément 
arrondies à l'extrémité, épaules saillantes, fossette humérale bien accusée, 
couvertes de petits tubercules serrés, comme la surface d’une râpe, avec 
un dessin de squamules blanches composé d’une bande se dirigeant obli- 
quement de l'épaule au tiers de la suture (cette bande plus ou moins 
interrompue), d'une petite tache oblique vers le milieu du bord latéral, 
enfin d’une petite tache arrondie placée sur le disque avant lextrémité ; 
on remarque encore quelques squamules blanches répandues le long de la 
suture, du bord latéral et de l'extrémité; chaque élytre présente à quel- 
que distance de lPécusson une petite impression arrondie, ce qui relève 





Nouveaux Coléopteres francais. 603 


distinctement la partie de la suture comprise entre elles. Dessous fine- 
ment rugueux et pubescent ; les tibias couverts de squamules blanches ; 
larses assez forts, premier article presque aussi long que les trois sui- 
vants réunis, le deuxième deux fois plus court, les troisième et quatrième 
transverses, un peu échancrés, le dernier épais, subtriangulaire. 

Trouvé à Bagnüls (Pyrénées-Orientales), par Ch. Delarouzée et M. le 
docteur Grenier, sur le chêne-liége. 


9. RAYMONDIA DELAROUZEI Ch. Bris. — Elongatus, testaceo-rufescens, 
subtilissime cinereo-hispidulus ; prothorace ovato, sat fortiler punctato ; 
elytris elongatis punclato-striatis. — Un peu plus de 4 mill. de longueur. 


Corps allongé, médiocrement convexe, aptère; d’un testacé-rougeûtre, 
brillant. Tête assez petite, sans trace d’yeux, à ponctuation fine et peu 
serrée. Bec allongé, légèrement arqué, un peu épais, ponctué un peu en 
série, avec des rugosités longitudinales, d’un quart plus court que le pro- 
thorax. Scrobe un peu oblique. Antennes insérées près de l'extrémité du 
rostre ; scape atteignant le sommet du bec; funicule de six articles, le 
premier obconique, plus de deux fois plus long que le deuxième, les sui- 
vants très courts, arrondis, subégaux:; massue assez forte, ovoïde, parais- 
sant triarticulée. Corselet non canaliculé en dessous, ovoïde, plus étroit 
en avant et en arrière, légèrement arrondi sur les côtés ; surface un peu 
rugueuse et couverte d'assez gros points enfoncés peu profonds, avec une 
ligne longitudinale légèrement saillante sur le milieu du disque, laquelle 
n'atteint pas la base, couvert ainsi que le bec de petites soies raides, très 
fines, cendrées, peu serrées. Écusson invisible. Élytres un peu plus larges 
que le corselet, ovalaires, allongées, presque parallèles, très légèrement 
arrondies sur les côtés, médiocrement convexes, couvertes chacune d’en- 
viron sept stries de points enfoncés, avec des petites soies raides très 
fines, cendrées, peu serrées. Pattes assez fortes; les jambes dilatées trian- 
gulairement en dehors et ciliées. Tarses de quatre articles, les trois pre- 
miers courts, fortement ciliés en dessous, le quatrième le plus long, armé 
de deux ongles, séparés, simples. Hanches antérieures contiguës, séparées 
par un mésosternum extrêmement étroit, les intermédiaires un peu sépa- 
rées, les postérieures très distantes. La poitrine et le premier segment 
abdominal sont couverts de gros points enfoncés, espacés; ce segment 
offre une large et assez profonde impression longitudinale, il est très 
grand; le second segment est d’un tiers plus court, les trois autres sont 
fortement déprimés sur toute leur largeur et se trouvent ainsi au niveau 
du rebord des élytres, les deux avant-derniers sont très courts, le dernier 
qui est arrondi à l'extrémité est d'environ un tiers plus court que le 
deuxième. 


604 CH. BRISOUT DE BARNEVILLE. 


Voisin du Raymondia fossor Aubé, mais bien distinct par sa taille bien 
plus petite, sa convexité moindre, sa ponctuation bien moins forte, son 
corselet moins dilaté latéralement, ses élytres plus oblongues, presque 
parallèles. 


Trouvé à Collioures, en compagnie de petites Fourmis, par Charles 
Delarouzée. 


10. METALLITES OVIPENNIS Ch. Bris. — Oblongus, nigro-piceus, squa- 
mulis argenteo-cinereis adspersus, antennis pedibusque ferrugineis; tho- 
race oblongo subovalo, scutello rotundato; elytris ovatis, punctato stria- 
tis; femoribus dentatis. — Long. 3 1/3 à 4 1/3 mill. 


Tête assez large, assez convexe, ponctuée serré, noir de poix, à pubes- 
cence cendrée, éparse; yeux petits, médiocrement saillants. Rostre un 
peu plus long et un peu plus étroit que la tête, épais, dessus plan entre 
les yeux, avec un petit point enfoncé, déprimé avant l'extrémité, souvent 
au milieu avec un petit trait enfoncé. Antennes assez épaisses, rouge-fer- 
rugineux, les deux premiers articles allongés, le premier le plus long, les 
autres courts, transversaux, massue ovale, allongée. Corselet plus long 
que large, tronqué à la base et au sommet, régulièrement et assez forte- 
ment arrondi sur les côtés, un peu resserré antérieurement et postérieu- 
rement, assez fortement ponctué serré, avec une ligne lisse au milieu un 
peu élevée, plus ou moins étendue ; latéralement les points se réunissent 
souvent et forment ainsi des rugosités longitudinales, noir de poix, cou- 
vert d’une pubescence très éparse, grisàtre, latéralement avec des poils 
couchés assez longs et plus épais, cendré-argenté ou cendré-doré. Élytres 
presque de moitié plus larges que le corselet, ovales, très convexes, épau- 
les complétement arrondies, latéralement fortement arrondies, amplifiées, 
un peu acuminées à l'extrémité, légèrement striées, les points garnissant 
les stries, carrés, assez forts et rapprochés, la strie suturale plus profonde 
antérieurement, couvertes de poils médiocrement longs, cendré-argenté 
ou cendré-doré, assez serrés chez les individus bien frais ; à la base de 
l’écusson se trouvent quelques squamules serrées un peu plus pâles. Des- 
sous ponctué, assez couvert de poils cendrés, médiocrement serrés ; sur 
les côtés de la poitrine ces poils sont beaucoup plus serrés et argentés ou 
dorés. Pattes ferrugineuses, les cuisses souvent plus obscures, eiles sont 
assez épaisses el toutes avec une dent aigüe, les tibias sont rétrécis à leur 
base et un peu courbés à leur partie interne vers l'extrémité qui est ter- 
minée en forme de dent. Tarses courts, les crochets soudés à leur base. 
Les males sont un peu plus étroits que les femelles. 





Nouveaux Coléoptères francais. 605 


Cetle espèce offre l'aspect d’un Omias. Je la crois cependant un vrai 
Metallites, quoique les angles huméraux des élytres soient complétement 
arrondis. 

Trouvé à Collioures et à Arles-sur-Tech, par Ch. Delarouzée et M, le 
docteur Grenier, sur les chênes dans la montagne. 


A1. TycHius SUTURALIS Ch. Bris. — Ovatus, niger, convexus, subtus 
dense cretaceo squamosus ; supra, squamosilate depress& ochraccä, dense 
tectus ; rostro, antennis pedibusque rufo-ferrugineis ; prothorace rotundato ; 
scultello elytrorumque suturd cretaceo-squamosis; rostro longo lineari ; 
femoribus muticis. — Long. 2 1/2 à 3 mill. 


Tête arrondie, couverte, ainsi que la base du bec, de squamules dépri- 
mées, jaunâtres. Rostre aussi long que le corselet, linéaire, ferrugineux 
dans sa moitié antérieure, chez le mâle strié dans ses deux tiers anté- 
rieurs, le reste est lisse; chez la femelle le rostre est plus long et plus 
grêle, presque entièrement lisse, sublinéaire. Antennes ferrugineuses, 
funicule de sept articles, massue oblongue-ovale. Corselet plus large 
que long, antérieurement resserré, beaucoup plus étroit qu’à la base, 
sur les côtés fortement arrondi, peu rétréci vers la base, celle-ci légè- 
rement bisinuée, couvert de squamules serrées et déprimées, ochracées 
ou jaune-brun, devant l’écusson et aux angles postérieurs les squamu- 
les sont un plus claires. Élytres courtement ovales, très convexes, un 
peu plus larges que le corselet; épaules saillantes, couvertes de squa- 
mules serrées, déprimées, ochracées où jaune-brun, qui laissent cepen- 
dant libres de fines stries ponctuées, de chacun des points sort un petit 
poil couché; l’écusson et une bande suturale étroite des élytres sont 
formés de squamules jaunâtres très serrées el déprimées. Pattes ferrugi- 
neuses, couvertes de squamules serrées, jaunes. 

Assez semblable au polylineatus, en diffère par une forme plus courte, 
son corselet plus dilaté latéralement, son rostre plus allongé et plus grêle, 
et sa coloration. 


Cette espèce varie beaucoup de coloration, la squamosité est souvent 
cendrée, jaunâtre, avec la suture des élytres à peine plus blanche, quel- 
quefois même l’insecte est entièrement blanchâtre. 


Trouvé à Aix, Béziers, Collioures, par Delarouzée et M. le D' Grenier. 


42. TycHius GRENIERI Ch. Briss — Oblongus, piceus, convexus, opa- 
cus; subtus squamulis albidis, supra brunneis albidisque variegatis, 
dense tectus ; prothorace lribus viltis, sculello, elylrorumque suturà, 


606 CH. BRISOUT DE BARNEVILLE, — Nouv. Coléopt. francais. 


albidis: rostri apice, antennis tibiis tarsisque ferrugineis; femoribus 
muticis. — Long. 2 4/9 à 3 mill 


Tête petite, arrondie, couverte de squamules étroites, brunes sur la 
partie antérieure, blanches sur la partie postérieure. Yeux peu saillants. 
Rostre égal à la longueur des deux tiers du corselet, assez fort, rétréci 
vers l'extrémité, couvert de squamules étroites, brunes, glabre au som- 
met; chez la femelle le bec est un peu plus grêle et un peu plus long. 
Antennes ferrugineuses, funicule de sept articles. Prothorax plus large 
que long, fortement rétréci en avant, latéralement arrondi, dilaté ; chez 
la femelle un peu moins fortement arrondi; un peu rétréci à la base, qui 
est lègèrement bisinuée, couvert de squamules brunes à léger reflet doré, 
avec une bande médiane et une latérale de chaque côté, composées de 
squamules blanc-jaunâtre, plus claires au dessus de l’écusson, la surface 
est, en outre, parsemée de mouchetures blanchàtres. Élytres ovales, 
oblongues, presque parallèles, à peine plus larges que le prothorax ; 
épaules saillantes, arrondies ensemble à lextrémité, couvertes de squa- 
mules étroites, brunes et de squamules blanchâtres arrondies, répandues 
çà et là isolément, ou réunies en petites taches; la suture est couverte 
d’une bande étroite de squamules arrondies, déprimées, très serrées, 
jaunâtres; on aperçoit de fines stries ponctuées et de chaque point sort 
un poil très petit et couché. Dessous du corps et cuisses couvertes 
de squamules blanches, arrondies, serrées ; tibias et tarses ferrugineux 
couverts de squamules piliformes cendré-blanchâtre ; les mâles présen- 
tent avant la moitié de la partie interne de leurs tibias antérieurs une 
petite épine aiguë. 

Cette espèce présente à peu près la forme allongée de largentatus 
Chevr., mais elle s’en distingue facilement par son dessin et sa couleur. 


Trouvé aux environs d'Aix, en Provence, par M. le docteur Grenier. 


Description de la larve du CALLICNEMES LATREILLET, 


Par M. le docteur ALexAnpre LABOULBÈNE. 





(Séance du 12 Juin 1861.) 





LARVA incurvo-hamala, segmento ultimo necnon appendice anali maxi- 
mis ; hexapoda, capitata, antennata; luteo -albida, sub lente breviler rufo 
selosa, pilosaque; capile corneo, rolundo, rufo- flavescente; antennis 5- 
articulatis, angulatis, articulis duobus terminalibus crassioribus ; man- 
dibulis duris, nigrescentibus, mulli-dentatis ; maxillis intus selosis, nec 
haud apice bispinosis, dorso palpigeris, palpis k-articulatis ; labio-sub- 
rotundalo, palpigero, palpis biarticulatis ; stigmalibus novem paribus, 
Longitudo tredecim lineas æquat (28-30 mill.). 


Habitat hypogæa, ligno putrescente depascens, in arenosis littoribus 
maris Mediterranei. 


Larve d’un blanc jaunâtre, fortement recourhée en arc ou en forme 
d’hamecçon, très convexe en dessus, presque plane en dessous; corps de 
douze segments, non compris la tête, ni le mamelon ou appendice anal 
qui est excessivement développé; tégument assez ferme et fortement 
plissé (pl. 16, fig. 5). 

Tête d’un jaune-ferrugineux, avec deux lignes fines et plus claires 
commençant derrière chaque antenne et se réunissant en Y sur le som- 
met; convexe, très rugueuse en avant, moins rugueuse en arrière: bord 
occipital ou postérieur arrondi; épistome transversal et un peu trapézoi- 
dal; labre presque en demi-ovale, parfois assez nettement droit et même 
échancré en avant chez un individu; bord antérieur élevé, garni de poils 
ayant la forme de spinules (fig. 5 d). Mandibules robustes, ferrugineuses, 
avec l’extrémité noire, la droite (fig. 5 e, f, g) tridentée, la gauche biden- 
tée au sommet; toutes les deux présentent un sillon profond et des rides 
transversales sur leur face externe (fig. 5 f); la droite offre en dedans, et 
vers la base, une surface rappelant les dents molaires des animaux rumi- 
nants, et de plus une dent contournée (fig. à g); la surface molaire est 
moindre sur la mandibule gauche. Mächoires coudées, formées par une 


608 AL. LABOULBÈNE. 


tige allongée, transversale, supportant, en dehors, un lobe en carré allongé 
et conique vers l'extrémité. Ce lobe est pourvu de poils spinuleux en 
dedans et au sommet; on y trouve aussi deux épines, l’une plus 
forte que l’autre, et bien visibles quand on regarde la mâchoire en dessus 
(fig. 5 2); au côté externe du lobe est un palpe maxillaire de.quatre arti- 
cles bien distincts (fig. 5 4). Lèvre inférieure épaisse, arrondie ou un peu 
quadrangulaire, mais avec les angles arrondis portant deux palpes la- 
biaux formés chacun de deux articles (fig. 5 A). Antennes de cinq arti- 
cles, coudées à partir du troisième article exclusivement, les quatrième et 
cinquième articles élargis, le premier article gros et court (fig. 5 b). 

Les trois premiers segments Au corps après la tête sont assez étroits ; 
le prothoracique offre en dessus deux laches roussâtres; tous les trois 
portent en dessous chacun une paire de pattes; celles-ci sont robustes et 
pourvues d’un ongle terminal peu recourbé (fig. 5 c). Les neuf segments 
qui suivent grossissent peu ou point de diamètre jusqu’au douzième qui 
est le plus volumineux; le mamelon anal est considérable, il a l'air d’un 
treizième segment, A travers les téguments, ces dernières divisions laissent 
apercevoir le gros intestin de la larve, rempli du produit de la digestion, 
ou le sac stercoral, sur la teinte foncée duquel se détachent en blanc 
nacré des rameaux trachéens. Anus transversal. 

Stigmales au nombre de neuf paires; la première placée sur un 
espace d’un jaune clair, près du bord postérieur du segrient prothoraci- 
que, les huit autres sur des espaces d’un blanc mat, vers le bord anté- 
rieur des quatrième, cinquième, sixième, septième, huitième, neuvième, 
dixième et onzième segments. Tous ces sligmates sont d’un roux vif, fer- 
rugineux, et ont la forme d’un fer à cheval, dont louverture pour le pre- 
mier stigmate est tournée en arrière, et pour les huit paires suivantes vers 
la tête de la larve. 

Tout le corps est recouvert, mais principalement en dessus, et sous l’ap- 
pendice anal, de poils spinuleux courts et fauves, formant- brosse. 11 y a, 
en outre, des poils plus allongés et plus mous. Les poils des pattes sont 
forts et assez aigus. 


La larve du Callicnemis Latreillei nous offre les caractères généraux 
des larves des Coléoptères Lamellicornes et, de plus, quelques traits par- 
ticuliers de forme et de coloration qui servent à la faire reconnaître, Je 
vais indiquer les réflexions que m'a suggérées l'étude que j'en ai faite. 

Toutes les larves de Lamellicornes sont reconnaissables à un air de 
famille; leur corps fortement recourbé, leurs antennes de cinq articles, 
leurs pates ordinairement robustes et très développées, leurs stigmates en 
fer à cheval, la présence d’un mamelon anal, etc., les distinguent des 


Larve du Callicnemis Latreiller. 609 


larves de Curculionites, d'Apate, d'Anobium, dont le corps est également 
arqué, On pourra et on devra ajouter à ces caractères celui d'offrir des 
antennes coudées. En effet, après avoir examiné la larve du Callicnemis, 
je trouvais que le caractère le plus saillant qu’elle présentait était d’avoir 
les antennes coudées, à partir du troisième article exclusivement; cette 
forme des antennes rappelait celle de l'insecte parfait, et le quatrième et 
le cinquième article élargis ajoutaient encore à cette ressemblance. Les 
divers auteurs qui ont figuré les larves de Lamellicornes ont représenté 
leurs antennes droites ou presque droites, on pourra s’en assurer en par- 
courant les ouvrages de MM. Ratzeburg, Léon Dufour, Perris, Candèze (1), 
etc. Or, je le répète, le caractère du coude antennaire était si marqué, si 
apparent, que je l'ai eru particulier à la larve du Gallicnemis ; cependant 
j'ai tenu à être renseigné à cet égard, j'ai écrit à mon savant ami M. Éd. 
Perris, qui possède une très nombreuse collection de larves, de recher- 
cher si les antennes n'étaient pas coudées dans les larves de Lamellicornes 
qu'il possédait. Voici sa réponse : 


« Votre question à piqué ma curiositié, et ma collection de larves me 
permettant de la satisfaire, j'ai passé en revue toutes celles que j’ai de 
cette famille. Mon examen a porté sur les genres Lucanus, Dorcus, Ceru- 
chus, Melolontha, Polyphylla, Rhizotroqus, Triodonta, Sinodendron, 
Æsalus, Ochodœus, Aphodius, Cetonia, et dans toutes ces larves j'ai 
trouvé les antennes plus ou moins coudées à partir du troisième article 
exclusivement. Le coude m'a paru plus marqué dans celle des Lucanus, 
Dorcus, Ceruchus et Æsalus, et ces organes sont simplement et faible- 
ment arqués dans celles des Aphodius. La déviation de la ligne droite cons- 
titue donc évidemment un caractère de la famille, et vous serez, je crois, 
le premier qui l'aurez fait remarquer. » 


Il reste donc acquis à la science que les larves de Lamellicornes ont 
les antennes coudées: les larves des Lucanidæ ont le coude antennaire 
plus prononcé que les larves des Scarabæidæ. Les premières se distin= 
guent peut-être constamment des secondes par le bord postérieur ou occi- 
pital de la tête trilobé, ainsi que M. Léon Dufour (2) l’a montré dans la 


(4) M. Candèze, dans la figure 3 de la planche IT, de son Histoire des méta- 
morphoses de quelques Coléoptères exotiques (Mém. de la Soc. roy. des Sciences 
de Liége, t. XVI, p. 347 et suiv.), représente une antenne pectinée et arquée pour 
la larve de l'Ancylonycha fusea, mais il semble y avoir imperfection du dessin. 
car la figure 3 a& est différente. Le texte est muet à cet égard. 


(2) LÉoN Durour, Histoire comparative des métamorphoses et de l’anato- 
mie des Cetonia aurata et Dorcus parallelipipedus (Annales des Sciences natu- 
relles, 2e série, &. XVII, p. 162, pl. 6, 1842). 


N° Série, TOME I. 39 


610 AL. LABOULBÈNE. 


larve du Dorcus, tandis que la larve de la Cetonia à ce bord simplement 
arrondi, caractère que j'ai déjà indiqué dans la larve du Callicnemis. 

On remarquera sur la figure 5 de la planche 46°, l'apparence de treize 
segments qui suivent la tête, mais il n’y a en réalité que douze segments, 
plus un mamelon où appendice anal considérable, La majeure partie des 
larves de Lamellicornes présente cet énorme mamelon, mais les larves du 
genre Céloine en sont privées et n'ont que douze segments. Nous trouvons 
là le chiffre normal des segments réels des larves de Lamellicornes. Du 
reste, les larves des PRuprestides et des Longicornes offrent pareillement 
l'apparence de treize segments, due à la présence d’un mamelon ou appen- 
dice anal plus ou moins développé; mais toutes ces larves n’ont en réa- 
lité que douze segments et je partage l'opinion émise, à cet égard, par 
M. Edouard Perris (1). 


Je n'ai pas trouvé traces d’ocelles sur la larve du Callicnemis. On sait 
que les larves de Trichius ont seules offert un ocelle à M. Perris (2). 

Les parties de la bouche de la larve que j'étudie m'ont offert une par- 
ticularité singulière. Le labre est le plus souvent arrondi et un peu tumé- 
fié en avant, mais je l'ai vu transversal; je lai trouvé même échancré, 
sur un seul individu, il est vrai, et je me suis assuré que cette larve res- 
semblait de tous points à celles que j'avais déjà examinées et ne paraissait 
pas d’une espèce différente. C’est la première fois que je vois le labre 
varier de forme dans les larves de la même espèce. 

J'ai tenu à mettre en évidence les différences des deux mandibules. Les 
figures 5 e, f et g de la planche 16°, en diront plus que de longues des- 
criptions. La mandibule droite est tridentée, la gauche bidentée à l’ex- 
trémité. 

Les palpes maxillaires ont réellement quatre articles, ainsi que Pavait 
vu De Géer sur la larve de la Céfoëne, et non pas trois seulement comme 
le pensait M. Léon Dufour (3). Ce nombre de quatre articles aux palpes 
maxillaires paraît constant. Les palpes labiaux n’ont que deux articles. 

Les pattes de notre larve sont assez robustes et garnies de piquants et 
de poils, la figure 5 « me dispense d’autres détails. 

Les poils qui revêtent le corps sont de deux sortes, les uns courts, 
épais, spinuleux, à extrémité un peu émoussée, garnissant le dessus du 
corps et le dessous du mamelon anal, autour de l'ouverture postérieure 


(4) E. Perris, Histoire des Insectes du Pin maritime (Annales de la Soc. 
Ent. de France, 1856, p. 480, 481 et note), 

(2) E. Perris, Ann. Soc. Ent. de France, 1854, p. 107 et 108. 

(3) De GÉER, Mémoires pour servir à l'histoire des Insectes, t. IV, p. 288, 
pl. 11,tig. 16, 1774.— LÉON DUFOUR, Ann. des Sc. nat., 2e série, t. XVII, p. 164. 


Larve du Callicnemis Latreiller. 611 


abdominale, Ces poils représentent un « sablé pilifère, un velouté rous- 
sâtre » suivant l'expression de M. Léon Dufour (1), qui les signale pareil- 
lement chez la Celonia. 1 y a, en outre, des poils plus longs, plus 
flexibles, répandus sur presque tout le corps de la larve du Callicnemis. 


Je dois à mon cher collègue, M. Louis Reiche, d’avoir pu étudier 
vivantes, à Paris, les larves de Gallicnemus qui ont servi à ma descrip- 
tion. Je l'en remercie sincèrement et je le prie de recevoir, ici, Pexpres- 
sion de ma gratitude. 

Ces larves ont des mouvements lents; elles se tiennent sur le flanc 
lorsqu'on les tire du sable dans lequel elles se trouvent. Posées sur une 
table, elles relèvent lentement la tête et la partie supérieure du corps, 
mais elles retombent bientôt dans le décubitus latéral. Leurs antennes 
sont fortement coudées pendant la vie. 

Je ne connais pas d’autres renseignements sur leur manière de vivre 
que ceux déjà insérés dans ces Annales et qui sont consignés dans le 
Bulletin, pages xv et xvi de la présente année. 

M. Reiche avait reçu les larves du Gallicnemis Latreillei de M. l'abbé 
Chapelier, dont nous déplorons la fin prématurée, Notre malheureux col- 
lègue les avait trouvées aux environs d'Alger, dans le sable du littoral. 


EXPLICATION DES FIGURES D DE LA PLANCHE 16. 


5. Larve grossie du Callicnemis Latreillei CASTELNAU. 
5 a. Mesure de la longueur naturelle de celte larve. 
5 b. Antenne gauche très grossie, 
5 c. Palte antérieure droite fort grossie. 
5 d. Labre extrêmement grossi. 
» e. Mandibule du côté droit très grossie et vue de profil. 

5 f. La même mandibule vue sur la face externe ; on y remarque un 
sillon profond et des plicatures transversales. 

5 g. Mandibule droite examinée par la face interne ; on y trouve une 
surface molaire et, de plus, une dent saillante et un peu contournée, 

5 h. Mâchoire gauche offrant un palpe maxillaire de quatre articles, 
et la Lèvre inférieure supportant des palpes labiaux de deux articles. 


(3) Ann. des Sc. nat., 2e série, €. XVIII, p. 167. 


NOTE POUR SERVIR A L'HISTOIRE DES PARASITES 


DE LA 


Nociua (Hadena) brassicæ. 


Par M. le docteur ALExANDRE LABOULBÈNE. 


(Séance du 13 Février 1861.) 


En donnant l'histoire des métamorphoses de la Tachina villica dans 
ces Annales (1861, p. 231 et suiv.), j'ai eu le soin de dire que ce parasite 
ne devait pas être le seul qui attaquät la Noctua brassicæ et j'ai appelé 
l'attention sur les autres mouches ou parasites de cette Noctuelle (Loc. cit. 
p. 247). Mon savant collègue, M. le colonel Goureau, auquel la science 
est redevable d’un grand nombre d'observations sur les mœurs et le para- 
sitisme des insectes, a répondu à cet appel; il vient de nous faire part du 
parasitisme de l'Eulophus ramicornis, dont les larves, au nombre de seize, 
ont vécu aux dépens d’une chenille de l’'Hadena brassicæ. M. Goureau à 
vu, de plus, une très grosse larve d’Ichneumonten sortir du corps de la 
même chenille qui avait nourri les seize larves d’Eulophus (1). 

Dans un intéressant travail sur les Insectes nuisibles aux arbres frui- 
liers, aux plantes potagères, aux céréales et aux plantes fourragères, 
que publie la Société des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne, 
M. Goureau décrit une T'achinaire, parasite de l'Hadena brassicæ, sous le 
nom de T'achina Hadenæ. D’après la description, cette T'achina me paraît 
extrémement voisine, sinon identique avec la T. villica. 

Mon cher collègue, M. J. Bigot, possède dans sa collection plusieurs 
T'achinaires, dont il n’a pas encore déterminé l'espèce, et qui sont sorties 
des chrysalides de là Noclua (Haden«) brassicæ. 

Enfin, je puis ajouter que dans un ouvrage posthume du regrettable 
Robineau-Desvoidy, ouvrage publié par la Société des Sciences de l'Yonne, 
on trouve que des T'achina larvarum Sont sorties, chez M. Bellier de la 
Chavignerie, des chrysalides de la Noctuelle dont il s’agit et qu'une autre 
Tachinaire, l'Erigone sedula R.-D., est sortie dans les mêmes conditions 
des nymphes de la même Noctua brassicæ. 

Je suis convaincu que cette note ne désigne que très incomplétement 
les parasites de la Noctua dont il vient d’être question. 


(1) Voy. dans nos Annales, Bull. vis, 1861. 


RG D D T—————— 


| 


nur 


GENERA NONNULLA NOVA CICADINORUM. 


Descripsit C. STAL. 


D ee 


(Séance du 24 Septembre 1861.) 


ee 


CRYPTOTYMPANA Stäl. 


Caput latissimum, thoraci subæquilatum, fronte circiter lertiam partem 
latitudinis faciei occupante. Thorax ab apice retrorsum levissime amplia- 
us, marginibus lateralibus dilatatis, rectis vel leviter sinuatis; angulis 
anticis distinctis; limbo postico lato. Scutellum postice depressum, apice 
leviter sinuatum. Tegmina areolis apicalibus octo, areola basali venas duas 
sat late distantes emittente. Alæ areolis apicalibus sex. Abdomen obconi- 
cum; tympanis superne lobo maximo antrorsum producto segmenti dor- 
salis basalis totis occultis. Opercula magna, planiuscula, intus contigua 
vel leviter valvantia. Metasternum processu crasso, a basi retrorsum cur- 
vato-producto, instructum. Femora antica subtus spinis duabus magnis et 
prope apicem denticulo obtuso obsoleto armata. 


Ad hoc genus pertinent Gicada atrala KF., acuta Sign., vicina Sign., 
intermedia Sign. et ämimaculata OI. 


PSALTODA Stäl. 


Corpus oblongum. Caput latissimum; fronte terliam partem latitudinis 
faciei occupante; parte laterali oculos ferente partem lateralem anticam 
thoracis haud attingente. Thorax marginibus lateralibus attenuatis, a basi 
dilatatis, ante medium subito rotundatis et obtusis; angulis anticis haud 
productis. Tegmina areolis apicalibus octo, areola basali venas duas basi 
distantes emittente ; latitudine longiore. Metasternum haud tuberculatum. 
Abdomen lateribus ultra mediam parallelis ; tympanis segmento dorsali 
basali totis tectis; operculis magnis, a basi apicem versus sensim amplia- 


614 C. STAL. 


tis, apice lruncalis. Femora antica subtus trispinosa, spina subapicali 
minulissima. 

Ad hoc genus pertinent Cicada mærens Germ., argentala Germ. el 
Harrisi Leach. 


CicapA L.; Kol. — (Gicada Hagen, Div. IL.). 


In hoc genere melasternum disco tuberculatum. Huc pertinent C. plebeja 
Scop., Hagen; tibicen L.; resh Haldem. ; auletes Germ.; opercularis OI. 
(certe Americæ incola, quod negal Signoret qui hanc speciem in vicinitate 
CG, alratæ local), verisimiliter etiam aurifera Say el pruinosa Say. 


FIDICINA Am, et Serv., Stäl. 
Hoc genus varial Larsis bi vel triarticulatis. 
TYMPANOTERPES Släl. 


Caput latiusculum ; fronte dimidium vel plus quam tertiam partem lati- 
Ludinis faciei occupante. Thorax antice quam postice angustior, retrorsum 
sensim ampliatus, marginibus lateralibus attenuatis, haud vel leviter sinua- 
lis. Scutellum postice haud depressum. Metasternum baud vel leviter ele- 
valum. Tegmina areolis apicalibus octo, areola basi venas duas distantes 
emittente. Tympana supra ad partem haud tecta, parte laterali segmenti 
dorsalis primi abdominis extrorsum sensim latiore, margine antico hujus 
partis leviter dilatalo, attenuato. Segmentum ventrale ultimum femina- 
rum medio leviter emarginatum. Opercula parva. Femora antica subtus 
spinis duabus distinctis et prope apicem denticulo obsoleto armatis. 

Ad hoc genus pertinent Cicada grisea Germ. ; hilaris Germ.; pulverea 
OI. ; albida OL ; grossa F. (gigas O1., gigantea Germ.); perpulchra Sll ; 
æanthogramma Germ. (fusco-venosa Stl); serricosta Germ., nec non plures 
aliæ. 


1. Tympanoterpes hilaris Germ.— Capite thoracis antico paulo angus- 
liore; fronte dimidium latitudinis faciei occupante; vertice oculo trans- 
verso duplo latiore; ocellis posticis inter se quam ab oculis paulo minus 
late distantibus; marginibus lateralibus thoracis posterius leviter sinua- 





Genera nonnulla nova Gicadinorum. 615 


tis. ?. Long. 18, exp. tegm. 50 millim,. (sec. exemplum typicum Germari, 
a D' Schaum benevole communicatum). 


— Cicada hilaris Germ. in Silb., Rev. Ent., IL, p. 69, 34 (1834). 


2. Tympanoterpes grisea Germ.—Capite thoracis antico subangustiore ; 
fronte vix plus quam tertiam partem latitudinis faciei occupante, vertice 
oculo transverso duplo et dimidio latiore; ocellis posticis ab oculis quam 
inter se dimidio longius remotis; marginibus lateralibus thoracis medio 
leviter sinuatis. g, Long. 22, exp. tegm. 60 millim. — Brasilia (sec. ex. 
Lyp. Germari). 

— Cicada grisea Germ., in Thon, Arch., LE, 17, p. 4, 38; Silb., Rev. Ent., 
DD: 710 00. 


3. Tympanoterpes serricosta Germ.—Capite thoracis antico paulo latiore, 
obtuso; fronte paulo plus quam terliam partem latitudinis faciei occu- 
pante, leviter convexa; vertice oculo transverso circiter latiore, ocellis 
posticis ab oculis quam inter se duplo longius remotis; segmento dorsali 
basali abdominis utrinque extus pone tympana in lobum producto ; oper- 
culis transversis, apice latis, truncatis, angulo apicali interiore valde 
introrsum producto. 4. Long. 15, exp. tegm. 44 mill. — Brasilia. 

— Cicada serricosta Germ, in Silb., Rev. Ent, IL, p. 62, 18 (1834), sec, 
ex, Lyp. Germari. 


h. Tympanoterpes æanthogramma Germ. — Quoad staturam T. serri- 
costæ haud dissimilis, licet major; insignis est hæc species brevitudine 
areolarum plurimarum apicalium tegminum, areola apicali octava omnium 
longissima. 

— Cicada xanthogramma Germ. in Silb., Rev. Ent. I, p.71, 37 (1854), 
sec. ex. {yp.; Cicada fusco-venosa Släl, Ofv. Vet. Ak. Fürh., 1854, 
D 12124510: 


SELYMBRIA Stäl. 


Caput thoracis antico æquilatum vel latius; fronte sat tumida, plus 
quam dimidiam latitudinem faciei occupante. Thorax marginibus laterali- 
bus obtusis vel leviter carinatis, ab apice ultra medium parallelis vel levi- 
ter convergentibus, postice subito ampliatis. Scutellum postice haud 
depressum. Tegmina areolis apicalibus octo, areola basali venas duas 
distantes emittente. Tympana supra haud occulta, margine partis lateralis 


616 GMSTAT 


poslice segmenti basalis dorsalis abdominis extus pone {ympana produclo. 
Segmentum ventrale feminarum apicale valde profunde emarginatum. 
Opercula mediocria. 

Præcedenti affine genus. 


1 Selymbria stigmalica Germ. — Capite thoracis parte basali nonnihil, 
parle apicali mullo latiore; operculis apice oblique rotundatis, angulo 
apicali interno introrsum producto, rotundato; segmento anali supero 
maris triangulari. 

— Cicada signifera Germ., in Thon, Ent. Arch., IE, 11, p. 8, 99 (1830); 
Cicada stigmatica Germ., in Silb., Rev. Ent., Il, p. 63, 20 (1834), sec. 
ex. Lyp.; Cicada macrophthalma Stl, Ofv. Vet. AK. Fôrh., 1854, 
p. 2492, 8. Q. 

Prælerea ad hoc genus pertinet C. subolivacea Stüt. 


PACHYPSALTRIA Släl 


Corpus crassum, ovale. Caput sat parvum, fronte tumida, basi producla, 
plus quam dimidium latitudinis faciei occupante. Rostrum abdominis basin 
supérans. Thorax retrorsum ampliatus, marginibus lateralibus nonnihil 
dilatalis, acutis, ante medium dentatis, limbo postico latissimo. Tegmina 
areolis apicalibus octo, areola basali venas duas basi latissime distantes 
emittente, areola ad suturam clavi apicem versus sensim latiore. Abdo- 
men breve, scutello vix longius; tympanis supra magnam ad partem 
tecla, segmento basali dorsali utrinque in lobum parvum supra partem 
exteriorem Lympanorum producto. Opercula mediocria, transversa. 
Femora antica apicem versus dente obtuso parvo armatis. 


Tvpus generis: Cicada cincto-maculata SU, 
- [e, 


ZAMMARA Am. el Serv. 


Venæ duæ ab areola basali tegminum emissæ, basin versus contiguæ, 
haud tamen in unam conjunctæ. Tarsi bi vel triarticulati. 


OpopoEA Släl. 


Caput thoracis antico subæquilatum. Thorax utrinque angulato-dilata- 
lus, angulis anticis distinctis, haud deflexis, versus medium oculorum ver- 


Gencra nonnulla nova Gicadinorum. 617 


- gentibus. Tegmina areolis apicalibus octo, areola apicali oclava seplima 
longiore, areola basali venas duas basi distantes emittente. Tympana 
superne extus a segmenti dorsalis basalis parte posteriore producta tecta. 
Opercula transversa, intus producta. 

Zammaræ affine genus. 

Ad hoc genus pertinent Cicada dilatata F., Zammara imbellis Walk., 
Z. Montezuma Walk., nec non nonnullæ aliæ species forte a Walker des- 
criplæ. 


CARINETA Am. et Serv., Släl. 


Areola legminum apicalis octava septima brevior. Venula transversa 
basin areolæ apicalis octavæ claudens, venula basin areolæ septimæ for- 
mante interdum brevior, numquam longior. 


TETTIGIA KO! — (Gicadatra Kol.) 
Subg. T'etligia. 
F 


1. T. ornt L., Hagen. 


2. T. lristigma Germ. — T, orni valde affinis ; capite thoracis medio 
haud angustiore, flavescente, vertice utrinque ante medium vittulis duabus 
obliquis ornato, loris intus lineaque clypei nigris, ocellis nigro-cinctis ; 
thorace marginibus lateralibus retrorsum sensim divergentibus , medio 
leviter sinuatis; tegminibus dimidiis abdomen superantibus, areola ad 
suturam clavi apice quam basi haud vel vix latiore; opereulis uti in 
T. orni. &. Long. 19, exp. tegm. 614 millim. — Australia. 

— Cicada tristègma Germ., in Silb., Rev. Ent, IE, p. 69, 33 (1834), sec. 
ex. Lyp. 


Subg. Cicadatra. 


3. CG. Querula Pall., Hagen. (Gicada Steveni SL). — 4, C. hyalina F, 
— 9, C. lineola Hagen, — 6. G. atra OI. 


TIBICEN Latr. 
Ad hoc genus pertinent Gicada hœmatodes Scop., Hagen ; C. tomentosa 
Ol., Hagen; C. crassimargo Spin.; C. carinala Thunb. (tristis Germ., 


618 G. STAL. 


sec, ex. Lyp.); G. Holmgreni Stäl; CG. seplemdecim l. 3; G. calenata F.; 
C. hyalina OL ; G. diaphana Germ.; G. peregrina L.; GC. dorsalis Thunb. ; 
C. scripla Germ.; GC. nigricans Stl; GC. luctuosa Stäl; CG. abdominalis 
Stäl; CG. garrula O. ; C. curvicosta Germ. ; C. brunnea F.; GC. apicalis 
Germ. ; C. musca OI. (Tachinaria Germ., in Thon, Arch., I, 11, p. 2, 
22); C. melanopyqia Germ. ; et G. conviva Stäl. 


1. Tébicen apiculis Germ.—Capite thoracis basi nonnihil latiore, nigro, 
fronte tumida, macula basali ferruginea; thorace antice capite multo 
angustiore, lateribus obtusis, retrorsum leviter convergentibus, postice 
subito ampliatis, limbo postico angusto ; segmento apicali supero femina- 
rum ferrugineo, nigro-bivittato. ©. Long. 18, exp. legm. 48 millim. — 
Bengalia, 

— Cicada apicalis Germ., in Thon, Arch., IE,11, p. 8, 96 (1830); Silb., 
Rev. Ent. IL, p. 63, 21 (1834), sec. ex. typ. 

T'. brunneo proximus, minor, capite latiore, fronte multo tumidiore, 
ihoracis lateribus retrorsum leviter convergentibus differt; etiam aliter 
pictus. Forma structuraque tegminum, abdominis, spinæ trochanterum 
poslicorum, etc., cum T. brunneo copvenit. 


2, Tibicen melanopygius Germ.— Statura T. brunneo haud dissimilis, 
minor; capite thoracis antico æquilato, antice obtusato, fronte subde- 
pressa; thorace marginibus lateralibus leviter carinatis, parallelis, Timbo 
postico angusto; tegminum venis ex areola basali emissis basin versus 
valde approximalis, vix contiguis; areola ad suturam clavi medio paulo 
latiore, basi et apice æque lala; segmento maris anali infero ovali; tro- 
chanterum posticorum appendice triangulari, apice acuto, latitudine basali 
vix longiore; operculis reniformibus; femoribus anticis trispinosis. 4 
Long. 49, exp. tegm. 50 millim. — Australasia. 

— Cicada melanopygia Germ., in Silb., Rev. Ent.. Il, p. 59, 9 (1834), 


sec. ex. Lyp. 


3. Tibicen scriptus Germ.—Thorace marginibus lateralibus obtusis, ab 
apice retrorsum ultra medium parallelis, postice subito ampliatis, nigro, 
marginibus angustis omnibus, vitta media vittisque tribus irregularibus 
abbreviatis, obliquis lateralibus flavescentibus; scutello nigro, vitta utrin- 
que laterali abbreviata, vittis duabus angustis mediis, medio obtuse geni- 
culatis apiceque flavescentibus ; tegminum areola apicali prima secunda 
breviore el angustiore, areola ad suturam clavi apicem versus distincte 
nonnihil ampliata, areola basali decolore, vitrea; alis immaculatis; oper- 


Genera nonnulla nova Cicadinorum. 619 


culis valde approximatis, obtuse subtriangularibus, apice rotundatis. d. 
Long. circiter 13, ex. tegm. 30 millim. 

— Cicada scripla Germ., in Silb., Rev. Ent. IE, p. 75, 43 (1854), sec. 
ex. [yp. 

Exemplum typicum male conservatum, capite segmentisque apicalibus 
abdominis destitutum amicissime transmisit Dom. prof, Schaum. 


ME&LAMPSALTA Kol. 


(Cicadetta Kol., Tettigetta Kol., Cicada, Div. IV, Hagen.) 


Prœter species europæas à D. Hagen descriplas ad hoc genus pertinent 
Cicada leucoptera Germ. sec, ex. Lyp. (GC. fusco-nervosa Stäl) ; C. musiva 
Germ.; C, lémilata Germ., Walk, (?); GC. varians Germ.; GC. marginata 
Leach; C. encaustica Germ.; C. flæicosta Släl: C. ruficollis Stäl; G, 
severa SU et C. gastrica St]. 


GYMNOTYMPANA Stal. 


Corpus valde oblongum. Caput angustum, thoracis antico haud vel vix 
latius, fronte dimidium faciei occupante. Ocelli ab oculis haud vel paulo 
latius quam inter se distantes. Thorax marginibus lateralibus oblusis, 
postice subito ampliatis, limbo postico angustissimo. Tegmina areolis 
apicalibus octo, areola basali veuas duas basi sat approximatas emittente ; 
areola ad suturam clavi apicem versus angustiore; areola apicali prima 
secunda longiore. Tympana supra tota detecta, plicata. Opercula sal 
magna, convexa, basi late affixa. Femora antica subtus trispinosa. 

Tibicini affine genus, ad quod pertinent Gicada strepitans et stridens 
Stal. 


TYMPANISTRIA Stäl. 


Corpus crassum, oblongum. Caput parvum, fronte duas tertias partes 
latitudinis faciei occupante, gibbosa; vertice oculis nonnihil latiore. 
Thorax basi quam apice duplo latior, antrorsum sensim valde angustatus, 
marginibus lateralibus obtusis, postice carinatis ; limbo postico lato. Scu- 
tellum postice rotundatum. Tegmina areolis apicalibus octo, areola apicali 
prima secunda longiore, venis duabus ex areola basali emissis basi late 
distantibus ; areola ad suturam clavi apicem versus sensim latiore. Femora 
antica subtus trispinosa, spina subapicali minuta. 

Typus generis: Gicada villosa F. 


620 C. STAL. 


PSILOTYMPANA Stäl 


Corpus oblongum. Caput parvum, thoracis antico subæquilatum, fronte 
dimidium latitudinis faciei occupante, Thorax postice quam antice latior, 
marginibus lateralibus obtusis, limbo postico angusto. Tegmina areolis 
apicalibus octo, prima secunda minore, octava apicem clavi attingente, 
areola basali venas duas distantes emittente, areola ad suturam clavi 
apicem versus sensim latiore; costa dimidio tegmine longiore. Tympana 
supra tota detecta. Opercula parva. Femora antica subtus trispinosa. 

PrϾcedenti affine genus. 


4. Psilotympuna signifera Germ.—hRemote pilosa; capite thoracis antico 
subæquilato, fronte sat convexa ; thorace basi quam apice duplo latiore, 
marginibus lateralibus leviter sinuatis ; abdominis segmentis dorsalibus 
latera versus macula minuta nigra; coxis anticis basin versus macula vel 
vittula nigra ornatis. 4. Long. 15, exp. tegm. 36 millim. 

— Cicada signifera Germ., in Thon, Arch., IL, 11, p. 7, 80. d. (1850) ; 
Silb., Rev. Ent., Il, p. 41 (1834), sec. ex. typ. 

Ut feminam hujus speciei exemplum a D. Schaum sub nomine G. brevi- 
pennis missum considero ; differt a mare maculis thoracis in unam, maxi- 
mam partem thoracis occupantem, confluentibus, abdomine dorso nigro, 
margine apicali segmentorum medio interrupto limboque lato segmenti 
ultimi rufescente-testaceis, hoc limbo utrinque macula nigro-fusca notato ; 
capite proportionaliter majore ; thoracis antico latiore, marginibus latera- 
libus ab apice retrorsum ullra medium subparallelis, basi subito valde 
ampliatis (nec retrorsum totis divergentibus), tegminibus alisque brevio- 
ribus, illis abdominis apicem haud superantibus (nec quarta parte longi- 
ltudinis superantibus). Long. 15, exp. tegm. 25 millim. 

Ad hoc genus forte etiam referenda est C. pulchella SUl. 


CALOPSALTRIA Stäl. 


Corpus subelongatum. Caput sat parvum, thoracis antico subangustius, 
fronte dimidium latitudinis faciei occupante. Ocelli postici ad basin capitis 
positi. Thorax postice latior, marginibus lateralibus obtusis, limbo postico 
angustissimo. Tegmina areolis apicalibus octo, prima secunda minore, 
areola basali venas duas distantes emittente, costa dimidio tegmine lon- 
giore. Alæ areolis apicalibus quinque. Tympana supra tota detecta. Femora 
antica subtus bi vel trispinosa. 


Genera nonnulla nova Cicadinorum. 621 


Ad hoc genus, præcedentibus affine, pertinent Cicada longula el elon- 
gata SU. 


STAGIRA Släl. 


Corpus oblongum. Caput mediocre, thoracis antico æquilatum;: fronte 
latitudinem dimidiam intraocularem faciei occupante. Thorax retrorsum 
sensim amplialus, antice subtruncatus, pone oculos vix sinuatus, limbo 
postico angustissimo, marginibus lateralibus obtusiusculis. Tegmina areo- 
lis apicalibus octo, prima secundaque æqualibus vel illa hac longiore, 
areola ad suturam clavi basi et apice æquilata; areola basali venas duas 
basi distantes emittente, costa dimidio tegmine longiore. Alæ areolis api- 
calibus sex. Abdomen dorso medio (apud mares saltem) cristatum. Tym- 
pana supra tota detecta. Opercula parva. Femora antica subtus quadri- 
spinosa. 

Ad hoc genus pertinent Cicada simplex Germ. et cereris Släl. 


Pypna Stül. 


Corpus oblongo-ovatum. Caput parvum, thoracis antico subæquilatum, 
fronte plus quam dimidiam latitudinem faciei occupante. Thorax retror- 
sum ampliatus, marginibus lateralibus obtusis. Tegmina areolis apica- 
libus octo, areola basali venas duas basi distantes emittente. Abdomen 
inflatum. Tympana supra tola detecta. Opercula parva. Femora antica 
trispinosa. 

. Tettigomyiæ affini genus, structura tegminum diversum. 


4. Pydna lutea O1. — Livida; capite, femoribus, vitta media, margi- 
nibus lateralibus et postico thoracis, maculis oblongis scutelli, macula 
media antice sinuala segmenti basalis, fasciaque basali segmentorum 
reliquorum dorsalium prope latera utrinque interrupta, seriebusque tribus 
macularum ventris fusco-testaceis; fascia basali segmenti dorsalis ultimi 
medio maculis duabus pallidis notata. . Long. 15, exp. tegm. 26 millim. 
— Caput bonæ spei. 

— Cicada lutea O1., Enc. Meth., Ins.,V, p. 758, 59 (1790) [sec. fig. Stolli 
descripta]; Germ., in Thon, Arch., If, 11, p. 6, 70 (1850); Cicada scurra 
Germ., in Thon, Arch., IL, 11, p. 3, 24 (1830); Silb., Rev. Ent., Il, p. 74, 
h5 (1834), sec. ex. typ. Germari; Stoll., Cicad., fig. 173. 


2. Pydna punctata Thunb. — Livida; capite, Himbo vittaque thoracis, 
maculis oblongis scutelli abdominisque dorso dilute fusco-testaceis, hujus 


629 GC. STAL, — Genera nonnulla nova Cicadinorum. 


segmentis basi et apice pallido marginatis, utrinque macula majuseula et 
longius latera versus macula parva pallidis notatis ; ventre seriebus tribus 
macularum majuscularum dilute fusco-testacearum notato, maculis seriei 
mediæ medio maculis duabus minutis pallidis obsoletis notatis, maculis 
lateralibus postice sinuatis vel interdum in duas divisis. 4. Long. 17, exp. 
tegm. 32 millim., — Caput bonæ spei. (Mus. Holmiense). 

— Tettigonia punctata Thunb., Hem. rostr. cap. 1, p. 7 (1822) [excl. 
syn. Stollii]; Gicada tabaniformis Germ. in litt. 


3 Pydna annulata Germ. — Livida; vertice, linea media marginibus- 
que thoracis nec non maculis obsoletis scutelli leviter infuscatis; segmen- 
tis abdominis dorsalibus et ventralibus apice dilute rufo-marginatis. . 
Long. 20, exp. tegm. 41 millim. — Caput bonæ spei. 

— Cicada annulata Germ., in Thon, Arch., IL, 11, p. 7, 78 (1830); Silb., 
Rev. Ent. Il, p. 73, 42 (1834), sec. ex. typ. 


TETTIGOMYIA Am. et Serv. 


Tegmina areolis apicalibus sex, venis ex areola basali emissis basi ipsa 
conjunctis (sec. exemplum typicum T. vespiformis a D. Signoret commu- 


nicatum). 
Figura Stollii ab Amyot citata ad T, vespiformem hand pertinent. Vide 


supra sub Pydna lutea OI. 


NOTE SUR L'EMPLOI DE DIVERS LIQUIDES 


ET EN PARTICULIER 


DU SULFURE DE CARBONE 
POUR LA 


CONSERVATION DES COLLECTIONS ENTOMOLOGIQUES. 


Par M, le Professeur Maurice GIRARD. 


(Séance du 11 Décembre 1861.) 


M. Doyère à récemment proposé l'emploi du sulfure de carbone pour 
tuer les insectes qui attaquent, dans nos musées, les collections de tout 
genre et aussi, sur une échelle considérable, pour détruire les insectes xylo- 
phages, si nuisibles aux bois conservés dans les arsenaux, et qui font 
perdre parfois, par leurs ravages, des sommes considérables. Il faut remar- 
quer que le sulfure de carbone produit, quand il est mêlé à l'oxygène pur, 
en très petite quantité, des explosions d’une extrême violence, faisant voler 
en éclats d’épais flacons de verre, et cette dangereuse expérience exige 
même des précautions toutes particulières pour pouvoir être répétée dans 
les cours publics. Si le sulfure de carbone est en plus forte proportion, 
l'explosion est beaucoup plus faible, mais il y a toujours combustion avec 
dépôt de soufre. J'ai cherché si ces effets se produisent pour les mé- 
langes d’air et de sulfure de carbone en expérimentant dans des flacons de 
diverses capacités et sur des proportions variables de ce liquide, el en ap- 
prochant du goulot une bougie allumée. Je n’ai pas obtenu de véritables 
explosions, mais toujours des combustions avec dépôt variable de soufre. 
L'air mêlé à de faibles traces de sulfure de carbone forme un mélange com- 
bustible qui me parait tout aussi dangereux que celui qu’il constitue avec 
la vapeur d'éther. 

Il y à flamme bleuâtre, se projetant au dehors du flacon, avec bruit de 
souffle, que je ne serais nullement surpris de voir se changer en explosion 
sur une masse considérable, ainsi celle qui remplit une armoire, Il reste 
toujours le grave danger de la flamme se propageant subitement dans toute 
l'étendue du mélange de gaz et de vapeur. Aussi je crois très prudent 
d'engager les entomologistes qui voudront employer ce liquide toxique à 
ne pas négliger les précautions prises au Muséum. Le nécrentome à sul- 
fure de carbone est une armoire de bois hermétiquement close et doublée, 
à l’intérieur, d’une épaisse feuille de zinc. Il est placé dans un endroit 


624 M. GIRARD. — Conservation des collections entomologiques. 


isolé, et les boîtes d'insectes y sont introduites pendant le jour, sans 
approcher aucun corps enflammé. De plus, on à soin de laisser les boîtes 
exposées pendant plusieurs jours à l'air, afin de chasser complétement 
la dangereuse vapeur, avant de les remettre dans la collection. Il est mal- 
heureusement à craindre qu'on ne soit obligé de renouveler assez sou- 
vent cette opération, d’après le fait suivant, qui m'a été communiqué par 
M. Lucas : deux boîtes, contenant de la réglisse fortement attaquée par les 
Anobium, furent exposées, dans le nécrentome, au sulfure de carbone. Les 
larves et les adultes furent tués sur-le-champ et peut-être les nymphes, 
mais nullement les œufs, car l’année suivante les Anobium reparurent. 

Je dois ajouter que le mélange du sulfure de carbone avec l'air et son 
introduction dans l’économie par les voies respiratoires est loin d’être 
sans danger. Déjà plusieurs médecins ont publié des mémoires, dont l'un 
d'eux, si je ne me trompe, a été l’objet d’un encouragement académique, 
au sujet des affections graves que l'emploi du sulfure de carbone produit sur 
les ouvriers qui travaillent le caoutchouc vulcanisé, lorsqu'ils opèrent dans 
leurs chambres ou dans des ateliers mal aérés, notamment pour la fabri- 
cation de ces petits ballons rouges qui font la joie des enfants. 

Le liquide qui est le plus usité aujourd’hui pour préserver les collec- 
tions entomologiques est la benzine, dont l'effet vénéneux est bien constaté. 
J'ai appelé autrefois l'attention sur la rigidité musculaire remarquable 
qui en est la suite (Ann. de la Soc. entom. de France, 1859, 3° série, 
&. VII, p. 172). J'ai recherché si la benzine mêlée à l’air était sans danger, 
et j'ai constaté qu’elle forme aussi des mélanges combustibles brülant avec 
une flamme d’un jaune éclatant, avec une projection un peu moindre que 
celle des mélanges de sulfure de carbone. Il faut aussi une quantité un 
peu plus grande de benzine. Il sera bon de prendre garde à cette dange- 
reuse propriélé et de ne pas approcher de lampes ou de bougies enflam- 
mées des boîtes dans lesquelles la benzine aurait été introduite en quantité 
un peu forte. 

D'autres carbures d'hydrogène moins volatils que les liquides précé- 
dents ne produisent pas ces mélanges combustibles avec l'air, C’est ce que 
j'ai constaté pour lessence de térébenthine, l'huile de naphte, l'essence 
de lavande, fréquemment employée dans les collections d'oiseaux. Je crois 
qu'il pourra être bon de les essayer pour les collections entomologiques, 
afin de voir s'ils amènent au même degré la destruction des insectes nui- 
sibles, car ils auraient l'avantage d'éviter toute chance d'incendie. Le chlo- 
roforme en vapeur constitue aussi avec l’air des mélanges non combustibles. 





RAPPORT 


L'EXCURSION PROVINCIALE FAIÎTE EN SAVOIE 


EN JUILLET 1861. 


Par M. LETHIERRY. 





( Séance du 27 Novembre 1861.) 





Messieurs, 


Vous avez tous lu avec intérêt les rapports sur les excursions des années 
précédentes, écrits par plusieurs de nos collègues. La découverte d’un bon 
nombre d'espèces inconnues jusqu'alors, des observations nouvelles sur 
l'habitat ou la manière de vivre des insectes, sur leurs larves ; enfin et 
surtout le talent remarquable avec lequel vous étaient racontées les impres- 
sions ressenties par leurs compagnons de voyage ; telles étaient les qua- 
lités qui captivaient votre attention. 

Aussi, ce n’est qu'avec une appréhension des plus vives que je viens 
essayer de vous faire une courte relation de notre excursion entomologique 
de 1861. Des connaissances étendues en histoire naturelle, en botanique 
surtout, qui sont si utiles pour l’entomologiste qui veut étudier les mœurs 
des insectes, me font complétement défaut, et je ne pourrai vous présenter 
qu'une pale et froide copie qui fera ressortir davantage encore le talent de 
mes prédécesseurs. 

Ce n’est pas pourtant que la variété dans nos captures nous ait manqué, 
car nous avons parcouru une grande étendue de pays; notre séjour en 
Savoie a été assez long, et nous avons surmonté d'assez grandes fatigues 
pour avoir mérité de rapporter un bon nombre d'espèces propres aux 
hautes montagnes, quelques-unes même nouvelles dont on trouvera les 
descriptions à la fin de notre relation ; mais c'est précisément ce qui me 
fait regretter d'autant plus vivement mon insuffisance. 

Au point de vue pittoresque, notre voyage à travers les plus hautes 
montagnes de l’Europe a été l'un des plus beaux, des plus émouvants que 


L° Série, TOME I. 40 


626 LETHIERRY. 


l’on puisse faire. Partis de Chambéry, nous avons suivi la vallée de l'Arc, 
par Saint-Jean-de-Maurienne, jusqu'à Lanslebourg, où nous nous sommes 
élevés jusqu’au delà du col du Mont-Cenis ; redescendus dans la vallée de 
l'Arc pour la remonter jusqu'à Bonneval, nous avons ensuite escaladé le 
col d’Iseran pour passer dans la vallée de la Haute-Isère, que nous avons 
quittée à Bourg-Saint-Maurice pour aller vers le col du Bonhomme. Nous 
avons encore gravi ce col par un temps affreux pour arriver aux bains de 
Saint-Gervais et à Chamonix, d’où nous sommes revenus à Chambéry, 
notre point de départ, par Sallanches, Bonneville et Annecy, ayant ainsi 
fait presque tout le tour de la Savoie. Nous ne nous sommes pas con- 
tentés de ce beau circuit, et nous avons voulu, quoique cela ne fût pas 
dans notre programme, aller encore visiter les environs de Grenoble, et le 
couvent de la Grande-Chartreuse, où plusieurs d’entre nous avaient été 
reçus si cordialement en 1858. 

Pendant toutes ces courses, nous aurions dù faire des récoltes entomo- 
logiques merveilleuses si le beau temps nous avait favorisés ; malheureuse- 
ment le résultat n’a pas répondu complétement à nos espérances, parce 
qu’en moyenne nous n'avons guère joui que d’un seul jour de beau temps 
sur deux, et qu’en outre nous avons employé beaucoup de journées à faire 
de longues routes à pied, trop fatigués souvent pour rechercher avec soin 
les insectes; nous avons perdu d’autres journées enfermés dans des voi- 
tures pour faire des trajets qui exigent beaucoup de temps dans ce pays 
de montagnes. 

Quant à l’époque fixée pour l’excursion, si elle était à peu près conve- 
nable pour la récolte des Lépidoptères, elle était un peu tardive pour celle 
des Coléoptères ; car beaucoup d'espèces de montagne, les Carabides et 
les Staphylinides en particulier, abondent surtout au moment de la fonte 
des neiges, et cette année, cette fonte avait eu lieu vers la fin de juin; alors 
les chaleurs avaient été assez fortes dans le pays : il en résultait qu'il nous 
fallait faire de pénibles ascensions pour trouver de la neige et capturer les 
Nébries et autres insectes qui se rencontrent à ces hauteurs. 

Dans les vallées, aux environs de Chambéry et sur les bords des lacs du 
Bourget el d'Annecy, beaucoup d'espèces devaient avoir complétement 
disparu, car ces localités ont un climat beaucoup plus chaud en été que 
le climat des environs de Paris ; néanmoins, plusieurs de nos collègues ont 
rencontré au bord des lacs une collection nombreuse de Bembidium et 
quelques Staphylinides remarquables. 

Peu de pays doivent avoir une faune aussi variée que la Savoie; dans 
les plaines, on rencontre quelques espèces méridionales mêlées à celles qui 
habitent le nord de la France, et chaque groupe de montagnes offre des 





Rapport sur l'excursion en Savoie. 627 
pp 


espèces spéciales qui parfois ne se retrouvent plus dix lieues plus loin. 
C'est afin de pouvoir mieux observer cette différence dans la faune du 
pays, que nous avons résolu de séjourner quelque temps au col du Mont- 
Genis, et ensuite d'explorer les environs du Mont-Blanc et de la vallée de 
Chamonix. En visitant ces deux points situés, l’un au sud-est, sur la fron- 
tière italienne, l’autre au nord-est, sur la frontière suisse, nous avions des 
chances de varier nos récoltes ; cette espérance n’a pas été déçue, et nous 
avons trouvé, dans les produits entomologiques de ces deux montagnes, 
des différences notables. 


J'arrive maintenant au détail jour par jour de notre excursion, 


Arrivés à Chambéry le 5 juillet, à dix heures du soir, après un trajet de 
vingt-deux heures en chemin de fer, et par une pluie continuelle, nous 
eûmes le plaisir de trouver à l'hôtel de l'Europe, où nous étions des- 
cendus, trois de nos collègues qui nous attendaient depuis quelques jours : 
MM. Peyron, de Senneville et Le Vasseur. Ils nous donnèrent quelques 
détails sur plusieurs excursions qu'ils avaient faites dans les montagnes 
des environs, qui contribuèrent à augmenter notre désir de nous mettre 
immédiatement en course. 

Le lendemain 6, la pluie avait cessé pour faire place à un temps chaud et 
orageux qui ne nous présageait rien de bon. Nous nous mimes en route 
néanmoins vers une colline couronnée d’un bois de chênes, où nous avions 
l'espoir de faire quelques captures. Le chemin que nous suivions conduit 
à une cascade appelée dans le pays cascade de Jacob, qui n’a rien de 
bien remarquable, mais qui nous fit pourtant le plaisir que fait toute 
curiosité de ce genre qu'on n’a pas vue depuis longtemps. Les pluies des 
jours précédents lavaient rendue d’ailleurs plus belle. En montant un peu 
plus haut, nous admirions un paysage fort beau et fort étendu, borné 
dans le lointain par la Dent-du-Chat, montagne au pied de laquelle nous 
distinguions les eaux bleues du lac du Bourget. Les nuages qui s’amon- 
celaient à l'horizon nous engageaient à nous occuper immédiatement d’en- 
tomologie ; nous ne trouvàmes malheureusement rien d’intéressant, et nous 
nous amusions à prendre des Cionus ungulatus, qui habitent, en compagnie 
du Longitarsus femoralis, une espèce de Scrophulaire à feuilles dentelées 
qui croît entre les pierres, quand l’orage commença par une de ces grosses 
pluies devant lesquelles il faut rétrograder. Nous ne pûmes qu’au bout 
d’une demi-heure trouver un abri au village de Romagnole, et comme la 
pluie ne cessait pas, après avoir vainement attendu une éclaircie, nous 
revinmes regagner notre gile. 

Le jour suivant, la pluie continuant et rendant toute exploration impos- 


628 LETHIERRY. 


sible, pour employer notre temps, nous nous dirigions vers Aix-les-Bains, 
ville d’eaux située dans une position charmante, à une demi-lieue du lac 
du Bourget, et possédant un établissement thermal célèbre qui attire chaque 
année un grand nombre d'étrangers et de malades. Plusieurs sources sul- 
fureuses y sortent de terre à une température de 45 degrés. Une heure fut 
consacrée par nous à visiter l'établissement dans tous ses détails : nous 
vimes avec curiosité les cabinets servant à administrer les douches, des 
bassins d’eau sulfureuse où les baigneurs peuvent s'exercer à la natation, 
et un réduit souterrain bien justement appelé l'Enfer, où règne une atmo- 
sphère de vapeur et d'hydrogène sulfuré allant jusqu’à 45 degrés qui nous 
a paru bien diflicile à supporter. La pluie ayant cessé, nous résolûmes de 
profiter de quelques heures qui nous restaient avant le départ du chemin 
de fer pour Chambéry, pour faire une promenade dans les environs, sou- 
tenus par l'espoir de rencontrer quelques insectes. Une belle et large route 
bordée de platanes nous conduisit à la cascade de Gresy, célèbre par la 
mort d’une dame d'honneur de la reine Hortense, qui s’y noya en 1815, 
sous les yeux de la reine, sans qu’il fût possible de lui porter secours. Les 
eaux de deux petites rivières se réunissent en cet endroit et y creusent, 
dans le rocher, des trous profonds où elles s’engouffrent avec fracas, for- 
mant, à leur entrée et à leur sortie, des cataractes très curieuses qu’on ne 
peut regarder sans émotion. Sur les bords du torrent, croissaient des aulnes 
dont les feuilles encore humides de pluie offraient, comme autant de pierres 
précieuses bleues ou vertes, une innombrable quantité de Lina æœnea, 
insectes qui paraissent dans toute la Savoie, sur les montagnes comme dans 
les vallées, être les principaux ennemis de ces arbres et remplacer l'Age- 
lastica alni, que nous n'avons pas rencontrée. Voilà la triste et seule cap- 
ture que nous ayons faite dans les environs d’Aix ; il est vrai que le mau- 
vais temps contribuait pour beaucoup à ralentir notre ardeur. C'était, en 
revenant à Chambéry, un découragement général : nous nous disions que 
nous n’étions pas venus en Savoie uniquement pour visiter des cascades ou 
voir prendre des bains, et nous constations avec douleur que, jusqu'alors, 
notre voyage n'avait pas eu d'autre résultat. Nous revinmes à Chambéry, 
où le soir du moins nous eümes la consolation de voir arriver M. Fair- 
maire. Nous étions tous logés au même hôtel, et c’est à table, en donnant 
satisfaction à notre appétit aiguisé par nos courses, que nous décidions les 
questions importantes: Chambéry ne nous offrant rien qui nous engageàt 
à y séjourner, lavis général fut qu'il fallait, sans perdre plus de temps, 
gagner les hautes montagnes et partir le lendemain matin pour le Mont- 
Cenis. Deux de nos collègues ne pouvaient malheureusement pas nous 
accompagner : MM, de Senneville et Le Vasseur faisaient route le lende- 





Rapport sur l’excursion en Savoie. 629 


main pour Grenoble et la Grande-Chartreuse, Avant de quitter définitive- 
ment le pays, ils aimaijent à voir du moins ces lieux pittoresques et à les 
explorer. Ils eurent le temps d'y prendre quelques insectes intéressants. 
A Goncelin, dans la vallée de Grésivaudan, M. de Senneville capturait le 
Dolichus flavicornis, le Trogoderma versicolor et le Gleonus alternans ; à 
la Grande-Chartreuse, il rencontrait l'Athous difformis, et M. Le Vasseur 
avait la satisfaction d’y prendre un lamellicorne rare qui, je pense, ne 
s’est pas encore trouvé ailleurs en France, le Ceruchus tarandus. 

Le 8 au malin, notre petile caravane, composée de six personnes, pre- 
nait, à la station du chemin de fer, ses places pour Saint-Jean-de-Mau- 
rienne. L'administration du chemin de fer Victor-Emmanuel avait bien voulu 
nous accorder la même réduction qui nous avait élé si libéralement 
octroyée par les diverses compagnies, pour notre trajet de Paris à Cham- 
béry. À Saint-Jean, nous trouvämes facilement une voiture qui devait nous 
conduire à Lanslebourg. La route remonte le cours de l'Arc, en serpen- 
tant dans une vallée encaissée entre des montagnes gigantesques, et tantôt 
s’élève à une grande hauteur au-dessus de la rivière, tantôt s’abaisse jusqu'à 
son niveau. La pluie ne nous tourmentait plus, et nous admirions ce 
paysage sévère tout à notre aise, descendant de voiture pendant les plus 
rudes montées, pour soulever çà et là quelques pierres au bord de la route. 
MM. Martin et Fallou se lancent à la poursuite des Lépidoptères, et prennent 
en abondance le Lycæna Damon, qui vole par essaims autour des ruisseaux, 
et sur les rochers la Larentia infidata (Delaharpe). Avant d'arriver à Mo- 
dane, nous jetons à notre droite des regards curieux vers un enfoncement 
dans le roc, autour duquel se remarque un mouvement inaccoutumé. C’est 
l'entrée du tunnel qui doit traverser le mont Thabor et joindre les sta- 
tions de Saint-Jean-de-Maurienne et de Suze, reliant ainsi par une voie de 
fer directe Paris à Turin. Nous demandons aux gens du pays quelques 
détails sur les travaux, sur la durée probable de cette gigantesque entre 
prise, sur la longueur du futur tunnel évaluée à 13 kilomètres, sur la 
montagne elle-même, dont nous voyons la cime neigeuse, de 2,800 mètres 
d'altitude, et nous continuons notre route, nous élevant graduellement et 
distraits par la vue de villages perchés d’une manière pittoresque, à mi- 
côte, ou situés à nos pieds, sur le bord de la rivière, à de grandes profon- 
deurs. Les terres d’alluvion formées par les débordements de l'Arc et la 
base des montagnes paraissent cultivées avec soin : des champs sont cou- 
verts de moissons, d’autres sont fraîchement labourés, d’autres en jachère. 
Nous sommes déjà à plus de 1,000 mètres d’élévation, et il doit être bien 
difficile aux habitants de ces rudes contrées, qui n’ont que quelques mois 
d'été, d'obtenir de riches moissons qui compensent un peu les peines qu’ils 


630 LETHIERRY. 


se donnent. A notre droite, presque toujours le rocher taillé à pic, sur- 
monté de forêts de mélèzes. Vers la fin de la journée, notre attention est 
attirée par des fortifications qui couronnent les hauteurs à notre gauche, 
sur la rive opposée de l'Arc. Ce sont les forts de l’Esseillon ou de Bra- 
mans : ils sont au nombre de trois, étagés sur des pointes de rochers 
entièrement verticaux et élevés de plusieurs centaines de mètres au-dessus 
de la rivière. La route elle-même, en cet endroit, est très élevée et offre, 
à sa gauche, d’affreux précipices qui se terminent au lit profond de l'Arc. 
Enfin la nuit était venue et le froid se faisait vivement sentir, quand les 
claquements du fouet de notre conducteur nous apprirent que nous étions à 
Lanslebourg. Nous allâmes loger à l'hôtel Royal, et ce ne fut pas sans peine 
ni sans discussions que nous pümes obtenir un très modeste souper et un 
Jit pour chacun de nous. 

Le lendemain, nous étions sur pied de bonne heure, et nous nous met- 
tions gaîment en route, malgré le froid et le vent qui étaient assez vifs. 
Lanslebourg est situé à 1,400 mètres d’élévation, et il nous reste encore 
700 mètres à monter avant d'arriver au point culminant du col du Mont- 
Cenis. Nous suivons d’abord la route qui traverse une dernière fois l'Arc, 
et gravit la pente par des lacets parfaitement ménagés ; nous prenons les 
Larentia Kollararia et ablutaria, et, en nous élevant un peu dans les 
prairies, l’Acidalia flaveolaria. Le temps froid et brumeux ne permet pas 
de prendre de diurnes, et les herbes mouillées ne nous offrent aucun 
coléoptère digne d’être cité. Plus haut, sont des buissons d’aulnes, de 
sapins et de mélèzes qui laissent tomber dans le parapluie les Otiorhynchus 
hirticornis, hæmatopus et erythropus, plusieurs espèces d’Anthophagus et 
d'Anthobium, le Podabrus alpinus et quelques autres Téléphorides. A 
droite, dans un ravin, un ruisseau coule à travers des débris de roches ; 
la pluie, qui commence à tomber, nous engage à quitter les buissons et les 
herbes mouillées pour aller de ce côté soulever les pierres ; nous trouvons 
abondamment la belle Feronia rutilans, la Feronia truncata, là Nebria 
nivalis et sa variété Gyllenhalii. Ces divers Carabiques paraissent vivre pêle- 
mèle au bord des ruisseaux, souvent presque immergés. Après en avoir fait 
une suffisante récolte, nous quittons le torrent, et, affrontant la pluie, nous 
soulevons, en continuant à monter, toutes les pierres qui se trouvent sur 
notre chemin. Çà et là, le Carabus alpinus commence à se montrer ; nous 
trouvons aussi le Cryptohypnus frigidus Cand., et sous les mêmes pierres 
un Cryplophagus remarquable par sa couleur brillante et son corselet non 
denté, que M. Fairmaire croit être le C. #nteger Heer. Nous approchons 
du sommet du col; mais la pluie qui augmente avec le vent et se change 
en grêle nous force à chercher un abri. Il ne nous faut pas chercher long- 


Rapport sur l’ercursion en Savoie. 631 


temps pour le trouver, car tout le long de la route, dans les régions éle- 
vées du Mont-Cenis sont établies de petites maisonnettes construites en 
pierre, destinées, en hiver surtout, à servir de refuges aux voyageurs sur- 
pris par le mauvais temps. Il y a ainsi 23 refuges sur tout le parcours dan- 
gereux de la route ; ils portent cette inscription : Rega casa di ricovero. 
Les habitants de ces refuges reçoivent 36 fr. par mois pour entretenir la 
route et porter secours aux voyageurs et aux voitures. Il nous faut cependant 
continuer à marcher malgré la pluie, car la faim commence à se faire sentir. 
Au sommet du col, où se trouve située la frontière entre la France et l'Italie, 
sur les belles roches de la route, MM. Martin et Fallou prennent les Mames- 
tra pernix, les Larentia nobiliaria, cyanaria, incultaria, et VEmmelesia 
minoraria. Nous sommes en Italie, et nous descendons doucement sur 
un plateau dont le centre est occupé par un beau lac aux eaux limpides ; 
sa forme est arrondie ; son étendue est d'un kilomètre de long sur autant 
de large, et il a pour bordure des prairies verdoyantes, composées d’un 
nombre considérable de plantes alpestres, mais dénuées presque entière- 
ment d'arbres qui ne croissent que difficilement à cette hauteur. De chaque 
côté, des montagnes élevées et couvertes de neige et de glaciers dont les 
eaux s’écoulent dans ce lac. Presque sur les bords du lac, à gauche, à l’en- 
droit appelé les Tavernettes, est située l'auberge où nous devons séjourner. 
En attendant le déjeuner qui s'apprête, nous allons près du lac, sur un 
sol calcaire et bizarrement creusé de trous et de crevasses, remuer encore 
quelques pierres, où nous trouvons plusieurs exemplaires de l’Amara mon- 
ticola. Notre déjeuner fut assez substantiel; nous pûmes nous y régaler 
des truites saumonées du lac, qui sont délicieuses, et dont la pêche appar- 
tient à l’hospice, situé à un quart de lieue de notre auberge, un peu plus 
bas. C’est un vaste bâtiment où l’on reçoit les voyageurs et dont la fon- 
dation remonte, dit-on, à un fils de Charlemagne. Une partie des cons- 
tructions sert de caserne, et servait même autrefois de poste fortifié ; un 
mur percé d’un double rang de meurtrières protége l’hospice et la caserne. 
L'hôtel de la Poste royale, où nous logeons, en considération surtout de 
la hauteur où il se trouve (1,964 m.), ne laisse rien à désirer : nous y trou- 
vâmes bienveillance, table copieuse et prix modérés, 

Après le déjeuner nous allâmes explorer les bords du lac; la pluie 
avait cessé, mais le temps, couvert et froid, s’opposait à l'apparition des 
Lépidoptères. Sous les pierres, au bord septentrional du lac, nous prenons 
le Leistus nitidus ; là sont quelques débris végétaux rejetés par les eaux 
de ce lac sur ses bords habités par un bon nombre d’espèces de Staphy- 
linides ; nous y trouvons un beau Myceloporus, et en grand nombre lAn- 
thophagus Alpinus qui vit là à la manière de certains Omalium. Quittant 


632 LETHIERRY. 


les bords du lac, nous traversons une prairie couverte de lys martagon 
et de gentianes, sur lesquels se trouvent en abondance le Calomicrus 
pinicola et le Luperus «ltaïcus Gebler, ce dernier remarquable par sa 
couleur d’un vert uniforme chez le mäle comme chez la femelle; puis 
nous allons au pied des montagnes qui font face à notre auberge remuer 
des tas de pierres amoncelées par les bergers; un cri de joie de lun 
d’entre nous fit soupçonner une trouvaille intéressante et nous fit tous 
accourir, En compagnie des Feronia lruncata, Yvanii et externe-punctala, 
le Pristonychus cæruleus habitait sous ces pierres, et bientôt Lépidopté- 
ristes et Coléoptéristes, animés d'une ardeur égale à la vue de ce bel 
insecte, en eurent recueilli en tout une trentaine. 

Le jour suivant, notre petite troupe, déjà peu nombreuse, se divisa en 
deux parties; les uns descendirent vers le midi, du côté de Suze, à la 
poursuite des Lépidoptères; les autres s’élevèrent pour explorer les pentes 
situées derrière l’hospice. Le soleil se montrait enfin, ramenant un peu 
de chaleur dont nous n'avions pas encore joui depuis notre entrée dans 
les montagnes. Dans une belle prairie arrosée par deux élégantes casca- 
des formées par un torrent qui s'échappe du lac pour se jeter dans la 
Doire, MM. les Lépidoptéristes prennent les trois Parnassius Apollo, 
Phæbus, Mnemosyne. Là volent aussi l'Erebia Pharte, les Lycæna Eumedon 
et Pheretes, ce dernier abondant; on rencontre aussi la Larentia Alpico- 
laria, espèce rare, prise pour la seconde fois, malheureusement pas en 
France puisque nous sommes en Piémont. Il faut mentionner une curieuse 
capture dans cette localité entièrement dépourvue d'arbres, celle de la 
Libythea Geltis; sa chenille vil ordinairement sur le micocoulier; ici 
elle doit infailliblement se nourrir d’une autre plante, car cet arbre ne 
croit plus à cette hauteur. Satisfaits de leurs trouvailles, nos collègues 
reviennent par un tunnel en ruines construit par Napoléon 1%; autour de 
ces ruines ils trouvent sous les pierres les chrysalides et insectes parfaits 
des Mamestra pernix et Maillardi, mais en petit nombre, car ces espèces 
commencent à passer, Sous le tunnel, dont la traversée est assez difficile 
à cause des décombres, ils prennent la Larentia aquæatu et quelques autres 
Géomètres assez rares déjà citées. Le temps était splendide, le ciel sans 
nuages, et ce fut une de nos meilleures journées. 

De notre côté, MM, Fairmaire, Cartereau et moi, nous nous trouvions 
sur des pentes rocheuses situées derrière lhospice, et entièrement 
dépourvues de végétation, sillonnées çà et là par quelques torrents coulant 
le plus souvent sous des amas de neiges. Plus loin, à droite, le glacier de 
Ronches dont nous pouvons distinguer les détails. Sous les pierres nous 
retrouvons le Carabus Alpinus en abondance, et non moins abondante la 


Rapport sur l'eæcursion en Savoie. 658 


Cymindis vaporariorum. Bientôt M. Fairmaire rencontre sous ces mêmes 
pierres le Cryptohypnus hyperboreus et un Dichotrachelus. Tous trois nous 
cherchons avec ardeur d’autres exemplaires de ces deux rares espèces, 
mais nous ne pouvons en saisir que d’informes débris. Un peu plus haut, 
au bord des neiges, le Bembidium glaciale est excessivement abondant, 
mais il est difficile à saisir à cause de son extrême agilité. Cependant, 
entraînés chacun de notre côté et gênés souvent dans notre marche par 
des amas de pierres éboulées des pentes voisines, nous nous séparons peu 
à peu. Ne voyant plus ses deux compagnons, et ignorant quelle direction 
ils ont prise, l’un de nous va jusqu'au glacier, au pied duquel est un petit 
lac en miniature, profondément encaissé, formé par la fonte des glaces. 
Au bord de ce lac, il prenait une Lestleva, probablement nouvelle, et une 
espèce d’Aphodius qui semble ne se plaire qu'à ces hauteurs. Sous des 
amas de neiges, il rencontrait quelques Oliorhynchus Alpicola tout engour- 
dis par le froid et qui ne revenaient à la vie qu'après un frottement ou 
une exposition de quelques minutes au soleil, Citons encore pendant cette 
journée la capture de la Cicindela gallica, qui se trouve sur le plateau du 
Mont-Cenis en compagnie de la vulgaire campestris ; ce n’est qu'en mon- 
tant plus haut qu’on la rencontre seule. 

Le 11 juillet nous faisions ensemble, et sans être forcés de nous sépa- 
rer cette fois à cause de nos recherches différentes, une excursion au col 
du petit Mont-Cenis. On nomme ainsi une ouverture entre les montagnes, 
située en face de lhospice, de Pautre côté du lac qu'il nous faut d’abord 
côtoyer. Autour du lac nous retrouvons d’abord les trois Parnassèus de la 
veille, dont Mnemosyne était le plus abondant, puis l’Anthocharis sim- 
plonia. Nous nous engageons ensuite dans un sentier frayé par les mulets 
qui conduit au col, bordé à gauche par un torrent, à droite par des prai- 
ries en pente. Sous les pierres M. Cartereau prend le Barynotus marga- 
rilaceus; nous retrouvons le Garabus Alpinus, accompagné des Carabus 
depressus et violaceus. Dans les prairies plus élevées à notre droite, les 
fleurs sont couvertes de Pachyla interrogationis type et de la variété noire. 
Nous voyons voler au soleil le Polyommatus Eurydice, les Lycæn«a 
optilete, ortibulus, Eros, la Melitæa Merope, les Erebia Gorge, Alecto. 
Nous descendons à gauche pour traverser le torrent qui, sauf le Corym- 
bites melancholicus, ne nous offre rien de nouveau, et nous remontons sur 
les flancs de la montagne à travers des prairies couvertes d’une herbe 
clairsemée. En fauchant, nous y trouvons assez abondamment, sans qu'il 
nous soit possible de reconnaître sûrement la plante qui la nourrit, une 
Altise Alpine, la Crepidodera melanostoma. Au bord d’une plaque de 
neige court le Bembidium bipunctatum, et les plantes qui bordent le ruis- 


634 $ LETHIERRY. 


seau qui en découle sont couvertes d’Anfhobium luteipenne et d'Oreina 
elongata. Plus haut encore, au milieu des rhododendrums, vole le Colias 
palæno, avec la variété femelle de la couleur du mâle; nous y prenons 
aussi la Plusia divergens, V'Anarta melanopa, la Psodos trepidaria, d'un 
fort joli type; enfin la Pygmutna venetaria. C'est là que l'un de nous 
laisse échapper un magnifique Cryptocephalus, le C. Perrieri, qui avait 
été déjà trouvé dans les montagnes de Beaufort par M. René Perrier, de 
Chambéry, dont nous donnons plus loin la description de M. Fairmaire. 
Nous revenons sans redescendre, et en tournant la montagne, du côté du 
lac; sur cette pente, d’où nous apercevons l’hospice et notre auberge, 
plusieurs combes de neige attirent notre attention; sur leurs bords, en 
soulevant les pierres nous prenons quelques exemplaires de la Gonioctena 
nivosa et l'Homalota nivalis. Signalons aussi la Lina collaris, si commune 
dans les dunes de la Somme sur un saule nain, et qui ici se trouve sous 
les pierres, à une grande élévation, où il n’y a aucune espèce de ces ar- 
brisseaux. Nous redescendons enfin et, après avoir battu quelques buissons 
qui nous donnent, avec les Otiorhynchus déjà cités, lOtiorhynchus pupil- 
latus, nous nous voyons forcés, pour regagner plus vite notre gite el 
éviter un long détour, de traverser pieds nus un bras du lac, au milieu 
d’une eau transparente et glaciale. 

Le soir, au crépuscule, MM. Martin et Fallou allèrent sur les bords du 
lac poursuivre les Lépidoptères ; mais le froid était redevenu si intense 
qu’ils ne virent voler qu'une seule noctuelle : la Leucania coma. 

Le 19, nous quittons notre hôtel, dont le propriétaire a toujours été 
rempli de prévenances pour nous, et nous nous acheminons vers Lansle- 
bourg. Nous ne pouvions partir sans rendre une dernière visite aux prai- 
ries du lac, qui nous offrirent les Syrichthus altheæ, cacaliæ, serratulæ ? 
En remontant un ruisseau qui débouche dans le lac, nous retrouvions les 
mêmes Carabides que lors de notre arrivée, et aussi quelques Gryplohyp- 
nus rivularius : le lit même du ruisseau était habité par des Helophorus 
glacialis, et il suffisait d’agiter la vase pour les faire remonter à la surface 
de l’eau. Arrivés au sommet du col, le temps étant clair, nous eûmes le 
loisir d'admirer à notre aise la belle vue qui s’offrait à nos yeux; derrière 
nous, le plateau avec son lac que nous venions de quitter; devant nous, 
la vallée de l'Arc, dans une partie de son étendue, Lanslebourg à 700 
mètres au dessous de nous, et Lanslevillard un peu plus à droite; en face, 
dominant la vallée, le massif de montagnes de la Vannoise couronné de 
glaciers. Au lieu de suivre les prairies par lesquelles nous étions montés, 
nous primes un peu à gauche, à travers une sombre et épaisse forêt de 
sapins et de mélèzes ; nous y primes la Pachyta clathrata, et, en bat- 


Rapport sur l'excursion en Savorc. 635 


tant un Abies excelsa, un exemplaire d’un Laricobius paraissant, vu sa 
couleur entièrement d’un noir brillant, distinct de lEréchsonii. Nous 
eùmes soin de recueillir dans nos filets la mousse épaisse sur laquelle 
la raideur de la pente nous faisait souvent glisser, afin d’en extraire les 
habitants à notre arrivée à Lanslebourg; nous n’y trouvämes aucune 
espèce bien intéressante. Avant d'atteindre la vallée, nous prenions encore 
sous les pierres les Mamestra Maillardi, fulva, Xylophasia lateritia ; 
dans la forêt, la Larentia turbaria était très abondante, mais elle com- 
mençait à se faner. En route, nous avions eu le plaisir de croiser, venant 
à notre rencontre, un Lépidoptériste qui ne fait pas partie de notre 
Société, mais avec qui plusieurs d’entre nous avaient déjà parcouru les 
Alpes ; il venait pour nous accompagner pendant le reste de notre 
voyage : cette heureuse rencontre portait pour le moment à sept notre 
nombre. 

Notre excursion au mont Cenis terminée, il nous restait à mettre à 
exécution la seconde partie de notre projet, consistant à explorer les envi- 
rons du Mont-Blanc. Pour y arriver deux routes s’offraient à nous; pour 
suivre la plus facile il fallait revenir sur nos pas, redescendre la vallée 
de l’Are jusqu’à Saint-Jean-de-Maurienne et Chambéry, de là, par le che- 
min de fer, gagner Genève d’où une route carrossable conduit à Ghamo- 
nix. Mais c'était faire un énorme détour, par un pays moins pittoresque 
que celui où nous étions, et connu déjà. Nous résolümes donc de prendre 
la route la plus difficile quoique la plus directe, route praticable à peine 
aux mulets, même pendant le mois de juillet; et il fut décidé que le len- 
demain nous ferions en sorte de franchir le col d’Iseran et d'arriver le 
soir à Val-de-Tignes, village situé, même pour les gens du pays, à onze 
heures de marche de Lanslebourg. Jusqu'à ce jour nous ne nous étions 
pas encore écartés des grandes routes, nous avions été passablement 
logés, bien nourris; nous voulions un peu goûter de tout. Nos malles, 
restées à Lanslebourg pendant notre séjour au Mont-Cenis, furent réexpé- 
diées à Chambéry; chacun de nous ne dut conserver que le bagage le 
plus indispensable, afin qu'un seul mulet suffit à tout porter. 

Le 43 juillet, à cinq heures du matin, tout le monde est prêt pour le 
départ; un cheval attelé à une mauvaise charrette transportera nos effets 
jusqu'à Bessans, où nous trouverons facilement guide et mulet. Nous nous 
mettons en route à la suite de nos légers bagages et nous remontons le cours 
de l'Arc. Tout en marchant nous soulevons quelques pierres, sans rien 
trouver de nouveau; l’Aphodius nivalis et quelques autres moins inté- 
ressants volent sur la route autour des objets de leur prédilection. A 
Bessans, nous déjeunons avec des œufs, en attendant les truites qu’on est 


636 LETHIERRY. 


allé pêcher pour nous. 11 parait que l’hamecon ne mord pas, car le poisson 
promis n'arrive pas. Enfin nous arrêtons un guide nommé Trac, qui con- 
nait parfaitement la traversée du mont Iseran, et dont le mulet robuste 
nous paraît bien suffisant pour porter nos bagages; nous lui retenons 
aussi un second animal plus modeste poar porter en cas de besoin celui 
dont les jarrets fléchiraient dans la rude montée que nous avions à 
faire. 

A partir de Bessans, la vallée de l'Arc se resserre et s'élève graduel- 
lement jusqu'à Bonneval. Depuis quelque temps la culture a complé- 
tement cessé, et c'est à peine si l'on voit sur les flancs décharnés 
des montagnes quelques arbustes rabougris. Les habitants ont con- 
servé le costume en usage en France, au siècle dernier, dont la cu- 
lotte courte forme la partie caractéristique; pour se garantir du froid, 
ils établissent leur domicile d'hiver, cuisine, chambre à coucher, salle 
de travail, dans lécurie; les bestiaux sont d’un côté, de l’autre les 
habitants. Dans la majeure partie des familles, on ne brûle que du fu- 
mier de mouton desséché, le bois étant extrêmement rare, La princi- 
pale ressource du pays, qui à cela de commun avec toutes les mon- 
tagnes environnantes, consiste dans les bestiaux et la fabrication du 
fromage. Après une demi-heure d'arrêt à Bonneval, nous quittons les 
bords de l’Arc, dont la source n’est pas loin, pour gravir à gauche la 
pente du mont Iseran. Une pluie assez forte nous poursuit depuis quelque 
temps et ne doit plus nous quitter de la journée. A une certaine hauteur, 
le sentier est profondément encaissé entre des parois de rochers, d'où 
descendent avec fracas, au dessus de nos têtes, de magnifiques cascades ; 
il nous faut marcher dans l’eau ou traverser sans glisser des pentes cou- 
vertes d’une neige glacée qui mènent à des précipices. Plusieurs d’entre 
nous soulèvent ici et là quelques pierres; on retrouve lAmara monticola 
et le Carabus Alpinus; nous ne devions plus rencontrer cette dernière 
espèce ni à Chamonix, ni ailleurs. A mesure que nous nous élevons, la 
végétation cesse; la pluie se change peu à peu en neige, le vent aug- 
mente et le froid devient glacial. Un accident retarde notre ascension: le 
mulet chargé de nos bagages qui, jusque-là, s'était comporté vaillamment 
en parcourant sans broncher des chemins impossibles, glisse sur la neige 
entraînant avec lui son guide; ils vont, avec une vitesse qui s'accélère à 
chaque instant, rouler à cinquante ou soixante mètres plus bas, quand, 
par un hasard providentiel, homme et mulet parviennent à s'arrêter sur 
la pente. Nous venons à leur aide, et ce n’est qu'après des efforts inouïs 
que nous parvenons à hisser le mulet, Après nous être assurés que notre 
guide n’est pas blessé, nous faisons la visite des bagages; ils avaient été 


Rapport sur l’excursion en Savoie. 637 


attachés solidement et rien n’y manquait. Cependant cet accident nous 
fit perdre du temps, et trois d’entre nous, qui depuis quelque temps 
avaient pris les devants, étaient parvenus, en suivant le sentier, au plateau 
qui forme le col du mont Iseran, plateau élevé de 2,500 mètres. Arrivés 
là, la neige augmente, le vent la leur souflle au visage; il est impossible 
de plus rien distinguer; ni le mont Iseran, haut de 4,086 mètres, qui 
doit dominer le col, ni le chemin par lequel ils sont venus, ni les pyra- 
mides en pierre, construites de distance en distance, pour indiquer la 
route. Ils attendent leurs compagnons qui n'arrivent pas, et commencent 
à ressentir quelque inquiétude. Retourner en arrière est impossible; le 
chemin qu'ils ont parcouru est déjà recouvert par la neige; les ponts de 
neige qui recouvrent les torrents et qui leur ont offert un passage, n’ont 
plus conservé l'empreinte de leurs pas, comblée par la neige nouvelle: de 
ce côté, sans guide, rien maintenant qui puisse leur donner une direction ; 
s'arrêter encore pour attendre, c’est s’exposer à être glacé par le froid et 
à ne plus pouvoir ensuite continuer sa route. Il faut done marcher en 
avant et tâcher d'aller à tâtons d’une pyramide à une autre. Des croix en 
bois, placées de côté et d'autre, pour perpétuer le souvenir d’un accident 
arrivé dans ces régions inhospitalières, ne contribuent pas à les rassurer, 
Enfin ils parviennent à traverser le plateau et à redescendre une centaine 
de mètres ; la neige peu à peu s’est changée en pluie, et on y voit plus clair, 
mais du sentier plus de traces. Pour le retrouver, il faut jusqu’à trois fois 
traverser, au risque d'être entrainé, un torrent qui se jette dans l'Isère et 
bondit de cascade en cascade. Enfin ils sont dans la bonne route et aper- 
çoivent au dessous d’eux la vallée et un village qui doit être Val de Tignes, 
Ils descendent rapidement sur des pentes gazonnées très raides, rendues 
plus glissantes encore par la pluie, et arrivent à Val de Tignes une heure 
avant leurs compagnons retardés par la chute du mulet. Cet infatigable 
animal semble être reconnaissant des soins qu'on à mis à le retirer de sa 
fâcheuse position, mais il marche plus lentement et avec plus de précau- 
tion. Enfin les retardataires arrivent aussi à huit heures du soir, et cha- 
cun alors de se raconter, lout en se séchant et changeant de vêtements, 
les impressions diverses ressenties pendant la journée, L'hôtel du Val- 
d'Isère, si on peut donner le nom d'hôtel à la cabane où nous sommes 
descendus, est peu habitué à recevoir des voyageurs; nous y trouvâmes 
des œufs, du laitage et du mouton fumé, et, ce qui vaut mieux qu’une 
table somptueuse, prévenances et cordialité. L'un de nous va demander 
l'hospitalité au curé du village, pendant que nous nous accommodons des 
trois lits disponibles. 

Le lendemain, qui était un Gimanche, il fallait d’abord procéder au 


638 LETHIERRY. 


séchage de nos habits encore mouillés, et les étendre au soleil, sur les 
bords de l'Isère, qui n'est ici qu'un ruisseau. Nous les laissons sécher, 
confiants dans la discrétion des habitants, et allons assister à la messe et 
au sermon fait par M. le curé à ses paroissiens. Enfin nous partons à 
onze heures, comptant arriver le soir à Bourg-Saint-Maurice. Nous sui- 
vons, sans la quitter, la vallée de l'Isère, d’abord à travers de belles 
prairies qui nous donnent la Crepidodera femorata, et où volent au soleil 
les Erebia Pharte, Goante, Melampus ; Sous les pierres est assez commune 
la Chrysomela marginata. La vallée se resserre entre des rochers à pic, 
formant une gorge sombre et étroite où nous trouvons, sous les pierres 
qui bordent la rivière, le C'yptohypnus riparius et la Feronia multipunc- 
tata que nous n’avions pas rencontrée au Mont-Cenis. Devant le village de 
Brévières, la vallée s’élargit de nouveau en une vaste prairie encadrée de 
forêts. Après Brévières, la route remonte au-dessus du torrent qui bondit 
à cent mètres au dessous ; au-delà du torrent, à gauche, des montagnes 
coupées en forme de murailles, au sommet desquelles, et à une hauteur 
incommensurable, se distinguent quelques glaciers; dans les entonce- 
ments, de pauvres mais pittoresques villages; à notre droite une pente 
fort raide, mais couverte de mélèzes séculaires et de souches vermoulues 
que nous considérons d’un œil d'envie, parce que nous n'avons pas le 
temps de les visiter. Deux magnifiques cascades descendent de ces pentes 
dans l'Isère. Un peu plus loin, sur une largeur de 10 à 45 mètres et 
jusqu'au haut de la montagne, tous les arbres sont abaltus, renversés 
dans un effroyable désordre ; les plus beaux mélèzes tordus ou brisés ; 
cet immense sillon de destruction indique le passage récent d’une avalan- 
che. Je ne saurais redire toutes les impressions qu'a causées en nous 
cette vallée; c’est, sans peut-être en excepter la vallée de Chamonix, la 
plus belle que nous ayons vue. Dans les forêts nous prenons la Larentia 
tophaceata, les Gnophos mendicaria et dilucidaria, cette dernière 
abondamment; nous passons ensuite à La Thuile, où corumence la des- 
cente. A Sainte-Foy, qui est beaucoup plus bas, la vallée prend un autre 
aspect; aux forêts d'arbres verts a succédé la culture; les noyers, les 
merisiers ont remplacé les sapins et les mélèzes. À Seez, nous regardons 
avec curiosité plusieurs personnes portant des crinolines; cet objet de 
toilette, que nous n'avions plus rencontré depuis Saint-Jean-de-Maurienne, 
n’avait pas pour nous alors une signification puérile ; il semblait nous dire 
que nous approchions de contrées visitées plus souvent par les étrangers, 
et nous promettre plus de confortable. Enfin nous arrivons à dix heures 
du soir à Bourg-Saint-Maurice, petile ville assez fréquentée où rien ne 
devait nous manquer, 


Rapport sur l'excursion en Savoie. 639 


Le 15, nous quitions à onze heures du matin, Bourg-Saint-Maurice et 
les bords de l'Isère; notre course aujourd'hui ne sera pas si longue que 
celles des deux jours précédents; il nous suffit d'arriver pour le soir à 
Chapieu, au pied de la montagne du Bonhomme. La veille, depuis Val de 
Tignes, nous avions descendu pendant 700 mètres; c’est autant qu'il 
nous faudra remonter aujourd’hui. Nous nous engageons dans une vallée 
qui en montant devient de plus en plus triste et sauvage, profondément 
encaissée entre des montagnes rougeâtres sans végétation. Sur la route 
nous ne prenons que quelques Féronies et Harpales, parmi lesquels l'Har- 
palus punctatulus. Nous arrivons un peu avant la fin du jour à Chapieu, 
et nous mettons le temps à profit en allant visiter un petit bois d’aulnes, 
au pied du Bonhomme, où nous trouvons l’Emmelesia blandiaria et sur 
les rochers quelques Géomètres déjà citées. 

L'auberge du Soleil, où nous devons passer la nuit, est une construc- 
tion en bois pareille aux chalets disséminés tout autour du Mont-Blanc ; 
tout y est propre et confortable; c’est qu'on approche de Chamonix, et 
que Chapieu est souvent visité pendant lété par les touristes qui font 
l'excursion du col du Bonhomme. 

Le 16 au matin, nous jetons un regard sur les sommets que nous 
aurons à traverser ; ces sommets, verdoyants la veille, sont aujourd'hui 
devenus blancs sur une grande étendue. Un orage accompagné de grêle 
est survenu pendant la nuit, nous promettant en perspective un aussi 
mauvais temps que celui que nous avons déjà subi au col d’Iseran. Avant 
de partir, nous rendons visite aux volets des fenêtres de notre auberge, 
sur lesquels, malgré la pluie de la nuit, nous trouvons encore la Mames- 
tra Maillardi, le Dianthæcia cæsia, ele. Nous nous mettons en marche, 
et après plusieurs heures nous approchons du sommet du col. La végéta- 
tion a cessé complétement ; il faut marcher dans la neige. Sous les pierres 
couvertes de la neige de la nuit, nous prenons la Chrysomela limbata, les 
Amara erratica et rufocincta, et une rare espèce, lAmara cardui. Un 
brouillard intense intercepte la vue, et bientôt la neige tombe à gros flo- 
cons. La traversée de ce col est aussi difficile que celle du col d’Iseran ; 
la hauteur est à peu près la même (2455 mètres). Ici, plus de cascades, 
mais une nature triste et sévère. Nous descendons du sommet sur des 
éboulis au bord d’un précipice, dont nous ne pouvons à cause du brouil- 
lard et de la neige qui tombe, sonder la profondeur. Peu à peu, à mesure 
que nous descendons, la pluie succède à la neige. Après avoir traversé un 
énorme amas de neige recouvrant un ravin, nous nous arrêtons un ins- 
tant sur un plateau en pente douce et couvert de gazon, qu’on appelle le 
Plan des Dames; au milieu de ce plateau on remarque un tertre arrondi 


640 LETHIERRY. 


de 3 ou 4 mètres de hauteur, couvert de pierres ; c’est, dit-on, le tombeau 
de deux dames qui, surprises par un orage, périrent en cet endroit. Les 
guides ne manquent pas d'engager chaque voyageur à ajouter une pierre 
à celles qui y ont été déjà déposées. Après avoir dépassé un chalet appelé 
Nant-Borant, du nom d’un lorrent voisin, nous descendons par un chemin 
taillé dans le roc, en gradins, d’une fatigante longueur, et rendu glissant 
par la pluie; à gauche le Nant-Borant qui forme quelques petites casca- 
des. Dans ce chemin si rocailleux nous rencontrons l'Hadena satura, les 
Gnophos dilucidaria eL ophthalmicata? (4) et la Larentia infidata (Dela- 
harpe). Avant de gagner Contamines, nous jetons un regard d’admiration 
sur les montagnes qui bornent la vue à droite; elles sont surmontées d’un 
glacier grandiose qui semble menacer d’engloutir la vallée; c’est le glacier 
de Trélatête, formé de la réunion de trois mers de glace qui descendent 
du Mont-Blanc. Vers le soir nous arrivons à Saint-Gervais, le terme de 
notre voyage à pied, d’où le lendemain une voiture doit nous conduire à 
Chamonix. 

Le 17, nous visitions l'établissement des bains de Saint-Gervais, situé à 
une demi-lieue du village, dans une gorge pittoresque animée par plusieurs 
belles cascades. Rien ne manque dans l'établissement pour la commodité 
et l’agrément des voyageurs et des malades, qui s’y rendent de tous les 
points de l'Europe. Il y a quatre sources exploitées : l’une est ferrugi- 
neuse, les autres sont alcalines et sortent de terre avec une température 
de 55 à 40 degrés. Un char qui nous fait subir, à nous et à nos insectes, 
de rudes cahots, nous emmène, par Servoz, dans la vallée de Chamonix. 
Le soleil est resplendissant et nous permet de contempler à loisir l'énorme 
masse du Mont-Blanc et les glaciers qui en descendent. Vers cinq heures 
du soir, nous arrivions à Ghamonix et descendions à l'hôtel du Mont-Blanc. 
Pendant le {rajet, notamment à la montée des pavés de Servoz, il nous à 
fallu, pour alléger notre rustique voiture, descendre plusieurs fois, et nous 
avons profité de l’occasion pour prendre quelques insectes. Parmi les 
Coléoptères nous ne vimes rien d’intéressant, si ce n’est le Monochamus 
Sartor; parmi les Lépidoptères nous vimes le Lycæna Damon, voltigeant 
en compagnie du vulgaire Gorydon; sur les rochers la Gnophos serotina- 
ria, et enfin, des chenilles de lAcronycta euphorbiæ, Vivant de toute 
autre chose que de leuphorbe. A Chamonix, après notre installation à 
l'hôtel, nous fimes une petite promenade dans un bois de sapins au pied 


(t) Je rapporte provisoirement à cette espèce la Géomètre dont je n’ai malheu- 
reusement trouvé qu'un seul individu, car elle diffère de toutes celles que j'ai vues 
sous ce nom, Le type serait très foncé et les dessins peu écrits. (Emm. Martin.) 





Rapport sur l'excursion en Savoie. 6/1 


du Montanvers; nous y primes l’Erebia Ligea, la Noclua festive, d'un type 
très curieux, la Cleora glabraria, les Larentia didymata Vin. (scabrata 
Hübner), et olivaria, la Cidaria populata, PAnailis prawformaria, ete. 
Bon nombre de Coléoptères habitaient aussi cet endroit; en battant les 
buissons, nous oblenions en abondance les Oféorhynchus hirlicornis et 
seplentrionis, sur les bouleaux vivaient les Cryptocephalus nitens e{ mar- 
ginatus ; sur les fleurs en ombelle, la Sélaria latiuscula et l'Anoplodera 
lurida; sur les troncs des sapins, la Pachyla quadrimaculata, ete. M. 
Fallou découvrit une charmante variété violette du Gryptocephalus niti- 
dulus, qui n’avait pas encore été signalée en France. À notre rentrée à 
l'hôtel, un bruit imitant le tonnerre frappe nos oreilles; nous courons à 
la fenêtre; c’est une immense avalanche qui descend avec fracas d’une 
des pentes du Mont-Blane, et va se perdre dans un ravin, entraînant une 
grande masse de débris au milieu de nuages de poussière. 

Le soir, nous fimes nos adieux à deux d'entre nous qui devaient nous 
quitter le lendemain, MM. Fairmaire et Cartereau; et je dois me faire 
ici l'interprète des sentiments unanimes de regrets que causa à leurs com- 
pagnons de voyage le départ de ces excellents collègues. 

Le 18, nous allons visiter la source de PArveyron, au pied de la mer de 
glace ; de là nous essayons de gagner le plateau du Montanvers; mais au 
lieu de suivre la route ordinaire, nous prenons un sentier frayé par les 
bestiaux, montant en ligne droite, appelé la Filiaz; la montée, de 900 
mètres, fut excessivement pénible, et quoique le temps fût bean, aucune 
capture remarquable ne nous dédommagea de nos peines, si ce n’est plu- 
sieurs espèces d’Erebia déjà prises dans les courses précédentes, En des- 
cendant un peu du plateau vers la mer de glace, M. Fallou prenait le 
Hallomenus humeralis, et nous retrouvions quelques exemplaires de la 
Feronia multipunctata et de la Nebria castanea, qui paraît excessivement 
commune sur toutes les montagnes environnantes, mais beaucoup plus 
rare au Mont-Cenis. Nous sommes en face de la mer de glace, nous la 
dominons dans une partie de son étendue; devant nous, de l'autre côté, 
la montagne appelée le Chapeau et l'aiguille du Dru qui dresse sa pointe 
dans les nues. A la vue de ce splendide spectacle, nous ne pouvons résis- 
ter au désir de descendre et de traverser ce célèbre glacier, Un guide 
nous accompagne pour diriger nos pas à travers les fentes et les crevasses 
sillonnant cet énorme amas de blocs de glace, et nous arrivons au bout 
d’un quart d'heure au bord opposé, où des échelons sont taillés dans le 
roc Coupé à pie. 

Cet endroit est appelé avec juste raison le mauvais pas. Là, comme au 
Mont-Cenis, nous rencontrions la Cicéndela gallica en compagnie de 

h° Série, TOME I, 1 


6/42 LETHIERRY. 


campestris. Nous redescendons li pente du Chapeau, tantôt à travers une 
forêt d'arbres verts, lantôt sur les bords du glacier recouverts de débris 
de roches granitiques. 

Nous avions résolu de faire, le jour suivant, l'ascension du mont Brévent, 
sommet escarpé situé de Pautre côté de la vallée, faisant face au dôme du 
Mont-Blanc, et élevé de 2538 mètres. Nous avions donc, pour y parvenir, 
à faire une montée de plus de 4500 mètres. Au sortir de Chamonix on s’élève 
sur des débris tombés du sommet du Brévent. Après plusieurs heures de 
montée, soit sur ces débris, soit à travers une forêt de sapins, nous arri- 
vons à un plateau où se trouvent de beaux pâturages et un chalet nommé 
Planpraz (2080 mètres). Près du chalet, une petite flaque d’eau formée 
par la fonte des neiges nous offre l’Hydroporus nivalis, et, en nombre 
considérable, l'Helophorus glacialis; un peu plus haut sont quelques pla- 
ques de neige qui recèlent des Byrrhus, le Garabus depressus, le Carabus 
catenulatus que nous voyons avec déception commun à cette hauteur, 
l'inévitable Nebria castanca, et une autre et charmante Nebria, l'angus- 
ticollis. Gette dernière espèce ne se trouvait pas, comme la Castanea, au 
bord des plaques de neige; il nous fallait, pour la rencontrer, aller au 
milieu de ces plaques soulever les pierres qui s’y trouvaient. Là aussi 
M. Martin rencontre l'Oreina nivalis. Nous continuons notre route, explo- 
rant encore çà et là des amas de neiges plus ou moins considérables, qui 
nous donnent les Amara erratica et rufocincta, et nous arrivons au pied 
du rocher à pic qu’on nomme la Cheminée, qu'il faut gravir en mettant 
les pieds dans des entailles pratiquées dans le roc, assez éloignées l’une 
de l’autre, bien plus désagréables encore pour la descente que pour la 
montée. Après 16 mètres d’ascension sur cette paroi verticale, il ne reste 
plus pour arriver au sommet que quelques amas de pierres éboulées à 
traverser. Du Brévent, quand le temps est beau, et nous jouissions alors 
de cette heureuse circonstance, la vue est admirable. En face, le Mont- 
Blanc, qui d’ici paraît beaucoup plus élevé que du fond de la vallée, et 
que l’on aperçoit dans tous ses détails; plus loin, au-dessus des cols qui 
ferment la vallée, la plupart des montagnes de la Suisse; de Fautre 
côté, près de soi, le col d’Anterne, des sommets de toutes formes, et 
dans le lointain, rivalisant presque de blancheur avec le Mont-Blanc, 
le mont Pelvoux. Tout autour de nous, voltigeait au soleil, la Püeris 
Callidice, en compagnie de nombreux individus de la Vanessa urticæ, 
que cette altitude n’effrayait pas. En descendant, nous prenions en bat- 
tant les sapins, lOtiorhynchus chrysocomus, un des plus beaux du 
genre quand il est frais ; il faut, pour le rencontrer, s'adresser aux 
arbres situés à la plus grande élévation; il vit indifféremment sur le 


Rapport sur l'exenrsion en Savoie. 645 


mélèze et sur l'Abies excelsa. Plus bas est très commun l'Otiorhynchus 
seplentrionis et une variété de lOtéorhynchus pupillatus, décrite assez 
récemment par M. Mulsant sous le nom d'O/. frigidus. Enlin, toujours 
en battant les mêmes arbres, nous trouvions les Dryophilus pusillus el 
rugicollis, et un Cléride intéressant ; le Laricobius Erichsomi (4). 
MM. Martin et Fallou capturaient dans les mêmes lieux les Ærebia Melam- 
pus, Mnestra, Gorge, avec sa variété Erynnis; le Salyrus philea, la Se- 
tina ramosa, les Gnophos serotinaria, la Psodos alpinata Wien. V. (eques- 
traria Fabr.), la Cleogene lutearia. Le soir, après notre rentrée à l'hôtel, 
ils retournaient au pied du Montanvers pour chasser au crépuscule, mais 
ils n’y prenaient rien qui ne soil déjà cité. 

Le 20 juillet, nous nous dirigeons vers les cascades du Dard et des 
Pèlerins, situées l’une et l’autre près du glacier des Bossons ; nous ne 
leur avons trouvé rien de bien remarquable, en les comparant surtout aux 
belles cascades que nous avions déjà vues. Nous espérions en cet endroit 
rencontrer le Garabus hortensis (gemmatus), qu'on dit s’v trouver; nous 
avons soulevé beaucoup de pierres, mais nous n'avons vu que les Carabus 
depressus el auronitens. Le vulgaire Carabus auratus lui-même se plaisait 
à cette hauteur (au moins 1200 mètres). Pour nous dédommager, nous 
cherchâmes à nous procurer d’autres insectes. M. Martin prenait sous une 
écorce de sapin l'£ros minulus, d'un si beau rouge ; nous rencontrions 
aussi lIsomira hypocrita, le Cryptocephalus quadripustulatus, Ÿ Hadena 
glauca, etc., quand une pluie abondante survint dans l'après-midi et nous 
forca de suspendre nos recherches. 

Ici se terminent nos explorations dans les hautes montagnes de la 
Savoie; à partir de ce moment, nous ne devions plus nous livrer aux 
recherches entomologiques que dans les environs de Grenoble; et les 
quelques jours qui suivirent furent employés par nous à faire le trajet, 
assez long, de Ghamonix à Chambéry, puis à Grenoble, à admirer en 
passant les belles cascades de Chède et d’Arpennaz, à visiter en touristes 
Annecy et son beau lac, à parcourir en barque le lac du Bourget, pour 
aller visiter l’abbaye de Hautecombe, où sont renfermés, dans une magni- 
fique chapelle, les tombeaux des princes de la maison de Savoie. On y 
admire une multitude de bas-reliefs, de cariatides, de petites statues 
exécutées, ainsi que les tombeaux, en pierre de Seyssel. Les religieux 
d’Hautecombe appartiennent actuellement à l’ordre de Citeaux ; lun 
d’eux fait, avec une grâce parfaite, les honneurs du couvent aux nombreux 


(1) Cette espèce n’avait élé prise qu’une fois en France, à ma connaissance, dans 
les Vosges, par notre collègue M. Puton. 


6/44 LETHIERRY. 


visiteurs. Près de là se trouve une fontaine intermittente très curieuse qui 
altira aussi notre attention. 

Pendant ces quinze derniers jours, si nous avions bien employé notre 
temps, plusieurs de nos collègues, qui n'avaient pu nous suivre ou nous 
rejoindre, mettaient aussi le leur à profit en visitant des contrées moins 
élevées que nous avons peut-être eu tort de négliger. 

A Aix-les-Bains, M. Pevron explorait avec soin les environs et les bords 
du lac du Bourget; il y trouvait la Cynegetis émpunctata, et, parmi une 
nombreuse série de Bembidium, le Bembidium fulvipes SL (distinctum 
Dej.). M. Fauvel, arrivé à Chambéry trop tard pour nous y rencontrer, 
courait à notre poursuite jusqu’au Mont-Cenis, où il perdit nos traces ; 
force lui fut d'explorer seul le plateau et les bords du lac, où il trouvait 
le Mycetoporus punctus et plusieurs des espèces que nous y avions prises 
nous-mêmes; entre autres le Leëstus nitidus et le Pristonychus cæruleus. 
Il parcourait ensuite les environs de Saint-Jean-de-Mauriennne, Albert- 
ville, Annecy, Aix, Chambéry, et capturait, soit au bord du lac d'Annecy, 
soit au bord des rivières, ou sous des fagots, une collection nombreuse de 
Staphylinides remarquables, dont plusieurs espèces nouvelles, parmi les- 
quelles nous citerons un charmant Lathrobiumn trouvé à Saint-Jean-de- 
Maurienne, 

Enfin MM. Cartereau et Fairmaire rapportaient de leur visite à Albert- 
ville, chez M. de Manuel, plusieurs espèces fort intéressantes, les Boleto- 
phagus interruptus, Helops incurvus, Brachyderes sabaudus nov. sp. 

J'arrive maintenant à notre promenade dans les environs de Grenoble 
et à la Grande-Chartreuse ; je m’abstiendrai de donner des détails sur ces 
localités déjà connues de beaucoup de membres de la Société; cette tâche 
a été trop bien remplie par M. le rapporteur de lexcursion de 1858, pour 
que j'essaie ici d'entrer dans des redites qui vous feraient regretter le style et 
le talent de notre collègue (4); je me bornerai donc à citer les principaux 
souvenirs entomologiques que nous en avons rapportés. 

Le 93, nous quittions Chambéry, et après avoir traversé l’ancienne 
frontière au passage des Échelles, nous arrivions par une pluie battante à 
Saint-Laurent-du-Pont, Toute exploration étant rendue impossible, il nous 
fallut attendre au lendemain pour faire le trajet qui sépare Saint-Laurent 
du couvent de la Grande-Chartreuse. Sur cette route, si souvent parcou- 
rue par les entomologistes, nous prenons contre les rochers la Mania 
typica, VApame« connexa, Va Goremia pomeæraria, là Gnophos pullata, Va 


(4) Voir le Rapport sur Ia Session extraordinaire tenue à Grenoble au mois de 
uillet 1858, par M. le docteur Alexandre Laboulhène, 


Rapport sur Feæcwrsion en Savoie. 6/5 


Sesiu lipuliformis sur le tronc d’un arbre mort, et une grande partie des 
Lépidoptères cités dans le Rapport sur lexcursion de la Société dans 
cette localité. Sous les pierres nous ramassions quelques Feronia Hagen- 
bachii. Plusieurs d’entre nous avaient déjà visité le couvent de la Grande- 
Chartreuse à différentes époques; ils n’y trouvèrent aucun changement, 
ni dans l'aspect sombre des salles et des cloîtres, ni dans la bienveillante 
cordialité avec laquelle les religieux accueillent les étrangers ; nous vimes 
avec satisfaction dans la bibliothèque, relié avec soin, le premier volume 
de la Faune entomologique française, offert par les auteurs lors de lex- 
cursion de 1858. Après la visite du couvent et le déjeuner maigre, soigné 
d’une façon toute spéciale à notre intention par le bon frère Gérasime, 
nous recommençons le cours de nos explorations. A la sortie du couvent, 
sur des troncs de hêtres dépouillés de leur écorce, dormait au soleil un 
Elater æthiops, que nous eûmes soin de ne pas laisser échapper. Plus 
haut, dans les prairies, du côté de Bovinant, nous trouvions l’Erebia 
OEme, l'Argynnis Amathusia, VEllopia prasinaria, là Larentia rupestrala, 
extrêmement commune, PAcidalix mutata (Treits.). Sur les grandes gentia- 
nes qui couvrent ces prairies, la Pachyta virginea était bientôt dédaignée 
de nous à cause de sa fatigante abondance; sur la fin du jour, M. Martin 
trouvait sur ces mêmes plantes un bel Elatéride, le Campylus denticollis. 
Les Téléphorides y abondaient, et les sapins environnants étaient couverts 
d'Oliorhynchus tenebricosus, fuscipes et aœrmadillo, et des Anthophagqus 
armiger, austriacus et scutellaris. 

En revenant pour coucher au couvent, nous avions le plaisir de rencon- 
trer MM. Peyron et Fauvel qui venaient d'arriver. Nos deux collègues 
devaient, le lendemain, pendant que nous partions, explorer les environs 
du couvent et y prendre un bon nombre de Coléoptères, notamment une 
grande quantité de Staphylinides ; M. Peyron retrouver le Campylus den- 
ficollis, etc. 

Le 25, après nous être donné un dernier adieu, nous les quittions pour 
retourner à Grenoble, par la route du Sapey. Signalons d’abord, non loin 
de la Courrerie, la capture de lEros ménutus. Avant d'arriver au hameau 
du Sapey, il nous faut traverser une belle et vaste forêt, dont les clairières 
sont émaillées des Lépidoptères Erebia Ligea, OEme, Satyrus cordula; les 
gentianes sont couvertes de Trichius fasciatus; M. Martin prend au vol 
la Leptura virens. Plus loin, en descendant, la Cicindela sylvicola est 
tellement abondante qu’on est exposé à l’écraser en marchant. 

Le lendemain, pour clore la série de nos recherches entomologiques, 
nous devions parcourir les bords du Drac. Là nous allions trouver une 
faune différente et plus méridionale, contrastant un peu avec tout ce que 


646 LETHIERRY. 


nous avions vu jusqu'à ce jour. Le Drac se jette &Gans l'Isère, après Gre- 
noble; ses eaux sont contenues par une digue destinée à préserver le 
pays des inondations; entre cette digue et le bord de la rivière, sur la 
rive droite et à gauche en remontant de Grenoble, sont des terrains bas, 
souvent inondés, couverts de peupliers, de saules, d’'Hippophaës rham- 
noïdes, etc. Ces Hippophaës nourrissent trois espèces de Goléoptères, qui 
y sont abondants; la Graptodera hippophaës, le Sciaphilus viridis et le 
Pachybrachys hippophaës. Ta Graptodera est la plus commune ; parfois le 
parapluie en était littéralement couvert. Ces mêmes plantes nourrissent 
les chenilles du Deilephila hippophaës et de la Boarmia rhomboïdaria ; 
aussi Lépidoptéristes et Coléoptéristes étaient-ils d'accord pour visiter ces 
plantes et les débarrasser de leurs habitants. Sur les centaurées vivait la 
chenille de l'Heliothis peltigera ; au soleil volaient le Lycæna Argus, eten 
prodigieuse quantité le Satyrus Phœdra. Citons encore parmi les Lépidop- 
tères les Zygæna erythrus, Sarpedon, et la Cloantha radiosa. Sur le sable 
couleur d’ardoise rejeté sur les bords par les eaux de la rivière vit, dans 
des trous qu'il se creuse, le Psammodius vulneratus, et court avec rapi- 
dité le Pæderus gemellus. 

Le 27 juillet nous revenions à Chambéry, et après avoir employé les 
quelques heures qui nous restaient à visiter les monuments et les prome- 
uades de la ville et à revoir une dernière fois la fontaine, pyramide 
bizarrement assise sur quatre éléphants, nous prenions, le 28, le chemin 
de fer qui nous ramenail à Paris dans la journée du 29 juillet, après une 
absence d'environ 25 jours qui nous laissera de bien agréables souvenirs. 
Ce qui fait le plus grand charme de ce genre d’excursions, ce n’est pas 
en effet seulement le plaisir de rencontrer des raretés entomologiques, 
mais surtout le bonheur de se trouver ensemble partageant les mêmes 
goûts, et, quelles que soient les opinions et les idées de chacun, admirant 
également la nature dans ses plus minimes et ses plus délicates créations. 
Nous en faisions une nouvelle épreuve cette année, car ce n'était pas la 
première fois que plusieurs d’entre nous se rencontraient; jamais la gaité 
ni Pentente la plus cordiale ne nous ont fait défaut, et nous nous disions, 
en nous serrant une dernière fois la main, que le plus charmant rêve que 
nous puissions faire était de nous revoir encore l’année suivante. 


Il ne me reste plus, Messieurs, après ce récit sec et aride mais du moins 
exact de nos courses, qu’à vous faire connaitre les noms des personnes 
qui y on pris part; el c’est pour moi, à cause des souvenirs qu’elle me 
rappelle, la partie la plus agréable de ma tâche. 


— 


Rapport sur l'excursion en Savoie, 647 


Ont pris part à l’excursion provinciale de 1861 : MM. le docteur Carte- 
reau, de Bar-sur-Seine; Fairmaire, de Paris; Fallou, de Paris; Fauvel, 
de Caen; Le Correur, d'Amiens; Lethierry, de Lille; Le Vasseur, de 
Laon; Emm. Martin, de Paris; Peyron, de Marseille; de Senneville, de 
Paris; Thibésard, de Laon. Deux personnes ne faisant pas partie de la 
Société ont pris également part à l’excursion: ce sont MM. Delorme, de 
Versailles; et Ligny, de Paris (1). 


| 


COLEOPTÈRES NOUVEAUX 


RECUEILLIS PENDANT L'EXCURSION EN SAVOIE. 


Décrits par M. L. FAIRMAIRE. 





(Seance du 27 Novembre 1861.) 





1. ANTHOPHAGUS CENISIUS, — Long. 5 mill. — Fuscus, nitidus, an- 
Lennis, ore pedibusque lestaceis, capile prothorace vix angustiore, medio 
anticeque valde impresso, prothorace subquadrato, tenuiter dense punctu- 
lLalo, medio obsolete biimpresso, elytris lenuiler minus dense punctulatis. 
lateribus dilutioribus. 


(1) C'est pour moi un devoir de remercier ici d’une façon toute spéciale M. Emm. 
Martin de l’obligeance qu'il a mise à me communiquer tous les renseignements dési- 
rables, notamment en ce qui concerne les Lépidoplères, Je crois en outre rendre 
la pensée de tous mes compagnons de voyage en présentant à notre Secrétaire, M. E. 
Desmarest, tous leurs remerciments pour la bienveillance et le dévoûment sans bornes 
avec lesquels il a organisé lout ce qui élait relalif au voyage. 

La liste des nombreux insectes que nous avons récoltés se trouvant par cela même 
très considérable et devant occasionner une assez grande dépense d'impression pour la 
Société, nous avons dû y renoncer à notre grand regret. 


648 L, FAIRMAIRE. 


<. D'un brun foncé, plus clair sur les côtés des élytres, à fine pubes- 
cence cendrée, bouche, antennes et pattes d’un brun roussâtre, abdomen 
noirâtre. Tête à peine plus étroite que le corselet, ayant en arrière une 
impression large, assez profonde, qui fait paraître les côtés comme renflés 
derrière les yeux; en avant une autre impression lisse, arrondie en ar- 
rière. Antennes atteignant à peu près les trois quarts de la longueur du 
corps, fortes, presque cylindriques. Corselet presque en carré transversal, 
très légèrement rétréci en arrière, côtés, un peu arrondis en avant, angles 
postérieurs droits, pointus ; surface finement et densément ponctuée ; en 
avant, un sillon médian, court, très fin; au milieu, un peu en arrière, 
deux très faibles impressions. Élytres à ponctuation un peu plus forte, 
moins serrée, arrondies à l'extrémité, 

Mont Cenis (M. Lethierry). 


cette espèce, chez laquelle je n'ai pu voir d’appendices aux crochets 
des tarses, paraît très voisine de l'A, œæmulus Ros., du Tyrol, mais le cor- 
selet, au lieu d’être à peine plus long que large, est un peu plus large 
que long, 1 n’y à pas d'impression à la base de Pécusson et, au contraire, 
il y a un sillon au bord antérieur, lécusson m'est pas lisse, il est ponctué, 
les élytres sont presque deux fois aussi longues que le corselet; l’abdo- 
men n'est pas finement ridulé en travers, il est finement chagriné; la 
ponctuation de la tête est indistincte ; enfin la couleur est plus foncée. 


2, CRYPTOPHAGUS LAPIDARIUS, — Long. 2 mill. — Oblongo-ovalus, fer- 
rugineus, dense punclulatus, pube brevi sat dense veslitus, prothorace la- 
Leribus roltundato, margine inlegro, angulis poslicis productis, antice le- 
viler incrassalis. 


Oblong-ovalaire, d'un roux ferrugineux, à ponctuation assez fine, serrée, 
couvert d’une pubescence couchée, courte, serrée. Antennes presque plus 
longues que la tête et le corselet, à massue de trois articles, les deux 
premiers courts, transversaux, presque aussi larges lun que Pautre, le 
troisième aussi grand que les deux précédents, acuminé, Corselet uni, 
aussi large que les élytres, très peu plus large que long, côtés rebordés, 
arrondis, mais ayant un faible bourrelet aux angles antérieurs, légèrement 
sinués avant les angles postérieurs qui sont saillants; bord postérieur 
sinué de chaque côté. Écusson large, court, très peu ponetué. Élytres 
ayant leur plus grande largeur un peu après la base, puis s’atténuant lé- 
gerement en arrière, la ponctuation S’affaiblissant aussi en arrière, 

Mont Genis, sous les pierres (M. Lethierrv). 


Coléoptères nouveaux recueillis en Savoie. 619 


Très voisin du GC. baldensis, mais plus petit, à ponctuation beaucoup 
plus fine, à corselet plus long, à peine rebordé au bord postérieur, sans 
pli vis-à-vis de l’écusson, et à élytres plus longues, plus atténuées en ar- 
rière. 

C'est cette espèce que nous avions prise pour le G. énteger Heer, mais 
la description de ce dernier ne nous permet plus de croire à lidentité 
des deux espèces. 


3. BRACHYDERES SABAUDUS. — Long, 9 à 44 mill. — B, éncano simil- 
limus, sed brevior, convexior, rostro latius tmpresso; &, prothorace bre- 
viore, lateribus minus rotundatis, antice medioque leviler tmpresso ; abdo- 
minis segmento ultimo haud tmpressos; ®, prothorace antice tantum an- 
gustalo, lateribus postice rectis. 


Cette espèce ressemble beaucoup au B. incanus, mais le corps est plus 
court, un peu plus convexe et la coloration rappelle un peu celle du pu- 
bescens ; chez le 4, le rostre offre une impression plus large et moins 
longue, le corselet est plus court, moins arrondi sur les côtés, un peu dé- 
primé en avant, avec un court sillon médian et une très faible impression 
transversale sur les côtés, les élytres sont plus courtes, les stries plus 
fines, la suture n’est pas plus claire que le reste; enfin le dernier segment 
abdominal ne représente pas l'impression bien marquée du B. éncanus; 
chez la ®, le corselet n’est rétréci qu'en avant, les côtés sont presque pa- 
rallèles en arrière, avec les angles postérieurs presque droits quoique 
émoussés, de chaque côté une courte impression transversale, 

Saint-Jean-de-Maurienne, sur les Pins. 


h. CRYPTOGEPHALUS PERRIERI, — Long. 6 mill, — Afer, subopacus, 
prothorace nilidiore, prothoracis lateribus, margine antico el slriga me- 
dia anguste flavis, elytris vitta marginali apice dilatala et linea discoï- 
dali basi sinuata angusle flavis, capite prothoraceque punctalis, hoc basi 
præsertim fere striolalo, scutello lævi apice prominente; elytris parum 
dense punctatis, interstitiès alutaceis, pygidio striolato. 


Épais, mais peu convexe sur les élytres, entièrement d’un noir presque 
mat, plus brillant sur le corselet, une petite tache sous la base des anten- 
nes, une bordure étroite sur les côtés du corselet et au bord antérieur, 
une étroite strie médiane n'atteignant pas la base qui présente un V, d’un 
jaune peu foncé; élytres avec une bordure marginale étroite et une bande 
étroite dorsale un peu déviée à la base, se réunissant et s'élargissant à 


690  L. FAIRMAIRE. — Coléoptères nouveaux recueillis en Savoie. 


l'extrémité, de mème couleur. Tête densément ponctuée, ayant au milieu 
un très faible sillon. Antennes plus longues que la moitié du corps, assez 
fortes, premier article gros, le deuxième petit, globuleux, le troisième un 
peu plus long et les suivants un peu serriformes, les trois ou quatre der- 
niers allongés. Corselet convexe, assez densément ponctué, mais pas très 
fortement, un peu striolé vers la base. Écusson lisse, très relevé à l’ex- 
trémité. Élytres très légèrement ridées en travers, à ponctuation peu 
serrée, les intervalles finement réticulés vers la suture, les points formant 
vaguement des lignes, presque des stries; extrémité arrondie, ainsi que 
l'angle sutural. Pygidium finement et densément striolé, déprimé vers le 
bord ; en dessous le dernier présente une fossette profonde, garnie sur les 
bords de quelques poils roux. 


Cette belle espèce, dont la forme rappelle celle du C. shragula, mais 
dont le dessin est tout à fait distinct, a été trouvée par M. René Perrier 
auprès du lac de la Girottaz, dans les montagnes de Beaufort. Nous l'avons 
rencontrée au mont Cenis sur la montagne qui fait face à l'hôtel, de 
l'autre côté du lac. 


NOTICE NÉCROLOGIQUE sur CH.-TH. BRUAND D'UZELLE. 


Par M. P. MILLIÈRE. 





(Séance du 11 Décembre 1861.) 





Messieurs, 


La Société entomologique de France voulant rendre un hommage mé- 
rité à la mémoire de l’un de ses membres, M. Théophile Bruand d’Uzelle, 
m'a fait l'honneur de me charger de la rédaction d’une notice abrégée sur 
ce naturaliste distingué, enlevé, jeune encore, à sa famille et à ses nom- 
breux amis. 

En me confiant cette mission, la Société connaissait la parfaite intimité 
qui, depuis bon nombre d'années, existait entre M. Bruand et moi; je n'ai 
donc pu me refuser à cette pieuse tâche, tout en regrettant qu'un autre 
plus digne que moi nait pas été chargé de la remplir. 


Charles-Théophile Bruand d'Uzelle, fils de Jean-Jacques Bruand et de 
Marguerite de Jouffroy d’Uzelle, son épouse, esl né à Besançon (Doubs), 
le 5 mars 1808. Il commença de bonne heure ses études, qui furent 
brillantes, et, à chaque fin d'année, de nombreuses palmes récompen- 
sèrent son aplitude au travail. Poursuivant ses classes, qu'il termina 
promptement, il obtint, à 17 ans, son grade de bachelier ès-lettres. C'est 
à cette époque que, devenu orphelin, il se rendit à Paris, où il commença 
Pétude du droit, qu'il fut obligé d'interrompre, parce qu'il fut rappelé en 
Franche-Comté par des affaires d'intérêt. 

Appartenant à une des familles les plus distinguées de sa province, qui, 
de père en fils, depuis le commencement du xvrr° siècle, s'était fait un nom 
dans la magistrature, il n’eüt pas été difficile au jeune Bruand d’Uzelle 
d'entrer dans la carrière que ses ancêtres avaient si honorablement par- 
courue. Mais la gestion de sa fortune l’obligea à suspendre indéfiniment 
l'étude du droit. 

L’entomologie devint dès lors sa principale distraction, et l’ordre des 
Lépidoptères obtint exclusivement sa préférence : il en rassembla tous les 
sujets qu'il rencontra et qui, plus tard, lui servirent à dresser un cata- 
logue raisonné de la faune lépidoplérique de la Franche-Comté, 


652 P,. MILLIÈRE. 


A 22 ans, il épousa, le 1°° avril 4830, M'° Sophie Cèdre, el eut de ce 
mariage sept enfants, dont cinq survivants. 

A peine arrivé à l’âge des emplois civiques, il fut nommé officier de la 
garde nationale, et conserva ce grade honorable jusqu’à la dernière réor- 
ganisation de cette institution. 

IT était encore très jeune, lorsque déjà ses concitoyens reconnaissant en 
lui une grande droiture dans le caractère, jointe à un sens parfait, le nom- 
mèrent conseiller municipal ; fonction dans laquelle il fut maintenu pen- 
dant vingt-deux ans. Ces mêmes concitoyens lui accordèrent encore une 
grande preuve d'estime en le nommant Président de la Société de secours 
en 18/48. 

Le dévouement de cet homme de bien pour la chose publique et les 
soins dont il entourait sa famille ne l’empêchèrent pas de poursuivre ses 
recherches entomologiques et ses études laborieuses de naturaliste. Il 
explora surtout les environs de sa ville natale, poussa ses investigations 
jusque sur les plus hautes montagnes de la Franche-Comté, et put, de 
celte façon, enrichir d’un très grand nombre d’espèces la faune de cette 
belle province. 

Jouissant, dès sa majorité, d’une brillante fortune, et n'ayant pas à se 
préoccuper d'en augmenter le chiffre, il put de bonne heure consacrer de 
nombreux instants à la science qu'il affectionnait. 

Bruant d'Uzelle n’aimait pas seulement l’histoire naturelle : les beaux- 
arts faisaient aussi ses délices et le charmèrent pendant toute sa vie. Riche- 
ment doué sous le rapport de la voix, il cultiva avec succès Part du chant. 
Il fut peut-être, je ne craindrai pas de le dire, le plus remarquable chan- 
teur de son département ; et, si la fortune ne l’eüt pas largement doté, 
il eût sans doute trouvé, sur notre première scène française, des ressources 
el des applaudissements que son beau talent de ténor lui auraient mérités. 

Il s’occupa aussi avec suceès de la peinture du paysage, et ses nom- 
breuses ébauches d’après nature, faites à diverses époques de sa vie, en 
font foi. Son goût pour cet art la mis en rapport avec plusieurs grands 
peintres de notre école, avec lesquels il fit des voyages, soit en Savoie, soit 
en Suisse. Cette aptitude de notre collègue pour la fidèle reproduction de 
la nature fut mise par lui au profit de l’entomologie. Son talent comme 
peintre d'histoire naturelle ne fut pas surpassé en France, j'en ai la certi- 
tude. Ses dessins nombreux de chenilles et de Lépidoptères, demeurés 
inédits, ceux qui ont été publiés dans les Annales de notre Société, et ceux 
qu'il à fait paraitre dans les Annales de la Société d'Émulation du Doubs, 
le prouvent mieux que je ne saurais le dire. 

C'est aux conseils et aux lecons de cet ami dévoué que je dois d’avoir 


Notice nécrologique Sur Bruand d'Uzetle. 653 


pu m'occuper moi-même de la peinture des insectes. Mais qu'il y a loin du 
travail de l'élève à celui du maître ! 

Bruand d'Uzelle, aussi bon peintre que musicien distingué, joignait à ce 
double talent celui d'écrire. Ses travaux scientifiques, publiés dans les 
Annales des Sociétés savantes auxquelles il appartenait, en sont la preuve, 
et lui assurent un nom parmi les naturalistes français. 

D'une extrême générosité avec ses collègues, il leur offrait tous les 
sujets d'histoire naturelle qu'il soupçonnait leur être agréables, sans se sou- 
cier jamais de ce qu'il pourrait recevoir en échange de ses dons. Aussi sa 
gérérosilé, devenue proverbiale, était-elle connue de tous. 

Ce fut en 1845 ou 1846 qu'il dota le Muséum de Besançon, avec un 
désintéressement qu'on ne saurait trop louer, de sa riche collection de 
Lépidoptères d'Europe, qui, aujourd'hui, fait un des plus beaux ornements 
de cet établissement. 

Le 12 mars 1850, la Société nationale et centrale d'agriculture lui décerna 
une médaille d'argent pour ses travaux entomologiques. En 1856, celle 
dhorticulture pratique du Rhône lui en décerna une autre pour sa Mono- 
graphie des Lépidoptères nuisibles, et, en 1860, sa ville natale, lors de sa 
grande Exposition, le gratifia d’une mention honorable pour cette même 
Monographie. 

Devenu veuf une première fois, Théophile Bruand épousa en secondes 
noces M°° Marie-Clémentine Esparbié, de Paris, le 831 janvier 1856. Peu de 
mois après son second mariage, il perdait encore une épouse chérie. 

Jusqu'au funeste événement qui lui enleva sa première compagne, la 
santé magnifique de notre collègue lui promettait de longues années. Ses 
forces vitales, profondément ébranlées par la double perte qu'il avait 
éprouvée en peu de temps, donnèrent à sa famille des craintes sérieuses. 
Les soins assidus de ses enfants et leurs affectueuses consolations aux- 
quelles ses nombreux amis ont joint les leurs, le rappelèrent à la vie. 

Ge fut vers cette époque, c’est-à-dire à la fin de 1858, que Bruand 
désira visiter la Provence : son intention était de s’y rendre chaque année 
pendant la mauvaise saison. Il voulait fuir le climat de sa patrie, tou- 
jours rigoureux en hiver; et, pour trouver un allégement à ses profondes 
peines morales, se livrer plus que jamais à l'étude des insectes, qui tou- 
jours avait eu pour lui un si grand attrait. Il me fit part alors de ses 
projets : je les approuvai de toutes mes forces et l’engageai à les mettre 
au plus tôt à exécution. Je lui promis même de l’accompagner à Hyères, 
et de demeurer avec lui en cette ville, le plus longtemps possible. 

Ce ne fut qu’au commencement de 1859 qu’eut lieu, dans le Var, le 
premier voyage de notre collègue. Je m°y rendis avec lui, 

est pendant les longues heures passées en compagnie de cet excellent 


654 P, MILLIÈRE. — Notice nécrologique sur Bruand d’Uzetle. 


ami et pendant les courses journalières que nous avons faites ensemble, 
qu'il m'a été possible d'apprécier l'âme noble, le cœur dévoué et délicat 
de cet homme bon s’il en fut, de ce savant modeste, que la Société ento- 
mologique de France, celle d'Émulation du Doubs, et la Société Linnéenne 
de Lyon, ont compté avec honneur au nombre de leurs membres. 

Émerveillé du climat, des richesses entomologiques et botaniques de la 
Provence, Bruand d'Uzelle se décida à acquérir une maison de campagne 
aux environs d'Hyères, où chaque année il espérait venir se reposer. 

L'achat d'une charmante villa dans ce beau pays fut bientôt faite. Sa 
nouvelle propriété, assise au milieu des orangers, des myrtes et des arbou- 
siers, ayant pour fond de tableau la vue des iles, semblait largemeut suf- 
fire à l'ambition et au bonheur de cet ami passionné de la nature, 

Les visites qu’il a faites à sa chère villa furent peu nombreuses, puis- 
qu'au printemps dernier il quittait Hyères pour la dernière fois. 

Vous avez pu remarquer, Messieurs, par la lecture des divers mémoires 
envoyés à la Société, qu'au moment de ses voyages dans le Var, notre col- 
lègue utilisa son temps au profit de la science. 

A l’époque de l’excursion de la Société entomologique, qui, en juin 1860, 
eut lieu à Besançon, Bruand d’Uzelle était déjà gravement atteint du mal 
qui devait l'enlever si rapidement. Il fut, d’un commun accord, nommé 
Président d'honneur à la séance qui fut tenue à la Faculté des sciences. 

Les jours suivants, notre collègue, bien que très souffrant, se dévoua : 
il accompagna avec courage les sociétaires dans les diverses grandes courses 
qu'ils firent, notamment aux grottes d'Osselles, sur divers points des mon- 
tagnes de Pontarlier, au lac Saint-Point, au saut du Doubs, au Mont- 
Dore, etc. 

Chacun de nous à pu reconnaître alors la bonté sans égale, la complai- 
sance sans bornes de l'ami, du collègue que nous regrettons tous. 

Le 3 août dernier, entouré de ses enfants, assisté des consolations de la 
religion, que toujours il avait honorée et pratiquée sans ostentation, cet 
homme, au cœur si bon, rendait son âme à Dieu, dans sa cinquante-qua- 
trième année. 

Sa mémoire sera bénie, et son souvenir restera cher à ceux qui l'ont 


connu, 





LISTE DES TRAVAUX PUBLIÉS 


DANS LES 


ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE, 


Par THÉOPHILE BRUAND D’UZELLE (1). 


1. Description de la chenille de l’Eriopus pteridis, p. 37 (1841). 


H. Notice sur diverses chenilles : Chilo phragmitellus, Spælotis nycti- 
mera, Hæmilis pastinacella, Garadrina respersa, Solenobia clathrella ? 
Dup. où nova species ? p. 187 (1844). 


IT Description de la chenille de la Gnophos variegata, p. 249 (1845). 


IV. Description de trois Lépidoptères nouveaux : Zygæna Valentini et 
cedri el Coremia pontissalaria, p. 201 (1846). 


V. Description de la Nephopterix angustella, p. 289 (1846), 


VI. Notes sur divers Lépidoptères : 1° Valeria jaspidea; 2 Deux Noc- 
tuelles (Derasa et Batis) qui doivent être le type de deux genres dis- 
tincts; 3° Le Sphinx ligustri ; A° Avortement de Lépidoptères en 1847 ; 
5° OEnopthyra pipelliana, p. 39 (1849). 


VIT. Deux mots de réponse à M. Guenée à propos des Noctuelles Batis et 
Derasa, p. 89 (1850). 


VIII. Classification des Tinéiles et examen des caractères et de leur im- 
portance relative d’après la méthode naturelle, 1" partie, p. 807 (1857), 
2° partie, p. 611 (1858). 


IX. Observations sur divers Lépidoptères, descriptions d'espèces nouvelles 
propres à la faune française, p. 459 (1858). 


X. Essai monographique sur le genre Coleophora, p. 375 (1859). 


(1) Beaucoup de communications sont, en outre, indiquées dans les Bulletins 
entomologiques. 


* 656 P. MILLIÈRE. — Travaua publiés par Bruand d'Uzelle. 


TRAVAUX PUBLIÉS 


dans les 


À 


ANNALES DE LA SOCIÉTÉ D'ÉMULATION DU DOUBS. 


XI. Notice sur quelques Lépidoptères très rares où nouveaux pour le dé- 
partement du Doubs, tome 1 (18/41). 


XII. Notice sur quelques espèces nouvelles de Lépidoptères, 1. 2 (18/42). 
XIII. Notice sur quelques chenilles inédites ou peu connues, t. 3 (1843). 


XIV. Catalogue systématique des Lépidoptères du département du Doubs 
(1844-45-46-17). 

XV. Catalogue systématique des Lépidoptères du département du Doubs, 
suite (1849-50-51). 


XVI. Monographie des Lépidoptères nuisibles : 7 livraisons (1846-48-19- 
50-51-55-56). 


XVIL Monographie des Psychides, 3° vol., 2° série (4859). 
XVIII. Notice sur deux espèces de Psychides, 6° vol., 2° série (1853). 


XIX. Observations entomologiques, 7° vol., 2° série (1855). 


BULLETIN ENTOMOLOGIQUE 
Recueilli par M. B. DESMARENT, Secrétaire, 


ANNÉE 14861 


PREMIÈRE PARTIE. 


SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. 


(Séance du 9 Janvier 1861.) 


Présidence de M. le docteur V. SIGNORET. 


M. le docteur Strauch, de Saint-Pétersbourg, assiste à la séance. 


Après l'adoption du procès-verbal de la séance du 26 décembre 1860, 
lu par le Secrétaire, M, le docteur Laboulbène adresse quelques paroles 
de remerciments à la Société, pour l'honneur qu'elle lui a fait en lui con- 


fiant la présidence pendant l’année qui vient de s’écouler, et cède le fau- 
teuil à M. le docteur Signoret. 


Communications. M. Gautier des Cottes montre à la Société son CGarabus 
glacialis, et indique de nouveau les caractères qui, selon lui, en font une 
espèce distincte du G. depressus; il ajoute qu'il a pu étudier treize indi- 
vidus de cet insecte, dont aucun n'avait été pris en France, contraire- 
ment à ce qui a lieu pour le depressus, el qu'ils lui ont constamment pré- 
senté les mêmes particularités différentielles. (Voyez page 97.) 

MM. le docteur Aubé, Chevrolat et Reiche, après avoir examiné en 
séance les caractères principaux de ce Carabus, comparativement avec 
ceux du depressus, disent que l'individu qu'ils viennent de voir leur semble 
notablement différer du Garabus depressus, soit qu'il doive s’en distin- 
guer comme espèce, soit qu'il doive en constituer une variélé des plus 
remarquables. 

M. L. Fairmaire (séance Au 93 janvier) dit que le Carabus glacialis dit- 
fère évidemment de la généralité des C. depressus, mais qu'il n’y a pas 
là des caractères spécifiques et qu'il est à craindre qu'en procédant 
comme le fait M. Gautier des Cottes, on n'arrive à distinguer cinq ou six 
espèces nominales aux dépends du Carabus depressus de Linné, qui pré- 

N° Série, TOME I. Bulletin x 


il Bulletin entomologique. 


sente presque autant de variétés qu'il y a de localités différentes où il se 
rencontre. 


— M. le docteur Signoret présente une remarque relative à la synony- 
mie entomologique. Il fait observer que M. Dallas, en 1859, Cat. Hémipt. 
Mus. Brilanniq. pages 486-503, s'étant servi de la dénomination d’Aula- 
costernum pour désigner un groupe générique d'Hémiptères, c’est à tort 
que M. de Marseul, en 1853, dans nos Annales, page 234, a employé la 
même dénomination pour un genre nouveau d’'Histérides. Dès lors, ajoute 
notre collègue, pour respecter cette règle admise dans la science ento- 
mologique, que deux noms semblables ne peuvent être employés pour in- 
diquer deux genres différents d’Insectes, mème d'ordres éloignés les uns 
des autres, et conformément à la loi de priorité, la dénomination d’Aula- 
costernum Marseul doit être changée, 


— M. Bellier de la Chavignerie montre plusieurs variétés accidentelles 
de Lépidoptères : 

4° À Pieris Napi © entièrement d'un jaune soufré; cette aberration 
appartient à la race Napeæ. — 2 1 Lycæna Cyllarus & très modifié en 
dessous; les points ordinaires sont remplacés aux quatre ailes par de 
longs traits noirs en forme de rayons. — 3° 1 Argynnis Adippe $ dont le 
dessous est orné de taches nacrées plus nombreuses et plus grandes que 
chez les individus ordinaires; les ailes inférieures présentent aussi en 
dessus quelques modifications. — 4° 4 Arge Glotho 4 complétement dé- 
pourvu d’ocelles tant en dessus qu’en dessous; cette aberration qui cor- 
respond aux variétés Ixora de Syllius, et Plesaura de Pherusa, doit 
se rencontrer chez toutes les espèces du genre Arge. — 5° 1 Salyrus Ja- 
nira & chez lequel on observe aux quatre ailes de grandes taches blan- 
ches. — 6° 4 Satyrus Megæra $ dont les ailes supérieures sont traversées 
dans leur milieu par de larges bandes noires. — 7° 2 Larentia Kollararia 
et © Herr.-Sch.; les quatre ailes sont blanches et font ressortir vivement 
le brun des espaces basilaire et médian : cette variété provient des Alpes 
d'Autriche et s’y prend avec le type. 


— M. Wesiwood adresse à la Société la plupart de ses travaux ento- 
mologiques publiés dans plusieurs recueils anglais. — En recevant ces 
nombreuses notices, la Société remercie vivement notre savant membre 
honoraire, et manifeste le désir que notre Bibliothèque puisse un jour 
posséder tous les travaux de ses membres sur l’embranchement des Anne- 
lés, et surtout qu’elle puisse les tenir directement des auteurs mêmes. 


Lectures. M. Gautier des Cottes donne lecture d’une notice intitulée : 
Observations sur quelques Insectes relativement à leur synonymie. Dans 
ce travail l’auteur propose : 4° la réunion en une seule espèce des Ago- 


Séunces de l’année 1861. Ii 


num (Anchomenus) viduus Panzer ; mæstus Dulls.; lugubris De]. ; emargt- 
natus GYIL.; atratus Dufts. ; lucèdus Fairm. ; niger Dej. (ex parte) et luci- 
dulus Schaum; 2° de regarder le Leistus puncticeps Fairm. et Lab, comme 
synonyme du L. rufipes Chaud.; et 3° d'adopter la dénomination d’Auletes 
pubescens Kiesenw., comme synonyme et ayant l’antériorité sur celles d’A. 
cisticola Fairm. et subplumbeus Chevr. 

M. L. Fairmaire (séance du 23 janvier), au sujet de cette notice. dit : 
1° qu'on ne peut, sans faire abstraction de caractères importants, adopter 
la réunion proposée par notre collègue de huit espèces d’Anchomenus 
noirs, dont plusieurs sont très distinctes les unes des autres; 2° que le 
Leistus puncticeps est différent du rufipes, mais, qu'au contraire, comme la 
fait remarquer M. Schaum, il est synonyme de L. montanus Héer ; 5° que 
l'identité spécifique des Auletes cisticola, pubescens el subplumbeus est 
très loin de lui être démontrée. 


— M. Gautier des Cottes lit la description d’un Curculionite nouveau 
pour la Faune française, son Omnias Raymondi. (Voyez page 98.) 


— M. le docteur Ch. Aubé donne lecture de la description de quatre 
espèces nouvelles de Coléoptères appartenant au genre Theca, propres au 
midi de l’Europe et à l’Algérie, (Voyez page 93.) 


— M. le docteur Signoret dépose sur le bureau la description de nou- 
velles espèces exotiques d’Hémiptères, dont deux forment les types de 
groupes génériques nouveaux : les genres Dracaela et Gadrela (Voyez 
page 55.) 


— Le même membre fait connaître un mémoire du Révérend Père 
Montrouzier, contenant la description ou l'indication €e cinquante-deux 
espèces d'Hémiptères propres à la Nouvelle-Calédonie. — Ce travail impor- 
tant a entièrement été revu par notre Président, qui y a ajouté de nou- 
velles descriptions et de nombreuses observations. (Voyez page 59.) 


(Séance du 25 Janvier 1861.) 


Présidence de M. le docteur V, SIGNORET. 


Correspondance. M. le docieur Léon Dufour adresse, de Saint-Sever 
(Landes), à la date du 21 janvier 4861, une lettre relative à sa nomination 
à la présidence honoraire, et la Société, à lunanimité, en décide Pim- 
pression. (Voyez page 45.) 


IF Bulletin entomologique. 


Rapport et Décisions. M. Delamarche, rapporteur d’une commission com- 
posée de MM. le docteur Aubé, Delamarche et Reiche, et chargée dans la 
précédente réunion, de la vérification des comptes de M. le Trésorier pour 
l'année 1860, donne lecture d’un rapport détaillé. I] résulte de ce travail, 
comme l’a aussi démontré M. le Trésorier dans la dernière séance, que la 
position financière de la Société, malgré l'accroissement progressif de ses 
Annales et de quelques autres dépenses indispensables, est aussi satisfai- 
sante que celle des années précédentes. Ce rapport se termine ainsi : 
« Nous sommes heureux de pouvoir vous dire que les comptes soumis à 
» notre examen ne laissent rien à désirer sous le triple rapport de la 
» simplicité, de la clarté et surtout de l'exactitude. Aussi votre commis- 
» sion vous propose-t-elle, unanimement, de voter à votre cher Trésorier, 
» les remerciments qu’il à si bien mérités pour son excellente gestion. » 

Après avoir entendu cette lecture, la Société, consultée, adopte les con- 
clusions du rapport, approuve les comptes qui lui ont été présentés pour 
l’année 1860 par son Trésorier, lui en donne décharge et vote, à l’unani- 
mité, des remerciments à ce zélé fonctionnaire. 


Communications. M. L. Fairmaire présente quelques observations au 
sujet d’une note de M. Gautier des Cottes, insérée dans le 4° numéro des 
Annales de 1860 ; Bulletin, p. Lxxxvi1, relativement à la Feronta (Pæcilus) 
æraria: 

Il parait, dit notre collègue, que dans la description de la Feronia 
(Pæcilus) æraria, mon ami M. Coquerel, a passé légèrement sur un carac- 
tère très important, à savoir que les Pæcilus ont toujours deux fossettes 
de chaque côté de la base du corselet, tandis qu'il n’en signale qu'une 
seule. Mais, il est vrai, ajoute M. Gautier des Cottes, que la fossette exlé- 
rieure peut disparaître et ne laisser parfois que des vestiges d'apparition 
dans les individus bien développés; vestiges visibles seulement à une forte 
loupe. D'après cela même, M. Coquerel n’a bien pu trouver qu’une seule 
fossette, et dès lors, il semble qu'il n'y a pas d'erreur à relever dans sa 
description. 


— M, Bigot communique la note suivante : 


Fréquemment entravé dans le cours de mes études diptérologiques, 
par les difficultés que je rencontrais à trouver une dénomination réelle- 
ment nouvelle, soit générique, soit spécifique, pour les types nouveaux 
que je me proposais de publier; remarquant, d'autre part, l'accroisse- 
ment fâcheux et pour ainsi dire indéfini des synonymies, je me procurai 
le grand Nomenclator zoologicus d'Agassiz, ouvrage que chaque entomo- 
logiste devrait, à mon avis, consulter sans cesse, nonobstant certaines 
erreurs, assez faciles à rectifier, qu'on peut y rencontrer. Mais je m'a- 
percus aisément que, depuis la publication de cette compilation utile, un 


Séances de l'année 1861. V 


nombre immense de nouvelles dénominations s'était accumulé dans les 
œuvres entomologiques ultérieures; je me vis donc contraint d’entrepren- 
dre la tâche laborieuse de relever, chez tous les auteurs à moi connus 
jusqu'à ce jour, les noms des genres nouveaux ou présumés tels, qui ne 
se trouvaient pas inscrits dans l'ouvrage de M. Agassiz, et relatifs unique- 
ment à l’ordre des Diptères, objet de ma spécialité. 

Or, il paraîtra peut-être curieux de savoir, qu’indépendamment des 
douce cent vingt noms différents (en nombre rond), cités par mon auteur, 
dans la partie qui traite spécialement des Diptères, j'en ai trouvé neuf 
cent quarante autres environ, sans être en mesure d'affirmer que je n’aie 
rien oublié, ce qui formerait le respectable total de deux mille cent soirante 
genres, en supposant que ces dits genres pussent être tous admis sans 
conteste, ou qu'il n'y eût pas souvent double emploi. Admettons même 
que ce nombre dut être réduit de moitié, ce qui est sans doute exagéré, 
il resterait encore mille à douze cents genres de Diptères, connus et admis- 
sibles actuellement ! Et n’en n’apparait-il pas quotidiennement, pour ainsi 
dire, dont les noms, au moins, sous le rapport de l’euphonisme et la cor- 
rection étymologique, sont loin de la perfection désirable ? Que serait-ce 
si l’on effectuait, pour chacun des autres ordres, des recherches ana- 
logues aux miennes ! 

A ce propos, il me parait que des listes dressées de la sorte, par chacun 
de nos spécialistes, sur Je plan même d’Agassiz, et composant, par leur 
réunion, une espèce de supplément à son Nomenclator, rendraient sous 
plusieurs points de vue, des services signalés à notre science favorite. 
Chacun de nous les tiendrait fraternellement à la disposition de ses collè- 
gues, ainsi que je suis prèt à le faire moi-même, en offrant dès actuel- 
lement de communiquer les miennes aux travailleurs sérieux, quoiqu'elles 
ne soient encore qu’à l’état informe de simple brouillon, et nullement 
disposés suivant l'ordre alphabétique que je leur appliquerai très pro- 
chainement. Je me propose de déposer un double manuscrit de ce petit 
travail en notre bibliothèque, espérant attirer sur ce sujet l'attention des 
descripleurs et trouver bientôt des émétateurs nombreux. 


Lechures. M. Gautier des Cottes lit une note au sujet de l’excursion 
faite en 1858 dans les environs de Grenoble. — Il indique certaines lo- 
calités qui n’ont pas été parcourues par nos collègues, et donne les noms 
de plusieurs Insectes non signalés dans le rapport présenté à la Société, 

MM. le docteur Laboulbène et Emm. Martin présentent quelques remar- 
ques à l’occasion de ce travail; ils font surtout observer que le mauvais 
temps et la limite très restreinte de l'excursion n'ont pas permis de faire 
toutes les récoltes entomologiques qu’un si riche pays donne à ceux qui 
lhabitent constamment, et qu'on n'a nullement cherché dans le rapport 
à donner, même brièvement, une faune locale. 


VI Bulletin entomologique. 


— M. de Saussure envoie, par l'entremise de M. H, Lucas, la descrip- 
tion de nouvelles espèces américaines &’Orthoptères qui doivent être 
jointes à celles qu’il a adressées dans la séanee du 12 septembre 1860. 


— M. Bellier de la Chavignerie donne lecture d’une note sur un Lépi- 
doptère hermaphrodite (Chelonia Latreillei). (Voyez p. 31.) 

Membre recu. M. Eugène Personnal, à Binic (Côtes-du-Nord) : présenté 
par M. H. Lucas. 





(Séance dn 1% Février 1861.) 


Présidence de M. le docteur V. SIGNORET. 


Communications. On annonce à la Société la mort d’un de ses anciens 
collègues, M. François Delaplace, décédé à Gap, le 2 janvier dernier, dans 
sa trente-quatrième année. 


— M. Gautier des Cottes montre à la Société : 4° le Phytonomus cyr-- 
lus Germar, trouvé à Taillefeu (Basses-Alpes), par M. Raymond; fait 
intéressant pour la géographie entomologique, en ce que le type de 
Germar provenait de la Dalmatie; et 2° le Phytonomus signatus Schœn., 
qui n'avait été pris jusqu'ici qu'en Algérie, et qui a été capturé auprès 
d’Hyères, également par M. Raymond. 


— Le même membre soumet à la Société l’'Harpalus (Selenophorus) 
Lycaon, décrit dans les Annales (1860, page 612), par M. Linder, et pro- 
venant des chasses de cet entomologiste zélé, dans le département de 
l’Ariége. 

— Le mème membre fait également une communication sur le Lucanus 
serralicornis Dahl. in Dej. Cat, — Fairm., Ann. Soc. Ent., p. 275, 1859 : 


Notre collègue commence par dire que ce n'est point l'espèce qu'il 
avait capturée en Corse de 1835 à 1838, et qu'il avait signalée dans les 
Annales de 1860, Bullet. p. Lin. En effet, son insecte, autant qu'il peut se 
le rappeler, était bien plus déprimé, et les mandibules avaient un déve- 
loppement double de celles du Lucanus serraticornis : elles étaient aussi 
planes et différemment dentées. 

Devant à l’obligeance de M. Bellier de la Chavignerie un exemplaire du 
Lucanus serraticornis, il l'a comparé au Lucanus turcicus Sturm, et il a 
reconnu qu'il est bien différent de ce dernier par deux caractères cons- 
lants : 1° par le labre qui est différemment échancré; 2° surtout par la 
grande dent médiane des mandibules qui est beaucoup plus rapprochée 
de la tête que de l'extrémité des mandibules:; tandis qu'au contraire, dans 


Séances de l'année 1861. vit 


le Lucanus turcicus, la mème dent est toujours placée aux deux tiers 
antérieurs de la tête, et, par conséquent, beaucoup plus rapprochée de 
l'extrémité des mandibules. 


— M, le colonel Goureau donne lecture de la note suivante : 


Lorsque l’on élève des chenilles pour en obtenir des papillons, il n’est 
pas rare de voir sortir de quelques-unes d'elles des larves parasites qui les 
ont rongées intérieurement et qui se changent en Ichneumoniens, ou en 
Chalcidites, ou en Tachinaires ; mais il n’est pas aussi commun de voir 
sortir de la même chenille des larves parasites de différentes espèces qui 
ont vécu simultanément dans son corps sans se nuire, Les faits de ce genre 
méritent d’être signalés et d'entrer dans l’histoire des insectes. 

Le 25 juillet 1860, j'ai récolté sur le chou une chenille de l'Haden« 
brassicæ qui me parut malade. Le 7 août, il sortit de son corps 16 petites 
larves qui se rangèrent en rond sur lemplacement occupé par la chenille, 
se couchèrent sur le dos, se vidèrent de leurs excréments et se métamor- 
phosèrent en chrysalides noires sans changer de peau. Le 15 août, toutes 
ces chrysalides devinrent des Chalcidites du genre Eulophus et donnèrent 
VE. ramicornis N, d. E, Il est à remarquer qu'il ne s’est pas trouvé un 
seul mâle parmi eux. 

Deux jours après la sortie des petites larves, il en parut une autre très 
grosse qui avait vécu dans le corps de la chenille en même temps qu’elles. 
La forme de la tête, les traits qui dessinent la bouche, ainsi que la forme 
du corps, la font reconnaitre pour une larve d’'Ichneumonien, Elle s’est 
renfermée dans un cocon de soie blanche et n’a pas encore donné son 
insecte. | 

Le même jour, 25 juillet, j'ai récolté une chenille du Pieris brassicæ 
qui était blessée. Le 5 août, il est sorti de son corps un grand nombre de 
petites larves, qui ont commencé par filer ensemble un cocon général de 
soie jaune, et chacune un cocon particulier de la même couleur placé dans 
le premier. Le 23 août suivant, il est sorti de chacun de ces cocons un 
petit Braconite, bien connu sous le nom de Microgaster glomeratus, 
N. d. E. 

Deux jours après la sortie de ces petites larves, le 7 août, il en a paru 
une autre sensiblement plus grande, qui avait vécu en même temps qu’elles 
dans la chenille et qui, par sa forme, annonçait un Ichneumonien. Elle n’a 
pu réussir à filer son cocon, parce que j'ai négligé de la placer dans une 
situation convenable, et elle a péri sans se transformer. 

Le 23 mai 1858, j'ai récolté sur un rosier une chenille qui m'a paru 
appartenir à une tordeuse du genre Penthina, el qui portait sur son corps 
ù ou 6 points jaunâtres. Ges points élaient des œufs qui sont devenus des 
larves parasites qui ont sucé la chenille extérieurement et sans changer de 
place. Le 2 juin, elles avaient acquis toute leur taille, avaient quitté la 
chenille et s'étaient renfermées chacune dans un cocon de soie blanche, 


VII Bulletin entomologique. 


Le 11 juin, les petits cocons ont laissé sortir un Ichneumonien de la sous- 
tribu des Braconites, qui m'a paru se rapporter au Bracon obscissor, N. d. 
E., et le gros cocon a donné, le 45 juin, un Ichneumonien du genre Pim- 
pla, le P. graminellæ Gray. 

On voit par ces exemples qu'il n’est pas bien rare de rencontrer des 
chenilles qui nourrissent dans leur corps, simultanément, des larves para- 
sites de différentes espèces et même de familles différentes. 


— M. Jourdheuil adresse la note suivante, sur l'incroyable multipli- 
cation, pendant l'été de lannée dernière, aux environs de Troyes, du 
Bombyx processionea : 


Cette espèce, écrit notre collègue, dans les forêts du département de 
l'Aube, est habituellement beaucoup moins répandu qu'aux environs de 
Paris. Cependant, en 1860, tous les chênes ont été entièrement dé- 
pouillés par elle; j'ai remarqué des arbres envahis par des bandes 
d’affamées de plus d’un mètre de large sur quatre ou cinq de hauteur ; les 
troncs sont encore littéralement couverts des dépouilles de toutes ces che- 
nilles, ce qui fait de la circulation dans ces forêts un véritable supplice. 
Le vent, pendant tout l'été, avait répandu sur toute la prairie environnante 
cette poussière, véritable fléau pour les faucheurs, et surtout pour les fau- 
cheuses. J'en ai vu plusieurs, forcées de renoncer à leur travail. Mon 
courage n’a pas été supérieur au leur, et après avoir affronté deux jours 
de suite le danger, force a été de nr'arrèter. 


— M. Girard communique la note qui suit, relative aux mœurs d'un 
Gamasus : 


Sur un jeune individu du genre Mus et de l'espèce Mus syloalicus 
Linné ou Mulot, rencontré au mois de septembre dernier dans le bois 
d’Armainvilliers, se trouvaient vivants, au milieu de la fourrure, un grand 
nombre de petits Acariens. Leur examen microscopique m'a permis de 
constater qu’ils appartenaient à l'espèce du Gamasus coleoptratorum Linné, 
si fréquente sur les Nécrophores, les Bousiers (voir de Géer, Mémoires, 
t. VII, 1192, pl. 6, fig. 15; Hermann, Mém. Aptérolog., p. 76, p. 86; 
Schranck, Observat., pl. vi; Dugès, Ann. Sc. natur., 2° série, t. II, p. 18; 
Gervais, Hist. nat. des Ins. apt., t. III, 18/44, p. 213). On sait que ces 
Acariens ne sont pas de véritables parasites, ne causent aucune blessure 
à leurs hôtes, mais paraissent s’en servir comme de véhicules, qui les 
transportent dans les matières en décomposition. M. Lucas a parfois ren- 
contré, libre sous les pierres, sous les écorces, dans les mousses, ce même 
Gamasus, qui se trouve habituellement sur des Coléoptères carnassiers 
très variés; il l’a aussi observé sur le Bombus terrestris, la Xylocopa 
violacea, insectes Hyménoptères. Je crois qu'on n'avait pas encore signalé 
son existence sur des Mammifères, et, peut être ce fait expliquera-t-il la 
présence de cet Acarien sur les Nécrophores, Il passerait des petits Mam- 


Séances de l'année 1861. IX 


mifères aux Insectes préposés, en quelque sorte, par la nature à leur 
ensevelissement. On sait, au reste, que les véritables parasites ne sont pas 
toujours exclusivement affectés à une même espèce: l’{rode, nommé vul- 
gairement Tique des chiens, peut se rencontrer sur beaucoup de Mammifè- 
res et même sur l’homme, l'Ixodes maurilanicus attaque aussi bien la 
tortue mauritanique que la tortue grecque, etc. 


— M. Doüé parie de la très grande multitude d’Acariens qu'il à vu sur 
un Heiliplus trachypterus de sa collection. Le nombre de ces parasites, 
qu'il n’a pu observer qu'après leur mort, et qui constituent très proba- 
blement, selon notre collègue M. Robin, une espèce exotique nouvelle, 
était tel que les rugosités puissantes de l'Heiliplus n'étaient plus apparen- 
tes, tant elles étaient couvertes par les masses d’Acariens. 


Lectures. M. Gautier des Cottes fait connaître les descriptions de deux 
nouvelles espèces de Curculionites, propres à la Faune française : les Tra- 
chyplœus spinosulus et Milomermus Raymondi. (Voyez page 99.) 


— M. de Chaudoir adresse, par l'entremise de M. Sallé, un mémoire 
intitulé: Révision du genre Agra, d’après les espèces de sa collection ; 
travail suivi de quelques descriptions d'espèces nouvelles de Trécondyla 
etde T'herates. — L'auteur, pour hâter autant que possible l'impression de 
ce mémoire, offre à la Société de partager la moitié des dépenses qu'occa- 
sionnera la publication. (Voyez page 109.) 


— M. Bellier de la Chavignerie dépose sur le bureau la description de 
trois espèces nouvelles de Lépidoptères, propres à l'ile de Corse: les 
Mamestra syloatica, Ellopia pinicolaria et Liodes benesignata. (Voyez 
page 29.) 


Membre recu. M. de Mimont, au château de la Houssaye, près Dourdan ; 
présenté par M. de Bonvouloir, au nom de M. Boïeldieu. 


Membres démissionnaires. MM. l'abbé Blampignon, à Troyes (Aube) : 
Jules Moreau, à Vars (Charente); et Rautou, à Nantes (Loire-Inférieure). 


(Séance du 27 Février 1361.) 


Présidence de M. le docteur V. SIGNORET. 


M. Guenée, de Chàteaudun, assiste à la séance. 


Décisions. La Société, conformément aux conclusions d’un rapport de 
la commission de publication, sur une proposition de M, le docteur Ch, 


x Bulletin entomologique. 


Aubé et de six autres membres, relativement aux changements à appor- 
ter à limpression des Annales, décide que : 1° le caractère et limposi- 
tion de notre recueil seront disposés de manière à renfermer un tiers de 
plus de matière environ que par le passé, de sorte que les volumes ne 
soient pas aussi gros que les précédents tout en contenant plus de matière ; 
2° que le caractère à employer sera tout à fait neuf et que chacune des 
pages des Annales renfermera 41 lignes de 60 lettres, au lieu de 35 lignes 
de 48 lettres; 3° que cette mesure sera mise à exécution à partir de 
l’année 1861 qui commencera pour nos Mémoires une quatrième série; 
4° que, par suite de ces changements, le prix à payer à l’imprimeur sera 
augmenté. 


Communication. M. Aug. Duméril, au nom de sa famille, offre à la 
Société le portrait encadré de son père. — La Société décide que ce por- 
trait sera placé dans sa Bibliothèque, et charge le Secrétaire de remer- 
cier la famille de notre regretté Président honoraire. 


Lectures. M. Reiche fait connaitre un mémoire intitulé : Descriptions 
des Coléoptères nouveaux recueillis dans l’île de Corse, par M. Bellier de 
la Chavignerie. Outre les espèces indiquées à la page LxxxvIr du Bulletin 
de 1860, l’auteur décrit les Phéilonthus slenoderus, Lathrobium deci- 
piens, Trox clathratus, Anthaxia corsica, Athous corsicus el Xanthochrow 
Bellieri. 

— M. L. Brisout de Barneville adresse le Catalogue des Orthoptères de 
l'ile de Corse, recueillis en 1860, par M. Bellier de la Chavignerie. 

— M. Bigot donne lecture d’un mémoire contenant la liste des Diptè- 
res recueillis en Corse par M. Bellier de la Chavignerie, ainsi que la des- 
cription des espèces nouvelles. Notre collègue indique ces espèces sous les 
noms de : Culex vitlatus, Xylota fulviventris et Miltogranma brevi- 
pennis. 

— M. le docteur Laboulbène lit une notice ayant pour titre : Descrip- 
Lion et figure d’une larve d'OEstride de Cayenne, extraite de la peau d'un 
homme. 

— M. Léon Dufour envoie une note sur les cocons de la Puce, 

Membres recus. MM. Coye, Capitaine au 5° de ligne, à Romorantin (Loir- 
et-Cher) présenté par M. Chevrolat ; Hippolyte Hémard, employé des postes, 
à Paris, présenté par M. Girard; et Josselyn Costa de Beauregard, à 
Chambéry, présenté par M, de Bonvouloir. 


Membre démissionnaire. M, Villeneuve, à Paris. 


Séances de l'année 1861. XI 


(Séance du 12 Mars 1861.) 


Présidence de M. Auc. CHEVROLAT, ter Vice-Président. 


Communications. M. L. Fairmaire donne les diagnoses latines sui- 
vantes de deux nouvelles espèces de GColéoptères, propres à la Faune 
française : 

1° PHYTOECIA GRENIERI — Long. 7 mill. — Subplumbeo-nigra, lenuiler 
cinereo-pubescens, capile pectoreque densius pedibus rufo-lestaceis, tarsis 
femoribus k-posticis sununa bast el tibiis k-posticis apice nigricantibus, 
capite prothoraceque densissimè ac tenuiter punctalis, scutello fere læv, 
elytris fortiler sat dense punctatis, utrinque unicostatis, antennis corpore 
haud longioribus ; ano nigro. 

Voisine de la lineola, mais plus étroite, moins cendrée, élytres tron- 
quées plus obliquement, plus planes, à côtes mieux marquées et cuisses 
à peine noires à la base. — Trouvée à Collioure, par notre collègue M. le 
docteur Grenier, 


2° CRYPTOCEPHALUS INEXPECTUS. — Long. 3 mil. — Oblongus, cylen- 
dricus, niger, parum nilidus, prothorace nigro-ænco, nitido, tenuissime 
acupunctalo, pallido anguste marginalo, elytris parum dense punctatis, 
suluram versus sublineatis, punclis inlûs nigris, sulur« anguste nigra, 
punclo humerali oblongo nigro, luteo-testaceis, pallido angustè marginalis. 
pedibus testaceis, scutello nigro-æneo. 

Trouvé aux environs de Toulon, par le capitaine Martin. 


— M, le colonel Goureau fait la communication suivante : 


Dans les premiers jours du mois de septembre 4860, j'ai remarqué un 
peu de terre sur le parement d’un moellon employé dans la construction 
d’un mur; elle était étendue comme un enduit et recouvrait un trou 
naturel de la pierre, et de plus cet enduit était percé. Il était facile de 
reconnaitre à cet aspect, qu’un nid avait été construit dans ce trou par un 
insecte qui y emploie le sable fin des chemins, dans le but d'y pondre ses 
œufs et de conserver son espèce, et de plus que la nouvelle génération en 
était sortie, Malgré cet avertissement, j'ai fouillé dans ce nid et l'ai démoli 
avec précaution, j'ai trouvé qu'il élait composé de 4 cellules placées l’une 
à côté de l’autre, et construites avec des parcelles très fines et peu adhé- 
rentes de sable de chemin ; la première était vide, l’insecte en était sorti : 
la deuxième contenait une douzaine de Chalcidites encore mollets, ne pou- 
vant pas voler, d’une assez jolie espèce du genre Torymus N. dE. el 
placé maintenant dans le genre Monodontomerus qui en est démembré : 
c'est le Torymus obsolelus N. 4. E,; la troisième a fourni deux pupes de 
Diptères ; enfin ‘1 quatrième contenait une Ceratina callosa Lalr, parfaite- 


XII Bulletin entomologique. 


ment développée. On pourrait croire, d’après ces faits, que la Ceratina à 
construit le nid, que sa postérité, sauf un individu échappé et un autre 
conservé, a été dévorée par deux parasites, un Chalcidile et une Mouche, 
probablement de la tribu des Tachinaires. On se tromperait si on tirait 
une telle conclusion. En examinant la poussière et les débris du nid, j'y 
ai remarqué les peaux desséchées, tordues et chiffonnées de petites che- 
nilles à tête noire, plaque noire sur le premier segment et points verru- 
queux pilifères sur le corps, ce qui indique qu'elles appartiennent à une 
Tinéite ou à une Tordeuse, et par conséquent que le nid a été approvi- 
sionné avec une proie vivante, et ne peut être celui d'une Ceratina qui 
est une Mellifère déposant dans le sien du pollen imprégné de miel. Ce 
nid à été probablement construit par une espèce du genre Odynerus, car 
on sait que les Iyménoptères de ce genre établissent leur postérité dans 
des galeries creusées dans les parois à pic des terres compactes ou dans 
les trous des murs, et qu'elles les approvisionnent avec des petites che- 
nilles ou des larves. La Ceratina, Selon l'instinct des espèces de ce genre, 
s'était réfugié dans le nid abandonné pour y passer l'hiver et attendre le 
mois de juin suivant, temps destiné à ses travaux. 


M. le docteur Laboulbène, au sujet de cette commuuication, rap- 
pelle: 1° qu'il a trouvé avec M. Amblard, à Bouray, des nids d’'Hyménop- 
tères bâtis en terre le long d’un mur, et que de l'un de ces nids est sorti 
deux Anthrax morio (Bulletin 1857, page xc); 2° qu'il a pu constater 
dans le parc de Villegenis, que l'Anthrax sinuala est parasite des Odynè- 
res, comme il l’est des Chalicodoma et des Anthophora, et que le Chrysis 
ignila est également parasite des Odynères (Bulletin 1858, page exr). 

M. Leprieur ajoute qu'ayant placé dans un flacon des nids de Pelopœus 
spirifeæ, il à remarqué, cinq ou six mois après, qu’un certain nombre 
d’Affagenus Voisin du {rifascialus en étaient sortis. 


Lectures. M. Reiche lit des notes synonymiques sur neuf espèces de 
Coléoptères. 
— Le même membre dépose sur le bureau le Catalogue des Coléopte- 


res recueillis en Corse par M. Bellier de la Chavignerie, en 1860. 


— M. Gautier des Goltes envoie la description d'un nouvel Haliplus 
(A. transversalis), propre à la Faune française. (Voyez page 97.) 


— M. H. Lucas donne la description du Mallaspis Moreletii mâle (Voyez 
page 10/4.) 


— M. Chevrolat fait connaitre une notice intitulée: Descriptions d’es- 
pèces nouvelles se rapportant au genre de Longicornes Cenfroccrum 
Dejean, 


Séances de l’année 1861. XITI 


— M. le docteur Coquerel adresse, par l'entremise de M. EL. Fairmaire, 
une note descriptive sur quatre espèces nouvelles de Longicornes du 
genre Séernotomis. Notre collègue applique à ses espèces les noms de $,. 
Westwoodii, de l'île de Zanzibar; Dubocagii, Vasco et Gama, ces trois 
dernières d’Angola. 


Membre recu. M. Schauffuss, à Dresde ; présenté par M. Guérin-Méne- 
ville. 





(Séance du 27 Mars 1861.) 


Présidence de M. Auc. CHEVROLAT, ter Vice-Président. 


M. Hénon, de Constantine, assiste à la séance. 


Cominunications. M. Sallé annonce que M. le Major John Leconte, 
ancien collaborateur de M. le docteur Boisduval pour l’histoire des che- 
nilles de l'Amérique du Nord, est mort à Philadelphie en novembre der- 
nier, 


— M. Bellier de la Chavignerie écrit qu’il part de nouveau pour Pile de 
Corse, et qu'il compte consacrer toute cette campagne à l'exploration ento- 
mologique exclusive des montagnes de ce riche pays. 


— M. L. Fairmaire annonce que le Lymnæœum nigropiceum, signalé 
comme propre à la Russie par M. de Chaudoir, et qui avait été trouvé une 
fois auprès de Dieppe, vient d’être récemment pris dans les environs de 
Toulon, par notre collègue le capitaine Martin. 


Lectures, M. de Selys-Longchamps adresse le Catalogue des Névroptères 
Odonates de la Corse, établi d’après un examen des chasses de M. Bellier 
de la Chavignerie. 


— M. Herm.-A. Hagen, de Kænigsberg, envoie une liste des Névrop- 
tères non Odonates, recueillis en Corse par M. Bellier de la Ghavigneri ie, 
avec l'indication de quelques espèces nouvelles. 


— M. H. Lucas fait connaître une note sur une nouvelle espèce d’Arach- 
nides du genre Jxodes, son 1. Trachysauri, parasite du Trachysaurus 
scaber. 


— M. le docteur Schaum transmet une nouvelle réponse à M. Reiche, 
sur les Phlæozeteus et Singilis. 


XIV Bulletin entomologique. 


(Séance annuelle de Pâques : 10 Avril 1#64.) 


Présidence de M. le Dr SIGNORET. 


MM. Benoist-le-Vasseur, de Laon, et de Mimont, de la Houssaye près 
Dourdan, assistent à la séance, ainsi que 31 membres de Paris. 


Rapport et Décisions relativement à la publication d'une table alphabétique 
générale des Annales. 


La Société entend lecture d’un nouveau et détaillé rapport de sa Com- 
mission des tables, nommée dans la séance du 24 juin 4857, et composée 
de MM. Berce, Doûé, Fairmaire, Reiche et Sichel, rapporteur. 


La séance presque entière est consacrée à la discussion de ce rapport et 
de ses conclusions. 

Plusieurs membres prennent successivement la parole, et le rapporteur 
de la Commission soutient et résume la discussion el essaie de répondre 
aux objections qui se sont produites contre divers passages du rapport et 
une partie des conclusions; il déclare que la Commission retire quel- 
ques-unes de ces dernières, sauf à les reproduire, s’il y a lieu, dans un 
autre rapport. 

Après avoir entendu également quelques autres explications relativement 
à la manière dont doit être rédigée une table des Annales, la discussion 
étant déclarée close, la Société prend les décisions suivantes : 


4° La table générale alphabétique des matières contenues dans les trois 
premières séries des Annales de la Société entomologique de France (29 
volumes, de 1832 à 1860 inclusivement), sera publiée, 


2° Une souscription facultative au #nénimuum de vingt francs, est immé- 
diatement ouverte pour couvrir les frais de cette impression. 


9° Dans le cas où la totalité de la souscription dépasserait la somme 
nécessaire pour faire face aux frais de publication, l'excédant sera réparti 
entre les souscripteurs au prorota de la différence entre le montant de 
chaque souscription et les dépenses occasionnées par l'impression de la table, 
dont un exemplaire sera adressé seulement à chacun des souscripteurs. 

4° La rédaction de cette table est confiée à M. Arias Teijeiro, à Beaune, 
qui avec un désintéressement et un zèle au-dessus de tout éloge, a offert 
spontanément de se charger de cette tâche difficile qu’il a déjà en grande 
partie accomplie, et de la terminer d’après un plan à concerter entre lui 
et la Commission. 


Quinze membres s'inscrivent séance tenante, et le montant de leur sous- 
cription s'élève à 470 fr. Un membre souscrit pour 400 fr, ; un second 


Séance de l'année 1861. XV 


pour 50; trois pour 40 et dix pour 20, — La souscription est ouverte chez 
M. L. Buquet, trésorier de la Société. 


Décision relalive à l'excursion provinciale de 1861. 


Sur l’avis de la Commission des sessions extraordinaires (commissaires 
MM. Berce, Bigot, Buquet, Desmarest, Doûüé, Reiche, Sichel et Signoret), 
la Soctété décide que l’excursion annuelle de cette année, aura lieu dans 
le courant de juillet, à Chambéry et dans les montagnes de la Savoie, 





(Séance du 224 Avril 1561.) 


Présidence de M. le docteur V. SIGNORET. 


MM. Le Correur, d'Amiens, et de Norguet, de Lille, assistent à la 
séance, 


Communications. M. le docteur Strauch adresse, par l'entremise de 
M. Reiche, un exemplaire du Catalogue systématique de tous les Coléop- 
tères décrits dans les Annales de la Société entomologique de France, 
depuis 1832 jusqu’à et y compris 1859. 

Cet ouvrage, qui se trouve en dépôt à Paris, chez notre collègue M. A. 
Deyrolle, vient d’être publié tout récemment à Halle, et la Société décide 
que des remerciments seront adressés à son auteur. 


— M. Reiche communique à la Société l'extrait suivant d’une lettre 
qu'il vient de recevoir de M. l’abbé Chapelier, datée de Mustapha Infé- 
rieur lès-Alger, 19 avril 1861; lettre comprenant des détails sur les 
mœurs du Callicnemis Latreillei, 

Depuis ma dernière lettre J'ai fait, non pas la découverte, puisqu'on 
m'avait mis sur la voie, et que je n'ai été que l’Amérie Vespuce de la 
chose, mais la trouvaille heureuse d’un habitat de Callicnemis. Sur la 
mème plage, M. Poupillier avait, lan dernier, mis la main par hasard sur 
un gîte de ces insectes; cette année, il voulut bien m'associer à ses 
recherches et le même nid fut retrouvé. Une quinzaine de Callicnemis 
furent le fruit de nos peines. 

Quelque temps après, étant à la chasse sur la même plage, mais loin 
de là, je trouvai quelques sujets presqu'à fleur de sable, Je me mis à 
fouiller et ce fut en grand nombre que je trouvai des Callicnemis. 

Voici ce que je pus remarquer dans le cours de cette laborieuse mais 
productive recherche. 

Le Callicnemis aime les bords sablonneux de la mer, ceux qui contien- 


XVI Bulletin cnlomologique. 


nent des détritus de bois charriés par les rivières débordées et enfouis sous 
les sables. Les larves se plaisent à ronger, à un pied sous le sol, ces débris 
humides et de loin en loin recouverts par les eaux de la mer; elles sont 
souvent quatre ou cinq, plus rarement seules, après un de ces fragments. 
Sur la fin de mars et au commencement d'avril l’insecte parfait, mêlé à 
ces larves rongeuses, se trouve assez près de la surface du sol et généra- 
lement accouplé. Je pense que le reste de sa vie ressemble à celle du 
Hanneton. Il meurt peu de temps après l’accouplement. Ce qui est sur- 
prenant, c’est que sur une grande quantité d'insectes, je n’en ai trouvé 
que deux pétrifiés par le sable et appartenant sans doute à la génération 
précédente. Que deviennent les autres ? C’est le secret de Dieu. On serait 
tenté de croire qu'à un moment donné ils sortent de terre et s’en vont 
tout près de là dans la mer pour servir d’aliment aux poissons voisins. 

J'ai recueilli des larves que j'élève dans un bocal rempli de bois pourri 
et de sable pris au gîte de ces insectes; depuis trois semaines qu'elles 
sont là, elles paraissent se bien porter, quoique quelques-unes soient 
mortes par suite de létat maladif où elles se trouvaient après un trans- 
port qui les avait meurtries. Comme il y en a de divers âges, je pourrai 
suivre avec autant d'intérêt que de plaisir, les diverses phases de leurs 
métamorphoses. 

Je n'ai trouvé aucune trace de nymphe, ce qui me porterait à croire 
que la larve, pour se transformer, descend à une certaine profondeur dans 
le sable. 


M. le docteur Aubé, après cette commmunication, ajoute d’après les re- 
marques qu'il a été à même de faire dans le midi de la France, que ce qui 
peut expliquer la rareté apparente du Callicnemis Latreillei, c’est que la 
femelle, aussitôt après Paccouplement, rentre en terre pour n’en plus sor- 
tir et qu'il semble que le mâle agit de la même manière. 


— M, le docteur Laboulbène donne lecture d’une lettre, adressée par 
M. le docteur A. Vinçon à M. Rayer pour être transmise à M. Guenée, 
relative à deux Noctuelles, lant à l’état d’insecte parfait qu’à celui de che- 
nille qu'il a été à même d'observer dans l'ile de la Réunion. M. Vinçon 
fait également connaître, en entomologiste habile, quelques faits con- 
cernant les Lépidoptères de l’île, si peu connus scientifiquement, qu'il 
habite, 


— M. Legrand envoie, par l'entremise de M. L. Fairmaire, un Dytiscus 
qu'il a pris aux environs de Chàteauroux, et qui présente encore un Gor- 
dius aquaticus à moitié sorti de son corps. Plusieurs autres Gordius, para- 
sites de ce même Coléoptère, sont montrés également à la Société, — Ce 
nouvel exemple d’'Entozoaires attaquant des Insectes vient encore augmen- 
ter le nombre de faits de même nature déjà signalés dans les Annales. 


Séances de l’année 1861. XVIT 


— M. le docteur Aubé dit que, malgré les remarques contraires de plu- 
sieurs entomologistes et principalement celles de M, Mulsant, il pense que 
l'usage de coller sur mica les petits insectes est un moyen excellent de 
conservation. Seulement quelques précautions doivent être prises pour 
que cette opération réussisse complétement: la gomme que l’on emploie 
doit être blanche, parfaitement pure, et dissoute à froid dans une petite 
quantité d’eau distillée; le vase dans lequel se trouve cette gomme doit 
être parfaitement clos et à l'abri de la poussière; une fois la gomme des- 
séchée, après avoir été dissoute une première fois, on peut, sans inconvé- 
nient, la rendre de nouveau liquide par ladjonction de quelques gouttes 
d'eau dislillée; le pinceau dont on se sert pour coller les Insectes sur le 
mica doit être conservé dans un état complet de propreté, etc. Une fois 
les Insectes collés, si l’on veut les étudier complétement, on peut toujours 
les retirer facilement de dessus le mica en les plongeant avec précaution 
dans un peu d’eau distillée, et cette opération faite avec soin ne nuit en 
rien à leur conservation. 


Lectures. M. Reiche lit une nouvelle réponse à la note de M. le docteur 
Schaum, sur les genres Phlæozcteus et Singilis, adressée à la Société dans 
la séance du 27 mars dernier. 


— M. le docteur Aubé dépose sur le bureau la description de cinq 
nouvelles espèces de Coléoptères d'Europe. (Voy. p. 495.) 


Membre recu M. Félix Ancey, à Marseille (Bouches-du-Rhône), pré- 
senté par M. Reiche, au nom de M. Peyron. 


(Séance du S mai 1361.) 


Présidence de M. Auc, CHEVROLAT, 1er Vice-Président. 


M. Costa de Beauregard, de Chambéry, assiste à la séance. 


Communications. M. Girard fait connaître verbalement les premiers ré- 
sultats de ses recherches sur la chaleur propre des Insectes. 


— M. Gautier des Cottes adresse les observations suivantes sur divers 
Coléoptères de la famille des Elatérides. 


La remarque que j'ai l'honneur de signaler à la Société me semble 
importante, eu égard à l'habitat de certains Elatérides. 
Ainsi les Elater crocatus Linné, pomorwm Herbst, prœustus Fab., sont 
L° Série, TOME I. Bulletin 11. 


XVIII Bulletin entomologique. 


des Insectes qui se trouvent sur le Salix alba Linné. En 1859, de juin à 
juillet, je pris à Saint-Ouen, sur les vieilles souches de ces saules, des 
individus mélangés, sans distinction d'espèces, vivant sous les écorces 
et dans l’intérieur des arbres baignés par les eaux de la Seine. 

L’Ampedus crocatus Linné est toujours assez rare. Il se rencontre prin- 
cipalement sous la première écorce; il se reconnait à ses élytres couleur 
saffran ou d’un jaune-clair, avec la tête et le corselet couverts d’une villo- 
sité noire. 

L'Ampedus pomorum Herbst, est commun; il habite presque toujours 
l’intérieur des saules pourris; il est facile de remarquer que cet insecte 
n'est pas l'hôte des pommiers, comme semblerait l'indiquer son nom. 
Malgré mes recherches, je n’ai jamais rencontré un seul Ampedus pomo- 
rum dans les pommiers. Cet Ampedus diffère de ses congénères crocatus 
et prœustus, par une taille plus grande, par ses élytres d’un rouge sale, 
surtout par la villosité du prothorax d’un roux assez clair et ne présen- 
tant pas de ligne médiane enfoncée, soit sur toute son étendue, soit seu- 
lement à sa base. 

L'Ampedus prœustus Fab. se rencontre, je crois, dans toute l’Europe, 
mais il est rare partout. Le type de Corse que je possède et provenant de 
la récolte de l’an dernier de M. Bellier de la Chavignerie, est d’un rouge 
beaucoup plus prononcé que dans ceux de Paris. Gette espèce se distingue 
de ses congénères par la ponctuation très fine du corselet, par sa ligne 
médiane très prononcée, surtout à la base et enfin par sa villosité noire 
plutôt que brune. 

Quant à l'Ampedus pomonæ Stephens et Candèze, je crois qu'il n’est 
autre que l’Ampedus sanguinolentus Schranck où ephippium Olivier. Je ne 
sache pas que cette variélé, plus petite que le type, se rencontre à Paris. 
Mais elle est commune dans le nord de l’Europe et surtout en Angleterre, 
d’après M. Candèze. 

Enfin, relativement aux Amnpedus sanguineus Linné et lythropterus 
Germar, j'ai chassé le premier également dans les vieux saules et le 
second sous les écorces de chênes coupés (Quercus robur Linné). 


— Le même membre fait aussi connaître des remarques sur un Cryp- 
tocephalus, et sur l'habitat d’une Agapanthia. 


Selon moi, dit-il, les Gryptocephalus lobatus Fab. et cyanipes Suffrian, 
ne forment qu'une seule espèce ; et les différences existantes entre ces 
deux insectes, ne portent que sur la différence de sexe : comme le prou- 
vent quatre individus que notre collègue, le comte de Manuel, a récoltés 
accouplés à Moutiers (Savoie). 

J’annoncerai également que lAgapanthia violacea Fab. & et ©, qui 
n'avait encore été récolté que dans les régions les plus méridionales de 
l'Europe, telles que la Sicile par exemple, vient d’être pris dans les mon- 
tagnes de la Savoie, sur l’Abées excelsa, par M. de Manuel. 


Séances de l’année 1861. XIX 


— M, Chevrolat montre à la Société un Gurculionite aveugle : c’est un 
Phlæophagus du sous-genre Amaurorhinus qu'il a reçu sous le nom de 
Phlæophagus ovalis Marietti, et comme propre à l'Italie. 

M. Leprieur fait remarquer qu'il a rencontré cet insecte à Bône, en 
Algérie, et que dans des observations de Marietti sur le Musée de Milan, 
il. porte la dénomination de Rhyncolus ovalis. 


— M. H. Lucas communique la note suivante : 


Je fais passer sous les yeux de la Société plusieurs haricots renfermant 
des Insectes de la classe des Myriapodes. Lorsque l’on observe ce Phaseo- 
lus, qui est le haricot de Soissons ou le Phaseolus vulgaris des auteurs, et 
qui est cultivé en grand aux environs de cette ville, on remarque que les 
cotylédons sont perforés. Ces dégâts considérables ont été observés par 
M. Hardy, ancien jardinier en chef du Luxembourg, et j'ai appris de cet 
horticulteur qui cultive cette légumineuse, qu’au moment où les cotylé- 
dons sortent de terre, ils sont attaqués par un insecte que les cultivateurs 
des environs de Soissons désignent sous le nom de Teigne. En effet, lors- 
qu'on étudie cette légumineuse malade, on ne tarde pas à apercevoir que 
les cotylédons sont toujours transpercés, que la partie charnue en est en- 
tièrement détruite et que le haricot dans cet état s’annule et finit par 
périr. Ayant eu à ma disposition plusieurs Phaseolus vulgaris ainsi attaqués, 
j'ai remarqué que ces dégâts étaient dus à un Myriapode de l’ordre des 
Diplopodes, au Blaniulus guttulatus des auteurs. J'avais déjà signalé dans le 
Bulletin de nos Annales, 2° série, p. Lvir (1849) ce Myriapode comme 
attaquant les fraises et les frambroises, mais je ne sache pas qu'il ait été 
indiqué jusqu’à présent comme nuisant aux haricots. 


Lectures. M. Gabriel de Baran donne lecture d’une notice nécrologique 
sur Charles Delarouzée. (Voy. p. 259.) 


— M. Gautier des Cottes adresse la description d’une nouvelle espèce 
de Cryptocephalus, découverte en Savoie par M. de Manuel. (Voy. p. 194.) 


— M. H. Lucas lit un travail ayant pour titres : Quelques remarques 
sur la manière de vivre du Mellinus sabulosus, Hyménoptère de la tribu 
des fouisseurs. (Voy. p. 219.) 


(Séance du 22 Mai 1361.) 


Présidence de M. le docteur V. SIGNORET. 


M. Fuschs, de Berlin, assiste à la séance, 


Communication. M. Lucas montre à la Société une branche d’arbre présen- 
tant une anomalie singulière qui consiste en une hypertrophie oblongue 


XX Butletin entomologique. 


et très allongée. Ayant placé dans une boîte cette branche, qui appartient 
à un Rubus suivant M. Signoret, et l'ayant examinée quelques jours après, 
il a été agréablement surpris de voir sa surlace présenter plusieurs petites 
ouvertures d’un rond parfait. En examinant de près ces trous artistement 
découpés, il a remarqué qu'ils étaient dus à la présence d’Insectes galli- 
coles de la tribu des Gynipsides, et nul doute que l'hypertrophie de cette 
branche de Rubus ne soit due aussi à ces Hyménoptères. Il serait difficile 
à notre collègue de dire aujourd’hui le nom de ce gallicole, caï on sait com- 
bien sont nombreuses les espèces qui représentent cette tribu ; cependant 
il espère pouvoir y parvenir lorqu'il aura étudié entièrement le mémoire 
qui a été publié par M. le docteur Giraud, de Vienne, sur les signale- 
ments de quelques espèces nouvelles de Gynipsides et de leurs galles. En 
attendant, il fait remarquer que la branche de Rubus ainsi hypertrophiée, 
qu'il doit à l’obligeance de M. Lantz préparateur au Muséum, a été ren- 
contrée le 20 mai sur la lisière de la forêt de Carnelle, aux environs de 
Beaumont. 


Lectures. M. le docteur Aubé adresse la description d’une nouvelle 
espèce française de Ptilium. (Voy. p. 199.) 


— M. le docteur Doumerc fait connaître la description d’un Névrop- 
tère nouveau et propre à la faune parisienne, son Chrysopa nigricornis. 
(Voy. p. 192.) 


(Séance du 12 Juin 1861.) 


Présidence de M. le docteur V. SIGNORET. 


Communication. M. H. Lucas rapporte que MM. Doubleday, Westwood 
et Hewitson dans leur ouvrage ayant pour titre : The Genera of diurnal 
Lepidoptera, placent dans leur genre Paphia un Lépidoptère que le cons- 
ciencieux Godart, dans l'Encyclopédie méthodique, tom. 9, p. 366, n° 56 
(1819) a décrit sous le nom de Nymphalis Pleione. Ayant rangé derniè- 
rement les Nymphalides de la collection du Muséum, j'ai été à même, dit-il, 
d'examiner l'espèce type décrite par Godart, et je me suis aperçu que 
la Nymphalis Pleione de ce trop modeste savant, ne pouvait pas faire 
partie du genre Paphia des auteurs du Genera of diurnal Lepidoptera. En 
effet, la forme des antennes, la position des palpes, la coupe des ailes qui 
rappelle le vol puissant des Charaxes, sont des caractères qui m'engagent 
à ranger cette Nymphalide dans ce dernier genre ; ainsi donc au lieu de 
désigner cet insecte sous le nom de Paphia Pleione, c’est sous celui de 
Charaxes Pleione Godart qu’il doit être désormais dénommé, Je dirai aussi 


» 


Séances de l’année 1861. XXI 


que c’est l'avis de notre excellent confrère M. le docteur Boisduval, si bon 
juge en cette matière, et c’est dans le voisinage du Charaxes Horatius que 
doit venir se ranger cette espèce. Godart l'indique comme devant habiter 
les Antilles, mais je crois que sa véritable patrie doit être plutôt la côte 
d'Afrique. 


Lectures. M. le docteur Laboulbène fait connaître un mémoire sur les 
métamorphoses du Gallicnemis Latreillei. 


— M. Leprieur donne la description de la larve du Teretrius parasita. 


— M. Gautier des Cottes adresse la description de deux Coléoptères 
nouveaux découverts aux environs de Saint-Raphaël (Var). (Voy. p. 193.) 


— M. H. Lucas donne lecture d’une note contenant la description 
complète du Chrysodema erythrocephalum Montrouzier, Buprestien qui 
habite l’île Balade (Nouvelle-Calédonie). 


— M. le docteur Chereau envoie une note sur les antennes du Spélo- 
phora trimaculata ; travail accompagné d’une note de M. Bohemann. (Voy. 
p. 200.) 


Membre réadmis. Sur sa demande, la Société décide que M. Friwaldzky, 
de Prague (Hongrie), sera rétabli sur la liste de nos membres. 


Membres recus. MM. l'abbé Chapelier, chanoine ordinaire d'Alger et 
curé de Mustapha-Inférieur, présenté par M. Reiche; Fauvel, naturaliste 
de Caen (Calvados), présenté par M. Ghevrolat; et Paul de Germiny, de 
Bayeux (Calvados), présenté par M. de Bonvouloir. 


(Séance du 25 Juin 1861.) 


Présidence de M. Au, CHEVROLAT, ter Vice-Président. 


Communications. M. Girard indique verbalement quelques nouveaux 
résultats de ses études sur la chaleur propre des Insectes. 


— M. Reiche donne lecture d’une lettre de M. Bellier de la Chavigne- 
rie, datée de Gatti di Vivario, le 17 juin 1861, et contenant quelques 
détails sur ses chasses entomologiques en Corse. 

Vous savez qu'en retournant visiter la Corse mon but était, écrit-il, de 
consacrer ce second voyage uniquement à l'exploration des montagnes, 
aussi n’ai-je séjourné à Bastia, lieu de mon débarquement, qu'une huitaine 


XXI! Bulletin entomologique. 


de jours, et dès la fin de mars, j'étais installé dans l’intérieur de l’île, au 
centre des vastes forêts et des montagnes qui, par leur élévation, présen- 
taient le plus d'intérêt. Pendant les six premières semaines environ après 
mon arrivée, j'ai eu à supporter d'assez mauvais temps, du froid, de la 
pluie, de la neige, de terribles raffales de vent. Néanmoins je trouvais 
déjà à m'occuper. Je me livrai, au bord des torrents et dans les profondes 
vallées, à la recherche des chenilles de plantes basses qui avaient hiverné 
et à celles des Carabiques plus abondants dans les pays méridionaux à 
cette époque de l’année qu’à toute autre. Parmi les chenilles que j'ai 
recueillies ainsi, en mars et en avril, il s’en est trouvé plusieurs qui me 
sont inconnues et qui me ménagent peut-être quelques surprises, mais la 
plupart appartenaient à des espèces qui habitent également les environs 
de Paris, telles que les Noctua xanthographa, orbona, fimbria; Ghelonia 
villica; Geometra bilineata, plagiala, etc. 

A ma grande surprise, je n'ai encore rencontré dans les montagnes 
qu’un seul Lépidoptère diurne, qui vienne augmenter le catalogue de ceux 
que j'avais observés en Corse l’année précédente, et c’est la Rhodocera 
rhamni qui vole ici, mais assez rarement, en compagnie de sa congénère 
Cleopatra. Cette dernière est commune dans les terrains calcaires des par- 
ties basses de l'ile. Deux chrysalides trouvées accidentellement sous les 
pierres, en chassant le Carabus Ramburi, n'ont donné des Noctuelles que 
je rapporte provisoirement à la Caradrina Selini, mais qui pourraient bien 
être nouvelles. J'ai obtenu de la même manière un magnifique exemplaire 
de la belle Géomètre nouvelle Ellopia pinicolaria. 

Les montagnes de la Corse sont loin du reste d’être aussi riches en 
Lépidoptères que nos Alpes et nos Pyrénées. Ge singulier pays manque 
complétement de faune alpine, et on est tout surpris de retrouver à une 
grande élévation, les mêmes espèces qui habitent les plaines brülées 
d’Ajaccio et de Bonifacio. J'ai rencontré de nouveau déjà la plupart des 
Lépidoptères spéciaux à la Corse, et telles espèces que je n'avais pu pren- 
dre qu'en petit nombre dans le midi de l’île, sont ici plus abondantes. Je 
vous citerai entre autres la Psyche apiformis et l'Emydia bifasciata. En 
élevant l’apiformis, j'ai encore obtenu la Psyche siculella de M. Bruand ; 
de sorte que, s’il m'était resté quelques doutes sur l'identité de ces deux 
Psyche, ils auraient été entièrement levés : la var. siculella est même plus 
fréquente dans les montagnes que le type apiformis. Quant à l'Emydia 
bifasciata, j'ai pu suivre les chenilles dès leur jeune âge, et je suis 
de plus en plus convaincu que cette Lithoside est bien distincte de cri- 
brum. 

La jolie chenille de la Cucullia scrophulariphaga Ramb. est abondante 
cette année-ci sur la Scrophularia ramosissima. Gette chenille ne ressem- 
ble à aucune autre du genre, et je considère la Noctua scrophulariphaga 
comme une espèce très valable, J'ai retrouvé encore cette année-ci, et plus 
fréquemment que l'an dernier, l'Hemithea corsicaria, VEupithecia scopa- 


Séances de l'année 1861. XXII! 


riata et la Gnophos serrala que M. Rambur découvrit en Corse il y a une 
trentaine d'années et qui depuis n'avaient plus été reprises. J'ai conservé 
avec soin quelques pontes que m'ont données des femelles de la Gnophos, 
dans lespoir d'arriver à la connaissance de la chenille, que je suppose 
vivre sur le Pinus Laricio, où je prends ordinairement linsecte parfait. 

Le Papilio Hospiton se montre depuis quelques semaines dans les loca- 
lités où je le découvris l’an dernier, mais j'ai dû renoncer à le chasser, 
car outre qu'il est très difficile à saisir, les individus qu’on prend sont 
toujours plus où moins mutilés. Je préfère récolter les chenilles dont les 
mœurs ont beaucoup d’analogie avec celles du Papilio Alexanor. Quel- 
ques-unes de ces chenilles m'ont déjà donné des chrysalides et produiront 
probablement leurs papillons dans le courant de l’été, contrairement aux 
habitudes de l'espèce qui n’a qu’une génération par an et qui passe l'hiver 
en chrysalide comme l’Alexanor. 

Les Coléoptères m'ont offert un bien plus grand nombre d'espèces non 
encore observées par moi. J'ai retrouvé en bonne quantité le Tro:r nouveau 
que vous avez décrit (Trox clathratus), ainsi que le Leistus Revelieri de 
M. Mulsant dont je n'avais pris qu'un seul individu pendant la saison pré- 
cédente ; ce charmant petit Carabique était assez commun au printemps 
dans les châtaigneraies. Les fleurs des Gistes qui égaient en ce moment 
les makis, me fournissent souvent une fort belle variété de la Cetonia 
aurala qui est d’un bleu éclatant, Mais le Trichius zonatus me paraît tou- 
jours devoir être rare, je n’en ai encore vu qu'un seul; je dois ajouter 
toutefois que les fleurs de ronces que cette espèce affectionne particuliè- 
rement n’ont point paru. Avant-hier, j'ai ramassé sur un gros reptile que 
j'avais tué quelques jours auparavant et que je surveillais, un joli Necro- 
phorus qui m'est inconnu: il n’est pas plus grand que le mortuorum, mais 
entièrement noir, sauf une petite tache jaune à l'extrémité des élytres. 
Les Buprestis commencent à sortir; j'ai déjà une dizaine de Mariana, dont 
le Lype est très beau en Corse, des Anthaxia de très grande taille, des 
Chrysobothris, la charmante Ancylocheira ocloguttata, ete. 

Je chasse, ainsi que je l'ai fait pendant mon voyage de Sicile, les insec- 
tes de tous les ordres, afin de faire connaitre la faune de la Corse, aussi 
complétement qu'on peut connaitre la faune d’un pays qui ne possède pas 
un seul entomologiste, et qui n’a été exploré que par des naturalistes de 
passage. De toutes les iles de la Méditerranée, la Corse et la Sardaigne 
sont certainement celles dont les productions entomologiques offrent le 
plus d'intérêt, à cause des espèces bien caractérisées qui leur sont spéciales 
et des grandes modifications que beaucoup de types y ont subies. 


— M. Gautier des Cottes dit que l'Otiorhynchus Raymondi, dont il a 
donné la description dans les Annales (1860. Bull. p. ext), n’est autre 
que lOtiorhynchus mæstus Schænherr, 


— On annonce à la Société que M. Bellevoye à pris le Cryptocephalus 


XXIV Bulletin entomologique. 


lobatus dans les environs de Metz, et que M. Puton a rencontré auprès de 
Remiremont, sur le Pinus strobus, le Laricobius Erichsonti. 


Lectures. M. de Bonvouloir dépose sur le bureau la description de nou- 
velles espèces de Throscus et de Drapetles, et pour hâter la publication de 
ce travail il offre à la Société la moitié du prix de la planche coloriée qui 
doit l'accompagner. 


— M. Allard fait connaître le Catalogue complémentaire des diverses 
espèces d’Altises qui ont été décrites tant dans les Annales par lui-même, 
que par MM. Foudras, Wollaston, Kutchera, etc., et qui proviennent d'Eu- 
rope et du nord de l'Afrique. 


Démussion. M. le marquis de Brême, à Turin. 


(Séance du 10 Juillet 1861.) 


Présidence de M. Auc. CHEVROLAT, 1er Vice-Président, 


Communications. M. Chevrolat annonce que le Ptinus étalicus qui 
n'avait pas encore été rencontré en France, vient d’être pris auprès de 
Saint-Raphaël (Var) par M. Raymond. 


— M. H. Lucas fait passer sous les yeux de la Société plusieurs balles 
de plomb qui ont été fortement endommagées par le Sirex gigas. 


Ces balles, dit-il, proviennent de cartouches de larsenal de Grenoble, 
qui avaient été confectionnées en 1856. Lorsqu'on examine ces détériora- 
tions, on ne tarde pas à s’apercevoir qu’elles sont dues à la présence de cel 
Hyménoptère térébrant. En effet, on sait que les larves de ces grands 
Insectes se plaisent dans le bois et fréquentent particulièrement les pins 
et les sapins, arbres qui sont journellement employés à la confection des 
boîtes, caisses, etc. C’est dans les bois résineux et non résineux que les 
larves trouvent leur nourriture, et c’est dans ces mêmes bois qu’elles 
subissent toutes leurs transformations. Il est probable que les planches 
formant la caisse qui renfermaient ces cartouches, contenaient des larves 
de ces Térébrants et que les insectes parfaits, en cherchant à gagner l’ex- 
térieur, ont rencontré sur leur chemin ces cartouches avec leurs balles, 
qu’elles ont alors perforées à l’aide de leurs mandibules. En effet, il a 
été trouvé dans ces cartouches, plusieurs individus morts des deux sexes, 
et dont la couleur jaune qui orne les segments abdominaux et les organes 
locomoteurs de ces Hyménoptères, était encore noircie par le plomb et la 
poudre. 


Séances de l'année 1861. XXV 


— M. Tarnier adresse diverses propositions relatives à des modifica- 
tions à introduire dans nos Annales. — Des demandes semblables ayant 
déjà été présentées et discutées en séance, la Société ne croit pas devoir, 
quant à présent, prendre de nouvelles décisions relativement aux modifi- 
cations indiquées par notre collègue de Dijon. 


Membres recus. MM. Cordonnier, à Paris, présenté par M. Gautier des 
Cottes, et Valéry Mayet, négociant, à Cette (Hérault), présenté par M. le 
docteur Ch, Aubé. 


(Séance du 24 Juillet 1861.) 


Présidence de M. L. REICHE, 2° Vice-Président. 


Communications. On annonce la mort de notre collègue M. Gonthier, 
décédé récemment à Alby (Tarn-et-Garonne). 


— M. Emm. Martin adresse des remarques générales relatives à l’excur- 
sion entomologique en Savoie. —M. L. Fairmaire présente aussi verbale- 
ment quelques observations sur le même sujet. 


— M. H. Lucas lit la note qui suit : 


La Blatta femelle que je fais passer sous les yeux de la Société, et qui 
est la Blatta surinamensis des auteurs, a pondu deux capsules ovifères 
qui, par leur disposition et surtout leur forme, devaient occuper les par- 
ties latérales de l'abdomen. Je n'ai pas été témoin de l'expulsion de la 
première capsule; quant à la seconde capsule ovifère, j'ai vu et observé 
cette deuxième ponte, qui a été très prolongée et d’autant plus laborieuse, 
que cette Blatta femelle, lorsqu'elle m'a été remise, était déjà piquée. 
Peu de temps après cette deuxième ponte, cette femelle cessa de vivre, 

En étudiant ces capsules ovifères qui sont d'un jaune pâle, j'ai remarqué 
qu'elles étaient tronquées aux deux extrémités, régulièrement striées trans- 
versalement et parcourues en dessus et en dessous, dans le sens longitu- 
dinal, par un sillon profondément accusé ; elles sont cylindriques, com- 
primées, en forme de croissant, disposition qui m'a fait dire plus haut que 
ces capsules ovifères devaient occuper les régions latérales de l'abdomen ; 
et, en effet, on sait que les ovaires sont situées de chaque côté de cet 
organe. En observant ces capsules ovifères, j'ai remarqué aussi que le 
nombre de larves qui devait être fourni par chacune d’elles était dissem- 
blable. En effet, chez la capsule pondue en premier lieu, je n'ai compté 
que vingt et une loges ou compartements, tandis que dans celle de la 
deuxième ponte. j'ai compté, au contraire, vingt-quatre compartiments, 


XXVI Bulletin entomologique. 


Si ces capsules éclosent, cette femelle, à elle seule, fournira quarante-cinq 
individus, chiffre très grand et qui explique la prodigieuse facilité avec 
laquelle cette espèce peut se multiplier. 


— Le même membre fait passer sous les yeux de ses collègues un bel 
individu de l’Androctonus funestus de MM. Hemprich et Ehrenberg. Cette 
Arachnide trachéenne, abondamment répandue dans le Sud de l’Algérie 
et en Tunisie, est remarquable par sa couleur qui est d’un jaune soufre, 
au lieu d’être brune, comme cela a lieu le plus ordinairement ; cette jolie 
variété à été rencontrée à Batna, 


Lectures. M. Chevrolat adresse une notice intitulée: Description des 
Clytides de l’ancienne Colombie. 


— M. H. Lucas fait connaître une note ayant pour titre : Quelques remar- 
ques sur les métamorphoses de l’Aræcerus fasciculatus. 


— M, Girard lit une note sur les sécrétions de la matière musquée chez 
les insectes, (Voyez p. 25/4). 


Membre démissionnaire. M, le docteur Marcellin, à Entrevaux (Basses- 
Alpes). 


(Séance du 13 Aout 4 61.) 
Présidence de M. le docteur V. SIGNORET. 


Communications. M. L. Buquet annonce la perte que vient de faire la 
Société en la personne de M. Th. Bruand d'Uzelle, décédé à Besançon, le 
3 août dernier. — M. Millière est prié de donner, pour les Annales, une 
notice sur la vie et les travaux entomologiques de notre regretté collègue. 


— M. Hi. Lucas envoie la note suivante : 


Tous les ans je suis témoin, au Jardin des plantes, des dégâts causés 
aux lilas par un Microlépidoptère, auquel les auteurs ont donné le nom 
de Gracillaria syringella. Si jusqu’à présent je n'ai fait aucune communi- 
cation à ce sujet, c’est que ces arbrisseaux, jusqu’en 1860 inclusivement, 
mavaient réellement que peu souffert; mais cette année, un grand nom- 
bre de lilas, au Muséum, sont dépourvus de feuilles, et ces dégâts sont dus 
à la présence du Microlépidoptère que j'ai cité plus haut. En effet, on a dû 
remarquer celle année que la plupart de ces arbrisseaux sont dépourvus de 
feuilles, et que celles qui restent encore sont roulées, contournées à leur 
extrémité et comme brülées. Dans l'espoir de rencontrer la chenille ou la 
nymphe de ce Microlépidoptère dévastateur, j'ai examiné et déroulé un 


Séances de l’année 1864. XXVII 


très grand nombre de feuilles, mais il est probable, lorsque j'ai commencé 
ces recherches, qu'il était beaucoup trop tard, car à l'extrémité enroulée 
de ces feuilles, je n’ai trouvé que des excréments en grand nombre, parmi 
lesquels je n'ai toujours rencontré que l'enveloppe de la chrysalide. L’in- 
secte parfait avait done déjà pris son essor, et il est présumable que les 
éclosions de ce Microlépidoptère doivent avoir lieu à la fin de juin ou dans 
les premiers jours de juillet, puisque c’est du 45 au 20 de ce dernier mois 
que j'ai commencé mes recherches et que je n’ai trouvé que des chrysali- 
des vides. La chenille que j'ai observée est d’un vert-blanchâtre translu- 
cide avec la tête brune, et elle a pour habitude de rouler les jeunes feuilles 
sur leurs bords pour s’en faire ensuite un abri. Elle s’y tient renfermée dans 
un léger tissu, el ne se nourrit que du parenchyme de la feuille qui lui 
sert d'habitation. En effet, c'est à l'extrémité de la feuille enroulée que 
cette espèce subit toutes les phases de sa vie évolutive. Ce Microlépidoptère 
ayant été, cette année, un véritable fléau pour les lilas, je me suis demandé 
si on ne pourrait pas arrêter les dégâts causés à cette plante par la che- 
nille de la Gracillaria syringella. D'abord j'ai cherché à savoir si la femelle 
ne déposait pas ses œufs soit sur les branches, soit sur les troncs de ces 
arbrisseaux, mais j'avoue qu'après un certain temps employé à ces recher- 
ches, mes investigations, quoique minutieusement faites, ont toujours été 
infructueuses. 

Pour arrêter, ou au moins atténuer ces ravages, je crois que si l’on cueil- 
lait, lorsque les feuilles se montrent, toutes celles qui commencent à 
s’enrouler et dont le parenchyme a déjà disparu par place, peut-être pour- 
rait-on obtenir quelques résultats. Puis si dans les derniers jours de 
juin, on faisait une seconde cueillette qui consisterait à enlever toutes les 
feuilles enroulées à leur extrémité, pout-être parviendrait-on, je ne dis 
pas à détruire cette espèce, mais au moins à en atténuer les dégâts. En 
effet, ces deux cueillettes faites aux époques que je viens d'indiquer, 
auraient pour avantage non seulement de détruire la chenille à l’état jeune, 
lorqu’elie commence à manger le parenchyme des feuilles, mais de détruire 
aussi la nymphe de ce Microlépidoptère, véritable fléau pour les lilas, qui 
font l’ornement de nos jardins. 


Lectures. M. Leprieur donne lecture d’un travail ayant pour titre : Essai 
sur les métamorphoses du Trachys pygmæa: Mémoire présenté à l'Aca- 
démie des Sciences dans la séance du 16 février 1857. 


— M, Léon Dufour adresse, par l'entremise de M. Leprieur, une note 
à l’occasion de cet essai sur les métamorphoses du Trachys pygmeæa. 


— M. Chevrolat envoie une notice intitulée : Observations et notes syno- 
nymiques en ce qui concerne les tribus des Péinides, Anobiides el Bostri- 
chides, 


XXVIII Bulletin entomologique. 


— M. Reiche fait connaître un mémoire sur des espèces nouvelles de 
Coléoptères appartenant à la faune Circa-Méditerranéenne. 


— M. Fauvel adresse une note sur les Pæœderus à abdomen concotore. 
(Voyez page 230). 

Membres recus. MM. Dettony, employé du chemin de fer de Lyon à la 
Méditerranée, à Rognac, et Albert Léveillé, à Paris : tous deux présentés 
par M. le docteur Grenier, 


Membres démissionnaires. MM. Charles Melly, à Liverpool et Wailes, à 
Newcastle, 


(Séance du 28 Août 1861.) 


Présidence de M. le docteur V. SIGNORET. 


M. le marquis Jacques Doria, de Gênes, assiste à la séance. 


— M. le docteur Doumere dit qu'il a été à même d'observer, en 1859, 
à Auteuil, des chenilles qui étaient en pleine vigueur au mois de juillet, 
et des chrysalides de la Cleophana linariæ, qui semblent différer de celles 
étudiées jusqu'ici par leur genre de vie. En effet, ces chenilles s’attaquaient 
aux feuilles du hêtre, au lieu de se novrrir de celle des Mufiliers et des 
Linaires, et lorsqu'elles arrivaient à l’époque de la transformation, ne 
réunissaient pas les feuilles en un cocon serré par des fils, comme le 
fait la majorité des chenilles de cette espèce, mais elles s’enfonçaient sous 
l'écorce pourrie de l'arbre, en s’entourant d’un léger tissu, pour se mettre 
à l'abri du contact de la poussière du bois qui les environnait, C’est ainsi 
que les chrysalides ont été trouvées au mois de septembre. Elles sont d’un 
roux-clair et surtout remarquables par une gaine très prolongée en forme 
de stylet libre, qui sert d’enveloppe à la trompe du papillon. Celui-ci 
est éclos au printemps de 1860 et a paru différer un peu du type général, 
pour se rapprocher de la Cleophana serrata Treitshke, qui n’a encore été 
prise que dans le midi de l’Europe. Un insecte à l’état parfait et une chry- 
salide sont montrés à la Société par notre collègue. 

MM. Depuiset et Fallou (séance du 11 septembre), montrent compara- 
tivement plusieurs Cleophana linariæ, à l'état de papillon et à celui de 
nymphe, et font remarquer que pour eux, l’insecte de M. Doumerc, n’en 
diffère pas spécifiquement. Peut-être aussi, ajoutent-ils, la chenille ne se 
nourrit-elle qu'accidentellement des feuilles de Hêtre, et ne se trouvait- 
elle sur cet arbre que pour chercher à se chrysalider sous les écorces, 


Séances de l'année 1861. XXIX 


— M. Amyot, revenant sur la communication présentée par M. H, 
Lucas dans la précédente séance, sur les dégâts causés aux plantations de 
lilas du Muséum, par la chenille de la Gracilaria syringella, dit qu'il a 
observé ailleurs et à Paris même, cette année-ci, des faits semblables ; 
mais qu'après la destruction complète des feuilles, les arbustes, tout à coup 
débarrassés des chenilles, avaient reverdi comme au printemps. 

Il en résulte, selon lui, que la police n’a pas besoin d'employer le secours 
de l’homme pour délivrer la végétation de ses ennemis entomologiques, et 
il pense même, dans l’état actuel de la science, qu’il est impossible d’ad- 
mettre que la main de l’homme puisse, notamment par l’échenillage, 
apporter aucun remède au mal causé par les Insectes. 


— M. Emm. Martin fait savoir que notre collègue, M. Lethierry, veut 
bien se charger de faire, pour nos Annales, un rapport général sur l’ex- 
cursion entomologique en Savoie. 


Lecture. M. Henri Deyrolle fait connaître deux nouvelles espèces de Bu- 
prestides sa Chrysochroa Mnizechit, de Siam, et son Catoxantha Bonvou- 
loiri, de l'Inde boréale. 


Membres recus. MM. Henri-Charles Martin, à Paris, présenté par M. 
Fallou; et Oberthür, à Rennes, présenté par M. Emm, Martin. 





(Séance du 11 Septembre 1861.) 
Présidence de M. le docteur V. SIGNORET. 


MM. Dat, de Carcassonne, Racine, de Dieppe, et Gougelet, de retour de 
son excursion entomologique en Espagne, assistent à la séance. 


Communications. M. Ch. Brisout de Barneville annonce que M. Gambey 
vient de prendre auprès d’Asnières, le Gymnopleurus flagellatus, Goléoptère 
très rare pour la faune parisienne. 


— M. Reiche montre à la Société un grand nombre de dépouilles de nym- 
phes d”’Éphémères, qui lui ont été envoyées des environs du Mans (Sarthe). 
« Ces débris d'insectes, lui écrit-on, sont tombés en si grande quantité 
dans la nuit du 2 au 3 août, pendant un violent orage, que le matin, les 
habitants d’Arnage, commune de Pontlière, prétendent qu'il y en avait 
un décimètre de haut sur le sol, et qu'on aurait dit qu'il était tombé une 
neige abondante. » 


— M, de Lacerda adresse, par l'entremise de M. Signoret, une note 


XXX Bullelin entomologiqu. 


relative aux dégâts causés auprès de Bahia (Brésil), dans les plantations 
des caféiers, par des Lépidoptères appartenant probablement à l'Elachista 
coffeella : Insecte déjà étudié avec soin, sous ce même point de vue, par 
MM. Guérin-Méneville et Perrotet. — M. de Lacerda se propose de reve- 
nir plus tard sur ce sujet important. 


— M. Amyot annonce que les lilas sont en ce moment, à Paris même, 
l'objet d’une nouvelle invasion des chenilles qui ont détruit leurs feuilles 
il y a environ deux mois. Gette fois il a pu les observer avec plus d’atten- 
tion et il espère pouvoir donner ultérieurement des détails sur ces in- 
sectes, ainsi que sur leurs parasites. 


Lecture. M. Gautier des Cottes indique les caractères différentiels de 
trois nouvelles espèces de Pæœderus: ses F. corsicus, longicollis et carbo- 
narius, propres à la faune française, 


(Séance du 23 Septembre 1861.) 


Présidence de M. L. REICHE, 2e Vice-Président. 
Communications. M. Guenée adresse l’errata suivant, relatif à ses études 
sur le genre Lithosia, insérées dans ce volume. 
Pag. 44, lig. 5. Vitellina, lisez: Pygmaæola. 

Id. lig. 19, Dans la synonymie, avant l’abbréviation Bd», intercalez 
Vitellina, mot sans lequel la synonymie et l'alinéa 5 
de la description seraient inintelligibles. 

Pag. 49. lig. 18. Mroosina, lisez: Morosina. 


— M. Doüé présente à ses collègues une boîte renfermant un assez 
grand nombre de Goléoptères de la Gochinchine : 


On y voit, entre autres espèces remarquables, plusieurs Garabiques dont 
quelques-uns paraissent nouveaux; une belle suite d’Apoderus et d’autres 
Curculionites peu ou point connus; des Lamellicornes, des Longicornes et 
quelques espèces de Chrysomélines aux brillantes couleurs. Cette exhibition 
fait espérer pour l'avenir de riches et nouveaux produits d’un pays dont 
la faune entomologique est encore peu représentée dans nos collections. 


— M. Lucas fait passer sous les yeux de la Société plusieurs individus 
d'un Clavicorne de la tribu des Histérides. 


Cette espèce, dit-il, quoique parfaitement connue des auteurs, a pour 


Séance de l’année 1861. XXXI 


habitude de se tenir dans les fourmilières et fréquente, suivant M. de 
Marseul, dans son excellent ouvrage ayant pour titre : Monographie des 
Histérides, Ann. de la Soc. Entom., série IT, p. 140 (1855), particulière- 
ment celles formées par les Formica rufa et fusca. Get Histéride qui est 
l’'Hetærius sesquicornis Preyssler, Vere, Bœæmischer, Ins. (1799), se plait 
aussi dans d’autres fourmilières, car les quelques individus que je com- 
munique out été pris par moi dans celles habitées par les Myrmica sca- 
brinodis, Leplothorax acervorum et Formica fuliginosa. Lorsqu'on étudie 
les allures de ce petit Coléoptère qui rappelle par sa couleur celle des 
Formicides, avec lesquelles il vit en bonne intelligence, on remarque qu’il 
se tient dans la fourmilière même. En effet, c’est au milieu des nymphes 
et des œufs que j'ai capturé ces quelques individus qui se plaisent aussi 
dans les galeries souterraines formées par ces industrieux Hyménoptères. 
Lorsqu'on prend cet Histéride, il contrefait le mort pendant un certain 
temps, puis peu à peu, les antennes sont mises en mouvement, les organes 
de la locomotion, semblables à des rames, se détachent des parties laté- 
rales du corps et il prend immédiatement la fuite. Cest à la fin de 
juillet, dans la forêt de Saint-Germain-en-Lave, que j'ai rencontré les 
individus que j'ai l'honneur de faire passer sous les yeux de mes col- 
lègues, 


— M. Fairmaire donne la diagnose latine qui suit, d’une nouvelle 
espèce de Pristonychus, découverte dans lune des grottes du départe- 
ment de l’Ariége, par notre collègue M. Stableau. 


PRISTONYCHUS CYANESGENS. — Long. 10 à 45 mill. — Cyaneus, nitidus, 
prothorace subquadrato, postice leviler angustalo, angulis posticis obluse 
reclis, impressiontbus posticis sat profundis, elytris tenuiter strialis, vix 
perspicue punctulatis, tarsorum unguibus vix perspicue basi crenulatis. 


— M. Félicien Caignart de Saulcy adresse, par l'entremise de M. E, 
Reiche, la note suivante relative aux chasses entomologiques qu’il vient 
de faire en Suisse. 


J'ai fait un séjour de près d’un mois aux bains de Lavey, situés dans les 
Alpes, au bord nord du Rhône, rive droite par conséquent ; cet établisse- 
ment thermal est à l'extrémité d’une langue de terre appartenant au 
canton de Vaud, enfermée de trois côtés par le Valais, et au pied même 
de la Dent de Morcles, montagne verticale de plus de 3,000 mètres d’alti- 
tude. 

De Lavey, jai fait à Sion (capitale du Valais) une excursion de quelques 
jours, et je suis revenu en France en m'arrêlant encore trois Jours à 
Lucerne. Si vous pensez qu'il serait intéressant pour la Société d’avoir la 
liste du produit de mes chasses dans une partie des deux grandes chaînes 
parallèles des Alpes, les Alpes Pennines et les Alpes Bernoises, je vous 
ferais parvenir plus tard ce travail. Toutefois, je commence par vous dire 


XXXII Bulletin entomologique. 


que la sécheresse extrême et la chaleur violente de cette année, venant 
après la froide et humide année 1860, ont rendu les insectes fort rares 
dans ce pays. Mon père, qui chassait avec une ardeur et une obligeance 
extrèmes, et à qui reviennent en grande partie les meilleures trouvailles, 
était tout étonné de voir les Longicornes, si communs l’année précédente, 
faire entièrement défaut. 

Ma capture la plus intéressante la voici: J'étais désireux au suprème 
degré de visiter des grottes pour y chasser; les magnifiques trouvailles 
de MM. Larralde, Lespès, Linder, Pandellé, Quérilhac, et de notre mal- 
heureux et si regrettable collègue Delarouzée, m'avaient enflammé à un 
haut point pour la faune hypogée. Aussi mon premier soin fut-il de m'in- 
former de l'existence de cavernes. Je n’en pus trouver que deux. Dans la 
première, celle de Saint-Maurice, dite le Trou des fées, je ne trouvai 
qu'une Choleva angustata dans l'obscurité complète, à 50 mètres de pro- 
fondeur. Gette grotte est un couloir bas et étroit où il faut quelquefois 
ramper dans de l'eau glaciale, à plat ventre complétement, tenant sa 
lumière aux dents. La grande profondeur de l’eau ne me permit pas 
d'avancer à plus de 200 mètres. Ge couloir est très étroit et ne contient 
aucune espèce de terre ni de pierres roulantes, attendu que chaque hiver 
il en sort presque à plein goulot une cascade énorme. Il n’y a donc rien 
à trouver dans ce canal intermittent sans rives. La présence de quelques 
Diptères et de la Choleva en question sont difliciles à expliquer. Si des 
chauves-souris les avaient amenés, comment étaient-ils vivants? Et même 
il y avait très peu de fientes de ces Mammifères. 

Je passe à la deuxième grotte, située à Ollon (canton de Vaud). Gette 
grotte s'ouvre dans une vigne par un mauvais trou étroit, profond de 30 
à 40 pieds, d’une inclinaison de 60 à 65 degrés, revêtu d’une terre humide 
et glissante, ce qui rend l'entrée et la sortie de cette grotte très pénible. 
Au bas de cette pente on descend encore une soixantaine de pieds par une 
pente de 45 degrés sur un énorme éboulement de roches ; il faut se coller 
la tête à terre pour ne pas se rompre le crâne au plafond. Au bas de 
cette seconde rampe on entend le murmure d’un ruisseau. J'avais oublié 
de dire que ces descentes ne sont nullement en lignes droites, ce qui rend 
déjà l’obscurité complète. Je reprends l'itinéraire. Au bas de la deuxième 
rampe, il faut franchir péniblement un passage très dangereux; car la 
roche tombe verticalement de 15 pieds. Ce mauvais pas franchi, on est 
sur le lit du ruisseau qui vient d'un enfoncement situé à droite à 20 à 25 
mètres de distance, et qui continue à gauche avec force coudes que suit 
la paroi de la grotte pendant une centaine de mètres. Au bout le ruisseau 
se perd dans un entonnoir; là, la grotte se termine. Ge ruisseau provient 
d’une source située à 3 ou 400 mètres plus haut dans la montagne; il 
fait mouvoir une scierie, et s’engouffre de suite dans une crevasse. Il 
reparaît à quelques centaines de mètres en dessous de la grotte. Cette 
grotte n’a pas de stalactites ni de stalagmites; elle est creusée dans le 


Séances de l’année 1861. XXXIII 


gypse et l’alhâtre. Les bords du ruisseau sont en terre molle sur laquelle 
gisent beaucoup de pierres errantes tombées de la grotte; on trouve par 
ci par là quelques petits amas de sciure de bois toute noire, amenée autre- 
fois par le ruisseau à travers ses infiltrations. La température est très 
fraiche, A force de retourner des pierres, je saulai de joie en trouvant 
enfin, sous l’une d'elles, un petit carabique testacé que ma lumière ne 
parut pas inquiéter. Je frappai du doigt le sol près et devant lui : il se 
mit à courir à reculons avec une aisance très remarquable. 

Il me revint aussitôt à la mémoire que ce fait avait été constaté pour 
les Anophthalmus. Enfin, je trouvai aussi quelques-uns de ces insectes, 
dont l’un, encore tout mou, venait d’éclore. Après être rentré chez moi 
avec mon précieux butin, je voulus examiner la tète de cet insecte et je 
constatai avee stupéfaction qu'il y avait des yeux, que cet insecte était un 
Trechus, ressemblant beaucoup au micros, et qu'il existait des ailes blan- 
ches et molles sous les élytres. Je repartis au plus tôt pour explorer minu- 
tieusement le ruisseau avant et après sa sortie de la surface du sol au 
grand soleil. Je n’y pus trouver un scul Coléoptère. Jai bien constaté que 
ce Trechus avait des yeux pour ne pas voir; il ne se trouve que dans la 
partie la plus reculée et entièrement obscure de la grotte (plus de 100 
mètres de l'entrée); il sy perpétue, puisque j'en ai pris un qui venait 
d’éclore; il a sans doute le nerf optique paralysé, et a pris les habitudes 
de vie et de marche à reculons des Anophthalmus. Je laisse à chacun la 
faculté de tirer de ce fait telle conclusion philosophique qui lui plaira, 
moi je m'abstiens. Ce fait me parait cependant assez curieux pour être 
mis sous les yeux de nos confrères, 


Après cette communication, M. Fairmaire dit que ce n’est pas la pre- 
mière fois que des Trechus pourvus d’yeux ont été rencontrés dans des 
grottes souterraines : il cite spécialement le Trechus minutus que M. Gre- 
nier à pris dans une grotte du département de la Dordogne. M. de Bon- 
vouloir ajoute qu'il a rencontré un Leptinus testaceus dans une grotte, et 
que M. Linder a fait aussi la même capture. 


M. de Bonvouloir fait aussi remarquer que les Anophlhalmus peuvent, 
quoiqu'ils soient aveugles, percevoir la lumière d’une manière quelconque, 
car, dès qu’on s'approche d'eux avec un flambeau allumé et même sans 
faire le moindre bruit, ils fuient avec rapidité. 


M, Paul Gervais dit enfin qu'il serait important d'étudier les Insectes et 
les Crustacés qui vivent dans les puits à une profondeur plus ou moins 
considérable, et il ajoute qu'il a observé dans des circonstances sem- 
blables des Gammarus à yeux blancs et tout à fait dépourvus de pigmen- 
tum. 


h® Série, TOME I. Bulletin 11, 


XXXIV Bulletin entomologique. 


Lectures. M. de Bonvouloir lit une notice intitulée: Description d’un 
genre nouveau voisin de celui des Anophthalmus et de deux espèces nou- 
velles de Coléoptères propres à la France. Ces insectes sont lAphænops 
Leschenaulti, trouvé dans la grotte de Beda, près de Bagnères-de-Bigorre, 
et le Dichotrachelus Bigorrensis découvert sous une pierre auprès du 
pic midi de Bigorre. 


— M, Chevrolat communique un mémoire sur les Clytides Au Brésil. 


— M, Stäl adresse un travail intitulé : Genera nonnulla nova Cicadino- 
rum descripliva. 


— M. Guenée envoie des observations sur l'emploi du nécrantome, 
comme moyen de conservation et de préparation des Lépidoptères ; au 
sujet de la note de M. Leprieur, insérée page 75 des Annales de 1861. 


Membres recus, MM. Arthur Bavay, pharmacien de la marine, à Port- 
Louis, près Lorient (Morbihan), présenté par M. Remquet; le révérend 
Lawson, à Bagnères-de-Bigorre, présenté par M. Leschenault ; Paul Mabille, 
professeur au collége de Dinan (Côtes-du-Nord), présenté par M. Goossens ; 
et Bernardo Rosales, à Cordoba (Espagne), présenté par M. Gougelet. 


(Séance du 9 Octobre 1561.) 


Présidence de M. L. REICHE, 2° Vice-Président. 


Communications. M. Fauvel adresse la diagnose latine suivante d’une 
nouvelle espèce de Coléoptères de la famille des Staphyliniens, propre à 
la France, 


OxYTELUS PERRISI, — Niger, nilidus, antennis rufo-brunneis, mandi- 
bulis medio rufo-testaceis, pedibus rufis, capite parcè fortiter, fronte densè 
subtilissimè puuctatis, thorace obsolete trisulcato, lateribus minimè cre- 
natis, elytris subtililer parcèque punctatis, albido-testaceis, abdomine sub- 
tilissimè punctulato. — Long. 3 à 3 1/2 mill. 


Mas sexlo inferiore abdominali segmento media apice bituberculato, 
septimo fortiter arcuato, laterè profunde sinuato. 


Oxyporis inusto Grav. et plagiato Rosenh, affnis, 


Séances de l'année 1861. XXXV 


Habitat in normannis littoribus; circà Olinæ ostium mense martio 4864 
numerosè lectus. 


— M. le docteur Schaum adresse la note qui suit relative à la syno- 
nymie de deux espèces de Chlænius. 


Il règne encore une grande confusion dans la synonymie des Chlænius 
azureus Dej. et vérens Ramb., que je crois utile d'indiquer ici, parce que 
ces espèces forment l’objet de plusieurs notes dans les Annales. 

Dejean à décrit en 1834 (Spec. V, 664) un Chlænius de Tanger et de 
Cadix sous le nom de CAl. azureus, nom qui fut changé par M. Brullé 
(Silberm., Rev. Entom., II, 284)) en celui de cyaneus, parce qu'il avait 
été employé antérieurement par Duftschmidt pour une autre espèce du 
même genre (Dinodes rufipes Bon. Dej.). M. Brullé s’est borné à faire ce 
changement de nom sans donner là ou ailleurs une description de cet 
insecte. Quelque temps après, dans sa Faune de Andalousie, M. Ram- 
bur décrivit le CAL. virens que M. Lucas a tort de désigner comme cyaneus 
Brullé, en même temps qu'il en distingue comme espèce l'azureus Dejean. 


Il résulte évidemment de cette confusion que M. Lucas n’a pas consulté le 
mémoire de M. Brullé. 


M. de Chaudoir, dans sa révision du genre CAlænius (Bull. de Mosc., 
1856) rapporte, avec un point de doute cependant, le virens Ramb. au 
Chl. azureus Dej., auquel il applique un nouveau nom cælestinus, n'ayant 
pas connaissance du changement opéré par M. Brullé, et distingue en même 
temps de ce cælestinus une espèce voisine, considérée comme nouvelle, 
sous le nom de Chl. macrocerus. À Ce macrocerus Chaud. doit être rap- 
porté, selon l'observation de M. de Chaudoir, communiquée par M. Lucas 
(Bull., 1859, p. czxxxnt), le Cl: Favieri Lucas décrit précédemment dans 
les Annales (Bull., 1858, p. caxxix). Or ce Ch. Favieri serait, selon la dé- 
_claration de M. Fairmaire (Bull., 4859, p. L), le véritable CAL azureus Dej., 
déclaration contredite, mais non réfutée par M. Lucas, qui se dispense 
de nous communiquer les observations sur lesquelles sa contradiction est 
fondée (Bull., 14859, p. GLxxXxI). 

Ayant pu examiner plusieurs individus du Ch! Favieri Luc. envoyés à 
M. Kraatz, je dois confirmer lassertion de M. Fairmaire et dire que cet 
insecte ne diffère point du véritable azuwreus Dej. Je peux ajouter en même 
temps que M. de Chaudoir s’est trompé sur ce dernier ; qu’il avait le CAL. 
virens Ramb. dans sa collection sous le nom de cœlestinus Chaud. (azwreus 
Dej.), et que son GA. macrocerus est aussi bien le véritable azureus que 
le Favieri Luc. Je peux appuyer cette dernière assertion sur deux indi- 
vidus de ma collection déterminés par M. de Chaudoir même comme 
cœlestinus et macrocerus et sur un passage du mémoire de cet auteur 
(Bull. de Mosc., 1856), d'où il résulte que la description du vrens Ramb, 


-. 


XXXVI Bulletin entomologique. 


s'accorde parfaitement avec celle du cæœlestinus. La Svnonymie de ces 
eux espèces est donc : 

4. Chlænius cyancus Brull., azureus Dej., macrocerus Chaud., Faviert 
Lucas. 

2, Chl. virens Ramb., cælestinus Chaud., Coll. 


— M. Bellier de la Chavignerie, de retour de son voyage entomologique 
en Corse, fail passer sous les yeux de ses collègues deux boîtes contenant 
un grand nombre d'insectes de tous les ordres, et il annonce qu’il pré- 
pare un travail détaillé sur les résultats de ses chasses. 


Lecture. M. le baron Gautier des Cottes lit une notice contenant la des- 
cription d’un genre nouveau de Staphyliniens (Pæderomorphus) propre à 
la Caramanie (type : P. pedoncularius), suivie de descriptions d'espèces 
nouvelles de Goléoptères (Pæœderus minutus, de Turin; Pæœderus ventri- 
cosus, du Piémont, et Clytus Bellieri, de Corse). 


Membre recu. M. G. de Lansberge, à Bruxelles, présenté par M. Sallé. 


Membre démissionnaire. M. Raoul Le Roy, à Paris. 
5 L1 


(Séance du 23% Octobre 1861.) 


Présidence de M. le docteur V. SIGNORET. 


M. Linder, d’Arras, assiste à la séance. 


Décision, Sur le rapport de la commission de la bibliothèque la Société 
décide ‘qu’elle achètera, au moyen des ressources des fonds Pierret, 
les deux ouvrages complets d'Esper et d'Engramelle sur les Lépidoptères 


d'Europe. 

Communications. M. Girard fait de nouveau connaître quelques résul- 
tats de ses recherches sur la chaleur propre des Articulés. (Voyez p. 503 
et Suiv.) 

— M. le docteur Laboulbène fait passer sous les yeux de ses collègues 


un atlas chinois, relié et encadré de soie, contenant sur papier de riz 
quelques-uns des insectes du Céleste-Empire. Cet atlas, rapporté de la der- 


Séances de l'année 1861. XXXVII 


nière expédition franco-anglaise en Chine, par M. le docteur Gustave 
Dufour, fils de notre Président honoraire, contient, parmi les dessins des 
nombreux insectes qu'il renferme, quelques espèces que lon peut re- 
connaitre et montre en même temps l’état d'enfance de l’entomologie 
dans ce riche pays. 


— Le même membre donne quelques détails sur un Coléoptère Curcu- 
lionite, l'Otiorhynchus sulcatus, qui a beaucoup nui cette année aux 
vignobles dans le Quercy. 

M. Linder ajoute que cet Otiorhynque à fait également beaucoup de 
dégâts dans les vignes des environs de Béziers. C’est pendant la nuit que 
linsecte vient attaquer les bourgeons de la plante vinicole. 


— M. Girard communique la note suivante relative aux mœurs des 
abeilles. 


On sait, dit-il, que les abeilles ouvrières, aussitôt qu’elles ont reconnu 
que la reine a été fécondée, sacrifient sans pitié tous les mâles ou faux- 
bourdons, et que les cadavres de ceux-ci, qui couvrent le sol autour de 
la ruche, annoncent aux apiculteurs que le sort de la récolte de l’année 
est assuré. C’est ordinairement à jours variables, de la fin de mai à la fin 
de juin, selon que l’année est précoce ou tardive, que s'opère ainsi la 
fécondation de la reine et la destruction des mèles. Le fait n'est cepen- 
dant pas sans exception. 

J'examinais, pendant les derniers jours de septembre, un certain nom- 
bre de ruches, au village de Chevry-Cossigny, près Brie-Comte-Robert 
(Seine-et-Marne), afin de rechercher les reines, alors que les insectes 
venaient d'être asphyxiés par l'emploi de mêches soufrées. Je n’eus pas 
l'occasion de rencontrer ce que je cherchais, mais je fus fort étonné de 
trouver dans une ruche plusieurs mâles à demi tués au milieu des abeilles 
par lacide sulfureux, et qui, par conséquent, avaient dû continuer, après 
la fécondation de la reine, à vivre tranquillement de miel dans la ruche. 
Celle-ci provenait d’un essaim très tardif et considérable, formé aux 
premiers jours du mois d'août, et qui en six à sept semaines seulement 
avait rempli la ruche de gâteaux et de couvain, ce qui prouvait l’exis- 
tence d’une reine fécondée et d’une postérité nombreuse. 


— M. H. Lucas lit une note sur l'éducation tentée à Paris d’une 


Mélipone. 


Je fais passer, dit-il, sous les yeux de la Société plusieurs individus de 
la Melipona scutellaris Latr. (Des Abeilles proprement dites, Recueil d’ob- 
servations de zoologie et d'anatomie comparée, par de Humboldt et 
Bonpland, p. 290, pl. 20, fig. 2). Getle espèce, qui est vivante et que je 


XXXVIII Bulletin entomologique. 

possède depuis deux mois, provient des environs de Rio-Janeiro, d’où 
elle à été envoyée par M. Williams. Espérant conserver ces Mellifères en 
vie, je les avais placées dans les serres du Muséum où elles volaient libre- 
ment; mais comme celles-ci sont envahies par la Formica gracilescens 
et que cette espèce est très nuisible aux Melipona, j'ai dù retirer ces 
Mellifères, et actuellement elles sont placées dans le laboratoire d’ento- 
mologie,. 

Malheureusement, je trouve tous les jours des individus morts dans la 
cage où celte espèce est placée, et si cette mortalité continue, dans un 
temps très peu éloigné les quelques individus que je possède encore au- 
ront cessé de vivre. 

Lorsqu'on examine cette espèce, on remarque que son vol est rapide, et 
quand on la saisit elle fait entendre un bourdonnement très prononcé. De 
plus, elle est très agile et se laisse prendre sans opposer la moindre résis- 
tance, 

A lentrée du nid, qui est composé de terre gàchée, se tient en senti- 
nelle un individu chargé de reconnaître avec ses antennes tous ceux qui 
pénètrent dans la ruche; tous ces individus sont dépourvus d’'aiguillon 
et je les ai jusqu’à présent nourris avec du sucre légèrement détrempé. 

J'aurais désiré tenter un essai d'acclimalation de cette espèce dans notre 
pays, mais j'en ai été empêché par des circonstances tout à fait indépen- 
dantes de ma volonté. C’est vers la fin d'août que ces Mellifères m'ont 
été remises par M" Deshais et on sait qu’à cette époque la campagne est 
déjà dépourvue de fleurs. J'avais espéré qu'en les confiant aux serres du 
Muséum, ces Mellifères auraient rencontré dans cet endroit non seulement 
une température élevée et toujours constante, mais probablement aussi 
des plantes convenables à leur nourriture et à la production du miel. Après 
un séjour de cinq semaines environ, voyant qu'elles étaient sans cesse tour- 
mentées par la Formica gracilescens, qui est excessivement commune 
dans ces serres, et voyant aussi que ces Hyménoptères Mellifères auraient 
fini par être détruits si je les y avais laissés plus longtemps, je me suis vu 
alors dans la nécessité de les retirer. En effet, j'ai remarqué que la For- 
mica gracèilescens non seulement enlevait les individus morts, mais qu’elle 
attaquait aussi les individus vivants qui venaient à se poser soit sur les 
plantes, soit sur les vitres. Pour s'emparer de cet Hyménoptère, cette 
Formica gracilescens se met au nombre de vingt-cinq à trente individus 
sur une Mélipone, qui oppose d’abord une grande résistance, mais qui 
finit par succomber et être ensuite entraînée par celte Formicide, dont le 
nombre augmente sans cesse. 


— M. le docteur Boisduval, qui doit publier dans les Annales une no- 
tice sur les Lépidoptères recueillis dans les iles Philippines par M. Lor- 
quin, fait passer sous les yeux de la Société quelques magnifiques espèces 


Séances de l'année 1861. XXXIX 


qui lui ont été envoyées par cet intrépide voyageur naturaliste; entre autres 
les beaux Papilio Jupiter, Dœdalus, Emalthion, var. Descombesi, Euphy- 
rus; Adolias imperator, Lochania; Lexias tydea; Eurylais Daphnis, etc. 


— Le même membre fait part à la Société qu’il a découvert par hasard 
la chenille de la Dianthæcia cæsia dans des capsules de Caryophyllées 
qu'il avait recueillies sur la route de Villars-d’Arènes au Lautaret, particu- 
lièrement sur les fleurs de Silene énflata. Les chenilles ne lui ont pas 
offert de différences sensibles avec celles que l’on trouve dans les capsules 
du Lychnis flos cuculi. M. Boisduval a laissé périr faute de nourriture 
celles qu'il avait prises dans cette montée, sauf trois qui étaient plus 
grosses et dont les chrysalides ont donné au mois de juin de cette année 
de beaux exemplaires de cæsia. 


Lectures. M. Chevrolat fait connaître un travail sur les Clytides des 
Guyanes, du Chili, de la Bolivie, du Pérou et de la République argentine 
et des Antilles. 


— M. Fauvel adresse une notice sur les genres Calyptomcrus Redt. et 
Comazus Fairm. 


— M. Girard lit une note sur le résullat de ses expériences sur un 
Acherontia atropos. (Voyez page 506.) 


Membre recu. M. Maurice Dollé, à Laon (Aisne), présenté par M. Benoist 
Levasseur. 


Membre démissionnaire. M. Wachanru, à Marseille, 


{Séance du f% Novembre 1=G1.) 


Présidence de M. le docteur V. SIGNORET. 


Communications. M. Reiche annonce la mort de notre nouveau collègue 
M. l'abbé Chapellier, chanoine honoraire d'Alger, curé de Mustapha-infé- 
rieur, décédé subitement. 


— M. le docteur Coquerel denne quelques détails sur un fait entomo- 
logique qui lui a été signalé par lun de ses collègues de la marine, 


XL Bulletin enlomologique. 


M. Bel, actuellement au Sénégal. Get officier aurait éprouvé, en prenant 
un Coléoptère, qu'il n'a malheureusement pu déterminer, un choc léger 
fort analogue aux secousses électriques, et, d’après les renseignements 
qu'il à pris, il paraîtrait que les nègres connaissent cet insecte, qui leur 
cause toujours des tremblements lorsqu'ils s’en saisissent. C’est comme 
un premier document que M. Coquerel indique cette remarque, et il se 
propose de faire vérifier le fait et tâchera alors de se procurer le Coléoptère 
réputé électrique. 


— M. Bellier de la Chavignerie annonce qu'il a reçu de la Grèce (Eury- 
tanie et monts Parnasse) un envoi de Lépidoptères assez considérable dont 
il montre à la Société les principales espèces, et il accompagne sa commu- 
nication des observations suivantes : 


Cet envoi, qui contenait 193 espèces représentées environ par 350 indi- 
vidus, peut donner une idée de la faune du pays où il a été recueilli. 
Plusieurs types sont les mêmes que ceux des environs de Paris, mais beau- 
coup d’autres sont modifiés comme on peut l’observer notamment pour 
Sinapis; Phlœus; Agestis; Ægon; CGamilla; Paphia; Phœbe; Tithonus ; 
Méra; Mægera, elc. 

L'Anthocharis Ausonia; la Melitæu Didyma ; VArgynnis Cleodoxa; le 
Salyrus Eudora; les Hesperia Linea, Sylvanus, Eucrate, Altheæ et quel- 
ques autres, présentent la plus grande analogie avec les types de Sicile. 
Comme dans ce dernier pays, on trouve en Grèce l'Hesperia Lefebvrei 
Ramb.; mais les montagnes de la Grèce paraissent avoir des produc- 
tion plus alpines que celles de la grande ile italienne, puisque M. le doc- 
teur Krüeper y a rencontré deux Erebia; l'Erebia Melas et l'Erebia Dro- 
nus assez modilié. 

Un beau Polyommatus, V'Ignitus, dont l'origine européenne était jusqu'ici 
assez douteuse, doit être admis maintenant sans scrupule dans les collec- 
tions d'Europe, de même que la Lycæna Trochilus retrouvée de nouveau 
en Grèce en 1861. 

Les autres Lépidoptères les plus intéressants de l'envoi, ceux qui carac- 
térisent le mieux le pays, sont : les Péeris Krüeperi el Ergane, les Antho- 
charis Damone et Gruneri (sur lesquels j'appelle particulièrement latten- 
tion de la Société; ces deux jolis diurnes diffèrent tellement à la pre- 
mière vue, surtout par leurs femelles, qu’il semble surprenant que 
quelques lépidoptéristes aient eu la pensée de réunir les deux espèces en 
une seule); l’Arge Herta; les Satyrus Anthelea, Lupinus Costa et Roxe- 
Lana; le Thanaos Marloyi; plusieurs Zygæn«a que je n’ai pas encore eu 
le temps d'étudier ; la Naclia Famula; V'Amphipyra Tetra; la Catocala 
Eutychea; VAnaitis Simpliciata et la belle Aspilates Tabidaria Zeller, 
dont M. Herrich-Schaëffer a donné plusieurs bonnes figures. 


Séance de l'année 1861. XLI 


— M. de Norguet adresse, par l'entremise du secrétaire-adjoint, la note 
suivante relative aux dégâts causés aux lilas dans les environs de Lille par 
la Gracillaria syringella. 


J'ai lu dans le 9° trimestre des Annales de la Société une note de 
M. H. Lucas concernant les ravages faits aux lilas par une Tinéite. Ayant 
moi-même fixé mon attention depuis plusieurs années sur ce fait, j'ai 
pensé que la Société recevrait peut être avec plaisir quelques observations 
qui compléteront les remarques déjà données. 

C'est pendant l'été si sec et si chaud de 1858 que je m'aperçus pour la 
première fois du fléau qui frappait les lilas de mon jardin de Lille. Toutes 
les feuilles sans exception furent roulées, et dès la mi-septembre les dix 
ou douze grands pieds de lilas que je possède étaient tout à fait dépouillés. 
L'année suivante, mêmes dégâts. En 1860, été pluvieux, ils furent beau- 
coup moindres, Cette année-ci, ils diminuèrent encore; beaucoup de 
feuilles ont été attaquées, mais elles ne tombèrent pas pour cela, le dessé- 
chement s'arrêla aux deux tiers, à peu près avant le pédoncule. Je mai 
jamais été témoin d’une seconde apparition de feuilles, comme celle dont 
parle M. Amyot à la page xx1x de notre Bulletin de 1861. 

Je n’ai pu vérifier l'endroit où la Tinéite femelle déposait ses œufs; Je 
n'ai pu non plus découvrir aucune trace des galeries que creusent, sous le 
parenchyme, les chenilles encore jeunes des Gracillaria et genres voisins; 
je ne pense pas que l'espèce dont il est question soit au nombre des mi- 
neuses. Elle commence toute jeune à enrouler lextrémité des feuilles. 
Vers le mois de juillet, je trouvais dans les enroulements des chenilles 
encore petites, au nombre de trois, quatre et mème plus, mais plus tard 
on les rencontre presque toujours seules; sans doute parce qu’en gran- 
dissant la petite famille, ne trouvant plus assez de nourriture dans les 
surfaces qui l'entourent, doit se disperser pour chercher plus loin de 
nouvelles feuilles. 

Lorsqu'arrive le temps de leur transformation, les chenilles abandon- 
nent leur cornet pour aller se métamorphoser, les unes dans les rugosités 
de l’écorce des branches, les autres, en plus grand nombre, à la surface 
de la terre, entre les petites mottes, où elles filent une coque de la gros- 
seur d’un grain de blé de petite dimension. 

J'ai enfermé dans des bocaux des branches de lilas attaquées, toutes les 
chenilles sont sorties pour aller se métamorphoser au fond des vases, sur 
la terre que j'y avais déposée. J'ai, en outre, ouvert plusieurs centaines 
d’enroulements, dans aucun je n’ai trouvé de chrysalides ni de débris, En 
ceci, mes observations différent de celles que mentionne M. H. Lucas; 
elles différent aussi de la notice donnée par Duponchel sur les mœurs 
des Gracillaria. 

En sortant de sa coque, le papillon entraine presque toujours après lui 


XLIT Bulletin entomologique. 


les débris de sa nymphe; aussi, en examinant le fond de mes bocaux tout 
parsemé de ces débris, je crus d'abord que la métamorphose avait lieu à 
nu; mais, En eXaminant avec attention, je découvris les coques que la 
terre agglutinée autour d'elles empêchait de distinguer. 

Je h'ai pas observé de seconde génération de la Tinéite dont il est ques- 
tion. 

L’éclosion se fait-elle en septembre et la femelle pond-elle avant l'hiver 
sur le corps des arbres? ou bien l’éclosion n’a-t-elle lieu qu'au printemps 
et la chrysalide passe-t-elle l'hiver? Ce qu'il y a de certain, c’est que dans 
mes bocaux l’éclosion n'eut lieu qu'en mars. Mais l’on sait aussi que 
la captivité change bien souvent les époques du développement des 
Lépidoptères. 


M. Tappes, au sujet de cette note, présente quelques remarques 
sur les ravages produits celte année auprès d'Auteuil par la même Tinéite ; 
il cite une plantation de lilas de plus d’un kilomètre d’étendue qui en a 
beaucoup souffert. 

M. EH. Lucas dit aussi quelques mots sur le même objet; il rapporte 
qu'il y à annuellement deux générations de la Gracillaria, dans lesquelles 
les chenilles ont des genres de vie différents. Dans la première génération, 
à la fin du printemps et au commencement de l'été, ces chenilles enrou- 
lent des feuilles de lilas et y subissent leurs métamorphoses; dans la 
deuxième génération, en automne, après avoir mangé les feuilles, elles 
vont ce transformer dans la terre pour reproduire l'espèce l'année sui- 
vante. 

M. le secrétaire ajoute que M. Amyot prépare en ce moment un travail 
étendu sur la Gracillaria syringella, ainsi que sur les parasites de ce Lé- 
pidoptère, qu'il a été à même d'observer à Paris. 


— M. Guérin-Méneville fait voir des cocons de Bombyx enveloppés d’une 
soie dune très belle couleur d’or. Ces cocons percés, comme treillagés, et 
provenant de Java, ont été longtemps entre les mains de notre collègue 
avant qu'il n'ai pu reconnaître quel en était ie producteur. Mais aujour- 
d'hui il a pu s'assurer que ces cocons appartenaient au Bombyx trifenes- 
trala de Linné, figuré par Hubner. Ces papillons, dit M. Guérin-Méne- 
ville, vivent en familles nombreuses sur les Protium javanum, Canarium 
commune @t Mangifra inguus, et peut-être pourrait-on les utiliser dans 
l'économie domestique. En effet, ces cocons, facilement dévidables, don- 
neraient une belle soie dorée que l’on emploicrait pour des broderies, 
et cela sans aucune préparation de teinture. 


Lectures. M, Amyot fait connaitre une notice intitulée : De la produc- 





Séances de l’année 1861. LXI 


tion des fils des Araignées, de la fabrication de leurs loïes et de lascen- 
sion de ces fils dans les airs. 


— M, Chevrolat communique la dernière partie de sa monographie 
des Clytides de l'Amérique méridionale. : 


— M. Fauvel donne une notice sur quelques Aléocharides européens 
nouveaux où peu connus (genres Falagria, Phytosus, Silusa, Ichno- 
glossa, Haploglossa et Aleochara); travail suivi de la description des 
larves du Phylosus nigriventris et Leplusa rupeslris. 


— M. Schauluss envoie, par l'entremise de M. de Bonvouloir, un mé- 
moire contenant la description latine d’un grand nombre de nouvelles 
espèces de Coléoptères. 


— M. le docteur Schaum adresse quelques remarques relativement à 
plusieurs notices insérées dans les Annales : sur le Gyrinus concinnus, 
la Pünclia grossa, divers Corymbytes, VOphonus discicollis, ete. 


(Séance du 27 Novembre 4261.) 


Présidence de M. le docteur V. SIGNORET. 


M. Lespès, profesteur à la Faculté des sciences de Dijon, assiste à la 
séance. 

Communications. M. le marquis de la Ferté-Sénectère informe les 
entomologistes qu'il met en vente les collections dont la désignation 
suil : 


1° MALACODERMES EXOTIQUES, non Compris les Cébrionites et les Dascyl- 
lides : 1074 espèces, 2250 individus. 


La collection, commençant au genre Lycus du catalogue Dejean, est 
classée dans l’ordre de cet ouvrage. Elle se compose : premièrement, des 
espèces exoliques de l’ancienne collection de M. Reiche; en second lieu 
des acquisitions de M. de la Ferté, qui comprennent entre autres le pre- 
mier choix des récoltes faites par M. Goudot dans la Nouvelle-Grenade, 
par M. Bocandé dans la Casamance, et par M. le docteur Bacon dans le 
nord de linde. 


XLIV Bulletin entomologique. 
2° XYLOPHAGES EXOTIQUES, n0n Compris les Scolytaires : 550 espèces, 
1590 individus. 


Cette collection n’est autre que celle du comte Dejean, distraction faite 
des espèces européennes, mais avec addition de toutes les espèces exoti- 
ques acquises par MM. Reiche et de la Ferté. 


9° TRIMÈRES FXOTIQUES, COmprenant : 


Les Coccinelliens. . . . 453 espèces. 1777 individus. 
Les Eumorphides. . . . 4108 — 271 — 
Ensemble, , . 561 espèces. 2048 individus. 


Cette collection est composée de celles de MM. Reiche et de la Ferté ; 
elle comprend, comme celle des Malacodermes, une belle suite d'espèces 
nouvelles recueillies dans l'Inde par le docteur Bacon. 


L° DOUBLES DE BUPRESTIDES EXOTIQUES d'une bonne conservation et 
d'une bonne détermination, provenant de l'ancienne collection Gory : 477 
espèces, 786 individus. 


0° DOUBLES DE LONGICORNES EXOTIQUES d’une assez bonne conser- 
valion : 650 espèces, 910 individus. 

S’adresser pour les prix à M. Reiche, el pour tous autres renseignements 
à M. de la Ferté, à Tours. 


— M. Emmanuel Marlin annonce qu'une personne étrangère à la 
Société, qui s’est beaucoup occupé de recherches entomologiques, dési- 
rerait céder à un prix très modéré une collection de Lépidoptères d'Eu- 
rope, composée de 1200 espèces et de plus de 3000 individus. — S’adres- 
ser à M. Emm. Martin. 


— M, Guenée fait savoir, par l'entremise de M. Buquet, qu'il va publier 
incessamment un catalogue général des Lépidoptères d'Europe. 


J'apprends, écrit-il, par une circulaire de M. Staudinger, de Dresde, 
qu'il vient de faire paraître un Catalogue de Lépidoptères d'Europe en 
langue française. IL est d'autant plus important pour moi &e connaître 
ce travail qu'un catalogue semblable va être édité par notre nouveau 
collègue M. Oberthür, de Rennes, d’après ma méthode et avec ma colla- 
boration, ou plutôt, s’il faut vous dire toute la vérité, rédigé par moi (sauf 
les époques d'apparition) en ce qui concerne les Diurnes, les Sphinx et les 
Bombyx, el relevé sur mon Species pour le reste. 

Ce travail est terminé, et M. Oberthür n'attend pour l'imprimer que la 
libre disposition de ses presses occupées en ce moment à un travail d’une 
autre nature et très urgent. 

Ce catalogue sera basé, comme celui de M, Doubleday, sur la méthode 


Séances de l'année 1861. XLV 


qui n’est propre et en contiendra toutes les divisions et subdivisions, mais 
sans caractères génériques. La synonymie sera très courte, mais scrupu- 
leusement vérifiée. Les variétés formant race, celles qui ont reçu des 
noms séparés, et les principales aberrations y seront mentionnées avec 
l'indication de la page ou de la figure de l’auteur où il faudra aller les 
chercher. L'habitat sera précisé et les époques d'apparition rectifiées, 
Enfin, l'indication de la nourriture de la chenille, quand elle sera connue, 
suivra chaque espèce et accusera celles dont les premiers états sont 
ignorés, 

Quant au nombre des espèces, ce catalogue sera le plus complet qui 
existe et les lépidoptéristes en jugeront quand je dirai que le genre Par- 
nassius contient 17 espèces, le genre Argynnis 30 et 40 variétés, le genre 
Melitæa 25 et 41 variétés. 


— M. le docteur Aubé annonce qu’il vient de trouver dans les Annales 
de la Société linnéenne de Lyon pour 1860 un travail sur un nouveau 
genre de la famille des Anobides, publié par MM. Mulsant et Rey. Ce genre 
est celui des Theca, dont il a lui-même, quelques mois plus tard et sans 
connaître le travail des entomologistes de Lyon, donné la description dans 
nos Annales de 1861. Ces Messieurs ne signalent que deux espèces du 
genre T'heca, lune sous le nom de Byrrhoides et l'autre sous celui de 
elongata. Notre collègue a employé aussi la même dénomination pour dé- 
signer la première et il a décrit la seconde sous le nom de Raphaelen- 
sis. Il faut donc aujourd'hui rétablir la synonymie comme il suit : 


Theca Byrrhoides Muls. et Rey. 
—  elongata Muls. et Rey; Raphaelensis Aubé. 


Je profite, ajoute M. Aubé, de l’occasion pour décrire ici une sixième 
espèce de ce genre; elle provient de la province d'Alger et fait partie de 
la collection de M. Reiche, où elle n'est représentée que par un seul 
exemplaire, 


THECA CRIBRIGOLLIS Reiche in Museo. — Oblongo-ovata, piceu, capite et 
abdomine piceo-ferrugineis, pube sericeo-testacea dense veslila, vix opaca. 
Capite sparsim punclulato. Thorace densius fortiter ruguloso-punctato. 
Elylris subtilissime reticulatis, slriato-punclulatis, striis punctisque ad 
suluram leviter, ad latera forlius impressis; ante humeros ad angulum 
externum plica angusta leviler elevata. Pedibus piceis, tarsis testaceis. — 
Long. 1 3/4 mill. 

Cette espèce a la plus grande analogie avec le T. Byrrhoïdes Muls. 
et Rey, mais elle en diffère essentiellement par la ponctuation du corselet 
qui est beaucoup plus forte et plus serrée, ce qui fait paraitre cet organe 
un peu rugueux. En outre, les élytres offrent à leur angle externe anté- 
rieur un petit pli relevé en forme de carène. 


LXVI Bulletin entomologique. 


— M. le docteur Grenier dit que le Nanophyes stigmaticus Kiesen- 
wetter est le même que le N. pallidus Oliv., et que dès lors le premier de 
ces noms ne doit être mis qu'en synonyme du second. 


— M. le docteur Signoret donne quelques détails relativement à des 
Hémiptères recueillis par MM. Aubé et Grenier pendant leur excursion 
dans le Midi de la France. Il indique spécialement l’Agramma atricapilla 
Spinola, désignée jusqu'ici comme de Gênes et d'Algérie et qui a été 
trouvée à Collioure ; les Metoploplax ditomoïides Costa, Pedeticus flavi- 
pennis Sign., Mss., Heneslaris Spinolæ, Artheneis foveolata Spin., pris 
pour la première fois en France, l'Aglena ornata Am. et Serv., ainsi qu'un 
Capsus probablement nouveau comme espèce. Notre collègue dit qu'il aura 
plus tard à parler de nouvelles espèces rapportées de Corse par M. Bellier 
de la Chavignerie, et à ce sujet il engage fortement les entomologistes à 
recueillir pendant leurs voyages scientifiques les insectes même des ordres 
dont il ne s'occupent pas habituellement. 


— M. de Lacerd2 adresse, par l'entremise de M. le docteur Signoret, 
des feuilles de caféiers présentant de nombreux cocons de l’Elachista cof- 
feella, ainsi que des chenilles et des insectes parfaits de ce Lépidoptère, 
qui cause de grands dégâts auprès de Bahia (Brésil). 


Lectures. M. Lethierry, de Lille, adresse, par l'entremise de M. Emm. 
Martin, le rapport général dont il a bien voulu se charger sur l’excursion 
entomologique provinciale en Savoie. 


— M. Reiche dépose sur le bureau une note relative à la synonymie de 
seize espèces de Coléoptères. 


— M.L. Fairmaire fait connaître la quatrième partie de ses Miscellanea 
entomologica, comprenant surtout la description de nouvelles espèces de 
Coléoptères propres aux Pyrénées. 


— M. Girard communique une notice sur deux espèces nouvelles du 
genre Hemerobius (tribu des Myrméléoniens, ordre des Névroptères), re- 
cueillies à la Nouvelle-Calédonie par le R. P, Montrouzier et désignées par 
lui sous les noms de cAloromelas et de stigmua. 


Séances de l’année 1861. XLVIIT 


(Séance du 11 Décembre 1861.) 


Présidence de M. le docteur V. SIGNORET. 


MM. Henri Delamain, de Jarnac, et Ernest Pradier, de Lorient, assistent 
à la séance. 


Communication. M. Bellier de la Chavignerie montre une Géomètre fort 
extraordinaire qni lui a été envoyée de Sicile et qui doit, dit-il, constituer 
non seulement une espèce nouvelle, mais même un genre nouveau. Il 
ajoute qu'il se proposait de décrire dans les Annales ce singulier Lé- 
pidoptère, lorsqu'il apprit que M. Lédérer l'avait également reçu de son 
côté, et qu'il comptait le publier dans la Revue entomologique de la So- 
ciété de Berlin, sous le nom de Gelonoptera nurificaria. 


Lectures. M. Girard dépose sur le bureau une note sur lemploi de 
divers liquides, et en particulier du sulfure de carbone, pour la conserva- 
tion des collections entomologiques. 


— M. Ch. Brisout de Barneville adresse les descriplions d’une douzaine 
de nouvelles espèces de Coléoptères particuliers à la faune française, 


— M. le docteur Coquerel donne communication de descriptions de 
larves de Coléoptères de Madagascar, 


— M. Ed, Perris transmet la suite de son Histoire des Insectes du Pin 
maritime, comprenant le supplément à l’ordre des Coléoptères. 


— M. Reiche fait connaitre une courte réponse aux observations de 
M. le docteur Schaum, présentées dans la séance du 13 novembre dernier. 


— M. le docteur Schaum envoie une note comprenant des remarques 
relatives à un mémoire de M. Reiche inséré dans le troisième numéro des 
Annales de 1861. 


— M. le docteur Coquerel, en son nom et en celui de M. Mondière, 
chirurgien de la marine, lit une note sur des larves de Diptères déve- 
loppées dans des tumeurs furonculeuses chez l'homme, au Sénégal. 


— X. le docteur Laboulbène communique, au nom de M. Léon Dufour, 
une note intitulée : Un mot sur la Galle de la Ronce. 


— M, Millière adresse une notice nécrologique sur Charles-Théophile 
Bruand d’Uzelle : travail qui lui avait été demandé par la Société, 


XLVIII Bulletin entomologique. — Séances de l’année 1861. 


Nominations. Aux termes des articles 43 et 15 de son Règlement, et 
pour la trente et unième fois depuis sa fondation, la Sociélé procède au 
renouvellement annuel des Membres du bureau. 


Ont été nommés pour 1862 : 


PRÉSITENT LE I  NIMEAUEUSTE CHEMROT AT 


DOPAGE president. PART Louis REICHE. 
DONPace-président: SEM le docteur Charles AURÉ,. 
SARA TO EE VEN pot pate Eugène DESMAREST, 
Secrétaire-adjoint. . . . . . . Hippolyte Lucas 

TRÉTFOR ED SSN EN 01 bo) 0 do: 60 Lucien BUQUET. 
T'PÉSOTTET = AA JOURT UNSS Léon FAIRMAIRE. 

ATCREUISIC. ERUNTRE ERREUR Achille Doüé,. 
Archiviste-adjoint. . . . . . . E. BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. 


— Selon la teneur des articles 34 et 35 du Règlement, il est procédé 
ensuite à la nomination des cinq membres, qui, conjointement avec les 
fonctionnaires du Bureau, feront partie de la Commission de publication 
pour 1862 : 


Ce sont : MM. Charles DELAMARCHE. 
le docteur GRENIER. 
Emmanuel MARTIN. 
Auguste SALLÉ, 
le docteur Victor SIGNORET, 


— Enfin, aux termes de l’article 39 bis du Règlement, les trois mem- 
bres qui, conjointement avec les Président, Secrélaire, Trésorier el 
PArchiviste, feront partie de la Commission de la bibliothèque pour 
1862, sont : 


MM. le docteur BorspuvAL. 
Léon FAIRMAIRE. 
Louis REICHE. 


RO = <——— 


DEUXIÈME PARTIF. 


BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 


le 


LISTE DES OUVRAGES OFFERTS A LA SOCIÉTÉ 
EN 1Ss61 


ET 


INDICATION SOMMAIRE DES TRAVAUX ENTOMOLOGIQUES 


QUI Y SONT COMPRIS. 


Académie des Sciences, Agriculture, Arts et Belles-Letires d'Aix. 
Séance publique de 1861. — Brochure in-80. 


Académie des Sciences naturelles de Philadelphie. — 10 Journal 
pour 1860. Nouvelle série, tome IV, partie 4e. (Journal of the 
Academy of natural Sciences of Philadelphia). — 1 volume in-4° 
avec planches. — 20 Bulletins de la même Académie. Années 
1860, feuilles 6 à 35, et 1861, feuilles 1 à 6 (Proceedings of the 
Academy of natural Sciences of Philadelphia). — Br. in-80. 


Académie impériale des Sciences de l'institut de France. Comptes- 
rendus hebdomadaires des séances par MM. les secrétaires per- 
pétuels. Tables du tome LE (2e semestre 1860); tome LIL (1er se- 
mestre 1861), nos 1 à 26 et tables ; tome LI (2e semestre 4864), 
nos 1 à 27. — Brochures in-40. 

Tome LIL — N° 4. Lereboullet, Mode de fixation des œufs aux 
fausses pattes abdominales chez les Écrevisses. — N° 5. Lallemand 
et Sirod, Des graines de Vers à soie avant et pendant l’incubation. 
N° 6. Martens, Nuée de Lépidoptères observée aux sommets les plus 
élevés des Alpes, se dirigeant vers ltalie. — N°9. Owsjaunikow, 
Structure du système nerveux du Homard. — N° 44. Hamon, Éduca- 

K° Séie, TOME I. Bulletin iv, 


L Bulletin bibliographique. 


tions du Ver à soie en Brelagne. — Cornaléa, Moyen de distinguer 
la bonne de la mauvaise graine des Vers à soie. — N° 12, Prix Cuvier 
donné à M. Léon Dufour pour l'ensemble de ses travaux sur lAna- 
tomie comparée des Animaux articulés. — N° 13. Faivre, Propriétés 
et fonctions des nerfs et des muscles de la vie organique chez le 
Dytiscus marginalis. — N° 16. Quatrefages, Cocons de Vers à soie 
provenant d'éducations précoces, — N° 17. Alph. Edwards, Mono- 
graphie des Thalassiniens fossiles. — No 19. Guérin-Méneville, Vers 
à soie de lAilante et du Chêne. — N° 21. Beauperthuy, Variété de 
forme de la pustule maligne, due à la piqûre d’un Acarien (Argas 
talaje). — Guérin-Méneville, Ver à soie de PAïlante. — N° 93. A. Du- 
méril, Chenilles du Ver à soie du Chêne élevées au Muséum. 

Tome LIL — N°7. Robin, Spermatophores d’'Hirudinées. — 
Milne Edwards, Rapport sur diverses pièces relatives à des balles de 
plomb rongées par des Hyménoptères. — N° 19, Scheurer-Kestner, 
Érosion du plomb par un Hyménoplère. — N° 15. Guérin-Méneville, 
Description du Ver à soie du Chêne (Bombyx Yama-mai), du Japon. 
— N° 99, Ciccone, Études sur le corps gras du Ver à soie. — N° 95. 
Jourdan, Ponte d'œufs féconds par des femelles de Ver à soie sans le 
concours des mâles. — N°27. Guérin-Méneville, Dévidage en soie 
grège des cocons du Ver à soie de l’Ailante. 


Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg. — 1° Mé- 
moires des membres : vie série, tome VII, 3e partie 1859; 
vie série, tome IE, nos 4 à 7. 1860, et tome ILE, nes 1 à 9, 1861. 
Br. gr. in-40 avec planches. — 90 Mémoires présentés par 
divers savants : tomes VIII et IX. Vol. gr. in-40 avec pl. — 
30 BuHetins, nos 4 à 8. et tome IIE, nos 1 à 5. Br. gr. in-40. 

Tome VIIL des savants étrangers à l'Académie. — Gerstfeldt, Es- 
pèces nouvelles d’Annélides, Myriapodes et Crustacés de Sibérie. 

Tome IL des Bulletins, n° 8. — Motschulski, Énumération des Co- 
léoptères, rapportés en 1859 par M. Severtsof, des steppes méridio- 
nales des Kirghises. 


Académie royale des Sciences de Munich. Mémoires. 1860, nos 1v 
et v, et 1861, n° 1 (Sitzungsberichte der Kônigl. Bayer Akademie 
der Wissenschaften zu München). — Br. in 80. 


Académie royale des Sciences de Stockholm. — 1° Mémoires pour 
1858 (Kongliga sweska Vetenskaps-Academiens Handlingar Ny 
foljd). 1 gr. vol. in-40.— 20 Bulletins pour l’année 1839 (Ofver- 





Ouvrages offerts en ASGE. Li 


sigt af Künql Vetenskaps-Akademiens Fôrhandlingar 1859). — 
Br. in-80. 

MÉMOIRES. — Stäl, Hémiptères du voyage autour du monde de la 
frégate l’Eugénie. — Holngren, Monographie des Ophionides sué- 
dois. 

BULLETINS. — Jlolmgren, Ichneumonides et Coréites nouveaux. — 
Stäl, Réduvites, Coréites et Chrysomélines d'Amérique. — Thomson, 


Proctotrupides. — Thorell, Épeires. — Wallengren, Coleophora de 
Scandinavie. 
Académie royale des Sciences de Turin. — Mémoires pour 1860. 


2e série, tome IX (Memorie della reale Academia delle Scienze 
di Torino). — 4 gr. vol. in-40 avec pl. col. 
Sismonda, Crustacés fossiles du Piémont. — Bellardi, Diptères du 
Mexique, avec descriptions d'espèces nouvelles. 


Belval. Notices : 10 sur un Élatéride, et 20 sur un Ixode. — Br. 
in-8° avec pl. col. 

L'auteur, en décrivant une variété de Semiotus, montre la transi- 
tion qu'il y a entre les S. sanguinicollis el suluralis : VLrodes est la 
femelle de PI. Portmanni, Aont M. H. Lucas n'avait décrit que le 
mâle. 


Bianconi (Joseph). Zoologie de Mozambique (Specimina Zoologica 
Mozambicana) ; fascieules 1 à 14. — 1 vol. in-40 et 4 br. 
Travail comprenant surtout des descriptions d'espèces nouvelles de 
Crustacés. 


Candèze. Histoire des métamorphoses de Coléoptères exotiques. — 
4 vol. gr. in-8° avec pl. 

L'auteur fait connaître un grand nombre de métamorphoses de 
Coléoptères exotiques, et lorsqu'il s’agit d'espèces nouvelles, il les 
décrit aussi à l’état parfait. Les larves et nymphes qu’il indique sont 
celles des : Galerita nigra et simplex, Pæderus tempestivus, Osorius 
intermedius, Leplochirus scoriaceus et mandibularis, Platysoma Mar- 
seuli et discolor, Lordites glabricula, Brontes serricoltis, Passalus 
interruplus, mucronatus, Leachit et bicolor, Ganthus volvens, Ancy- 
lonycha fusca, Sericea nilidula, Alaus speciosus?, Lycus cinnabari- 
nus, Galopteron corrugalum, Pholuris congrua, trilineata et Pensyl- 
vanica, Calorama palmarum, Plercgenius Nietneri (gen. et Sp. nov., 
voisins des Cissides), Bolilotherus cornutus et quadri-dentatus (gen. 
et sp. nov. de Ténébrionides), Ceropria subocellata, Anchonus cris- 


LI ulletin bibliographique. 


tatus, Baridius vestitus, Rhynchophorus Zimmermanni, Tomicus fer- 
rugineus, Trichoderes pini, Acrocinus longimanus, Astyonomus Salt- 
lei, Grioceris viridis, Dolichotoma lanuginosa, Porphyraspis palma- 
rum, Leptinotarsa cacica et vittata, Dacne fasciata, Ischyrus flavi- 
tarsis, Episcapha quadri-maculata, Amblyopus cinctipennis, Ægitus 
quadri-notatus, Daulis sanguinea, Epilachna proteus et Ghilocorus 
circumdalus. 


Chevrolat. 10 Description de Coléoptères nouveaux d'Algérie ; — 
20 Réflexions et notes synonymiques sur l’ouvrage de M. Thom- 
son sur les Cérambycides. — Br. in-80. 


Coinde. Notice sur la faune ornithologique de l'ile de Saint-Paul, 
suivie de l’'énumération de quelques espèces de Coléoptères des 
iles Aléoutiennes et du Kamtchatka. — Br. in-80. 


Colbeau. Matériaux relatif à la faune malacologique de la Belgique. 
Liste des Mollusques terrestres et aquatiques. — Br. in-80. 


Dours. Catalogue raisonné des Hyménoptères du département de 
la Somme, 1re partie. — Br. in-8°, Amiens, 1861. 
L'auteur indique les Mellifères propres au département de la 
Somme, et donne la caractéristique de quelques espèces peu connues 
ou dont l’un des sexes n’avait pas encore été décrit. 


Elditt. Métamorphoses du Caryoborus Gonagra (Caryoborus (Bru- 
chus) Gonagra Fabr. und seine Entwicketung in der Cassia). — 
Br. in-40. 

Eloffe (Arthur). Traité pratique de l’art du naturaliste préparateur. 
— 1 vol. in-180 cartonné avec pl. 

En offrant ce travail au nom de l’auteur, M. Girard à appelé l’at- 
tention des entomologistes sur le chapitre qui traite des soins géné- 
raux à donner aux collections, sur la recette et la discussion de di- 
vers liquides conservateurs et sur les indications relatives à la mise 
en album des Lépidoptères. 


Fairmaire et Germain. Coléoptères du Chili {Coleoptera Chilensia 
descripta). — Br. in-80 ro II. 
Description de remarquables espèces et complément de mémoires 
des mêmes auteurs publiés dans les Annales. 


Fauvel. Synopsis des espèces normandes du genre Micropeplus 
Latr., de la famille des Staphyliniens. — Br. in-80. 





Ouvrages offerts en 1861. LIN 


Monographie du genre Micropèple et description d’une espèce fran- 
çaise nouvelle. 


Fitch (Asa). Troisième, quatrième et cinquième rapports sur les 
Insectes utiles et nuisibles observés dans la province de New- 
York (Third, fourth and fifth reports of the noxious, beneficial 
and other Insects, of the state of New-York, by Asa Füch). — 
{ vol. in-8° cartonné avec pl. Albanv, 1859. 

Get ouvrage comprend un très grand nombre de remarques, pour 
la plupart nouvelles, sur les mœurs des Insectes de tous les ordres. 


Frauenfeld. 1° Mémoires sur les récoltes entomologiques de la 
frégate autrichienne Novara; — 90 Beitrag zur Insectenges- 
chichte; — 30 Ueber exotische Pflansenausvüchse uzengt von 
Insecten ; — 4° Notizen zur Kenniniss uber New-Amsterdam.— 
Br. in-80. 


Géhin. Notes pour servir à l’histoire des Insecies nuisibles à l'Agri- 
culture, à l’Horticulture, cte., du département de la Moselle, 
n° 5. — Br. in-80. Metz. 1861. 

Opuscule sur les Insectes nuisibles au Poirier appartenant aux 
ordres des Orthoptères, Névroptères, Thysanoures, Hyménoptères, 
Hémiptères, Homoptères et Diptères. 


Gervais (Paul). 1° Essais d’acclimatation du Saumon dans l’Hé- 
rault et ensemencement des Huitres dans l'étang de Thau; — 
20 Rapport sur les récompenses proposées par le jury de l'Expo- 
sition universelle des Sciences naturelles (Zoologie et Minéralo- 
ie), tenue à Montpellier en 1860; — 30 Discours prononcé aux 
funérailles de M. de Christol; — 40 Notice sur les travaux de 
Zoologie, d’Anatomie comparée et de Paléontologie publiés par 
M. P. Gervais. — Br. in-80. 

Parmi les prix accordés à la suite de l'Exposition de Montpellier, 
nous citerons : une médaille d'argent à M. Chabrier pour sa belle 
collection entomologique, et des médailles de bronze à M. Daube 
pour le choix d’Insectes indigènes et exotiques extrait de sa collec- 
tion, et à M. Robelin pour les Crustacés préparés par lui. 


Giraud. fo Énumération des Figitides de l'Autriche, groupe de la 
famille des Cynipsides : — 20 Signalement de quelques espèces 


LIV Bulletin bibliographique. 


nouvelles de Cynipsides et de leurs galles. — Br. in-80, Vienne, 
1860. 

Notices utiles par les listes d'Hyménoptères qu'elles contiennent, 
par les descriptions d'espèces nouvelles qui s’y trouvent et surtout 
par les idées nouvelles, appuyées sur des faits, relativement aux 
galles des Cynips. 


Guérin-Ménevillle. Note sur les Vers à soie du Chène et de l’Ai- 
lante ; extrait de la Revue zoologique. — Br. in-8o avec pl. 


Hope. Catalogue des Lucanides et description d’espèces nouvelles 
(A Catalogue of the Lucanoid Coleoptera with descriptions of 
the new species therein contained). — Br. in-80. 


Institution Smithsonienne. 10 Rapport annuel de Finstitution 
Smithsonienne pour 1860 {Annual report of the Board of regents 
of the Smithsonian Institution for 1860). — 20 Quatorzième 
rapport annuel (1859) sur l'Agriculture de l'Ohio (Fourtenth an- 
nual report of the Ohio state board of Agriculture of the year 
1859). — 3° Second rapport sur les recherches géologiques dans 
l’Arkansas, par MM. David Dale et Owen {Second report of a 
geological reconnaissance of Arkansas). 3 vol. in-8° cartonnés. — 
40 Second rapport annuel sur l'avancement de la Science et des 
Arts en ce qui concerne l'extraction du cuivre dans les États de 
l'Union américaine (The second annual report of the Cooper 
Union [or the advancement of Sciences and Arts). — 1 vol. 
in-80. 4860. 


Journal entomologique de Vienne, sous la direction de MM. Lederer 
et Miller. Tome IV, 1860, n° 12, et tome V, 1861, nos 1 à 12 
(Janvier à Décembre) /Vienner Entomologischen Monatschrift). 
— Br. et vol. in-80 avec pl. 

1860. N° 192. — Moschler, Faune des Lépidoptèeres du Labrador. 
— Kolenati, Descriptions de Névroptères et de Diptères. 


1861. N°1. Felder, Lépidoptères nouveaux de la péninsule ma- 


laise. — Reiche, Description de Coléoptères trouvés en Syrie par 
M. Kindermann. — Leow, Espèces européennes du genre Stenotopo- 
gon. — Kulschera, Malticides d'Europe. — N°IL Loew, Quelques 


Diptères de Cuba, — N° II et IV. Hampe, Coléopières nouveaux de 


Ouvrages offerts en LS6L. LV 


Croatie, — Rossler, Observations lépidoptérologiques. — GC. et R 
Felder, 107 Lépidoptères nouveaux de Golombie. — Lederer, Re- 
marques critiques sur l’Entomologie moderne. — N° V, VLet VIL 
Observations sur la Faune des Diptères autrichiens de M. Schiner, — 
Lederer, Descriptions de nouveaux Lépidoptères. — Mann, Faune 
des Lépidoptères d'Amasia. — Lederer, Nemeophila Melclkana (Sp. 


nov.). — Loew, Gymnopternus princtpalis (Dipt. Sp. nov.). — Miller, 
31 Hétéromères nouveaux recueillis par M. Kindermann (9. n. Hion- 
this). — Ficber, Orthoptères (g. T'hamnotri:on). — Motschulski, 
Description du Rhegmatocerus conicollis comparativement avec celle 
du Diocus nanus. — Rôssier, Remarques au sujet du travail de 
M. Wilde sur les rapports de la Botanique avec les Lépidoptères. — 
Stierlin, Catalogue des Goléoptères et Hémiptères de la Grèce avec 


descriptions d'espèces nouvelles. — N° VIT. Kutschera, Halticides 
d'Europe (g Aphtona). — Miller, Anophthalmus Dalmaltinus (nov 


Sp.). — N° IX. Miller, Sphodrus Æacus et Adelops narentinus, In- 
secles propres aux grottes souterraines. — ficher, Monographie du 
genre Ophthalmicus. — Kutschera, Halticides d'Europe (g. Aphtona). 
— N°X. CG et R. Felder, Lépidoptères nouveaux recueillis aux îles 


Philippines par M. Semper. — Gartner, Observation sur le Colias 
Myrmidone Esper. — Loew, Sur le genre Hallericerus Rondani. — 


Sarlorius, Sur lEuryommalus Mariæ Ray. — N° XI et XI. Czugi, 
Analyse de l’ouvrage de M. de Marseul sur les Histérides. — Locr, 
Diptères d'Europe nouveaux et Lispe superciliosa (n. Sp.). — Loew, 
Blæsoxipha grylloctona (g. el Sp. nov). — Frévaldsky, Pholeuon 
gracèile (Sp. nov. propre aux grottes). — Lederer, Observations sur le 
atalogue des Lépidoptères d'Europe de MM. Slaudingér et Wolcke, 


Journal de l'Eutomologiste ou Avis hebdomadaires aux entomolo- 
gistes. Tone X et dernier. Avril à Septembre 1861 {The entomo- 
logist's Weekly intelligencer for 1861, april-september). — Vol. 
in-8° cartonné. 

Quelques matériaux pour la faune des Coléoptères d'Angleterre. 


Kampinano. Catalogue des Coléopteres de la vallée du Rhin en 
Alsace et auprès de Bade /Cataloqus Coleopterorum vallis Rhe- 
nanæ Alsatico-Badensis). — Br. in-80. 


Lacordaire. Genera des Coléoptères, faisant partie des Suites à 
Buffon de l'éditeur Roret. Tome V, fre et 2e partie. — Vol, avec 
pl. col. 


LVI Bulletin bibliographique. 


Ce Lome, comprenant les anciens Hétéromères, manquait à notre 
collection. 


Leconte (John). Classification des Coléoptères de l'Amérique du 
Nord, {re partie {Classification of the Coleoptera of North Ame- 
rica). — Br. in-8°, Washington, 4861, publiée par l'Institution 
Smithsonienne. 

Après avoir donné quelques bonnes généralités zoologiques et ana- 
tomiques sur les Coléoptères en général, l'auteur fait connaître les 
quarante-cinq familles dans lesquelles il partage nos anciens Penta- 
mères el groupes voisins : il ne se borne pas à la simple caractéris- 
lique des familles, mais il distingue aussi celle des sous-familles, 
tribus, et descend jusqu'aux genres par des tableaux synoptiques. 

Ces familles, dont quelques-unes sont nouvelles, sont celles des : 
Cicindelidæ, Carabidæ, Amphicoidæ, Dysticidæ, Gyrinidæ, Hydro- 
philidæ, Silphidæ, Scydmænidæ, Pselaphidæ, Staphylinidæ, Histe- 
ridæ, Scaphidiidæ, Trichopterygidæ, Phalacridæ, Nitidulidæ, Mo- 
nolomidæ, Trogosilidæ, Colydiidæ, Rhyssodidæ, Gucujidæ, Crypto- 
phagidæ,  Derodontidæ , Lathridiidæ, Othaiidæ, Mycelophagidæ, 
Dermestidæ, Byrrhidæ, Georyssidæ, Parnidæ, Heteroceridæ, Luca- 
nidæ, Scarabæidæ, Buprestidæ, Throscidæ, Elaleridæ, Cebrionidæ, 
Rhipiceridæ, Schizopodidæ , Dascillidæ, Lampyridæ, Malachide, 
Cleridæ, Lymexilidæ, Cupesidæ et Ptinidæ. s 

Le Grand (Gustave). Liste des Coléoptères du département de 
l'Aube. — Br. in-8°. Troyes, 1861. 

On trouve dans cet opuscule de bons détails pour la faune des Co- 
léoptères de France. 

Lemarchand (de Caen). Quelques espériences physiologiques. — 
Br. in-80. 

Cette note comprend principalement des observations sur la vita- 


lité du Hanneton après son immersion prolongée dans l’eau, et sur 
son retour à la vie après une mort apparente. 


Lemoini (Giovani). 1° Note descriptive sur une nouvelle espèce 
italienne d’Asilus; — 20 Indication d'une galle produite par un 
losecte sur une Térébinthe. — Br. in-80 (en italien). 

Levasseur père. Dieu et l'Homme. — Br. in-80. Laon, 1861. 

Mitchell. Recherches sur le venin du Serpent à sonnette {Researchs 
upon the venom of the Rattlesnake). — Br. in-40. 


Ouvrages offerts cn 1861. LVII 


Mulder (Claus). Anatomie du Mormolyce phyllodes Hazenbach 
(Aantukening over Mormolyce phyllodes). — Br. gr. in-8° 
avec pl. 

Nourrigat. Régénération des races des Vers à soie par les éduca- 
tions automnales à la température naturelle. ete. — Br. in-40. 
Montpellier, 4860. 


Norton (Edward). Espèces des provinces de l'Union américaine du 
genre Allantus (On the Hymenoptera of the genus Allantus 
United States). — Br. in-80. 


Ogier de Baulny (Fernand). Notice sur quelques espèces de Coléop- 
tères pris aux environs d'Auxerre et de Chatel-Leuvin. — Br. 
in-80. 


Olcott (Henry). Plan d'un cours d'Agriculture appliquée, avec 
uoe introduction par le professeur Porter (Outlines of the first 
course of Yale Agricultural lectures, by Henry Olcott with an 
introduction by J. Porter). — 1 vol. in-12 cartonné. New-York, 
1S60. 


Quelques remarques d’entomologie appliquée. 


Passerini (G.). Les Aphidiens avec un tableau des genres, et quel- 
ques espèces nouvelles italiennes /Gli Afidi, con un prospelto 
dei generi ed alcune specie nuove italianæ). — Br. in-8o. 
Parme. 1860. 

Détails sur les mœurs des Aphidiens et sur les dégâts qu'ils causent 
aux plantes; tableaux des genres, indication des espèces propres à 
PTtalie et description de quelques types nouveux observés par lui. 


Revue et Magasin de Zoologie pure et appliquée, sous la direction 
de M. Guérin-Méneville. 2e semestre de 1860 et année 1861. — 
Brochures in-80 avec pl. — Offert par M. le Ministre de l’Ins- 
truction publique. 

1860 (2° semestre). — Ch. Brisout de Barneville, Sur le Ceuto- 
rhynchus alliariæ découvert à Saint-Germain et observations sur le 
genre auquel il appartient, — Chevrolat, Coléoptères nouveaux d’AI- 
gérie. — Coënde, Liste de quelques coléoptères des îles Aléoutiennes 
et du Kamtschatka. — Guérin-Méneville, Notes diverses sur le Ver à 
soie de lAïlante. — Sur la galle du Cynips aptera. 


LVIII Bulletin bibliographique. 


1861 (année entière). — Ghevrolat, Coléoptères nouveaux d'Al 
gérie, — Guérin-Méneville, Monographie du genre Décranopselaphus 
et description de quelques autres espèces de Coléoptères appartenant 
aussi à la famille des Dascillides. — Schaufuss, Espèces européennes 
nouvelles du genre Sphodrus. — De Saussure, Diagnoses prélimi- 
naires de nouvelles espèces et de nouveaux genres d’Orthoptères 
américains. — Sinely, Calalogue et observations sur les mœurs 
des Orthoptères du département de Seine-et-Marne. — Napoléon 
Doumet, Nouvelle espèce de Charaxes et description du genre nou- 
veau Jdiomorphus. — Guérin-Méneville, Notes diverses sur Îles 
Vers à soie de lAïlante et du Chène. — Herpin, Observations sur 
l’Alucite, — Coinde, Remarques sur les Insectes de Tunisie. 


Rouget. Catalogue des Insectes Coléoptères du département de la 
Côte-d'Or. — 1 vol. in-8o. 

Des indications précieuses pour la faune française sont indiquées 
dans ce travail. 

Saunders et Hewitson. Descriptions et illustrations de nouvelles 
espèces de Lépidoptères exotiques. Parties 36 à 40 (Exotic but- 
terflies being illustrations of new species Lepidoptera, etc.). — 
Br. in-4° avec pl. col. 

Suite du magnifique ouvrage qui nous est oftert depuis plusieurs 
années par M. Saunders. 


Scudder (Samuel). Genre Raphidophora Serv. et description de 
plusieurs nouvelles espèces propres au Kentucky (On the genus 
Raphidophora with descriptions of four species ; from the Boston 
Society). 

Sélys-Longchamps (Edmond de). Synopsis des Agrionides: der- 
nière légion : Protonevra. — Br, in-8°, Liége, 4860. 


Senac (Hippolyte). 10 Thèse pour le doctorat en médecine sur la 
nature, la recherche et le traitement des maladies du cœur. — 
Br. in-40, 1859. — 90 Quelques réflexions sur l'institution du 
traitement thermal à Vichy. — Br. in-8o, 1860. 


Snellen von Vollenhoven. Remarques sur l’Allantus scrophulariæ 
{De intandsche bladwespen in hare gedaantever wiltelingen en 
levenstwyze Beschreven door m. sn. Allantus scrophulariæ). — 
Br. in-80. 


Ourrages offerts en 1861. LIX 


Société des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne. Bulletin, 
année 4860, nos 3 et 4. — Br. in-80. 


Société des Sciences physiques et économiques de Kænigsberg. 
Mémoires pour 1860, 1re et 2e parties (Schriften der Kéniglichen 
physikalisch-6konomischen Gesellschaft zu Kænigsberg).—1 vol. 
in-40. 

Rathke, Recherches anatomiques et physiologiques sur la respira- 
lion des Insectes. — Lentz, Premier appendice au: Catalogue des 
Coléoptères de Prusse. 


Société d'Histoire naturelle et de Physique de Genève. Année 1860, 
tome XVE, {re partie. — 1 vol. in-40. Genève, 1861. 
Claparède, Études anatomiques sur les Annélides turbellariées, 
opalines et grégarines observées aux îles Hébrides. 


Société entomologique belge. Annales pour l’année 1860, tome IV, 
ter semestre. — Vol. in-8o avec pl. Bruxelles, 1860. 

Mathieu, Catalogue des Coléoptères de Belgique (anciens Hétéro- 
mères, fam. des Cérambycides, Donaciides, Chrysomélides)., — Ha- 
gen, Révision critique des Phryganides décrites par M. Rambur et 
indication des espèces belges. — Fologne et d'Udekem, Sur la Coleo- 
phora olivacella et description de la chenille. — Fologne, Obser- 
vations sur les chenilles de la Gracilaria convoloulella. — Becker, 
Remarques sur la chenille de lHadena atriplicis. — Breyer, Dévelop- 
pement d'une chaleur propre et élevée chez le Sphinx convolvuli. — 
Becker, Transformation de lAdela Reaumurella. — Breyer, Observa- 
lions verbales sur le même sujet. — Fologne, Chenilles d'Æco- 
phora. — Becker, Transformations de la Bucculatrix ulmella et de 
Æcophora artetella. — Fologne, Fré et Becker, Lépidoptères et che- 
nilles nouvellement observés en Belgique. 


Société entomologique de Berlin. Journal; docteur Kraatz, rédac- 
teur. Année 1861 {Berliner entomologische Zeitschrift ; heraus- 
gegeben von dem entomologischen Vereine in Berlin. Fünfter 
Jahrgang. 1861). — 1 vol. in-8o avec pl. 

S Let II. — Roger, Suite de la monographie des Poneridæ (genres 
nouveaux : Nycteresia, Dinoponera, Myopias, Leptogenys). — Bur- 
meister, Monographie des genres Eucranium et Glyphoderus. — 
Schaum, Espèces nouvelles de Cicindela, Dromica, Tricondyla, The- 
rates et Col!iuris, propres à l'Asie tropicale, — Schaum, Sur le para- 


LX Bulletin bibliographique. 


glosse chez les Insectes. — Harold (Edgard de), Espèces nouvelles 
ou peu connues des genres Aphodius, Proctophanes, Harmogaster 
3. nouv.), etc. — Chaudoir (de), Monographies des genres Catasco- 
pus, Pericalus, Miscelus, Dereglus, Pelecium et Dyschiriun. — 
Ruth, Sur les Braconides des genres Blacus et Pygostolus. — Roger, 
Sur plusieurs Formica, Ponera, etc. — Chavannes, Remarques sur les 
Vers à soie, sur la gattine, etc. — Baudi, Espèces nouvelles d’Holo- 
Paramecus, Donacia, Dorcatoma. — Habelmann, Hister nouveau. 
— Fufs, Espèces nouvelles d'Agrilus, Barydius, Ancyrophorus, Hal- 
lica, elec. — Kiesenwetter, Espèces nouvelles du genre Metopius de 
l'ordre des Hyménoptères. — Toschenberg, Observations sur les 
genres Lyda, Sèrex, Ichneumon, Harpactes, Tbalia. — Tiffenbach, 
Remarques sur le genre Myrmedobia de l’ordre des Hémiptères. 

$ III et IV. — Kiesenwetler, Faune des Ténébrionides, Gistélides, 
Lagriaires, Pédélides, Anthicides, Mordellonides, Méloïdes et OEdé- 
mérides propres à la Grèce et à l’Archipel grec, contenant, outre 
des listes complètes, la description de nombreuses espèces nou- 
velles. — Kiesenwetter, Excursion entomologique au mont Rose, 
comprenant des observations genérales sur les Insectes de tous les 
ordres qui y ont été recueillis, un catalogue de Goléoptères et la des- 
cription de nouvelles espèces (Trechus strigipennis, Leptusa nubi- 
gena, Anthophagus brevicornis, Adelops tarsalis, Cantharis larici- 
cola, Malthinus æmulus et cyphonurus, Haplocnemus alpestris, Jo- 
listus memnonius et floricola, Scraptia ferruginea et Luperus nigri- 
pes). — Loew, Diptères de la division des Trypetina, avec description 
d'espèces nouvelles. — Loew, Première centurie de Diptères nou- 
veaux particuliers à l'Amérique septentrionale. 

En outre, on trouve dans ce volume des observations : 4° sur di- 
vers Coléoptères par MM. Wahnscheffe, Pfarrer, Heyden, Schaum, 
de Chaudoir, Kraatz, Branus, Koltze, Schreiller, Fuhs et Kresen- 
æwetter ; 2° Sur un Hyménoptère (le Pompylus croceicornis Duf , rap- 
porté au Pepsis flavicornis Fabr. ou Cyphononyx flavicornis Dalh- 
bom), par M. Kiesenwetler ; 3° Sur quelques Lépidoptères par MM. 
Kretschmar el Libbach. 

Société entomologique d'Oxford et de Cambridge. Liste des Lépi- 
doptères britanniques (An accentuated List of the British Lepi- 
doptera, with hints on the derivation of the names; published 
by the Entomological Societies of Oxford and Cambridge). — 
{ vol. in-So cartonné. Londres, 1858. 

e Catalogue de Lépidoptères se distingue des autres publications 


Ouvrages offerts en 1861. LXI 


de même nature par l'indication détaillée de létymologie de tous les 
noms employés. 


Société entomologique des Pays-Bas. Mémoires. 4e volume. année 
1860 (Tijdschrift voor Entomologie mitgegeven door de Neder- 
landsche entomologische Veruniging, onder redactic van prof. 
J. Van der Hocven, Snellen von Vollenhoven en Herklots). 
— Br. in-8o avec pl. Leyde, 1860-1861. 

Snellen von Wollenhoven, Insectes d'Islande : Allantus scrophula- 
riæ, Cimbeæ umerinæ, Orthalia spinarum, Thestias Ludlinga, Rein- 
wadtii et Hylocear (3 Sp. nov.). — Roo van Westmans, Cri du 
Sphynx (Acherontia) Atropos. — Mulder, Anatomie du Mormolyx 
phyllodes et place sériale de ce Coléoptère. — Hocven, Acarus (Ghey- 
letus) eruditus; — Larve du Carabus auratus, — et Catalogue des 
Hémiptères d'Islande. — Snellen von Vollenhoven, Laphyrus rufus, 
Hylotoma rosæ, Selandria pusilla, Gladius uncinatus; — Apamea 
faruncula, strigilis et fibrosa, Senta ulvæ, Eupilhecia pimpinellata ; 
— Lucanus micans, bicolor, Lacordairei, Ludekingii, Brookennus, 
Dejeanit, zebra, Durus artacus, forceps, Trelon, bucephalus, purpu- 
rascens, pilifer, niponeasis, traqulus el rectangulus. — Herklots, 
Catalogue des Crustacés qui ont servi de base au système carcinolo- 
gique de A. de Haan. 


Société géographique de Bombay. Mémoires. Volume XV, de mai 
1858 à mai 1859 (The transactions of the Bombay geological 
Society). — Br. in-80. 


Société impériale des Naturalistes de Moscou. fo Bullelins. Année 
1860, noS IT, III et IV. — 3 vol. in-So avec pl. — 20 Nouveaux 
mémoires. Tome XII (19e de la collection). — Br. in-4e avec pl. 

BULLETINS N° IL, — Motschulski, Énumération de nouvelles espèces 
de Coléoptères rapportés de ses divers voyages. 

N° IL, — Gebler, Espèces nouvelles d’Insectes recueillis dans le 
désert des Kirgisses par M. Schrenck. 

N° IV. — Chaudoir (de), Matériaux pour servir à l’histoire des 
Cicindélètes et des Carabiques. 


Société Linnéenne de Londres. 10 Mémoires pour 1860. 1 vol. 
| in-40 avec pl. (The transactions of the Linnean Society of Lon- 
| don. Vol. XXII, fre partie, 1860). — 20 Journal de la même So- 
| ciété. 1860-1861, Br, in-8° (Journal of the proceedings of the 


LXII Bulletin bibliographique. 


Linnean Society. Zoology, tome V, février à mai 1861, et Bo- 
tany, tome IV, novembre 1860 à juin 1861). — 30 Adress, List, 
etc. — Br. in-80, 

MÉMOIRES. — Lubbock (John), Distribution des trachées dans les 
Insectes. — D' Gray (John-Edward), Observations sur la nervulation 
des ailes des Hyménoptères. — D' Braxton Hicks, Sur certains or- 
ganes des sens chez les Insectes : organes qui n’avaient pas encore 
été décrits jusqu'ici. — Lubbock (John), Sur quelques Crustacés re- 
cueilis par M. le capitaine Toynber. 

JOURNAL, partie zoologique. — Catalogue des Hyménoptères et des 
Diptères recueillis par M. Wallace dans les îles Gélèbes et à la Nou- 
velle-Guinée, par M. Walker, avec descriptions des espèces nou- 
velles ; les Hyménoptères par M. Fr. Smith. 


Société royale de Londres. Catalogue des livres de Ja bibliothèque 
de cette association (Catalogue of miscellaneous litterature in the 
Library of the royal Society). — Br. in-8° cartonnée. Londres, 
1861. 


Société zoologique de Londres. 10 Mémoires, tome IV, partie 7€, 
section 1re, 1860 (Transactions of the Zoological Society of 
London).— 1 vol. in-40 avec pl. — 20 Bulletins de la même asso- 
ciation. Juin 1860 à juin 1864 (Proceedings of the Zoological 
Society, etc.).— Br. in-80. — 30 Réunion générale de 1861 (The 
proceedings of the scientific meeting of the Zoological Society of 
London 1861). — Br. in-80. 


Société zoologique et botanique de Vienne. Mémoires pour 1860, 
tome X (Verhandlungen der Kaiserlich-Kôniglichen Zoologisch- 
Botanischen Gesellschaft in Wien. Jahrqang 1860, X Band). — 
1 vol. in 8° avec pl. 

Brauer (Friedrich), OÆEstre de l'Homme ; — Diverses espèces d’OEs- 
trus observées en Europe sur les Mammifères ; — Larve d’une nou- 
velle espèce de Cuterebra. — Frauenfeld, Observations sur les In- 
sectes recueillis par l'expédition de la frégate Novara au Cap, à Cey- 
lan, à Madras, à Valparaiso, etc.; — Notes pour la faune autrichienne 
des Diptères et Névroptlères. — Giraud, Catalogue descriptif des Fi- 
gitides d'Autriche. — Ægger, Descriptions de Diptères nouveaux, elc. 


Stainton. 10 Histoire naturelle des Tinéides. Tome VI, 1re partie 
(The natural History of the Tineina. Vol. VE, part. 1). — 1 vol. 


Ouvrages offerts en 1861. LXII 


in-8° avec pl. col. Londres, 1861. — 20 Annuaire des entomo- 
logistes pour 1861 (The Entomologist's Annual for MDCCCLXT,. 
— 1 vol. in-18 cartonné avec pl. col. Londres. 1861. 


TINÉIDES. — Genre Depressaria. 

ANNUAIRE. — Hagen, Synopsis des Phryganides de lAngleterre. 
— Lachlan, Espèces nouvelles de Phryganides. — Smith, Observa- 
tions hyménoptérologiques. — Stainton, Liste d'Hémiptères anglais 
et remarques sur les Lépidoptères, principalement les Microlépidop- 
tères, du même pays. — Janson, Coléoptères nouveaux d’Angle- 
terre. 


Stäl. Descriptions des Hémiptères nouveaux recueillis pendant 
l'expédition autour du Monde de la frégate l’Eugénie (Kongliga 
swenska fregatten Eugenia. Hemiptera). — Vol. in-40 avec pl. 
(en suédois et en latin). 


Staudinger et Wocke. Catalogue des Lépidoptères d'Europe et des 
pays limitrophes (Catalog der Lepidopteren europ«s und der 
augrengenden lander : Macrolepidoptera, Staudinger; Micro- 
Lepidoptera, Wocke). — 1 vol. in-8e, Dresde, 1861 (en allemand 
et en français). 


Strauch (Alexandre). Catalogue systématique de tous les Coléop- 
tères décrits dans les Aunales de la Société entomologique de 
France depuis 1832 jusques et y compris 1859. — 1 vol. in-80. 
Halle, 1861. 

Nous devons des remerciments à notre collègue, qui, en attendant 
la Table complète des Annales dressée par M. Arias Teijeiro nous 
donne le moyen de nous retrouver pour les Coléoptères dans 28 vo- 
lumes de notre collection. L'auteur ne s’est pas borné à une simple 
énumération des genres et des espèces, il a cherché aussi à établir 
parmi eux une synomymie si désirable. 

Thomson (James). 1° Essai d’une classification de la famille des 
Cérambycides et matériaux pour servir à une monographie de 
cette famille. Livraisons 2e, 3e et 4e, — 20 Musée scientifique ou 
Recueil d'histoire naturelle, 3e livraison. — Brochure in-8e 
avec pl. 

Dans l’Essai sur les Cérambycides, beaucoup de genres et d'espèces 
nouvelles sont caractérisés. —Dans le Musée scientifique, M. Thomson 
publie la Monographie du groupe des Parandrides. 


LXIV Bulletin bibliographique. 


Varncy (W.). Notes sur les habitudes de divers Insectes (Notes on 
the habits of various Insects). — Br. in-80. 


Westwood, 4e Catalogue des Phasmides du British Museum (Cata- 
logue of Crthopterous Insects, in the collection of the British 
Museum. Part 1 : Phasmidæ). — 1 vol. gr. in-40, cart., avec 
37 pl. col. — 2° Brochures sur divers points de l’'Entomologie, 
tels que les notices suivantes : Recherches sur les Insectes fos- 
siles, 4er cahier (Contributions Lo fossil entomology). — Biogra- 
phie de Kirby (Biography and bibliography memo'r on Kirby). 
— Sur le meeting de la Société entomologique de Londres pour 
1853 (Address delivered at the anniversary Meeting of the Ento- 
mological Society on the 2% of january 1853). — Descriptions of 
some new species of exotic Homopterous Insects. — On the genus 
Mantispa, with «descriptions of various new species. — Wono- 
graph on the genus Panorpa, with descriptions of some species 
belonging to other allied genera. — Descriptions of some new 
species of exotic Hymenoptera belonging to Evania and the al- 
lied genera. — Monograph of the large African species of Noc- 
turnal Lepidoptera belonging or allied to the genus Saturnia. — 
Descriptions of some new species of exolic moths belonging or 
allied to the genus Saturnia. — On the oriental species of butter- 
Îlies related to the genus Morpho. — On the Papilio Telamon 
of Donovan, with descriptions of Lwo other eastern butterflies. — 
Descriptions of some species of Lepidopterous Insects belonging 
tothe genus Oiketicus. — Diptera nonnulla exotica descripta, 
— Descriptions of the new genus of exotic Coleopterous : Paro- 
mea, Cossyphodes, Chætosoma. — Descriptions of new species 
of Cleridæ from Asin, Africa, Australia and Singapore. — On 
the Lamellicorn beetles which possess exserted mandibles and la- 
brum and 10-jointed antennæ. — Descriptions of the species of 
the Australian Lamellicorn, genus Cryptodus. — Supplemental 
descriptions of species of Africa, Asialic and Australian GCeto- 
niidæ, — Descriptions of some new species of exotic Lucanide. 
Descriptions of some new species of the Coleopterous family 
Paussidæ. — Descriptions of various species of Coleopterous, 
family Pselaphide, of New South Wales and South America. 
— Description of a new geuus of Coleopterous Insects inhabitinq 


Ouvrages acquis par la Société. LXV 


the interior of auts nests in Brasil (Gnostus Westw.). — Bro- 
chures in-8e publiées dans divers recueils anglais, 
Le titre seul de ces divers ouvrages suffit pour en montrer l’im- 


portance; citons cependant le magnifique travail sur les Phasmides 
du British Museum. 


En nous offrant un grand nombre de ses travaux, M. Westwood a 
donné un exemple qui devrait être suivi par tous nos collègues. Gar 
il serait bien à désirer que notre bibliothèque renfermât les œuvres 
scientifiques de tous nos membres, et un prix nouveau y serait atta- 
ché si les auteurs eux-mêmes nous les donnaient. 


IL. 


OUVRAGES ACQUIS PAR LA SOCIÉTÉ SUR LES FONDS PIERRET. 


Engramelle. Papillons d'Europe peints d’après nature. — 8 vol. 
grand in-4°, reliés, avec 342 planches coloriées. 


Esper et Toussaint Charpentier. 10 Lépidoptères d'Europe, par 
Esper (Die Schmertterlinge in Abbildungen nach der Nature mit 
Beschreibungen von Esper). 5 tomes en 7 volumes in-40, — 
2° Supplément aux Lépidoptères d'Europe d'Esper, par T. Char- 
pentier. 4 volumes in-40. — 30 Lépidoptères exotiques par T, 
Charpentier. 1 vol. in-40, — En tout 12 volumes reliés avec 
504 planches coloriées. 


Herbst. Histoire des Insectes Coléoptères (Natursystem aller be- 
kannten in und Auslandischen, Insekten als eine Fortsetzung der 
von Buffonschen Naturgeschichte, von Herbst). — 10 volumes 
in-80 reliés avec 327 planches coloriées. 1785-1801. 


Sturm. Faune des Coléoptères d'Allemagne figurés d’après nature 
(Deutschlands Fauna in Abbildungen nach der Natur mit Bes- 


chreibungen). — 21 volumes reliés et en feuilles avec planches 
coloriées. 4805-185 . 


L® Série, TOME L. Bulletin v, 


Lvi Bullelin bibliographique. — Publication des Annales. 


TR 


PUBLICATIONS DE LA SOCIÉTÉ. 


Annales de la Société entomologique de France, 4e série, tome I, 
4861. — 1 volume in-8° avec planches. Paris, 1861-1862. 


Le contenu et l’époque de la publication de chacun des quatre 
numéros trimestriels des Annales sont les suivants : 


4° trimestre, comprenant : texte, pages 4 à 1/44; Bulletin, pages 
x à xvi (40 feuilles), et planches 1, 2, 3 et 4. Paru le 14 août 1861. 


2e trimestre : texte, p. 445 à 304; Bulletin, p. XVII à xxxII 
(11 feuilles), et pl. 5, 6 et 7. Paru le 23 octobre 1861. 

3° trimestre : texte, p. 305 à 528; Bulletin, p. XXXIII à XLVIN 
(15 feuilles), et pl. 8, 9, 10, 11 et 13. Paru le 22 janvier 1862, 

h° trimestre : texte, p. 529 à 656; Bulletin bibliographique, Liste 
des Membres et Tables, p. xLix à cxvi (12 feuilles 1/4), et pl. 42, 14, 
15 et 16. Paru le 26 mars 1862. 

E. DESMAREST. 





TROISIÈME PARTIE. 


LISTE DES MEMBRES 


DE LA 


SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. 


Nota. 


1853. 


1853. 


1853. 


1834. 





ANNÉE 1861. — Trentième de sa fondation. 


*% 


indique les Membres fondateurs. Les noms en majuscules sont 
ceux des Membres honoraires. 


MM. 


ALLARD (Ernest), chef de bureau au chemin de fer d’Or- 
léans, rue du Faubourg-St-Denis, 95.—Coléoptères. 


AugLARD (Louis), docteur en médecine, rune Paulin, 14, à 
Agen (Lot-et-Garonne). — Hyménopières. 

Amor (Fernando), professeur à la Faculté des Sciences, à 
Cordoue. — Coléoptères. 


AuyorT, avocat à la Cour impériale, rue des Prouvaires, 3. 
— Entomologie générale. Hémiptères. 


. AnceY (Félix), rue Marengo, 56, à Marseille (Bouches-du- 


Rhône). — Coléoptères. 


. AnDré (Ernest); rue Grenier-St-Lazare, 5. — Coléopières 


d'Europe. 


. Arras TENEIRO, ancien magistrat espagnol; à Beaune 


(Côte-d'Or). — Coléoptères d'Europe. 


LXVIII Liste des Membres. 


* Auek, docteur en médecine, rue de Tournon, 8. — Co- 
léoptères d'Europe. 


1859. Barr (Gustave-Adolphe), chaussée des Martyrs, 37, Mont- 
martre-Paris. — Coléoptères. 


1860. BakewELL (Robert), Francis Terrace Kentish Town, à 
Londres. — Insectes d'Australie. 


1860. Bazy (Joseph-S.), docteur en médecine, à Londres. — Co- 
léoptères (Chrysomélines exotiques). 

1854. Bar (Constant), naturaliste-voyageur ; à Cayenne. — Lé- 
pidoptères. 

1848. Baran (Gabriel de), rue de Pontoise, 26, à Saint-Germain- 
en-Laye (Seine-et-Oise). — Coléoptères et Hémiptères 
d'Europe et d'Algérie. 

1857. Baron (l'abbé) ; rue Demours, 15, aux Thernes-Paris. — 
Coléoptères. 

1859. Bates (H.-W.), Esq.; King street, à Leicester (Angle- 
terre). — Coléoptères. Lépidoptères. 

1846. Bauni DE SELYE (le chevalier) ; à Turin. — Coléoptères. 

1864. Bavay (Arthur), pharmacien de la Marine, attaché à l'hÔ- 
pital de Port-Louis près Lorient (Morbihan). — Coléop- 
tères. 

1851. BayLE, négociant; à Aigueperse (Puy-de-Dôme). — Co- 
léoptères. 

1851. Bazin (Stéphane); au Mesnil-Saint-Firmin, près Breteuil 
(Oise). — Entomologie appliquée. Coléoptères. 

1860. Becker (Léon), artiste-peintre, rue du Trône, 114, à Ixel- 
les-lès-Bruxelles. — Lépidoptères. Microlépidoptères. 

1857. BELLEVOYE, graveur ; rue Fournirne, à Metz (Moselle. — 
Coléopières d'Europe et d'Algérie. 

1845. BELLIER DE LA CHAVIGNERIE, rue de Parme, 9. — Lépi- 
dopières d'Europe. 

1860. Benvenuri (Henri), aide-naturaliste au Muséum d'histoire 
naturelle de Florence. — Coléopières et Lépidoptères 
d'Europe. 


{ 


Année 1861. LXIX 


1835. Berce, rue Carnot, 3, à Paris, et rue Damesne, 2, à Fon- 
tainebleau (Seine-et-Marne). — Lépidoptères d'Europe. 


1844. Bicor, rue de Luxembourg, 27. — Dipteres. 


1859, Biscnorr-Enncer (André), négociant; à Bâle (Suisse). — 
Coléoptères. 

1837. BLancrarp (Émile), #, membre de l’Institut, aide-natu- 
raliste d'entomologie au Muséum; rue Saint-Jacques, 
161. — Entomologie générale, Anatomie. 


1859. BLancue, place Sainte-Marie, à Châlon-sur-Saône (Saône- 
et-Loire). — Insectes de France. Anatomie. 

1858. Bocpanow (Anatole), professeur de la Faculté des Sciences 
de Moscou. — Entomologie générale. Coléoptères. 

1832-1856. BOHEMAN, professeur au Musée de l'Académie 
royale des sciences de Suède, etc.; à Stockholm. — 
Coléoptères . 

1851. Boreznieu (Anatole), attaché à la Chancellerie de la Lé- 
gion-d'Honneur, rue de Sèvres, 221. — Coléoptères 
d'Europe. 

* Borspuvar, #, docteur en médecine, rue des Fossés-Saint- 
Jacques, 22. — Lépidoptères. 

1842. Borsciraup, #, doyen honoraire de la Faculté des sciences 
de Toulouse, à Gemozac (Charente-Inférieure). — Co- 
léoptères. Hyménoptères. 

1860. Bonnare (Achille), rue Jacob, 40. — Coléoptères d'Europe. 

1858. BonweuIs (le vicomte Roger de); rue Saint-Guillaume, 31. 
— Coléoptères. 

1859. BonvouLorr (Henri de): rue de l’Université, 15. — Co- 
léoptères. 

1857. Bounrer fils (Emile), pharmacien; à Montmorency (Seine- 
et-Oise). — Coléoptères d'Europe. 

1852. Boureizer (Ed.), professeur d'histoire naturelle au col- 
lége de Provins (Seine-et-Marne). — Coléoptères. 

1855. Boyer (le baron), #. chef d'escadron d'état-major, rue 
Vintimille, 24. — Coléopières. 

1847. Brisour De Barnevizce (Louis); place du Château, 14, à 


LXX 


1859, 


1860. 


1858. 


1832. 


1833. 


1852. 


1856. 


1855. 


1856. 


1858. 


1855. 


1850. 


1860. 


1834. 


Lasle des Membres. 


Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise). — Orthop- 
tères. 

Brisour De BARNEVvILLE (Charles): place du Château, 14, à 
Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise). — Coléoptères 
de France. 


Brucx (Emile Vom), négociant, à Creveld (Prusse-Rhé- 
nane).— Coléoptères. 


Brux aîné (Pierre-Marie), avocat, ancien avoué, quai de 
l'Hôpital, 14, à Lyon (Rhône). — Lépidoptères d'Europe. 


Bucnion (Charles-Juste-Jean-Marie), à Lausanne (Suisse). 
— Coléoptères. Lépidopières. 


Buquer (Lucien), #, s.-chef de bureau au ministère de la 
Marine, rue Saint-Placide, 50. — Coléoptères d'Europe 
et d'Algérie. 

Bureau (Edouard), docteur en médecine, quai de Bé- 
thune, 24. — Entomologie générale. 


CanDËzE, docteur en médecine, à Glain-lez-Liége (Belgi- 
que). — Lamellicornes. Larves de Coléoptères. 


Capr1omonT, *#, pharmacien en chef à l'hôpital militaire, à 
Strasbourg. — Coléoptères d'Europe et d'Algérie. 


CARRERAS Y FERRER, professeur suppléant à l'Université 
de Barcelonne. — Entomologie générale. 


CARTEREAU, docteur en médecine, à Bar-sur-Seine (Aube). 
— Coléoptères et Diptères d'Europe. Mœurs et métamo- 
phoses des Insectes. 


CHaBriLLAC (Fr.), naturaliste-voyageur, au Brésil. — En- 
tomologie générale. Coléoptères. 

CHamBover aîné, courtier de commerce, à Saint-Etienne 
(Loire). — Entomologie générale. 

CHaAmpeNoIs (l'abbé), professeur au collége Notre-Dame 
de Rethel (Ardennes). — Entomologie générale. 


CHauporr (le baron Maximilien de), gentilhomme de la 
chambre de S. M. l'Empereur de Russie, à Stary- 
Konstantynow (Wolhynie). — Coléoptères (Carabiques). 


1860. 


Année 1861. LXXI 


Cnérow, étudiant en médecine, au Bonscat, banlieue de 
Bordeaux (Gironde). — Anatomie des Insectes. 


* CHEVROLAT, rue Fontaine-Saint-Georges, 25. — Coléop- 


1857. 


1860. 


1860. 


1839. 


1856. 


1854. 


1842. 


1861. 


1861. 


1859. 


1861. 


tères. 

Czark (le Reverend Hamelet); Orchard street, 12, Port- 
man square, à Londres. — Coléoptères d'Europe et de 
l'Amérique du sud. 

Conpe (P.-J.), zoologiste-voyageur, à Tunis. — Entomo- 
logie générale. Epizoïiques. 

CoLBEau (Jules), chaussée d'Etterberck-lès-Bruxelles, 51. 
— Entomologie générale. 

Cou, président de la section des Sciences du Musée 
d'Arras (Pas-de-Calais). — Coléoptères. Lepidoptères. 
ComENpaDoR (Antonio-Sanchez), professeur à l'Université 

de Barcelonne. — Entomologie générale. 

ConsTanT fils; à Autun (Saône-et-Loire). — Lépidop- 
ières. 

CoquEerEL (Ch.), #, chirurgien de marine de 1re classe, 
rue Moncey, 16. — Entomologie générale. 

CoRDONNIER, négociant, rue de la Vieille-Estrapade, 23, 
— Coléopières. 

Costa DE BEAUREGARD (Hippolyte), à Chambéry (Savoie). 
— Coléoptères. 

Corrx, officier-comptable des subsistances militaires ; 
à Amiens (Somme). — Coléoptères. 

Cove, capitaine au 5° régiment d'infanterie de ligne, à 
Blois (Loir-et-Cher). — Coleopières. 


1834-1856. CURTIS (John), Belitha Villas Barnsbury Park, 18, 


1836. 


1858. 


à Londres. — Entomologie générale. Coléoptères. 


DarDouIN, peseur du commerce, rue Paradis, 47, à Mar- 
seille (Bouches-du-Rhône). — Lépidoptères. 

Dar (Charles), conducteur des ponts-et-chaussées, rue 
des Forêts, 9. à Carcassonne (Aude). — Coléoptères. 


LXXII 


1332. 


1854. 


1839. 


1855. 
1856. 


1845. 


1896. 


1853. 


1899. 


1838. 


1859. 


1861. 


1842. 


1856. 


1851. 
1861. 


Liste des Membres. 


Daurz, naturaliste, chemin des Aubes, 15, à Montpellier 
(Hérault). — Coléoptères. Lépidoptères. 


Dawson (J.-F.); the Woodlands, à Bedford (Angleterre). 


— Coléoptères. 

Decacour, juge d'instruction, à Beauvais (Oise). — Hy- 
ménoptères d'Europe. 

DecawaIN (Henry); à Jarnac (Charente). — Lépidoptères. 


DeramarcuE (Charles), chef de bureau au Ministère de 
l'Instruction publique et des Cultes ; rue des Marais- 
Saint-Germain, 18. — Lépidoptères. 

Déwouzin, membre de la commission administrative du 
Musée d'histoire naturelle de Mons (Belgique). — Co- 
léoptères. Hyménoptères. Diptères. 


Depuiser, naturaliste ; rue des Saints-Pères, 17. — Ento- 
mologie générale. Lépidoptères. 
DerrT, rue de la Taupe, 55; à Bordeaux (Gironde). — 


Coléoptères d'Europe. 

DEsBROCHERS DES LoGes; à Cosne-sur-l'OEil (Allier). — 
Coléoptères d'Europe. Mœurs des Insectes. 

DEsuaresr (Eugène), du laboratoire d’Anatomie comparée 
au Muséum d'histoire naturelle; avenue de la Chapelle, 
16, Montrouge-Paris. — Entomologie générale. 

Desmarris (Télèphe), docteur en médecine, rue Tustal, 13, 
à Bordeaux (Gironde). — Entomologie générale. Mœurs 
des Insectes. Applications. 

Derrony, employé au chemin de fer de Lyon à la Médi- 
terranée, gare de Rognac (Bouches du-Rhône). — Co- 
léoptères d'Europe. 

DevyrozLe (Achille), naturaliste; rue de la Monnaie, 19. 
— Eniomologie générale. Coléoptères. 

DeyroLce (Henri), naturaliste; rue des Dames, 46, à Bati- 
golles-Paris. — Coléopières. Lépidoptères exotiques. 

Donrn (C.-A.); à Stettin (Prusse). — Coléoptères. 

DoiLé (Maurice), officier d'infanterie attaché à la mission 
de Valachie; à Laon (Aisne). — Coléoptères. 


1858. 


1859. 


1845. 


1860. 


1833. 


* 


1852. 


1834. 


1856. 


1851. 


1858. 


Année 1861. LXXII 


Dor (Henri), docteur en médecine, à Vevey, canton de 
Vaud (Suisse). — Coléoptères d'Europe. 

Doria (le marquis Jacques) : via Nova, 6, à Gênes (Pié- 
mont). — Coléoptères. 

Douscenay (Henry); à Epping (Angleterre). — Lépidop- 
tères. 

Doucuer (Paul), docteur en médecine, rue Neuve-des- 
Capucines, à Amiens (Somme). — Coléoptères en géné- 
ral. Chrysomélines. 


Doëé, O %, ancien chef de bureau au Ministère de Ja 
Guerre, rue Hautefeuille, 19. — Coléoptères. 

Douuerc, %#, docteur en médecine, rue de Madame, 45. 
— Entomologie générale. Mœurs des Insectes. 

Dours (Antoine), docteur en médecine, rue du Champ-des- 
Buttes, 22, à Amiens (Somme). — Coléopières. Hymé- 
noptères. 

DREWSEN, négociant: à Strandsmuhen, près Copenhague. 
— Coléoptères. Hyménoptères. 

DuarTe (Pedro-Carolino); à Rio-Janeiro. — Entomologie 
générale. 

Ducounray-BourGAULT père, à Nantes (Loire-Inférieure). 
— Lépidoptères. 


Ducoupray-BourçauLr fils (Albert), à Nantes (Loire-Infé- 
rieure). — Lépidoptères. 


1832-1833. DUFOUR (Léon), O %, Président honoraire (1860), 


1850. 


1858. 


correspondant de l’Académie des sciences, à Saint-Sever 
(Landes). — Entomologie générale. Anatomie. Mœurs 
des Insectes. 


Durreux (Aug.), *X, ancien receveur général, à Luxem- 
bourg. — Lépidoptères européens en général. Diurnes 
exotiques. 

DuverGer (Joseph-Alexandre); à Dax Landes). — Lamel- 
licornes. Longicornes. Libellulides. Orthoptères, Hémip- 
tères et Lépidopières d'Europe. 


LXXIV 


1833. 


Liste des Membres. 


Ecorrer, #, directeur des contributions, à Nimes (Gard). 
— Coléoptères. 


* Enwarps (Milne), C #, membre de l’Institut, professeur 


1858. 


1842. 


1858. 
1833. 


1861. 


1857. 


1856. 


d’entomologie au Muséum d'histoire naturelle; au Mu- 
séum. — Entomologie générale. Anatomie. Crustacés. 


Fagre, professeur d'Histoire naturelle, à Avignon (Vau- 
cluse). — Entomologie générale. Mœurs des Insectes. 


Farmmaire (Léon), économe à l'hôpital Saint-Louis, rue 
Bichat, 40. — Coléoptères. Hyménoptères. Hémiptères. 

FazLou; rue Hautefeuille, 30 — Lépidoptières d'Europe. 

Farazæus, chef du département de l'Intérieur en Suède, 
à Stockholm. — Co/éoptères. 

Fauvez (A.), avocat, rue Écuyère, 48, à Caen (Calvados). 
— Coléoptères d'Europe. 

Ferper (Gaëtan), avocat, Kohlmarkt, no 1149, à Vienne 
(Autriche). — Lépidoptères. 


. Fircn (Asa), docteur en médecine, à Salem, (Massachu- 


setts). — Entomoloqie générale. 

Füersrer (Arnold), docteur en philosophie, professeur à 
l'École supérieure ; à Aix-la-Chapelle. — Coléoptères. 
Hyménopières. 


55. Forte (Francesco), docteur en médecine, à Naples. — 


Coléoptères, Hyménoptères et Hémipières d'Europe. 


. Fournier (Pierre), major d'infanterie, à Macon (Saône-et- 


Loire). — Lépidoptères. 

Friprici (Christian), professeur d'histoire naturelle aux 
écoles municipales, à Metz (Moselle). — Entomologie 
générale française. 


1838-1861. Frivazpzxy, docteur en médecine, à Pesth (Hongrie). 


1855. 


Entomologie générale. Coléoptères. 


Ganpoure (Etienne); rue Dragon, 34, à Marseille (Bouches- 
du-Rhône). — Lépidoptères. 


1857. 


1850. 


1851. 


1856. 


1842. 


1847. 


1852, 


1844. 


Année 1861. LXXV 


GanDOLPHE (Paul), comptable du service des lits militaires ; 
à Bône, Algérie. — Coléoptères. 

GARDEN, conservateur du Musée; rue Balay, 14, à Saint- 
Etienne (Loire). — Entomologie générale. 

GauTarp (Victor de), à Vevey, canton de Vaud (Suisse). 
— Coléoptères. 

GaurTier DES Corres (le baron); passage Soffroy, 5, à Ba- 
tignolles-Paris. — Coléoptères. 

GÉHN, pharmacien, place Saint-Louis, 8, à Metz (Moselle). 
— Insectes nuisibles de tous les ordres et leurs produits. 


GENIN, ancien conservateur du Musée d'histoire naturelle 
de Chambéry (Savoie). — Coléoptères. 


. GERBER (Armand), chimiste, rue Sainte-Claire, 2, à Mul- 


house (Haut-Rhin). — Lépidoptères d'Europe. 


. GERMINY (Paul de), rue Saint-Mälo, à Bayeux (Calvados). 


— Coléoptères d'Europe. 


. GERVAIS D’ALDIN, juge à Péronne (Somme). — Coléop- 


ières. 


. GirarD (Maurice). professeur au Collége municipal Rollin, 


impasse Saint-Dominique-d’Enfer, 5. — fniomologie 
générale. Physiologie. 

GirauD (Joseph-Jules), docteur en médecine ; Land- 
strasse, Ungargasse 368, à Vienne (Autriche). — Hy- 
ménoplères. 


. GOpELINAIS (l'abbé de la), vicaire à Autrain (Ile-et-Vi- 


laine). — Coléoptères d'Europe. 


. GOESsEns, peintre de fleurs, rue du Faubourg-Saint- 


Martin, 99. — Lépidoptères d'Europe. 


GouBerr (Léon), entreposeur des Tabacs, à Haguenau 
(Bas-Rhin). — Coléoptères en général. 


* GouGELETr, ancien employé à l'Administration de l'Octroi, 


1860. 


1835. 


rue du Dragon, 13. — Coléoptères. 

GouLey (Albert), rue Saint-Nicolas, 90, à Caen (Calvados). 
— Lépidoptères d'Europe. 

Goureau, O %, colonel du génie en retraite, place du 


LXXVI 


1859. 


1833. 


1853. 


1832. 


1851. 


1857. 


1857. 


1860. 


1849. 


1836. 


1832. 


Liste des Membres. 


Marché-Saint-Honoré, 26. — Entomologie générale et 
appliquée. Mœurs des Insectes. 

Gragrre (Édouard), docteur en philosophie, à Hambourg. 
— Hyménopières d'Europe. 

GRAELLS, professeur de zoologie &u Muséum d'histoire 
naturelle, rue Fuencara, 80, à Madrid. — Coléoptères. 


GRANDIN DE L'EPREVIER, Capitaine au {er régiment de chas- 
seurs, à Tarbes (Hautes-Pyrénées). — Coléopières. 

Grasuin (de), à Château-du-Loir (Sarthe). — Lépidopières 
d'Europe ; étude de leurs mœurs et métamorphoses. 

GRATIOLET (Pierre-Louis), #, docteur es-sciences, aide 
d'anatomie comparée au Muséum; rue Guy-de-La- 


brosse, 15. — Entomologie générale. Anatomie. Anné- 
lides. 

Gray (John); Wheatfield Horse new Bolton-le-Moors (Lan- 
cashire), Angleterre. — Coléoptères. 

GRÉNIER, docteur en médecine; carrefour de l’'Odéon, 10. 
— Coléoptères de France. 


Gru8e (Édouard), professeur de zoologie au Muséum 
d'histoire naturelle de l'Université de Breslau (Prusse). 
— Arachnides. Annélides. 


GRué (Marius); rond-point du boulevard Vauban, à Mar- 
seille (Bouches-du-Rhône). — Coléoptères. 

Guéneau p’Aumonr (Philibert), O %, s.-intendant militaire, 
à Mäcon (Saône-et-Loire). — Coléoptères. 


Guenée (Achille), avocat, à Châteaudun (Eure-et-Loir). 
— Lépidoptères. 


* GuériN-MÉNEVILLE, #, membre de la Sociétés impériale 


1846. 


1855. 


et centrale d'Agriculture, rue des Beaux-Arts, 4. — 
Entomologie générale et appliquée. 

Guernisac (le comte de); à Morlaix (Finistère). — Lépi- 
doptères. 

Guizcer (l'abbé), professeur d'histoire naturelle, à l'Ins- 
titution de Combrée, (Maine-et-Loire). — Coléoptères. 


1847. Gurn (J.-G.), zoologiste ; à Londres. — Entomologie géné- 


rale. 


1856. 


1898. 


1856. 


1861. 


1835. 


1552. 


1847. 


1857. 


1854. 


1547. 


1843. 


Année 1861. LXXVII 


Guyon (Georges); à Richemond-Surrey (Angleterre). — 
Coléopières. 


Haac-RurenserG (Georges), docteur en médecine, à Müh- 
lenhof-Isenburg près Francfort-sur-le-Mein. — Coléop- 
tères. 

Hazimay (Alexandre-Henry);, à Londres. — Entomologie 
générale. Hyménoptères. 


. Hampe (Clément), docteur en médecine, Barenmarkl, 


587, à Vienne (Autriche). — Coléoptères d'Europe. 


. Haroup (le baron Edgard de), *. officier de la garde du roi 


de Bavière, Cadetencorps, 7; à Munich (Bavière). — 
Coléopières. 

Hémarn (Hippolyte), employé à l'administration des 
Postes ; rue de Grenelle-Saint-Honoré, 20. — Lépidop- 
tères d'Europe. 


. Hénon, *#, interprète du bureau arabe ; à Constantine (Al- 


gérie). — Coléoptères. Lépidoptères. 
HERRICH-SCHOEFFER, %, docteur en médecine; à Ratis- 
bonne (Bavière).—Coléoptères. Lépidoptères. Hémiptères. 
Hewirson, Oatland Cottage Walton Thames Surrey, à 
Londres. — Lépidoptères Diurnes exotiques. 


HEYDEN (von), %X, sénateur, à Francfort-sur-le-Mein. — ZLé- 
didoptères. Coléoptères. 

Himmçuorren (Jacob), de Gracia, calle Major, 206, à Barce- 
lonne (Espagne). — Éntomologie générale. Lépidoptères. 
Coléoptères. Diptères. 


Janson (Edward), Grace church street, à Londres. — En- 
tomologie générale. 

JAver (Ch.), négociant, rue Geoffroy-Marie, 10, — Coléop- 
tères. 

Jexez (Henri), naturaliste, rue des Portes-Blanches, 
16 bis, à Montmartre-Paris, et King street, Soho square, 
40, à Londres. — Coléoptères (Curculionites). 


LXXVIII Liste des Membres. 


1858. Jourpueuiz, juge-suppléant; rue Jaillant-Deschainets, 4, 
à Troyes (Aube). — Lépidoptères d'Europe. 


1850. KEFERSTEIN, conseiller de justice, à Erfurth, en Thuringe. 
— Lépidoptères d'Europe. 

1849. KiesenweTTER (Hellmuth von), à Bautzen (Saxe). — Co- 
léoptères d'Europe. 

1857. Korcuin (Oscar); à Dornach (Haut-Rhin). — Coléoptères. 

1858. KonLuanx (l’abbé); à la Guadeloupe. — Coléoptères d’Eu- 
rope. 

1855. Kraarz (G.), docteur en philosophie, Oberwasserstrasse, 
11, à Berlin. — Coléoptères. 


1846. LasouLBÈne (Alexandre), x, professeur agrégé de la Fa- 
culté de médecine de Paris, rue de Lille, 35. — Ento- 
mologie française. Anatomie. Mœurs des Insectes. 

1857. Lacerpa (Antonio de); à Bahia (Brésil). — Entomologie 
générale. 

1832-1858. LACORDAIRE, *x, professeur de zoologie et d’ana- 
tomie comparée à l’Université de Liége. — Entomologie 
générale. Coléoptères. 

1858. Laraury (Clément); place de la Cathédrale, à Dax (Landes). 
— Lépidoptères d'Europe. 

1837. LArERTÉ-SÉNECTÈRE (le marquis de), rue Nicolas-Simon, à 
Tours (Indre-et-Loire). — Coléoptères. 

1853. LaronT, négociant, rue de l’Arbalète, 27. — Coléop- 
tères. 

1848. Lamperr (Paul), docteur en médecine, à Saumur (Maine- 
et-Loire). — Coléoptères d'Europe. 

1848. LamortE (Martial), pharmacien, à Riom (Puy-de-Dôme). 
— Lépidoptères. Coléoptères. 

1857. Lanpozrr (Henri), docteur en médecine, Talgasse, à Zurich 
(Suisse). — Lépidoptères. 

1861. LanSBERGE (J.-G. de), secrétaire de la légation des Pays- 
Bas, à Bruxelles. — Coléopières. 


Année 1861. LXXIX 


1855. LarraLne (Martin), percepteur des contributions directes, 
à Saint-Jean-Pied-de-Port (Basses-Pyrénées). — Lépi- 
doptères. 

1860. LAVERGNE DE LA BARRIÈRE, employé au chemin de fer 
d'Orléans, rue Taranne, 11. — Coléoptères d'Europe. 


1861. Lawson (le révérend), maison Porteson, à Bagnères-de- 
Bigorre (Hautes-Pyrénées). — Coléoptères. Lépidoptères. 

‘1856. LEBOUTELLIER, pharmacien, rue des Charrettes, 125, à 
Rouen (Seine-Inférieure). — Coléoptères de France. 

1855. Leconre (John-L.), docteur en médecine, à Philadelphie 
(Pensylvanie). Coléoptères de l’ Amérique septentrionale. 

1858. Le Correur, rue du Soleil, 4, à Amiens (Somme). — 
Coléoptères. 

1851. Lenerer (Julius), Wipplingertrasse, 394, à Vienne (Au-— 
riche). — £épidoptères. Coléoptères. 

1833. LErFÉBUuRE DE CÉrisy, O *#, ingénieur de la marine en re- 
traite, à Toulon (Var). — Coléoptères. 

* 1856. LEFEBVRE (Alexandre), #%, membre de plusieurs So- 

ciétés savantes, à Bouchevilliers, près Gisors (Eure). 
— Orthoptères, Hémiptères, Névroptères. Lépidoptères. 

1858. LEFRANC, pharmacien en chef à l'hôpital de La Calle (Al- 
gérie). — Coléoptères. 

1856. Le Granp (Gustave), agent-voyer en chef du département 
de l'Indre, à Châteauroux. — Coléoptères d'Europe. 

1859. LeIEuNE (Louis-Pierre-Désiré), officier-comptable, chef 
des subsistances militaires, à Oran (Algérie). — Coléop- 
tères en général. 

1858. Le MaourT, docteur en médecine, rue de Poissy, 2. — 
Entomologie générale. 

1837. Leprieur jeune, #, pharmacien major. à l'Hôtel impérial 
des Invalides, — Coléopières d'Europe et d'Algérie. 

1857. LescuenauLT DE Vizzars (Louis), avocat, à Bagnères-de- 
Bigorre (Hautes-Pyrénées). — Lépidoptères. 

1843. Léséceuc (de), chirurgien de la marine, rue du Château, 
46, à Brest (Finistère). — Coléoptères. 


EXXX 


1853. 


1857. 


1860. 


1861. 


1856. 


1859. 


1832. 


1861. 


1860. 


1846. 


1855. 


1853. 


1857. 


1858. 


1335. 


1857. 
1859. 


Liste des Membres. 

Lesrès, professeur à la Faculté des sciences de Dijon 
(Côte-d'Or). — Entomologie générale. 

Lermerry (Lucien); rue Fien, 3, à Lille (Nord). — Co- 
léoptères. 

LE Vasseur (Benoist), employé des contributions directes, 
à Laon (Aisne). — Coléoptères d'Europe. 

Leveizcé (Albert), rue d'Abbeville, 4, à Paris. — Coléop- 
tères d'Europe. 

Linper (Jules), conseiller de préfecture, à Arras (Pas-de- 
Calais). — Coléoptères d'Europe. 

Lowsarp (Marius); rue des Basques, 5, à Forcalquier 
(Basses-Alpes). — Coléoptères d'Europe. 


Lucas (H.), %, aide-naturaliste d'entomologie au Muséum 
d'histoire naturelle, rue Monsieur-le-Prince, 10. — En- 
tomologie générale. 


Magize (Paul), professeur au collége de Dinan (Côtes-du- 
Nord). — Entomologie générale. Microlépidoptères. 


MaumwGré (Alfred), rue Meslay, 19. — Coléoptères d'Eu- 
rope. 


MANDERSTIERNA, Colonel des gardes de S. M. l'empereur 
de Russie, à Saint-Pétersbourg. — Coléoptères. 


MAN0EL DO Reno MAcEno, chirurgien de brigade de l'ar- 
mée brésilienne ; à Rio-Janeiro. — Coléopières. 


Manuez (le comte Alfred de), à Albertville (Haute-Savoie). 
— Coléoptères. 


MANUEL, commis greffier près la Cour impériale, rue du 
Collège, 2, à Montpellier (Hérault). — Lépidoptères. 


MarmorrTan, docteur en médecine; rue Neuve-Notre- 
Dame, 4, à Passy-Paris. — Coléoptères d'Europe. 


MARsEUL (l'abbé de), rue Demours, 15, aux Thernes-Paris. 
— Coléopières d'Europe. Histérides exotiques. 


MARTIGNÉ, juge à La Flèche (Sarthe). — Coléoptères. 
MarTiN (Emmanuel), rue de Sèvres, 111, — Lépidoptères. 


Année 1861. LXXXI 


1859. MarTiN, capitaine d'artillerie ; à l'arsenal de terre, à Tou- 
lon (Var). — Coléoptères. 


1851. Marrin (Henri-Charles), interne des hôpitaux, rue du 
Montparnasse, 36. — Coléopières d'Europe. 


1860. MarTiNez Y SAEZ (don Francesco de Paulo), aide-pro- 
fesseur à l’Université; rue Relatores, 10, à Madrid. — 
Coléoptères. 

1858. Massé, professeur de littérature, à Londres, Terrace East 
India Road, Birchfield 4. — Coléoptères. Orthopières. 

1860. Maruan (René de), secrétaire de la sous-préfecture, à 
Millau (Aveyron). — Coléoptères d'Europe. 

1858. Marnieu (Ch.-M.-J.), rue Loxian. 3, à Bruxelles. — Co- 
léopières en général ; ceux de la Belgique principalement. 

1861. Mayer (Valery), négociant, quai de Bosc, 43, à Cette 
(Hérault). — Coléoptères d'Europe. 

1853. Micneaux (Jules), peintre d'histoire naturelle; rue Saint- 
Jacques, 316. — Iconographie entomologique. 


1856. Micnau, sous-directeur du pensionnat des frères des éco- 
les chrétiennes, à Beauvais (Oise). — Coléoptères. En- 
tomologie agricole. 


1850. Mircer, à Angers (Maine-et-Loire). Entomologie générale. 

1851. Minuère (Pierre), avenue de Saxe, 71, à Lyon (Rhône) 
— Lépidoptères. 

1859. Mizcor, étudiant en médecine, rue de Bréa, 17, à Paris. 
— Coléoptères européens. 

1861. Mimonr (de), au château de la Houssaye par Dourdan 
(Seine-et-Oise). — Entomologie générale. Coléoptères. 

1851. Mniszecx (le comte Georges de), rue Balzac, 22. — Coléop- 
ières. 


1844. Mocquerys (Emile), rue de la Préfecture, 28, à Evreux 
(Eure). — Coléoptères d'Europe, Entomologie appliquée. 
L° Série, TOME I. Bullelin Vi 


LXXXII 


1858. 


1854. 


1858. 


1835. 


1853. 


1859. 


1855. 


1559. 


1850. 


1852. 


1857. 


1845. 


1360. 


1858. 


Liste des Membres. 


Monceaux (H.), pharmacien, à Auxerre (Yonne). — En- 
tomologie générale. Diptères. 

MonTaGré fils (J.-B.); rue des Gravilliers, 7. -- Coléop- 
tères. 


Monrrouzier (le révérend père), missionnaire apostolique, 
à l'ile d'Art (Nouvelle-Calédonie). — Entomologie géné- 
rale. Coléoptères. 


Morisse, rue de l’Impératrice. 21, au Havre (Seine-Infé- 
rieure). — Entomologie générale. Lépidoptères. 


MoriTz, naturaliste-préparateur ; rue de l’Arbre-Sec, 48. 
— Entomologie générale. 


Mors (Louis), ingénieur civil; rue Ducale, 24, à Bruxelles. 
— Coléoptères d'Europe. 


MourrLer, chirurgien de la Marine; à la Guadeloupe. — 
Coléoptères. 

Müzcer (T.-A.-Clémens), mécanicien, à Dresde. — Co- 
léoptères. 

Murray (Andrew), assistant au secrétaire de la Société 


Royale d'Horticulture de Londres; Kensington Gore, 
London. — Coléopières. 


NarcizLac (le comte de), sous-préfet, à Bar-sur-Aube 
(Aube). — Entomologie générale et anatomique. 


NickerL, professeur de zoologie à l'Académie de Prague 
(Bohême). — Coléoptères. Lépidoptères. 

Nicozer, bibliothécaire à l'Ecole impériale vétérinaire 
d’Alfort (Seine). — Iconographie entomologique. Aca- 
riens. 

Niéro (José - Apolinaire); à Cordova. — Entomologie 
générale. 

Nivizzer (Charles), dessinateur; quai de Jemmapes, 134. 
— Lépidoptères. 


1860. 


1861. 


1859. 


1856. 


1898. 


1860. 


1850. 


1834. 


1857. 


1860. 


1850. 


1838. 


1851. 


1861. 


Année 1861. LXXXIIT 


Noreuer (de), rue de Jemmapes, 61, à Lille (Nord). — 
Coléoptères de France et d'Algérie. 


. Nourricar (Émile), sériciculteur; à Lunel (Hérault). — 


Entomologie appliquée. Vers à soie. 


OsErTaür, imprimeur, faubourg de Paris, 20, à Rennes 
(He-et-Vilaine). — Lépidoptères d'Europe. 


Onxer (James), banquier, rue de la Cité, 24, à Genève. — 
Coléoptères européens. 


Oçrer DE Bauzny (Fernand), à Coulommiers (Seine-et- 
Marne). — Coléoptères d'Europe. 


Oxrrroy DE VÉRÉZ, receveur de l’Enregistrement, rue Sta- 
nislas, 46, à Nancy (Meurthe). — Coléoptères en général. 


Orza (vicomte Paul de l’), x, naturaliste, rue Soufflot, 
10. — Lépidoptères. 

PanveLLé (Louis); à Tarbes (Hautes-Pyrénées). — Coléop- 
tères. 

Paris, ancien notaire, rue Castellane, 29. — Coléoptères. 

PezLeT, avocat, place Louvois, 10. — Coléoptères. 


PENGUILLY L'HariDON, *#, conservateur du Musée d’artil- 
lerie, place Saint-Thomas-d’Aquin. — Entomologie gé- 
nérale. Mœurs des Insectes. 


Perez Arcas (Laureano), professeur de zoologie au Musée 
royal, Gorgueza. 7, à Madrid. — Coléoptères. 


Perris (Edouard), *#, conseiller de préfecture, à Mont- 
de-Marsan (Landes). — Entomologie générale. Mœurs 
des Insectes. 


Perroup (Benoist-Philibert), rue Saint-Pierre, 23, à Lyon 
(Rhône). — Coléoptères. 


PersonnarT (Eugène), à Binic (Côtes-du-Nord). — Coléop- 
tères d'Europe. 


LXXXIV 


1854. 


1857. 


1833. 


1349. 


1856. 


1860. 


1859. 


* 


1855. 


1859. 


Liste des Membres. 


Peyron (Edmond), négociant, rue de Lodi, 47, à Mar- 
seille (Bouches-du-Rhône). — Coléoptères. 


Picciour (Ferdinand), professeur-suppléant de zoologie 
au Musée, à Florence. — Entomologie générale. 


Picrer, professeur de zoologie et d'anatomie comparée 
à l'Université de Genève. — Entomologie générale, Né- 
vroptères. 


Pory, professeur de zoologie et d'anatomie comparée à 
l'Université, à la Havane. — Lépidoptères. Coléoptères. 


Pourmuer ; rue de Rovigo, 16, à Alger. — Coléoptères. 


Pranier, lieutenant de vaisseau à Lorient (Morbihan). — 
Coléoptères. 


Pranier (Ernest), #, lieutenant-colonel au {er régiment 
d'infanterie de ligne. — Coléoptères. 


ProPueTTE, chirurgien-dentiste, rue du Caftan, 2, à Alger. 
— Coléoptères. 


Purox (A.), docteur en médecine, à Remiremont (Vosges). 
— Coléoptères et Hémiptères d'Europe. 


Quérin (Eugène), rue des Convalescents, 9, à Marseille 
(Bouches-du-Rhône). — Coléoptères d'Europe. 


RAGE, horticulteur ; faubourg du Pollet, à Dieppe (Seine- 


Inférieure). — Coléoptères d'Europe. 

Raueur, docteur en médecine, rue Nicolas-Simon, 33, à 
Tours (Indre-et-Loire). — Coléoptères. Lépidoptères. 
MNévroptères. 


RATTET (Frédéric), vérificateur à la Banque de France, 
rue des Prouvaires, 10. — Lépidoptères. 


Raymonp (E.), rue de la Poissonnerie, à Fréjus (Var). — 
Coléoptères de France. 


Année 1861. LXXXV 


* Reicme, négociant, rue du Vingt-Neuf-Juillet, 10. — Co- 


1835. 


1855. 


1858. 


1860. 


1856. 


1857. 


1849. 


1840. 
1861. 


1848. 


1844. 


1841. 


léoptères. 


ReïceNBacu, directeur du Muséum royal d'histoire natu- 
relle de Dresde. — Coléoptères. 


REISSING, secrétaire intime du Ministère de l’intérieur, à 
Darmstadt. — Entomologqie générale. 


. 
Reuquer (Albert), rue de la Mairie, 19, à Brest (Finistère. 
— Coléoptères. 


ReveLière (Jules), receveur de l'enregistrement, à Blain 
(Loire-Inférieure). — Coléoptères. 


RÉVÉREND, docteur en médecine, à Santa-Marta (Nou- 
velle-Grenade). — Entomologie générale. 

RraANT (Paul), licencié ès-lettres, rue de Vienne, 2. — Co- 
léoptères d'Europe. 


Rosin (Charles), %, professeur agrégé à l'Ecole de Méde- 
cine, rue Hautefeuille, 19. — Anatomie. Acariens. An- 
nélides. 


Rocer, docteur en médecine, à Randen (Silésie,. — Co- 
léoptères. Hyménoptères. 


. Royas, docteur en médecine, à Cienfuegos (ile de Cuba). 


— Coléoptères. 
Ronpant (Camillo), à Parme. — Dipières. 


RosaLes (Bernardo), à Cordoba (Espagne). — Entomologie 
générale. Insectes nuisibles. 


RosennaAuER (W.-G.), professeur d'histoire naturelle à 
l’Université d'Erlangen (Bavière). — Coléoptères. 


Roser (de), conseiller intime de Légation, à Stutigard 
IWurtemberg). — Entomologie appliquée. Lépidoptères. 


Roucer (Auguste); rue de la Préfecture, 28, à Dijon 
(Côte-d'Or). — Coléoptères, européens surtout. Moœurs 
des Insectes. 


LXXXVI 


1833. 


1852. 


f855. 


1851. 


1898. 


1835. 


1842. 


1851. 


1861. 


1843. 


1841. 


1860. 


1853. 


Listes des Membres. 


SANLBERG, *X, docteur en médecine, professeur émérite de 
l’Académie impériale d'Alexandre, à Helsingfors (Fin- 
lande). — Coléoptères. 


SALLÉ (Auguste), naturaliste-voyageur ; rue Guy-de-La- 
brosse, 13. — Entomologie générale. Coléoptères d’ Amé- 
rique. 


SanD (Maurice), #%, au château de Nohant, près La Châtre 
(Indre). — Entomologie générale. Lépidoptères du centre 
de la France. 


SauLcy (Félicien-Henry CaïcnarT de); rue Pont-Moreau, 
6, à Metz (Moselle). — Coléoptères d'Europe. 


SauLcy (Félix CaïenarT de), O #, Sénateur, membre de 
l'Institut, rue du Cirque, 5. — Entomologie générale. 


SAUNDERS (Sydney-Smith), consul d'Angleterre à Mar- 
seille. — Coléoptères. Lépidoptères. 


SAUNDERS (Williams-Wilson), Lloyds Royal Exchange, à 
Londres. — Entomologie générale. 


SAUSSURE (de), licencié ès-sciences, rue de la Cité, 24, à 
Genève, et à Annemasse (Haute-Savoie). — Entomologie 
générale. Hyménoptères. 


Scrauruss (L.W.), naturaliste, à Dresde (Saxe). — Ento- 
mologie générale. 


Schaux (Herman), professeur de zoologie à l'Université de 
Berlin, Oberwallstrasse, 3, à Berlin. — Entomologie gé- 
nérale. Coléoptères. 


Scamip (le chevalier Louis de), à Florence. — Entomologie 
générale. 
SCHNEIDER, docteur en médecine, à Breslau (Prusse). — 


Entomologie générale. 


ScxER (le docteur J. Ru».), secrétaire de la Société Zoo- 
logico-Botanique, Burgerspital, n° 1100. à Vienne (Au- 
triche). — Dipières. Hyménoptères. 


1858. 


1834. 


1860. 


1860. 


1855. 


1851. 


1843. 


1834. 


1860. 


1850. 


1854. 
1858. 


1852. 


1860. 


1856. 


Année 1861. LXXXVII 


SCcHusTER (Maurice), à Saint-Louis (Missouri. — Coléop- 
tères. 

SELYSs LonGcHamps (Ed. de), 4, membre de l'Académie 
royale des sciences de Belgique, sénateur ; boulevart de 
la Sauvenière, 34, à Liége (Belgique). — Névroptères. 

SENAC (Hippolyte), docteur en médecine, à Ussel par Chan- 
telle (Allier). — Coléoptères. 

SENNEVILLE (Gaston de), étudiant en droit, rue Jacob, 3. 
— Coléoptères d'Europe. 

SEOANE (Victor-Lopez), place des Augustins, 15, au Ferrol, 
province de Galice (Espagne). — Entomologie générale. 
Coléoptères. Anatomie des Insectes. 


SICHEL, O %, docteur en médecine, rue de la Chaussée- 
d'Antin, 50. — Entomologie générale. Hyménopières. 
SIGNORET (Victor), docteur en médecine, pharmacien, rue 
de Seine, 51. — Hémiptères. 

SOMMER, négociant, à Altona, près Hambourg. — Coléop- 
tères. 

STABLEAU, rue Guilleminot, 29, Plaisance-Paris. — Co- 
léoptères d'Europe. 

STAINTON, Monutsfield-Lewisham near London. — Lépi- 
doptères, spécialement Tinéites. 

SrAL (Charles); à Stockholm. — Hémiptères. 

STAUDINGER (Otto), Luttichan Strasse, 21, à Dresde (Saxe). 
— Coléoptères et Lépidoptères d'Europe. 

STEUART (Henri), High street Perth, à Londres. — Co- 
léoptères. 

STRAUCH, docteur en médecine, à Saint-Pétersbourg. — 
Coléoptères. 


Tarres (Gabriel), rue Blanche, 25. — Coléoptères d'Eu- 
rope. 


LXXXVILI Listes des Membres. 


1860. 


» 


1846. 


1854. 


1860. 


1852. 


1357. 


Tarnier (Frédéric), rue Vauban, 21, à Dijon (Côte-d'Or). 
— Coléopières en général. Lépidoptères d'Europe. 

Treis (baron de), consul général de France à Gênes. — 
Lépidoptères. 

Tuimésar», ancien fondé de pouvoirs du receveur-général 
du département de l'Aisne, rue Saint-Martin, 23, à 
Laon (Aisne). — Coléoptères. Lépidoptères. 

Taowson (James), membre de plusieurs Sociétés savantes; 
rue de l'Université, 23. — Coléoptères. 


Triuier (Georges), quai Pelletier, 4. — Coléoptères d'Eu- 
rope. 


Trron (Auguste), docteur en médecine, à Châlons-sur- 
Marne (Marne). — Coléopières. 


. Tournier (Henri), à Genève (Suisse). — Coléopières d'Eu- 


rope. 


TrimouLet (Henry), entrepôt Saint-Remy, à Bordeaux (Gi- 
ronde). — Lépidoptères. 


j, VaLpan (de), C #, colonel, chef d'état-major de la divi- 


sion de Constantine (Algérie). — Coléoptères. 


. Vesco, *#, chirurgien de la Marine, à Toulon (Var). — 


Coléoptères. 


. Waca, professeur d'histoire naturelle, à Varsovie. — En- 


tomologie générale et appliquée. 


. WEnCKeR, dessinateur au bureau des études du pont du 


Rhin ; Grand”-Rue, 26, à Strasbourg (Bas-Rhin). — Co- 
léoptères d'Europe et d'Algérie. 


. WESTERMANN, négociant; à Copenhague. — Entomologie 


générale. Coléoptères. 


. WEsTRiNG, employé supérieur des douanes: à Gotten- 


bourg. — Coléoptères. 


Année 1861, LXXXIX 


1833-1860. WESTWOOD, professeur à l'Université d'Oxford, 
membre d’un grand nombre d’Académies et de Sociétés 
savantes ; Taylorian Institute. — Æntomologie géné- 
rale. 


1849. Wozzasron, de la Société entomologue de Londres ; 
Southernhay, King's Kerswell by Newton Abbat, Devon, 
à Londres. — Coléoptères. 


1855. YERSIN, instituteur, à Morges (Suisse). — Orthopières. 
Anatomie des Insectes. 


1833-1858. ZETTERSTEDT , professeur de zoologie, membre 
d’un grand nombre d’Académies et de Sociétés savan- 
tes ; à Lund (Suède). — Entomologie générale. Diptères. 


329. 


MEMBRES DÉCÉDÉS EN 1864. 


MM. 


1834. BruanD D'UzELLE (Théophile), à Besancon (Doubs). 


1861. Caareurer (l'abbé), chanoine honoraire d'Alger et curé de 
Mustapha-Inférieur. 


1860. GonTuier, à Alby (Tarn-et-Garonne). 


3C 


Listes des Membres. — Année 1861. 


MEMBRES DÉMISSIONNAIRES EN 1861. 


MM. 


. BrawriGxon (l'abbé), à Troyes (Aube). 
1838. 
1858. 
1857. 
1852. 
1859. 
1898. 
18958. 
1852. 
1854. 


BRÈME (le marquis de), à Turin. 

Le Roy (Raoul), à Paris. 

MarceLIN (Augustin), à Digne (Basses-Alpes). 

MeLzy (Charles), à Liverpool. 

Morau» (Jules), à Vars (Charente). 

RauTou, à Nantes (Loire-Inférieure). 

ViLLENEUVE (Charles), à Paris. 

Wacnanru (Adrien), à Marseille (Bouches-du-Rhône). 


Waires (G.), à Newcastle. 


QUATRIÈME PARTIE. 


TABLE ALPHABÉTIQUE ET ANALYTIQUE 


DES 


MATIÈRES CONTENUES DANS CE VOLUME (1). 


A. 
Abeilles (Note relative aux mœurs des), Girard. . . . . . . . . . XXXVII 
Acariens rencontrés sur un Heëlipus trachypterus (Note sur des), 

DOUCE MEN NAS TRUE RS AM RER TAN ET IX 
Achenumrutulum- LR IrMaire se AC CR 2 581 
Achrioptera (genus novum) 494, fallax, G. Coquerel . . . . . . 495 
Acmæodera pulchra Fabr. A cette espèce doit être rapporté l'A. 

RévelieniMUIS SR ReICNENERERS RER 211 
Acromotopum senegalense (Sp. nov.), Signoret . . . . . . . . . . 98 
Æthus lifuanus el vanikorensis (Sp. nov.), Signoret. . . . . . . 62 
Agabus cephalotes\ (Sp. mov.) \ReIChe DA PENSE ne 72 202 
Agabus/poliius (Spa NOV.) ReiChe ER ne 369 
Agapanthia violacea (Note géographique sur l), Gautier des 

COTES EEE EN PR XVIII 
Agra, d'après les espèces de sa collection (Révision du genre), de 

CHAUDO AE AU ne À: in NES TS 109 


(1) M. H. Lucas, secrélaire-adjoint, a bien voulu, comme les années précédentes, 
depuis 1850, se charger de dresser cette table ainsi que celle des Auteurs. 


XCII Table des matières. 


Agre ameæna 134, attenuata 195, aurovittata 195, azurea 192, 
biseriata 199, Buquetii 124, cancellata 135, chalcea 135, cica- 
tricosa 136, cœrulea 122, columbina 118, confusa 183, coptop- 
tera 12, cribricollis 198, cupreola 198, cyanea 131, cyanos- 
licta 115, elegans 130, femoralis 120, filifrons 131, foveigera 
150, foveolata 121, gemmata 117, Goryi 133, hyalina A7, 
infuscata 114, lamproptera 181, lalipes 112, megera M3, 
melanogona 116, metallescens 113, mexicana 132, maærens 119, 
mæsla 193, Moritzit 124, nigriventris 1926, obscura 129, œænea 
113, æncipennis 127, ovicollis 17, oxyptera 116, pachycnema 
116, pulchella 1926, punclatostriata 134, puncticollis 196, 
pusilla 196, quadriceps 12h, reflexidens M4, rufescens 115, 
rutlilipennis 155, Sahlbergii MA, spinipennis 115, splendida 
192, spuriæ 112, subinterrupla 133, subænea 190, Tarnteri 
118, tibialis A1, triseriala 136, tristis 193, varians 133, vario- 
Losa 129, vicina 190, viridipunetata 194, viridisticta, de Chau- 
(0 PR nn am au TS 


Aleochara cribricollis 413, signaticollis, Fairmaire et Germain. . 
ATtICANTIUANA Sp MON.) MONITOUZET M. SE ML ON 
Altises qui ont été décrites tant dans cet ouvrage, par E. Allard, 
que par MM. Foudras, Wollaston, Kutschera, etc., et qui pro- 
viennent d'Europe et du nord de l'Afrique (Catalogue complé- 
mentaire des diverses espèces d’), Allard . . . .‘. . . . . .. 
Amblystoma Raymondi (Sp. nov.). Gautier des Cottes . . . . . . 
Ampedus lythropterus et sanguineus (Note sur l'habitat des), Gau- 
HÉD DESTOOMES PRE LT RUE re ee Ce ie ONU DU 
Amphæcus (genus novum) 274, metallicus, Montrouzier. . . . . 
Androctonus funestus (Note sur une variété jaune-soufre de l), 
ÉLABORE Re SE RE LU RE e0 L 
Aniellus hypagæus {Sp/n0v), AUDE PRES ARS RP. 
Anisotoma Gaullei (Sp. nov.), GC. Brisout, . . . . . . . . . . .. 
Anisoloma picla (Sp. nov.), Riche. SEE cie NC : 
Anobium castaneum Fabr. À cette espèce doit être rapporté l 3 
Lraolor ONE CIRENTOIATS Pie DC Men eu eue el ee ct ee D 
Anobium castaneum Oliv. A cette espèce doit être rapporté l'A. 
tomentosum Del" CHEVLOIAE. NS LINE RE PER 
Anobium domesticum Fourcr. A cette espèce doit être rapporté 
l'A. striatum'Oliv:} Chevrolatiis se Me Spot, 0h ane à ‘ 


110 
15 
900 


907 
195 


XVIII 
27! 


XXVI 
197 
599 
370 
990 


290 


991 


T'able des mativres. XCTrIf 


Anobium punctatum De Geer. A celte espèce doit être rapporté 


PA. morio Villa, Chevrolat. crue 5 391 
Anobium villosum Bon. À cette espèce ne être nd 1e 

A. lomentosum Wlig., et fasciatum Duf., Ghevrolat. . . . . .. 390 
Anaæsthis bipustulata 286, Foudrasi 285, maculala, Montrouzier 285 
Anoplistes oblongo-maculatus (Sp. nov.), Reiche. . . . . . . .. 91 
Anostostoma (Note au sujet du genre), 490, Gouloni, de re 190 
Anthaxia corsica (Sp. nov.), Reiche . . . . . . ei puce 206 
Anthophagus cenisius (sp. nov.), L. Fairmaire. . . . . . . . .. 6/47 
Anthrax morio et sinuata (Note sur les), Laboulbène . . . . . . XII 
Apate carmelita (Note géographique sur l), Ghevrolat. . . . . . 390 
Apale edentata 267, Gcoffroyt 266, rugulosus, Montrouzier . . . 266 
Apale francisca. À cette espèce doivent être rapportés les A. m0- 

nacha Oliv., mendica Ov. et carmelita Fabr., Chevrolat. . . 390 
Aphis dolichi (Sp. nov.), Signoret . . . . . . winitée 7! 
Aphænops (genus novum) 567, Leschenaulti, “= re hs 568 
Aphthona Bonvouloirit (Sp. nov.), Allard. . . . . . .. . . .. 338 
Apristus Prophetlii (sp. nov.), Reiche. . . . . . 961 
Aræcerus fasciculatus, Coléoptère rhynchophore e la . 

Anthribides (Quelques remarques sur les métamorphoses de 

HS Eueas 2e ete - Hs toee te 399 
Articulés (Recherches sur la rio 1e > Gard. » 503 
Articulés GORE de ses recherches sur la chaleur propre des), 

Girard . 0e ete AUS Eu Actes 
Athous corsicus Men nov. si FR SE A Se ’ 207 
Atractomorpha (genus novum), 474, consobrina et « hs de 

SAUSSUFE ue. : 475 
Attagenus trouvés dns des “HE #6 SRE spir Pr (Notes sur 

des), LeDrIeUrT. 21. + eee ct loto dt ent el XTI 
Astata Miegit (Sp. nov.) (Note sur l’), L. Dufour. . . . . . . . . 1 
Aulacosternum. Ce nom ayant déjà été employé antérieure- 

ment par M. Dallas, celui donné par M. de Marseul pour dési- 

gner une coupe générique dans les Histérides doitêtre changé, 

SIRNOTO ee ee die» SMNie le 0e ele le lle e Malte ie Nolotie 11 

Bb, 
Bacteria æstuans, de Saussuré. & 414 slim ans un) 03 74 


Baptolinus fulvicollis, L. Fairmaire et Germain, . . . . . . .. 453 


XCIV Table des matières. 


Baryopsis (genus novum) 442, brevipennis, Fairmaire et Ger- 
HA: 00 Me ere 08 sngtt aUalte) POUR SE M 
Bathycælia longirostris (Sp. nov.), Signoret. . . .. . ,.. ... 
Bitoma australis et cincta, Montrouzier. . . . . .. 4 PANNES 
Blaps Propheta\89, Strauchii, Reiche .. . .. ..,... 4 
Blaniulus guttulatus (Note sur les dégâts causés au Pheseolea 
vulgaris, par la présence en grand nombre du), H. Lucas. . . 
Blatta surinamensis (Note sur deux capsules expulsées par la), 
M ABUCAS PE Neue 5004 Lies EN 2 MEL 1 AA ARE 
Bledius claviventris, lividipes et és. L. Fairmeire et Ger- 
main, Sécen. CANTENPON ER EMENS + e etelie aies eee 
Blepharimenus euchromus, L. Fairmaire et GET NM . 
Bembex bipunclata (sp. nov.) (Note sur la), L. Dufour. . . .. : 
Boletobius unicolor, L. Fairmaire et Germain. . ,....... 
Bombyx processionea (Note sur les dégâts causés aux chênes par 
la .chenille-dü), Jourdhetil.-2-PR Mie, o5 Dir ee state Gite 
Bombyx trifenestrata (Note au sujet de la soie d’une très belle 
couleur d’or des cocons du), Guérin-Méneville. . . . . . . .. 
Bostrichus Duponti (sp. nov.), Montrouzier. . . . . . . . . . .. 
Bostrichus jesuita (Note géographique sur le), Chevrolat . 
Bostrichus rugosus Fabr. (Note géographique sur le), Chevrolat. 
Bostrichus serricollis Gr. A cette espèce doit être rapporté 
l'Apate ones 0De] NCHENTOIAPS TR ANT EN SO RNNNE 
Bostrichus uncinatus Gr. A cette espèce doivent être rapportés 
les Apate furcata Perty, quadridentata Dei. et affinis Dej., Che- 


vrola fun ee Te NET SE de SU ee ciel . 
Bothrideres angusticollis (Sp. nov.), C. Brisout . . . . . . . .. 
Botys du Cobea (Notice sur le), Doumerc. . . . . .. dr ll 
Brachyderes sabaudus (Sp. nov.), L. Fairmaire. . . .. Sr soE 


Buprestides nouveaux (Description de deux), H. Deyrolle . . .. 
Byrrhus melanostictus (Sp. nov.), L. Fairmaire . . . .. .... 


C. 


Cadrela (genus novum) 501, nigronervosa, Signoret. . , . . .. 
Calamus (genus novum) 476, lénearis, de Saussure . . . . . .. 
Callicnemis Latreillei (Note sur l'habitat du), Ghapelier. . . . . 
Callicnemis Latreillei (Description de la larve du), A. Laboul- 

ne. es NOR CE, JA RME SPAM NE DL, LUS 


QUE) 
65 
268 
88 


XIX 


XLII 
265 
392 
992 


392 


992 
600 

21 
649 
9395 
081 


502 
476 
XV 


607 





T'able des matières, XCY 


Callidea eléguns(Sp. nove)à Signoretio0i) MMM HMS NIL SE 59 
Callidium globithorax (Sp. nov.), L. Fairmaire et Germain. . . 108 
Callidium lifuanum 276, piceum 277, quinque-pustulatum, Mont- 

MOUZIET A bete etat euh Me UN CR 270 LT NES 277 
Callisphyris vespa (Sp. nov.), L. ane 7 Germain "4 le 106 
Galodera pinguicornis 409, semipolita et submetallica M0, trun- 

cata, L. Fairmaire et Germain ... .. .. . + .. PAUL LES 409 
Calopsaltria (genus novyum),: Stäl.. 00. mm R ne en 1 MU 620 
Calyptomerus (genus) 574, alpestris 575, dubius 575, troglodytes, 

Rauvele Medeuur 45 . ASUS MATE NL 576 
Calyptomerus et Eu fes Pentel Fauvelhsnasens 2e 575 
Carabus glacialis (Note sur le), Gautier des GCottes . . . . . . . I 

Remarques sur le même sujet, Aubé, Chevrolat, Fairmaire et 

RICHE SPP ES EE HAS MEN CEE Ve : Ï 
Carabus glacialis (Sp. nov.), Gautier des Gottes. . . . . . . .. 97 
Carchariacephalus (genus novum), Forestieri, Signoret . . . . . 71 
Cartallum Denisont (Sp. nov.), Montrouzier, . . . . . . . 1 276 
Carterus mandibularis et strigosus, Reiche . . . . . . . ee 36/4 
Catoruma pallida Germ. A cette espèce doit être rapporté le 

Xyletinus serricornis Sch., Chevrolat . . . . . .. CALME LE RE 390 
Catoxantha Bonvouloiri (Sp. nov.), H. Deyrolle . .. . . . . .. 9395 
Centrocerum (genus novum) 189, exornatum, A. Chevrolat . . . 189 
Cephus nigripennis (Sp. nov.) (Note sur le), EL, Dufour. . . . , . 13 
Cerambyx Ballardi (Sp. nov.), Montrouzier . . . ..... AD 29! 
Ceratina callosa (Note sur la), Goureau. . . . . . . . . . CAL XI 
Charaxes Pleione (Observations sur le), H. Lucas . . . .. ah XX 
Chenoderus bicolor, octomaculatus et venustus, L. Fairmaire et 

Germain.) PUR TIME RSR RNA OR RANEMESS ENS ; 107 
Chlænius cyaneus et virens (Note synonymique relative aux), 

SERAUM\ 2 4 104 y AS M AR RES ee tan XXXV 
Chrysochroa Mniszechii (sp. nov.), H. Deyrolle . . . .. . ... 396 
Chrysodema erythrocephala, Buprestien qui habite la Nouvelle- 

Calédonie, H: Lucas : : : : 5, où PAIE RSR A PER ES . . 397 et 398 
Chrysopa parvula (sp. nov.), Doumerc. .,.....,..,..... 192 
Cicada artensis et lifuana, Signoret . . . .. SAN RE ‘ 70 
Cicindela hybrida et trisignata (Oservations sur les), L. Baie 

midire AR 21e: 2 QUE PARA DUR PIN OO QU ARC ENT deu) Mat 577 
Cladonotus (genus novum) 478, Humbertianus, de Saussure. . . 178 


Cleophana linariæ et serrata (Observations sur les), Doumerc. .  XXVIIT 
Remarques sur le même sujet, Depuiset, Fallou. . . . , .,.  xxvant 


XGVI Table des mativres. 


Clytides de l'ancienne Colombie (Description de), A. Chevrolat, 377 
Coccinella bicruciala 804, Mulsanti, Montrouzier . . . . . . . « 30/4 
Coccinella ægyptiaca Reiche. À cette espèce doit être rapportée 

la C. 11-punctata Oliv., Reiche. . . . . . .. nr a . 212 
Cocons de la Puce (des), L. Dufour . . . . . . . 2.216) aber ae 255 
Cælidia lutea 73; picta 7h, vittata, Signoret. . 4. «+ . . . .. 73 
Colaspis Dunali 302, flaveola 305, Laboulbeni 302, metallica, 

MONLTOUZIEN 1. «ss... Eete LCL ANNE 2e 302 
Coléoptères du Chili (Révision te L. Fairmaire et Germain. 4105 et 405 
Coléoptères de Cochinchine (Note sur des), Doüé. . . . . .. & XXX 
Coleoptricus marginatus (Sp. nov.), Signoret, . . . . . . . . . . 1189 


Coléoptère du genre Melancrus et rectification relative à une 

note publiée dans le Bulletin de 1859 (Description d’une nou- 

velle espèce de), Guérin-Méneville. . . . . . . . . . . . : 970 
Coléoptères appartenant à la Faune circa-méditerranéenne Fe 

ces nouvelles de), Reiche . , . . ... . .. st SUR 361 
Coléoptère ayant déterminé un choc léger fort es aux 

secousses électriques (Détails sur un), Ch. Coquerel. . . . . .  XXXIX 
Conophoribium (Note sur ce genre et sur les espèces qui le com- 


posent), Chevrolal. . . . . . HER, A. urines Cf qe 391 
Conurus apiciventris et obscuripennis, ñ. Fairmaire et Germain . 426 
Coplodera viridana Lacord. A cette espèce doit être rapportée la 

C. azurea:Relche.sReiehe 2 IS EL PER CE Tire 249 
Corycus (genus novum) 487, Jurinei, de Saussure. . . . . . . . 189 
Graspedonia (Note au sujet du nouveau sous-genre), Coquerel. . 496 
Cratonychus punctatocollis (Sp. nov.), G. Brisout . . . . . . .. 600 
Crepidodera Brullei (Sp. nov.), Montrouzier. . . . . . . . . .. 300 
Cryptocephalus abietinus 194, raphaelensis, Gautier des Cottes. . 193 
Cryplocephalus cyanipes el lobatus (Note sur les), Gautier des 

MODES CT EEE M Ve Ste Polo 0 ot XVIII 
Cryptocephalus ineæpectus (Sp. nov.), Fairmaire. . . . .. .. XI 
Cryptocephalus lobatus (Note sur l'habitat du), Bellevoye 5 

BUG. eue Joe e + «+ slt 0 XXHIDIGRXIV 
Cryptocephalus Ts ax 305, den 805, nerale Mont- 

TOUZIET= 2e reel ie ec ue senti. E sons 303 
Cryptocephalus Perrier _ nov.), L. anne à Jo. nitro: 6/9 
Cryptophagus lapidarius (Sp. nov.), L. Fairmaire . . . ..... 648 
Cryplotympana (genus novum), Stäl. . . ............ 612 
Cucujus tricostatus (Sp. nov.), Montrouzier . . . . . . . .. h : 269 


Culex vitlatus (sp. nov.), Bigot … + .., , , mets + ee ele 227 


Table des mativres. 


Cyllene caracasensis 380, crinicornis 880, elongata 379, mela- 
nuspis, CREVEOIAT Eu 04 AERE PAC RICE NE 
Cynipsides ayant causé une hypertrophie à une ne M 
Rubus (Note:sur des), H. Lucas LL Re Te EC 


Dascillus sicanus (Sp. nov.), L. Fairmaire . . . RARE TR 
Dia globosa, oblonga, is proæima 591, sphæroïides, L. 
Fair Mate ne MAN. . dj ac AT ir MER 

Dianthæcia cæsia (Note sur de chenille de la), 1 ele 
Dibolia Ghevrolati 338, erythogaster, Allard. . Au 
Dibolia coccinea 302, dichroa 302, gagates 301, Thomassint, 
MOntTOUAIETEe A EUNEN CARTE AR a AE At: + 
Dichotrachelus bigorrensis en Fe. de BONVOUIOIT EEE 
Dichotrachelus (Note sur le genre) 584, bigorrensis, Linderi 585, 
Imoffi, muscorum 686, rubricalus 586, Rudenii 585, sabaudus 
BG lCtpenres Re LME AMATEUR SIN EMERENAIERE 
Dracela (genus novum), annulipes, Signoret. . . . . .. : 
Drapetes Batesii 358, Clarkit 359, flavifrons 356, a us 361, 
Jansonii 355, quadrisignatus 354, submaculatus 552, tripar- 


titus Me BOnNOUlOire MER), MMM SUIS NES 4 RN 
Dryophilus anobioides, compressicornis, pusillus el rugicollis 
(Note; Sur), Ge vrOIEAMME EU Se PE AL RME CAMES 
Dysdæcus-sidæ (sp nov.) MSignoret 421 7 MVP ANS 
E. 


Elachista coffeella (Note sur les dégâts causés aux caféiers par la 


présences del); detLacerda nee Eten PRN 
Elaphidion elegans (Sp. nov.), A. Chewvlats SEE CHEMIN net 
Elater crocatus, pomorum, prœustus (Note sur lhabitat des), 

Gautier des COLE. ne 42 M EN enr Ta - 
Eloghorus ensularis (Spnov.),:Reiche 1 MANS ae 
Ellopia pinicolaria (Sp. nov.), Bellier de la Chavignerie. . . . . 
Elvisura Spinolæ (Sp. nov.), Signoret . . . . . . D RUO à 


Enicodes baladicus 290, Montrouzieri 286. Per) di | Dore 


L° Série, TOME |. Bulletin Vu. 


XCGVI1 


978 


XIX 


582 


990 
XXXIX 


aa 
on) 


901 
b69 


585 
501 


XCVIII L'able des malicres. 


Entomologiques en Corse, par M. Bellier de la Chavignerie (Lettre 


sur des chasses), Reiche. . . . . . . ss te MOINE, xxI 
Entomologiques qu'il vient de faire en Suisse (Note relative aux 

chasses) FouCaignart de, Sauleys... .: 4 20, ant. ; XXXI 
Remarques au sujet de cette note, de Bonvouloir, ni 

CtiCeTVSReE 207. ls onle MEN NUS 5 RE XXI 


Entomologiques (Courtes remarques sur les moyens de conserver 
les collections), Sichel . : : s Re 85 
Entomologiques (De eee: dE l'alcool is ee arsénieux 


pour la conservation des collections), Leprieur. . . . . . . . . 75 
Entomologique de la Nouvelle-Calédonie (Essai sur la Pa 
Montrouzier. 1e us ct at EP atasnnel aeron HOtet65 


Entomologique de France, au Se de la rue à la prési- 

dence honoraire (Lettre à la Société), L. Dufour. . . . . . . . 45 
Entomologiques (Note sur l'emploi de divers liquides et, en par- 

ticulier du sulfure de carbone, pour la conservation des collec- 

tions), M. Girard. bons. ne SE Ni MN cette 623 


Epeira sericea (Note & sur rl), I ter dur: Rite: 5 
Ephémères rencontrées en onde quantité dans les environs du 
Mans (Note:sur des), -Reiche gun ARE mL an on XXIX 


Epierus 555, Alberti 556, caviscutus 558, devius 566, divisus 

562, ellipticus 565, fissus 559, invidus 561, Mariæ 564, mexi- 

canus 565, nitescens 557, notius 560, trux 555, vagans, de 

Marseuluers 0; srythts nt ten naiss S'elhdnetes Lis 563 
Epilachna Buqueti 305, Épigines 306, pulchella 306, unicolor 

306; Uroiller,)Montrouzier: 1eme ou MO ROC 905 
Bryxisubsulcatus (Sp:n0v:), E--Falrmaire Sete uen. 583 
Euchalcis (genus novum) 8, Dargelasii 9, hematomera 9, Miegii 

Svetuste, 1 DUIOUD Se OR et do ae Cie é 9 
Eugaster, Orthoptère de la famille des Locustiens, qui habite le 

sud des possessions françaises dans le nord de l'Afrique (Note 

sur le genre) 213, Guyonit, H. Lucas . . . . . . . . . s'Eus ps 216 
Euryusa parallela, 1. Fairmaire et Germain. Mie ADR L12 
Euthorax scutellatus, L. Fairmaire et Germain . . . . . . . . . 412 
Exopides rufipes BL. À cette espèce doit être rapporté l'E, graci- 

lipes Boield., Chevrolat. . . . . . . . . eee à 7 BOMIOREONLTS 390 


Table des matières. XCIX 


F. 
Holagria sulcicollis, Germaine Ne 405 
Feronia Lucasii. À cette espèce doit être rapporté le Pæcilus 
barborus LUC RelChes se A NP RS RS Tu 211 
Feronia vandalitiæ (Sp. nov.), Reiche . . . . . .. ETAIENT 369 
Hiata farines (sp: nov.) SISNOTEU A CREER 73 
G. 


Galleruca argyrogaster 299, artensis 300, austrocaledonica, 


MONtTOUZICI AL OR ets en ne 299 
Gastrallus lœvigatus Oliv. A cette espèce doivent être rapportés 

les Anobium immarginalum Muller et exile GYIL., Chevrolal. . 391 
Gastrorhopalus russatus, Fairmaire et Germain . . .. . . . . . 1106 
Gamasus coleoptratorum (Note relative aux mœurs du), Girard VIII 
Geotrupes Amedei (sp. nov.), L. Fairmaire. . . . . . . . . . . . 982 
Gnathymenus gnadripartilus L. Fairmaire et Germain. . . . . . 40 
Gnoma variegata (sp. nov.), Montrouzier, . : . . . 1. . + . . à 270 
Gonocerus \Amgyott\(sp/non:);Signoret! Macs NL dartenentets 66 
Gordius aquaticus sortis d’un Dytiscus (Note sur des), Legrand, XVI 
Gracillaria syringella (Note sur les dégâts causés aux lilas par 

la présence dela), HAlucass tnt à Ait ein Ets XXVI 


Remarques au sujet de cette note, Amyot. . . . . . . . XXIX et XXX 
Gracillaria syringella (Note au sujet des dégâts que cause aux 


lilas la) deNorstietient at 006 Me NT nu te: Hd XLI 

Remarques au sujet de cette note, H. Lucas. . . . . . . . . XLII 

Gymnopleurus flagellatus (Note sur lhabitat du), G. Brisout. . . XXIX 

Gumnotera(senus novum) SIA MERE NE 612 
1. 


Hadena brassicæ (Note sur les divers parasites de la chenille de l). 
GOUCEAUPE SR Etes CU er Cie Se US vil 
Hammaticherus lifuanus (sp. nov.), Montrouzier . . . . . . ,. 293 


(a Table des matières. 
Haliplus transver:alis (sp. nov.), Gautier des Cottes. . . . . . . 97 
Harpalus Bellierretovalis, ReiChE: CE CT ANNEES 201 
Harpalus bosphoranus 366, grandicollis 867, nr Reiche. 969 
Harpalus Lycaon (Note sur l), Gautier des Cottes. . . . . . . . VI 
Harpalus oblitus (Note synonymique sur l}, Reiche. . . . . . . 367 
Hedobia (4) et sur les espèces qui n’ont pas été mentionnées 

dans sa monographie (Note sur le genre), Chevrolat. . . . . . 389 
Hedobrañanaustatu (Sp: nov:), °C BrISOULE PANNE EN Le 602 
Helops ænescens (SD: NOV); RIRE RE MOINOPRMERE 90 
Helops gossypiatus 373, hirtulus 374, res teichen ne 22 978 


Hephæstion concolor, nigricornis, violaceipennis, L. Fairmaire et 
Germaine tete Se ARR oo eo ON Lou che ae 103 

Hetærius sesquicornis à die ne forêt de 1 Germain- 
en-Laye, dans les fourmilières des Myrmica scabrinodis, Lep- 
Lothorax acervorum et Formica fuliginosa (Note sur des), H. 


DUCAS EME EUR PRE OL L SL e 20 No c XXX 
Heteropus melacanthum ce nov. oi SIBNOTÉ TENUE dette 61 
Heterothops discoideus, L. Fairmaire et Germain . . . . . . .. 127 
Hetæmis modesta (Sp. nov.), Montrouzier . . . . . . . . . . .. 270 
Hiracia Lacerdæ et Walkeri (Sp. nov.), Signoret. . . . . . . . 57 


Histérides (Supplément à la monographie des), de Marseul. . 141 et 509 

Hister (2) adjectus 513, ambigena 554, aoudicus 528, areolifer 
026, caramanus 550, ceylanus 509, conductus 524, Coquerelli 
538, corax 537, coronatus 545, criticus 551, cruentatus 517, 
dauricus 533, defectus 553, Faldermannit 5929, fessus 515, 
furtivus 554, grenadensis 553, Haldemanni 547, heros 510, 
hospitus 552, ignavus 5, incisus 512, Laco 539, latitibius 
927, lentulus 546, Lethierryi 530, litus 541, mandarinus 555, 
Micipsa 536, Myrmidon 542, Nomas 520, Pelopis 513, ptero- 
malus 543, pullatus 5925, sol is 523, Rocca 511, Sedakovii 
548, shanghaicus 544, sordidus 549, spurius 525, stigmosus 


(1) Page 389, ligne 13 : au lieu de : Hedobia humeralis Muils., lisez : Hedo- 
bia humilis Melsmer. 

Page 390, après la ligne 15 : mettez la suite du paragraphe relatif aux Ano- 
bioides, qui a eté intercallé par erreur dans l’article des Bostrichides, depuis la 
ligne 6 de la page 391 jusqu’à la fin de la rnème page. 


(2) La planche 13 porte, comme planche de la Monographie des Histérides, le 
no V, C'est le no VI qu'elle doit avoir. 





Table des matieres. 


d40, sturnus 534, Toulhmosis 581, triangulifrons 518, viduus 

DO ou Les le MATSEUN ANSE NRA EN NT ERAT La 
Holoparamecus Bertouti(Sp.nov.)S"AubDé M M une net un, 
Homalota squalidipennis, L. Fairmaire et Germain . . . . .. 
Hoplandria anthracina, L. Fairmaire et Germain. . . . . . . 
Hydrobrus ovatus (Sp nov.) REICH MMM ENNCMENRSNON EN 


Iliobates nitidiventris, pectoralis, L. Fairmaire et Germain. 
Insectes (Sécrétions de matière musquée chez les), Girard. . . . 
Insectes du Céleste Empire (Atlas chinois contenant sur du papier 


de riz quelques-uns des), Laboulbène. . . : . . . . : : .. 

Insectes collés sur du mica (Note sur des), Aubé . . . . .. 
Isomalus myrmidon el semirufus, L. Fairmaire el Germain. . . 
TSSUSTDITIU ESS DAMON), LSIBNOECL NON RE AR ONPERENENNE 
Trodes trachysaurA(Sp.NON-) MAN EUCAS TE MEME 

Je 
Julistus fulvo-hirtus (Sp. nov.), CG. Brisout . . . . . . . .. 

Ile 


Lamia austrocaledonica 296, metallica 9297, scutellata, Mont- 


TOUZICR ES UE TE MON Ur A UPNEMEEN 
Lasioptera picta Are de ie galle de la ronce un Hi sur 
LM Duioure ee CEE Abe pie Ale 


Lathrobium rufopartitum, L. Fee et un OT 2e 
Lathrobtumdecipiensu{Sp:unov.) 1Reiche Le nn 
Lépidoptère hermaphrodite (Chelonia Latreillei) (Note sur ai 


Bellier de la Chavignerie . . . .. ae are nt 
Lépidoptères (Note sur plusieurs ne delle de), me 
llertdetai@hivigneries |, 2 RP ETES 


Lépidoptères recueillis en Grèce rene el Monts nes) 
(Note relative à des), Bellier de la Chavignerie . . . 


599 


198 
122 


16 
205 


601 


297 
971 


136 
205 


11 


XL 


CII Table des mativr'es. 


Lépidoptères recueillis aux îles Philippines par M. Lorquin {Notice 
Sur les) MBoIsduval En), #22 Eee Seal one 
Lépidoptères d'Europe qu'il va publier incessamment (Note sur 
un catalogue des), Guenée et Oberthür . . . .. . ... . .. 
Lema assimilis 299, bipustulata 298, bletiæ, Montrouzier. . , . 
Lemanurpuricellis:(sp. nov.);Reichem@oit SUSUEME .nS Une 
Leplacinus apicipennis, L. Fairmaire et Germain . . . . .... 
Leptolinus cribripennis, L. Fairmaire et Germain . . . . .... 
Leptomastax Delarouzei (Sp. nov.), G. Brisout. . . . . . . .. 
Leptonota (genus novum) 288, ænea 292, Lamberti 291, paane 
289, modesta 292, Penardi 290, picta 288, puberula 292, 
sepium 289, tristis MOnITOUZIEL 20e, ER Che 
Liodes benesignata (4) (Sp. nov.), Bellier de la Chavignerie . . . 
Lithocaris cryptobioides 439, fastidiosa 438, fusciventris 138, 
obscuriventer 437, viltalipennis, L. Fairmaire et Germain . . 
Lithosia (Études sur le genre) 39, arideola N7, Beckeri 47, ca- 
niola 48, cereola 40, eomplana h9, costalis 49, deplana 52, 
griseola 52, luteola 43, marcida 43, molybdeola 50, pallifrons 
43, pallæola 45, plumbeola 54, pygmæola 4h, unila, Guenée . 
Longipalpus (genus novum) 275, palazyanus, Montrouzier. . . . 
Lyctus rufipennis 268, rugulosus (Sp. nov.), Montrouzier . . . . 
Lygæus bicinctus 67, squalidus, Signoret . . . . . . . . . . . 
Lymnæum nigropiceum (Note géographique sur le), Fairmaire. . 
Lyreus (genus novum) 196, sublerraneus, Aubé. . ....... 
Lucanus serraticornis (Note sur le), Gautier des Colles. . . . . 


M. 


Macroplas lncldosus (Sp. nov) SiSnoTet le MEN EN REE 
Mallaspis Moreletii (mâle), Longicorne de la tribu des Pr de 
(Description du)MA HOCIS MUNIE EME AE TONNES 
Mallodon Ediwvardsii 283, Fairmairei 280 et note sur la larve du 
M. Fairmairei 281, macrothorax, Montrouzier. , . . . c 
Malthinus biquttatus Linné. À cette espèce doit être ere le 
M biguttatus Payk:, Reiché. 1.1..." 


XXXVIII 


XLIV 
298 
92 
LS! 
133 
597 


(1) Les numéros des figures 12 et 13 de la planche 2 ont été à tort transposés par 
le graveur, c'est ainsi que la fig. 12 est celle de l'Ellopia pinicolaria et la fig. 13 


celle du Liodes benesignata. 





Table des malieres. 


Mamestra syloatica (Sp. nov.), Bellier de la Chavignerie. . 

Masoreus rotundipennis (Sp. nov.), Reiche. . . . . . . . . . 
Mecognathus sculptilis, L. Fairmaire et Germain . . 
Mecometopus Amaryllis (Sp. nov.), Ghevrolat . . 
Megopis modesta (Sp. nov.), Montrouzier . . . . . . . ... 
Melancrus subcostatus (Sp. nov.), Reiche . . 


Melipona scutellaris (Note sur l'éducation tentée à Paris de la), 
HRDUCAS 


elfeife ele. els per eee Jetfete elle emo te aile 


Mellinus sabulosus, Hyménoptère de la tribu des fouisseurs 

(Quelques remarques sur la manière de vivre du), H. Lucas, 
Metallites ovipennis (sp. nov.), G. Brisout . . . , . . . « . . 
Methocu: cylindricus Grav. A cette espèce doivent être rappor- 

tés les M. Raymondi Muls., phænicis Fairm. et longipemus 

Chevr., Chevrolat . . ; 
Mezira lifuina et minima (Sp. nov.), Signoret, . . . . . . . . . 
Micipsa. À ce genre doivent être rapportés les Cyrta cursor et 

velotiGuéinGuérim-Ménevilé us AR SR RCE 
Micracantha australis (Sp. nov.), Montrouzier. . . . 
Millogramma brevipennis (Sp. nov.), Bigot . . . . . 
Miscellanea emomologica, Fairmaire, . : . .:. . . ... . 
Milomerus Raymondi (Sp. nov.), Gautier des Cottes . 
Molchinaispinosn(spmox-)> Sienprel,. 21... 2e. 1 50 0e 
Monandroptera nuncanus Serville (Note au sujet du), Goquerel. 
Monochamus arteasis (Sp. nov.), Montrouzier . . . . . . . . . . 
Monomacra Bougreti (Sp. nov.), Montrouzier . . . . . . . . . . 
Myllæna dilulipes et ferrugata, L. Fairmaire et Germain. . . . 


ee) le! ee. le) se cet, sales el(e. ’e;)is 


Sn eue, 14e) le 


Nanophycs pallidus dlivier. A cette espèce doit être rapporté le 

N. stigmalticollis te Kiesenwetter, Grénier . . 
Nécrologie. : « + : 5. 
Nécrologique sur Ch.-Th. Bruand d'Uzelle (Notice), Millière. . . 
Nécrologique sur Cha:les Delarouzée (Notice), G. de Baran . . . 
Nécrologique sur le pofesseur Mieg (Notice), L. Dufour. . . 
Necydalis cyanipennis(sp. nov.), L. Fairmaire et Germain . . . 
Neoclylus basalis 3884 clavatus 386, cristalus 384, Justini 382, 

Lebasii 384, quadrinisciatus 386, regularis, Chevrolat . 


SNS 09) ele tenteteir. ie 


LUE SAS RN PARLES à 5 at 2 


CII 


29 
061 
410 
287 
278 
37b 


XXXVII 


219 
604 


991 
69 


976 
271 
228 
577 

Q9 

56 
196 
273 
300 
h24 


LXVI 
XXXIX 
651 
259 
17 
106 


386 


CIV Table des matieres. 


Névroplère (Description d’une nouvelle espèce de), Doumerc . 
Nezara confluenta (Sp. nov.), Signoret . . . . . . SUMHBAENE 
Noclua brassicæ (Note pour servir à l’histoire des atiles de la), 
A. Laboulbène........ 4440 RC SERIES FRS 
Nomenclator zoologicus (Sur la Pbeooite qu'il y a de faire un 
Supplémentau);:Bigot. 2: 0 ARNO ER ENMAENPNEMIS 


0. 


Ocypus (1) (genus novum) 67, vartegatus (Sp. nov.), Signorel, 
Odopeu\EenUs NOM}, Sale ee dec ee eee ee cie le 
Œdemera podagrariæ Vinné. A cette espèce doit être cd 

l'O. sericans Muls., ar Ans M ete Lette Cie Le PU Le 


OEdenocera biseriata (Sp. nov.), Reiche . . . . . Me le eee 
OEdodactylus (genus novum) 441, castaneipennis 442, fuico- 
brunneus LE armaire CLIGeLMAIN MEN EURE TT 
OEstride de Cayenne (Description et figure d’une larve d’), Laboul- 
DOC RER RS US RS PE NE Ile VAR ea eee 7 ee ce 
Oligota apiciventris, L. Fairmaire et Germain. . . . . .. . .. 


Omalium insigne 154, russatum, L. Fairmaire et German . . . 
Omalodes amazonius 181, Klugii 182, lapsans 179, mendax 177, 
peruvianus 130, prœvius 176, rotundatus 184, vapulo, de Mar- 
seul . CAE sé D ee RCE) 
Omias RE ee Ts Cure JéSVODÉTES el 0 EC 
Opatroides longulus Reiche. A cette espèce doit être raporté PO. 
MINULUSEMUIS AR EIC NE ER ATIANENN TEEN OR 
Ophonus planicollis Dej. A celte Fri doit être rpporté l'O. 
disicolis AN alt MR ec he A ENS EE EE A ET 
Ophthalmicus membranœus (Sp. nov.), Signoret, . |... ... 
Opsicætus biannulipes (Sp. nov.), Signoret. . . . . | .. 
Gectochilus Bellierr (Sp: nov.) Reiche Le RUE il EEE. 
Cestie Rai (Sp NOV) ANT PE EL ST 0e 
Orthoptères de Bourbon et de Madagascar, Coquerl . . . . .. 
Orthoptères du musée de Genève, nouveaux où inparfaitement 
connus (Études sur quelques), de Saussure . . :... . ... 


192 
65 


619 


68 
616 


212 


071 


HA 


2/49 


123 


469 


1) Ce nom ayant déjà été employé, je propose, afin déviler un double emploi, de 


désigner ce nouveau genre sons celui de Coridromius. | 


Table des matières. 


Othius semipunctatus, L. Fairmaire et Germain . . . . . . + . . 
Otiorhynchus mæstus. A cette espèce doit être nn l'O. 

RaymondrNGautiertdes!Cottes, Me MAMMA MOTS non 
Otiorhynchus sulcatus nuisant aux vignobles du Our cy (Note au 

sujet del), Laboulbèneret Linden mem RAM en Du 
Oxyophthalmus (genus novum) 469, gr'acilis, de Saussure. . . . 
Gaypoda semiflava M6, semipicea el triplagiata, L. Fairmaire el 

GTA AMENER AR EC SNRNONRS OEM E ee 
Oxytlelus Pernisiii(Sp: NOV) EF AUVEl EEE NE NN 
Oxylelus testaceipennis, 1. Kairmaire et Germain. . . . . . . . 


P: 


Pachnephorus (genus) 587, arenarius 587, aspericollis 588, 
Bruckii 589, corynthus 590, cylindricus 589, impressus 588, 
lepidopterus 588, lævicollis 590, Lesselatus 587, villosus, L. 
Kairmairc ter /CU- MEN OU ENS NIENS DE MAR 

Pachycrærus Chabrillaci 156, cyanipennis 15h, facetus, de Mar- 

Pachydema Lethierryr:(sp: nov.), H"Lueas" 400 2 ANNE 

Pachypsaltria(genus novüm)}N'StalR &LemT SN). SAME EM 

Parandra austrocaledonica (Sp. nov.), Montrouzier 

Parmena modesta (sp. nov.), Montrouzier , . : . . . . . . . .. 

Pentaloma basiventris 63, Boilardi 64, brunnipennis 63, Pérou 
64, punctum, Signoret. . . . : . A M SMS NE 

Phalacrus acaciæ (Sp. nov.), ne IE ee 

Phalangopsis Linderii (Sp. nov.) (Note sur le), L. Dufour SAS 

Phelister affinis 174, breviusculus 161, celebius 465, Daugar 
167, dives 157, Fairmairei 172, impressifrons 159, margi- 
nellus 174, Miramon 163, Norab 169, panamensis 174, pulvis 
173, pusioides 160, Riouka 158, rufinolus 170, Saunieri 162, 
simus 171, solator 164, vibius, de Marseul . . : : . . . . . 

Philonthus lividipennis 430, perpleæus, L. Fairmaire et Germain. 

Philonthus stenoderus\(spnov.) MReICREMEN MARNE TNA 

Phlæophagus ovalis (Note sur le), Chevrolat. . . . . . . . . .. 

Remarque relative à cette espèce, Leprieur. . . . . . . . . 

Phyllomorpha (genus novum) 279, Rigaudii, Montrouzier. . . 

Phymateus (Note au sujet du genre) 499, saxosus, Coquerel. . 

Phymateus squarrosus Linné (Note au sujet du), de Saussure . . 

Physatocheilarregularis (Sp. nov.), Signoret. "2. 1000 


XXXVII 
170 


{17 
XXXIV 
1446 


b87 


155 
101 
626 
278 
272 


168 
131 
20/ 
XIX 
XIX 
279 
500 
177 

66 


GVI Table des malivres. 


Phytlæcia Grenieri (Sp. nov.), Fairmaire . 


LL . . - L1 LL . - . . L LJ XI 
Phytæcia? geophila (Sp. nov.), Montrouzier. . . ......... 272 
Phylonomus cyrtus et signatus (Note sur les), Gautier des Cottes. VI 
Pimelia papulenta 88, Lucasii (Sp. nov.), Reiche . ....... 87 


Platycephala (genus novum) 268, Olivieri, Montrouzier. . . .. 268 
Plalyderus brevicollis et gregorius, Reiche . . .. ... .... 362 
Plalypus bicolor 266, longipennis, Montrouzier , . . ... ... 265 
Plalysoma abruptum AM, Aubei 159, birmanum 151, Bonvou- 

loiri 447, borneolum 443, Charrali 146, cornix 153, Dahduh 

448, frontosum 441, odiosum 145, podagrum 144, rimariwn 


149; (sculphm. de MarseulL me Me ON PORC ne ce 150 
Platystethus Burlei (Sp. nov.), C. Brisout . TPE 597 
Plorarit'acanthiferai(Sp:en0Y2); SIPNOTEE 0. 2 2 ee ce 70 


Pæcilus œærarius (Remarques au sujet de la note de M, Gautier 
des Cottes sure) LFairmaires user eut admet). elle IV 


Pæœderus carbonarius 394, corsicus et longicollis, Gautier des 


Cotes MA TE. ah Le reliant DES rs 393 
Pæderus gemellus à abdomen re (Vote sur le), Hall sis 230 
Pæderus propres à la Faune française (Garactères différentiels de 

trois espèces nouvelles de), Gautier des Cottes. . . . . . . .. 393 
Podops geophilusi(sp. nov.) Signorell Aster nt led ue 61 
Pogonocherus Schaumii (Sp. nov.), Montrouzier . . . . . . . . . 271 
Polyacantha (genus novum) 269, Fonscolombei, Montrouzier. . . 269 
Polylobus fasciatlipennis 421, lulescens, L. Fairmaire et Germain 420 
Pompilus croceicornis (Note sur le), L. Dufour. . . . . . . . .. î] 


Prislonychus cyanescens (Sp. nov.), L. Fairmaire . . . . . . xxx1 et 577 
Psalloda/(senus novum), Stal 4 hrte rie 0 ahente Re, Sioron. 612 


Pseudochina hæmorrhoidalis ilig. A cette espèce doit être . 


porté le Xyletinus villosus Cast., Chevrolat . . . . . . . . . . 391 
Pseudochina (Au genre) doivent être rapportés les X. flavescens, 

lævis, sulcicollis, testaceus et torquatus, Chevrolat . . . . . . 391 
Pseudophania oxycephala (Sp. nov.), Signoret . . . . . . .. ie 72 
Pseudospis adustipennis, L. Fairmaire et Germain . . . . . . . . 455 
Psilolympana (genus novum), signifera, St . . .. . .. . .. 620 


Psylliodes elliptica (Sp. nov.), Allard . . re t & 340 
Pterophorus (Note sur quelques espèces Fe La 33, Mans 
tyla 88, brunneodactyla 35, ischnodactyla 33, lætidactyla 34, 


Millieridactyle, Bruand d'Uzellexe ses ren. 4-ln ee sé 96 
Piilium flifonme (SpA nDy.) AUDES LS En 4 re ete eue 199 
Plinus raptor et spinicollis (Note sur les), Chevrolat . . . . .. 389 


Plinus submetallicus (sp. nov.), L. Fairmaire . . . .. . . . .. 988 


L'able des malieres. 


Ptyelus inermis, lineolus et sexmaculalus Signoret, . . . . . .. 
Pydna (genus novum) 621, annulata 622, lutea 621, punclata, 
Sale. Mat ie x 


RE TR RUE EU RUE ve Medte l'AS 


Q. 


Quedius æncipes et semiflavus, 1. Kairmaire el Germain. . . .. 
Quedius simplicifrons, L. Fairmaire. . . . . . . 


CON OI ICREC METEO 


R. 


Ramulus (genus novum), Humberti, de Saussure . 
Raphidoraïcavernarum, At SAUSSUTe 0. Pie ele el Ron 
Raphiderus scabrosus Serville (Note au sujet du), Coquerel 
Raymondia (genus novum) 195, fossor (1), Aubé. . 
Raymondia Delarouzei (Sp. nov.), GC. Brisout . . . 
Rhyncocoris australis 65, pungens, Signoret. . . . . . . . . .. 
Rhyzopertha pusilla (Note géographique sur le), Chevrolat . 
Ricania moœrginata et translucida (Sp. nov.), Signoret . . 


chan e otre es 


Si 


Saperda inconspicua (sp. nov.), Montrouzier, . . 
SUPRINUSNSOLS EU (SP MONS) LREICNE ES AS ONE EME TENTE 
Scelosodis. A ce genre doivent être rapportés les Abrga casta- 

neus (Cerysii Guér.) et humilis du même auteur, Guérin- 

Méneville . . . RE ET OL 
Scelymene (Note au sujet du genre) 480, Mbgatot 4835, crocodi- 

lus AS1, gavialis 485, producta, de Saussure. . 
Scydmaænus confusus (sp. nov.), G Brisout . . . . . . . . . . . 
Scydmanus muscorum 579, striatus 580, sulcatulus, L. Fairmaire 
Scydmænus myrmecophilus (Sp. nov.), Aubé . . ... .. ... 
Selymbia (genus novum) 615, stigmatica, Slt. . . . . . . . .. 
Sélpha cristata 370, Godarti, Reiche,. 


ee ee) ee 


sel ellrer eo © -oile fee ete tee 


CVII 


71 


621 


DE 
œ 15 
S œ 


h72 
192 
1198 
195 
603 

66 
392 

73 


295 
971 


976 


8! 
598 
79 
197 
616 
969 


(1) Par suite d’une erreur du graveur, les tarses antérieurs du Raymondia fossor 
(pl. 5, fig. 7) sont représentés comme ayant cinq articles; tandis que, comme dans 
tous les Curculionites, il n'y en a chez cette nouvelle coupe générique que quatre à 


lous les larses. 


GVIII Table des matières. 


Sinoæylon minulum Fabr. A cette espèce doivent être rapportés 
les Apate castanopterus Fairm., bambulæ Dalm. et umbilicatus 
Mann. Chevrots u. 'AUSTMEMR EUE ERREUR 

Sireæ gigas ayant perforé des balles provenant de l’arsenal de 
Grenoble (Note sur des)... H-Incas oem ELEC 

SACRONILICORSCUSE(SD-NNOY.), LA FAITINAITE D... n.-10.. 

Spartocera quadricollis et trilineata (Sp. nov.), Signoret . . . 

Spiliphora trimaculata (Note sur les antennes de la), Chereau. 

Spracisoryphus, de Marseu li PEER ER RENE 

Spudœus fetidus et punctatissimus (Sp. nov.), Signorel . . . . . 

Stagira (genus novum), Stäl. Te TON RO PR OS 

Stenochorus inermis 298, CAES) Montrouzier.. 42000 

Stenorhopalus rugosus (Sp. nov.), L. Fairmaire et Germain . . 

Stenus anthrax el perlusus, L. Fairmaire et Germain . . . . . . 

Sternolomis Dubocagii 186, Gama 188, T'homsonii 186, Vasco 
187, Westwoodii, Coquerel . TO EN RE TETE 

Stilicus apicipennis el chilensis, Le bte et Germain. . 

Sundarus aculus et flavicollis (Sp. nov.), Signoret . . . . . . .. 


Tachina villica (Métamorphoses d’une mouche parasite), Al 
TaboulbEneL Te ne CR ES de CRE 
Tachinus luteonitens, L. Fairmaire et Germain. . .. ... 
Tachyusa fissicollis, L. Fairmaire et Germain . ......... 
T'agenia angusticollis (Sp. nov.), Reiche. . . . . . . . . . . . 
TectocorisiBancksi\(sp..nov.) Sienorel EN 
Teigne des toiles d’Araignées Tégénaire et Ségestrie (Notice sur 
là); DOUMETC.: Ed in de Ed Cr RÉ dinde 
J'elephorus corsicus 208, dichromus 207, viltaticollis, Reiche. . 
Tentyria Saulcyi Reiche. A cette espèce doit être rapportée la 
TP Solierisduméeme auteur REIChE SL ER 
Teretrius parasita (Description de la larve du), Leprieur. . . .. 
Tettigia tristigma, SÙÜl . ROME CS D PT 
Theca (genus novum) 95, nd be ne a 96, nabaedes 95, pe llita 
JA, itula 95 Cranhaelensis MAUDÉ RER REE NC 
Theca byrrhoides, elongata et raphaelensis (Note synonymique 
AU SEL CES) AUDE CE Sert de De ue PE 
Theca:.cribricolls (Spot) A AUuDÉS RE ee naine 
Therales bidentatus 139, Dejeanii, de Chaudoir, , ,, . . . .. 


992 


XXIV 
o8/ 
06 
200 
175 
65 
621 
276 
106 
4/4 


185 
196 
26 


251 
425 
At 
209 

60 


242 
457 
617 


96 
XDV 


XLV 
140 


Tabte des maticres. 


Therates et Tricondyla (Description de nouvelles espèces des 

centres), dé CHAOS 0 See An en AN LEURS EE 
Thinobius seminiger, L. Fairmaire et Germain. . . . . . . . .. 
Throscus algiricus 350, proprius 849, rugifrons, de Bonvouloir. 
Tibicen apicalis, melanopygius et scriptus, SL. . . . . . . .. 
Tillomorpha cleroides (Sp. nov.).\Chevrolat einen ete ee 00e 
Timarcha cyanescens 592, gallega 595, interstilialis 594, monti- 

cola 599, recticollis 592, sinuaticollis 595, strangulata, L. Fair- 

MAIN Re ue cher cel Lee 2 Se ee cle 
Tmesisternus Douei 295, Dubouzeti, Montrouzier . . . . . . .. 
Tomicus elongatus et minimus, Montrouzier. . . . . . . . . . . 
Torymus absoletus (Note sur.le)>\Goureau re RPC 
Trachypterus spinosulus (Sp. nov.), Gautier des Cottes . . . . . 
Trachys pygmaæa (Essai sur les métamorphoses du), Leprieur. . 
Trachys pygmæa de M. Leprieur (Note à l’occasion de lhistoire 

desmétamorphoses du), LUDUTOURE ARE CNRS 
Trechus planiusculus et politus, L. Fairmaire . . . . . . . . .. 
Tricondyla punctulata et varticornis, de Ghaudoir. . . . . . . . 
Tricondyloides (genus novum), armatus, Montrouzier. . . . . . 
Trigonogenius globulus et squalides (Note sur les), Chevrolat. . 
Triphyllus bimaculatus (Sp. nov.), Montrouzier. . . . . . . .. 
Trogophlæus andicola 450, érpressipennis 448, mersus 448, niti- 

diventris h47, sobrinus el stricticollis, L. Fairmaire et Ger- 

TER OT  E E nONRMEE Se  N ae ére 
Trox/clathratus (Sp-noyv-)#Reiche SN MN 
Trygopilys excisus Mann. (Note sur le), CGhevrolat . . . . . .. 
TychiusiGrementetstura ls ICNBTISOUEN NN TOUS 
Dympantistria (Senus novum) SOLE TE ns 
Tympanoterpes (genus novum) 614, grisea G15, hilaris 614. ser- 


ricosta et xanthogramma, SU, s Diplo lo a Cle Cie 
U. 
Urodonitestaceipes (sp: nov:)tReIChE PAM EN IN 
V: 


Verania artensis (sp. nov.), Montrouzier, . .. . . .. . .. .. 


CIX 


159 
Ho 
9/9 
618 
088 


167 
578 
139 
271 
989 
267 


49 
205 
091 
605 
619 


615 


91 


Ex Table des maticres. 


Xanthochroa Bellieri (Sp. nov.), Reiche . . . 1... 
Xylota fulvipennis (Sp. nov.), Bigot . . . . . . . . .. ee 
Xyletinus flavipes Cast. (Note sur le), Chevrolat. . . . . . . .. 
Xyletinus laticollis Duf. A cette espèce doit être rapporté le X. 
subrotundus Dej., Chevrolat. . . . . ... rene Sr de 
Xylopertha dominicana Fabr. A cette espèce doivent être rap- 
portés les Apate religiosa Boisd., religiosæ Fairm. et macro- 
cenu Lait CDeNTOIAt. ue ee due a. Le eut de RC MER lé 5 
Xylopertha longicornis Oliv. A cette espèce doit être rapporté 
l'Apaterufescens De ACHeyro at. 2000 PNEU . 
Xylopertha picea Oliv. A cette espèce doit être rapporté l’Apate 
truncata Dej., Chevrolat. . ... . . + . . De at ete 
Xylopertha prœusta Gr. À celte espèce doivent être rapportés 
les Apale appendiculata Dej. et humeralis Dahl., Chevrolat . . 
Xylopertha pustulata Fabr. A cette espèce doivent être rapportés 
les Apate Chevrieri Vill. et humeralis Luc., Chevrolat. . . . . 
Xylopertha truncata Erichs. A cette espèce doit être rapporté 
PApaelerenudONNICRENROAL EN E Une ne eme be des lehe ee 
Xystrophorus denticornis Lap. A cette espèce doit être rapporté 
le Senralicomnrs (Der iODeYTOAL ES 4e 2 ete te 


Z. 


Zabrus lævigatus (Sp. nov:); Reiche. 207, 20 JUIN AAC 
Zygocera? baladica (Sp. nov.), Montrouzier, . . . . . . . . .. 


209 
228 
091 


991 


363 
27/ 


TABLE ALPHABÉTIQUE PAR NOMS D'AUTEURS 


DES 


MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME. 


ALLARD (E). Catalogue complémentaire des diverses espèces d’Al- 
tises qui ont été décrites tant dans cet ouvrage, par E. 
Allard, que par MM. Foudras, Wollaston, Kutschera, etc. . 

AUBÉ. Description de quatre nouvelles espèces de Coléoptères 
appartenant à un genre nouveau 


— Description de six espèces nouvelles de Coléoptères d'Europe, 
dont deux appartenant à deux genres nouveaux aveugles. . 


BARAN (Gabriel de). Notice nécrologique sur Charles Delarouzée . . 


BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. Description de trois Lépidoptères 
nouveaux dedl'ile de Corse... ete a: UE 


— Note sur un Lépidoptère hermaphrodite (Chelonia Latrerllei), 
BIGOT (J.). Trois Diptères nouveaux de la Corse 


BonvouLoir (H. de). Description de plusieurs espèces nouvelles de : 


la famille des Throscides . . . 

— Description d’un genre nouveau et de deux espèces nouvelles 

de Coléoptères de France 
BrisOuT (Ch.). Espèces nouvelles de Coléoptères français. . . . . 

BruAND D'UZELLE. Note sur quelques espèces du genre Pterophorus. 

CHaupoir (de). Révision du genre Agra . . . . . . .. . 


— Description de nouvelles espèces des genres Tricondyla et 
DhenAteS NE ENEN PEL EME RENAN 


ee = . « « 2. + 


CHEREAU (A). Note sur les antennes du Psilophora trimaculata. . 


907 


195 
259 


29 
51 
227 


349 


567 
597 

33 
109 


139 
200 


€xIT Table des Auteurs. 


CHEVROLAT (Aug.). Description d’un genre inédit de Dejean (Cen- 
trocerum) de la tribu des Cérambycides. . . . .….. . . . . . 


— Description de Clytides de l’ancienne Colombie . . . . . ... 
— Observations et notes synonymiques. . . . . . .. . . . . .. 
COQUEREL (Ch.). Espèces nouvelles du genre Sfernotomis . . . ., 
— Orthoptères de Bourbon et de Madagascar . . . . . . . . .. 


DEYROLLE (Henri). Description de deux Buprestides nouveaux 
(Galoxantha Bonvouloiri et Chrysochroa Mnizechii). 


DoumErc. Description d’une nouvelle espèce de Névroptère de la 


tribu des HÉMÉTOPIENS NN SA TT MERS IE Te 
— Notice sur le Borys du" Cotentin Re 
— Notice sur la teigne des toiles d’Araignées Tégénaire et Séges- 
tribune tou. MN UN ES EUR SERIE UE 
Durour(()Noticestentomoloniquesmastienuis etae M 06e 


— Lettre à la Société Entomologique de France, au sujet de sa 
nomination à la Présidence honoraire. . .. ... . . . .. 


— Notice nécrologique sur le professeur Mieg . . . . . . . . .. 

—= Des’Cocons'dedaiPluce nee AE AVE RARES 

— Note à l’occasion de l'histoire des métamorphoses du Trachys 
DUGNEL AeNMELÉDHEUT EPL EN NAN OLE RATES 

— ‘Un motsurtlatoalledeMaRonce mue Tuer. CHENE): 

FAIRMAIRE (L.). Miscellanea entomologica . . . .. . . . . . ... 


— Descriptfon de GColéoptères nouveaux recueillis en Savoie. . . 
FAIRMAIRE (Léon) et GERMAIN (P.). Révision des Coléoptères du 
Ghilieee Ds MAMAN AUS RS SAP SUOT EP AELUS 
Fauver,. Note sur les Pæderus à abdomen concolore. . . . . .. 
— Sur les genres Calyptomerus Redt. et Comazus Fairm. . . . . 
GAUTIER DES COTTES. Description de cinq espèces de Coléoptères 
propres à la tune francaise ROME SN TEE 
— Description de Coléoptères nouveaux propres à la faune fran- 


— Caractères différentiels de trois espèces nouvelles de Pæderus 
propres. àllatfaune francaise nt Jefere tt eee 


GIRARD. Sécrétions de matière musquée chez les Insectes . . . . . 
— Recherches sur la chaleur animale des Articulés . . . . . . . 


189 
977 
989 
185 
495 


255 


167 
573 


6/7 
el 404 
230 


578 


87 


Table des Auteurs. 


GIRARD, Nole sur lemploi de divers liquides et en particulier du 
sulfure de carbone, pour la conservation des collections en- 
tomOlOSiques is Lena RAR EE à nouelus 

GuENÉE. Études sur le genre Lithosia . ee +. «4 

GUÉRIN-MÉNEVILLE. Description d’une nouvelle espèce de Goléop- 
tère du genre Melancrus, et rectification relative à une note 
publiée dans le Bulletin entomologique de 4859, . . . . . 

LABOULBÈNE (Al). Métamorphoses d’une mouche parasite: Tachina 
UMasicena No lliCR NE ANNE SE EME MONNIER 

— Description de la larve du Callicnemis Latreëillei 
— Note pour servir à l’histoire des Parasites de la Noctua 
(HATEn D NOTOSSICLNMER NE M CINE NOTE 
LEPRIEUR (C.-E.). De l'emploi de lalcool saturé d'acide arsénieux, 
pour la conservation des collections entomologiques . . . . 
— Description de la larve du Teretrius parasita … 
— Essai sur les métamorphoses du Trachys pygmæa, insecte de 
la fammlie"des Buprestides Pare RER 

LETHIERRY. Rapport sur l’excursion provinciale faite en Savoie en 
JUAIET ASC NP OPEN AR MAUR 

Lucas (H.). Note sur une nouvelle espèce de Lamellicorne phyllo- 
phage (Pachydema Lethierryt), qui habite les possessions 
francaises /dusmordide lAfPIquest. RARE et Le 

— Description du Mallaspis Morelelii (male), Longicorne de la 
tribardestPrOneS ea ar Nr OI te nl 
— Note sur le genre Eugaster, Orthoptère de la famille des 
Locustiens, qui habite le sud des possessions françaises 
dans le nord de TAfrIQUe se ERP LL nn 
— Quelques remarques sur la manière de vivre du Mellinus sabu- 
losus, Hyménoptère de la tribu des fouisseurs. . . . . . . . 
— Note sur une nouvelle espèce du genre Ixodes . . . . . . ., 


— Note sur le Chrysodema erythrocephala, Buprestien qui habite 
l’île Balade (Nouvelle-Calédonie) . .. . ......... 

— Quelques remarques sur les métamorphoses de lAræcerus fas- 
ciculatus, Goléoptère Rhynchophore de la tribu des Anthri- 
DITESS A MAN a SL PME TN Re Re RE A 

MARSEUL (S.-A. de). Supplément à la Monographie des Histé- 
PUS NON PANETAR EE NRA LI re AU 
h° Série, TOME [, Bulletin VrIt, 


CXITI 


623 


2) 


625 


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104 


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CXIV Table des Auteurs. 


MiLLièRE (P,). Notice nécrologique sur Ch.-Th. Bruand d'Uzelle. . 


— Liste des travaux publiés dans les Annales de la Société Ento- 
mologique et dans les Annales de la Société d'Émulation du 


Doubstpar Bruand d'Uzelle AA Ets pesé ie 2 Mini6p5 


MONTROUZIER (le Révérend Père). Essai sur la faune entomologique 
de la Nouvelle-Galédonie (Balade) et des îles des Pins, Art, 
Éilusele..s MT a nat on eneqeT TRAILER ct Et) SO 

MEICHE (L.). Sur quelques espèces de Coléoptères du nord de 
Afrique Res ACER ARE 


ob 1e 7lei) totieïleite lister tois le 


— Coléoptères nouveaux recueillis en Corse par M. E. Bellier de 


HACHAVICNETIR) St SE US Sd ni 
+ Notes SYnonymiques el. My nane e COLSLEARR CR ARS S e 


— Espèces nouvelles de Goléoptères appartenant à la faune circa- 
méditerranéenne; sg cpicnhéeeitée 


SAUSSURE (Henri de). Études sur quelques Orthoptères du musée 
de Genève nouveaux où imparfaitement connus . 


SIGHEL. Courles remarques sur les moyens de conserver les collec- 
HonsientonolOBIQUESES ANS SN Le 


SiaxorerT. Descriptions de quelques Hémiptères nouveaux. . . . . 
— Description de deux Homoptères, types de genres nouveaux. 


STAL (C.). Gencra nonnulla nova Gicadinorum 


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265 


AVIS 
RELATIFS AUX RÉUNIONS EXTRAORDINAIRES DE LA SOCIÉTÉ 


pour 41862. 


A. SÉANCE EXTRAORDINAIRE DE PAQUES A PARIS. 


La réunion aura lieu le mercredi 23 Avril, à 8 heures du soir, 
à l'Hôtel-de-Ville (Salle de la Caisse d'Épargne). 

Les Membres qui auraient des propositions, communications ou 
lectures à faire, sont priés de les indiquer au Secrétaire avant 
le A5 avril 1862, afin que la Commission spéciale puisse régler 
d'avance l'ordre du jour de la séance. 

La Société, dans sa séance du 12 mars 1862, considérant le 
résultat peu encourageant qu'ont eu depuis leur fondation les 
réunions extraordinaires de Paris, a décidé qu'eiles n'auraient 
plus lieu à partir de 4863; mais, toutefois, chaque année. la 
séance ordinaire qui suivra Pâques sera consacrée de préférence 
aux propositions, aux communications et aux lectures des Mem- 
bres non résidants qui en auront averti le Secrétaire quinze jours 
d'avance. 


B. EXCURSION ENTOMOLOGIQUE PROVINCIALE DE 1862. 


L’excursion faite annuellement, depuis 4857, par un certain 
nombre de Membres de la Société, aura lieu, en 1862, par décision 
prise dans la séance du 12 Mars, vers la fin du mois de Juin et 
dans le mois de Juillet prochain, dans les Pyrénées-Orientales et 
le rendez-vous général est à Perpignan. 


CXVI Avis pour les réunions extraordinaires de 1862. 


Les diverses Compagnies des chemins de fer de Paris à Bordeaux 
et Perpignan, et de Paris à Lyon et à la Méditerranée, ainsi que les 
lignes du Midi, accorderont probablement, comme elles l’ont fait 
pour les réunions de Montpellier, Grenoble. Clermont-Ferrand, 
Besancon et Chambéry, une réduction de moitié sur le prix de 
transport (valable du 25 au 30 juin au 25 ou 30 juillet) pour un 
seul voyage d’aller et de retour, avec facilité en allant de monter, 
en revenant de descendre, dans celles des stations que les Membres 
auront choisies, mais sans que ceux-ci puissent fractionner leur 
voyage. 

Ceux de Messieurs les Membres qui ont l'intention de faire partie 
de cette Excursion, sont priés d'en informer le Secrétaire, M. E. 
Desmarest, avenue de la Chapelle, no 16, à Montrouge-Paris, et de 
lui indiquer exactement Ja station de chemin de fer qu'ils comptent 
prendre. Un prompt avis à ce sujet est indispensable, pour que les 
démarches commencées auprès des administrations des chemins de 
fer puissent être continuées. 

Des cartes personnelles, nécessaires pour obtenir les réductions 
sur le prix de transport, seront adressées en temps utile à ceux de 
Messieurs les Membres qui en auront fait la demande, et elles por- 
teront la date précise du rendez-vous général à Perpignan. 


Cette annonce tiendra lieu de toute circulaire. 


Annales de la Societé entomologique de lrance. 4° Serie, Tome 1. (80). PL. 





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1-2. lipeiræ seréeeæ. ( 10. Luchalers haæmatomera ® 
: DE Pompilus crocetcornés d' 1-12. Astata Miegit 
4-7. Euchaleis Miegir e) 15-19. Bembez bipuncelata © 
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10, Cepluts nigripennés, Sichel © 


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Annales de la Societé entomologique de France. Z*Serte Tome 1. (L801).P1. 2. 





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1. Carabus .ylactales. CG des Colles. 7 Pt Letiducty la Brunt 8 Lt brunneodachlæ Br 
2. Ailoisura Spinolæ. Siy. Q- V2 Millieritactyla Br. 10.14. buptodacty la. Zelter: 
Ÿ. Hiracia Wadlkeric Sy. Hir Lacerde Su: Mamestra  syloalicæ. Belier 


à. Acrometopunr Senegalensis. S. 22. Liodes benesignatas. Bellier 
0. Llerophorus échnodacty la TANT; Zllopia pirucolarra. Bellier: 


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Annales de le Société entomologique de France . 4! Serie, lome {. UE801 PL 3 





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De Marseul. lis erides. LL (Supplément /. 
XI. Genre Zlalysoma. Leach. 
XLIL. Genre Zeretrius. Lr. 


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Annales de la Societé entomelogique de France. 4° Série Tome I HOT) /L.4 





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De Marseut. L/isterides. AOL (Supplément 
XI. Genre L'achycrerus. Mars. NN. Genre L'helester. Mars. 
XLIV. €. Zomalopyqus. Bohemn. NNI. 6 /legaderus. Er. 


Impr. Houiste- à Paris. 





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Annales de la Societe Entomologique de Lrance 4! Serte Tome L. (1861) PL. 5 


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Z. OSternolontues Hestivoodi. log. D, Sternotores Vasco Coquerel. 
2 7 Dubocagi. Coq 1 7 Gama. t og 


9) Baprestomorpha du Bouxett Montroux €. Amphæcus metallieus. Montr 


7 Lay mondia fOSSOP. _Aubé d. Sptélophora trimaculata 
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4° Série Tome 1. 661) PL 6 


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Tachina villica. 








{Annales de la Societe entomologique 


de l'rance. 4 Sérte.Zome 1. (802) PL. & 





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1. Throscus proprius de B. ©. Drapetes 4 stgnatus de À. 
2 7 algéricus de D. 7 7 Clarkié de D 
De 7 ruyifrons de D ô 7 submaculatus de D 
4. Prapetes flavifrons de. B 9 7 dripartitus de À. 
2 7 Jansoné de P 10. ÿ 


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{nnales de la Soctete entomologique de France 4<Serte Tome (1801). PL. 


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1. lehrioptera Jallar. Log. 
2. Wetamorphoses du Frachys pyg mea 


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1. Oxyophthalmus yracilis. Sauss. 9 . Calamus lénearis. Sauss 9 


2, Bactera astuans. Sauss. Coryeus Jurinel. Sauss. 


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Annales de la Société entomologique de France. 4 Série. Tome L (1801, PL 2. 





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Anostostoma Coulont. Sauss. 


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XXIL. Genre lister. Z. Groupe 7-8. 
XVIIL. » Omalodes. Er. 


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De Marseul. /listerides : PL. (Supplément ?. 
Genre XXN. Carcinops de Mars. Genre NN. faromalus. Er. 
Genre XXI. Zretmotes de Mars. 


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Annales de la Société ent. »mologique de- France 4 Sert 


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Aphænops Leschenaulté de Bonvoutotr 


Dichotrachelus bigorrensis de Bon 
Calyptomerus alpestrés Red! 
Larve du Callicnemis Latreilleë. 


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